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20/06/2022

législatives une gifle pour le Fuehrer Macron

17/06/2022

la sociabilité d'autrefois - celle que les Claus Schwabiens n'ont eu de cesse que de faire disparaître et d'en faire fermer tous les lieux

« Lorsque j’étais adolescent – nous dit Gilbert Ganne dans « Contre les valeurs bourgeoises » Berget Levrault 1967 – il y avait trois classes dans les chemins de fer. Les secondes étaient, par excellence, le domaine des bourgeois moyens ; on les reconnaissait facilement à leur mine constipée. Dans ces compartiments aux places louées, il régnait une atmosphère compassée et parfaitement ennuyeuse, bien différente de celle des troisièmes où la conversation s’engageait aussitôt entre compagnons de voyage. Cela débutait par des sourires adressés aux enfants, par des réflexions sur le temps ou la longueur du trajet. A midi on déballait joyeusement les provisions et, si quelqu’un se trouvait démuni, jamais l’on n’entamait le repas sans lui offrir quelque chose. Si bien que je négligeais toujours les vivres dont ma mère voulait me charger, persuadé que j’étais que de trouver ce qu’il me faudrait dans le train. Ce n’était point de ma part réflexe de malin, mais soucis de simplification ; j’avais déjà compris que les questions pratiques, pour lesquelles j’ai peu de goût, se résolvent d’elles-mêmes, par le plaisir que prennent les autres à les résoudre ; (c’est bien passé maintenant ! ) Cette façon de partager, mon acceptation sans arrière-pensée, et d’autant plus franche que souvent les produits offerts venaient directement de la ferme ou avaient été amoureusement mijotés, les compliments que j’en faisais rendaient les vis-à-vis très heureux et contribuaient à faire régner, durant tout le parcours, un climat d’harmonie fraternelle.

Il est possible qu’aujourd’hui cette simplicité aie disparue en même temps que les troisièmes. Toujours par soucis de simplification je vais maintenant au wagon-restaurant où les gens se regardent mastiquer sans s’adresser la parole. Engager la conversation, à plus forte raison offrir un verre, vous ferait passer pour un malotru. »

14/06/2022

la Russie s'abstient de raser à coup de missiles les villes ukronationalistes de Lvov ou ivano-frankovsk, ce que par contre ont fait abondamment les américains contre civils allemands en 44

("un pseudo-philosophe français" pas mal comme formule ! on l'a reconnu !)

08/06/2022

Pharaon

 

Il y avait à ********, je crois que c'était 1bis, rue du Collège, un vieux monsieur dont le prénom était Pharaon (oui ça existe ! Il y en a même un de célèbre : Pharaon de Winter rien qu'à Bailleul, et rien que parmi les morts de la guerre 14-18 il y en a 4 : Pharaon Billiet, Pharaon Deroo, Pharaon Riem,  et Marcel Pharaon Verhaeghe, tous des ouvriers). D'un côté je pense qu'il s'appelait Pharaon Wiette (mais d'un autre côté au cimetière dans l'allée U il y a une tombe Bossuwe-Chieux sur le côté : Pharaon 1897-1964 et sa femme Cécile 1899-1984, donc pas les mêmes, et pourtant les années correspondraient). Il vivaient là avec sa femme, et puis il est mort, et je me souviens que la veuve, pas bouleversé du tout et très réaliste - c'est comme  ça cette engeance ! ... - avait dit  aux croques-morts qui sortaient le cercueil de chez lui: « bousculez pas mon pauvre mari ! »

Quand il était vivant on avait parlé avec lui quelques fois, et il passait beaucoup de temps à regarder les ouvriers qui travaillaient devant chez lui.

Ça n'existe plus. Autrefois, de tous temps jusqu'à l'époque actuelle exceptée, il y avait toujours partout des badauds, qui regardaient, en particulier qui regardaient les gens travailler à chaque fois qu'il y avait des travaux sur, ou visibles de, la voie publique.
Maintenant, qui oserait encore faire ça? Il se ferait aussitôt arrêter, « pour des raisons de sécurité » j'imagine ! Il n'est même pas question d'approcher d'un endroit où il y a un chantier ou de la construction, rien que diriger son regard vers quelqu'un qui fait quelque chose, de nos jours, ce quelqu'un si il vous aperçoit vous lance un œil mauvais et inquisiteur !

Je suppose que bientôt ça sera carrément interdit par la loi de regarder les ouvriers travailler quand ils sont dans la rue sous votre nez ! il faudra faire semblant de ne pas les avoir vu, sous peine de sanctions.

Alors qu'autrefois il n'y avait rien de plus naturel et habituel. Et aussi de rester assis sur un banc, ou de se promener et de regarder autour de soi, qui oserait encore le faire de nos jours?! Il se ferait alpaguer par la police.

