23/10/2015
à quoi bon l'existence ?
Jules Laforgue
Le Sanglot de la Terre (et autres premiers poèmes)
Je ne puis m’endormir ; je songe, au bercement
De l’averse emplissant la nuit et le silence.
On dort, on aime, on joue. Oh ! par la Terre immense,
Est-il quelqu’un qui songe à moi, dans ce moment ?
Le Témoin éternel qui trône au firmament,
Me voit-il ? me sait-il ? Qui dira ce qu’il pense?
Tout est trop triste et sale. — À quoi bon l’Existence ?
Si ce Globe endormi gelait subitement ?
Si rien ne s’éveillait demain ! Oh ! quel grand rêve !
Plus qu’un stupide bloc sans mémoire et sans sève
Qui sent confusément le Soleil et le suit.
Les siècles passent. Nul n’est là. Pas d’autre bruit
Que le vent éternel et l’eau battant les grèves....
Rien qu’un Cercueil perdu qui flotte dans la Nuit.
"Du vieux papier on fait du neuf, et des morts se font les vivants, et toujours ainsi, jusqu’à la fin des siècles ! Or, si tout cela n’est que cela, néant pour néant, ne valait-il pas mieux le néant calme ?" (Henri Cazalis)
07/10/2015
mon chien colley
Eliott, tu es une pauvre petite bébête. Et le pire c’est que c’est vrai. Pauvre petit rond de chair vivante ; mystère de l’être, du destin, de la conscience, du temps, de la création ; pauvres petits ronds de chairs vivantes de par l’espace.
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03/10/2015
Des cadavres de jours rongés par les étoiles
un vers génial de Guillaume Apollinaire :
Gonfle-toi vers la nuit Ô Mer Les yeux des squales
Jusqu'à l'aube ont guetté de loin avidement
Des cadavres de jours rongés par les étoiles
Parmi le bruit des flots et les derniers serments
"Des cadavres de jours rongés par les étoiles"
c'est tout à fait ça ! voilà ce que devient notre vie.
01/10/2015
7-7-2011
Mon petit chat qui se jette sur mon gros chat blanc et l'enlace avec ses deux pattes. Tu as envie d'un papa, hein ! je comprends.
C'est humain . . .
(2) suite : maintenant il ne joue même plus à se battre avec lui, il l'enlace avec ses deux pattes et le lèche sur le crâne. Comme c'est mignon ! (ça montre bien la nature de ce besoin)
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21/09/2015
C’est le libre bonheur
je regrette le temps quand il y avait des familles, quand les gens s'aimaient, quand les gens pouvaient avoir confiance, quand les femmes faisaient à manger pour leurs maris et leurs enfants et les hommes travaillaient et gagnaient de l'argent qu'ils ne dépensaient pas, sans penser à se demander des comptes l'un à l'autre, et trouvaient ça normal, sans se quitter, sans être égoïstes ni être hargneux comme les gens de maintenant.
Un nid c’est la chaleur intime et le murmure,
La tendresse et l’espoir dans l’ombre palpitants,
C'est le libre bonheur bercé par la ramure
Bonheur bien enfoui, voisin du ciel pourtant.
15/09/2015
sans
Sans des mains sur son visage il n’est pas possible de vivre.
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13/09/2015
ma réponse c'est ça
Mi ŝatus trovi vorton
vorton simplan
vorton ĉionenhavan
vorton kiun vi
— kaj ĉiuj aliaj —
tuj komprenus
kaj ekĝojus pro ĝi
Mi ŝatus trovi vorton
kiu alportus ģ̂ojon en vian koron
kanton al via orelo
ridon sur vian vizaģ̂on
Mi ŝatus trovi vorton
vorton simplan kaj ĉionenhavan
« rericevi » !
05/09/2015
reveno
La reveno
La ŝtonoj kuŝas sur siaj lokoj
nur pli rondaj
nur pli glataj
de la multaj pluvoj
la arboj kreskas sur la samaj lokoj
eble pli grandaj
ilia ombro pli vasta
pli da birdoj en iliaj branĉoj
la domoj la homoj la bestoj
ĉio estas kiel antaŭe
La homoj kun siaj voçoj
agrable afablaj
la domo kiu iam estis hejmo
la ŝtonoj kiuj iam sukcesis
transdoni sian varmon
al la nudaj piedoj
la arboj kies branĉoj
kutimis luli min
kiam mi tion postulis de ili
ne estas kiel antaŭe
Miaj pensoj estas for de ili
mia sopiro alie
fremde rigardas ilin miaj okuloj
la piedoj ne plu nudaj
ne povas senti la varmon de la ŝtonoj
nek la ŝtonoj povas rekoni mian paŝon
Franko Luin
01/09/2015
la grande aventure
LA GRANDE AVENTURE
( En français: "Pourquoi étudier l'Espéranto ? Est-ce que ça peut faire gagner de l'argent ? En général non!
