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29/12/2015

elle est morte Poupounette

Mon minou tu restes là pour voir s’il n’y a pas une souris qui va sortir du tas de bois ? Tu fais comme Poupounette ? Mais elle est morte Poupounette ! sa chair s’est toute décomposée, et ses os aussi ont sans doute disparus ; et l’univers aussi est mort avec elle, il n’y en a plus, forcément, il est mort l’univers ! n’est-ce pas, Jacqueline ?

24/12/2015

quand fuir, se planquer est impossible, et que le seul avenir est la mort

* "un avortement décompléxé" pour qui ?

avortement.jpg

regardez les méthodes : http://laissezlesvivre.free.fr/sosfm/avortement.htm

  * c'est comme dans les années 1880-1900 quand on parlait de la regrettable mais inévitable disparition des "races inférieures" devant l'avancée de la "civilisation", les gens ne savaient pas comment concrètement ça se passait; voir le livre de Sven Lindqvist.

Et derrière l'es avortement savez-vous ce qu'il y a (à part la mort de ceux qui auraient pu exister) ? Eh ! vous oubliez les principes (absolument incontournables) de l'analyse marxiste : derrière les avortements il y a un marché, il y a des interêts financiers, il y a du fric à se faire, et ça se passe comme ça :

Au lien ci-dessous, la troisième vidéo secrètement filmée et publiée ce matin (mardi 28 juillet 2015) par le Center for Medical Progress dans le cadre de son enquête de longue haleine visant à infiltrer le colosse américain Planned Parenthood (PP). Ce document comporte notamment l’enregistrement d’une conversation avec la vice-présidente et directrice médicale de PP dans la région des Rocheuses, le « docteur » Savita Ginde. Celle-ci, installée à Denver, supervise les opérations d’exterminations d’enfants in utero à travers les quatre États du Colorado, du Nevada, du Nouveau-Mexique et du Wyoming.

 Cette vidéo comporte encore le témoignage d’une technicienne de laboratoire, Mme Holly O’Donnell, formée par Stem Express (fournisseur américain d’organes de bébés avortés, en pointe de la recherche biomédicale mondiale) au tri de tissus d’enfants morcelés par avortement. Objectif : préserver les meilleures pièces anatomiques propres à la vente (cerveaux, cœurs, poumons, foies, pancréas, etc.) !

 On y voit également l’un des enquêteurs, se présentant comme un acquéreur de produits biologiques humains, se joindre au docteur Savita Ginde pour lui-même procéder à une opération de sélection de reins d’un bébé avorté et de ses tissus cérébraux sur une boîte de Petri (9 min, 41 sec).

 Une assistante médicale, amusée, s’écrit alors (9 min, 50 sec) : « Cinq étoiles ! »

 Mme Savita Ginde fait savoir qu’elle est intéressée et souhaite maximiser les recettes pour chaque pièce anatomique d’un enfant avorté : « Je pense qu’une approche par objet pièce fonctionne un peu mieux, parce que nous pouvons ainsi mieux mesurer ce qu’on peut en tirer. » L’enquêteur identifie plusieurs parties fœtales qui rapporteraient en effet 200 à 300 dollars pièce à PP.

O’Donnell explique (1 min, 05 sec) : « Je pensais que j’allais simplement prélever du sang, non pas des tissus de fœtus avortés. » Lors de sa première journée de travail en 2012 (7 min, 30 sec), elle se souvient avoir assisté au vidage d’une bouteille de sang dans une passoire, dont le contenu fut subséquemment déposé sur une boîte de Petri. La technicienne de laboratoire en charge d’instruire O’Donnell commença d’extraire diverses parties de corps de bébés avortés disloqués. Elle lui dit (8 min, 38 sec) : « OK, voici une tête. Voici un bras. Puis une jambe. »

La technicienne en chef lui demanda alors si elle pouvait elle-même identifier les parties du corps.

O’Donnell explique encore (8 min, 46 sec) : « […] je pris les pincettes, car je ne voulais pas perdre ce travail […] je les plaçais dans le plat [boîte de Petri]. Je me souviens alors saisir une jambe et de me dire : « c’est une jambe… » Et, au moment de se faire, d’éprouver comme si la mort et la douleur se propageaient à travers tout mon corps. En somme, je finis par m’évanouir. » O’Donnell dû en effet être réanimée.

