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05/04/2017

DEUX faits-divers que je n’oublierai jamais

Vu sur le journal du 7 avril 1988 2 « faits divers » remarquables :

1° un enfant anglais de 13 ans a risqué sa vie pour sauver son petit chat blanc qui ne pouvait plus redescendre du pont sur la Tramer, estuaire entre le Devon et la Cornouaille, et miaulait de peur, il a grimpé sur une poutrelle à 60 mètres de hauteur et la suivi en équilibre au dessus du vide pour aller le chercher.

2° près de Brest (Bretagne), une femme de 68 ans a du être hospitalisée. Elle vivait seule dans une maison de 8 pièces, restait traumatisée par la mort de son père depuis 18 ans, et les pièces avaient fini par être entièrement envahies par des dizaines de mètres-cubes de détritus, qu’elle laissait s’entasser et pourrir.

26/02/2017

"plus impitoyable et plus infâme", ou une cause commune contre la mort

"celle qui avait inventé pour moi tant de bonnes paroles et de beaux regards"

celle qui avait inventé pour moi tant de bonnes paroles et de beaux regards

 

comme je dis dans la description de la couverture Henri Barbusse http://eo.wikipedia.org/wiki/Henri_Barbusse qui fut d'abord lié au milieux symbolistes, puis plongé, lui si sensible et si obsédé par le caractère sacré de la vie et l'horreur de la mort, dans l'enfer de la guerre 1914-18, est devenu au sortir de celle-ci communiste (et quand on lit "Clarté" , son livre majeur, on le comprend) - et aussi défenseur de l'Espéranto - La postérité n'a retenu de lui que son admiration, illusion alors pas rare, il faut se remettre dans le contexte, de Staline, et injustement oublié ses deux plus grands livres. Outre "Clarté" après la guerre, celui-ci, recueil de profondes et poignantes nouvelles (j'ai traduit l'une d'elle en espéranto http://r.platteau.free.fr/prozajtradukajxoj.html#Henri_Ba... ) dominées par la fraternité déchirante des être qui vivent, et qui meurent ...

Et le texte complet de ce livre, incroyablement non réédité, alors que c'est un chef d'oeuvre, d'émotion et de pensée, peut se lire dieu sait où !  Gallica  c'est de la merde ! on l'a supprimé !!! c'aurait été une bonne idée, en fait un "must" le BA BA de la démocratie e et de la République !!! que de mettre en téléchargeable gratuit tous les livres de la Bibliothèque Nationale, c'est ce qu'ils avaient ANONCE .... et au début ils l'ont fait mais  maintenant on ne voit PLUS RIEN DU TOUT sur leurs pages, et je pense que si on veut avoir accèes à quelque chose il faut PAYER ! le capitalisme cynique est en train de TUER la REPUBLIQUE et les valeurs républicaines, et les valeurs de CIVILISATION purement et simplement !

 

 

VENGEANCE

Dans cette loge d’artiste de cirque, au milieu des pauvres oripeaux luxueux, des glorieuses affiches de papier, des débris de décors, la petite dompteuse était étendue, glacée. On l’avait posée sur des tentures et des draperies, comme sur des espèces de drapeaŭx ; et je veillais seul, ayant gardé mon costume de dompteur.

Ma douleur ne servit à rien. Elle tait morte, ma compagne, ma femme, mon enfant, celle qui avait inventé pour moi tant de bonnes paroles, et de beaux regards. Depuis des heures que frissonnait sur elle la lueur de la bougie et que je sanglotais, sa petite figure devenait de plus en plus immobile.

C’était la dernière nuit qu’elle passait sur la terre. Cette nuit encore, bien que morte, elle était là, à côté de moi. Cette nuit encore, bien que morte, elle souriait : ses traits reposés avaient repris leur vraie forme, leur habitude, et alors, naturellement, elle s’était mise à me sourire. Cette nuit encore, j’aurais pu la toucher. Mais demain, elle irait dans la terre ; puis, cachée et seule, elle changerait.