D'une manière générale toute les formes de sociabilité de rue, qui  est le B-A BA de la société, sont disparues.

04/06/2022

méthode socratique, comme on disait du temps où l'Educnat apprenait à se cultiver et à penser: voyons

un de nos grand journaux nationaux et propriété d'un des 9 milliardaires, a publié le 23/10/2021 un article intitulé « la Chine ouvre un centre de quarantaine ultramoderne pour se prémunir du covid » qui n’est fait que d'éloges sur la technicité des contrôles totalitaires mais où à aucun moment il n’est question de l’aspect moral de l’affaire ! (relisez la définition du nazisme par Zygmunt Bauman, dans son livre incontournable "Modernité et holocauste"  ! c’est tout à fait ça). Bon on les voit bien titrer en 1942 par exemple
« Monsieur le Chancelier du Reich ouvre à Auschwitz un centre de confinement ultramoderne pour se prémunir du virus juif »

03/06/2022

nos enfants NOUS MAUDIRONT pour notre absence d'action !!!

Vazs bien crever immonde censure totralitaire de merde à crever.png
ceux qui ont obéi sont des criminels, vils, COUPABLES et ne méritant que le dégoût, mais tout ceux qui n'agissent pas aussi ! Où est la solidarité humaine minimum devant d'aussi horrible injustices (par exemple envers les soignants !)  ??? où est la révolte du peuple ? quand prendra-t-il l'Elysée et les chaines télé d'assaut ? Quand la résistance passive se répandra-t-elle dans nos villes ?

Tous ceux qui ont laissé faire le mal et s'instaurer le fascisme, la réaction anti-peuple, l'arrogance mortifère, le génocides de nos proches, sont pires que les fascistes, ce sont eux les vrais coupables, les français sont-ils donc tous devenus des larves kollabos et nazies ???

**

 

01/06/2022

petite leçon de politique (démocratique) et d'humanisme - il ne faut pas se laisser aller à ses "bons"sentiments de "bien"-pensant ! ils peuvent être la porte du MAL !

et n'oublions jamais la règle d'or de Goebbels

« C’est l’un des droits absolus de l’État de présider à la constitution de l’opinion publique » disait Joseph Goebbels, haut dignitaire nazi, de 1933 à 1945 au ministère de l’Éducation du peuple et de la Propagande.

conclusion : les Gouvernements qui font comme ça (suivez mon regard ....) ont les mêmes principes que les nazis.

Que ceux qui sont  tentés de donner raison à ce principe (et il y en a beaucoup, surtout chez les centristes ! https://www.causeur.fr/centristes-democratie-extreme-popu...  et les européistes), sont de la graine de nazis, il faut en prendre conscience,  c'est très important !

 

(or le thème est d'actualité n'est-ce pas ? et de manière générale de plus en plus. ça aussi c'est ce que Zygmunt Bauman appelle "l'esprit de la modernité" ... d'ailleurs on voit bien que ce thème qui existait à peine dans la CEE des débuts est maintenant devenus obsessionnel chez les européistes !!.....)

vidéo : http://babelleir.be/pages/008-covid-19-analyse-de-david-i...

 

des résistants se lèvent partout, sauront-ils s'unir , être efficaces ?
https://ru-clip.net/video/F2q_QY2QpeA/vid%C3%A9o.html

Pas un politique, pas un intellectuel ne s'élève contre cette " dictature en marche"...... Florian Philippot est le seul à le faire !

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore
Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.

Robert Desnos, 1942

 

Ils ont violé l'âme des français par les menaces de licenciement misère interdiction de vie (comme les juifs victimes de l'ordonnance du 8 juillet 1942 !), ils on VIOLE leurs corps par des injections mortelles d'oxyde de graphène ayant pour but de les tracer et maintenir en esclavage comme les colliers de fer des esclaves de l'antiquité. Ils on violé la science et l'intelligence  en prétendant que les milliers de rapports et d'études qui se sont accumulées sont des "fake news" (en amerloque dans le texte!) et en cherchant à déconsidérer les plus éminents et compétents spécialistes de la science actuelle, et par une censure surréaliste, pire que Goebbels)
Ils ont violé toute les valeurs humaines morales, intellectuelles et de Civilisation, et jusque la plus élémentaire dignité. Ils méritent le même traitement que les nazis à Nüremberg

29/05/2022

Derrière toutes les propagandes, la vie dans la Russie actuelle

Deux vielles dames on voyagé en Russie, et font ce que les journalistes devraient faire (si ils étaient libres ....; et si ils faisaient leur boulot !...) 

