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07/08/2016

devoir de mémoire


24/07/2016

Typique de l’esprit de la modernité – et du capitalisme "groupiste"

Depuis un mois pour les habitants de l'agglomération d'Arras c'est la merde ! le courrier n'arrive plus ou avec des semaines un mois, plus encore ! de retard ! y compris les relevés des CCP, les lettre urgentes les colis qu'on a commandés, pour certains cela crée des situations dramatiques !

La cause ? bien sûr encore la prétention des technocrates capitalistes informatisés de "moderniser" le service

fin juin ça a commencé à être la merde, les éternels endormeurs du "Troupeau", ceux qui gèrent la propagande (ce qu'on appelle de nos jours la "communication" terme qui après réclame puis "publicité" deviendra à son tour très logiquement lui aussi péjoratif !!! ces gens pourrissent tout ce qu'ils touchent, par définition !) nous ont dit que dans une semaine ça serait résorbé, non ! un mois après aucune amélioration , florilège de citations venant de je ne sais où :


"Jeudi, cela fera un mois tout pile que la nouvelle "plate-forme" (voilà!) de distribution de courrier, sur la zone Actiparc à Saint-Laurent-Blangy, est mise en service. Toujours pas d’amélioration notoire ressentie dans les boîtes aux lettres. Des agents du site demandent un changement de directeurs. Du côté des usagers, on commence à parler « dédommagement ».
1. Au sein de la plate-forme, on réclame un changement de directeurs
Tandis que le syndicat SUD PTT 62 a prévu un piquet de grève illimitée à partir de jeudi, un courrier anonyme a été récemment adressé au directeur national de la branche courrier colis de la Poste. Il est rédigé par un certain « collectif de la plate-forme de l’Arrageois, managers, agents de production et de distribution ». Lequel réclame que les deux dirigeants de la plate-forme d’Arras, jugés responsables du chaos car aux manettes de cette réorganisation, soient « mis hors d’état de nuire et que de nouveaux dirigeants soient nommés au plus vite pour rétablir le dialogue et redonner confiance à tous les agents. »
Considérant que « le courrier contient des propos diffamatoires » et préférant « donner la priorité aux problématiques rencontrées au niveau de la plate-forme », la Poste ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet. (dans ces cas là ce genre d'instance ne s'exprime jamais on les reconnait bien là !!)
2. La CUA pousse un coup de gueule
Plusieurs maires du secteur ont contacté la Communauté urbaine d’Arras afin que cette dernière se fasse porte-parole de leur mécontentement et de leurs inquiétudes. Au début du mois, Philippe Rapeneau adressait un courrier au délégué régional du groupe La Poste,

voila ! on en a fait une entreprise privée un de ces fameux « groupe » capitalistes,
RETOUR AUX SERVICES PUBLICS DE LA REPUBLIQUE ! SVP !!!!

transmis à la préfecture : « Cela devient impossible et insupportable (…) Je vous demande un retour à un fonctionnement optimal et ce, sans délai. »
La situation dure désormais depuis près d’un mois. Le président de la CUA reformule son exaspération en évoquant, un paquet d’exemples à l’appui, une situation désastreuse pour les habitants, « privés du service public qu’ils sont en droit d’attendre », mais aussi pour les collectivités et les entreprises. « Tout cela n’a pas un bon impact pour l’économie locale. » Par chance, tempère-t-il, « nous sommes en période estivale. »
3. Que peut faire la préfecture ?
Pas grand-chose. La préfecture « n’a pas autorité sur les services de la Poste »,:

ah bon ?!! v’la encore aut’ chose ! nos cours de DROIT ADMINISTRATIF nous auraient-ils menti ? les prêfets ne SERVENT DONC PLUS à RIEN ? ou la France n’est plus une république ? et les PTT sont devenus une entreprise capitaliste privée avec tout le j’menfoutisme et le pépris des clients qui va avec ?


rappelle-t-elle. Aussitôt saisie par courrier, elle en informera alors les services concernés, à savoir la direction du groupe (privatisation féodale capitaliste !! ), ainsi que le ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, dont dépend La Poste.
Vivement Asselineau président !! et le retour à un régime Républicain !

4. UFC-Que Choisir va étudier la question
« Qui va assumer les pertes financières ? Qui peut me donner les références d’un groupement d’usagers pour envisager des suites juridiques ? Les conséquences sont extrêmement lourdes», s’insurge un internaute. Il est loin d’être le seul. À l’Union fédérale des consommateurs, on va étudier la question, et notamment se pencher sur l’arrêté du 14 octobre 2015 relatif aux objectifs de qualité de la Poste définis pour les années 2015, 2016 et 2017. « S’il y a préjudice, il faut toujours le prouver », rappelle Gérard Barbier, président de l’association. Qui adressera, dans tous les cas, un courrier de mise en demeure à la Poste lui rappelant les conditions de cet arrêté.

signé un fonctionnaire et fier de l'être. Les fonctionnaires avaient une obligation de "continuité du service public", un honneur, une conscience, les technocrates du privé non ! En 1960, sans informatique, les PTT fonctionnaient infiniment plus vite  et de manière infiniment plus fiable que maintenant ! (et ils respectaient leurs clients, il ne leur serait jamais venu à l'idée de mettre des caméras comme dans un régime Stalinien)

 

évolution des délais postaux:

Il y a deux siècle, du temps des diligences, ça prenait une semaine

En 1960, (en fait depuis 1860, et jusqu’à on dira 1980) du temps des chemins de fer et des services publics ça prenait 24 heures

En 2016, du temps de l’informatique et du capitalisme néo-libéral c'est devenu quatre semaines….

