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03/08/2022

serĉi en la vagonaro konvenan kupeon

 Iam ie en Esperanta vortaro mi legis tiun ekzemplofrazon:

"serĉi en la vagonaro konvenan kupeon"

Jes ja estis bela kaj bona la vivo. Sed tio estas afero, kion oni ne plu povas fari, neniam, nun.
Jes estis tuta vivarto, kaj tuta libereco,
malaperintaj....

Une phrase-type quelque part en un dictionnaire d'Espéranto, "chercher dans le train un compartiment qui convienne" - chose qu'il n'est plus possible de faire, - que de fois ! que pendant d'heures accumulées a-t-on fait ça ! je me souviens. C'était vivre ! comme des êtres humains, eh oui, c'était tout un art de vivre, et toute une liberté,
disparus
 
trains.jpg

20/07/2022

honte à ceux qui ferment les portes des églises !

La petite chapelle

Encore quelques pas avant de l’apercevoir, diaprée par les derniers rayons du soleil couchant, tranquillement posée sur son tertre ; encore quelques pas car l’oeil attend ce petit clocher sans insolence, ces voûtes assombries par les années.

Encore un pas pour atteindre la porte massive, puis en pousser le premier battant, entrer, attendre un peu afin que les yeux s’apprivoisent, effleurer l’eau bénite. Marcher un peu, doucement, sur les dalles de pierre, écouter les bruits accentués qui résonnent, s’imprégner de la lumière juste suggérée, comme en sourdine.

Dans la chapelle, on ne va nulle part, est là ; on ne visite pas, on s’arrête sans cesse, c’est une forme de respect du lieu, c’est une manière d’essayer de s’impliquer dans la dévotion car il est impossible, ici, de ne pas ressentir. Le temps, l’histoire , et un chant de mystère sont mêlés, les statues ne sont pas parfaitement immobiles, les pensées viennent chercher l’esprit et le visiteur chemine devant le mur de ses insuffisances, à deux doigts parfois de franchir le seuil de la compréhension

Le silence est l’ombre, la clarté vacillante des bougies et des cierges sont des murmures, des serments ou des espérances. Toutes les mains qui ont allumé ces flammes ont éclairé toute la paix, et toute la souffrance du monde, les yeux qui les ont regardées y ont vu l’immensité, les coeurs qui les ont accompagnées ont prononcé tous les mots du monde. Au pied de cet autel aux mille flammes, on entre dans le creuset des jours mais on ne peut appréhender l’énergie – infinie – posée là, devant soi, cette petite part de l’incompréhensible restituée sans en avoir la conscience, par la ferveur et l’amour.

Le silence est l’ombre parce que les mots sont partout, tus ou chuchotés, ils ont été mais ils demeurent, ils sont posés sur la lumière, comme autant de fleurs sur le désespoir, autant d’offrandes sur la béatitude. Le coeur s’est livré, ici, sans artifices, avec magnificence ou, parfois, avec la naïveté d’une amertume coupable qui trahit la grandeur d’une prière.

Autour des statues ruissellent d’autres mots, il est difficile de rester insensible à leur omniprésence parfois douloureuse, parfois sereine. Les pensées qui sont nées ici sont un encens, le parfum de l’irréel se pose doucement sur vous, vous comprenez que tout est possible. Il y a des scintillements qui vous envahissent, des images fugitives et incomplètes accompagnées de quelques sons lointains, comme étouffés, convulsifs, des clameurs, des cris de haine ou de joie. Vous comprenez l’intemporalité, vous admettez l’émergence, mais vous ne saurez pas, car c’est cela qui est inutile.

Si vous êtes croyant, vous délivrerez vos mots selon les besoins ou l’inclination du moment. C’est parfois difficile, c’est parfois un soulagement, c’est toujours essentiel. Si vous ne faites pas partie des croyants, essayez de porter votre esprit au-delà de l’esthétique ou de la beauté, tentez d’identifier ce qui perturbe une apparente tranquillité, essayez de na pas être intelligent mais ouvert, réceptif.

La chapelle n’est pas un temple, c’est un havre ; on emporte en sortant ce que l’on y a apporté, mais transformé, parfois transfiguré. Ce n’est pas un lieu où l’on vient quémander, c’est un lieu où l’on vient témoigner, affirmer, douter. Ce n’est pas un lieu où l’on va, c’est un lieu où on revient en oubliant les questions, pour croiser le fer avec la raison – sinistre – pour se plonger dans l’univers du sacré, fondamental mais bâti sur le sable.