"Pour vous mettre dans l’ambiance, il n’arrête pas de pleuvoir à Kazan, ce qui rafraîchit l’atmosphère et empêche la chaleur de s’installer, mais enfin nous pouvons quitter les vêtements d’hiver que nous avons dû porter jusqu’ici et mettre des sandales. Nous les récupérerons  en arrivant à Moscou, parce que dans la capitale moscovite, il fait la température de 16 degrés, celle d’un beau mois de novembre à Marseille, avec un pull à col roulé, je suis tout juste en train d’éviter le coup de froid. Nous suivons votre canicule, nous recevons vos messages sur l’impossibilité de dormir, les classes suspendues parce qu’il est impossible d’étudier dans pareille fournaise, avec étonnement : tout cela nous paraît très exotique. Il y a aussi l’histoire des groupes à l’assemblée nationale, les esprits qui s’échauffent, les insultes échangées sur les réseaux sociaux. Pour nous deux l’affaire est claire: il faut deux groupes avec coopération et passer à autre chose rapidement. Parce qu’entre nous Macron et ce qui se met en place ce n’est pas rien, d’ici nous mesurons les dangers de guerre, mais aussi un espèce de fascisme planétaire visant à éliminer les canards boiteux, les inadaptés à la concurrence farouche entre êtres humains. Ce qui règne ici, un capitalisme sans entrave. Mais c’est comme la canicule, difficile à comprendre tant qu’on y est pas.

Ziouganov a dit: 80% des terres russes sont en friche

Nous ne savons que peu de choses en définitive de ce qu’est le Tatarstan et encore moins l’ex-URSS. Marianne en allant à Samara a entrevu une autre réalité et m’en fait part. C’est ce que nous avions déjà découvert en Crimée. Le désastre laissé dans les campagnes par la disparition de l’agriculture collectiviste. Sur des terres jadis fertiles et cultivées tout est désormais à l’abandon. Il suffit, comme elle l’a fait de prendre le car pour 8 heures de trajet vers une autre république pour à quarante kilomètre de Kazan voir surgir un autre monde, des routes plutôt mal entretenues et des publications locales qui proposent des prêts à des taux usuriers, on achète aux femmes leurs cheveux et à Kazan la pimpante succède un monde qui glisse vers le sous-développement. Plus d’école, plus de services sanitaires. Les jeunes quittent ce monde et la vieillesse de la population redouble le sous-développement. Il y a encore de la tendresse, de l’attention aux autres, plus que chez nous. Marianne me décrit cette vieille tatare qui s’est fait arrêter au bord du chemin dans une sorte de no man’s land, on devait venir la chercher et il n’y a personne. Une femme russe s’en inquiète, elle ne parle pas tatar, une autre sert d’interprète, elles empêchent le car de repartir tant que le sort de cette pauvre vieille n’est pas résolu, tout le monde d’ailleurs est d’accord, on ne peut pas l’abandonner. On multiplie les coups de téléphone jusque ce que l’affaire soit résolue et que les enfants enfin arrivés récupèrent la babouchka. Pour le moment les solidarités traditionnelles et déjà confessionnelles suppléent à cette désertification. C’est ce qu’a très bien décrit Kochanlovski dans les nuits blanches du facteur, ce groupe humain perdu dans l’espace immense de lacs et de forêts de bouleaux qui survit et dans lequel le facteur sert de lien, et poursuit à sa manière un monde soviétique disparu. Un service public défunt, des écoles vides où il croit entendre les chants joyeux des écoliers de jadis. Mais ce qu’on perçoit peut être encore plus terrible, une partie des plus pauvres glisse dans le retour à une sorte d’état sauvage, se nourrit de baies et élève poules et lapins, quelques tentatives de vente à la ville voisine. A Samara, les communistes ont tenté de recréer des formes d’élevage collectif, du poulet, de qualité aux normes biologiques comme dans l’ancienne URSS. Mais vu le niveau des salaires de la population des villes, ils n’ont pas pu faire face à la concurrence des produits exportés du monde entier et ils viennent de fermer. Face aux sanctions des occidentaux le gouvernement a lancé une politique de distribution des terres en particulier en Sibérie, mais si les communistes approuvent l’idée, ils jugent à juste raison que cette initiative supposerait une politique planificatrice globale de leur installation qui fait cruellement défaut. Seuls les Chinois pourraient répondre aujourd’hui à un tel défi. Les oligarques qui gouvernent le pays et continuent à le dépecer ne veulent pas de cette surveillance de l’Etat à la mode chinoise, la volonté d’indépendance de Poutine trouve ici ses limites et la corruption qui gangrène tous ceux qui peuvent monnayer une petite part de leur autorité prend des allures folles. A Moscou, le secrétaire du parti avec qui nous discutons nous cite à titre d’anecdote le fait que pour avoir une plaque d’immatriculation de sa voiture à trois chiffres identiques il faut verser un pot de vin équivalent au prix d’une voiture de luxe étrangère, mais cela vous garantit la bienveillance à tous les contrôles de police. Alors que la loi est sensée rester égalitaire par mille et une initiative de ce type des mafias se sont créées autour du pactole et les inégalités sont chaque jour plus profondes.

