20/11/2019
dernières images avant la nuit fasciste ...
10/11/2019
le degré extrème du nihilisme (le seul qui soit rationnel et vrai) - autre dialogue avec moi
- vous êtes pénétré par la vanité de toutes choses !
- pas du tout ! Je n’y pense jamais, pas l’temps, à quoi ça sert ? J’y pense juste le temps de répondre aux questions, de toutes façons je ne pense jamais, ni n’ai aucun sentiment, rien !
- mais vous gâchez votre vie !
- toute vie est gâchée de toutes façons, il n’y a rien qui ne soit pas gâché
02/11/2019
Interview de jean Rostand par Gilbert Ganne en 1964
Interview de JEAN ROSTAND par Gilbert Ganne en 1964
« Si un jour vous aviez la grâce ? [question de Gilbert
Ganne].
— Ce n'est pas possible!
— Si, je vous assure, ça peut vous arriver.
— Pour moi, on est tout seul dans cette espèce de folie !
— Vous n'avez jamais pensé au Christ ?
— Jamais !
— Vous êtes baptisé ?
— Oui, j’ai même fait ma première communion et je me suis marié à l'église avec une femme très croyante. Mais je suis scientifique et moraliste: les grenouilles et les hommes, et c’est tout.
(...)
— Vous croyez à la responsabilité de l’écrivain ?
— Oui, elle est énorme. D'autant plus que, quoi qu'on en dise, il n’est pas possible de faire une censure. Combien de fois ai-je entendu mon père (Edmond Rostand) dire: « J’ai un sujet, je peux écrire telle pièce, mais je n'ai pas le droit de le faire. »
Mon père aurait refusé d'écrire un chef-d'œuvre plutôt que de pervertir. De telles idées ne sont plus de notre époque.
C'est peut-être ça qui me rend incohérent. J'ai un côté progressiste, et des racines qui plongent de l’autre côté.
Pour la sensibilité, je tiens du christianisme. Comme certains animaux qu'on appelle « chimères », en biologie, moitié crapauds, moitié grenouilles, je suis un peu une chimère spirituelle. J'ai des morceaux chrétiens et des morceaux antichrétiens. Je me demande parfois si j’ai le droit d'avoir certains sentiments... Au moment de l’affaire de la Thalidomide, j’étais de ceux qui trouvaient inconcevable de supprimer une vie. D'un autre côté, pour un matérialiste comme moi, quelle importance de supprimer un être difforme, qui est à charge...
— Vous réprouvez aussi l'avortement ?
— Oui. ça me choque. Naturellement, il faut arriver à un contrôle des naissances. Mais l'avortement est un infanticide. Ce sont des idées qui ne vont pas avec le matérialisme.
Je sens en moi des choses suspectes...
— Si vous aviez la foi, vous trouveriez une unité. Vous croyez qu'il y a des gens qui prient pour vous?
— Oui. c'est gênant à dire.
— Parmi les académiciens ?
— Non, ce sont des gens très simples et des gens très
bien. Non. Je n’ai pas l’impression que Daniel-Rops prie
pour moi. Guitton peut-être...
— Vous ne croyez pas à l'efficacité de la prière ?
— Mais non. voyons!
— Et ça ne vous agace pas. tous ces gens qui prient
pour vous ?
— Non, ça me touche énormément. C'est une preuve
de sympathie, d'amour...
— Vous ne parlez pas de religion avec votre femme ?
— Jamais ! Je l'accompagne à la messe, mais je l'attends
au café. J’aime surtout sa foi. Mon fils, François, est
terriblement catholique.
— Pourquoi terriblement ?
— Parce qu’il est très fort. Il vit sa foi. c’est un grand
croyant. Vous pensez que ça m'ennuie?
— Non, vous avez trop de respect pour les autres.
— Mais si, je vois que vous êtes choqué...
— Je pense seulement que vous êtes cerné, pourchasse
comme un cerf aux abois...
— Ah! ah! ah! Je ne suis pas traqué par ma femme
et mon fils, mais plutôt par des étrangers.
— Je me demande pourquoi tant de gens essaient de
vous convertir?
— C'est charmant, c’est joli, c'est touchant. D'habitude
on se fout des autres.
— Pas les bons chrétiens ?
— C'est vrai.
— Alors, vous êtes rassuré?
— Je ne suis pas content. Je trouve effroyable de penser
que d'une minute à l'autre, tout peut s'arrêter. C’est enfantin de trouver la mort scandaleuse... Mais, moi, ça me révolte ! »
Et la longue interview se termine sur cette note douloureuse. Comment ne pas avouer que ces « choses suspectes » que Jean Rostand sent en lui nous le rendent bien sympathique.
