26/02/2014
agonie
4/1/2008 Jacqueline est en agonie tous les jours, pour reprendre une formule célèbre de Blaise Pascal. Il n’y a qu’à entendre toutes les ambulances.
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13/02/2014
un jour on fera ça aux humains aussi
http://metatv.org/il-propose-d-utiliser-des-poulets-sans-...
si vous n'aviez pas encore compris la nature du capitalisme, il serait temps
si vous n'avez pas encore compris la nature de la modernité, il est urgent de lire le livre de Zygmunt Bauman "modernité et holocauste"
si vous croyez encore que certaines alertes sont "paranos"; vous avez peut-être compris maintenant quels sortes de gens sont les maîtres du monde où vous vivez ? Et que le pire est toujours possible, et après le pire, l'encore pire, c'est la logique, quand on laisse faire
08/02/2014
là en France on est maintenant totalement sortis de l'Etat de Droit ...
Conférence d’Alain Soral à Marseille : "Vers l... par ERTV
Forfaitures, manières de gangsters mafieux, procédés mensongers dignes de l'URSS de Brejnev, etc. Et pendant ce temps-là le gouvernement au service du grand capital fait tout pour pomper de l'argent des poches des travailleurs, et même d'une partie des classes moyennes, pour l'envoyer dans celles des banquiers et des européistes ! on est en pleine lutte des classes exacerbée, "ils ne se cachent même plus" comme disait MC Solaar.
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24/01/2014
la nature de la "dette" et son rôle
Source : http://www.bastamag.net/David-Graeber-La-forme-la-plus
Capitalisme
David Graeber : La façon la plus simple de désobéir à la finance, c’est de refuser de payer les dettes
La dette ? Une construction sociale, fondatrice d’un pouvoir arbitraire, estime David Graeber, anthropologue et économiste états-unien, considéré par le New York Times comme l’un des intellectuels les plus influents actuellement. Les pays pauvres et les personnes endettées sont aujourd’hui enchainés aux systèmes de crédit. Piégés dans des relations basées sur la violence, les inégalités et justifiées par la morale, décrit l’auteur, dans un ouvrage qui retrace 5000 ans d’histoire de la dette. « Rembourser ses dettes » est devenu un dogme, impossible à contester. Et si, malgré tout, on décidait d’effacer l’ardoise ? Avec le mouvement Occupy Wall Street, David Graeber lance des actions de désobéissance civile pour démontrer l’absurdité du système capitaliste actuel. Entretien.
Basta ! : A quel moment dans l’histoire le crédit est-il apparu ? Qu’est-ce qu’une dette ?
David Graeber [1] : La dette est une promesse, qui a été pervertie par les mathématiques et la violence. On nous a raconté une histoire : « Il était une fois des gens qui utilisaient le troc. Voyant que cela ne marchait pas très bien, ils ont créé la monnaie. Et l’argent nous a amené le crédit. » Du troc au crédit, une sorte de ligne droite nous amènerait donc à la situation actuelle. Si on regarde plus attentivement l’histoire, cela s’est passé bien différemment ! Le crédit a d’abord été créé. La monnaie physique est apparue quelques milliers d’années plus tard. Cela permet de poser les questions différemment : comment sommes-nous passés d’un système où les gens disaient « je vous dois une vache », à un système où l’on peut mesurer la valeur exacte d’une dette ? Ou l’on peut assurer, formule mathématique à l’appui, que « 340 poulets sont équivalents à cinq vaches » ? Comment une promesse, une obligation de remboursement, est devenue une « dette » ? Comment l’idée que nous devons une faveur a-t-elle été quantifiée ?
En quoi quantifier une dette est-elle un problème ?
Quantifiable, la dette devient froide, impersonnelle et surtout transférable : l’identité du créancier n’a pas vraiment d’importance. Si je promets de vous rencontrer à cinq heures demain, vous ne pouvez pas donner cette promesse à quelqu’un d’autre. Parce que la dette est impersonnelle, parce qu’elle peut être exigible par des mécanismes impersonnels, elle peut être transférée à une autre personne. Sans ces mécanismes, la dette est quelque chose de très différent. C’est une promesse qui repose sur la confiance. Et une promesse, ce n’est pas la négation de la liberté, au contraire, c’est l’essence de la liberté ! Être libre, c’est justement avoir la capacité de faire des promesses. Les esclaves ne peuvent pas en faire, ils ne peuvent pas prendre d’engagements auprès d’autres personnes, car ils ne sont pas sûrs de pouvoir les tenir. Être libre, c’est pouvoir s’engager auprès d’autrui.