Pourquoi passer notre temps à travailler à sa diffusion ? Eh bien, tous ceŭ qui ne s'interessent qu'à des choses qui apportent un avantage financier, ne s'occuppent pas du tout d'Espéranto.Mais les personnes qui ont déjà évolué suffisamment pour comprendre que la vie ce n'est pas que l'argent perçoivent aisèment la valeur incommensurable de l'Espéranto. L'home ne vit pas que de pain. Et pas seulement d'argent ... En fait on vit aussi de la beauté et d'émotion. On vit aussi d'aventure ... Et c'est précisément ce que l'Espéranto peut être pour nous.
"La Grande Aventure", l'Espéranto est la grande aventure de l'esprit, de l'intellect, de l'âme. Quand on commence à parler Espéranto avec d'autres personnes - principalement quand il s'agit d'étrangers - et qu'on s'apperçois que ça marche, pleinement, on ne peut pas ne pas se sentir inondé par une véritable vague de plaisir, par une émotion profonde, en un mot le bonheur. Nous avons la même impression quand nous lisons des livres ou des revues, ou quand nous correspondons avec des amis lointains. Seuls ceux qui ont déjà éprouvé ces sortes d'émotions espérantistes peuvent comprendre combien elles ont de valeur.
De temps en temps je relis ce texte, et à chaque fois après l'avoir lu je suis convaincue de son vrai sens et de la profonde sagesse qu'il contient, je peux même respirer l'air frais qui en émane et rempli mon âme. Il est difficile de trouver par des mots simples la profondeur de la vérité. Vraisemblablement la "Grande Aventure", que l'Espéranto fait connaître à des milliers et des milliers de gens, qui ont ainsi le bonheur de vivre les plus belles émotions humaines.
Félicitations à cet espérantiste cultivé, qui exprime si simplement ses pensées extraordinaires sur la langue que nous aimons.")
Si vous ne me croyez pas, rien que cette expérience de Claude Piron dit beaucoup !
http://esperantofre.com/book/booke.htm#piron
La GRANDA AVENTURO
"Kial studi Esperanton? Ĉu oni povas gajni monon per ĝi? Ĝenerale, ne ! Kial uzi nian tempon por labori por ĝia disvastigado? Bone... ĉiuj, kiuj interesiĝas nur pri aferoj, kiuj donas mono-profiton, tute ne okupiĝas pri Esperanto. Sed la personoj, kiuj jam evoluis sufiĉe multe por kompreni, ke la vivo ne estas nur mono, facile perceptas la nemezureblan valoron de Esperanto. Ne nur per pano vivas la homo. Ankaŭ ne nur per mono... fakte , oni vivas ankaŭ de la belo, de la emocio. Oni vivas ankaŭ de la aventuro... kaj ĝuste tio, Esperanto povas esti por ni... " La Granda Aventuro". Ĝi estas la " Granda Aventuro" de la menso, de la intelekto, de la animo. Kiam ni komencas paroli Esperanton kun aliaj personoj -precipe alilandanoj - kaj vidas, ke la lingvo plene funkcias, ni povas nur senti veran inundon de plezuro, de profunda emocio, unu-vorte " feliĉon". La samon ni sentas, kiam ni legas librojn kaj revuojn aŭ korespondas kun foraj geamikoj. Nur personoj, kiuj jam spertis tiajn esperantistajn emociojn povas kompreni –kiom multe ili valoras. De tempo al tempo mi relegas tiun ĉi tekston kaj ĉiam post-legi mi estas konvinkita pri gia vera senco kaj profunda enhava-saĝeco. Mi eĉ povas spiri el tiuj vortoj la freŝan aeron , kiu blovas en mia animo.Malfacile estas trovi el simplaj vortoj la profundecon de la vero. Verŝajne " La Granda Aventuro" , kiun Esperanto okazigas al miloj kaj miloj da homoj , kiuj feliĉe spertas la plej belajn emociojn homajn.
Gratulon al tiu klera esperantisto, kiu simple elvortigis siajn ekstraordinarajn
pensojn pri nia amata lingvo. »
Karesema! (Espérantiste brésilienne, habite Porto-Allegre)
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28/08/2015
Normes tordues - moeurs 1990, est-ce encore pareil ?