En fait j'ai toujours été effaré de voir les cathos contre l'avortement et l'euthanasie, et les athées pour ! c'est le monde à l'envers !
Les croyants peuvent toujours dire : "prions pour son âme" et même "il est mieux là où il est maintenant que quand il vivait".
Les athées NON ! les athées bien plus que quiconque devraient avoir un refus viscéral et inconditionnel de la mort ! quand-même ! c'est évident ! donc ce devraient être les plus incoditionnellement CONTRE l'avortement !
ceux d'entre eux qui défendent l'avortement sont des inconscients !!! c'est aberrant ! ou alors sont-ils des adorateurs de la mort et du néant ????
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29/09/2019
dialogue avec moi-même
- vus n’aimez pas les dravidiens ? Les tamils ?
- quelle importance ? Ils vont tous mourir.
- et alors qu’est-ce qui a de l’importance ?
- mais rien bien sûr !
- c’est triste !
- sans doute ....
mais ça aussi ça n’a aucune importance.
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31/08/2019
les apôtres du Christ c'étaient des "bras cassés" selon l'expression aimée des patrons et des capitalistes ! des pêcheurs dans tous les sens du terme
ah ah ! une phrase à se souvenir (et qui vient de la bouche d'un pape) "l'élite est très aimée par le diable" ! c'est pas bête du tout, ça ouvre plein de pistes de pensée.
C'est comme les gilets jaunes qui sont d'une certaine manière un combat des hommes contre les robots de la finance et des "audits internes" et autre idéologues du capitalisme et de la répression.
08/08/2019
vous avez dit "croyances" ?
Le problème n'est pas de savoir si untel ou untel croit au Père Noël ou pas, ni si il faut respecter cette "croyance" ou pas, le seul et unique problème est de savoir si le Père Noël existe ou pas.
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14/07/2019
A la pensée
Dans le livre Il est difficile d'être un dieu il y a cette phrase :
« A la pensée qu'il pourrait lui arriver malheur, son cœur s'arrêtait »
c'est aussi ce que je ressentais à Bailleul en pensant à maman ...
12/07/2019
"mais non tu ne vas pas mourir" qu'elle me disait (LW 1907-1976)
Une fois que comme d'habitude durant mon enfance j'avais été épouvanté de ma condition mortelle, maman avait fini par me faire avouer à forces de questions que j'avais eu "peur de mourir", mais avec toujours cette naïveté vraiment "bouchée" typique des adultes, elle croyait que ce dont j'avais peur c'est de mourir, là, maintenant, tout de suite, comme si ça faisait une différence de mourir maintenant ou de mourir un jour x années plus tard !! ("même à 100 ans" comme disait Leny Escudéro)
Et elle me consolait en me disant "tu ne mourra pas". Et dans ces cas là on est assez faible pour se laisser bercer le coeur de ces vaines paroles, quand ils viennent d'une maman.
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09/07/2019
la secte des adorateurs de la mort
Et il y a aussi la secte des Adorateurs de la Mort : relisez "Le meilleur des Mondes" d'Aldous Huxley, un des traits fondamentaux de ce monde était d'habituer les gens à trouver la mort et le néant éternel quelque chose de tout à fait normal et "positif", et on voit dans un chapitre frappant du livre qu'on y habitue les enfants à la mort, distribution de bonbons à l'appui ! et à la considérer comme gaie et innocente, "sereine" quoi ! comme dans les dogmes du freudisme, et de tous les autres psycho-machin-choses au pouvoir. Donc dans Notre société actuelle partout on fait la même chose envers les gens, et là aussi on commence dans les écoles, feuilletez un peu les livres, pièces de théâtre, etc, qui sont créées spécialement pour les enfants : pareil : on les "éduque" à trouver la mort quelque chose de "positif", "serein" à faire leur "travail de deuil", à ne surtout pas en avoir peur, à ne surtout pas éprouver le moindre chagrin si quelqu'un d'aimé (de toutes façons on cherche à éliminer ce sentiment considéré de nos jours comme maladif !) venait à mourir. c'est la "Société lisse" comme dit Zygmunt Bauman, ça rejoint le règne de la psychanalyse, des tranquilisants, du "travail de deuil", du bouddhisme pour intellos parisiens, de l'euthanasie, de l'avortement, le culte de l'ici et maintenant, de la pensée dite "positive", et toute la chasse du "propre en ordre" qui ne pense qu'à éliminer et tuer la vie, le cynisme, etc; Buvez - Eliminez ! et passez la monnaie ! (surtout la monnaie) Et il ne faut surtout pas qu'ils raisonnent et se rendent compte de ce que c'est réellement que la condition humaine.