Au contraire, le « remboursement de la dette » est devenu un dogme moral...
La dette a été transformée en une question d’arithmétique impersonnelle, en l’essence même de l’obligation morale. C’est ce processus que nous devons défaire. Il est fascinant aussi de voir le lien entre la notion de dette et le vocabulaire religieux, de constater comment les premières religions débutent avec le langage de la dette : votre vie est une dette que vous devez à Dieu. La Bible par exemple commence avec le rachat des péchés... Devenue dogme moral, la dette justifie les dominations les plus terribles. On ne peut comprendre ce qu’elle représente aujourd’hui sans un détour par cette longue histoire de la dette comme justification morale de relations de pouvoir inégales. Le langage de la dette permet de justifier une relation de pouvoir arbitraire. Et il est très difficile d’argumenter face à un pouvoir arbitraire sans adopter le même langage.
Vous citez l’exemple de la mafia...
Parler de dette devient un moyen pour décrire des relations inégales. Les mafieux ont compris cela : ils utilisent souvent le terme de dette, même si ce qu’ils font est en réalité de l’extorsion. (les capitalistes aussi !) Quand ils annulent ou reportent certaines dettes, cela passe pour de la générosité ! C’est comme les armées qui font payer un tribut aux vaincus : une taxe en échange des vies épargnées. Avec le langage de la dette, on dirait que ce sont les victimes qui sont à blâmer. Dans de nombreuses langues, dette, culpabilité et péché sont le même mot ou ont la même racine.
La monnaie, qui permet de quantifier précisément la valeur d’une dette, apparaît d’ailleurs dans les situations de violence potentielle. L’argent est aussi né du besoin de financer les guerres. La monnaie a été inventée pour permettre aux États de payer des armées professionnelles. Dans l’Empire romain, la monnaie apparait exactement là où stationnent les légions. De la même façon, le système bancaire actuel a été créé pour financer la guerre. Violence et quantification sont intimement liés. Cela transforme les rapports humains : un système qui réduit le monde à des chiffres ne peut être maintenu que par les armes.
Il y a aussi une inversion : le créancier semble être devenu la victime. L’austérité et la souffrance sociale sont alors considérées comme un sacrifice nécessaire, dicté par la morale…
Absolument. Cela permet par exemple de comprendre ce qui se joue en Europe aujourd’hui. L’Europe est-elle une communauté de partenaires égaux ? Ou y a-t-il une relation de pouvoir entre entités inégales ? Est-ce que tout peut être renégocié ? Quand une dette est établie entre égaux, elle est toujours traitée comme une promesse. Nous renégocions des promesses tout le temps, car les situations changent : si je vous promets de vous voir demain à cinq heures, si ma mère meurt, je ne suis pas obligé de tenir ma promesse.
Les gens riches peuvent être incroyablement compréhensifs concernant la dette des autres riches : les banques états-uniennes Goldman Sachs et Lehman Brothers peuvent se concurrencer, mais quand quelque chose menace leur position générale de classe, soudain elles peuvent oublier toutes les dettes contractées si elles le veulent. C’est ce qui s’est passé en 2008. Des trillions de dollars de dettes ont disparu, parce que cela arrangeait les puissants. De la même façon des gens pauvres vont être très compréhensifs les uns envers les autres. Les prêts que l’on fait à des proches sont finalement souvent des cadeaux. C’est lorsqu’il y a des structures d’inégalités, que soudain la dette devient une obligation morale absolue. La dette des pauvres envers les riches est la seule à être vraiment « sacrée ». Comment se fait-il que Madagascar soit en difficulté quand il doit de l’argent aux États-Unis, mais que lorsque ce sont les États-Unis qui doivent de l’argent au Japon, c’est le Japon qui est en difficulté ?! Le fait notamment que les États-Unis ont une puissante armée change le rapport de force...
Aujourd’hui, on a l’impression que la dette a remplacé les droits : les droits à la formation ou au logement se sont transformés en droit au crédit ?