Ce sont les vitraux qui vous regardent, ce sont eux qui vous jugent. Ils ne façonnent pas la lumière pour vous éberluer, mais pour vous éblouir sans clamer, pour vous obliger à porter vos regards vers le ciel, à travers eux. Si votre regard – votre lumière – vous revient, vous ne serez plus jamais la même, vous ne serez plus jamais le même.

Il faudrait quitter la chapelle mais quelque chose vous retient, c’est cela qui constitue votre victoire sur le tangible et l’immédiat, c’est cela qui vous confère une forme de grandeur. Vous n’avez plus envie de savoir parce que vous percevez et l’esprit ne se préoccupe pas d’analyser, il s’émeut, il respire son propre parfum.

La nuit vient de tomber sur la petite chapelle et ombre sa silhouette sur le gris du ciel mais on voit danser des lumières, au travers des vitraux. Nos pas nous éloignent d’elle mais nous ne sommes plus tout à fait seuls, à présent.

La petite chapelle a entendu tant de mots qu’elle, - elle seule -, peut comprendre les vais secrets sans répondre ; elle seule constitue le territoire,l’asile e notre sincérité.


Claude PROUVOST (in "Bouts de chandelles" Ed. Flammes Vives) - quelqu'un sait-il ce qu'il est devenu ? et l'association Flammes Vives ?

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15/07/2022

Vive Gotainer ! c'était le bon temps

10/07/2022

par exemple la Creuse

Autrefois on aurait pu aller voir la Creuse (la rivière), et visiter

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à l’époque il y avait partout des hôtels (abordables, pour français-moyens), des restaurants et des cafés, ouverts, des trains (et déjà tous ces paysages on pouvait les admirer depuis sa fenêtre de compartiment - qu’on avait le droit de baisser pour sentir le vent) des lignes de cars, jusqu’au moindre village, les français, la France, elle était à eux, et même le monde, « le monde est à nous » pouvaient dire les enfants*

 

 

 

* « Je me sens bien dans les rues, les chemins. Peut-être que cela vient de l’enfance, dans ces maisons où il n’y avait pas de séparation entre le dedans et le dehors. On entrait, on sortait comme on voulait. On entrait à nouveau sans prévenir personne, sans protocole d’accord, d’accueil ou de départ. Nous, les enfants, on était tout le temps dehors. On changeait souvent de maison, ce qui fait qu’on n’en habitait aucune. Le monde était à nous. » (Caroline ??? nom de famille inconnu, écrivain)

à l'époque les rues des villes et villages étaient pleines d'enfants qui y jouaient, librement, (même au pieds des buildings de New-York des petites filles sautaient à la corde), et quatre fois pas jour on les voyaient courir au-milieu des feuilles morte pour aller à l'école ou en sortir. Maintenant plus rien ! Et c'est pas normal, pas normal du tout, très malsain, très mauvais signe de notre époque

08/07/2022

routes droites

J’aime les routes toute droites, elles ont beaucoup plus de caractère et de charme et sont plus agréables que les routes tortueuses. (sans parler de ces affreuses grosses routes modernes et les autoroutes, avec leurs 4 voies et leurs hideuses glissières de sécurité, qui sont toutes constamment en courbes insipides, et qui sont si fatigantes, mortes, et coupées de tout ! beurk !)

25/06/2022

mon amour je t'associe

Mon amour, je t'associe à la senteur de l'herbe que l'on a coupée dans le pré.
Je te marie au chant du rossignol, à la splendeur des boutons d'or et des genêts
Mon amour, le corps universel que nous cherchons à travers nous deux, à tâtons
Est présent dans l'ombre des ombelles, dans le bleu têtu des chardons.
Mon amour, tenons bon la route, et la sente, et l'herbier des nuits.
Tout nous est donné, sans le doute qui ronge les cœurs et les dents.
Je parle d'astres, de survie. Par toi, je suis, de nouveau né.
Entends la flamme de l'été qui ronfle sur nos champs de vie
Et crois que l'accord est passé pour les cent mille ans du passé
Autant que pour l'éternité.

. Luc Bérimont
- Dimanche 29 Mai 1983

23/06/2022

bruits d'autrefois le chant des hirondelles

avec un titre amerloque et enfermé dans une plateforme du totalitarisme capitaliste avide (celui qui les a fait mourir, tiens justement !) un chant qui vous réveillait tous les matins et vous charmait tous les soirs surtout quand approchait l'automne, le chant des hirondelles, perchées sur les fils électriques, partout dans les villes.