15/07/2016

Tour de passe-passe ingénieux qui double les profits capitalistes

souvenons-nous: en 1907: la semaine de 48 heures, en  2007: la semaine de 70 heures! (oui: deux conjoints à 35 heures chacun! ...) allez vous étonner qu'il n'y ait plus de vie de famille.

15.jpg


Femmes au travail ! Vous êtes la plus grande victoire du capital !
(faut-il être grand clerc pour comprendre ce que veut dire ce slogan ?)

 

"Nous ne voyons pas que la guerre des sexes est voulue par une société marchande qui en tire profit .

Toutes les fonctions familiales ont maintenant été étatisées le couple n’existe plus que pour la bagatelle. Le dernier avatar féministe ― la théorie du genre ― est là pour dissoudre jusqu’au fondement même du couple, égalitariser chacun dans une fonction sociale choisie librement mais toujours au service de la société marchande.

Depuis l’égalitarisme des années 1970, on a poussé la femme à occuper tous les domaines de la vie professionnelle. Pourtant elle éprouve un malaise constant, croissant. Loin de s’arrêter après l’abolition de la discrimination sexiste, les médias ne cessent de rapporter une escalade de revendications. Même après avoir dépassé l’homme dans de nombreux domaines, notamment à l’université, l’insatisfaction est à son comble.

Ainsi donc, Soral, Bernays et Laborit nous aident à comprendre comment le féminisme est devenu un mouvement d’asservissement de la femme. L’histoire nous a maintes fois donné l’exemple d’une révolution qui se transforme en piège pour ses protagonistes"

 

deux textes parus sur unisavecBové mettent les pieds dans le plat:
l'une, une femme, dit:

"J’attends, surtout des intellectuels de gauche, qu’ils aient le courage de remettre en cause des concepts qui sur cette rive politique l’on ne peut aborder sans provoquer un tollé généralisé, un déni méprisant, une moue dévalorisante, voir une agressivité foudroyante.

Lequel d’entre vous aura le courage de défendre ma fonction maternelle comme digne d’intérêt, voir comme une condition essentielle à une évolution solidaire et fraternelle des générations à venir ?

Lequel d’entre-vous aura les c… d’affronter nos chiennes de garde qui pensent encore, et ce en dépit d’un XXème siècle où Jung, Bettelheim, Dolto, Janov, et tant d’autres ont fait la démonstration que le petit de l’Homme, (comme celui du Bonobo !) a besoin d’Amour, et qui persistent à réclamer des places de crèches supplémentaires ?

Qui mis à part nos divas ont le privilège de pouvoir s’occuper elles-mêmes de leur bébé, l’allaiter, jouer, recueillir son premier mot, accompagner son premier pas ? Pour elles, pas de complexe à revendiquer cette fonction comme essentielle, enrichissante, épanouissante.

Pour nous, simples mortelles, il nous faut encore croire qu’aller travailler et les laisser à 2 mois et demi n’est pas un problème, « il suffit de lui parler, lui expliquer que maman préfère son travail, son statut social, sa nouvelle voiture, et autres miroirs aux alouettes dont ce système machiste et capitaliste peut revendiquer comme sa plus éminente réussite !

J’ai travaillé, je travaillerai encore, mais permettez que je revendique et exige le droit de m’occuper de l’éducation de mes enfants comme une tâche essentielle, un travail à part entière qui mérite valorisation et reconnaissance, une remise en question incontournable pour une évolution solidaire et viable des générations-à-venir !

Permettez enfin que je précise que je suis depuis toujours une militante engagée dans la lutte pour ces vieux et impérissables idéaux de paix, de liberté, de solidarité, d’égalité et surtout de fraternité.

Une révolution est urgente et nécessaire, elle ne saurait ignorer plus longtemps la satisfaction des besoins essentiels de l’être humain, et redéfinir du même coup le sens de ce vocable usé et galvaudé jusqu’à la corde, si merveilleux et puissant en même temps.

cf la critique du travail salarié par Bob Black :

http://www.aredje.net/lecture.txt/black1.htm

l'autre , un homme, dit:

Nous — ma chère et tendre et moi — avons un petit bonhomme âgé de quatorze mois. Nous n’avons jamais songé à réclamer plus de places de parking pour l’y stocker aux heures de bureau. C’est moi qui le garde. Pourquoi diable être papa (ou bien maman) si c’est pour se débarrasser de son môme chaque fois cela nous arrange en le collant dans un service public de la petite enfance ?

Bon voilà, c’est juste mon sentiment de papa qui garde son petit bonhomme tous les jours pendant que sa maman travaille.

Je garde mon petit. Je l’emmène avec moi aux meetings de la campagne Bové, aux réunions de travail de l’asso que je préside, à mes rendez-vous, dans les villes où sa maman doit se rendre plusieurs jours pour son travail parce que Loup tient encore beaucoup à manger avec sa maman chaque jour. Bref, Loup va un peu partout. Loup me semble être très heureux de vivre ainsi entre son papa à plein temps et sa maman.

Je ne vois pas pourquoi ce serait ringard, ou réactionnaire, ou conservateur, ou je ne sais quoi, d’écrire comme Ines qu’un petit poussin a droit à une vie de petit avec un vrai papa et une vraie maman qui s’occupent de lui."

 
(et j'ajouterai: qui vivent à tisser avec lui des rapports de personnes, et de VIVRE! tout simplement, et non pas se réduire à un "rôle" comme une machine, à éduquer, soigner, et éjecter)

 

Et je me permets un petit grain de sel personnel : ma mère http://www.ipernity.com/doc/r.platteau/844544 qui a passé des heures à faire des tableaux, à cultiver ses fleurs, à broder plein de napperons de scènes diverses, à jouer à des jeux radiophoniques ou des mots croisés (et aux cartes avec moi) à discuter des heures avec les clientes des Galeries Lafayettes, etc, etc n'aurait jamais pu faire tout ça si elle avait du travailler pour un patron.