Certains utilisent leur maison pour financer leur vie en contractant de plus en plus de prêts hypothécaires. Leurs maisons deviennent des distributeurs de billets. Les micro-crédits pour faire face aux problèmes de la vie se multiplient, en substitution de ce qui était auparavant assuré par l’État-providence, qui donnait des garanties sociales et politiques. Aujourd’hui, le capitalisme ne peut plus offrir un bon « deal » à tout le monde. On sort de l’idée que chacun pourrait posséder un bout du capitalisme : aux États-Unis, chacun était censé pouvoir investir dans les entreprises, qui en fait exploitent chacun. Comme si la liberté consistait à posséder une part de notre propre exploitation.
Puis les banquiers ont transformé la dette en produits bancaires, échangeables comme de la monnaie...
C’est incroyable ! Il y a six ans, même des gens très intelligents disaient : « Que ces gens sont brillants, ils ont créé de l’argent à partir de rien ». Ou plutôt avec des algorithmes tellement complexes, que seuls des astrophysiciens pouvaient les comprendre. Mais cette incroyable sophistication s’est révélée être une escroquerie ! J’ai eu récemment des entretiens avec de nombreux astrophysiciens, qui m’ont affirmé que ces chiffres ne veulent rien dire. Tout ce travail semble très sophistiqué, mais en fait il ne l’est pas. Une classe de personnes a réussi à convaincre tout le monde qu’ils étaient les seuls à pouvoir comprendre. Ils ont menti et les gens les ont cru. Soudain, un pan de l’économie a été détruit, et on a vu qu’eux-mêmes ne comprenaient pas leurs instruments financiers.
Pourquoi cette crise n’a-t-elle pas changé notre rapport à la dette ?
A cause d’un profond déficit intellectuel. Leur travail idéologique a été tellement efficace que tout le monde est convaincu que le système économique actuel est le seul possible. Nous ne savons pas quoi faire d’autre. Alors nous posons un morceau de scotch sur le problème, prétendant que rien ne s’est passé. Où cela nous mènera-t-il ? A une nouvelle panne. Nous entrons désormais dans une nouvelle étape : celle du jeu défensif. Comme la plupart des justifications intellectuelles du capitalisme s’effondrent, ses promoteurs attaquent aujourd’hui toutes les alternatives possibles. En Grande-Bretagne, après la crise financière, la première chose qu’ont voulu faire les responsables économiques a été de réformer le système scolaire, pour le rendre plus compétitif. En réalité, le rendre plus semblable au système financier ! Pourquoi ? Sans doute parce que l’enseignement supérieur est un des seuls espaces où d’autres idées, d’autres valeurs, peuvent émerger. D’où la nécessité de couper court à toute alternative avant qu’elle ne puisse émerger. Ce système éducatif fonctionnait pourtant très bien jusqu’à présent, alors que le système financier a failli de manière spectaculaire. Il serait donc plus pertinent de rendre le système financier semblable au système éducatif, et non l’inverse !
Aujourd’hui, aux États-Unis, des gens sont emprisonnés pour incapacité à rembourser leurs dettes. Vous citez l’exemple d’un homme condamné à la prison en 2010 dans l’État de l’Illinois pour une durée illimitée, tant qu’il n’aura pas réussi à rembourser 300 dollars...
Aux États-Unis, des gens sont emprisonnés parce qu’ils n’ont pas réussi à payer les frais de citation en justice. Alors qu’il est presque impossible de poursuivre des banques pour des saisies illégales ! Les banques peuvent toujours aller voir la police pour leur demander de vous arrêter pour défaut de paiement, même si tout le monde sait qu’il s’agit d’une saisie illégale. Pouvoir financier et pouvoir politique sont en train de fusionner. Police, collecteurs d’impôts, les personnes qui vous expulsent de vos maisons, opèrent directement dans l’intérêt des institutions financières. Peu importe votre revenu, un robot signe votre expulsion et la police vous fait sortir de votre maison.
