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16/12/2016

la vie humaine vue par Gao Xingjian

un autre extrait de son oeuvre inclassable, courte (29 pages), mais capitale, "instantanés" :

 

"......

À cet instant, le quatrième homme est arrivé, vêtu d’une veste de cuir. Sans dire un mot il s’est joint aux autres pour tirer la corde. Tous s’appliquent, impassibles. La corde se tend. Ils tirent dessus de toutes leurs forces avec persévérance, en la faisant filer entre leurs mains.

 

« Un petit chinois… », le vieux noir chante en anglais sans lui jeter un regard. La vieille Noire caresse son clavier, presque couchée sur le piano, elle balance son corps en mesure, absorbée par la musique, comme si elle était ivre ou passionnée, elle ne le regarde pas non plus. Il ne s’occupe que de boire sa bière. Sous la lumière bleue fluorescente du bar, personne ne regarde personne. L’assistance, emportée par la musique, ressemble à un groupe de marionnettes qui remuent la tête.

 

Le cheval a cabré ses pattes de devant. Des pattes couvertes de poils. « Il vagabonde dans le monde... »  le chant du vieil homme noir reprend.

 

La vieille femme noire plaque un accord, le sol résonne sous les sabots des chevaux. « Il vagabonde dans le monde…. Il vagabonde dans le monde... »

Le vieil homme noir s’accompagne à la batterie et l’assistance hoche la tête en rythme.

 

La corde file de main en main ; dessous, les pieds chaussés de cuir sont solidement ancrés sur la pelouse verte.

 

L’écume vole en l’air, les vagues frappent la digue. En bas la marée grossit, la plage a déjà complètement disparu. Le soleil est toujours aussi brillant, mais le ciel et la mer paraissent d’un bleu encore plus soutenu.

 

L’extrémité de la corde finit par apparaître. Un énorme poisson mort accroché à un hameçon rouge est tiré sur l’herbe verte. Il a la gueule grande ouverte, comme s’il respirait toujours ; en fait il est mort. Son œil tout rond n’a pas d’éclat, mais il a encore une expression de frayeur."

 

15/12/2016

la destino de textoj en Esperanto : kiel la sango de Kristo ....

mi rememoras, ke la poemo de Pál GULYÁS

diris

Kiam la Roman' enpikis
pintan lancon -- sin eligis
dorse la kruela ŝtal', krude ŝiranta
la karnerojn ruĝajn de la kor',
kiam ĉesis la korbato,
kiam fluis tiu sang',
-- diru, ne hezitu lang' --
kien flugis tiu sang'?

-- Laŭ verŝajno sorbis ĝin la sablo,
kiel ĉiun fluidaĵon
ĝi kutimas; sablo trinkis, laŭ probablo.
Sed li estis Dia fil' el dia mond'
Sur du ŝultroj liaj ja ripozis
la stelara horizont'.

La tero ja ne fanatikas,
Ĝi ne prizorgas eĉ la nubojn,
-- Nenion ja adoras la ter',
Nur trinkas sangon kun prefer'
nur sangon, sangon kun prefer'.

 

 

12/12/2016

Pensées de Gao Xingjian

Citations de GAO Xingjian (normalement en français il faudrait écrire son nom Gao Tching-djan; tiens ! il est né un 4 janvier !! le même jour que mon père, et à un jour de moi)


« La culture n'est pas un luxe, c'est une nécessité.  »


« Je n'écris pas pour laisser quelque chose derrière moi, mais pour soulager ma souffrance.  »

« L'écrivain est un homme ordinaire, peut- est-il seulement plus sensible.  »

« Si l'homme a besoin du langage, ce n'est pas seulement pour communiquer du sens, c'est en même temps pour écouter et reconnaître son existence.  »

« C'est la littérature qui permet à l'être humain de conserver sa conscience d'homme.  »

« La vie n'a aucun but : il suffit d'avancer. C'est tout !  »

« Ne pas avoir de but est aussi un but.  »

« Le destin se moque des hommes.  »

« Le vrai voyageur ne doit avoir aucun objectif.  »

« Le destin est tellement dur et l'homme tellement faible, que face à l'adversité, il n'est plus rien.  »

« Les prétendus besoins spirituels ne sont qu'une sorte de masturbation.  »

« La mer des souffrances est sans limites.  »

« Ce que l'on appelle ordinairement la vie, reste dans l'indicible.  »

« La famille de celui qui entre en religion est partout.  »

« Si l'on couchait par écrit, sans rien inventer, l'histoire cachée des petites gens, les romanciers en resteraient abasourdis.  »

« Il n'existe pas de plus grand bonheur que de rendre visite à l'improviste à un bon ami.
 »

bon, j'arrête de souligner les phrases qui me paraissent particulièrement pertinentes, il faudrait les souligner toutes !
elles méritent toutes de se perdre dans des heures de méditation, ou d'être encadrées pendues au mur au-dessus de son lit.