Il y a de nos jours une nouvelle forme de normes de civilité, vachement plus « tordue » que l’ancienne
C’est un ton qu’on voit maintenant (vers 1990) régner dans la tranche d’age 16-35 ans de la classe statistiquement et sociologiquement moyenne (c’est à dire immédiatement inférieure à ceux qui se plaisent à s’appeler « classes moyennes », et qui sont en fait la bourgeoisie, c’est à dire une classe supérieure), des gens de formation moderne, citadins, employés, cadres moyens ou assimilés, qui ont étudié jusqu’au niveau bac ou au-delà. C’est peut-être là que ça s’est formé, et dans les loisirs organisés et les mouvements de jeunesse ( ?).
En tout état de cause ça consiste à avoir l’air décontracté, obligatoirement, sans façon et amicaux, sans l’être réellement, tout en respectant, en fait, mais sans jamais avoir l’air de les prendre au sérieux, des normes de comportement très strictes.
Au moins la politesse guindée traditionnelle avait l’air de ce qu’elle était, ses normes se présentaient comme des normes, les gens s’avançaient masqués mais en quelque sorte « franchement », et quand les gens étaient détendus ils l’étaient réellement.
Maintenant chez ces gens, par exemple, on ne s’excuse plus, c’est tout de suite « remarqué », mais il faut, de rigueur, lancer une quelconque plaisanterie (aussi laborieuse et conne soit-elle) l’air de dire qu’on l’a fait exprès ou toute sorte de chose comme ça ! qui en tient lieu en fait, en dépit des apparences, et sans laquelle vous êtes un mufle. Le tout dans la « décontraction » de rigueur, et les rires forcés continuels.
Ah ! ces rires forcés, seuls polis, les rires naturels ça fait vulgaire.
De toutes manières exprimer un sentiment qui serait réel ça ne se fait pas (ça, ça n’est pas nouveau ! je pense), surtout si ce sentiment est un besoin ou une souffrance : absolument interdit ! Par exemple : dire qu’on est « crevé », alors que visiblement ça n’est pas vrai, ça fait « bien », et on glandouille, et on plaisante là-dessus des demi-heures entières ; mais le dire si on est réellement crevé – là ça vous transforme immédiatement en paria, en « faible à problèmes », etc., inconsciemment reviennent les instincts qui font dans un banc de poissons que quand l’un donne des signes de maladie les autres se jettent dessus et le chassent. Évidemment, ça n’entre pas dans le ton de rigueur, le dynamisme de rigueur, qui transforme les gens en marionnettes qu’on remonte et fait forcément que le sincère est déplacé, et que tout ce qui est contraire à ce dynamisme et cette « décontraction » obligatoire n’est pas tolérable, car cela romprait leur atmosphère si on ne l’éjectait pas. Les malades, fatigués, malchanceux ou malheureux sont donc ….. accusés d’égoïsme par ces égoïstes.
Il y a aussi la prétendue (et fausse) « libération sexuelle », qui fait que les normes contemporaines (vers 1990) là-dessus deviennent bien plus tordues que les anciennes. Ces gens qui racontent, dont les normes exigent qu’ils prononcent, un maximum de termes scatologiques (ça aussi ça fait partie du nouveau ton) et de raconter des histoires drôles exclusivement égrillardes sont en fait restés si pudiques, pour ne pas dire puritains. Il est de rigueur d’en parler, et le plus grossièrement possible, sinon vous vous faites remarquer (comme « névrosé », ou comme « réac-partisan-des-vieux-tabous » par exemple), mais il est en même temps de rigueur de ne jamais prendre tout ça autrement que comme de la plaisanterie, et de ne pas le mettre en pratique, et de pratiquer en fait le même comportement que du temps des tabous dont il est pourtant de rigueur de paraître allègrement libéré et qu’il est bien-pensant de fustiger.
Les intellectuels de gauche (et dans ce domaine par extension aussi les autres) en fait ont toujours inscrits dans leurs âmes les mêmes tabous ; mais ils ne peuvent plus s’y référer, étant admis et de bon ton de les condamner énergiquement et sans recours ; alors ils se mentent à eux-mêmes et inventent d’autres justifications (fictives donc) telles : la-tolérance-mais-moi-c’est-pas-mon-truc, ou un tacite (tacite, car il faut être politiquement correct !) sentiment de supériorité de l’intellectuel sur le vulgairement corporel et non « sublimé », ou alors comme cette femme un jour à la radio : « si quelqu’un vous met la main aux fesses vous seriez choquée ? » - « Oh pas du tout ! je ne serais pas choquée, je penserais seulement que c'est un homme qui a des « problèmes », c’est tout » … (et voilà, le tour est joué ! et en pire).
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