Aux États-Unis, tout le monde croyait faire partie de la classe moyenne. Ce n’est pas vraiment une catégorie économique, plutôt une catégorie sociale et politique : on peut considérer que font partie de la classe moyenne les citoyens qui se sentent plus en sécurité quand ils voient un policier, que l’inverse. Et par extension, avec toutes les autres institutions, banques, écoles... Aujourd’hui, moins de la moitié des Américains considèrent qu’ils font partie de la classe moyenne, contre les trois quarts auparavant. Si vous êtes pauvres, vous supposez que le système est contre vous. Si vous êtes riches, vous avez tendance à croire que le système est avec vous. Jusqu’à présent aucun banquier n’a été mis en prison pour des actes illégaux durant la crise financière. Et des centaines de manifestants ont été arrêtés pour avoir tenté d’attirer l’attention sur ces faits.
La dette provoque toujours contestation et désordre dans les sociétés, écrivez-vous. Et depuis 5000 ans, les insurrections populaires commencent très souvent par la destruction des registres de dette...
La dette semble être le plus puissant des langages moraux jamais créés pour justifier les inégalités et les rendre « morales ». Mais quand tout explose, c’est avec une grande intensité ! L’historien britannique Moisis Finley défendait l’argument que dans le monde antique, il n’y avait qu’une seule demande révolutionnaire : abolir les dettes, et ensuite redistribuer les terres. De la décolonisation de l’Inde à l’Amérique latine, les mouvements d’abolition des dettes semblent partout une priorité. Lors de révolutions paysannes, une des premières actions des insurgés est de trouver les registres de dettes pour les brûler. Puis les registres de propriété des terres. La raison ? La dette, c’est pire que si vous dites à quelqu’un qu’il est inférieur, esclave, intouchable. Car cela signifie : « Nous ne sommes pas fondamentalement différents, vous devriez être mon égal, mais nous avons conclu un contrat d’affaires et vous avez perdu. » C’est un échec moral. Et cela peut engendrer encore plus de colère. Il y a quelque chose de profondément insultant, dégradant avec la dette, qui peut provoquer des réactions très violentes.
Vous réclamez un jubilé, c’est-à-dire un effacement des dettes – dettes souveraines des États mais aussi dettes individuelles. Quel impact économique cela aurait-il aujourd’hui ?
Je laisse les détails techniques aux économistes... Cela supposerait notamment de revenir à un système public pour les pensions de retraite. Les précédentes annulations de dettes n’ont jamais concerné toutes les dettes. Mais certains types de dettes, comme les dettes de consommation ou la dette souveraine des États, pourraient être effacées sans réels effets sociaux. La question n’est pas de savoir si l’annulation de dette va avoir lieu ou pas : les gens qui connaissent bien la situation admettent que cela va évidemment arriver. La Grèce, par exemple, ne pourra jamais rembourser sa dette souveraine, elle sera progressivement effacée. Soit avec de l’inflation – une manière d’effacer la dette qui a des effets délétères – soit par des formes d’annulation directe. Est-ce que cela arrivera « par en bas », sous la pression des mouvements sociaux, ou « par en haut », par une action des dirigeants pour tenter de préserver le système ? Et comment vont-ils habiller cela ? Il est important de le faire de manière explicite, plutôt que de prétendre à un simple « rachat » de la dette. Le plus simple serait de dire qu’une partie de la dette est impayable, que l’État ne garantit plus le paiement, la collecte de cette dette. Car pour une grande part, cette dette existe uniquement parce qu’elle est garantie par l’État.
L’effacement de la dette des États, c’est la banqueroute. Les experts du FMI ou de la Banque mondiale seront-ils un jour d’accord avec cette option ?
Le FMI annule actuellement des dettes en Afrique. Les experts savent que la situation actuelle n’est pas viable. Ils sont conscients que pour préserver le capitalisme financier et la viabilité à long terme du système, quelque chose de radical doit avoir lieu. J’ai été surpris de voir que des rapports du FMI se réfèrent à mon livre. Même au sein de ces institutions, des gens proposent des solutions très radicales.
Est-ce que l’annulation de dettes signifie la chute du capitalisme ?
Pas nécessairement. L’annulation de dettes peut aussi être un moyen de préserver le capitalisme. Mais à long terme, nous allons vers un système post-capitaliste. Cela peut paraître effrayant, puisque le capitalisme a gagné la guerre idéologique, et que les gens sont convaincus que rien d’autre ne peut exister que cette forme précise de capitalisme financier. Il va pourtant falloir inventer autre chose, sinon dans 20 ou 30 ans, la planète sera inhabitable. Je pense que le capitalisme ne sera plus là dans 50 ans, mais je crains que ce qui arrive ensuite soit encore pire. Nous devons construire quelque chose de mieux.
