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04/12/2016

comme dans les "Fêtes galantes" un Verlaine espérantiste

Banale nuda Faŭno ŝtonigita
Satane ridas al falanta stel’
Laŭ leĝo de jarcentoj mortigita.
Nenio daŭras ! … nek la viv’, nek bel’.

Silentas park’ . Nur sub piedo laca
Folioj flavaj flustras pri la mort’.
Nenio daŭras !… Faŭno dorme paca
Ridetas mute sen kompata vort’.


(Ludmila Jevsejeva)

20/11/2016

la mort ...


Popov a joué ce sketch en 1972, il est mort en fait 42 ans plus tard cette année en 2016. 40ans pour méditer cette parabole....

et avez-vous vu le regard du couple de spectateurs à la fin ? il a du Giraudoux là-dedans.

18/11/2016

un très grand poète états-unien : Edgar Lee Masters

un très grand poète étatsunien : Edgar Lee Masters


parmi les poèmes qu'il a regroupé sous le titre "Spoon River Anthology" et qui sont les épitaphes imaginaires d'être humains d'une ville imaginaire, Spoon River, en voici un, qui est un vrai chef d'oeuvre de la poésie de tous les temps.



Benjamin Pantier

Ensemble dans ce trou gisent Benjamin Pantier, procureur,
et Nig, son chien, compagnon fidèle, consolation, ami.
Sur la route grise, les amis, les enfants, les hommes les femmes,
sortirent l’un après l’autre de ma vie, me laissèrent toujours seul
avec Nig comme partenaire, jusque dans le lit, jusque dans l’alcool.
Au matin de la vie, je connus les aspirations et vis la gloire.
Puis elle, qui m’a survécu, piégea mon âme
au collet, qui me saigna à mort,
au point que moi, qui avais une volonté de fer, je demeurais brisé, indifférent,
aux côté de Nig dans l’arrière salle d’un bureau minable.
Sous l’os de ma mâchoire se presse affectueusement l’os du museau de Nig
notre histoire se perd dans le silence. Tu peux bien continuer de tourner, monde débile !

07/08/2016

devoir de mémoire


27/07/2016

eh oui surtout en été ne pas oublier que seul le NIHILISME le plus absolu et le plus désespéré est dans le vrai .....

Soleil, soleil !...Faute éclatante !
Toi qui masques la mort, Soleil,
Sous l'azur et l'or d'une tente
Où les fleurs tiennent leur conseil ;
Par d'impénétrables délices,
Toi, le plus fier de mes complices,
Et de mes pièges le plus haut,
Tu gardes les cours de connaître
Que l'univers n'est qu'un défaut
Dans la pureté du Non-être !


Soleil, qui suscites l’éveil
A l’être, et de feux l’acompagnes,
Toi qui l’enferme d’un sommeil
Trompeusement peint de campagnes,
Fauteur des fantômes joyeux
Qui rendent sujette des yeux
La présence obscure de l’âme,
Toujours le mensonge m’a plu
Que tu répands sur l’absolu,
O roi des ombres fait de flamme !

 

Paul Valéry, tiré de L'ébauche d'un serpent (1921)

11/06/2016

peut-être le plus beau poème de Wislawa Szymborska - le plus déchirant

Kato en malplena loĝejo

Morti - tion oni ne faras al kato.

Ĉar kion farus kato

en malplena loĝejo ?

Ĝi surgrimpus vandojn,

frotus sin al la mebloj.

Nenio ŝajnas ja ŝanĝiĝinta,

kaj tamen ĉio ŝanĝiĝis

Kvazaŭ ne ŝovita,

sed tamen aliloka.

Kaj en vesperoj lampo jam ne lumas.

 

Aŭdeblas paŝoj sur ŝtuparo,

sed ne tiuj.

Ankaŭ la mano, kiu metas fiŝon sur la telereton,

ne estas tiu de la iama metinto.

 

Io ĉi tie ne komenciĝas

en la kutima tempo.

Io ĉi tie ne okazas

kiel devas.

Iu ĉi tie estis kaj estis

kaj poste subite malaperis

kaj obstine forestas.

 

Ĉiuj ŝrankoj estas jam enrigarditaj.

La bretoj trakuritaj.

Per enpuŝiĝo okazis kontrolo sub-tapiŝa.

Eĉ estis rompita la malpermeso

disŝuti paperpecojn.

Kion pli multe oni ja povus fari.

Dormi kaj atendi.

 

Se li nur revenus,

se nur li aperus

Tiam li ekscios

ke tiel agi kun kato ne decas.

Tiam eblos aliri al li,

sed kvazaŭ tute pretervole,

malrapide,

sur tre ofenditaj piedetoj.

Kaj sen iaj saltoj aŭ pepoj komence.

 

 

 

Wislawa Szymborska

 

10/06/2016

le mieux

11/2015 un enfant de 2 ans est mort en tombant d'un balcon, tant mieux, c'est le mieux qui pouvait lui arriver, comme ça il n'aura pas à passer toute sa vie à avoir peur de la mort et à penser qu'il est venu sur terre pour rien.

