31/05/2014
Citations - « Ce qu’on nomme le cafard n’est souvent qu’une éclipse de nos illusions et un éclair de notre lucidité. »
quelques citations, hélas des plus importantes.
« j’ai déjà remarqué ceci : les horreurs sont supportables tant qu’on se contente de baisser la tête, mais elles tuent quand on y réfléchit. » (Erich-Maria Remarque)
« l'on sait que l'optimisme fait beaucoup plus de ravages que le pessimisme qui, lui, au moins est lucide » (Gilbert Ganne )
« Au surplus, les champs de carnage sont partout; au cimetière de l'Est, à Paris, vingt-sept mille tombeaux, deux cent trente mille corps, vous apprendront quelle bataille la mort livre jour et nuit à votre porte. » (Chateaubriand)
« Un être qui se sait mortel ne peut pas être heureux » (Gilbert Ganne)
« Lazare ouvrit les yeux quand Jésus l’appela ;
Quand je lui parle, hélas ! pourquoi les ferme-t-elle ? » (Victor Hugo)
« Dune certaine lignée animale, qui ne semblait en rien promise à un tel destin, sortit un jour la bête saugrenue qui devait inventer le calcul intégral et rêver de justice. » |
Rostand (Jean) |
« Nous sommes de ceux qui posent les questions jusqu’au bout ; Jusqu’à ce qu’il ne reste plus la plus petite chance d’espoir vivante. » |
Anouilh (Jean) |
« La vie, en dernier ressort, semblait être une plaisanterie d’une dimension telle que l’on ne pouvait que se tenir à un bout du couloir pour constater sa longueur dénuée de sens, et sa hauteur parfaitement inutile. » |
Bradbury (Ray) |
« Tout est ordonné pour que prenne naissance cette paix empoisonnée que donnent l’insouciance, le sommeil du cœur ou les renoncements mortels. » |
Camus (Albert) |
« La vérité de ce monde c’est la mort ! La vie n’est qu’une ivresse, un mensonge. |
Céline (Louis-Ferdinand) |
Rien ne sert à rien |
Gautier (Théophile) |
« Peu importe que les hommes se transmettent pour quelques siècles leurs concepts et leurs techniques : car l’homme est un hasard, et pour l’essentiel, le monde est fait d’oubli. » |
Malraux (André) |
« Toute l’histoire du monde est une histoire de nuages qui se construisent, se détruisent, se dissipent, se reconstruisent en des combinaisons différentes, - sans plus de signification ni d’importance dans le monde que dans le ciel. » |
Montherlant (Henri de) |
« Je voudrais tellement pouvoir aimer quelque chose, ne fusse que moi-même, mais c’est impossible, il n’y a que mort, évanescence et vanité. » |
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« Atome dérisoire perdu dans le cosmos inerte et démesuré, il sait que sa fiévreuse activité n’est qu’un petit phénomène local, éphémère, sans signification et sans but. Aussi n’a-t-il d’autre ressource que de s’appliquer à oublier l’immensité brute qui l’écrase et qui l’ignore. » |
Rostand (Jean) |
« Tout ce à quoi il tient, tout ce à quoi il croit, tout ce qui compte à ses yeux a commencé en lui et finira avec lui. » |
Rostand (Jean) |
« L’espèce humaine passera, comme ont passé les dinosauriens et les stégocéphales… Alors, de toute la civilisation humaine ou surhumaine, découvertes, philosophies, idéaŭ, religions, rien ne subsistera… En ce minuscule coin d’univers sera annulée pour jamais l’aventure falote du protoplasma, aventure qui déjà, peu-être, s’est achevée sur d’autres mondes, aventure qui en d’autres mondes peut-être se renouvellera. Et partout soutenue par les mêmes illusions, créatrice des mêmes tourments, partout aussi absurde, aussi vaine, aussi nécessairement promise dès le principe à l’échec final et à la ténèbre infinie. » |
Rostand (Jean) |
« Je fais un tour ou deux pour calmer ces coups dans ma tête. » |
Shakespeare |
“Pourquoi n’ai-je droit à aucune espérance?” |
Madame Simone |
“ Si la douleur poussait de la fumée comme la flamme, la terre vivrait dans une éternelle nuit” (H de Montherlant)
26/05/2014
un rideau transparent, mais si lourd que vous ne pouvez le lever
"On n’a pas su ce que c’est que la désolation du cœur, quand on n’est point demeuré seul à errer dans les lieux naguère habités d’une personne qui avait agréé votre vie : on la cherche et on ne la trouve plus ; elle vous parle, vous sourit, vous accompagne ; tout ce qu’elle a porté ou touché reproduit son image ; il n’y a entre elle et vous qu’un rideau transparent, mais si lourd que vous ne pouvez le lever. Le souvenir du premier ami qui vous a laissé sur la route est cruel ; car, si vos jours se sont prolongés, vous avez nécessairement fait d’autres pertes : ces morts qui se sont suivies se rattachent à la première, et vous pleurez à la fois dans une seule personne toutes celles que vous avez successivement perdues."