Dans le cadre du mouvement Occupy Wall Street, vous êtes l’un des initiateurs de la campagne Rolling Jubilee. Quels sont ses objectifs et son impact ?
C’est un moyen de montrer à quel point ce système est ridicule. Aux États-Unis, des « collecteurs » achètent de la dette, à 3% ou 5% du montant de la dette initiale, et vont ensuite tenter de recouvrer la totalité de l’argent en faisant payer les personnes endettées. Avec la campagne Rolling Jubilee, nous faisons comme ces collecteurs de dette : nous achetons collectivement nous-mêmes de la dette – ce qui est parfaitement légal – et ensuite, au lieu d’exiger leur remboursement, nous effaçons ces dettes ! Quand nous atteindrons un niveau où cela commence à avoir un effet réel sur l’économie, ils trouveront sans doute un moyen de rendre ça illégal !. Mais pour le moment, c’est un bon moyen de mettre en évidence l’absurdité du système (sur cette campagne, lire notre aticle « Strike debt » : un plan de sauvetage du peuple par le peuple). En complément, nous développons le projet « Drom », Debt resistors operation manuel, qui fournit des conseils légaux et pratiques aux personnes endettées.
La façon la plus simple de désobéir à la finance, c’est de refuser de payer les dettes. Pour lancer un mouvement de désobéissance civile contre le capitalisme, on peut commencer par là. Sauf que les gens le font déjà ! Un Américain sur sept est poursuivi par un collecteur de dettes. 20 % au moins des prêts étudiants sont en situation de défaut. Si vous ajoutez les prêts hypothécaires, sur les 80 % de la population qui sont endettés aux États-Unis, entre un quart et un tiers sont déjà en situation de défaut de paiement ! Des millions d’Américains font déjà de la désobéissance civile par rapport à la dette. Le problème est que personne ne veut en parler. Personne ne sait que tout le monde le fait ! Comment réunir tous ces gens isolés ? Comment organiser un mouvement social si tout le monde a honte de ne pas réussir à rembourser ses dettes ? À chaque fois que vous refusez de payer une dette médicale, une dette « odieuse » créée par la collusion entre gouvernement et financiers – qui piège les gens dans des dettes que vous n’avez d’autre choix que de subir – vous pouvez dépenser votre argent pour quelque chose de socialement important. Nous voulons encourager les « coming-out » sur cette résistance au système. Fédérer cette armée invisible de gens qui font défaut, qui sont déjà sur le terrain de bataille, s’opposant au capitalisme par une résistance passive.
Propos recueillis par
- 16 janvier 201403/01/2014
l'ultime émanation du capitalisme est ce qu'on appelle le mondialisme dérégulé
et la grille d'analyse marxiste, même si elle ne peut pas contrairement à ses prétentions tout expliquer, reste un outil précieux et incontournable.
*(remarquez au passage que la vie intellectuelle francophone est d'ores et déjà autant en Afrique qu'en France, et à l'avenir de plus en plus, l'avenir de la langue française est en Afrique.)
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15/12/2013
rimleteroj
Dum la jaro 1953 (...) du "gigantoj" de la Esperanta literaturo, William Auld kaj Marjorie
Boulton dialogis, disputis perpoŝte sed ĉefe per poemoj, rondeloj pli precize
(provu ! legu ! rondelo, tiu olda franca poemformo de la 15-a jarcento estas poemformo genia ! agrabla, defia, sprita, utila per sia skemo de versoj ripetitaj, legu da, vi vidos, poste vi ne plu povos malhavi ilin ! estas ebriiga kiel bona vino !).
