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07/09/2014

sur une citation d'André Maurois

16/8/2014
« Quand elle posa ses pieds sur le perron de la villa, le bois vermoulu était encore chaud » (André Maurois)
Oui autrefois, dans le début de la vie, il y avait des rapports vivants avec la vie, et les choses. Mais après ça n'existe plus, et on n'a plus le temps, et tout va beaucoup trop vite, tout n'est plus que fonctionnement, et surtout on n'en est plus capable. Il n'y a plus rien, plus rien d'intéressant, ni de sensuel, rien d'intéressant ni d'attachant, en aucune manière.

08/08/2014

viens me mettre dans mon lit

Dans la maison de retraite de S***** ou se trouvait mon oncle, pendant tout le temps où je restais à côté de lui j'entendais dans la salle de séjour voisine une vieille qui n'arrêtait pas de répéter encore et encore :
"viens me mettre dans mon lit, je suis fatiguée.
Je n'ai plus de maman, elle est morte.
Viens me chercher et me mettre dans mon lit"

.......

 

 

 

je dirais bien la même chose

07/08/2014

vi estas en profunda aĝo

Vi estas en profunda aĝo,

ĉar vi nur plendas

pri l'homoj junaj

kaj viaj faltoj sur la vizaĝo.

Vi estas en profunda aĝo,

ĉar vi suferas

pro viaj kruroj

kaj kurboformo de via dorso

kaj viaj paŝoj

kaj viaj vortoj.

Vi estas en profunda aĝo,

kaj via vojo

jam ne plu longas,

ĉar via celo alproksimiĝas

kaj per la fingroj

vi preskaŭ tuŝas

la finan revon,

kiu nomiĝas

glora ĉielo.

 

(Angel Arquillos 15-3-2014)

 

03/08/2014

a dormir una noche en el campo

Juana de Ibarbourou, poétesse Uruguayenne du début du siècle :


ESE CARRO DE TRIGO

Me ha quedado clavada en los ojos
la visión de ese carro de trigo
que cruzó rechinante y pesado
sembrando de espigas el recto camino.

¡No pretendas ahora que ría!
¡Tu no sabes en qué hondos recuerdos
estoy abstraida!

Desde el fondo del alma me sube
un sabor de
pitanga a los labios.
Tiene aún mi epidermis morena
no sé que fragancias de trigo emparvado*.

¡Ay, quisiera llevarte conmigo
a dormir una noche en el campo
y en tus brazos pasar hasta el día
bajo el techo alocado de un árbol!

Soy la misma muchacha salvaje
que hace años trajiste a tu lado.

Juana de Ibarbourou

* emparvado: répandu à terre en vue du battage au fléau
*
pitanga

joies fondamentales, joies d'une civilisation, perdues, et qui ne reviendront plus jamais

 

une profonde pensée d'Eugène Cioran : « Un patrimoine bien à nous : les heures où nous n’avons rien fait …. Ce sont elles qui nous forment, qui nous individualisent, qui nous rendent dissemblables » (Eugène Cioran)

 

30/07/2014

ce dépliage soudain de l'âme

POÈME EN PROSE N°4

 

Nocturne

 

Lune !

 

Oh! douce amie aux rayons argentés, tête de Sapho, ta clarté est un filtre magique à jamais indescriptible,

immobile,

déesse de tout les mystères, où ces nues « ploient et déploient leurs voiles »,(4)

ton silence …

lune, quel est ce désir qui ne sera jamais satisfait(5) ?

Plus d’un esprit qui interroge (3) s’est baigné dans ta lumière,

figé, dans le silence et la nuit,

entre la poussière des murs et les étoiles.

Comment avons-nous pu vivre si longtemps nos vies rabougries dans l’ignorance de toi, transfiguratrice ? Sinistre gâchis !

Oh ! faut-il que ce dépliage soudain de l’âme dans son incalculable envergure ne soit qu’un accident, sans même une asymptote ?

N’y a –t-il point de rivage, n’y a t il point de continent, ni de pays natal(6) ?

 

Rien que la forme illusoire et vite fondue d’un nuage issu d’une condensation qui n’en a rien à foutre !

Oh nuit pourtant ! toi l’amie de l’amie du poète, toi émerveillée par son sourire, n’y a-t-il donc que les morts pour mesurer toute ta puissance ? (1)

Faut-il, faut-il que ces souvenirs, que ces enfants, que cette grave adoration de la rosée qui nous posa là, que cet avenir dans ces silences frémissants, ces viaducs tous les vingt ans, ne conduisent rien?

Faut-il que même nos petits calculs ratatinés soient irréalisables et la pleine stature de notre âme être, sans objet et sans but, qu’un songe encore plus petit et plus dérisoire !

 

Quel est ce visage de la lune ? Que dit-il ?