(Chateaubriand - Mémoires d'outre-tombe)
"pour exprimer nos affections récentes, nous ne pouvons employer que des mots déjà usés par nous dans nos anciens attachements. Il est cependant des paroles qui ne devraient servir qu'une fois : on les profane en les répétant."
14/05/2014
Mia koro malrapide batas
Mia koro malrapide batas;
ĝi tro lacas,
ne plu havas energion.
Eble ĉar ĝi ne plu junas,
kaj soleco
kaj forgeso
kaj la forto de la viv'
nun forestas.
Kuraĝa ĉiam ĝi estis,
afabla kaj malavara,
sed nutempe tre timemas
pro malsano
malforteco,
neglektemo
kaj nesekura estonteco.
Mia koro malrapide batas,
kaj ne nur pro maljuneco.
(Angel Arquillos)
06/05/2014
Korpe kaj mense
Korpe kaj mense
Korpe kaj mense
mi amas la vivon,
kun sento vera
kaj kontento,
ĉar viv' estas donaco
de l'Naturo,
aŭ de spirita Dio,
aŭ simple de la fido.
Korpe kaj mense,
kun pura sento,
mi vagadas
kontraŭ la forto de l'vento,
kontraŭ malsanaj deziroj
kontraŭ ĉio.
(Angel Arquillos-Lopez)
17/04/2014
c'est ça l'amour
Je vais avec ton nom.
C'est comme si je portais les clès
Du monde, y compris
Celle des songes
Et celle des jardins des enfants.
(Alberto Greco)
22/03/2014
ça ne sert à rien de faire des enfants, ils meurent
cliquer ici dans ce monde stalinien de merde :
http://u1.ipernity.com/43/20/73/32972073.5905df3f.jpg
« - Je le sais. Je sais tout. Sa mère se tut un moment avant de reprendre : - Qu’est-ce que tu sais, Jim ? - Que ça ne sert à rien de faire des hommes. Ils meurent. Il avait dit cela d’une voix douce et calme, presque triste. - Savoir ça, ajouta-t-il, c’est tout savoir. » (Ray Bradbury)
15/12/2013
rimleteroj
Dum la jaro 1953 (...) du "gigantoj" de la Esperanta literaturo, William Auld kaj Marjorie
Boulton dialogis, disputis perpoŝte sed ĉefe per poemoj, rondeloj pli precize
(provu ! legu ! rondelo, tiu olda franca poemformo de la 15-a jarcento estas poemformo genia ! agrabla, defia, sprita, utila per sia skemo de versoj ripetitaj, legu da, vi vidos, poste vi ne plu povos malhavi ilin ! estas ebriiga kiel bona vino !).