Kaj el tiuj dekoj (dekoj ! ĉiu respondanta al la antaŭa !) da poemoj mi metos ĉi-tie nur du, en
kiuj vi povos vidi la malsamajn temperamentoj de la du verkistoj: la amara cinismo de Auld, la
milda, humila sed neniamcedanta humanismo de Boulton, kaj ĉi-tie Boulton pravas, mi
opinias, kontraŭ la "poeto Virtuozo":
(Durant l'année 1953 deux géants de la littérature en Espéranto, William Auld et Marjorie Boulton ont
dialogué, ont débattu par lettre mais surtout sous forme de poèmes ! des rondeaux plus précisément (le rondeau, cette ancienne forme poétique française née au XVè siècle est simplement géniale, un vrai
délice ! son schéma de vers répétés est à la fois un défi et une aide à la pensée et à la poésie, essayez,
lisez-en, vous ne pourrez plus vous en passer !)
Et de ces dizaines de rondeaux (hé oui! on peut exprimer sa pensée en Espéranto, et même débattre de grands thèmes philosophiques, et même le faire en vers - envers et contre tous ! ) qu'ils ont écrit j'en présenterai ici deux où ils se répondent. Et je crois que c'est Marjorie (celle, l'humoriste, la prof de littérature, la grande amoureuse, dont je vous ai déjà fait lire plusieurs poèmes) avec son humanisme
modeste mais indomptable qui a raison contre l'amer cynisme (un tantinet influencé par le puritanisme
manichéen du protestantisme anglo-saxon d'ailleurs, soit dit en passant ...) de Auld)
Do jen Auld:
Rimletero XXIX
Nin regas fine apetitoj,
instinktoj kaj similaj pestoj,
ĉar ni finfine estas bestoj --
eĉ pli malbone: parazitoj.
Ho, tio estas simple mitoj,
kio stimulas al protestoj:
"Nin regas, fi ! ne apetitoj,
instinktoj kaj similaj pestoj !"
Ni babilaĉas pri spiritoj,
ni pozas kun patosaj gestoj,
kaj pave baŭmas niaj krestoj;
sed malgraŭ tiaj hipokritoj
nin regas fine apetitoj.
aperis en la nica literatura revuo, 3/2 p. 77
al tio respondas Marjorie:
Rimletero XXX
Sed apetito povas esti
la sola paradiz' surtera,
kvankam ne nuba kaj etera --
pri tio povas mi atesti.
Bestoj, ni devas iom besti;
ne estas hom' spirit' aera,
sed apetito povas esti
la sola paradiz' surtera.
Pastro ne povas trafe gesti
minace pri la flam' infera.
Ne estas, en la mond' sufera,
multo, por nin lumege vesti --
sed apetito povas esti.
aperis en la nica literatura revuo, 3/2 p. 7
en français:
Mais les appetits peuvent être
Le seul Paradis sur cette terre
Quoique ni nuageux ni éthéré
Oui je peux vous l'attester.
Si nous sommes des bêtes, eh bien conduisons-nous en bêtes;
l'homme n'est pas un esprit aérien,
Mais les appetits peuvent être
Le seul Paradis sur cette terre.
Le prêtre a tort avec ses grands gestes
Menaçants de la flamme infernale.
Il n'y a dans ce monde de souffrance
Pas grand chose pour nous être un vêtement de lumière
Mais les appetits peuvent l'être.
Kia bela leciono pri filozofio, kaj pri versfarado! (kaj pri Esperanto!)
(kompreneble indas legi la tuton - ( aux aĉeti la libron! ) - kaj unue la n° 31 kie Auld
"en rajoute" kaj diras en poemo ege "aktuala" (kvankam tiu estis skribita tridek jaroj antaŭ la
"deep ecology") ke homaro estas "tuberkulozo de la Ter'" eble forigonta per ia kosma
naturakuracisto, al kio Marjorie respondas al la cinika poeto-virtuozo, nu, legu mem!
(et les deux rondeaux qui suivent les 31 et 32, si on devait les traduire en français on pourrait peut-être
remplacer les jeux de mots intraduisibles par un autre et faire dire à Marjorie que l'humanité n'est pas
seulement une cirrhose de la planète mais plutôt six roses!)
14/10/2013
mes objections au christianisme :
1°) L’existence de Dieu (d’un Dieu personnel, un vrai, pas un symbole vasouillard pour catholiques horizontalistes), l’immortalité de l’âme, la communion des saints (1), sont incompatibles avec les connaissances que nous avons du monde physique.