Une collègue essaya de la rassurer, en disant (9 min, 13 sec) : « Ne t’inquiète pas. Cela arrive encore à nombre d’entre nous. Certaines ne s’en remettent même jamais. »

O’Donnell finit par remarquer que les propriétaires d’entreprises derrière Stem Express (3 min, 29 sec) « étaient tout simplement à la recherche de quelqu’un qui puisse [les aider à] générer autant d’argent, autant d’échantillons [que possible]. »

(7 min, 02 sec) : « Planned Parenthood a besoin d’indemnisations. »

 La recherche médicale est donc le dernier de leur souci (ce qui, de toute façon, ne justifierait en rien de telles pratiques infâmes). Plus grande est la récolte en tissus valables (cerveaux, cœurs), plus grande est la rançon de ces charognes humaines.

Dans son témoignage, O’Donnell souligne en effet (5 min, 27 sec) que l’infirmière principale à PP ne s’intéressait qu’au profit généré par les activités de prélèvement à Stem Express (5 min, 39) : « Elle voulait s’assurer que tout allait au mieux pour nous, auquel cas tout allait également au mieux pour eux [à PP]. »

https://www.youtube.com/watch?v=Xw2xi9mhmuo

source : http://jre2014.fr/il-faut-agir/

 

  •  

    La barbarie, aux Etats-Unis, va encore plus loin que je pouvais le croire. Life Site vient de diffuser une vidéo où l’on voit une directrice du Planning familial discuter tranquillement de la façon dont on doit découper les fœtus dans le ventre de leurs mères pour pouvoir avoir des morceaux en bon état afin qu’ils soient vendables. Le morceau se vend entre 30 et 100$. C’est le foie qui est le plus demandé, bien que « beaucoup veuillent des cœurs intacts en ce moment ». Elle reçoit des demandes pour des poumons, et aussi pour des « extrémités inférieures », et elle ne sait pas trop pourquoi, sans doute « pour les tissus musculaires ».

    Le seul problème est qu’il faut le faire de façon à qu’on ne dise pas « la clinique vend des tissus et se fait de l’argent avec cela ».

    Elle pratique elle-même des avortements à Los Angeles jusqu’à la 24e semaine. Elle explique qu’elle tient une petite réunion chaque matin pour déterminer quelles parties du corps sont demandées (les clients remplissent un formulaire) et quelles sont les « patientes » qui ce jour-là auront des bébés sur lesquels on pourra faire les prélèvements. Ainsi les avorteurs pourront adapter leurs gestes de façon à ne pas endommager les organes à vendre ce jour-là. « Pour cette raison, la plupart des fournisseurs – sic – se font guider par échographie, afin de déterminer où ils vont mettre les forceps. Ils se disent : “Je ne vais pas écraser cette partie, je vais écraser en dessous, et au-dessus, et je vais voir si je peux avoir ça intact.” Certains changent la façon dont le fœtus se présente, de sorte qu’il ne vienne pas par la tête, parce que vous ne pouvez pas obtenir la dilatation suffisante. Si vous le faites à partir de la présentation par le siège, par les jambes, alors vous pouvez finir par avoir le crâne intact. »

    La loi fédérale américaine interdit l’avortement par démembrement depuis George Bush, et la vente d’organes. Mais, dit Deborah Nucatola, « les lois sont sujettes à interprétation. Si je vous dis d’emblée que je n’ai pas l’intention de faire cela, ce qui arrive après n’a pas d’importance. »

    Il faut regarder cette vidéo, car on y voit Deborah Nucatola raconter cela comme elle raconterait ses vacances, sans l’ombre d’une hésitation, sans la moindre pudeur, entre une fourchetée de salade et une gorgée de vin… Il me semble que n’importe qui de normal ne peut que se demander comment c’est possible.

 

 

le bien-être du plus faible :

http://desiebenthal.blogspot.fr/2015/10/le-bien-etre-du-p...

15/12/2015

al mia filineto

Al mia filineto

 

Vi ja forpasis

kaj mi kun peno trapasis

la barieron de l'tempo.

Mi triste ploras,

ĉar via korpo...

sub blanka ŝtono

ripozas.