 

http://forums.france5.fr/lesmaternelles/Cotemere/femme-fo...

 

Les gens de la génération née avant 1950, qui ont eu la chance d'avoir une vraie enfance et de vrais parents, dans un foyer, une maison, font de nos jours (à coup de concepts et d'idéologie! encore une fois) bien bon marché pour la génération future de tout ce qui leur a permis d'être heureux .

(Et la France n'était pas encore cette dictature des robot-cops et des calotins aimée du Grand Capital et des Taties Danielle.... "Vos soeurs ont voulu se libérer, devenir les égales des hommes; et, dans leur désarroi, elles ont réclamé le droit au travail. Nous les avons prises au mot en retenant de leur verbiage cette seule égalité dans l'esclavage. Une personne suffisait à faire vive un ménage, il en faut désormais deux. Tour de passe-passe ingénieux qui double nos profits." (Le Prophète du libéralisme - Ed Arthème Fayard)
et encore dans le même livre : "De même que la Révolution française avait permis de mettre les citoyens aux travaux forcés, en sabrant les bien inutiles cent ving jours chômés pour raison religieuse, de même le féminisme a régénéré notre économie."

Mais maintenant la fuite en avant de l'exploitation capitaliste continue, et même avec 2 salaires la classe moyenne US n'arrive même plus à vivre :
 En fait le "féminisme" actuel est au service du Grand Capital, c'est un autre des "puissants leviers" artificieux qu'ils utilisent et qui favorisent leur pouvoir, et la dégradation de la société actuelle, si ! réflechissez:

"1/ en augmentant l'invidualisme généralisé
2/ en créant une rivalité fantasmée entre homme et femme, qui, alliée au point 1, a eu pour effet l'explosion du célibat, donc l'explosion de la consommation (multipliée par 2 en gros). Sans parler de l'explosion du célibat comme explosion de la frustration, d'ou l'utilisation permanente de la femme comme objet de vente (d'ou une femme rabaissée, moins respectée qu'il y a 60 ans).
3/ en mettant les femmes au travail, en les sous payant. D'où une baisse des coûts et une augmentation des marges.
4/ cette rivalité fantasmée entre et femme est une fausse rivalité mise en place par ceux qui ont intéret a maintenir le systeme en place, qui vise en fait a gommer les différences sociales (classes) en les remplacant par des différence de genre."  
 
La manie actuelle du féminisme a abouti à quoi ? eh bien que comme dit cet auteur "les femmes ne servent plus à rien" http://www.egaliteetreconciliation.fr/Les-femmes-ne-serve...

09/07/2016

on en revient toujours là

Il faut bien sûr en revenir à Ali Bhutto (et même plus loin : jusqu’à Spurius Cassius ! vous savez ce qu’on lui a fait à Spurius Cassius ?)

“Her father was probably the most popular politician in Pakistan, pledging massive social reforms. - Comme Robert Kennedy ! et, comme Robert Kennedy, il a été éliminé; ou comme Tiberius Gracchus (et Caius Gracchus) toujours la même histoire – il faut toujours en revenir à Marx je regrette ! - ou à La Fontaine si vous préférez, la lucidité quoi.

Zulfikar Ali Bhutto, who had been elected in the 1970 elections, had won a large majority in the country that we now know as Pakistan and had been elected on a very radical platform. He came to power.He implemented some of his reforms, not all, became extremely autocratic, clashed with the United States on a number of issues, including Pakistan’s right to have nuclear weapons. Henry Kissinger warned him in private that if you do not desist on the nuclear issue, we will make a terrible example out of you. That’s what Bhutto wrote from his death cell. The United States organized a military coup d’etat. General Zia-ul-Haq took power in 1977, organized a trial against Bhutto, charging him with an absurd charge of murdering someone. The judges were pressured, and they found him guilty, and Bhutto was hanged in April 1979. It could not have happened without US support and approval, because Zia was a nobody, and Washington clearly green-lighted the murder. And Bhutto, from his death cell, wrote a very moving document called “If I Am Assassinated,” in which he said there are two hegemonies—these are his words. He said, “There are two hegemonies that dominate our country. One is an internal hegemony, and the other is an external hegemony. And unless we challenge the external hegemony, we will never be able to deal with the internal one,” meaning Washington is the external hegemony and the army is the internal one.”

30/04/2016

Et si la majorité des Français découvrait tout à coup que la France n'a aucune dette ? Qu'au nom de celle-ci, une petite bande d'escrocs leur soutire de l'argent

la France n'a pas emprunté d'argent : la soi-disant dette ne provient que des intérêts sur l'argent qu'on fait fabriquer par la banque centrale. Et pourquoi ? Simplement parce que nos politiciens ont trouvé leur intérêt dans ce mode d’exploitation du peuple.

Dans son ouvrage « Les confessions d'un assassin financier », John Perkins explique comment il était employé à corrompre les dirigeants des pays pour les inciter à multiplier les dépenses de l'état et endetter artificiellement le pays pour faire payer les contribuables au titre d'une « dette » qui ne pourra jamais cesser d'augmenter. La France n'y a pas échappé !

La période de 1945 à 1973 est dénommée « les Trente Glorieuses » parce que la croissance du niveau de vie laissait augurer une amélioration constante, or elle s'est progressivement achevée à partir de 1973, date à laquelle Pompidou et Giscard d'Estaing mirent en place l'accord concernant les nouvelles conditions de création de la monnaie,

loi du 3 janvier 1973

Convention du 17 septembre 73 limite les avances à 20,5 milliards de F dont seulement sans interêt

1981-1983 : fin des avance de la BdF Renaud de la Genière, tour de passe-passe de la gauche, réaction

24/1/1984 : suppression de l'échelle mobile des salaires, désormais ce sont les travailleurs qui payeront l'inflation !