21/06/2022

pourquoi tous les centre-villes vont mourir ? ben c'est évident !

5/12/2017 tous les membres de « la volaille qui fait l’opinion » se demandent pourquoi les centre-villes meurent. c’est pourtant évident ! Visiblement ils n’habitent pas dans un faubourg ou une banlieue, mais parce que avec les nouvelles réglementations et autre moyens de lutte anti-voiture, les gens ont fini par renoncer à y aller, puisque ça devenait tellement difficile, leeeeent !, ingrat, aléatoire, perte de temps, corvée, que les gens ont finit à la longue par se décourager, et avec le développement d’internet ont pris l’habitude de tout acheter par correspondance et de se faire livrer (non ! Ce ne sont pas les supermarchés, qui sont la cause, même si je suis d’accord que ce sont des fléaux à supprimer !  agents du grand capital et très nocifs à plusieurs point de vue) à renoncer à aller dans les théatres, où il est maintenant obligatoire de réserver tout un an à l’avance, et dans les musées, maintenant avec internet on a tout ça chez soi, et on laisse tomber la vie de plus en plus impossible et fliquée des villes ! Et Puis les rares déplacements en voiture qu’on est encore obligé de faire prennent maintenant tellement, tellement, de temps que une fois rentré chez soi on n’a plus du tout le goût de s’amuser à reprendre la voiture pour le plaisir, ça n’est plus un plaisir ! Alors on prend l’habitude de laisser le centre-ville de côté, de ne même plus y penser. Et comme toutes les administrations soit déménagent, soit deviennent accessibles uniquement par internet ! Quand aux églises comme elles sont toutes fermées à double tour on en perd également l’habitude !

Les cafés ferment les uns après les autres, tout y est interdit ça n’est plus des lieux de convivialité où on aurait le plaisir de passer ou de traîner. Flaner dans les rues on n’a plus le temps (et on risquerait sans doute de se faire arrêter « pour des raisons de sécurité » si jamais on baguenauderait dehors… )
Bref ça va être la mort des centre-ville, et des rares commerces qui y sont encore, qu’ils crèvent la gueule ouverte sous leurs caméras de vidéo-surveillance, je ne les pleurerai pas.

Des glaces?  oui ça c’était du temps où il existait des villes ! des rues, des magasins, des parcs où on avait le droit de se promener, des lieux publics.
Mais ça fait maintenant plus de vingt ans que ça a commencé à disparaître, quand on a commencé à fermer les églises à double tour, et à interdire les voiture de se garer, et même de circuler, dans les centre-villes.

 

les français  ont besoin de respirer :


08/06/2022

Pharaon

 

Il y avait à ********, je crois que c'était 1bis, rue du Collège, un vieux monsieur dont le prénom était Pharaon (oui ça existe ! Il y en a même un de célèbre : Pharaon de Winter rien qu'à Bailleul, et rien que parmi les morts de la guerre 14-18 il y en a 4 : Pharaon Billiet, Pharaon Deroo, Pharaon Riem,  et Marcel Pharaon Verhaeghe, tous des ouvriers). D'un côté je pense qu'il s'appelait Pharaon Wiette (mais d'un autre côté au cimetière dans l'allée U il y a une tombe Bossuwe-Chieux sur le côté : Pharaon 1897-1964 et sa femme Cécile 1899-1984, donc pas les mêmes, et pourtant les années correspondraient). Il vivaient là avec sa femme, et puis il est mort, et je me souviens que la veuve, pas bouleversé du tout et très réaliste - c'est comme  ça cette engeance ! ... - avait dit  aux croques-morts qui sortaient le cercueil de chez lui: « bousculez pas mon pauvre mari ! »

Quand il était vivant on avait parlé avec lui quelques fois, et il passait beaucoup de temps à regarder les ouvriers qui travaillaient devant chez lui.

Ça n'existe plus. Autrefois, de tous temps jusqu'à l'époque actuelle exceptée, il y avait toujours partout des badauds, qui regardaient, en particulier qui regardaient les gens travailler à chaque fois qu'il y avait des travaux sur, ou visibles de, la voie publique.
Maintenant, qui oserait encore faire ça? Il se ferait aussitôt arrêter, « pour des raisons de sécurité » j'imagine ! Il n'est même pas question d'approcher d'un endroit où il y a un chantier ou de la construction, rien que diriger son regard vers quelqu'un qui fait quelque chose, de nos jours, ce quelqu'un si il vous aperçoit vous lance un œil mauvais et inquisiteur !