Aŭdas mi kiel la morto furoras,

kaj ekde nun mi tre solas

kaj sur la grunda tombejo

kie regas nur mistero

mi vin memoras

kaj per senlimaj larmetoj

mi malsekigas la teron

kie burĝonoj ekfloras.

 

 

Arquillos 24-10-14

29/11/2015

morto

 Vladimir VYSOCKIJ: Li el batal’ ne revenis (trad. A. Averbuĥ, N. Lozgaĉev)

Kial ĉio ŝanĝiĝis? Ja same, en ver’,

la ĉielo en sor’ ekserenis,

samas akvo, arbaro, kaj samas aer’,

nur li el batal’ ne revenis.

 

Kiu pravis el ni? – Ne divenos mi nun,

En disputoj mi lin ne komprenis

Ni eksentis la mankon pro l’ misa fortun’:

kiam li el batal’ ne revenis.

 

Li maltrafe silentis kaj kantis sen ritm’,

ĉiam li sinaltrude min ĝenis,

li malhelpis dum dorm’, frue vekis li min,

tamen jen – el batal’ ne revenis.

 

Lasu trakti ni lin, tio estas neni’.

Estis du ni, mi tion komprenis.

Kvazaŭ vent’ lignofajron estingus ĉe mi,

kiam li el batal’ ne revenis.

 

La printemp’ bonaŭgure freŝigas per vent’,

mi erare apuda lin prenis:

„Donu fumi, amik’, - sed responde – silent’...

La amik’ el batal’ ne revenis.

 

La mortintoj ne lasos nin solaj en plag’,

la falintoj por ni – sentineloj…

La ĉielon reflektas arbar’ kiel lag’

bluaj arboj similas al veloj.

Loko en terkabano sufiĉis por ni,

kaj la tempo por ambaŭ ni penis…

Ĉio nun por mi sola, sed ŝajnas al mi,

ke mi mem el batal ne revenis.

 

Vladimir Vysockij: La birdo GAMAJUN Sverdlovsk, Sezonoj, 1989, paĝo 23-24.

kaj fek al iper merda nity merda comercstalina ejo

17/11/2015

l'universel tombeau

Émile VERHAEREN (1855-1916)

Celui du rien

Je suis celui des pourritures grandioses
Qui s'en revient du pays mou des morts ;
Celui des Ouests noirs du sort
Qui te montre, là-bas, comme une apothéose,
Son île immense, où des guirlandes ,
De détritus et de viandes
Se suspendent,
Tandis, qu'entre les fleurs somptueuses des soirs,
S'ouvrent les grands yeux d'or de crapauds noirs.

Terrains tuméfiés et cavernes nocturnes,
Oh ! mes grottes bâillant l'ennui par les crevasses
Des fondrières et des morasses !
A mes arbres de lèpre, au bord des mares,
Sèchent ton coeur et tes manteaux baroques,
Vieux Lear ; et puis voici le noir Hamlet bizarre
Et les corbeaux qui font la cour à son cadavre ;
Voici René, le front fendu, les chairs transies,
Et les mains d'Ophélie, au bord des havres,
Sont ces deux fleurs blanches - moisies.

Et les meurtres me font des plans de pourriture,
Jusqu'au palais d'où s'imposent les dictatures
De mon pays de purulence et de sang d'or.

Sont là, les carcasses des empereurs nocturnes ;
Les Nérons fous et les Tibères taciturnes,
Gisant sur des terrasses de portor.
Leur crâne est chevelu de vers - et leur pensée
Qui déchira la Rome antique en incendies
Fermente encor, dans leur tête décomposée.
Des lémures tettent les pustules du ventre
Qui fut Vitellius - et maux et maladies
Crèvent, sur ces débris leurs poches de poisons.

Je suis celui du pays mou des morts...

Et puis voici ceux-là qui s'exaltaient en Dieu ;
Voici les coeurs brûlés de foi, ceux dont le feu
Etonnait les soleils, de sa lueur nouvelle :
Amours sanctifiés par l'extatique ardeur
" Rien pour soi-même et sur le monde, où s'échevèlent
La luxure, l'orgueil, l'avarice, l'horreur,
Tous les péchés, inaugurer, torrentiel
De sacrifice et de bonté suprême, un ciel !
Et les Flamels tombés des légendes gothiques,
Et les avares blancs qui se mangent les doigts,
Et les guerriers en or immobile, la croix
Escarbouclant d'ardeur leurs cuirasses mystiques,
Et leurs femmes dont les regards étaient si doux ;
Voici - sanguinolents et crus - ils sont là, tous.

