02/04/2018
une société ne renonce pas sans conséquences à l'interdit de donner la mort, quand plus rien n'est sacré quand l'égoïsme se cache sous les faux semblants gare aux dérives !
Relisez l'importance du livre de Binder et Hoche paru en ALLEMAGNEen 1922 .... et intitulé "de la libéralisation (sic) du droit de mettre fin à une vie qui ne mérite pas d'être vécue (resic)"
bon, l'histoire vous connaissez, non ?
Et maintenant lisez ce qui se passe maintenant en Belgique (Belgique flamande surtout je pense !)
http://reinformation.tv/euthanasie-involontaire-medecins-...
W a écrit le 30-01-2011
Aujourd'hui, on ne supporte plus aucune contrainte, surtout pas la misère,ni le handicap,ni la laideur ou tout au moins ce que l'on croit être la laideur. Pourtant, si on prenait le temps de regarder l'autre dans son coeur, nous y verrions peut-être toute la vraie beauté. Et surtout que l'on arrête de dire que l'euthanasie est là pour arrêter les souffrances du pauvre malade et acceptons au moins LA VERITE qui est que notre egoïsme nous donne envie de ne plus regarder ce pauvre malade qui souffre, la laideur de ses douleurs qui nous gênent NOUS et nous seuls. Que sait-on de la personne qui souffre? Pourquoi dit-on qu'il vaut mieux pour elle ne pas souffrir? Qui sommes-nous pour décider de l'avenir des autres et même du nôtre? Bravo à vous tous! Vous êtes admirables. Battons-nous justement POUR LA DIGNITE . Souffrir n'a jamais été indigne que je sache; en ce qui me concerne , je trouve que la souffrance, au contraire, révèle toute la dignité d'un être humain. Quelle belle leçon au contraire et quelle admiration pour toute souffrance supportée, quelle qu'elle soit.
d a écrit le 27-01-2011
Qui sommes nous pour prendre la vie de quelqu'un ???????
ils sont nos parents nos enfants nos amis....nous les avons aimés, ils nous ont aimés. Que savons nous réellement de se qu'ils pensent et veulent ?
ils ont le droit de vivre à nous de leur garantir la dignité et de leur porter l'amour nécessaire et des miracles s'opèrent...un sourire, une pression de mains....
l'humain devient de plus en plus égoïste et ne pense qu'à son bien être et son plaisir, il ne veut pas voir les difficultés, encore moins les assumer et préfère les éliminer en tuant sous prétexte que c'est trop dur de voir la souffrance , il se donne plein de soit-disant bonnes raisons.
Une société ne rompt pas avec l’interdit de donner la mort sans conséquences. Cet interdit fondamental, commun à toutes les civilisations, à toutes les cultures, ne peut faire l’objet d’aménagements sans repousser, mécaniquement, plus loin les limites de la transgression.
Aucun Homme n’est jamais indigne. Face à certaines fins de vie, il faut peut-être parfois s’en convaincre mais un principe n’est jamais facile à tenir. Toute action sur la fin de vie devrait être fondée sur ce principe et non sur cette concession scandaleuse et littéralement délétère que ferait la société en admettant que certaines vies seraient indignes au point que seule la mort viendrait les rétablir dans la dignité. On admire Mère Teresa : elle soignait les lépreux, elle ne les achevait pas.
On n’assure pas la dignité d’un Homme en lui donnant la mort. On doit garantir la dignité dans la vie et non par la mort. Au prétendu droit de "mourir dans la dignité", il faut opposer le droit de vivre dans la dignité. Il n’y a pas d’autre choix concevable que d’être aux côtés de ceux qui se battent chaque jour pour assurer la dignité d’une personne mourante, plutôt que de ceux qui, de loin, préconisent l’injection.
L’euthanasie est une démission collective. Elle est l’ultime option d’une société qui a abandonné l’ambition d’être une société, une communauté qui prend soin des siens, une société qui a abandonné l’ambition d’assurer la dignité de ses mourants. Par l’euthanasie, elle tend à effacer, à supprimer, le problème, elle ne le traite pas.
L’euthanasie est le choix d’une société matérialiste, égoïste et individualiste, qui n’accepte pas la faiblesse, la fragilité. Elle cultive la jeunesse, la beauté, la fête, le corps. Le handicap lui fait horreur : il est éliminé ou éloigné. La mort terrifie ? Elle est cachée, elle est hâtée.
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28/03/2018
fonctionnaires
Il y a quelques années dans le cadre d’un « débat » à la télévision on commençait par diffuser un reportage sur le services des objets perdus à Paris, et on montrait complaisamment un employé du service qui expliquait en détail et de manière concrète comment fonctionnait celui-ci, l’étiquetage des objets trouvés, les fiches, le rangement, bref rien que des choses utiles et nécessaire pour un travail sérieux, mais bien sûr pas très « médiatique » tout ça ! Après on revenait sur les « journalistes chien de garde », payés des millions, de service qui ricanaient devant cette image selon eux caricaturale du « Fonctionnaire » cet affreux ce pelé ce galeux qu’il faut abattre ! et en parlaient comme un contre-exemple.