24/1/1984 : loi 84-46 sur la « Banque universelle » met fin à la séparation des banques d'affaire et de dépôt (qui avait été imposée depuis le CNR en 1945)

1986 « Acte unique » de Delors, libéralisant les capitaux de l'UE

 

1988 privatisation des banques (Balladur, Alphandéry)

1989 : fin du contrôle des changes (premier ministre Rocard; ministre des finances Beregovoy)

1er novembre 1993 : traité de Maastricht art. 104

Il suffirait que nous, citoyens de France, reprenions le contrôle de notre monnaie, pour que nos impôts et taxes diminuent vertigineusement et que nous reprenions la progression de notre qualité de vie interrompue en 1973.

11/04/2016

enivrons-nous BIO

« L’acte physique élémentaire consistant à ouvrir une bouteille de vin a apporté davantage de bonheur à l’humanité que tous les gouvernements dans l’histoire de la planète »  (Jim Harrison)

cinq fois plus de cancers d'enfants : 
http://www.bastamag.net/Des-cancers-d-enfants-dus-aux-pes...

(Quelles sont les causes favorisant l’actuelle augmentation du nombre de cancers ? La réponse est simple et hélas vérifiée expérimentalement : la pollution chimique, l’empoisonnement généralisé de nos aliments, de l’air et de l’eau entre autres par les métaux lourds et surtout les pesticides agricoles. Des pesticides dont la France fait un usage immodéré en battant tous les records de consommation de l’Union européenne. S’ajoute à cela l’usage intensif des traitements chimiques dans notre environnement : peintures murales ou cotonnades bon marché dont nous sommes inondés par la Chine populaire, dernier bastion collectiviste mâtiné d’ultralibéralisme. Ainsi à notre insu lorsqu’on enfile un maillot les substances chimiques qui imprègnent le tissu franchissent la barrière épidermique et pénètrent notre organisme… La suite est connue, après des années d’accumulation dans les graisses et les tissus nerveux le sujet est mûr pour développer l’une de ces pathologies de l’abondance à bon marché, cancers, dépression, maladies neurodégénératives telles Alzheimer, Parkinson et tutti quanti !

Réagissons, reprenons en main nos destins et nos santés. Enivrons-nous bio tant qu’à faire avec du vin fait de mains d’homme, (1) respectueuses de la terre nourricière dont la profusion d’êtres, bactéries, invertébrés, qui l’habitent, la nourrissent et la font respirer, font de la terre elle-même un organisme vivant. Or la vie se nourrit de la vie. Aujourd’hui les sols cultivés sont des lieux de mort où la chimie règne en maître et la mort invisible passe derechef dans nos verres et nos assiettes ? Buvez bio : tel est le mot d’ordre surtout quand vous saurez que 100% des vins commercialisés sur le marché, des tous petits aux très grands crus, sont pollués par des pesticides, jusqu’à 10, toutes substances hautement pathogènes**. 

Si vous fumez, fumez bio, ne culpabilisez plus : ce n’est pas le tabac qui tue mais la cigarette, à Cuba l’on meurt centenaire le cigare au bec. 

(1)

D’ailleurs pourquoi le cancer du fumeur n’apparaît-il véritablement qu’après 1945 aux É-U ? Certains accusent des carences liées à la disparition de l’huile naturelle de maïs remplacée à l’époque par ces graisses industrielles que sont les margarines qui ont l’allure du beurre mais n’en sont pas. « Débarrassez-vous d’un préjugé qui vous coûte cher  » tel était le slogan que ressassaient les radios françaises dans les années cinquante pour mieux nous fourguer la margarine nouvelle. Mais comme on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre, à terme l’économie réalisée sur des produits au rabais se paye au prix fort pour la santé.

Jean-Michel Vernochet

(1) Avec 783 milliers d’hectare en 2011, la vigne représente 3.7% de la Surface Agricole Utile  mais elle consomme à elle seule environ 20% des pesticides (en masse) dont une majorité de fongicides (80%).

 

L’enquête APAChe. Forts de ces éléments, Générations Futures et  Marie-Lys Bibeyran, une salariée agricole, ont décidé de mener une enquête  dont l’objectif était de répondre à la question « Est-ce que les salariés viticoles, qui ne pulvérisent pas les pesticides, mais travaillent dans les vignes et les riverains des vignes sont contaminés par les pesticides viticoles ? ». Ainsi, entre mi-octobre et mi-novembre 2012, ils ont prélevé et fait analyser par le laboratoire Kudzu Science les mèches de cheveux de 25 personnes (15 salariés viticoles du bordelais, 10 non-salariés viticoles dont 5 riverains des vignes du bordelais et 5 « témoins » vivants loin des vignes) afin de mettre en lumière la présence ou non de résidus de pesticides viticoles.

Des résultats préoccupants. Les résultats (2) ont permis de mettre en évidence ce que l’on pouvait craindre:

  • 11 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les salariés viticoles que chez les non professionnels habitant loin de vignes (6,6 pesticides en moyenne contre 0.6) !
  • 4 des 15 salariés viticoles présentent 10 pesticides différents !
  • 5 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les non-professionnels de la vigne habitants près des vignes que ceux habitant loin des vignes (3 résidus de pesticides en moyenne trouvés chez les premiers contre 0,6 pour les seconds).
  • 74 % des pesticides actuellement autorisés sur vigne de la liste, établie pour l’enquête, et recherchés ont été retrouvés au moins une fois chez les personnes testées !
  • Un produit interdit, le diuron, a été retrouvé chez un professionnel.
  • Plus de 45% des  molécules retrouvées sont classées cancérigènes possibles en Europe ou aux USA !
  • Plus de 36% des molécules retrouvées sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens (PE).