Je suis celui des pourritures méphitiques,

Dans un jardin d'ombre et de soir,
Je cultive sur un espalier noir,
Les promesses et les espoirs.
La maladie ? elle est, ici, la vénéneuse
Et triomphale moissonneuse
Dont la faucille est un croissant de fièvre
Taillé dans l'Hécate des vieux Sabbats.
La fraîcheur de l'enfance et la santé des lèvres,
Les cris de joie et l'ingénu fracas
Des bonds fouettés de vent, parmi les plaines,
Je les flétris, férocement, sous mes haleines,
Et les voici, aux coins de mes quinconces
En tas jaunes, comme feuilles et ronces.

Je suis celui des pourritures souveraines.

Voici les assoiffés des vins de la beauté ;
Les affolés de l'unanime volupté
Qui fit naître Vénus de la mer toute entière ;
Voici leurs flancs, avec les trous de leur misère ;
Leurs yeux, avec du sang ; leurs mains, avec des ors ;
Leurs livides phallus tordus d'efforts
Brisés - et, par les mares de la plaine,
Les vieux caillots noyés de la semence humaine.
Voici celles dont l'affre était de se chercher
Autour de l'effroi roux de leur péché,
Celles qui se léchaient, ainsi que des lionnes -
Langues de pierre - et qui fuyaient pour revenir
Toujours pâles, vers leur implacable désir,
Fixe, là-bas, le soir, dans les yeux de la lune.
Tous et toutes - regarde - un à un, une à une,
Ils sont, en de la cendre et de l'horreur
Changés - et leur ruine est la splendeur
De mon domaine, au bord des mers phosphorescentes.

Je suis celui des pourritures incessantes.
Je suis celui des pourritures infinies ;
Vice ou vertu, vaillance ou peur, blasphème ou foi,
Dans mon pays de fiel et d'or, j'en suis la loi.
Et je t'apporte à toi ce multiple flambeau
Rêve, folie, ardeur, mensonge et ironie
Et mon rire devant l'universel tombeau.

01/11/2015

le rapport des vivants et .... de ceux qui ne le sont pas

« Lumumba » film avec musique de film , c'est pas ça qui le fera revenir à la vie ! les vivants aiment à se gargariser avec la mémoire des morts, tant qu'ils sont eux-mêmes en vie.

19/10/2015

c'était un être vivant et un grand-père, que sont devenus ces petits enfants heureux ? le grand-père hélas on sait

*

*Kadhafi

rappel :
http://miiraslimake.hautetfort.com/archive/2015/04/27/bilan-du-desatre-lybien-5611049.html

Mouammar Kadhafi aurait rédigé un testament le 17 octobre, trois jours avant de mourir. Le dictateur l’aurait ensuite confié à un de ses assistants qui est parvenu à prendre la fuite. « Algérie-Focus.Com » l’a traduit.

« Au nom de Dieu le clément et miséricordieux

Ceci est mon testament, moi, Mouammar Bin Mohammed Bin Abdessalam Bin Humaïd Bin Aboumeniar Bin du Naïl Al Fohsi Al Kadhafi. Je témoigne qu’il n’y a de dieu qu’Allah et que Mohammed est son Messager et que je mourrais sur la doctrine des sunnites et d’El Djamaâ.

Mes volontés dernières sont :)

- Que je ne sois pas lavé à ma mort et que je sois enterré selon le rite islamique et ses enseignements dans les vêtements que porterais à ma mort.

- Que je sois enterré au cimetière de Sirte, à côté de ma famille et de ma tribu.

- Que ma famille soit bien traitée surtout les femmes et les enfants.

- Que le peuple libyen sauvegarde son identité, ses réalisations, son histoire et l’image de ses ancêtres et ses héros et qu’il ne soit pas attaqué dans les sacrifices de ses hommes libres.

- Que continue la résistance à toute agression étrangère subie par la Jamahiriya, aujourd’hui, demain et pour toujours.