Je regrette ! ce pauvre fonctionnaire honnête et sérieux faisait, lui ! (…) un travail utile, seul un esprit puéril et superficiel de vedette du show-biz, ou de débile manipulé peut trouver ça ridicule. Ca n’avait rien de « médiatique, ce n’était pas Thalassa ou de la pub pour Vivendi-Monsanto ! (bien « retape » creuse et manipulatrice) non, toutes ces opérations apparemment maniaques, « fonctionnaires » c’était tout bonnement ce qui doit être le fonctionnement normal d’un service si on veut qu’il soit sérieux et fiable (pas comme les compagnies d’assurances actuelles !! passons) Riez ! mais pour le gars qui a perdu quelque chose dans les rues de Paris, et qui voudrait bien avoir des chances de le retrouver, un service de fonctionnaires sérieux, (peut-être « nunuches », mais justement si on veut que ça soit sérieux, c’est ça qu’il faut faire ! autrement l ‘épate, le j’men-foutisme brillant c’est - comme la SNCF par exemple depuis qu’elle fonctionne selon la logique du privé !… - se foutre du monde !!) un service de fonctionnaires sérieux C’EST DE CA dont il a besoin, et pas de campagne de pub qu’on lui fera payer des millions pour se foutre de sa gueule et accroître son insécurité (ce qui est que font la plupart des entreprises privées et des ex-administrations qui se sont mises à la gestion type-privée, à la mode !) Voilà un service, pas prestigieux peut–être, mais UTILE, géré avec SERIEUX (et c’est justement ce sérieux qui a permis à ces désinformateurs de le ridiculiser !), et qui ne se fout pas des gens (contrairement à de plus en plus de choses de nos jours !), un travail de fourmi, humble et utile, (non, pas utile, nécessaire à une société pour qu’elle soit civilisée !!)
Ces fonctionnaires que le « débat » en question avait pour but de ridiculiser et de dénoncer sont autrement plus utiles et « productifs » (eh oui ! la fiabilité d’un service est à ce prix, si on veut ne pas se foutre du monde ; par exemple il faut accepter qu’il y ait des employés qui, à l’occasion, attendent des heures sans rien faire derrière un guichet pour que ce lui-ci soit toujours là, fiable et au poste dès que quelqu’un en aura besoin !) autrement plus productifs que ces mêmes « personnalités » qui les « descendent en flammes » (payés combien de millions pour leur demi-heure de prestation ??? je serais curieux de le savoir….) et que les genres de gens pour lesquels ils roulent.
Cette émission est à vomir. ça fait plusieurs années que je l’ai vue (forcément, ça fait plusieurs années que je ne regarde plus la télévision) et pourtant à chaque fois que j’y repense j’ai les cheveux qui se dressent sur la tête en pensant à une malhonnêteté intellectuelle et une désinformation aussi éhontées.
comme dit une contribution sur "fiers du Service Public.fr"
"Le service public c'est, après la famille, le dernier rempart à la sauvagerie de nos sociétés déshumanisées. C'est un trésor qu'il faut sauvegarder parce qu'il maintient la communauté autour de valeurs universelles et justes. Je suis fier d'y appartenir et triste de le voir en si mauvais état."
(et ce sont ces milieux de parasites qui distillent dans les cerveaux des masses l'idée que tout le monde répète sans réfléchir comme des perroquets que les fonctionnaires sont des "privilégiés"
ah oui ? .... http://mouvdc.canalblog.com/archives/2010/02/02/16765926....
http://2ccr.wordpress.com/category/social-sante-public/fo...
http://2ccr.unblog.fr/files/2010/11/loifonctionnaires.pdf
Si on prend le projet Chorus par exemple, et il faut qu'ils y tiennent à exterminer un max de fonctionnaires ! ils sont prêt à dépenser des sommes folles pour ça et à saboter le fonctionnement de la comptabilité publique et la vie des gens qui attendent après laur argent (mais ça c'est le cadet de leurs soucis ! ) http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/05/27/04016-20100...
TVC-4-OP- Asselineau-UPR - Sur la loi Giscard... par TValternative
un article sur http://2ccr.unblog.fr
On nous programme à mépriser, voire haïr les fonctionnaires, et cela depuis un peu plus de trente piges ! Pourquoi ?
Bernard Friot nous explique l'irigine de ce haine de la bourgeoisie pour les fonctionnaires :
tout ce qui est public doit être Privatisé ! Donc, les citoyens doivent comprendre ce que tout ça veut dire ! Lorsque tout sera privatisé, nous serons privés de tout !
Et lorsque vous aurez besoin de faire renouveler votre carte d’identité ? Actuellement, que ce soit en Mairie ou en Préfecture, vous avez sans doute un peu d’attente, mais c’est gratos ! Quand ça sera géré par une filiale de Véolia, et bien vous aurez sans doute une préinscription téléphonique, suivi d’une confirmation par mail, comme cela vous ne ferez pas la queue mais vous reviendrez chercher vos papiers la semaine suivante en faisant la queue et ce sera…100 euros ! Ou alors un employé modèle viendra directement chez vous récupérer vos papiers et fera les démarches à votre place, plus rapide, plus simple, mais plus cher…évidement ! Vous voulez changer votre carte grise ? Quant ce sera fourgué à AXA, vous pouvez reprendre les schémas de la CNI ci-dessus imaginés, et quant aux frais….espérons que vous aurez les moyens !
Quand vous serez malade, bien amoché, que les services d’urgences (gérés dorénavant par Vinci) vous amèneront à l’hosto, il faudra que vous puissiez allonger une certaine somme (ça dépendra de la distance de la structure hospitalière, si cela se passe la nuit ou un jour férié, etc, etc.), actuellement, à ce que je sache, les pompiers ne vous tendent pas la sébile avant de démarrer le camion ! Une fois arrivé à l’hosto, un employé vous demandera votre carte d’assurance privée (bien entendu, la Sécu aura disparue), et en fonction de votre pathologie, et du coût des examens à faire, si votre assurance privée n’est pas d’accord, ben, vous dégagerez !