Et tout mon deuil, mon impuissance, se répétaient dans une prière inutile, une invocation de fou que je proférais en tremblant :

- Ah ! si ce drame n’avait pas eu lieu ! Si elle n’était pas entré dans la cage !… Oh ! mon Dieu ! si …

Et je pensai, en un frisson affreux, à celui qui l’avait tuée… Lui…

Le grand lion.

Dans un angle de la cage, je ne sais pas comment – l’abominable chose fut si rapide – un coup de mystérieuse colère avait jeté l’énorme monstre sur elle, et tout de suite, elle avait été tuée.

Pourtant, elle était si riante et si fraîche ! Tandis que j’étais là, n’osant pas la regarder, à cause du peu de moments que nous avions, ses sourires et ses grâces étaient ce qui m’obsédait le plus. J’étais torturé par la finesse de sa voix, la légèreté de sa marche, la petitesse de ses mains. Et je me débattais…

Le lion… Le lion !…

Alors, vers minuit, dans une crise, je fus pris d’une fureur désespérée contre le grand lion maudit. Une idée s’implanta, farouche, dans mon cerveau : me venger, le tuer !

Et je me levai en chancelant, pour aller le tuer.

Je parcourus un couloir, le long de la toile oblique du cirque, et j’arrivai aŭ cages, avec ma lampe allumée et mon revolver.

Je ne me souviens plus des détails. Au fond, tout contre les barreaŭ, la forme monumentale remua. Puis, gêné dans la souveraineté de son sommeil, le lion se leva en s’étirant, hostile, sauvage ; sa griffe déchira le plancher, un grondement rauque passa dans l’enfer de sa gorge.

Une rage folle me monta à la tête. J’étendis le bras. Une fois, deux fois, six fois, je fis peu.

Le fantôme hideux et colossal se dressa tout entier, comme une maison qu’une mine fait sauter. Il se secoua terriblement, il fit trembler, comme un ouragan, la cage et toute la baraque et, eût-on dit, la terre elle-même.

Puis il exhala un petit miaulement plaintif où l’on sentait une intime souffrance. Il souffla s’écroula, et je l’entendis lécher ses plaies.

Il devait avoir le cœur haché par les balles. En un instant son sang emplit la cage et s’égoutta au dehors.

J’étais glacé, hébété ; je ne savais plus rien.

Mais tout d’un coup, un remords aigu, déchirant, inouï, s’empara de moi. J’entrai dans la cage, j’allai à lui, je m’agenouillai, et j’entendis mes lèvres qui lui demandaient pardon. Il s’arrêta de se lécher, demeura un instant immobile, puis il s’appuya doucement sur moi, me présentant la blessure énorme d’où son sang coulait comme d’une source.

Nous restâmes ainsi tous les deux, côte à côte, à ne pas comprendre.

Le grand corps continuait à répandre son sang et à jeter un très léger râle, voilé, étouffé, comme destiné à moi seul. Ah ! ce cri trop petit qui semblait me parler tout bas !… La face gigantesque, hérissé, pleine de nuit, s’inclinait peu à peu vers le sol, et on voyait baisser comme une lampe les fanaux verts de ses yeux.

Penché, plié sur lui, je le regardais, et j’étais saisi par une sorte d ‘émerveillement à le voir créé si grand, si fort et si beau.

Je scrutais l’émeraude crépusculaire du regard, je contemplai de près les formes de son corps, ramassées, tassées et sculptées sous leur velours épais : l’admirable organisme assemblé pour une destinée extraordinaire, d’aventures et de victoires. J’étendis la main, et je touchai la tête, l’énorme tête inerte et obscure, et qui était tout de même un monde.

… Je le voyais de mieux en mieux, de plus en plus ; mon regard descendait en lui comme dans un décor nocturne. J’adorai sa gloire si simple, son ardeur, son amour féroce de la vie, la plénitude menaçante de son sommeil et l’étirement souple des faisceaŭ de sa chair, et la fête de ses repas, et sa fauve habitude native du désert avec les mirages, le jour, de l’oasis, et la nuit, des étoiles.

Et j’effleurai la patte posée trop doucement par terre, et mes doigts se mêlèrent aŭ griffes à demi sorties. Ses griffes ! C’étaient celles-là…Il l’avait tuée, elle, avec ces griffes. Il avait souillé la chair exquise avec ces griffes hideuses et criminelles.

