22/03/2014
ça ne sert à rien de faire des enfants, ils meurent
cliquer ici dans ce monde stalinien de merde :
http://u1.ipernity.com/43/20/73/32972073.5905df3f.jpg
« - Je le sais. Je sais tout. Sa mère se tut un moment avant de reprendre : - Qu’est-ce que tu sais, Jim ? - Que ça ne sert à rien de faire des hommes. Ils meurent. Il avait dit cela d’une voix douce et calme, presque triste. - Savoir ça, ajouta-t-il, c’est tout savoir. » (Ray Bradbury)
26/02/2014
agonie
4/1/2008 Jacqueline est en agonie tous les jours, pour reprendre une formule célèbre de Blaise Pascal. Il n’y a qu’à entendre toutes les ambulances.
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22/02/2014
pas ce soir - mais un jour si quand-même
Un chanson de Brigitte Fontaine :
Voisin, frangin, pareil
Décide pour moi
Le menu d'aujourd'hui
Borde-moi bien
Lèche mes larmes
En riant
{Refrain:}
Car ce n'est
Pas ce soir
Que nous mourrons
Pas ce soir
Que nous serons
Séparés
Pas ce soir
Que je t'oublierai
Et que mon cœur
Restera
Vide et froid
Que la raison
Grimacera
Sa danse hideuse
Et géométrique
Sur les champs labourés
Empêche-moi d'aller vers toi
Puisque, tu le vois bien,
Je suis attachée
{au Refrain}
Garde-moi
Même si je suis méchante
Même si je ne t'aime pas
Je t'aime comme je peux
L'amour, c'est ça
Ce n'est pas
Un bloc de marbre
Dressé devant la mer
Ce n'est pas
La Marseillaise
Ni le Chant du départ
C'est moi avec toi
Je t'aime comme je suis
Je suis là
Regarde-moi
{au Refrain}
bon, cette vidéo-ci va-t-elle accepter d'être visible ? très bonne question n'est-ce pas ?
*
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11/12/2013
le plus beau poème d'Edmond Privat - Sur vojo de l'vivo
I
Sur vojo de l’vivo vaginte tre sola
Dum jaroj bruemaj de l’knaba juneco,
Kaj multe plorinte sen vorto konsola
Dum sonis ridad’ el apuda gajeco,
Tagon mi renkontis voje
La rigardon de princino,
Tuŝis mian manon foje
Dolĉa mano de fratino.
La manon mi kaptis kaj premis tremante.
El miaj okuloj ŝi plorojn ĉesigis,
Kaj sulkoj de l’frunto forigis kisante.
Ni manon en mano la vojon daŭrigis.
Blue brilis la ĉielo ;
Ĉie floris la ĝardenoj.
Por la haroj de l’anĝelo
Kreskis rozoj kaj jasmenoj.
Sur vojo de l’vivo nun dolĉa kaj bela
Ni, kvazaŭ du cignoj sur blua rivero,
Malpeze glitadis al revo ĉiela,
Dum harpoj kantadis pri l’ama mistero.
Pura ŝajnis tuta mondo,
Bona ĉiu, bela ĉio.
Ĉirkaŭ ni dancadis rondo
De petaloj el lilio.
Ni revon mirindan komencis sen limo
Pri lando eterna de paco kaj ĝojo ;
Kaj kanton de nia komuna animo
Plej pure ŝi ritmis laŭlonge la vojo.
Niajn rozojn ŝi disdonis
Al lacegaj vojirantoj,
Kaj infanoj ofte kronis
Per kronetoj el diantoj.
II
Sur vojo de l’vivo nun vagas mi sola,
Senzorge al kie la tempo min blovas ;
Ĉar, kvankam min celus eĉ vorto konsola,
En aĝ’ mia nuna mi vivi ne povas.
Haltis mia koro voje
Ĉe la tombo de l’princino,
Kiu donis al mi foje
Dolĉan manon de fratino.
La tagon, en kiu ŝi haltis kun larmo
Kaj blankan la manon forŝiris el mia,
Mi kial ne povis en morta malvarmo
Ŝin sekvi sub teron al tombo glacia ?
For de l’tomb’ en nuna horo,
Min disrompas per tirado
Malantaŭen rememoro
Kaj antaŭen plu-vivado.