- Que soient convaincus les hommes libres de la Jamahiriya que nous aurions pu monnayer, avec notre cause, une vie personnelle meilleure, stable et en sécurité. Nous avions eu tant de propositions, mais nous avons choisi d’être au front par devoir et honneur. Et même si nous ne gagnons pas aujourd’hui, nous allons offrir une leçon aux générations futures pour qu’elles puissent gagner, car le choix de la Nation est la bravoure et la vendre est une trahison que l’Histoire retiendra ainsi et pas autrement.

Que soit transmis mon salut à chaque membre de ma famille et aux fidèles de la Jamahiriya ainsi qu’aux fidèles de part le monde qui nous ont soutenu ne serait-ce qu’avec le cœur.

Que la paix soit sur vous, tous. »

Mouammar El-Kadhafi

 

Petit rappel du bilan de la guerre : La Lybie comptait avant 6 millions d'habitants, dont beaucoup d'immigrés venus d'Afrique. Pour les réalisations de Kadhafi, ses projets (le Dinar-or pour l'Afrique) et tous les avantages sociaux des lybiens, voir les bilans nombreux sur le net, par ailleurs la Lybie était le pays ayant le plus faible taux d'endettement public au monde, proche de zéro. l Selon les statistiques de la Croix-Rouge, pas les ministères lybiens, qui d'ailleurs n'existent plus ... , il y a eu 160.000 lybiens tués (en proportion c'est comme 1 million 6 pour la France, la guerre 14 !) Il n'y a plus que 2 millions d'habitants,  de nombreux lybiens et tous les immigrés se sont enfuis. Le pays n'est plus qu'un chaos de bandes armées islamiques (alors que le régime de Kadhafi était laïque et avait libéré les femmes)

17/10/2015

la vérité sur un crash plus qu'étrange (et opportun !)

http://canalisations-marie.blogspot.fr/2015/08/0408-de-la...

 

07/10/2015

mon chien colley

Eliott, tu es une pauvre petite bébête. Et le pire c’est que c’est vrai. Pauvre petit rond de chair vivante ; mystère de l’être, du destin, de la conscience, du temps, de la création ; pauvres petits ronds de chairs vivantes de par l’espace.

25/09/2015

un des plus grand poètes du XIXè siècle: Louise Ackermann

Les vents vont disperser cette noble poussière Qui fut jadis un coeur

 

L'amour et la mort

I

Regardez-les passer, ces couples éphémères !
Dans les bras l’un de l’autre enlacés un moment,
Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières,
Font le même serment :

Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent
Avec étonnement entendent prononcer,
Et qu’osent répéter des lèvres qui pâlissent
Et qui vont se glacer.

Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse
Qu’un élan d’espérance arrache à votre coeur,
Vain défi qu’au néant vous jetez, dans l’ivresse
D’un instant de bonheur ?

Amants, autour de vous une voix inflexible
Crie à tout ce qui naît : “Aime et meurs ici-bas ! ”
La mort est implacable et le ciel insensible ;
Vous n’échapperez pas.

Eh bien ! puisqu’il le faut, sans trouble et sans murmure,
Forts de ce même amour dont vous vous enivrez
Et perdus dans le sein de l’immense Nature,
Aimez donc, et mourez !

II

Non, non, tout n’est pas dit, vers la beauté fragile
Quand un charme invincible emporte le désir,
Sous le feu d’un baiser quand notre pauvre argile
A frémi de plaisir.

Notre serment sacré part d’une âme immortelle ;
C’est elle qui s’émeut quand frissonne le corps ;
Nous entendons sa voix et le bruit de son aile
Jusque dans nos transports.

Nous le répétons donc, ce mot qui fait d’envie
Pâlir au firmament les astres radieux,
Ce mot qui joint les coeurs et devient, dès la vie,
Leur lien pour les cieux.

Dans le ravissement d’une éternelle étreinte
Ils passent entraînés, ces couples amoureux,
Et ne s’arrêtent pas pour jeter avec crainte
Un regard autour d’eux.

Ils demeurent sereins quand tout s’écroule et tombe ;
Leur espoir est leur joie et leur appui divin ;
Ils ne trébuchent point lorsque contre une tombe
Leur pied heurte en chemin.

Toi-même, quand tes bois abritent leur délire,
Quand tu couvres de fleurs et d’ombre leurs sentiers,
Nature, toi leur mère, aurais-tu ce sourire
S’ils mouraient tout entiers ?

