un vers si expressif de Jules Supervielle, et si cruel, si désespéré, sur la vie, toute vie (11/11/2013)

parlant de ces petites animaux, si vivant et si proches quand on les tient, que la vie devient palpable, et dont le coeur bat si vite ...


" ...
avec un coeur rapide, rapide,
pressé d'en finir"

 

 

si vous avez du mal à comprendre voici le vers dans son contexte dans le poème en entier :

 

Nous sommes là tous deux

comme devant la mer

sous l'avance saline des souvenirs
......

Ne t'afflige point, toi dont le tourment ne remonte pas comme le mien,

jusqu'aux âges qui tremblent derrière les horizons,

tu ne sais pas ce qu'est une vague morte depuis trois mille ans,

et qui renaît en moi, pour périr encore,

ni l'alouette immobile depuis plusieurs décennies

qui devient en moi une alouette toute neuve,

avec un coeur rapide, rapide,

pressé d'en finir.

Ne t'afflige point, toi qui vois en la nuit

une amie qu'émerveille ton sourire aiguisé

par la chute du jour

la nuit armée d'étoiles innombrables et grouillante de siècles,

qui me force pour en mesurer la violence,

à renverser la tête en arrière

comme font les morts, mon amie,

comme font les morts.

Jules Supervielle - (In "Gravitations")

 

 

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