Je suppose que bientôt ça sera carrément interdit par la loi de regarder les ouvriers travailler quand ils sont dans la rue sous votre nez ! il faudra faire semblant de ne pas les avoir vu, sous peine de sanctions.

Alors qu'autrefois il n'y avait rien de plus naturel et habituel. Et aussi de rester assis sur un banc, ou de se promener et de regarder autour de soi, qui oserait encore le faire de nos jours?! Il se ferait alpaguer par la police.

D'une manière générale toute les formes de sociabilité de rue, qui  est le B-A BA de la société, sont disparues.

27/05/2022

So ist das Leben

Simone de Beauvoir :

Un livre que je conseille vivement: "Mémoires d'une Jeune Fille rangée" de Simone de Beauvoir (née un 9 janvier) Très humain et intéressant, passionnant et qui fait plus d'une fois réfléchir.

Et il y aurait plein de choses à citer.
Dès les premières pages ça commence très fort:
"En moi-même je protestais "Les adultes ne savent rien de nous !" "
"je me promis, lorsque je serai grande, de ne pas oublier qu'on est à cinq ans un individu complet. Ce que niaient les adultes."
Qu'est-ce qu'elle a raison!

allez ! je ne résiste pas au plaisir d'encore une:
"Les noisetiers murmuraient et je comprenais leur oracle; j'étais attendue: par moi-même. Ruisselante de lumière, le monde couché à mes pieds comme un grand animal familier, je souriais à l'adolescente qui demain mourrait et ressusciterait dans ma gloire : aucune vie aucun instant d'aucune vie ne saurait tenir les promesses dont j'affolais mon coeur crédule".

So ist das Leben...

 

 

et bien sûr, bien sûr,
il y a :

"Je fis une autre découverte. Un après-midi à Paris, je réalisais que j'étais condamnée à mort. Il n'y avait personne d'autre que moi dans l'appartement et je ne refrénai pas mon désespoir; j'ai crié, j'ai griffé la moquette rouge. Et quand je me relevai, hébétée, je me demandai: "comment les autres gens font-ils? Comment ferai-je?" Il me semblait impossible de vivre toute ma vie le coeur tordu par l'horreur. Quand la déchéance s'approche, me disais-je, quand on a déjà trente ans, quarante ans et qu'on pense: "c'est pour demain", comment le supporte-t-on?"!!!

 

pour ceux qui ne comprennent pas l'horreur du néant, de l'absence,
"jai raconté ailleurs comment, à Mérignac, je contemplai stupidement  un vieux veston abandonné sur le dossier d'une chaise. j'essayai de dire à sa place : " Je suis un vieux veston fatigué." C'était impossible et la panique me  prit.  Dans les siècles révolus,  dans le silence des êtres inanimés je pressentais la vérité, fallacieusement conjurée, de ma  mort."

Simone de Beauvoir n'avais pas oublié que c'est quand on est enfant , ou plus rarement adolescent, qu'un est CONSCIENT, de la vérité des choses de sa perception, et qu'on est capables de sentir et de réagir, alors que les adultes sont aveugles à tout, pantins  complétement vidés de toute capacité, de toute conscience vraie et du concret.

et pour percevoir les mensonges du pouvoir et leur manipulation là aussi ils sont plus perspicaces que les adultes, exemple :

https://reseauinternational.net/qui-repondra-a-nos-questions/

« Dans tout projet je voyais une fuite, dans le travail un divertissement aussi futile qu’un autre. Un jeune héros de Mauriac considérait ses amitiés comme des « branches » qui le soutenaient précairement au-dessus au-dessus du néant. ….. ce rien qui ronge tout ….. seul le silence de M. Teste me semblait exprimer dignement l’absolu désespoir humain. … L’attitude la plus franche, somme toute, c’était de se supprimer ; j’en convenais ; je ne songeai cependant pas à y recourir : j’avais bien trop peur de la mort. Seule à la maison il m’arrivait de me débattre comme à quinze ans ; tremblante, les mains moites je criais, égarée : « Je ne vaux pas mourir ! » (Simone de Beauvoir, née un 9 janvier)