Même si certes, la vision scientifique du monde n’offre plus (sur certains plans, car sur d’autres l’invraisemblance est toujours totale, à moins de postuler un quelconque acte de foi, qui sans vérification expérimentale, ni cohérence théorique avec le connu n’a aucune valeur) un barrage radical. En effet nous savons maintenant que le Cosmos a une histoire, de là à penser qu’il est eschatologique, le pas est tentant, surtout au vu des dernières étapes comme de son évolution, lesquelles semblent bien de surcroît avoir été inscrites dès le départ dans sa détermination.
2°) et si, certes, la vision positiviste et matérialiste du Cosmos, peut être critiquée, si des constatations troublantes peuvent être faites, et des mystères têtus être toujours là; l'ennui c'est qu'à chaque fois qu’on a voulu passer du stade « négatif » de critique à une alternative en « positif » d’hypothèses, on s’est retrouvé face à des extravagances et des problèmes qu’un esprit critique bien moindre que celui dépensé précédemment suffit à flanquer par terre.
3°) L’Éternité c’est bien joli mais ça ne tient pas debout.
Plutôt que des arguments je citerai une boutade de Woody Allen, encore plus dévastatrice pour qui sait lire entre les lignes : « L’éternité c’est long, surtout vers la fin ».
Et puis, comme le dit Saint-Exupéry, grand connaisseur en valeurs humaines, « seule compte la démarche, car c’est elle qui dure et non le but, qui n’est qu’illusion du voyageur »
Oui, mais aussi, que vaut une démarche appelée à disparaître à jamais dans le néant ?!! On n’en sort pas..
4°) Le Point Oméga, le Christ-Roi, etc., c’est bien joli, mais s’il n’a ni défauts ni qualités, ni personnalité familière et bien à lui, et si on ne peut le serrer dans ses bras, ça ne va pas ; le moindre ami vaut mieux.
"Et les conséquences funestes d'une doctrine pourront prouver tout au plus que cette doctrine est funeste, mais non qu'elle est fausse."(Miguel de UNAMUNO)
(par exemple découvrir que le Père Noël n'existe pas vous gâche la vie, mais ce fait ne rend pas l'existence du Père Noël plus vraisemblable pour autant)
Et pourtant je ne veux pas mourir.
Et pour ceux qui veulent savoir ce que c’est que croire, ce que c’est que la religion (car de nos jours il y a plein de gens qui ne savent même plus de quoi ça cause vraiment! ou bien qui s’en font des idées primaires ou déformées !), ou qui veulent « s’y mettre », ne fusse que comme dans le pari de Pascal, je conseille vivement :
-
les poèmes de Rabindranath Tagore (ainsi que sa série de conférences : Sadhana)
-
les poèmes de Marie NOËL
Et encore une citation de Unamuno où il résume assez bien ce qu'est la religion:
En Dieu tout vit, et dans sa souffrance tout pâtit, et en aimant Dieu nous aimons en lui les créature, de même qu'en aimant les créatures et en y compatissant, en elles nous aimons Dieu et nous compatissons à Dieu. L'âme de chacun de nous ne sera pas libre tant qu'il y aura quelque esclave dans le monde de Dieu, et Dieu non plus, qui vit dans l'ême de chacun de nous, ne sera pas libre tant que notre ême ne sera pas libre. La charité est donc l'impulsion à me délivrer et à délivrer tous mes proches de la douleur et à en délivrer Dieu qui nous embrasse tous."
En même temps bien sûr le tragique Unamuno nous fournit quelque uns des meilleurs arguments CONTRE tout ça, par exemple: "Qu'est-ce qu'une conscience infinie? La conscience ... n'exclut-elle pas par cela même l'infini?" et pire: "Peut-on être heureux sans espérance? Et l'on ne peut plus espérer une fois la possession réalisée."
Louise Ackermann l'un des plus grands poètes du XIXème siècle a résumé la situation dans ce poème :
Le positivisme
Il s'ouvre par-delà toute science humaine
Un vide dont la Foi fut prompte à s'emparer.
De cet abîme obscur elle a fait son domaine ;
En s'y précipitant elle a cru l'éclairer.
Eh bien ! nous t'expulsons de tes divins royaumes,
Dominatrice ardente, et l'instant est venu
Tu ne vas plus savoir où loger tes fantômes ;
Nous fermons l'Inconnu.
Mais ton triomphateur expiera ta défaite.