Sur vojo de l’vivo, pro kia mistero
Eĉ amo nur estas pruntaĵo momenta ?
Ĉielon ni trovas kaj perdas sur tero,
Kaj blovas ankoraŭ la tempo turmenta.
Tamen ĉesu, plendo mia,
Se antaŭen vokas devo.
Kantu, harpo melodia,
Pri la land’ de nia revo ;
Ĉar iam ni revon komencis sen limo
Pri lando eterna de paco kaj gojo ;
Sed kanto de nia komuna animo
Kun voĉo karega perdiĝis sur vojo.
Kaj vagadas nun fantome
Mi, kun floroj en la manoj
Por disporti ŝianome
Al laculoj kaj infanoj.
(ĉu necesas komenti ? komentu mem, en via kor')
11/11/2013
un vers si expressif de Jules Supervielle, et si cruel, si désespéré, sur la vie, toute vie
parlant de ces petites animaux, si vivant et si proches quand on les tient, que la vie devient palpable, et dont le coeur bat si vite ...
" ...
avec un coeur rapide, rapide,
pressé d'en finir"
si vous avez du mal à comprendre voici le vers dans son contexte dans le poème en entier :
Nous sommes là tous deux
comme devant la mer
sous l'avance saline des souvenirs
......
Ne t'afflige point, toi dont le tourment ne remonte pas comme le mien,
jusqu'aux âges qui tremblent derrière les horizons,
tu ne sais pas ce qu'est une vague morte depuis trois mille ans,
et qui renaît en moi, pour périr encore,
ni l'alouette immobile depuis plusieurs décennies
qui devient en moi une alouette toute neuve,
avec un coeur rapide, rapide,
pressé d'en finir.
Ne t'afflige point, toi qui vois en la nuit
une amie qu'émerveille ton sourire aiguisé
par la chute du jour
la nuit armée d'étoiles innombrables et grouillante de siècles,
qui me force pour en mesurer la violence,
à renverser la tête en arrière
comme font les morts, mon amie,
comme font les morts.
Jules Supervielle - (In "Gravitations")
28/10/2013
que de morts ! que de morts !
ils sont tous sous des plaques tombales maintenant tous ces gens.
De toutes façons le lune n’existe pas, elle est déjà morte, et la terre avec, et la galaxie aussi bien sûr ; et il n’y aura aucun Jean Rostand pour s’en souvenir.
eh oui ! on n’est jamais venu au monde, on n’est jamais né.Va voir un peu au 20 rue de Canteraine s’il y a une différence entre être né et ne pas être né !
"diciendo no al la muerte!" dit Chavez. oui …. Mais, savez-vous, Miguel de Unamuno a passé toute sa vie à dire « no » al la muerte, et il est mort quand même à l’heure qu’il est !….
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30/09/2013
une citation très vraie et qui ouvre de vastes domaines de reflexion
« En dehors de l'enfance et de l'oubli, il n'y a que la grâce qui puisse vous
consoler d'exister »
(Eugène Ionesco)
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25/08/2013
photo prise à Saint-Flour
*
Photo prise pour son potentiel érotique; mais en fait c'est surtout une œuvre, comment dire ? humaniste, mystique, idéaliste, l'esprit dans la matière rêve, sent s'exalte, se dévoue, etc, mais quand-même union du corps et de l'âme.
Mais puis après ça fait de toutes façons une masse de viande morte, flasque, un objet étrangement souple, et étrangement sans réaction, et qui sent déjà, qu'on peut pousser du balais, comme le petit lapin mort de l'autre jour ....
voilà ce qui est le seul important en fin de compte, peut-il y avoir une autre vérité ?
*
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20/03/2013
VERCORS - Sylva
Parmi les innombrables émissions merveilleuses et inoubliables qu'il y avait autrefois à la radio, il y avait sur France IV, devenu, lors du commencement de la fin, "Inter-Variétés" au début de chaque fin d'après-midi à cinq heures une émission pour les femmes "Rendez-vous à cinq heures", et dans le cours de cette émission il y avait toujours un moment de lecture suivie d'un roman. J'en ai découvert plusieurs par ce moyen, et il y en a plusieurs que je n'ai pas oubliés, et que j'entends encore. L'un d'eux fut "Sylva" de Vercors. (NOUVEAU: il y a un site qui l'étudie de manière détaillée, ici http://vercorsecrivain.pagesperso-orange.fr/sylva.html) Roman sur le thème, central chez lui, de savoir quelle est la différence entre les hommes et les bêtes, qu'est-ce qui fait un homme? Dans ce roman il imagine qu'une renarde est devenue tout à coup, par un phénomène non expliqué, une femme.
