14/10/2014
Pri Esperanto - 4
ĉifoje - alia afero atingenda ! - vi ekzercu al kompreno parolojn ne nepre facilaj nek nepre klaraj, en videaĵoj ekzemple pli malpli bone registritaj, jen interesa sed beletra prelego de Humphrey Tomkin (kaj estas okazo konatiĝi, ne ne jam vi konas lin, kun tiu elstara prelegisto kaj klerulo de Esperanto, usona universitatano, specialisto de shakespeare)
*
Do, se vi ne ĉion komprenas, reaŭskultu ĝis vi povos perkrajoni ĉion sur papero, montrante, ke vi bone komprenis !
kaj ĉisube poemo aktuala, plurmaniere .... ni esperu, ke por ni la venonta jaro ne estos simila je 1940 ...
http://donh.best.vwh.net/Esperanto/Literaturo/Poezio/kalo...
07/08/2014
vi estas en profunda aĝo
Vi estas en profunda aĝo,
ĉar vi nur plendas
pri l'homoj junaj
kaj viaj faltoj sur la vizaĝo.
Vi estas en profunda aĝo,
ĉar vi suferas
pro viaj kruroj
kaj kurboformo de via dorso
kaj viaj paŝoj
kaj viaj vortoj.
Vi estas en profunda aĝo,
kaj via vojo
jam ne plu longas,
ĉar via celo alproksimiĝas
kaj per la fingroj
vi preskaŭ tuŝas
la finan revon,
kiu nomiĝas
glora ĉielo.
(Angel Arquillos 15-3-2014)
06/08/2014
nous n'auront plus jamais notre âme de ce soir
"Nous avons tous les jours l'habitude de voir
Cette route si simple et si souvent suivie,
Et pourtant quelque chose est changé dans la vie,
Nous n'aurons plus jamais notre âme de ce soir... " (Anna de Noailles)
*
03/08/2014
a dormir una noche en el campo
Juana de Ibarbourou, poétesse Uruguayenne du début du siècle :
ESE CARRO DE TRIGO
Me ha quedado clavada en los ojos
la visión de ese carro de trigo
que cruzó rechinante y pesado
sembrando de espigas el recto camino.
¡No pretendas ahora que ría!
¡Tu no sabes en qué hondos recuerdos
estoy abstraida!
Desde el fondo del alma me sube
un sabor de pitanga a los labios.
Tiene aún mi epidermis morena
no sé que fragancias de trigo emparvado*.
¡Ay, quisiera llevarte conmigo
a dormir una noche en el campo
y en tus brazos pasar hasta el día
bajo el techo alocado de un árbol!
Soy la misma muchacha salvaje
que hace años trajiste a tu lado.
Juana de Ibarbourou
* emparvado: répandu à terre en vue du battage au fléau
* pitanga
joies fondamentales, joies d'une civilisation, perdues, et qui ne reviendront plus jamais
une profonde pensée d'Eugène Cioran : « Un patrimoine bien à nous : les heures où nous n’avons rien fait …. Ce sont elles qui nous forment, qui nous individualisent, qui nous rendent dissemblables » (Eugène Cioran)
31/07/2014
nekomparebla momento
Angel Arquillos-Lopez 9-11-2013
24/07/2014
un être humain c'est un "monstre de complexité
« .. un enfant de 8 ans qui, si on lui demande ce qu’il veut faire plus tard, répond qu’il veut vendre des bouchons, est déjà si complexe qu’on s’y perd. »
(Henry de Montherlant)
« L’homme … qui a vécu, et vécu avec intelligence, ne peut être qu’un « monstre de complexité. Mais il la cache d’ordinaire, car sa complexité, mieux connue, le rendrait insupportable au monde. »
(id)
11/07/2014
la vie n'est rien
(Chateaubriand quand, jeune, il franchit les Alpes) :
Pour la première fois, quand, rempli d'espérance,
Je franchis vos rempart
Ainsi que l'horizon, un avenir immense
S'ouvrait à mes regards
(Chateaubriand - Stances - 1822)
bien sûr tout est faux, il n'y a ni vie ni avenir, et celui-ci est vide, et ne laisse rien, c'est tout des phantasmes
« … aucune vie, aucun instant d’aucune vie ne saurait tenir les promesses dont j’affolais mon cœur crédule. » (Simone de Beauvoir)
02/07/2014
image de notre vie
Mia kateno
Ĉio silentas,
triste noktiĝas.
Mia kateno, tro multe pezas,
kaj mi tristiĝas.
En mia ĉelo, malgranda truo
estas la pordo de entrudiĝanto:
malgranda muso,
kiu, ĉiutage,
manĝas maltrankvile,
ĉiujn restaĵojn.
Mi ne komprenas,
kial ĝi foriras,
kiam mi volas tuŝi karese
ĝian dorseton.
Mi koleriĝas, ĉar ĝi kuretas
kaj malaperas,
kaj mia menso,
denove nervas,
kaj mi sekigas,
per naztuketo,
varman larmeton
kaj post momento
mi endormiĝas.
Ĉi rakonteto,
ĉiam okazas,
kiam noktiĝas,
kaj vento haltas
kaj mi rigardas
kun granda sento,
mian katenon.