Pym que nous interrogeons sur la question des campagnes, nous dit que c’est peut-être pire que cette désertification évidente. Il nous décrit une scène qui l’a profondément marqué, c’était le jour de la fête des morts dans laquelle les familles ont coutume de porter de la nourriture sur les tombes. Il a vu le soir tombant des hordes misérables de vieillards, femmes et enfants venir récupérer la nourriture…

Ziouganov, le secrétaire du KPRF  me dit Marianne, a des idées qui sont comme des leitmotivs sur lesquelles il brode d’une manière différente dans ses discours, mais qui sont récurrentes, l’une d’entre elle est que 80% des terres russes sont désormais en friche, en allant à Samara je me suis aperçue qu’il disait vrai.

De la popularité de Staline et de la lutte contre la corruption

L’ère Poutine a un peu amélioré ce drame des années Elstine que tout le monde hait comme Gorbatchev. On voit plus de jeunes enfants, moins d’ivrognes. Poutine est le moins pire et soit on vote pour lui, soit l’abstention s’étend dans un monde qui perd l’espoir de retrouver la douceur des années disparues. Dans une telle vision, la popularité de Staline s’étend parce que lui seul aurait été capable d’en finir avec ce qui se passe aujourd’hui. Marianne explique  encore à un chauffeur de taxi qu’en occident on compare Staline à Hitler et Poutine serait sa réincarnation. Il ne relève même pas la comparaison Hitler Staline tant elle lui parait absurde mais il proteste: « Non Poutine n’est pas Staline. Staline aurait fusillé tous ces pillards impitoyablement, Poutine les laisse faire ».

Le parti communiste est-il encore communiste puisqu’il n’est pas capable de faire comme Staline? on peut en douter. Mais nous y reviendrons. En tous les cas sa popularité et celle de Lénine reste incontestable. A Samara, le pouvoir soviétique avait fait construire un bunker sous terre si jamais Moscou était prise par les armées allemandes. Marianne est allée le visiter avec des camarades du KRPF, beaucoup mieux implantés ici que dans le Tartastan voisin où ils ont subi la défaite électorale que nous avons décrite par suite de la colère du monde ouvrier de cette république. Non seulement ils nous attendaient toutes les deux mais ils avaient préparé un programme de visites et discussion. C’est une joie pour eux de voir venir des camarades de France, ce pays qu’ils admirent et dont ils rêvent. Donc Marianne a été conduite dans le bunker où un guide enthousiaste a expliqué non seulement toute l’épopée de la deuxième guerre mondiale mais aussi les raisons pour lesquelles, selon lui, Khrouchtchev haïssait Staline. Le fils de Khrouchtchev faisait partie de la jeunesse dorée et s’amusait à des jeux stupides en l’occurrence, il se prenait pour Guillaume Tell. Malheureusement en visant la pomme, il avait tué un officier. Arrêté et jugé, il devait être envoyé au point le plus périlleux du front celui dont on ne revenait pas. Khrouchtchev avait supplié, il s’était mis à genoux. Staline qui on le sait avait refusé de sauver son propre fils, l’avait repoussé et Khrouchtchev n’avait jamais revu son enfant. Marianne a demandé d’où le guide tenait l’anecdote, de quels écrits, quel historien et le guide de répondre « C’est ce que l’on s’est passé de bouche à oreille quand on a voulu nous inventer un Staline dictateur et massacreur du peuple ». Il est vrai qu’il y a eu une sorte de résistance secrète. Les statues de Lénine sont encore en place, mais celles de Staline ont disparu en 1956. Dans les années soixante et dix, Marianne jeune étudiante en Russe se souvient de cet étudiant qui avait ouvert un tiroir et montré furtivement un portrait de Staline caché là. Le culte secret connait désormais un regain de popularité. Sans parler des masses de touristes chinois qui font des circuits à thèmes et se ruent dans les magasins de souvenirs sur les portraits de Lénine et de Staline. D’ailleurs partout, des pancartes indiquent en chinois que les souvenirs sont « soviétiques ».

A Kazan, les chauffeurs de taxis restent une mine d’information. Certains sont des ingénieurs qualifiés, l’un d’eux excédé vient de quitter l’administration, il explique que le nouveau pouvoir a mis en place son propre système administratif. Il double tous les agents compétents de l’ancien système soviétique vieillissant par ses propres créatures, ces gens-là sont payés le double, ils ne savent rien faire d’autre qu’organiser un système de perception d’avantages autour du pouvoir et son clan de pillards. Si quelqu’un est trop honnête et ne veut pas participer aux affaires, il est viré, à tous les niveaux. Les anciens hérités du système soviétique continuent à faire le travail à la manière du facteur des nuits blanches tout en étant sous-payés et ils doivent avoir plusieurs boulots, dépasser l’âge de la retraite en restant là. Les communistes incarnent trop souvent la nostalgie impuissante de ce monde en train de disparaître et que la jeunesse n’a même plus le temps d’évoquer, tant elle est occupée à tenter de faire sa place dans la dureté des temps nouveaux où tout s’achète et tout se vend.