Avec un peu de chance, Médecins du Monde où la Croix Rouge, voire le Secours Catholique gèreront tant bien que mal quelques structures gratos, mais bon, avec des moyens limités, alors apprenez la patience !
Donc continuons à nous diviser, à nous haïr, ceux qui ont le pouvoir, rigolent bien dans leurs super soirées.
D’après Hunter sur Conscience Citoyenne Responsable
http://2ccr.unblog.fr/2014/02/10/cest-la-faute-aux-foncti...
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27/03/2018
il a une odeur de cadavre leur art de vivre freudiquement correct
« Les morts, les pauvres morts… »
Ne fusse que pour eux, il faut toujours et à jamais être contre la mort, et pour la vie, la vraie, et ne jamais pactiser avec la mort, contrairement à ce que font les bonnes-femmes, les psychanalystes et tous ces mortifères gens « raisonnables », et toujours respecter les vivants, y compris l’âme des bêtes, et toujours dénoncer les forces de mort et de cynisme à l’œuvre dans le monde à la bourse et au FMI.
«Youpie la vie est belle» - Ouais ! on en reparlera quand tu seras sur un lit de pompes funèbres, avec tout leur tralala, et dans un sac en plastique, et avec dessous une table réfrigérée comme disait Madame Delmotte. À moins qu’on ne te transforme en une poignée de cendres dans un de ces Auschwitz de salon qu’il est à la mode d’appeler Funérariums où on vous diffusera du Mickael Jackson! - pour donner aux bons français-moyens l’impression d’une «messe» - et après on leur fourguera dans les bras une urne et des cendres dedans, et la facture, très élevée bien sûr, c’est ça qui la chose importante! «Entreprise leader sur le marché» oblige, et le ou la récipiendaire, qui sera bien sûr dûment chapitré et psychanalysée, se dépêchera de les jeter par poignées sur le premier terrain vague venu, et de partir d’un pas léger vers leur propre euthanasie. Hé! on n’est pas psychanalysé pour rien!
C’est vraiment l’« inquiétante culture de la mort » comme disait
Jean-Paul II. Ils sont d’un cynisme répugnant. Et d’abord complètement
absurde ! et pour rien : ce n’est que reculer pour mieux sauter
leurs conneries. Et puis c’est profondément révoltant et immoral.
Ils prétendent parler au nom de la vie, mais au contraire ils la
piétinent et parlent pour la mort.
Refusons les psychanalystes et autres membres de la Secte des
Adorateurs de la Mort, qui possède le pouvoir intellectuel actuel
comme dans le "Meilleur des Mondes" d'Aldous Huxley.
oui comme il est dit dans la chanson (Alain Boeuf 2003) :
"Si les cons s’amusent toujours à glorifier le vide"
"rien ne nous oblige à les suivre"
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17/03/2018
le sourire
Autrefois, je ne sais pas quand ça a commencé, mais ça a régné jusque on dira les années 70, les femmes étaient censées être souriantes. Or elles ne sont pas comme ça au naturel, donc elles jouaient la comédie, là aussi, elles se forçaient, elles faisaient semblant et arboraient constamment leur plus beau sourire. Il y en avait même dont on dire que c’était leur métier, comme les speakerines de télé ou les hôtesses d’accueil !
C’était leur soumission au mythe de la féminité, issu des aspirations, et donc de la nature profonde des hommes, qui voulait ça.
Maintenant « grâce » (oui, d’une certaine manière on peut dire grâce) au féminisme de plus en plus exacerbé, elles sont libérées de cette obligation et elles peuvent garder leur mine spontanée, et maintenant elles ont une mine glacée, méfiante et arrogante, ce qui est leur mine naturelle.
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09/03/2018
sur une citation de Rozanov
« Le fait de parler de soi est un bon indice, il signifie que celui qui se raconte considère les autres comme ses frères » (Rozanov)
Eh oui, tout à fait ! regardez à contrario, (comme en maths !) ceux qui ne considèrent pas les autres comme des êtres humains mais comme des morceaux de viande à gérer ou à persécuter, de la chair à bavures, à contrôle, à réglementation, à totalitarismes, à profit, il ne sortent jamais aucun propos personnel, ils refusent absolument de parler d’eux – mêmes, ils sont impavides comme un flingue, anonymes comme une bombe, cachés comme un empereur byzantin (où un maître capitaliste moderne), comme une banque moderne coupée de ses clients derrière la "boite noire" de ses sites informatiques et de ses répondeurs téléphoniques à voix de femme !!!
ils refusent absolument le dialogue d’homme à homme.
CQFD
( et bien sûr il y a aussi plein de preuves directes.)
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07/03/2018
Steen, Teniers
On ne voit plus jamais les tableaux de Steen ou des Teniers, qui sont si nombreux et qu’on voyait si souvent. Bien sûr de nos jours la joie, et les jeux de cartes, ça n’est plus à la mode. Fumer, boire, lutiner les filles : voilà qui est maintenant aussi tabou qu’en Afghanistan.