 

04/12/2016

comme dans les "Fêtes galantes" un Verlaine espérantiste

Banale nuda Faŭno ŝtonigita
Satane ridas al falanta stel’
Laŭ leĝo de jarcentoj mortigita.
Nenio daŭras ! … nek la viv’, nek bel’.

Silentas park’ . Nur sub piedo laca
Folioj flavaj flustras pri la mort’.
Nenio daŭras !… Faŭno dorme paca
Ridetas mute sen kompata vort’.


(Ludmila Jevsejeva)

20/11/2016

la mort ...


Popov a joué ce sketch en 1972, il est mort en fait 42 ans plus tard cette année en 2016. 40ans pour méditer cette parabole....

et avez-vous vu le regard du couple de spectateurs à la fin ? il a du Giraudoux là-dedans.

18/11/2016

un très grand poète états-unien : Edgar Lee Masters

un très grand poète étatsunien : Edgar Lee Masters


parmi les poèmes qu'il a regroupé sous le titre "Spoon River Anthology" et qui sont les épitaphes imaginaires d'être humains d'une ville imaginaire, Spoon River, en voici un, qui est un vrai chef d'oeuvre de la poésie de tous les temps.



Benjamin Pantier

Ensemble dans ce trou gisent Benjamin Pantier, procureur,
et Nig, son chien, compagnon fidèle, consolation, ami.
Sur la route grise, les amis, les enfants, les hommes les femmes,
sortirent l’un après l’autre de ma vie, me laissèrent toujours seul
avec Nig comme partenaire, jusque dans le lit, jusque dans l’alcool.
Au matin de la vie, je connus les aspirations et vis la gloire.
Puis elle, qui m’a survécu, piégea mon âme
au collet, qui me saigna à mort,
au point que moi, qui avais une volonté de fer, je demeurais brisé, indifférent,
aux côté de Nig dans l’arrière salle d’un bureau minable.
Sous l’os de ma mâchoire se presse affectueusement l’os du museau de Nig
notre histoire se perd dans le silence. Tu peux bien continuer de tourner, monde débile !

07/08/2016

devoir de mémoire


27/07/2016

eh oui surtout en été ne pas oublier que seul le NIHILISME le plus absolu et le plus désespéré est dans le vrai .....

Soleil, soleil !...Faute éclatante !
Toi qui masques la mort, Soleil,
Sous l'azur et l'or d'une tente
Où les fleurs tiennent leur conseil ;
Par d'impénétrables délices,
Toi, le plus fier de mes complices,
Et de mes pièges le plus haut,
Tu gardes les cours de connaître
Que l'univers n'est qu'un défaut
Dans la pureté du Non-être !


Soleil, qui suscites l’éveil
A l’être, et de feux l’acompagnes,
Toi qui l’enferme d’un sommeil
Trompeusement peint de campagnes,
Fauteur des fantômes joyeux
Qui rendent sujette des yeux
La présence obscure de l’âme,
Toujours le mensonge m’a plu
Que tu répands sur l’absolu,
O roi des ombres fait de flamme !

 

Paul Valéry, tiré de L'ébauche d'un serpent (1921)

11/06/2016

peut-être le plus beau poème de Wislawa Szymborska - le plus déchirant

Kato en malplena loĝejo

Morti - tion oni ne faras al kato.

Ĉar kion farus kato

en malplena loĝejo ?

Ĝi surgrimpus vandojn,

frotus sin al la mebloj.

Nenio ŝajnas ja ŝanĝiĝinta,

kaj tamen ĉio ŝanĝiĝis

Kvazaŭ ne ŝovita,

sed tamen aliloka.

Kaj en vesperoj lampo jam ne lumas.

 

Aŭdeblas paŝoj sur ŝtuparo,

sed ne tiuj.

Ankaŭ la mano, kiu metas fiŝon sur la telereton,

ne estas tiu de la iama metinto.

 

Io ĉi tie ne komenciĝas

en la kutima tempo.

Io ĉi tie ne okazas

kiel devas.

Iu ĉi tie estis kaj estis

kaj poste subite malaperis

kaj obstine forestas.

 

Ĉiuj ŝrankoj estas jam enrigarditaj.

La bretoj trakuritaj.

Per enpuŝiĝo okazis kontrolo sub-tapiŝa.

Eĉ estis rompita la malpermeso

disŝuti paperpecojn.

Kion pli multe oni ja povus fari.

Dormi kaj atendi.

 

Se li nur revenus,

se nur li aperus

Tiam li ekscios

ke tiel agi kun kato ne decas.

Tiam eblos aliri al li,

sed kvazaŭ tute pretervole,

malrapide,

sur tre ofenditaj piedetoj.

Kaj sen iaj saltoj aŭ pepoj komence.

 

 

 

Wislawa Szymborska

 

10/06/2016

le mieux

11/2015 un enfant de 2 ans est mort en tombant d'un balcon, tant mieux, c'est le mieux qui pouvait lui arriver, comme ça il n'aura pas à passer toute sa vie à avoir peur de la mort et à penser qu'il est venu sur terre pour rien.