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07/10/2015

mon chien colley

Eliott, tu es une pauvre petite bébête. Et le pire c’est que c’est vrai. Pauvre petit rond de chair vivante ; mystère de l’être, du destin, de la conscience, du temps, de la création ; pauvres petits ronds de chairs vivantes de par l’espace.

25/09/2015

un des plus grand poètes du XIXè siècle: Louise Ackermann

Les vents vont disperser cette noble poussière Qui fut jadis un coeur

 

L'amour et la mort

I

Regardez-les passer, ces couples éphémères !
Dans les bras l’un de l’autre enlacés un moment,
Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières,
Font le même serment :

Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent
Avec étonnement entendent prononcer,
Et qu’osent répéter des lèvres qui pâlissent
Et qui vont se glacer.

Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse
Qu’un élan d’espérance arrache à votre coeur,
Vain défi qu’au néant vous jetez, dans l’ivresse
D’un instant de bonheur ?

Amants, autour de vous une voix inflexible
Crie à tout ce qui naît : “Aime et meurs ici-bas ! ”
La mort est implacable et le ciel insensible ;
Vous n’échapperez pas.

Eh bien ! puisqu’il le faut, sans trouble et sans murmure,
Forts de ce même amour dont vous vous enivrez
Et perdus dans le sein de l’immense Nature,
Aimez donc, et mourez !

II

Non, non, tout n’est pas dit, vers la beauté fragile
Quand un charme invincible emporte le désir,
Sous le feu d’un baiser quand notre pauvre argile
A frémi de plaisir.

Notre serment sacré part d’une âme immortelle ;
C’est elle qui s’émeut quand frissonne le corps ;
Nous entendons sa voix et le bruit de son aile
Jusque dans nos transports.

Nous le répétons donc, ce mot qui fait d’envie
Pâlir au firmament les astres radieux,
Ce mot qui joint les coeurs et devient, dès la vie,
Leur lien pour les cieux.

Dans le ravissement d’une éternelle étreinte
Ils passent entraînés, ces couples amoureux,
Et ne s’arrêtent pas pour jeter avec crainte
Un regard autour d’eux.

Ils demeurent sereins quand tout s’écroule et tombe ;
Leur espoir est leur joie et leur appui divin ;
Ils ne trébuchent point lorsque contre une tombe
Leur pied heurte en chemin.

Toi-même, quand tes bois abritent leur délire,
Quand tu couvres de fleurs et d’ombre leurs sentiers,
Nature, toi leur mère, aurais-tu ce sourire
S’ils mouraient tout entiers ?

Sous le voile léger de la beauté mortelle
Trouver l’âme qu’on cherche et qui pour nous éclôt,
Le temps de l’entrevoir, de s’écrier : ” C’est Elle ! ”
Et la perdre aussitôt,

Et la perdre à jamais ! Cette seule pensée
Change en spectre à nos yeux l’image de l’amour.
Quoi ! ces voeux infinis, cette ardeur insensée
Pour un être d’un jour !

Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles,
Grand Dieu qui dois d’en haut tout entendre et tout voir,
Que tant d’adieux navrants et tant de funérailles
Ne puissent t’émouvoir,

Qu’à cette tombe obscure où tu nous fais descendre
Tu dises : ” Garde-les, leurs cris sont superflus.
Amèrement en vain l’on pleure sur leur cendre ;
Tu ne les rendras plus ! ”

Mais non ! Dieu qu’on dit bon, tu permets qu’on espère ;
Unir pour séparer, ce n’est point ton dessein.
Tout ce qui s’est aimé, fût-ce un jour, sur la terre,
Va s’aimer dans ton sein.

III

Eternité de l’homme, illusion ! chimère !
Mensonge de l’amour et de l’orgueil humain !
Il n’a point eu d’hier, ce fantôme éphémère,
Il lui faut un demain !

Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle
Qui brûle une minute en vos coeurs étonnés,
Vous oubliez soudain la fange maternelle
Et vos destins bornés.

Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires
Seuls au Pouvoir fatal qui détruit en créant ?
Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frères
En face du néant.

Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles :
” J’aime, et j’espère voir expirer tes flambeaux. ”
La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles
Luiront sur vos tombeaux.

Vous croyez que l’amour dont l’âpre feu vous presse
A réservé pour vous sa flamme et ses rayons ;
La fleur que vous brisez soupire avec ivresse :
“Nous aussi nous aimons !”

Heureux, vous aspirez la grande âme invisible
Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ;
La Nature sourit, mais elle est insensible :
Que lui font vos bonheurs ?

Elle n’a qu’un désir, la marâtre immortelle,
C’est d’enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encor.
Mère avide, elle a pris l’éternité pour elle,
Et vous laisse la mort.

Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître ;
Le reste est confondu dans un suprême oubli.
Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître :
Son voeu s’est accompli.

Quand un souffle d’amour traverse vos poitrines,
Sur des flots de bonheur vous tenant suspendus,
Aux pieds de la Beauté lorsque des mains divines
Vous jettent éperdus ;

Quand, pressant sur ce coeur qui va bientôt s’éteindre
Un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas,
Il vous semble, mortels, que vous allez étreindre
L’Infini dans vos bras ;

Ces délires sacrés, ces désirs sans mesure
Déchaînés dans vos flancs comme d’ardents essaims,
Ces transports, c’est déjà l’Humanité future
Qui s’agite en vos seins.

Elle se dissoudra, cette argile légère
Qu’ont émue un instant la joie et la douleur ;
Les vents vont disperser cette noble poussière
Qui fut jadis un coeur.

Mais d’autres coeurs naîtront qui renoueront la trame
De vos espoirs brisés, de vos amours éteints,
Perpétuant vos pleurs, vos rêves, votre flamme,
Dans les âges lointains.

Tous les êtres, formant une chaîne éternelle,
Se passent, en courant, le flambeau de l’amour.
Chacun rapidement prend la torche immortelle
Et la rend à son tour.

Aveuglés par l’éclat de sa lumière errante,
Vous jurez, dans la nuit où le sort vous plongea,
De la tenir toujours : à votre main mourante
Elle échappe déjà.

Du moins vous aurez vu luire un éclair sublime ;
Il aura sillonné votre vie un moment ;
En tombant vous pourrez emporter dans l’abîme
Votre éblouissement.

Et quand il régnerait au fond du ciel paisible
Un être sans pitié qui contemplât souffrir,
Si son oeil éternel considère, impassible,
Le naître et le mourir,

Sur le bord de la tombe, et sous ce regard même,
Qu’un mouvement d’amour soit encor votre adieu !
Oui, faites voir combien l’homme est grand lorsqu’il aime,
Et pardonnez à Dieu !

 

 

     Louise Ackermann  Poésies Philosophiques

 

 


"La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles
Luiront sur vos tombeaux."

19/09/2015

l'horreur qu'est la vie

Maja vespero.
Floras floroj kaj arboj
Mielodoro.

En la aero
Promes' de amoro
Dolĉa odoro.

Dolĉa odoro.
Kiu pensus nun pri mort'?
Belas la mondo.

Jen ĉe la vojorando
Mortanta kuŝas kato.

 

Erzsebet Tuboly

21/08/2015

au détour d'un poème de Wisława Szymborska une question me taraude

la knabeto emis meti la kapeton sur la genuoj de onjo

kie estas la genuoj ?

Kie estas la knabeto ?