06/03/2018
les immeubles de maintenant
Encore un ! Partout à Arras on voit construire (et démolir ce qu’il y avait avant) des immeubles d’appartement de luxe dans le genre de la résidence « Les Archers », pas des HLM, des Fleury-Mérogis d’habitation, des espèces de blockhaus étouffants et blindés, avec portes blindées, doubles vitrages, digicodes et toutes sortes de dispositifs insécurisants qui font que les habitants risquent de se voir enfermés dehors de chez eux sans recours, plafonds bas pièces toutes petites, murs blancs où il est interdit de planter un clou et de mettre des tableaux, bref le cauchemar, mais il paraît que les français "mougeons" de maintenant aiment ça, et le tout bien sûr extrêmement cher.
Donc ça doit être rentable pour les investisseurs …..
parce qu’on n’est plus en 1950 ni 1960, les logements sociaux, l’action de l’État, et tout ça, bref ce qu’on (y compris la droite) pensait être l’évidence même dans un pays moderne et civilisé, est maintenant disparu.
01/03/2018
l"évolution de la morale dans la société actuelle
mars 2005 : Je sais bien qu’il y a une tendance naturelle au bien et à la pitié. Mais elle n’est pas partout. Et justement dans la société actuelle il n’y a plus que cette faible (et contrariée, voir plus loin) force naturelle qui puisse agir, toute seule, chez certains, à certains moments.
Autrement, après des décennies non seulement qu’on n’instruit plus la morale, mais aussi que les "psy" maîtres à penser nous matraquent à répéter aux gens que la pitié c’est pervers, que le sentiment de culpabilité ou le scrupule c’est mauvais et qu’il faut s’en débarrasser, que l ‘égoïsme c’est sain et que c’est la base de l’équilibre, que l’amour c’est une « dépendance », que les valeurs religieuses sont « fascistes », « fanatiques » et « machistes », Il ne faut pas s’étonner de la dégradation morale actuelle, la perte de toute valeurs même simplement sociables, et de la conscience professionnelle, que l’égoïsme, l’indifférence règnent, qu’il n’y a plus de familles, ni de tendresse nulle part, que les gens ont un esprit à ras de terre ,etc.
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26/02/2018
l'air du temps n'est plus à la liberté !
ça c'est bien vrai ! ....
« L’air du temps n’est pas à la liberté »
Interview de Jean-Pierre Galland qui dénonce une société liberticide…
Certains jugeront qu’à l’heure des
rafles de sans-papiers et des attaques sarkozystes contre notre système
social, son combat est anecdotique. Plus amusant qu’autre chose. Marginal… Erreur ! D’abord parce que Jean-Pierre Galland, apôtre de la dépénalisation du cannabis et président du Collectif d’information et de recherche cannabique (Circ) [1], est un militant. Un vrai. Les innombrables tracasseries subies, les multiples procès intentés et les amendes récoltées à la pelle suffisent
à le prouver. Au-delà, la façon dont son combat est perçu par la
société est révélatrice. Et à l’évidence, elle n’a jamais été aussi
bloquée sur la question.
Tout avait pourtant bien commencé… Si la création du Collectif d’information et de recherche cannabique, né en en 1991 avec pour objectif la légalisation de la production, de la distributions et de l’usage de cette plante, est passée plutôt inaperçue, ses membres ont su ensuite se faire connaître. Des procès intentés, ils ont fait des tribunes, assénant devant les juges leurs nombreux arguments en faveur de la dépénalisation. Des journalistes, ils se sont faits des soutiens, tant leur mot d’ordre était sympathique et leurs opérations médiatiques. Partisans de l’agit-prop façon provos, les militants du Circ savaient faire sourire, qu’ils réactivent l’Appel du 18 joint ou qu’ils organisent l’opération Pétards aux députés, qui vit 577 joints et une lettre ouverte en faveur de la dépénalisation envoyés aux élus de l’Assemblée. Christine Boutin faillit en avaler son écharpe… A chaque fois, Jean-Pierre Galland a été le premier à monter au créneau, sans se laisser démonter par les amendes salées.
Las, les temps ont changé. Se sont faits plus moralistes, moins tolérants, bêtement réactionnaires. Le combat du Circ est devenu de moins en moins audible dans une société qui préférait les grandes généralités débiles, à l’exemple de ce rapport sénatorial de 2003 sobrement intitulé Drogue : l’autre cancer , aux discours des anti-prohibitionnistes. Bref, tolérance zéro, une attitude symbolisée par les prises de position du ministre de l’Intérieur, puis président, Nicolas Sarkozy sur la question… Dans ce monde-ci, le
libertaire Jean-Pierre Galland n’a plus tellement sa place. Mais
qu’importe, il résiste.
Les fumeurs de pétards n’ont plus tellement la cote, en ce moment…
C’est clair que l’air du temps n’est pas à la liberté.
Et le retournement de situation, à propos du cannabis comme de tout le
reste, a été très rapide : nous sommes passés d’une époque, il n’y a
pas si longtemps, où la dépénalisation semblait imminente à l’inverse
absolu… Je suis effaré par ce à quoi nous avons droit aujourd’hui : des
lois scélérates, un flicage permanent et une hygiénisation croissante
de la société. Cette idée que l’État doit lutter pour notre bonne
santé, y compris en empiétant sur nos droits individuels, me hérisse.
Pourtant, les gens l’acceptent.
Les gens… Ils sont souvent prêts à croire tous les discours, y compris celui qui stigmatise les drogues. Pour une bonne raison : la France n’a pas de vraie politique d’éducation, d’information et de prévention en la matière.
Ça a été le rôle du Circ, à une époque. Ça l’est encore ?