Angel Arquillos Lopez - 2013
31/05/2014
Citations - « Ce qu’on nomme le cafard n’est souvent qu’une éclipse de nos illusions et un éclair de notre lucidité. »
quelques citations, hélas des plus importantes.
« j’ai déjà remarqué ceci : les horreurs sont supportables tant qu’on se contente de baisser la tête, mais elles tuent quand on y réfléchit. » (Erich-Maria Remarque)
« l'on sait que l'optimisme fait beaucoup plus de ravages que le pessimisme qui, lui, au moins est lucide » (Gilbert Ganne )
« Au surplus, les champs de carnage sont partout; au cimetière de l'Est, à Paris, vingt-sept mille tombeaux, deux cent trente mille corps, vous apprendront quelle bataille la mort livre jour et nuit à votre porte. » (Chateaubriand)
« Un être qui se sait mortel ne peut pas être heureux » (Gilbert Ganne)
« Lazare ouvrit les yeux quand Jésus l’appela ;
Quand je lui parle, hélas ! pourquoi les ferme-t-elle ? » (Victor Hugo)
« Dune certaine lignée animale, qui ne semblait en rien promise à un tel destin, sortit un jour la bête saugrenue qui devait inventer le calcul intégral et rêver de justice. » |
Rostand (Jean) |
« Nous sommes de ceux qui posent les questions jusqu’au bout ; Jusqu’à ce qu’il ne reste plus la plus petite chance d’espoir vivante. » |
Anouilh (Jean) |
« La vie, en dernier ressort, semblait être une plaisanterie d’une dimension telle que l’on ne pouvait que se tenir à un bout du couloir pour constater sa longueur dénuée de sens, et sa hauteur parfaitement inutile. » |
Bradbury (Ray) |
« Tout est ordonné pour que prenne naissance cette paix empoisonnée que donnent l’insouciance, le sommeil du cœur ou les renoncements mortels. » |
Camus (Albert) |
« La vérité de ce monde c’est la mort ! La vie n’est qu’une ivresse, un mensonge. |
Céline (Louis-Ferdinand) |
Rien ne sert à rien |
Gautier (Théophile) |
« Peu importe que les hommes se transmettent pour quelques siècles leurs concepts et leurs techniques : car l’homme est un hasard, et pour l’essentiel, le monde est fait d’oubli. » |
Malraux (André) |
« Toute l’histoire du monde est une histoire de nuages qui se construisent, se détruisent, se dissipent, se reconstruisent en des combinaisons différentes, - sans plus de signification ni d’importance dans le monde que dans le ciel. » |
Montherlant (Henri de) |
« Je voudrais tellement pouvoir aimer quelque chose, ne fusse que moi-même, mais c’est impossible, il n’y a que mort, évanescence et vanité. » |
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« Atome dérisoire perdu dans le cosmos inerte et démesuré, il sait que sa fiévreuse activité n’est qu’un petit phénomène local, éphémère, sans signification et sans but. Aussi n’a-t-il d’autre ressource que de s’appliquer à oublier l’immensité brute qui l’écrase et qui l’ignore. » |
Rostand (Jean) |
« Tout ce à quoi il tient, tout ce à quoi il croit, tout ce qui compte à ses yeux a commencé en lui et finira avec lui. » |
Rostand (Jean) |
« L’espèce humaine passera, comme ont passé les dinosauriens et les stégocéphales… Alors, de toute la civilisation humaine ou surhumaine, découvertes, philosophies, idéaŭ, religions, rien ne subsistera… En ce minuscule coin d’univers sera annulée pour jamais l’aventure falote du protoplasma, aventure qui déjà, peu-être, s’est achevée sur d’autres mondes, aventure qui en d’autres mondes peut-être se renouvellera. Et partout soutenue par les mêmes illusions, créatrice des mêmes tourments, partout aussi absurde, aussi vaine, aussi nécessairement promise dès le principe à l’échec final et à la ténèbre infinie. » |
Rostand (Jean) |
« Je fais un tour ou deux pour calmer ces coups dans ma tête. » |
Shakespeare |
“Pourquoi n’ai-je droit à aucune espérance?” |
Madame Simone |
“ Si la douleur poussait de la fumée comme la flamme, la terre vivrait dans une éternelle nuit” (H de Montherlant)
26/05/2014
un rideau transparent, mais si lourd que vous ne pouvez le lever
"On n’a pas su ce que c’est que la désolation du cœur, quand on n’est point demeuré seul à errer dans les lieux naguère habités d’une personne qui avait agréé votre vie : on la cherche et on ne la trouve plus ; elle vous parle, vous sourit, vous accompagne ; tout ce qu’elle a porté ou touché reproduit son image ; il n’y a entre elle et vous qu’un rideau transparent, mais si lourd que vous ne pouvez le lever. Le souvenir du premier ami qui vous a laissé sur la route est cruel ; car, si vos jours se sont prolongés, vous avez nécessairement fait d’autres pertes : ces morts qui se sont suivies se rattachent à la première, et vous pleurez à la fois dans une seule personne toutes celles que vous avez successivement perdues."
(Chateaubriand - Mémoires d'outre-tombe)
"pour exprimer nos affections récentes, nous ne pouvons employer que des mots déjà usés par nous dans nos anciens attachements. Il est cependant des paroles qui ne devraient servir qu'une fois : on les profane en les répétant."