Kaj el tiuj dekoj (dekoj ! ĉiu respondanta al la antaŭa !) da poemoj mi metos ĉi-tie nur du, en
kiuj vi povos vidi la malsamajn temperamentoj de la du verkistoj: la amara cinismo de Auld, la
milda, humila sed neniamcedanta humanismo de Boulton, kaj ĉi-tie Boulton pravas, mi
opinias, kontraŭ la "poeto Virtuozo":
(Durant l'année 1953 deux géants de la littérature en Espéranto, William Auld et Marjorie Boulton ont
dialogué, ont débattu par lettre mais surtout sous forme de poèmes ! des rondeaux plus précisément (le rondeau, cette ancienne forme poétique française née au XVè siècle est simplement géniale, un vrai
délice ! son schéma de vers répétés est à la fois un défi et une aide à la pensée et à la poésie, essayez,
lisez-en, vous ne pourrez plus vous en passer !)
Et de ces dizaines de rondeaux (hé oui! on peut exprimer sa pensée en Espéranto, et même débattre de grands thèmes philosophiques, et même le faire en vers - envers et contre tous ! ) qu'ils ont écrit j'en présenterai ici deux où ils se répondent. Et je crois que c'est Marjorie (celle, l'humoriste, la prof de littérature, la grande amoureuse, dont je vous ai déjà fait lire plusieurs poèmes) avec son humanisme
modeste mais indomptable qui a raison contre l'amer cynisme (un tantinet influencé par le puritanisme
manichéen du protestantisme anglo-saxon d'ailleurs, soit dit en passant ...) de Auld)
Do jen Auld:
Rimletero XXIX
Nin regas fine apetitoj,
instinktoj kaj similaj pestoj,
ĉar ni finfine estas bestoj --
eĉ pli malbone: parazitoj.
Ho, tio estas simple mitoj,
kio stimulas al protestoj:
"Nin regas, fi ! ne apetitoj,
instinktoj kaj similaj pestoj !"
Ni babilaĉas pri spiritoj,
ni pozas kun patosaj gestoj,
kaj pave baŭmas niaj krestoj;
sed malgraŭ tiaj hipokritoj
nin regas fine apetitoj.
aperis en la nica literatura revuo, 3/2 p. 77
al tio respondas Marjorie:
Rimletero XXX
Sed apetito povas esti
la sola paradiz' surtera,
kvankam ne nuba kaj etera --
pri tio povas mi atesti.
Bestoj, ni devas iom besti;
ne estas hom' spirit' aera,
sed apetito povas esti
la sola paradiz' surtera.
Pastro ne povas trafe gesti
minace pri la flam' infera.
Ne estas, en la mond' sufera,
multo, por nin lumege vesti --
sed apetito povas esti.
aperis en la nica literatura revuo, 3/2 p. 7
en français:
Mais les appetits peuvent être
Le seul Paradis sur cette terre
Quoique ni nuageux ni éthéré
Oui je peux vous l'attester.
Si nous sommes des bêtes, eh bien conduisons-nous en bêtes;
l'homme n'est pas un esprit aérien,
Mais les appetits peuvent être
Le seul Paradis sur cette terre.
Le prêtre a tort avec ses grands gestes
Menaçants de la flamme infernale.
Il n'y a dans ce monde de souffrance
Pas grand chose pour nous être un vêtement de lumière
Mais les appetits peuvent l'être.
Kia bela leciono pri filozofio, kaj pri versfarado! (kaj pri Esperanto!)
(kompreneble indas legi la tuton - ( aux aĉeti la libron! ) - kaj unue la n° 31 kie Auld
"en rajoute" kaj diras en poemo ege "aktuala" (kvankam tiu estis skribita tridek jaroj antaŭ la
"deep ecology") ke homaro estas "tuberkulozo de la Ter'" eble forigonta per ia kosma
naturakuracisto, al kio Marjorie respondas al la cinika poeto-virtuozo, nu, legu mem!
(et les deux rondeaux qui suivent les 31 et 32, si on devait les traduire en français on pourrait peut-être
remplacer les jeux de mots intraduisibles par un autre et faire dire à Marjorie que l'humanité n'est pas
seulement une cirrhose de la planète mais plutôt six roses!)
11/11/2013
un vers si expressif de Jules Supervielle, et si cruel, si désespéré, sur la vie, toute vie
parlant de ces petites animaux, si vivant et si proches quand on les tient, que la vie devient palpable, et dont le coeur bat si vite ...