C’est plus difficile aujourd’hui. Si le Circ Paris compte encore 60 adhérents, il n’y a plus que trois ou quatre militants réellement actifs. Bref, plus grand monde… A force de ne pas voir les résultats de leurs efforts, les militants se sont fatigués. Et les quelques plumes ou intellectuels qui nous soutenaient auparavant ont tous déserté : je me retrouve seul à écrire les textes et les communiqués. J’ai un peu l’impression de porter le Circ à bout de bras.
C’était déjà le cas quand tu acceptais de te retrouver au tribunal à titre personnel pour les actions intentées, non ?
Notre tactique était de profiter de toutes les occasions de répercuter nos arguments et de faire le procès de la loi
de 1970, qui interdit tout débat sur la question des drogues [2].
A titre personnel, je ne me suis jamais préoccuppé de ce que je pouvais
risquer, pensant que l’important est juste de rester sincère. Et puis,
les militants m’ont aidé à payer les centaines de jours-amendes
auxquels j’ai été condamnés.
Avant, tu avais le soutien des médias, dont Libération ou Le Nouvel Obs, et de quelques politiques. C’est fini ?
Oui, bel et bien fini… C’est vrai que certains médias
ont relayé notre combat à une époque. Lors de la campagne présidentielle de 2002 par exemple, quand le cannabis était un vrai enjeu et qu’on avait l’impression de de voir notre lutte aboutir. Et puis, Chirac est passé après ce deuxième tour effrayant contre Le Pen…
Depuis, nous n’intéressons plus personne.
Quant aux politiques… Il fut un temps où nous étions proches des Verts, de Jean-Luc Benhamias ou de Dominique Voynet. En 1995, nous nous sommes même chargés de la partie « cannabis » de leur programme : c’était un vrai brûlot. A l’époque, on sentait chez eux une vraie volonté de changer les choses, même s’il y entrait une part d’opportunisme. Aujourd’hui, ils ont pris le tournant hygiéniste.
En fait, nous ne comptons plus que la LCR parmi nos soutiens affichés : Besancenot a un discours intelligent et sincère sur le cannabis. De même que les anarchistes, qui ne nous ont jamais
abandonné [3] Des procès en rafale, des militants qui se réduisent comme peau de chagrin et une société qui voit ton combat d’un très mauvais oeil : tu ne te dis pas que tu devrais passer l’éponge ? Une fois que tu es dans le mouvement, tu ne t’arrêtes pas. D’autant que tu t’attends toujours à ce que ça aille dans le bon sens… En 1995, il nous semblait évident que le cannabis serait dépénalisé avant 2000. On voit le résultat… Mais je n’arrive pas à abandonner. J’y ai songé plusieurs fois sans m’y résoudre.
Au fond, c’est paradoxal : la dépénalisation ne semble plus intéresser grand monde mais la France fume (presque) toujours autant.
On compte en France 1,2 millions d’usagers réguliers du cannabis, dont 600 000 en font un usage quotidien. Tous ces gens continuent à fumer, quelque soit le niveau de répression. C’est d’ailleurs ce que prouve une récente étude de L’Organisation mondiale de la Santé, qui montre que les pays les plus répressifs sur la question sont aussi ceux qui comptent le plus grand nombre d’usagers dedrogues [4].
C’est tellement ridicule de mettre des gens en prison parce qu’ils fument… Juste un chiffre, d’ailleurs : il y avait 900 interpellations liées au cannabis en 1970, on en compte déjà pas loin de 80 000 pour le seul premier trimestre de 2008. C’est clair, dépénaliser permettrait de régler le problème de surpopulation dans les prisons…
Le dernier rapport de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies
pointe le développement de l’auto-production. A juste titre ?
C’est sûr que l’auto-production est à la hausse, qu’elle soit destinée à la vente ou à une consommation privée [5]. Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, 200 000 Français cultivent leur propre herbe. Ce qui représente une production annuelle de 32 tonnes : un joint sur neuf fumé en France est issu d’une culture locale ! Arrêtons de nous voiler la face, dans certaines régions, la culture du cannabis contribue à l’essor économique… Je préfère acheter de la « beuh bio » à un petit paysan plutôt que dans une cité. Non seulement, je n’enrichis pas le crime organisé, mais paradoxalement je préserve ma santé : comme chacun sait, l’herbe coupée aux microbilles de verre est particulièrement nocive [6]
La dépénalisation, tu y crois encore ?
Je ne sais plus… Je pensais que ça changerait à cause du côté absurde et grand-guignolesque d’une prohibition qui ne fait
qu’aggraver le problème. Il me semblait que tout personne censée ne pouvait, à terme, qu’en convenir et se ranger à la raison. Aujourd’hui, on en est bien loin… Même si… tu sais, si je n’y croyais plus, j’arrêterais.
Ce côté combat un peu perdu d’avance, c’est dur à vivre ? C’est vrai que ça finit plutôt mal pour le cannabis.
Pour moi aussi, d’ailleurs. Je me retrouve Rmiste parce que je n’arrive
pas à vivre de ma passion, du seul truc qui m’intéresse : l’écriture.
Je ne me sens pas intégré, je survis, j’ai appris à vivre avec dix euros par jour.
Tu penses que l’étiquette « dépénalisation » te colle trop à la peau ?
Pas totalement. Il ne faut pas se leurrer, ça m’a fait aussi plaisir de me retrouver sur le devant de la scène, porte-parole de cette cause. J’ai eu mon quart d’heure de gloire… Mais c’est vrai
qu’aujourd’hui, c’est moins rigolo : je me retrouve seul et j’ai un peu peur de ne pas être soutenu si les flics décident de me tomber dessus.