Et la question de la propriété collective des moyens de production dans tout ça?

Ce qui est extraordinaire c’est à quel point la question de la corruption est posée en termes moraux, comme d’ailleurs l’image de l’Union soviétique, en termes culturels aussi, un monde digne, sans vulgarité et de fraternité entre les individus, les peuples, les âges et les casses sociales, paysans, ouvriers intellectuels, mais jamais il n’est question des privatisations, ni de la propriété collective des moyens de production, du fait que la privatisation a peut-être été le grand facteur de cette corruption. Non ce sont au contraire « les fonctionnaires » qui sont les coupables. Parfois comme dans le conflit des chauffeurs routiers à qui l’on impose une taxe collectée par un oligarque apparaît la responsabilité des ces oligarques, du capitalisme.

Enfin pour clore notre séjour au Tatarstan, nous avons revu notre jeune journaliste tatar, il fait un article sur nous. Il était déçu que nous n’ayions pas pu rencontrer le groupe de jeunes qui ont choisi de contester le système par l’écologie, qui parlent toutes les langues et s’intéressent à l’histoire de leur pays, à l’Union soviétique comme à bien d’autres choses. Nous avons décidé de continuer le dialogue et de publier sur notre blog la traduction de ses propres réflexions. C’est si dur de se comprendre entre gens qui parlent la même langue, sont dans le même pays, alors entre nous il faut beaucoup de patience, rectifier les incompréhensions, nous dit-il. Il nous a donné rendez-vous dans un parc et il repart en vélo. Cela dit quand je lui demande pourquoi poser toujours la question du positif de l’Union soviétique en terme moraux et culturels et jamais à partir des privatisations, de la fin de la propriété collective des moyens de production,il me regarde étonné et me dit « je vais y réfléchir »… j’attends le résultat de ses réflexions.

Enfin, la veille et le jour du départ nous rencontrerons les deux seules personnes qui affirment que c’est mieux maintenant et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Deux adeptes du capitalisme ?

Le premier est un notre dernier chauffeur de taxi. Il a la soixantaine. A notre question sur ce qu’il préfère aujourd’hui ou l’Union soviétique, il nous répond que la vie a passé si vite qu’il n’y a rien compris. Il a travaillé d’abord comme chauffeur de bus pour nourrir sa famille, puis maintenant comme chauffeur de taxi. Il avait été élevé dans un kolkhoze proche. Tout va bien, il gagne bien sa vie et il y a de tout dans les magasins. Il ne se plaint pas. Mais quelque chose me pousse à poursuivre l’interrogatoire et je lui demande s’il a des enfants. Et là le masque tombe, la souffrance est là. Son fils vit chez lui, il n’a pas de travail, il vit de petits trafics, c’est lui qui l’entretient. Il a fait une école d’art, mais il ne trouve rien en accord avec sa formation. Du temps de l’Union soviétique, on faisait des études et après on vous envoyait dans un poste parfois loin de chez vous, mais il y avait pratiquement immédiatement les moyens de fonder une famille. Aujourd’hui c’est l’insécurité et les jeunes ne veulent plus les travaux pénibles, comme chauffeur de bus, ce sont les gens venus des anciennes républiques qui font le travail. Russes et Tatars n’en veulent plus. Et de là toute l’incompréhension, la douleur même remonte à la surface: pourquoi ont-ils détruit l’Union soviétique, cela ne marchait pas si mal… est-ce que Gorbatchov l’a fait exprès ou est-ce que c’était un imbécile? Elstine tout le monde le sait était un alcoolique… Pourquoi? Je lui demande pourquoi alors il nous avait dit que tout allait bien. Il se tait un instant puis il avoue: « je suis un patriote… J’aime mon pays… est-ce que je vais en dire du mal  à des étrangères?  » et il ajoute » Poutine est un homme bien. Il reconquiert l’Union soviétique morceau par morceau, il a recréé l’ordre. Il y en a qui disent du mal de lui ». J’avais senti dans cet homme simple qui n’avait pas vu le temps passer ce que je connais du monde ouvrier et de ce que je ressentais face au soviétique jadis. Cette soif de dignité qui passe aussi par le patriotisme, le refus de dire du mal de ce qui a coûté dans l’effort. Pas la peur de dire la vérité, non, la volonté de vous faire respecter leur pays, eux-mêmes.