« A l’heure où va s’ouvrir le Salon International de l’Agriculture, ces résultats montrent clairement que l’exposition des travailleurs agricoles à des pesticides dangereux est importante, même si ceux-ci non pas manipulé les produits. Ce rapport montre également que le simple fait de vivre à proximité de zones cultivées, moins de 250 mètres, ce qui est sans doute le lot de millions de familles françaises, augmente votre exposition. » déclare F. Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

« Il est indispensable de reconnaître le scandale sanitaire des pesticides en France, on ne peut plus être  à la fois malade et être ignoré en tant que victime, c’est une double peine inacceptable ! Il faut interdire les pesticides sur lesquels planent les soupçons de cancérogénicité et sans délai d’écoulement des stocks !» ajoute ML Bibeyran

(1) par exemple savez-vous que la grand-mère de Compay Segundo grande fumeuse de havanes est morte à 115 ans, et Compay Segundo, qui lui allumait ses cigares dès l'age de 5 ans, à 97 ans.

SES DOIGTS AGILES pétrissent un cigare, cadeau de Fidel Castro pour ses 93 ans, le 18 novembre dernier. Ses mains se souviennent de leur vie de rouleuses de havane. Compay Segundo, le pape de la musique cubaine, qui sera ce soir et demain au Zénith, perçoit toujours une retraite mensuelle de 200 pesos (environ 1 300 F) que lui verse la manufacture de tabac où il a travaillé jusqu'en 1972.

 

 

« Ça me permet d'offrir beaucoup de bonbons et de caramels aux enfants », dit avec un sourire le papy chanteur qui est devenu une star internationale depuis le succès mondial en 1997 de « Buenavista Social Club », un album tiré de Wim Wenders et enregistré avec le guitariste américain Ry Cooder. L'interprète de « Chan-Chan », le tube qui a détrôné « Guantanamera » dans le coeur des Cubains, est aujourd'hui un homme riche et adulé. « Je suis riche, mais seulement de mes amitiés, corrige-t-il. Je possède deux logements à La Havane, mais il m'arrive souvent de passer la nuit chez des amis. L'un de mes appartements est situé dans les étages d'un immeuble. Je n'y mets jamais les pieds. Je n'aime pas vivre en hauteur. Je préfère être au niveau de la rue, près des gens. »
« Les fleurs de la vie éclosent un jour ou l'autre »
Son bien le plus cher, c'est l'éternel panama qu'il porte en permanence. On le soupçonne de dormir avec. A Cuba, un exemplaire de ce couvre-chef vient d'être adjugé aux enchères pour la somme de 17 500 dollars au profit d'oeuvres humanitaires. Ce jour-là, Castro lui a tenu le micro tandis qu'ils fredonnaient ensemble « Chan-Chan ». Francisco Repilado, alias Compay Segundo (« compagnon second » en français) contemple avec un oeil malicieux la gloire qui l'assaille : « Mieux vaut tard que jamais, dit-il. Les fleurs de la vie éclosent un jour ou l'autre. C'est une chance qui se présente à chacun d'entre nous. Il faut savoir la saisir avec tendresse. » Quand on lui demande s'il ne rêve pas d'accéder enfin au statut de « primero » (premier), il répond que ce nom appartient à un chanteur de son groupe aujourd'hui décédé. « On m'a toujours appelé Segundo parce que je chante la seconde voix. Et puis le pape s'appelle bien Jean-Paul deux ! » Si on le taquine sur une légende tenace qui lui attribue trois fiancées, il joue à l'étonné : « Je n'en ai qu'une. Elle a 40 ans. C'est une nécessité qu'elle soit plus jeune. J'ai besoin d'un bâton pour me soutenir. Mais je dis que c'est ma fiancée et pas ma femme. Elle ne m'appartient pas. » C'est l'un des secrets de son dynamisme, avec une sévère hygiène de vie. « Voyez, aujourd'hui, il est 19 heures et je n'ai pas encore déjeuné. Je ne mange que trois fois par semaine. Mais je fume trois havanes par jour. Ça m'aide à faire venir l'inspiration. J'ai commencé à l'âge de 5 ans quand j'allumais les cigares de ma grand-mère qui a vécu jusqu'à 115 ans. » Ce soir, le vieux fumeur de havane retrouve Paris et sa tour Eiffel dont il connaît le poids par coeur. « J'ai appris ça à la manufacture où je travaillais. Il y avait des lectures publiques, le matin les journaux, et l'après-midi les livres. J'aimais beaucoup les romans de Zola. C'est pour ça que les rouleurs de tabac savent beaucoup de choses. »

07/04/2016

la dictature mondiale des vautours du grand capital

Le gant de velours du marché ne marchera jamais sans une main de fer derrière - McDonald ne peut prospérer sans McDonnell Douglas, le fabricant du F15.

Thomas L. Friedman "A Manifesto for a fast World"
New York Times Magazine, 28 Mars, 1999

 

Nul besoin d’envoyer canonnières ou porte-avions pour intimider un Etat qui menacerait les intérêts des puissantes compagnies occidentales. Il existe un discret mécanisme pour régler les litiges entre États et investisseurs : l’ « ISDS », pour Investor-State Dispute Settlement, intégré dans tous les traités commerciaux, dont celui en négociation entre l’Europe et les Etats-Unis (Tafta). Selon ses détracteurs, les multinationales bénéficient ainsi d’un pouvoir sans précédent pour échapper aux lois. En partenariat avec des journalistes néerlandais, Basta ! publie en exclusivité une enquête en cinq épisodes sur cette guerre invisible. Ce premier volet vous emmène de Caracas à Amsterdam dans les coulisses d’une bataille aux enjeux gigantesques.