Pour ceux qui voudraient soutenir Jean-Pierre Galland et le combat du Circ, rendez-vous sur le net, ICI ou LA .
Sites disparus maintenant …….
[1] [ Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages sur le sujet : Fumée Clandestine, tome I et II, et Cannabis : nouvelles du front aux éditions du Lézard et J’attends une récolte aux éditions Trouble Fête.
[2] Cette loi du 31 décembre 1970, « relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l’usage des stupéfiants »,
se montre d’une grande sévérité envers l’usager de drogue. De plus,
l’article L 34 21 – 4 du Code de la santé publique, article issu de la
loi de 1970, punit d’amende et d’emprisonnement toute « présentation sous un jour favorable de stupéfiant », empêchant tout débat public sur les drogues.
[3] Aujourd’hui encore, ils permettent au Circ de se faire entendre. Une
fois tous les quinze jours, le dimanche, Radio Libertaire accueille Y a d’la fumée dans le poste, une (bonne) émission réalisée par un membre du Circ : ça se passe de 18 h 30 à 20 h 30 sur 89.4 ou en streaming sur le net.
[4] « Les pays dotés d’une législation sévère à l’encontre des consommateurs n’enregistrent pas des taux de consommation inférieures à ceux des pays bénéficiant d’une législation plus libérale (…) Il semble donc évident qu’une politique répressive quant à la possession et la conso mation de drogues n’intervient que partiellement sur les taux de consommation de substances illégales à l’échelle des pays », écrit ainsi l’OMS. Le journaliste Arnaud Aubron revient sur cette étude dans un billet posté sur Rue89. Et écrit notamment : « Il apparaît ainsi (…) que les Etats-Unis sont, et de loin, les principaux consommateurs de cocaïne et de cannabis au monde, alors qu’ils mènent
également l’une des politiques les plus répressives. »
[5] [Un sujet que Jean-Pierre Galland abordait récemment sur Rue 89, prenant la plume pour rappeler que les cannabiculteurs « sont des gens comme vous et moi qui ne présentent aucun danger pour la société et ne méritent pas qu’on les traque comme de vulgaires producteurs de drogue. Leurs revendications ? Qu’on cesse de les prendre pour des imbéciles, que le gouvernement cesse de les infantiliser et que la raison l’emporte enfin sur l’absurdité. » A lire ICI.
[6] [A l’été 2006, une herbe coupée aux microbilles et au verre pilé a fait
son apparition sur le territoire français. L’ajout de ces matières
dangereuses, à l’initiative de dealers souhaitant alourdir la marijuana
vendue et lui donner un aspect plus brillant, a causé au moins deux cas
de pathologies respiratoires sérieuses, tandis que de nombreux usagers
auraient connu des désagréments plus bénins. En matière de drogues
aussi (surtout ?), le capitalisme fait des ravages…
Notes
[1] [ Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages sur le sujet : Fumée Clandestine, tome I et II, et Cannabis : nouvelles du front aux éditions du Lézard et J’attends une récolte aux éditions Trouble Fête.
[2] Cette loi du 31 décembre 1970, « relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l’usage des stupéfiants »,
se montre d’une grande sévérité envers l’usager de drogue. De plus,
l’article L 34 21 – 4 du Code de la santé publique, article issu de la
loi de 1970, punit d’amende et d’emprisonnement toute « présentation sous un jour favorable de stupéfiant », empêchant tout débat public sur les drogues.
[3] Aujourd’hui encore, ils permettent au Circ de se faire entendre. Une
fois tous les quinze jours, le dimanche, Radio Libertaire accueille Y a d’la fumée dans le poste, une (bonne) émission réalisée par un membre du Circ : ça se passe de 18 h 30 à 20 h 30 sur 89.4 ou en streaming sur le net.
[4] « Les pays dotés d’une législation sévère à l’encontre des consommateurs n’enregistrent pas des taux de consommation inférieures à ceux des pays bénéficiant d’une législation plus libérale (…) Il semble donc évident qu’une politique répressive quant à la possession et la conso mation de drogues n’intervient que partiellement sur les taux de consommation de substances illégales à l’échelle des pays », écrit ainsi l’OMS. Le journaliste Arnaud Aubron revient sur cette étude dans un billet posté sur Rue89. Et écrit notamment : « Il apparaît ainsi (…) que les Etats-Unis sont, et de loin, les principaux consommateurs de cocaïne et de cannabis au monde, alors qu’ils mènent
également l’une des politiques les plus répressives. »
[5] [Un sujet que Jean-Pierre Galland abordait récemment sur Rue 89, prenant la plume pour rappeler que les cannabiculteurs « sont des gens comme vous et moi qui ne présentent aucun danger pour la société et ne méritent pas qu’on les traque comme de vulgaires producteurs de drogue. Leurs revendications ? Qu’on cesse de les prendre pour des imbéciles, que le gouvernement cesse de les infantiliser et que la raison l’emporte enfin sur l’absurdité. » A lire ICI.