Ce livre a en fait des défauts exaspérants: il pue le racisme social ainsi que les préjugés rancis de cette époque encore idéologiquement aveuglée au sujet des animaux par l'ideologie-Descartes/Malbranche et les rites verbaux (ah ce fameux "instinct"!) de plusieurs siècles de refus-de-voir crispé. Mais si j'y suis resté attaché, au point de l'acheter trente ans plus tard exprès ! ( c'etait l'édition originale, il n'a jamais été réédité, avec des pages à couper et il y en a que j'ai laissées en l'état) c'est bien sûr à cause du souvenir. Et puis aussi à cause de ce passage, qui m'avais bien sûr marqué à l'époque, quoiqu' il ne m'apprenait rien (justement parce qu'il ne m'apprenait rien, l'épouvante de la mort fut l'ombre majeure de mon enfance, et je ne comprends toujours pas, c'est une chose qui m'effare totalement, comment se fait-il que les gens puissent vivre "comme s'ils ne savaient pas" (A. Camus) et pourquoi il n'y a pas des milliers d'enfants qui se suicident à 10-13 ans, c. à d. une fois arrivés à l'âge de se rendre compte ?) le moment où Sylva, la renarde devenue femme, découvre la mort.
Voici, donc, justement, extrait de cette édition de 1961, le passage en question. Avec ce fameux et tellement classique "argument" pour rassurer les gens, le plus classique, et de loin le plus con ! - mais si souvent efficace, il se base sur la faiblesse infinie de l'intelligence humaine, et l'engourdissement encore plus infini de sa sensibilité (qui cause bien d'autres aberrations et inconsciences de la pensée, pas seulement celle-là !) parmi ceux qu'on nous sert pour "think positive !" sur ce sujet : celui qui ici appraît sous ces mots : "Mais oui, Bonny aussi, un jour… mais dans longtemps, longtemps, si longtemps que ce n’est pas la peine d’y penser ! "
« Quand nous la rejoignîmes un peu plus tard, elle avait en effet déterré le chien, mais elle ne l’avait pas touché. Après une journée passé en terre, il était devenu assez atroce : attaqué par les fourmis, les taupes, les nécrophores, il ressemblait déjà, au fond de son trou, à une vielle peau de bique toute mitée, usée, percée, au surplus maculée d’humeurs saignantes. L’odeur commençait à être peu supportable. Sylva regardait la charogne dans une immobilité impressionnante. Je m’approchai d’elle, l’entourai de mon bras, je dis doucement :
Tu vois, il est mort.
…
Sylva ne quittait pas des yeux son malheureux copain. Elle commença de trembler, très légèrement, mais sans arrêt. C’était plutôt un long frémissement interminable. Je la pressais bien fort contre moi. Enfin elle demanda, avec une espèce de difficulté, comme si elle avait eu du mal à faire usage de la parole :- Plus… jouer… ?
Je dis avec autant de douceur que je pus :
- Non, ma petite Sylva. Pauvre Baron, plus jouer.
Sylva tremblait avec une intensité croissante. Et puis elle arracha son regard de la triste dépouille, et alors elle le posa sur moi. Ce n’était pas un regard questionneur. C’était plutôt une sorte d’examen aigu, étrangement aigu de mon visage. Comme une méditation profonde sur la signification d’une figure humaine. Mo, je la laissais faire, sans rien dire, n’osant ni tout à fait sourire, ni tout à fait montrer un visage trop grave, trop attristé. Je lui rendais son regard avec tendresse mais ce n’était pas mes yeux qu’elle regardait. C’étaient mon nez, mes lèvres, mon menton. Et à la fin elle demanda, mais sa voix était plate (1) et sans intonation :
- Bonny aussi, plus jouer ?
j’éclatai d’un rire discret, plus bas que haut, un rire émis seulement pour rassurer cette crainte singulière.