Caracas, la capitale du Venezuela, baigne dans une chaleur tropicale. Nous sommes en 2006. Bernard Mommer est assis à son bureau, dans un énorme immeuble disgracieux de couleur gris-noir au centre de la ville, occupé à éplucher son courrier. En tant que vice-ministre du Pétrole, il est en contact régulier avec les 41 entreprises pétrolières étrangères actives dans le pays. Le secteur est entré dans une période de turbulences, depuis que le gouvernement d’Hugo Chavez a décidé de se réserver une proportion plus importante des revenus du pétrole, qui s’écoule du pays par milliards de barils.

Mommer ouvre une lettre insolite qui lui a été transférée par son patron, le ministre du Pétrole. « Nous acceptons votre offre d’arbitrage, dit-elle, sur la base du traité d’investissement néerlandais avec le Venezuela ». Expéditeur : la firme pétrolière italienne Eni. « Qu’est-ce que j’ai bien pu faire ? » se demande Mommer. Le vice-ministre sait que l’arbitrage signifie que deux entreprises, en désaccord sur un sujet, soumettent leur litige à un jury commercial, qu’elles désignent elles-mêmes, pour juger laquelle des deux a raison selon les termes du contrat qui les lie. Mais Mommer n’a alors conclu de transaction avec personne, un ministère n’étant pas, après tout, la même chose qu’une entreprise. Et qu’est-ce-que les Pays-Bas ont à voir avec l’affaire ?

En se plongeant dans les archives, Mommer fait des découvertes troublantes.

  • Premio, un précédent gouvernement, a signé, sans trop de publicité, un traité d’investissement avec les Pays-Bas qui prévoit la possibilité, pour tous les investisseurs néerlandais qui auraient l’impression de ne pas avoir été traités de manière équitable par leur pays hôte, de convoquer le Venezuela devant un jury d’arbitrage. Une procédure qui s’inscrit dans le cadre de la Banque mondiale. Les arbitres peuvent imposer une amende au Venezuela, sans aucune possibilité de faire appel de leur décision.
  • Secundo, la firme pétrolière italienne Eni a récemment rattaché ses activités au Venezuela à une filiale enregistrée aux Pays-Bas, ce qui l’a transformée ipso facto en investisseur néerlandais. Mommer doit se préparer à des temps difficiles...

    L’État, un « brigand en chapeau haut-de-forme » ?

    « L’État peut se conduire comme un “brigand en chapeau haut-de-forme”. » Gerard Meijer, avocat spécialisé dans le droit de l’investissement, est assis à une terrasse dans le quartier d’affaires d’Amsterdam, en face de son bureau au sein de NautaDutilh, l’un des plus grands cabinets juridiques d’Europe. « L’expression est ancienne, précise-t-il. Mais, honnêtement, elle comporte toujours un élément de vérité. Peut-être certaines personnes se désoleront qu’un pays se voit imposer une telle amende. Les contribuables paient la facture. Mais ils oublient qu’auparavant leur gouvernement s’est enrichi illégitimement avec la même somme. »

    Meijer a une barbe taillée selon la dernière mode, qui lui donne un charisme juvénile malgré sa cinquantaine. En tant que président de l’Association néerlandaise de l’arbitrage, il défend son secteur d’activité avec détermination. Il croit vraiment en ce qu’il fait. Imaginez, dit-il, que vous soyez un investisseur dans un pays en développement. Vous avez misé tout votre argent dans un projet – par exemple un puits de pétrole au Venezuela ou un atelier textile en Égypte. « Si vous vous retrouvez en litige avec ce pays, vers qui allez-vous vous tourner ? Vers le juge du coin ? Pensez-vous que vous auriez une seule chance ? »

    Heureusement, il y a l’arbitrage. « Il est situé quelque part entre une médiation et un véritable tribunal. Si les deux parties sont d’accord, elles choisissent chacune un arbitre, et ces deux arbitres en choisissent un troisième. Leur verdict est contraignant. » C’est équitable et cela fonctionne bien. En tant qu’investisseur, vous êtes sûr que votre propriété sera au moins respectée lorsque vous placerez votre argent quelque part. « C’est une sorte de juridiction indépendante, avec des juges qui n’ont pas de relations de loyauté avec leur gouvernement. C’est un aspect très important. Après tout, il y a beaucoup de républiques bananières dans le monde. »

    De plus en plus d’arbitrages entre États et investisseurs

    Le monde de Mommer et de Meijer est inconnu de la plupart des gens. L’arbitrage fait parfois soudainement la une des journaux, notamment en relation avec le traité commercial transatlantique TAFTA (Trans-Atlantic Free Trade Agreement). En réalité, l’arbitrage existe depuis des années. Nous avons recensé 624 cas connus, à la fin 2014, d’investisseurs qui avaient poursuivi des États sur la base d’un traité. Mais il y en a probablement eu bien davantage.

    Le nombre de cas ne cesse de croître : en 2000, on en comptait quinze ; nous sommes aujourd’hui à environ 60 cas par an. Le montant réclamé par les investisseurs connaît lui aussi une augmentation fulgurante. Ce sont des litiges toujours plus importants qui doivent être tranchés au moyen de ce mécanisme de règlement des différends, que l’on appelle l’ISDS (Investor-state dispute settlement). Plus de la moitié d’entre eux sont soumis au tribunal commercial de la Banque mondiale, le Cirdi (Centre international de règlement des différends liés à l’investissement), qui a ses propres règles et ses propres arbitres.