[6] [A l’été 2006, une herbe coupée aux microbilles et au verre pilé a fait
son apparition sur le territoire français. L’ajout de ces matières
dangereuses, à l’initiative de dealers souhaitant alourdir la marijuana
vendue et lui donner un aspect plus brillant, a causé au moins deux cas
de pathologies respiratoires sérieuses, tandis que de nombreux usagers
auraient connu des désagréments plus bénins. En matière de drogues
aussi (surtout ?), le capitalisme fait des ravages…
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19/02/2018
le délire puritain actuel comme le délire de la chasse aux sorciers au XVIème siècle
Par Israël Adam Shamir
Une moche baraquée, la cinquantaine ou plus, le cheveu mort, trois rangs de perles sous bajoues, racontant à gros sanglots une histoire d’attouchements non désirés, qui a peut-être eu lieu il y a des lustres, voilà qui constitue un spectacle pénible. Peut-être que Beverly Young Nelson a autrefois été jeune et belle, et capable de réveiller la passion au creux des reins d’un costaud, mais c’est loin, très loin. Et pourtant cette improbable créature a bel et bien empêché Roy Moore, le suspect, de gagner une élection en Alabama.
Si cette vieille chouette prétendait avoir prêté à Moore cent dollars trente ans plus tôt, et qu’elle les lui réclamait, intérêts et principal, le tribunal lui aurait ri au nez. Qu’est-ce qu’elle faisait donc, tout ce temps-là, où sont les preuves, lui dirait-on. Pourquoi personne ne lui pose la question aujourd’hui, alors que la carrière du bonhomme est fichue ? Comment se fait-il que des revendications aussi douteuses puissent anéantir un individu ?
D’autant plus que cette personne a un nom et un visage, même s’il n’est pas ragoûtant, alors que dans bien des cas, l’accusatrice reste anonyme, cachée derrière une lettre, tandis que l’accusé se retrouve nommé, montré du doigt, et en perd son boulot. Il n’y a que l’Inquisition qui ait agi de la sorte, à base de sources anonymes et de griefs opaques. Nous voilà aux prises avec la sexquisition.
Est-ce que c’est un phénomène purement américain ? La vengeance de Salem, où un spasme semblable de paranoïa massive avait amené une petite ville de la Nouvelle Angleterre à pendre une vingtaine de femmes accusées de sorcellerie ?
A Salem, les hommes faisaient la chasse aux sorcières ; trois cents ans plus tard, ce sont les sorcières qui pourchassent les hommes.
Et c’est une épidémie mondiale. Les US sont le modèle de tout l’espace de la Pax Americana, où l’on imite la musique et les films américains, et maintenant cet accès de démence. De tous les hommes, de tout âge, de toute confession, nul n’est à l’abri de poursuites.
En Israël, la petite âme sœur de l’Amérique, un rabbin a été inculpé pour une histoire de viol avec sodomisation sur une gamine il y a sept ans. C’est une policière féministe qui a géré l’affaire. Le rabbin a passé un mois en taule et presque une année en assignation à résidence ; il a perdu son travail, et son nom est maudit à jamais. Et puis on a découvert que la fille ne pouvait même pas se souvenir de ses propres mensonges et les répéter correctement. Le procureur a décrété l’annulation de la procédure et le rabbin David Harrison a été remis en liberté. Qui lui rendra son année gâchée, sa réputation, son travail ? Est-ce que l’accusatrice et la policière vont le dédommager ? Eh bien non.
Et encore, il a eu de la chance. Le président israélien Mosché Katsav en a eu moins. Sa première accusatrice, cachée derrière la lettre A, s’est avérée être une menteuse, et ses griefs n’ont pas été entendus. Mais à mesure que son histoire circulait bien des femmes s’étaient jointes à la chasse à courre, et Katsav s’était retrouvé derrière les barreaux. Maintenant, la plupart des juges sont des femmes, en Israël, et les hommes sont cuits.
L’Europe marche benoîtement dans les pas des US. Là, c’est un universitaire d’Oxford, né suisse et musulman, Tarik Ramadan, l’homme qui a fait tout ce qu’il pouvait pour que les musulmans d’Europe se sentent européens. Une colonne de bonnes femmes est arrivée pour dire qu’il les avait violées ou approchées avec des avances non sollicitées il y a quelques années. Il a été obligé de se mettre en congé à l’université.
Bref pas un chrétien, pas un juif, pas un musulman ne saurait échapper à une semblable accusation, à partir du moment où il a un nom, une position et quelque argent sur son compte en banque. Pour une raison mystérieuse, les trimeurs, les chauffeurs de taxi, les ascensoristes ou encore ouvriers sur les tapis d’assemblage n’ont jamais fait partie des souvenirs des copines de Beverly Young Nelson au bout de vingt ans. Est-il plausible que les représentants de la classe ouvrière ne se montrent jamais entreprenants ? Il n’y aurait que les riches et célèbres qui aient la main leste ?
Cet assaut sur les hommes se produit au moment de la campagne Balance-ton-porc sur les réseaux sociaux. Bien des femmes ont été obligées de se joindre à la meute : si vous ne faites rien, c’est probablement que personne ne vous a jamais trouvée assez attrayante pour tenter le coup. Elles ont foncé, en masse. Les hommes aussi sont réceptifs à l’hystérie de masse, mais les femmes battent tous les records. Et les réseaux sociaux sont un riche terreau pour ces campagnes.
Et s’il y avait un noyau de vérité au fond de tout ce grabuge? Jusqu’à un certain point, oui, quand on crie au loup, il n’y a pas de fumée sans feu. Les actes les plus courants peuvent être évoqués en des termes extrêmement sensationnalistes. Au lieu de dire « il m’a serrée dans ses bras et il m’a embrassée » dites plutôt « il a introduit de force sa langue dans ma bouche tout en m’immobilisant, puis « il m’a clouée sur un lit sous son poids ». Le sexe, il y a des gens pour vous en parler, des puritains, des viragos, du gibier de psy, de manière à ce que vous soyez prêt à réclamer la peine de mort pour le perpétrateur de la chose.