09/06/2016

la mort

mort d'un chat persan

 

"Un dimanche matin, voyant ouverte la fenêtre du living-room, elle s’élança, calcula mal son élan, et
 tomba du septième étage dans le vide.

 Pendant vingt-quatre heures, Olympe sembla prostrée. Le lendemain on la porta sur mon lit : elle ne
 se plaignait pas, elle semblait dormir. Je pensais naïvement qu’elle allait se rétablir. Mais le
 lendemain soir, en lui caressant la tête, je perçu comme des craquements. Son poil semblait terne et
 collé.
Olympe, pauvre innocente, qui paye pour l’absurdité du monde, pauvre chérie qui n’a rien connu de la
 vie, morte vierge et – aussi stupide que cela paraisse à dire – morte sans péché, je ne puis croire que
 le souffle qui t’animait, que ton âme ait disparu à jamais. S’il y a une autre vie il est impossible que ce
 ne soit pas toi, d’abords, que j’y retrouve, parce que je t’ai aimée d’une façon plus vraie que bien des
 êtres rencontrés ici-bas

Oui, le monde est trop cruel pour ceux qui ont gardé une âme d’enfant. Il doit y avoir quelque part un
 lieu où toutes les injustices sont réparées, où toutes les abominations sont payées et effacées.
 J’entrerai dans ce paradis en te serrant sur mon cœur, ta fourrure noire et blanche sur ma poitrine
 nue, tandis qu’autour de nous monteront les chants séraphiques.

Nous descendîmes Olympe, une fois morte, dans le sous-sol de l’immeuble où sont alignées
 d’énormes poubelles. Je me suis réveillé sur le matin, à l’exacte minute où passait le corbillard  des
 boueux. Et j’ai vu partir Olympe, comme on voit s’éloigner un cercueil, dans une lumière éclatante.
 N’était-ce pas son esprit qui m’avait alerté ?

Je me demande pourquoi je n’ai pas pensé, sur le moment, qu’il m’était possible d’emmener le
 cadavre d’Olympe, de l’enterrer dans une forêt proche, au pied d’un arbre connu de moi seul, où je
 serais venu, par la suite, me recueillir.
Tout le jour, meurtri et désespéré, j’ai erré dans la forêt brune où j’aurais du creuser sa tombe. Que
 m’importaient les autres, toute cette agitation, tout ce bruit que font les autres autour de moi ?

Quoi qu’on pense du monde, quelle que soi la fin qu’on lui assigne, ce n’est pas, on en conviendra,
 une réussite. C’est une œuvre inadmissible, pour l’esprit qui la juge, parce qu’elle est d’une cruauté
 stupide et gratuite. Et comment s’empêcher de la juger? Une chatte qui tombe du septième étage,
 cela n’a pas de sens, cela est inutile. C’est un hasard: autant dire que ce qui nous arrive n’a aucune
 signification. Non, le monde n’est pas l’oeuvre de l’Amour. Le fait qu’il existe des sentiments purs
 et des affections sans nuages, comme celle que nous nous portions, ma chatte et moi, prouve qu’il y
 a, en chacun de nous, un principe étranger à l’univers, une beauté trahie, une pureté bafouée.

 Quelques jours après la mort d’Olympe, il me sembla la voir apparaître, tandis que je sommeillais.
 Elle avait son aspect des plus beaux jours, avec sa fourrure fraîchement pourléchée, sentant bon la
 toilette. Elle avait l’air de sourire et elle me disait: “je suis plus heureuse où je suis..”

Et j’étais rassuré de la savoir heureuse et libre... Jusqu’au moment où je me suis retrouvé seul, sa
 place vide, et comme creusée encore, à mon côté – avec cette idée intolérable que je ne la reverrai
 plus!"

 

(Gilbert Ganne – in Orgueil de la maison – 1964)

25/03/2016

l'inanité d'une vie, un néant sidéral et intemporel

sur la peur de mourir l'écrivain soviétique Valentin Kataïev (1897-1986 tu vois il est mort quand-même), l'auteur de la fameuse comédie "je veux voir Mioussov" n'était pas aussi con que tant d'autres et savait bien. Au début d'un de ses romans il écrit (traduction anglaise ! c'est tout ce que j'ai): "Petya was thirteen and, like all young boys, (oui c'est exact, lui aussi donc) he was terrified by thoughts of death. Whenever someone he knew died, Petya's heart would be gripped by fear and he would recover slowly as after a serious illness"

http://www.lib.ru/PROZA/KATAEW/kataev_hutorok_v_stepi_eng...

et encore avait-il pleinement conscience de ce que représente

l'inanité d'une vie, un néant sidéral et intemporel.

24/02/2016

Wisława Szymborska - kato en malplena domo

« Se ŝi nur revenus,
Se ŝi nur aperus. »
non, je ne ferais pas comme la chat dans la malplena domo, « sur tre ofenditaj piedetoj », je ne ferais pas de manières, je lui sauterais tout de suite au cou .........