    Les données que nous avons rassemblées montrent que les Pays-Bas sont devenus le pays d’origine du plus grand nombre de procédures ISDS. Pas moins de 16 % des cas soumis au cours de l’année 2014 l’ont été par des firmes néerlandaises. « Néerlandais » est toutefois un terme relatif dans ce contexte. L’analyse détaillée de ces investisseurs montre que plus des deux tiers sont des filiales fantômes, n’existant que sous la forme de boîtes à lettres. Seulement une sur six est véritablement néerlandaise.

    L’Équateur condamné à verser 1,1 milliard de dollars à un groupe pétrolier

    Les pays qui ont été le plus fréquemment poursuivis sont les pays en développement et émergents, ainsi que les pays riches en ressources naturelles comme le Canada. L’Europe de l’Est occupe depuis quelques années une place de plus en plus importante dans ce classement.

    Notre analyse montre aussi qu’un groupe remarquablement restreint d’avocats « vedettes » occidentaux domine le monde de l’arbitrage lié à l’investissement. Au moins l’un des quinze principaux arbitres au niveau mondial est impliqué dans 63 % des panels dont nous avons pu identifier les membres. Dans 22 % des panels, ce « top 15 » fournit même deux arbitres sur trois, suffisamment pour emporter la décision. Ce sont tous des hommes blancs – exception faite de deux femmes blanches. Ils sont souvent liés à des firmes juridiques qui profitent de l’expansion de ce marché. Les sommes en jeu sont conséquentes : une procédure d’ISDS coûte en moyenne huit millions de dollars.

    Pour ses détracteurs, le système est injuste. Il y a quelques mois, l’Équateur s’est vu imposer une amende de 1,1 milliard de dollars suite à une plainte d’Occidental Petroleum, qui dénonçait son expropriation. L’amende est équivalente à plus de 3 % du budget total du pays pour 2016. Les défenseurs de l’ISDS objectent que c’est un moyen de trouver des solutions apolitiques à des litiges. Les juges et les politiciens n’ont plus à s’en mêler. Plus besoin d’envoyer des navires de guerre, comme la France et l’Angleterre l’ont fait en 1902 suite à un différend avec le Venezuela. De nos jours, l’envoi d’une lettre à Caracas suffit – une invitation à se rendre à Washington, au siège de la Banque mondiale, pour une audience.

    Des firmes qui deviennent soudainement « néerlandaises »

    Retour au Venezuela. Le premier courrier n’a pas entraîné de problème insurmontable pour Bernard Mommer, le vice-ministre du Pétrole. L’entreprise Eni était prête à retirer sa plainte contre quelques centaines de millions de dollars et une nouvelle concession. Mais il allait bientôt recevoir deux lettres similaires, adressées cette fois par deux compagnies pétrolières américaines, ConocoPhillips et Mobil. Celles-ci ne voulaient pas entendre parler de règlement à l’amiable. Et elles réclamaient 42 milliards de dollars ! Et, comme par hasard, ces deux géants texans étaient récemment devenus, aux aussi, des firmes « néerlandaises ».

    À la base, Mommer est un mathématicien allemand, arrivé au sein de la compagnie pétrolière publique du Venezuela PvdSA en raison de sa familiarité avec les contrats pétroliers, avant de devenir vice-ministre en 2005. Il a ensuite occupé, à Vienne, le poste de gouverneur de l’Opep, pour le Venezuela. Il est désormais à la retraite. Mais il lui reste une responsabilité : son implication dans les procédures d’arbitrage. « C’est moi qui étais responsable de ces contrats, nous a-t-il expliqué au cours d’un long entretien. Je suis donc le témoin principal pour toutes les plaintes contre le Venezuela dans le domaine pétrolier. »

    A l’époque du président Chavez, le gouvernement, qui souhaitait se réserver une proportion plus importante des profits générés par le pétrole, a décidé en 2006 de renégocier toutes les concessions. Le Venezuela voulait la moitié des parts de tous les projets ; l’impôt sur les revenus pétroliers a été augmenté, et une nouvelle taxe sur les royalties a été introduite. Mommer était le principal négociateur pour le compte du gouvernement.

    Rembourser les profits avant même qu’ils soient réalisés

    Lorsque vous expropriez un projet, il faut payer. Mommer le savait bien : « Nous ne l’avons jamais contesté. Nous avons trouvé un accord avec 39 des 41 entreprises, y compris Eni. Mais pas avec Mobil, qui a depuis fusionné avec Exxon. Ni avec ConocoPhillips. Ces firmes étaient engagées dans une stratégie de long terme visant à réduire progressivement leur contribution fiscale à zéro. Ce à quoi nous avons fait obstacle. Lorsqu’elles ont refusé de négocier, nous les avons expropriées. » Les deux firmes répondirent en déposant une série de plaintes auprès du Cirdi et de la Chambre de commerce internationale, à Paris. Avec pour exigence le remboursement de tous les profits qu’elles avaient manqués.

    L’enjeu est énorme. Le cours du pétrole était à l’époque au beau milieu d’une hausse historique, passant de 40 dollars le baril en 2004 à un pic à 150 dollars en 2008. Le Venezuela souhaite dédommager les entreprises sur la base du prix qui était celui du pétrole au moment des négociations. Mais au cas où l’expropriation serait jugée illégitime, les deux géants pétroliers estiment qu’ils devraient être remboursés sur la base du cours de 2008. La différence se chiffre en milliards de dollars.