Mais le dernier personnage que nous avons rencontré était un jeune homme lui sincèrement convaincu des bienfaits du capitalisme. Il s’agissait du jeune couple auquel nous avions loué leur appartement et qui le loue aux touristes de passage, par ailleurs il vend du matériel électronique qu’il va acheter au Vietnam et en Azerbaïdjian. En apprenant que nous allions commander un taxi pour l’aéroport, il s’est proposé si nous lui donnions le prix de la course, 500 roubles. La professeur de tatar de Marianne qui elle était musulmane très pratiquante et faisait le ramadan, l’avait mise en garde : « ne lui faites pas confiance, il ne viendra pas! » Elle s’était trompée, il était là à l’heure dite. Sur le trajet il avait mis à tue tête la musique américaine et pas de meilleure qualité. Marianne pour ne pas le vexer lui avait demandé s’il ne pouvait mettre de la musique tatare. Il avait obtempéré mais dénoncé le fait que cette musique était restée figée, incapable d’évoluer… Et bien que tatar lui-même s’était mis à chantonner en se moquant « Tout le monde peut faire ça! » Quant à l’Union soviétique, il y était né. Il avait même été octobriste en rentrant à l’école maternelle, c’était juste avant les pionniers. Dans sa belle-famille, il y avait les tantes de sa femme plus âgées qui avec la perestroïka, la désorganisation générale n’avaient jamais pu trouver un travail en accord avec leurs compétences y compris aujourd’hui. Mais lui heureusement il avait pu profiter des occasions. Par exemple l’appartement, jadis en Union soviétique on ne pouvait pas vendre mais échanger. Avec la fin du socialisme, tout a été possible. Il a hérité de son grand-père un studio qu’il a vendu. Il s’est marié, ils avaient deux voitures, il en a vendu une et avec la somme totale plus des prêts de leurs parents il a acquis cet appartement. Il le met en location, va vivre chez ses parents et agrandit son pécule, développe son commerce. Il est très content et ne voudrait pour rien au monde revenir au système antérieur. Je l’interroge sur la situation dans les campagnes. Il reconnaît que peut-être ça s’est un peu dégradé, mais c’est plus authentique qu’avant, on recrée le folklore tatare, d’ailleurs c’est dommage que vous ne restiez pas jusqu’au premier juillet, il y a la fête du repos entre deux périodes de travaux agricoles, on mange, on danse, les hommes luttent et celui qui gagne reçoit un mouton.puis comme il est profondément honnête et qu’à cete manière des russes, il réflchit pour essayer de vraient vous satisfaire, il ajoute « oui c’est vrai que ce n’est pas très bien, mais c’est pire chez les voisins Chouvases ».

En le quittant Marianne me dit: en voilà un au moins qui nage dans le bonheur. Et elle ajoute: « Est-ce que le fait d’avoir vécu sous une période ou une autre de l’Union soviétique n’a pas joué un rôle? Lui et ses belles-soeurs, visiblement n’ont connu que le désastre de la perestroïka, alors que notre chauffeur de la veille lui avait 60 ans et avait connu tout autre chose. Cette remarque est très importante. Je pense toujours que si l’on devait faire une étude de l’Union soviétique il faudrait faire une analyse des statistiques de mobilité sociale. La formidable transformation d’un peuple durant la marche forcée stalinienne, les opportunités offertes à un peuple de moujiks arriérés. La formation d’une grande classe moyenne, quel rôle joue-t-elle dans la chute de l’Union soviétique? Aujourd’hui une partie, la plus importante de celle-ci est menacée de déclassement. Non seulement la paysannerie, la classe ouvrière mais aussi une bonne partie des enseignants, personnels de santé et autres. Non seulement leurs conditions se dégradent et le fossé se creuse entre le recteur et les professeurs d’université, mais c’est leurs enfants qui sont les plus menacés dans leur avenir. Il faut qu’ils jouissent d’un important capital pour ne pas déchoir, capital argent, patrimoine acquis dans la vente des biens d’Etat, mais aussi capital culture dirait Bourdieu et également capital relationnel, participation à des mafias. Il faudrait voir tout cela, un peu à la manière des travaux de Louis Chauvel sur la crise des couches moyennes en occident. Il faudrait également tenir compte comme le suggère Marianne de la période de l’Union soviétique vécue par chacun. Je me prends à rêver d’une enquête pour laquelle je n’ai ni le temps, ni les moyens.

Marianne me dit, en fait les médias, le pouvoir ne cessent de répéter à la jeunesse qu’il faut se bouger et que ce sont les meilleurs, les plus travailleurs, les plus intelligents qui réussissent. Comment résister, quand on a la moindre petite réussite, à ne pas se sentir heureux de faire partie de l’élite des capacités? Tiens ça me rappelle quelque chose du côté de Macron?