Criminelles ?… Non ! innocentes. Il n’y avait qu’un criminel : moi !….

Et presque étendu sur ce corps dont les battements s’espaçaient, devenaient immenses, j’enlaçai de mes bras le colossal mourant, et je le serrai en tremblant contre moi, tandis qu’il abandonnait sa tête contre mon cœur !

Alors, comme un dormeur qui se réveille, comme un aveugle délivré, je vis la vérité changer de forme. Je me mis à démêler des choses plus terribles et plus douces que celles que j’avais jusque-là rêvées : le prix incalculable de la vie, du mouvement, de tout ce que, par une décision de mon jugement infirme, j’avais jeté à la boue, à la pourriture, à la poussière.

J’avais ajouté cette immobilité à l’autre – à celle du petit ange posé là-bas comme un crucifix. J’avais rendu la mort plus impitoyable et pus infâme.

Tout était pire qu’avant. Le meurtre de l’enfant et le meurtre du lion n’avaient aucun rapport, aucun. Dans un prodigieux effort, j’essayai de rapprocher ces drames, de les attacher l’un à l’autre, de les changer l’un avec l’autre, de ne pas les ajouter l’un à l’autre. Je ne pouvais pas, je ne pouvais pas !…

Il faut être fou pour poursuivre une vengeance. Pourquoi ? Parce qu’un malheur ne peut pas effacer un malheur. Pourquoi ? Je ne sais pas ; mais la vengeance n’est pas une chose humaine.

Et lorsque, malgré l’immensité et l’acharnement de mon regret, il mourut, moi, dans un pauvre cauchemar de fièvre, je ne pus m’empêcher de me balbutier qu’il était allé au paradis !

Depuis, j’ai rôdé bien des années… Mais si misérable que je sois devenu, j’ai gardé en moi un incomparable remords. Il y a quelque chose de profond que je sais et que j’ai vu : moi qui ai tué quelqu’un – non, pas quelqu’un… si, quelqu’un ! – je contiens un tel respect de la vie que je ne peux plus me tromper sur ce sujet-là, et lorsque, dans quelque champ, à l’écart, immobile comme un épouvantail, je vois des chasseurs, ou bien des enfants lâchés contre des papillons, ou même des pêcheurs, qui n’en savent pas autant que moi, je plains ces pauvres gens.

Parfois ma croyance m’oriente dans un autre sens, et je voudrais crier contre l’erreur de se venger et vous supplier tous de briser cet affreux lien que vous essayez de mettre entre les douleurs.

Il est difficile d’apercevoir la vérité, de la tenir dans son regard. Il faut, pour cela, une préparation et aussi un concours de circonstances. Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir, une fois dans la vie, par hasard, contemplé assez parfaitement une créature – fût-ce un animal – pour voir qu’il y a peu de vraie différence entre tous ceŭ qui peuvent souffrir. Dans le courant des jours, tout se trouble, l’erreur pèse d’un poids brutal, et nous sommes si petits que nos petites pensées nous cachent l’infini.





Henri Barbusse « nous autres » Flammarion 1914

21/02/2017

donner une voix aux sans-voix, premier impératif moral - et toucher le grand capital au porte-monnaie aussi !

L'Etat du Texas veut que des funérailles soient célébrées pour chaque enfant mort par avortement.

"donner une voix à celui qui n'est pas encore né". dit le gouverneur Et de poursuivre : "la vie humaine n'est pas une commodité ou un inconvénient*, c'est notre droit le plus élémentaire"

et donc il exige que les restes de l'enfant soient comme pour un adulte incinérés ou enterrés, ce qui aurait le grand avantage de mettre fin au commerce de foetus, et à toutes les utilisations plus que douteuses qu'on en fait. Toucher le grand capital au porte-monnaie ! ça a souvent été au cours de l'histoire le premier pas des progrès dans la civilisation

 

*sinon, pensez un peu on la moitié des gens tueraient leur voisin, et ça serait remboursé par la Sécurité Sociale, et combien de femmes dans les bureaux sont en "état de détresse" à cause de leurs collègues ? des tas ! imaginez quelle hécatombe ça feraient si on avait là-aussi droit à l'homicide de confort !