Sous le voile léger de la beauté mortelle
Trouver l’âme qu’on cherche et qui pour nous éclôt,
Le temps de l’entrevoir, de s’écrier : ” C’est Elle ! ”
Et la perdre aussitôt,

Et la perdre à jamais ! Cette seule pensée
Change en spectre à nos yeux l’image de l’amour.
Quoi ! ces voeux infinis, cette ardeur insensée
Pour un être d’un jour !

Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles,
Grand Dieu qui dois d’en haut tout entendre et tout voir,
Que tant d’adieux navrants et tant de funérailles
Ne puissent t’émouvoir,

Qu’à cette tombe obscure où tu nous fais descendre
Tu dises : ” Garde-les, leurs cris sont superflus.
Amèrement en vain l’on pleure sur leur cendre ;
Tu ne les rendras plus ! ”

Mais non ! Dieu qu’on dit bon, tu permets qu’on espère ;
Unir pour séparer, ce n’est point ton dessein.
Tout ce qui s’est aimé, fût-ce un jour, sur la terre,
Va s’aimer dans ton sein.

III

Eternité de l’homme, illusion ! chimère !
Mensonge de l’amour et de l’orgueil humain !
Il n’a point eu d’hier, ce fantôme éphémère,
Il lui faut un demain !

Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle
Qui brûle une minute en vos coeurs étonnés,
Vous oubliez soudain la fange maternelle
Et vos destins bornés.

Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires
Seuls au Pouvoir fatal qui détruit en créant ?
Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frères
En face du néant.

Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles :
” J’aime, et j’espère voir expirer tes flambeaux. ”
La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles
Luiront sur vos tombeaux.

Vous croyez que l’amour dont l’âpre feu vous presse
A réservé pour vous sa flamme et ses rayons ;
La fleur que vous brisez soupire avec ivresse :
“Nous aussi nous aimons !”

Heureux, vous aspirez la grande âme invisible
Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ;
La Nature sourit, mais elle est insensible :
Que lui font vos bonheurs ?

Elle n’a qu’un désir, la marâtre immortelle,
C’est d’enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encor.
Mère avide, elle a pris l’éternité pour elle,
Et vous laisse la mort.

Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître ;
Le reste est confondu dans un suprême oubli.
Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître :
Son voeu s’est accompli.

Quand un souffle d’amour traverse vos poitrines,
Sur des flots de bonheur vous tenant suspendus,
Aux pieds de la Beauté lorsque des mains divines
Vous jettent éperdus ;

Quand, pressant sur ce coeur qui va bientôt s’éteindre
Un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas,
Il vous semble, mortels, que vous allez étreindre
L’Infini dans vos bras ;

Ces délires sacrés, ces désirs sans mesure
Déchaînés dans vos flancs comme d’ardents essaims,
Ces transports, c’est déjà l’Humanité future
Qui s’agite en vos seins.

Elle se dissoudra, cette argile légère
Qu’ont émue un instant la joie et la douleur ;
Les vents vont disperser cette noble poussière
Qui fut jadis un coeur.

Mais d’autres coeurs naîtront qui renoueront la trame
De vos espoirs brisés, de vos amours éteints,
Perpétuant vos pleurs, vos rêves, votre flamme,
Dans les âges lointains.

Tous les êtres, formant une chaîne éternelle,
Se passent, en courant, le flambeau de l’amour.
Chacun rapidement prend la torche immortelle
Et la rend à son tour.

Aveuglés par l’éclat de sa lumière errante,
Vous jurez, dans la nuit où le sort vous plongea,
De la tenir toujours : à votre main mourante
Elle échappe déjà.

Du moins vous aurez vu luire un éclair sublime ;
Il aura sillonné votre vie un moment ;
En tombant vous pourrez emporter dans l’abîme
Votre éblouissement.

Et quand il régnerait au fond du ciel paisible
Un être sans pitié qui contemplât souffrir,
Si son oeil éternel considère, impassible,
Le naître et le mourir,

Sur le bord de la tombe, et sous ce regard même,
Qu’un mouvement d’amour soit encor votre adieu !
Oui, faites voir combien l’homme est grand lorsqu’il aime,
Et pardonnez à Dieu !

 

 

     Louise Ackermann  Poésies Philosophiques

 

 


"La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles
Luiront sur vos tombeaux."