L’Allemagne nous réserverait-elle des surprises? Et les hommes d’affaire chinois?

En  attendant l’avion, Marianne se repose, mais je commence une conversation en anglais avec un allemand venu de Stuttgart en famille. C’est fou ce qu’il y a comme Allemands ici, des Allemands et des Chinois. Si ceux-ci sont venus revivre en groupe les grandes heures de l’Union soviétique (il y a aussi des Vietnamiens), les Allemands sont là en famille pour faire des affaires probablement.

Celui-ci parle aussi mal l’anglais que moi, mais nous nous comprenons en mélangeant allemand et anglais. Il me dit que Merkel et Macron sont deux fous ensemble. Il en a après leur politique migratoire et il explique qu’en Allemagne il entre 6000 migrants par jour et que ces gens veulent nous tuer. Que l’Allemagne va se réveiller quand il sera trop tard et qu’ils seront tous égorgés. Il faut les refouler et tuer les terroristes. J’ai un haut le coeur. Je lui explique que je suis juive et que son discours prononcé en d’autres temps a conduit 18 membres de ma famille dans les camps de la mort. Il hausse les épaules et me dit ! « Mais bien sûr personne ne veut des nazis, il y a 1% de ces dégénérés en Allemagne »… En fait ce qu’il veut c’est qu’on limite l’Europe à l’Allemagne, la France, l’Italie, les pays fondateurs » Comme je proteste que tout cela et bel et bon mais que ce qui nous tue est l’euro, parce que notre économie est alignée sur l’Allemagne, alors que celle-ci à une industrialisation beaucoup plus performante, il est d’accord pour supprimer l’euro et pour retrouver une monnaie commune virtuelle comparable à l’écu… On croirait le programme de la section économique du PCF. Cette discussion avec un homme dont je ne sais toujours pas si c’est un  fasciste, un disciple de Jacques Sapir mâtiné de quelques  traits empruntés à Boccara ou Dimicoli, l’unté de tous les contraires, achève de contribuer à l’impression de confusion généralisée. La seule constante entre tout ce kaléidoscope est qu’il n’est toujours pas question d’expropriation du capital, de planification et de collectivisation des moyens de production, le tout sous la référence enthousiaste à Staline qui tout de même était un adepte forcené de la chose.

Marianne corrige: non à Samara, il y avait un député du KPRF qui intervenait tout le temps dans la discussion et empêchait les autres de parler. Comme nous étions nombreux, il bloquait les autres et il ne cessait de répéter: à un moment il y a eu la collectivisation des moyens de propriété, et il y a la fin de la propriété collective des moyens de production à un autre moment c’est aussi simple que ça. Comme quoi on peut être parfaitement envahissant, sentencieux, excéder les autres et avoir raison. Oui c’est vrai il y en avait beaucoup jadis au PCF et souvent il m’arrive vraiment de les regretter.

Et elle ajoute pour finir de nous achever dans nos illusions : et il n’y a pas que les hommes d’affaire allemands… Ne crois pas que les Chinois soient simplement ces gentils touristes naïfs partis à l’assaut des souvenirs de la grande guerre patriotiques, qui raflent tous les bustes de Lénine et Staline qui leur tombent sous la main, il y a des franches fripouilles. L’autre jour elle allait à la rencontre des collègues du centre de relations internationales et elle a vu sur un banc, un gros chinois dans un jogging vert olive et bleu particulièrement peu élégant et aussi avachi que son propriétaire; il parlait très fort et en chinois sur son portable croyant que personne ne comprenait et il expliquait les occasions de faire du business ici ou à Moscou. Il avait un fort accent du nord, de la Mandchourie et truffait son discours de paroles vulgaires. Tout y passait les conditions climatiques, le logement, les transports et là il y a eu l’occasion de l’état de la population:   «Les Russes sont naïfs, ils n’ont pas l’habitude, comme les occidentaux les méprisent et les traitent mal et qu’il n’y a plus que nous de gentils avec eux, ils espèrent en nous… »

Marianne qui a vécu en Chine, a une famille chinoise et déteste que l’on méprise les Chinois, me dit celui-là était de la catégorie puante, immonde comme le choix disons de la « NEP » en a produit, « l’homme d’affaire » et il ne ferait qu’une bouchée de notre petit logeur prêt à faire le taxi, à aller habiter chez ses parents en pensant « le capitalisme c’est formidable ». Le communisme chinois a jeté ses petits tigres avides sur le capitalisme occidental, ce grand tigre de papier monnaie, mais aussi sur ces pauvres Russes qui n’en finissent pas de se demander comment tout cela leur est arrivé.