L'homme déjà se trouble, et, vainqueur éperdu,
Il se sent ruiné par sa propre conquête
En te dépossédant nous avons tout perdu.
Nous restons sans espoir, sans recours, sans asile,
Tandis qu'obstinément le Désir qu'on exile
Revient errer autour du gouffre défendu.
(1) Si l'hypothèse de Rupert Sheldrake finissait par s'avérer, des concepts comme la Communion des Saints cesseraient de paraître absurdes.
ceci dit je déplore l'actuelle déliquescence du christianisme, ainsi que le climat d'intolérance athéiste que la pensée unique de la Secte des Adorateurs de la Mort fait régner en Occident.
En sept 2010 lors de son voyage en Ecosse le pape Benoît XVI a déploré les menaces posées, selon lui, par un "sécularisme agressif" et "l'extrémisme athée du XXe siècle", il a tout à fait raison, ces expressions conviennent tout à fait, c'est tout à fait ça.
Maintenant des citations d'Henri Barbusse (dans son roman « Clartés ») :
(parlant de Dieu) « On met tous ses bienfaits dans l'éternel futur, on les cache dans l'inconnu... on résout ses contradictions dans le vague inaccessible. » et « Où se manifeste-t-il, que sauve-t-il, quels supplices, quelles calamités, évite-t-il à tous et à chacun dans la défaite des cœurs ? Où a-t-on senti, palpé, embrassé, autre chose que son nom ? L'absence de Dieu entoure infiniment et comme réellement chaque suppliant agenouillé, assoiffé de quelque humble miracle personnel, et chaque chercheur accoudé sur des papiers, à l'affut des preuves comme un créateur, et l'antagonisme haineux, énorme et sanglant de toutes les religions armées les unes contre les autres. L'absence de Dieu surmonte comme le ciel les conflits angoissants du bien et du mal, et l'attention palpitante des justes, et l'immensité, qui me hante, des cimetières d'agonies, et le charnier des soldats innocents, et les cris pesants des naufragés. L'absence ! L'absence ! Depuis cent mille ans que le vie essaye de reculer la mort, il n'y a rien eu, ici-bas, de plus vain, que le cri de l'homme vers la divinité, rien qui donne une idée aussi parfaite du silence. »
et Roger Martin du Gard : « Aucun Dieu n'a jamais répondu aux appels, aux interrogations de l'homme. Ce qu'il prend pour des réponses, c'est seulement l'écho de sa propre voix. »
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13/10/2013
voilà sans doute ce que les états-uniens appellent le "sentimentalisme politique" !
http://www.dailymotion.com/video/xeep8n_interview-de-chav...
(d'ailleurs on voit bien la froideur méprisante du gars de la BBC)
(1) oui, en 1852 un journaliste US avait dénoncé comme trait typique d'infériorité raciale chez les latino-américains leur "sentimentalisme politique" !
En 1852, le quotidien El Delta de La Nouvelle Orleans expliquait : « Leur langue (celle des Cubains) sera appelée à disparaître la première : la langue latine bâtarde de leur nation ne résistera que peu de temps à la concurrence de l’anglais robuste et vigoureux… Leur sentimentalisme politique et leurs tendances anarchiques lui emboîteront le pas et, petit à petit, l’absorption sera complète, car il est inévitable que s’impose la domination de l’esprit américain sur une race inférieure. »
(tout l'article est hautement intéressant : http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr/spip.php?article685 )
* ouais ! ...
en tous cas, VIVE LE SENTIMENTALISME POLITIQUE !
30/09/2013
une citation très vraie et qui ouvre de vastes domaines de reflexion
« En dehors de l'enfance et de l'oubli, il n'y a que la grâce qui puisse vous
consoler d'exister »
(Eugène Ionesco)
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05/09/2013
Littérature - 1
Le problème dans une histoire, dans toute histoire, c'est toujours la fin, la source de tous les malaises, la moment où tout sombre dans le désespoir ou l'absurdité d'une fin mesquine, du temps qui, en fait ne s'arrête pas; une histoire c'est bien tant qu'on n'est pas à la fin. Le début c'est bien, le milieu c'est pas mal non plus, le hic c'est la fin, c'est elle qui empêche tout à coup d'être heureux, l'épine dans la chair, le péché originel, et on n'en sort pas.