- Mais si, Bonny jouera encore. Il n’est pas mort, Bonny ! Il se porte tout à fait bien.…
Et répéta, d’un ton impérieux :- Bonny aussi, plus jouer ?
…
- Mais oui, Bonny aussi, un jour… mais dans longtemps, longtemps, si longtemps que ce n’est pas la peine d'y penser!
…
Et quand enfin elle retrouva son souffle, je crus que – comme un nouveau-né – elle allait se mettre à hurler. Et en effet elle se mit à hurler, mais elle hurlait des mots, des « Veux pas ! Veux pas ! … » sans fin avec des grimaces si douloureuses que son frais et charmant visage triangulaire devin d’une laideur simiesque (sic), tout plissé et tout cramoisi.…
Elle avait murmuré : « Et Sylva ?… « et je n’avais pas osé répondre. D’ailleurs attendait-elle une réponse ? N’en était-ce pas une que sa question ? Elle dit « Et Sylva ?… » et regarda Nanny. Et en la regardant plutôt que moi, elle sentait bien, elle devinait bien, qu’elle se heurterait à une défense plus faible. Et en effet, sous ce regard, la pauvre Nanny faiblit, elle ne put cacher son émoi ni sa peine. Elle tendit vers Sylva ses deux bras avec une expression de pitié, d’affection consternées. Mais loin de se précipiter, la jeune fille bondit en arrière. Elle nous dévisagea l’un après l’autre, avec une espèce de haine. Sa bouche s’ouvrit, mais elle ignorait les injures. Alors elle tourna sur elle-même et s’enfui.
VERCORS « Sylva » - 1961 – p.222-2
17/02/2013
le souvenir des deux chiens de Coat Forest me déchire encore le coeur
Souvenir extrait de ma randonnée équestre en Bretagne (péninsule de Crozon, Finistère) en avril 1987)
Le 25/4/1987 matin « gite » de Coat Forest : les chiens, les poules, les canards aphones, baptisés par moi « anas discretus », la belle paonne, etc.
A Coat Forest il y avait deŭ chiens, des colleys d’Ecosse, enfin des sous-colley plutôt l’un ; attachés, on se demande pourquoi. Pas besoin de pancarte « attention! chien méchant » mais « attention! chien gentil » comme sur les dessins humoristiques. S’ils sautent sur les inconnus, ce n’est pas pour les mordre, mais pour demander des caresses et les couvrir de coups de langues. En fait ils doivent être malheureŭ, attachés ainsi tous seuls toute la journée ; ils manquent d’affection ; alors que ce sont des chien sentimentaŭ, avec un cœur gros comme ça. Et ils raffolent des caresses, et ils vous sautent dessus, et ils vous étreignent littéralement avec leurs pattes de devant : je n’avais jamais vu ça !!!
Le plus grand, toujours juché sur le toit de sa niche - comme Snoopy dans les bandes dessinées ! – geint quand il vous voit ou que vous partez, s’énerve, saute du toit au sol et su sol au toit, gémit misérablement. L’autre ne dit jamais rien, et quand on le quitte va se recoucher comme si de rien n’était. Mais ce n’est pas je crois le fait d’un caractère placide ou superficiel, en fait, revenant à lui après l’avoir délaissé pour l’autre, je le trouvai étonnamment sans réaction : il boudait de jalousie, enfin, n’y tenant plus, il a bondit frénétiquement sur mon bras, qu’il a étreint d’un geste passionné. S’il se couche sans réagir c’est par résignation, il est je crois comme le personnage de Norge, celui qui quand on l’interrogeait, « avait pris l’habitude de plus répondre »
Et se donnait simplement
L’air d’une poule qui va pondre » (comme moi)
Etc...
»Et quand on l’accusait
Il avait pris l’habitude de ne plus se défendre
Et se donnait simplement l’air
De quelqu’un sous qui la terre va se fendre. » (idem)
Il était en fait encore plus émouvant que l’autre.
Maintenant ça fait - combien? - 26 ans ....... Ils doivent être morts tous les deŭ....
le mien est bien mort (le 7 octobre 2001), qui était sans douté né en 1989.
drame irrémédiable que leur vie
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