" ...
avec un coeur rapide, rapide,
pressé d'en finir"
si vous avez du mal à comprendre voici le vers dans son contexte dans le poème en entier :
Nous sommes là tous deux
comme devant la mer
sous l'avance saline des souvenirs
......
Ne t'afflige point, toi dont le tourment ne remonte pas comme le mien,
jusqu'aux âges qui tremblent derrière les horizons,
tu ne sais pas ce qu'est une vague morte depuis trois mille ans,
et qui renaît en moi, pour périr encore,
ni l'alouette immobile depuis plusieurs décennies
qui devient en moi une alouette toute neuve,
avec un coeur rapide, rapide,
pressé d'en finir.
Ne t'afflige point, toi qui vois en la nuit
une amie qu'émerveille ton sourire aiguisé
par la chute du jour
la nuit armée d'étoiles innombrables et grouillante de siècles,
qui me force pour en mesurer la violence,
à renverser la tête en arrière
comme font les morts, mon amie,
comme font les morts.
Jules Supervielle - (In "Gravitations")
05/09/2013
Littérature - 1
Le problème dans une histoire, dans toute histoire, c'est toujours la fin, la source de tous les malaises, la moment où tout sombre dans le désespoir ou l'absurdité d'une fin mesquine, du temps qui, en fait ne s'arrête pas; une histoire c'est bien tant qu'on n'est pas à la fin. Le début c'est bien, le milieu c'est pas mal non plus, le hic c'est la fin, c'est elle qui empêche tout à coup d'être heureux, l'épine dans la chair, le péché originel, et on n'en sort pas.
27/07/2013
pliaj unuversaj universoj
ĉu vi memoras plu la ravegajn unuversajn universojn de G.E. MAURA ? jen pli
(ĉu pli? kiel dirus Marjorie Boulton! )
Une nouvelle sélection supplémentaire d' Unuversaj universoj (= "univers en un seul vers") de G.E. MAURA :
La kok' de l' tago pikas unuope la stelgrajnojn
.......
(c'est beau mais je préfère encore le poème de Raymond Quenaud, que je me récite invariablement quand je me retrouve à l'heure avant que le jour se lève, c'est à dire maintenant plus jamais hélas, trop de mal à dormir et à me réveiller, plus jamais de voyage même à 30 kilomètres. Le poème de Quenaud je le mets en bas de la page)
Je l' pintoj de l' arĝentaj betuloj lumo kantas
.......
Riĝelo, Fomalhoto, Betelĝuz', Altairo
.......
sublime ! ne trouvez-vous pas?
après tout un des plus beaux poèmes français (et un de ceux "qui hantent"(-aient...) Georges Pompidou) n'est-il pas celui-ci:
"Orléans, Beaugency, Notre-Dame de Cléry, Vendôme"
Odor' de fruktoj mortaj en la muskoj, Oktobro
.......
Velurokula vino en tinta glas' ridante
.......
Al paseret' trinkigas la flako ĉielbluon
.......
Rideto de l' glicinoj, pinĉeto je la koro (oh que oui!)
.......
Dormon -- ignotum mare -- mi sen kompaso drivas
.......
Ho neĝo, kiel bela vi estos, trans la homoj!
cette fois-ci aussi je vais en traduire un, pas le plus beau, mais
celui qui est le dernier, ci dessus il dit:
"Oh neige comme tu seras belle plus tard, après les hommes! ..."
le poème promis de Raymond Quenaud:
LA NUIT
Elle replie soigeusement la couverture
Qu'elle étendait aux quatres coins de l'horizon
Elle la roule avec lenteur et précision
Pour qu'apparaisse le drap et les bleuissures
Des gouttes qui vont mouiller routes et buisons.
Cette vieille femme avec son ballot de loques
C'est elle, elle attend l'autocar des nyctalopes
Elle reviendra, elle reviendra, c'est sûr!
Etendre sur le monde sa ferme couverture.
(1954)
faites-moi plaisir, aprenez-le par coeur vous aussi, vous verrez il changera votre vie.
http://miiraslimake.over-blog.com/article-6809656.html