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06/08/2015

c'était l'endroit

 

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Un jour, à l'heure si spéciale où la nuit finit et qu'on sent l'approche du jour, sous le ciel si fascinant de cette belle heure, j'étais sur le chemin de prendre le train pour le premier grand voyage que j'allais faire de ma vie.
Mon père nous avait accompagné ma mère et moi jusqu'à la moitié du chemin vers la gare, puis allait revenir à la maison, où il allait rester seul 2 semaines. On s'est dit au-revoir là, en cet endroit. Et je regardais le ciel et c'était exaltant et émouvant.

Je m'en souviens encore; j'ai reconnu l'endroit après 37 ans
maintenant ça en fait 42
.....

21/06/2015

la force d'éprouver du chagrin est un privilège de la jeunesse

de Sophocle, dans Oedipe à Colonne : « Puis à la fin,tombe sur nous l'ennemi entre tous redoutable la vieillesse impuissante, insociable, privée d'amis, en qui viennent tous les maux se réunir. On n'a plus d'autres compagnons que le chagrin. »
-
Même pas ! La force d'avoir du chagrin est un privilège de la jeunesse.
« Ewig rein bleibt nur die Träne »


05/01/2015

ma première photo

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et quand je me préparais à naître c'était quand il se passait, personne n'était au courant à l'époque, ça:

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04/01/2015

enfant

 

Je n’ai même pas le temps ni la force de faire ce que j’avais fait en 1985 de passer une annonce matrimoniale et de répondre aux lettres ; ce qui pourtant revient à tuer ma vie, et aussi la vie de l’enfant qui ne naîtra jamais ; n’est-ce pas aussi grave qu’un assassinat ?
(1997)

04/12/2014

quand tu avais une bouche

écrit en septembre 1993

- Entendu dans un très beau texte de Beckett ce soir à la radio :

« Attendre, seul, sourd, aveugle, on ne sait pas où on ne sait pas quoi, qu'une main amie vienne vous prendre la main, pour vous mener ailleurs, où c'est peut- être encore pire. »
(in « l'innommable »)

plus tard « te parler, comme je ne l'ai pas fait quand tu avais une bouche » 

21/11/2014

mais c'est moi qui existe !

 

- Mais ma vie c'est exceptionnel, c'est moi qui existe. Ça ne peut pas être le sort commun !

C'est vraiment trop étrange
C'est moi qui existe, et on n'en sort pas.
Mais comment se fait-il que toute une vie passée soit disparue? Mon Dieu ayez pitié de nous !

 

C'était le présent pourtant quand papa était là , avec ses grosses cuisses, et ses cheveux argentés, et ses yeux gris-bleu .

Toutes les histoires sur les messages de l'au-delà ce sont des illusions, comme les taches sur les murs où on croit voir des visages (pareidolie), etc, etc, Mais pourquoi ? Et pourquoi moi ?

Moi ? Et maman ?

 

16/11/2014

sed ne tute sufiĉe

 

26/10/2014

l'américano

Toujours, je me souviendrai de ces deux personnes, ce couple, qui descendaient 
je crois (ou bien ils montaient ?), dans l’autocar (à cette époque là il y avait
encore des lignes d’autocars, la France existait encore, et était encore un pays,
équipé, sociable et avec une épaisseur, ce n’était pas encore le désert du
SarkoLand libéral-fasciste) un matin, ou était-ce le soir ? il faisait crépuscule
en tous cas, quelque part dans la campagne entre Lille et Armentières je crois.

C’étaient un homme et une femme, tout à fait « populo » ces gens, et l’homme
proposait à la femme « ils ont des Americanos, tu ne veux pas prendre un
Americano ? c’est bon un Americano !" Et la femme l’air tragique lui disait à peu
près que c’était cher, et qu’il ne devait pas jeter par les fenêtre le peu d’argent
qu’ils avaient comme ça.

Je ne sais pas s’ils ont pris l’Americano.
C’était en ? 1973, 74 peut-être, à l’heure qu’il est ils sont certainement morts
(ils n’étaient déjà plus tout jeunes). Ecoutez : ils sont certainement morts à
l’heure qu’il est...
Et ces deux là je ne les oublierai jamais - à quoi ça tient ! - jusqu’à mon dernier
jour (une si passagère « rencontre », un si infime souvenir !) ; ils étaient si
touchants, humains, tragiques (oui, tragiques, c’est tragique la vie souvent, même
avant de finir), korŝiraj, les deux: la femme parce qu’elle était catastrophé par
l’irresponsabilité de son homme, toujours prêt à gâcher (et compromettre ?) les
maigres, sans doute, ressources du ménage pour des luxes tels que boire un
cocktail, et l’homme, parce que ce désir, cet appétit indestructible pour les petits
plaisirs de la vie, surtout dans une vie ingrate, même si c’est « irresponsable », eh
bien c’est ça la vie, sinon pourquoi naître, pourquoi être ? et il n’était pas égoïste,
il l’aimait bien sa moitié, raisonnable et menant sans doute une dure vie, et il ne
pensait qu’au plaisir de partager une bonne chose avec elle, c’est ça aussi l’amour !
Voilà ! je ne sais pas, je n’ai jamais su, et ne saurai jamais quelle fut leur
vie. Mais je me souviens toujours de ce moment d’autocar dans le demi-jour.

07/09/2014

sur une citation d'André Maurois

16/8/2014
« Quand elle posa ses pieds sur le perron de la villa, le bois vermoulu était encore chaud » (André Maurois)
Oui autrefois, dans le début de la vie, il y avait des rapports vivants avec la vie, et les choses. Mais après ça n'existe plus, et on n'a plus le temps, et tout va beaucoup trop vite, tout n'est plus que fonctionnement, et surtout on n'en est plus capable. Il n'y a plus rien, plus rien d'intéressant, ni de sensuel, rien d'intéressant ni d'attachant, en aucune manière.

14/07/2014

un jour il y a plus de 50 ans

 

Je me souviens du jour où, j'étais enfant, nous étions à B*******, m'est venu tout la coup la pensée que maman un jour mourrai, je fus alors pris d'une telle panique que je me suis précipité dans le couloir où elle était en train de wassinguer et lui ai sauté au cou, la serrant très fort et la couvrant de baisers.