Et oui au fait ! Quel est ce visage ? Quelles sont ses paroles ? Vers quelles aventures nous débarque-t-il ? Faut-il que cela n’ai pas de sens ? Hélas en aurait-il des plus nobles et des plus beaux, qu’il ne serait rien ; qu’un rien qui passe et disparaît.

 

« mange des bombons, petite, mange !… » (2)

 

 

 

( Roland PLATTEAU) 23/4/1983

 

 

 

 

NB: allusions littéraires :

(1) cf. Supervielle
(2)  cf. Pessoa
(3) cf. Tagore
(4) cf .Chateaubriand
(5) cf. Jean-Paul Richter
(6) cf. Eichendorff

 

 

 

 

11/07/2014

la vie n'est rien

(Chateaubriand quand, jeune, il franchit les Alpes) :

Pour la première fois, quand, rempli d'espérance,
       Je franchis vos rempart
Ainsi que
l'horizon, un avenir immense
     S'ouvrait à mes regards

 

(Chateaubriand - Stances - 1822)

  

bien sûr tout est faux, il n'y a ni vie ni avenir, et celui-ci est vide, et ne laisse rien, c'est tout des phantasmes

  

«  … aucune vie, aucun instant d’aucune vie ne saurait tenir les promesses dont j’affolais mon cœur crédule. » (Simone de Beauvoir)

16/06/2014

Suède et le totalitarisme qui vient

la Suède n'est pas seulement le pays qui durant un demi-siècle a stérilisé de force (avec l'approbaation de tous les partis du parlement) les handicapés, mais maintenant c'est le pays où :

La Suède, où l'ADN de chaque citoyen est relevé à la naissance et un numéro personnel spécial est attribué à chacun. La carte d'identité contient aussi l’ADN. Ensuite, ces données génétiques sont attachées aux déclarations de revenus et aux relevés bancaires.
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/news/2014_06_08/Assange-les-autorit...

 

Tout ça ne fait que donner raison à Zygmunt Bauman. C'est beau le mythe moderniste et le culte amoral de l'efficacité !

10/06/2014

poème en prose n°10

(ne cherchez pas, les autres n° n'ont pas encore été publiés)

 

 

 

Tais-toi et rame

 

Un jour, quand j’avais dix ans, je regardais les moustiques du soir, et je rêvais de ce qui n’existe pas et de ce que personne ne vit.

 

Un jour, quand j’aurais soixante dix ans, avant de mourir, je me souviendrai comme un poignard de ce que je ne saurai plus, ce que je ne sas pas, ce que personne ne vit.

 

« Y’a un point dans la nuit qui brille », mais si on essaye de le regarder il disparaît. Vas ! refermons la fenêtre, pour oublier ce qui n’a aucune valeur, qui s’évapore avant qu’on ne l’ait trouvé.

 

 

 

 

 

R. Platteau (1988 ?)

04/06/2014

Y'a comme un changement de valeurs ...

A quelques dizaines de mètres de ma maison il y en a une, une grande villa aux murs blancs qui avait été construite dans les années 30
Regardons comment avait été conçue cette maison : devant il y avait un jardinet sur la rue fait d'une pelouse et de rosiers,  séparé de celle-ci par un muret symbolique, derrière, un grand jardin planté de grands arbres, entre les deux, la maison n'étant pas mitoyenne avec ses voisines, il y avait un passage de chaque côté, d'environ 1,5 mètre, ces deux passages étaient pourvus de supports, construits en même temps que la maison, destinés à supporter des rosiers grimpants et à faire deux pergolas.

(c'était une maison du monde de Boule et Bill !)
La maison, où logeaient deux vielles dames, a quelques années plus tard atterri entre les mains d'un de nos contemporains. Il a tout de suite abattu les grands arbres de derrière, ne laissant qu'une pelouse qu'il tond régulièrement avec une tondeuse à moteur à essence. La jardinet de rue a été macadamisé pour devenir un parking privé (même si la maison est déjà pourvue d'un garage), quand au passage entre l'avant et l'arrière du terrain : à la place des pergolas il a mis deux portes bien fermées et au cadre surmonté de pointes métalliques. (1)

Il y a comme un changement de valeurs ! entre 1934 et 2004.

Et ce n'est pas que cette maison, c'est partout pareil maintenant en France ! 

 

(1) (2012 : et en plus j'ai bien l'impression qu'il y a ajouté .... des caméras de vidéosurveillance !!! tout un poème .... et dire que le portail de mon jardin, lui, n'est même pas fermé !)

 

02/06/2014

Martine est une "femme soumise"

si l'on en croit les maîtres à penser Educ.-Nat. et autres, Martine la fameuse héroïne des tant de livres, doit nécessairement être une "femme soumise" .              Si !  regardez comme elle est habillée :





Et les dynamiques petits détectives de la "Bande des Cinq" sont-ils des "terroristes islamiques" ? (ou ne serait-ils pas tout bonnement des français civilisés de notre enfance, du temps où on était libres et pas paranoïaques ?)

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