20/08/2015

été 2003

Le silence des « curés » (il y en avait présents, plus un imam et un rabbin) à la cérémonie officielle publicitaire et larmedecrocodilesque en l’ »hommage »  aux victimes, aux cadavres non réclamés de la canicule d'aout 2003, est un aveu retentissant de ce qu’ils ne croient pas un seul instant aux dogmes qu’ils sont censés entretenir, que pour eux les rites et les prières de leur religion n’ont aucune importance surnaturelle, (et même naturelle !) d’aucune sorte !! L’argument hypocritement avancé qu’on ne connaissait pas la religion des intéressés ne tient pas un seul instant, ne soyons pas faussement naïfs, rien qu’en connaissant leurs noms (ce qui était le cas) on pouvait présumer (surtout pour des vieux) s’il y avait des musulmans ou des juifs , et autrement qu’il s’agissait de gens au moins théoriquement chrétiens, ce qui le reste du temps suffit toujours ! (et si ils ont pu retrouver leurs noms on pouvait également retrouver dans les archives un éventuel acte de baptème) Et si les prières avaient rééllement une valeur objective, de les prononcer même pour des incroyants aurait la même valeur que pour des croyants (peut-être fieffés pécheurs). Bref ce silence (qui est typique de l’attitude des Eglises à notre époque en Occident, qui en est le criant résumé) est un tonitruant aveu de l’absence totale de toute foi chrétienne chez l’Eglise.

25/04/2015

nouvelles appellations

Cette année (2015) il n'y aura pas de vacances de Pâques à Pâques, les « vacances » sont un mois après, en mai ! Donc ça ne peut plus être des « vacances de Pâques », appellation de toutes façons interdite par la loi par les temps qui courent ! Comment ils vont faire ? Oh, ben, au lieu que ça soit des Vacances de Pâques, fête de la Résurrection, on va les appeler les Vacances de l'Euthanasie ! ça sera davantage dans le goût du jour.    

(d'autant plus que http://miiraslimake.hautetfort.com/archive/2014/02/19/les... )

 

17/03/2015

les deux citations les plus vraies et les plusprofondes de toutes

« Chaque fois que je considère que je suis destiné à mourir, j’étends mon manteau par terre et je ne me  rassasie pas de dormir. »              ( ?, cité par Miguel de Unamuno)

" On ne s’étonnera cependant jamais assez de ce que tout le monde vive comme si personne « ne savait »." (Albert Camus)
 
 
à la suite de quoi Camus dans la même page conclut :
"Sous l'éclairage mortel de cette destinée, l'inutilité apparaît. Aucune morale, ni aucun effort ne sont a priori justifiables devant les sanglantes mathématiques qui ordonnent notre condition."

10/03/2015

burĝonoj kun granda tristo

Mi kaj mia tristo
 
Mia trist' havas radikojn,
ĉar mi vidas kun ĉagreno
burĝonojn kun granda tristo
ĉe mia trista ĝardeno.
Mi havas urĝan bezonon
amikiĝi kun feliĉo
kaj rekuperi la gajon
en ĉi momento de l'vivo.
Mia domet' ja malfermas
por gastigi geamikojn,
tie mi kun granda sento
kunvivas kun mia tristo.
Mi bezonas la matenojn
por mildigi mian timon,
kaj forigi la tenebrojn,
ĉar la nokt' ne havas finon.
Tristaj noktoj, vivo trista,
por mia perdita animo,
kiu flugadas senhalte
ĉirkaŭ la domo de l'tristo.
 
Arquillos 3-12-14

24/02/2015

ceux qui ne veulent pas mourir

« Nous voulons non seulement nous sauver, mais sauver le monde du néant. »

(Miguel de Unamuno)

11/02/2015

préjugés des français-moyens

Il arrive qu’on « accepte » plus facilement la mort d’un parent, ou autre personne âgée, au nom, en fait, d’idées, de principes abstraits, sur des idées de « normalité » ou de « fatalité », mais il faut être bien conscient que c’est exactement comme les principes, les idées qui vous qui vous faon accepter de « gaîté de cœur », avec tout juste un peu de malaise contenu (…), d’appuyer sur la gachette du fusil avec lequel on vise un homme en uniforme ennemi de l’autre côté de la tranchée …..