Quel foutu bordel… j’aime de plus en plus les Russes y compris ceux qui se prennent pour des petits gagneurs et qui sont prêts à perdre une heure pour empêcher une vieille Tatare de se retrouver seule dans un no mans’s land… Mais je me demande si nous sommes eux et moi bien adaptés, peut-être un Josph Staline… tiens ça me gagne moi aussi.

 

Danielle Bleitrach

27/05/2022

So ist das Leben

Simone de Beauvoir :

Un livre que je conseille vivement: "Mémoires d'une Jeune Fille rangée" de Simone de Beauvoir (née un 9 janvier) Très humain et intéressant, passionnant et qui fait plus d'une fois réfléchir.

Et il y aurait plein de choses à citer.
Dès les premières pages ça commence très fort:
"En moi-même je protestais "Les adultes ne savent rien de nous !" "
"je me promis, lorsque je serai grande, de ne pas oublier qu'on est à cinq ans un individu complet. Ce que niaient les adultes."
Qu'est-ce qu'elle a raison!

allez ! je ne résiste pas au plaisir d'encore une:
"Les noisetiers murmuraient et je comprenais leur oracle; j'étais attendue: par moi-même. Ruisselante de lumière, le monde couché à mes pieds comme un grand animal familier, je souriais à l'adolescente qui demain mourrait et ressusciterait dans ma gloire : aucune vie aucun instant d'aucune vie ne saurait tenir les promesses dont j'affolais mon coeur crédule".

So ist das Leben...

 

 

et bien sûr, bien sûr,
il y a :

"Je fis une autre découverte. Un après-midi à Paris, je réalisais que j'étais condamnée à mort. Il n'y avait personne d'autre que moi dans l'appartement et je ne refrénai pas mon désespoir; j'ai crié, j'ai griffé la moquette rouge. Et quand je me relevai, hébétée, je me demandai: "comment les autres gens font-ils? Comment ferai-je?" Il me semblait impossible de vivre toute ma vie le coeur tordu par l'horreur. Quand la déchéance s'approche, me disais-je, quand on a déjà trente ans, quarante ans et qu'on pense: "c'est pour demain", comment le supporte-t-on?"!!!

 

pour ceux qui ne comprennent pas l'horreur du néant, de l'absence,
"jai raconté ailleurs comment, à Mérignac, je contemplai stupidement  un vieux veston abandonné sur le dossier d'une chaise. j'essayai de dire à sa place : " Je suis un vieux veston fatigué." C'était impossible et la panique me  prit.  Dans les siècles révolus,  dans le silence des êtres inanimés je pressentais la vérité, fallacieusement conjurée, de ma  mort."

Simone de Beauvoir n'avais pas oublié que c'est quand on est enfant , ou plus rarement adolescent, qu'un est CONSCIENT, de la vérité des choses de sa perception, et qu'on est capables de sentir et de réagir, alors que les adultes sont aveugles à tout, pantins  complétement vidés de toute capacité, de toute conscience vraie et du concret.

et pour percevoir les mensonges du pouvoir et leur manipulation là aussi ils sont plus perspicaces que les adultes, exemple :

https://reseauinternational.net/qui-repondra-a-nos-questions/

« Dans tout projet je voyais une fuite, dans le travail un divertissement aussi futile qu’un autre. Un jeune héros de Mauriac considérait ses amitiés comme des « branches » qui le soutenaient précairement au-dessus au-dessus du néant. ….. ce rien qui ronge tout ….. seul le silence de M. Teste me semblait exprimer dignement l’absolu désespoir humain. … L’attitude la plus franche, somme toute, c’était de se supprimer ; j’en convenais ; je ne songeai cependant pas à y recourir : j’avais bien trop peur de la mort. Seule à la maison il m’arrivait de me débattre comme à quinze ans ; tremblante, les mains moites je criais, égarée : « Je ne vaux pas mourir ! » (Simone de Beauvoir, née un 9 janvier)



 

25/05/2022

Raymond Quenaud

peu connu peu reconnu, considéré comme un fantaisiste, donc pas sérieux (au contraire il a abondamment montré, comme son contemporain Jean Tardieu d'ailleurs,  qu'on peut être  en même temps fantaisiste et d'une grande profondeur), Raymond Quenau a l'air de rien distillé plein de grandes vérités. Commençons par sa définition de la poésie :

Raymond Queneau – Un poème

Bien placés bien choisis
quelques mots font une poésie
les mots il suffit qu’on les aime
pour écrire un poème
on ne sait pas toujours ce qu’on dit
lorsque naît la poésie
faut ensuite rechercher le thème
pour intituler le poème
mais d’autres fois on pleure on rit
en écrivant la poésie
ça a toujours kékchose d’extrème
un poème

Raymond Queneau (1903-1976 )

 

Réfléchisez ! c'est tout vrai !