02/01/2017

se trouvera-t-il quelqu'un

Minerva Jones

Je suis Minerva, la poétesse.
On me siffle, moquée dans les rues par les bourrins
à cause de mon corps lourd, l’œil poché, le pas chancelant
et c’est pire quand Weldy la brute m’a capturée après une traque violente.
Il m’abandonna dans la mort, qui me figeait, depuis les pieds,
comme qui pénètre toujours plus profond dans un rayon de glace.
Se trouvera-t-il quelqu’un pour aller voir les journaux,
et recueillir dans un livre les vers que j’ai écrits ? —
J’ai tant eu soif d’amour !
J’ai tant eu faim de vie !

 

(Edgar Lee Masters)

30/12/2016

la personne qui avait pieusement noté

la vie... la mort
Cette photo a été prise en novembre 1943 (1)
Le petit chat si content de jouer à coté de sa maman venait de naître en septembre 1943
la mère était née au mois d'août 1932 ...
Elle est morte trois mois plus tard, en février 1944.

La personne qui a pris la photo, qui aimait tant ses chats, et qui avait pieusement noté toutes ces informations au dos de la photo est morte aussi depuis.

(1) et pendant ce temps-là ailleurs des hommes s'entretuaient ... Mais de ne pas s'entretuer ça n'empêche pas non plus de mourir quand-même

28/12/2016

Vivo komuna afero

Kato kaj muso

Vivo, Unu Komuna Afero

filozofia, morala, eĉ metafizika, okazaĵo

[ El membiografia romano de Marguerite Audoux (1863-1937) « La Marie-Claire-a Laborejo » (1910).] :


« Iumatene S-ro Dalignac vidinte etan muson eliri el la porĉifona kesto, postulis apenaŭ ne koleriĝanta, ke Duretour iru tuj serĉi la katon de l’najbaro.

Tiu estis dika kato, naskiĝinta en la apuda apartamento, kaj kiu estis neniam vidinta muson. Li renkontiĝadis sur la interŝtuparo kie li petadis por la karesoj de l’laboristinoj. Enirinte tuj ĝi sursaltis la stabmaŝinojn, kaj elesploris la laborejon flarekzamenanteen ĉiaj anguloj, poste, ĉion vidinte, li ŝovis sian korpon en malplenan fakon por tie dormi komforte.

Eta la muso antaŭsentis la danĝeron. Plurfoje ĝi montris sian subtilan muzelon inter la muro kaj la kamentabulo, sed ĝi ne aŭdacis iri pluen. Poste, ĉar dika la kato pludormadis, ĝi kuraĝiĝis kaj trakuris la laborejon kuirejen.

Ree ŝi agis la postajn tagojn. Ĝi pasis eteta kaj vigla kun sia beleta griza felo, kaj Bergounette , kiu ĝin gvatadis, ridis pro vidi ĝin tiom lertan.

Tamen ĝin ekvidis la kato ; tiu saltis peze de sia breto kaj iris malantaŭ ĝi en la kuirejon. Iom poste ĝi revenis, sed ŝanĝiĝintis ĝia sinteno. Ĝi paŝadis singarde, kaj ĝia tuta korpo plilongiĝadis ; ĝiaj okuloj fariĝintis pli flavaj ankaŭe, kaj siajn ungegojn ĝi lente ellongigadis. Ĝi denove ĉirkaŭiradis la laborejon, sed, anstataŭ ol reveni al sia fako, ĝi lokis sin sub tabureto ĉe la kamenoniĉo. Ĝi aspektis dormanta, nazon sur la piedoj, sed unu aŭ alia el ĝiaj oreloj konstante streĉiĝantis, kaj vidiĝis inter ĝiaj palpebroj streko malhela.