Et maintenant va commencer la grande persécution de toutes les opinions autres que l'officielle (comme dans tous les régimes totalitaires du passé), ça va être "hors de la psychanalyse euthanasieuse point de salut !" http://reseauinternational.net/le-rapport-casey/
25/04/2019
La Course au Mouton Sauvage
Il y a un livre que j’aime beaucoup. C’est « La course au mouton sauvage » de Haruki Murakami. Haruki Murakami, japonais féru de tragédie grecque et de jazz est vraiment un auteur très important, à mettre parmi les grands classiques mondiaux, et qui résonne beaucoup en moi.
Voici la fin du dernier chapitre, et LE début de l’Epilogue (et où accessoirement, on constate, à deux détails - vous savez à quel point je remarque les détails que les autres laissent passer, mais qui sont lourds de signification - que je Japon de 1978 était, l’est-il encore je ne sais, un pays libre et convivial, ce que la France n’est plus) :
« Je ne vis qu’un vieillard qui déblayait à la pelle la neige du rond-point . Un chien efflanqué était assis à côté de lui, la queue toute frétillante.
« Un grand merci, dis-je au chauffeur.
- il n’y a pas de quoi, dit-il. À propos, vous avez essayé le numéro de téléphone de Dieu ?
- Non, faute de temps.
- Depuis que le Maître est décédé, je ne parviens plus à obtenir la ligne. Je me demandes bien ce qu’il se passe.
- Il doit être débordé en ce moment, dis-je.
- C’est possible, dit le Chauffeur. Bon, soignez-vous bien !
- Au revoir », dis-je.
Un train partait à midi juste. Les quais étaient déserts., et je ne comptai guère que quatre voyageurs, moi y compris, dans le train. Je me sentais cependant soulagé de voir des silhouettes humaines. J’étais bien revenu dans le monde des vivants. Dans mon monde à moi, fût-il d’une banalité et d’un ennui suprêmes.
La sonnerie annonçant le départ retentit alors que je croquais ma tablette de chocolat. Le train cahota et, à cet instant, j’entendis le bruit d’une explosion au loin. Je soulevais la fenêtre d’un geste énergique et passai la tête en dehors. Une seconde explosion se fit entendre dix secondes après la première. Le train s’élançait déjà. Environ trois minutes plus tard, je vis s’élever une colonne de fumée noire du côté de la montagne conique.
Et pendant trois bonnes minutes, jusqu’à ce que le train virât à droite, je ne quittai pas cette fumée noire des yeux.
EPILOGUE
« Tout est fini, dit le Docteur ès moutons. Tout est bien fini.
- Oui, c’est fini, dis-je .
- Je crois bien que je dois te remercier.
- J’y ai laissé pas mal de choses.
- Pas tant que ça, fit-il, en hochant la tête. Tu viens à peine de commencer à vivre ?
- Vous avez raison », dis-je.
Quand je sortis de sa chambre, le Docteur ès moutons était couché sur son bureau et sanglotait, étouffant ses pleurs. Je venais de le dépouiller de ses années perdues. Avais-je eu raison ? Je me le demande encore.
« Elle est partie, me dit tristement le propriétaire de l’Hôtel du Dauphin. Elle n’a pas dit où elle allait. Vous n’avez pas l’air d’aller très bien.
- Si, si » dis-je.
Je récupérai mes bagages et m’installai dans la même chambre. La fenêtre donnait toujours sur les locaux de cette énigmatique compagnie. Je n’y vis pas la silhouette de la fille aux gros seins, mais deux employés qui travaillaient à leur bureau en fumant. L’un lisait des chiffres que l’autre reportait sur un immense graphique en traçant une ligne brisée à la règle. Ce n’était plus du tout la même compagnie, eût-on dit, sans doute à cause de l’absence de la fille aux gros seins. Rien n’était identique, sinon que je ne savais toujours pas à quoi l’on s’y occupait. À six heures, les employés partirent et l’immeuble fût plongé dans l’obscurité. »
quelques autres citations du livre :
« L’histoire de Jûnitaki était encore longue, mais celle du jeune Aïnou s’arrêtait ici. J’allai aux toilettes, où j’urinai le contenu de deux boites de bières. »
«Mais il y avait rangés à l'intérieur de ces cinq doigts et de cette paume comme dans une mallette d'échantillon, tout ce que je voulais et tout ce que je devais savoir de la vie. C'est elle qui m'apprit, en me prenant la main, qu'il existait bel et bien un lieu de plénitude au cœur même de la réalité."
Et il y en a encore plein d'autres, qui vous laissent figé dans des abîmes d'émotion, et je ne vous ai pas cité les dernières phrases du livre ...