Le terme viol ne veut plus dire la même chose qu’à l’origine. Mon ami Julian Assange a passé des années sous les verrous, et son aventure parfaitement consentie avec deux de ses groupies a été qualifiée de viol pour de menus aspects techniques (une capote déchirée, un état de demi-sommeil ou d’éveil incomplet). Dans les deux cas, cela partait d’un remords d’acheteur, ces dames regrettaient, deux jours après l’évènement, leur enthousiasme passager parce qu’il ne les avait point rappelées. Une femme détestant les hommes de toutes ses forces, la procureuse, se proclamant lesbienne, avait insisté pour envoyer Julian en taule. De son point de vue, un homme est à sa place quand il est enfermé, même si la requête est sans fondement. Et même après cette déclaration parfaitement discriminatoire, elle n’a pas été destituée.
La Suède connaît une avalanche de plaintes pour viol, ces temps-ci. Il y a tant de gestes courants qu’on appelle des viols en Suède maintenant, que le terme est complètement dévalué.
Tout peut être décrit de façon répugnante. Manger de la viande c’est du cannibalisme, un compliment c’est un viol. Et en même temps, des choses qui révulsent les gens normaux peuvent être décrites comme la normalité, voire la norme. Les hommes normaux sont révoltés par la description ou la présentation qu’on fait des relations sexuelles entre hommes. Et on les force à accepter tout cela tout en considérant les gestes habituels entre homme et femme comme quasi criminels.
Les Américains ont voté pour Donald Trump dans l’espoir qu’il en finirait avec la rage émasculatrice dans leur société. Cela peut encore se faire en appliquant deux règles simples qui étaient tenues pour des garanties de justice, jusqu’au jour où la Cour suprême des US les a déclarées nulles et non avenues.
Premièrement, on en finit avec les réminiscences. La Bible, grande source de sens commun, nous dit ce qui relève du viol et comment le gérer. Si l’agression a lieu en ville, la fille devrait ameuter le quartier, hurler et pleurer. Si cela ne suffit pas, ou si l’agression a eu lieu hors les murs, elle devrait se précipiter à la gendarmerie. Pas au bout de vingt ans, .
Cette attitude règlerait la question de savoir si la femme veut dire oui ou non quand elle dit non. Si elle appelle au secours, c’est que c’est non.
Et c’est sera fini des mines dormantes prêtes à vous sauter à la figure à tout bout de champ.
Et pour le harcèlement, c’est le plus souvent une invention de la rancœur féminine. Cela ne devrait pas relever de la loi ni des tâches de la police. Si une dame est gênée par un regard insistant, qu’elle déclenche un procès, ou qu’elle appelle un policier si cela va plus loin. Les gendarmes savent ce qu’il faut faire avec ce genre de vice.
Les souvenirs tardifs de harcèlement ne sont pas valables, même s’ils sont vrais. Si la femme n’a pas réagi sur le moment, c’est trop tard.
Autrement, bientôt les US n’auront plus un politicien mâle, juste des femmes.
La Russie a connu sa campagne “Balance-ton-porc” (en russe je dirais #янебоюсьсказать) l’année dernière. Et un tas de femmes ont récité ou inventé des histoires de harcèlement. Mais c’est resté au niveau de facebook, car la loi ne permet pas de porter plainte des années après les faits allégués.
Et surtout, les Russes considèrent le sexe entre homme et femme comme une chose normale. Ils ne sont pas horrifiés par une relation entre prof et élève, ou entre patron et assistante. Les reportages sur les châtiments sévères imposés par les juges américains dans le cas d’une professeuse couchant avec des jeunes gens rencontrent l’incrédulité et la stupéfaction. Sur cinquante histoires récentes de ce genre, aucune n’aurait été sanctionnée en Russie. Je ne comprendrais pas d’ailleurs en quoi un gamin de 17 ans séduit par sa prof de 23 ans aurait subi un tort.
On envierait plutôt le gosse, en tout cas. Mais c’est cette attitude traditionnelle en matière de sexe qui est la raison principale des attaques médiatiques contre la Russie, bien plus que les histoires de « hacqueurs russes ».
Pourquoi est-ce que les US se retrouvent frappés de cet étrange fléau? Je serais tenté de l’expliquer comme une réaction contre la révolution de 1968, y compris la révolution sexuelle qui en faisait partie. Pour nous, les gosses des Sixties’, vivre c’était facile, le sexe c’était un domaine de liberté et de plénitude, en Californie ou en Crimée comme sur la Côte d’Azur. Nous en avions à profusion, du sexe sans capote, souvent avec des étrangères. C’était ça, le communisme. Redouter l’amour libre et le sexe à la portée de chacun, c’est avoir peur du communisme.
Les riches garçons et filles qui sont arrivés au pouvoir ensuite ont tout transformé en source de gains, et c’est avec ce schéma en tête qu’ils ont créé la pénurie, y compris la pénurie de sexe ; il s’agit d’une contre-révolution sexuelle. Les plaignantes pour harcèlement sont les petits soldats de la contre-révolution sexuelle, elles font monter les tarifs de leurs charmes en organisant la pénurie. C’est elles qui y perdront, les malheureuses ; espérons qu’elles n’auront pas dézingué la planète avant de s’en apercevoir.
Joindre l’auteur: adam@israelshamir.net
Traduction: Maria Poumier
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