Al la museto ŝajne ne urĝadis reveni, kaj neniu estis plu pensanta pri ĝi nek pri la kato, kiam ekaŭdiĝis krion tiom fajna kaj tiom longa, ke ĉiuj maŝinoj haltis, kaj ĉiuj ekrigardis tabureten. Ankoraŭ tie troviĝis la kato, sed kuŝe surflanke kaj, sub unu el ĝiaj kruroj, sterniĝanta, la vosto de l’muso elkuŝis kiel disa peco da nigra laĉo. Preskaŭ tuje svingiĝis la nigra laĉo, kaj forfuĝis la muso. Ĝi ne iris longe, la kato baris al ĝi la vojon, kaj turnis ĝin per krurbato. Ĝi unu temperon restis kiel morta, poste provis forkuri al la kuirejo ; denove la kato troviĝis antaŭ ĝi.

Tiam ĝi freneziĝis el teroro ; ĝi deziregis elfuĝi ie ajn kaj iel ajn ; ĝi turniĝis aŭ impetis ĉiudirekten, kaj ĉiam ungegobate revenigis ĝin la kato en la laborejon. Estis momento kiam krediĝis ke, ĝi estis rezignacionta je morti , tiomtiome ĝi estis tremanta kaj sinka. Sed subite ĝi staris kontraŭ sia turmentisto. Ĝi tiom abrupte ekstaris ke ĝia impeto apenaŭ ne faligis ĝin malantaŭen : restis ĝi stare plentremetanta, moviganta siaj antaŭajn krurojn, dum ĝia sanganta buŝeto eligadis vice diversajn kriojn. Kaj ĉiu inter ni bone komprenis, ke ĝi estis superŝutanta je insultoj la egan monstron (1) , kiu rigardis al ĝi, kvietside, klinante la kapon. Poste, Kvazaŭ ĝi estus mezurinta subite tutan sian malpovon, kaj kompreninta, ke nenio povis ĝin savi, ĝi ŝanceliĝis kaj refalis dum ĝi eligis akran ĝemon. Kaj tio estis tiom kompatinda, ke « Bouledogue » ekkaptis la katon je mezo de l’dorso, kaj ĝin ĵetis sur la tablon. Ĝi remalsupreniris tre rapide, sed la muso ne plu estis tie.

La mastro returnis al sia kuŝseĝo, kaj oni ne sciis ĉu kontente aŭ malkontente li diris :

- Nu ĝi estas for !

S-ino Dalignac spiregis, kaj ŝiaj du pugnoj, kiujn ŝi estis tenadanta premitaj ĉe l’brusto, subite malfermiĝis tiel, kiel ŝi mem nenion plu havis por timi. »

 

esperantigis Roland PLATTEAU 26/10/2002



(1) tuta la simbolo de l’homa situacio………

24/12/2016

devoir de mémoire ! quand on est mort c'est pour longtemps

http://www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvrepr/retraite_tabasse_a_mort.htm

La Cour de cassation a annulé, mardi 18 février 2014, le non-lieu prononcé en octobre 2012 par le juge d’instruction de Pontoise et confirmé par la cour d’appel de Versailles dans l’affaire Ali Ziri.

Ce retraité algérien de 69 ans est décédé le 11 juin 2009 des suites de son interpellation "musclée" par la police à Argenteuil. Les policiers mis en cause avaient été dédouanés de toute responsabilité dans sa mort alors même que de nombreux hématomes avaient été constatés sur le corps de la victime.

La réouverture du dossier constitue une victoire pour la famille d'Ali Ziri. Elle attend désormais un nouveau procès qui puisse enfin déterminer les responsables de la mort du retraité.

16/12/2016

la vie humaine vue par Gao Xingjian

un autre extrait de son oeuvre inclassable, courte (29 pages), mais capitale, "instantanés" :

 

"......

À cet instant, le quatrième homme est arrivé, vêtu d’une veste de cuir. Sans dire un mot il s’est joint aux autres pour tirer la corde. Tous s’appliquent, impassibles. La corde se tend. Ils tirent dessus de toutes leurs forces avec persévérance, en la faisant filer entre leurs mains.

 

« Un petit chinois… », le vieux noir chante en anglais sans lui jeter un regard. La vieille Noire caresse son clavier, presque couchée sur le piano, elle balance son corps en mesure, absorbée par la musique, comme si elle était ivre ou passionnée, elle ne le regarde pas non plus. Il ne s’occupe que de boire sa bière. Sous la lumière bleue fluorescente du bar, personne ne regarde personne. L’assistance, emportée par la musique, ressemble à un groupe de marionnettes qui remuent la tête.

 

Le cheval a cabré ses pattes de devant. Des pattes couvertes de poils. « Il vagabonde dans le monde... »  le chant du vieil homme noir reprend.

 

La vieille femme noire plaque un accord, le sol résonne sous les sabots des chevaux. « Il vagabonde dans le monde…. Il vagabonde dans le monde... »

Le vieil homme noir s’accompagne à la batterie et l’assistance hoche la tête en rythme.

 

La corde file de main en main ; dessous, les pieds chaussés de cuir sont solidement ancrés sur la pelouse verte.

 

L’écume vole en l’air, les vagues frappent la digue. En bas la marée grossit, la plage a déjà complètement disparu. Le soleil est toujours aussi brillant, mais le ciel et la mer paraissent d’un bleu encore plus soutenu.

 

L’extrémité de la corde finit par apparaître. Un énorme poisson mort accroché à un hameçon rouge est tiré sur l’herbe verte. Il a la gueule grande ouverte, comme s’il respirait toujours ; en fait il est mort. Son œil tout rond n’a pas d’éclat, mais il a encore une expression de frayeur."

 

15/12/2016

la destino de textoj en Esperanto : kiel la sango de Kristo ....

mi rememoras, ke la poemo de Pál GULYÁS

diris

Kiam la Roman' enpikis
pintan lancon -- sin eligis
dorse la kruela ŝtal', krude ŝiranta
la karnerojn ruĝajn de la kor',
kiam ĉesis la korbato,
kiam fluis tiu sang',
-- diru, ne hezitu lang' --
kien flugis tiu sang'?

-- Laŭ verŝajno sorbis ĝin la sablo,
kiel ĉiun fluidaĵon
ĝi kutimas; sablo trinkis, laŭ probablo.
Sed li estis Dia fil' el dia mond'
Sur du ŝultroj liaj ja ripozis
la stelara horizont'.

La tero ja ne fanatikas,
Ĝi ne prizorgas eĉ la nubojn,
-- Nenion ja adoras la ter',
Nur trinkas sangon kun prefer'
nur sangon, sangon kun prefer'.

 

 

12/12/2016

Pensées de Gao Xingjian

Citations de GAO Xingjian (normalement en français il faudrait écrire son nom Gao Tching-djan; tiens ! il est né un 4 janvier !! le même jour que mon père, et à un jour de moi)


« La culture n'est pas un luxe, c'est une nécessité.  »


« Je n'écris pas pour laisser quelque chose derrière moi, mais pour soulager ma souffrance.  »

« L'écrivain est un homme ordinaire, peut- est-il seulement plus sensible.  »

« Si l'homme a besoin du langage, ce n'est pas seulement pour communiquer du sens, c'est en même temps pour écouter et reconnaître son existence.  »

« C'est la littérature qui permet à l'être humain de conserver sa conscience d'homme.  »

« La vie n'a aucun but : il suffit d'avancer. C'est tout !  »

« Ne pas avoir de but est aussi un but.  »

« Le destin se moque des hommes.  »

« Le vrai voyageur ne doit avoir aucun objectif.  »

« Le destin est tellement dur et l'homme tellement faible, que face à l'adversité, il n'est plus rien.  »

« Les prétendus besoins spirituels ne sont qu'une sorte de masturbation.  »

« La mer des souffrances est sans limites.  »

« Ce que l'on appelle ordinairement la vie, reste dans l'indicible.  »

« La famille de celui qui entre en religion est partout.  »

« Si l'on couchait par écrit, sans rien inventer, l'histoire cachée des petites gens, les romanciers en resteraient abasourdis.  »

« Il n'existe pas de plus grand bonheur que de rendre visite à l'improviste à un bon ami.
 »

bon, j'arrête de souligner les phrases qui me paraissent particulièrement pertinentes, il faudrait les souligner toutes !
elles méritent toutes de se perdre dans des heures de méditation, ou d'être encadrées pendues au mur au-dessus de son lit.