    « Ces entreprises en avaient assez du Venezuela, depuis longtemps déjà, explique Juan Carlos Boue, chercheur vénézuélien basé à l’Institut de l’énergie d’Oxford. Mais elles ont décidé de rentrer chez elles avec autant d’argent que possible. C’est particulièrement le cas pour ExxonMobil. Ces entreprises veulent faire savoir au monde entier qu’elles disposent de ressources illimitées pour s’engager dans des contentieux juridiques, afin de décourager les gouvernements qui voudraient les défier. »

    Suite de l’enquête, le 16 mars. http://www.bastamag.net/1-5-Quand-des-multinationales-s-a...

    Frank Mulder, Eva Schram and Adriana Homolova
    Traduction de l’anglais : Olivier Petitjean

    À propos de cet article

    Cette enquête a été publiée initialement en néerlandais par les magazines De Groene Amsterdammer et Oneworld. Elle est publiée en exclusivité en français par Basta ! et en allemand par le Spiegel online.

    Voir aussi, des mêmes auteurs, cet autre article traduit par l’Observatoire des multinationales : « Pétrole ougandais : Total cherche à échapper à l’impôt grâce à un traité de libre-échange ».

    Le texte ci-dessous présente la recherche qui sous-tend l’enquête :

    Les critiques du TAFTA, le traité de commerce en discussion entre l’Union européenne et les États-Unis, ont pour cible prioritaire les mécanismes de résolution des litiges État-investisseurs, ou ISDS (pour Investor-State Dispute Settlement, en anglais). Il s’agit d’un mécanisme grâce auquel les investisseurs peuvent poursuivre un État s’ils estiment avoir été traités de manière inéquitable. Selon ces critiques, les multinationales se voient ainsi donner le pouvoir sans précédent d’échapper aux lois, à travers une sorte de système de justice privatisée contre lequel aucun appel n’est possible.

    En réalité, l’ISDS n’est pas un phénomène si nouveau. Les plaintes ne sont pas simplement déposées contre nous, pays européens ; au contraire, c’est plus souvent de nous qu’elles proviennent. En 2014, pas mois de 52 % de toutes les plaintes connues avaient pour origine l’Europe occidentale.

    Le nombre total de cas est impossible à connaître. Les données sont difficiles à obtenir. C’est pourquoi des journalistes de De Groene Amsterdammer et Oneworld ont entrepris quatre mois de recherches, avec le soutien d’EU Journalism Grants.

    Ce travail a notamment débouché sur une cartographie interactive unique en son genre de tous les cas d’ISDS, dont beaucoup n’ont jamais été cités dans la presse. Cartographie qui inclut, autant que possible, le nom des arbitres, les plaintes, les suites et, dans de nombreux cas, le résumé des différends. Pour la présente enquête, nous avons interrogé de nombreux arbitres, des avocats, des investisseurs, des chercheurs et des fonctionnaires, y compris des représentants de pays qui se sentent dupés par l’ISDS, comme le Venezuela, l’Afrique du Sud ou l’Indonésie.

    La cartographie et les articles qui l’accompagnent sont disponibles sur le site www.aboutisds.org. Ils ont été publiés initialement en néerlandais à l’adresse www.oneworld.nl/isds.

  • CONCLUSION : L’ISDS est le bras armé de la dictature économique libérale. Il signe l’arrêt de mort de toute démocratie, si jamais celle ci a vraiment existé. Comme le disait Vandana Shiva : " Le libre échange, c’est la dictature des entreprises ". On est en plein dedans et si les différents traités bilatéraux sont validés, on le sera encore plus. Mort au capitalisme !

14/03/2016

l'argent achète le pouvoir

"Quand le Pouvoir fait venir à lui l'Argent, l'Argent achète  
le Pouvoir. Et cela n'a pas changé, du reste, pour les élections  
suivantes. Il n'est donc pas étonnant que beaucoup d'hommes  
politiques se mettent d'eux-mêmes sous influence étrangère,  
notamment américaine' : Alain Juppé était ainsi, le 29 avril 2015,  
dans l'Upper East Side, à New York, puis le ler  mai au Rockefeller  
Center, pour chercher des fonds. Ses donateurs, comme le  
patron de la M&T Bank, Robert G. Wilmers, ont confiance en  
lui. Il est important pour eux d'avoir, à Paris, un homme de  
l'OTAN, ponctuel en sa gratitude. Bruno Le Maire et François  
Fillon recrutent les anciens de la puissante banque américaine  
Goldman Sachs — Hugues Lepic et Jean-Hugues de Lamaze —  
pour préparer leur trésor de guerre. Cette banque ne fait rien  
gratuitement. C'est elle qui avait signé un chèque de 1 million  
de dollars à Barack Obama. C'est la banque de la Trilatérale.  
Quel est donc le degré de liberté de nos hommes politiques ?  
Pour qui travaillent-ils ? Quels sont les termes de l'échange ?"
(Ph de Villiers)

01/03/2016

l'ennemi de l'humanité c'est le grand capital, le New World Order - quand aux puissances politiques elles ne sont que leur relais

Pour l'instant le grand capital et ses projets de NewWorldOrder et de totalitarisme techno-capitaliste planétaire s'appuie sur les USA dont l'impérialisme les sert, ils sont leur "bras armé". Mais quand la Chine sera plus forte que les USA, et tout aussi capitaliste, ils changeront de cheval, et ce sera la Chine (et la langue chinoise) qui envahira le monde, et imposera ses pollutions, soumission des gens à leurs profits, normalisation  universelle, mensonges, etc
Déjà le transfert commence, Sygenta une des monstres de la chimie agricole des OGM et de la brevetisation du vivant va devenir chinois :
http://www.rfi.fr/emission/20160203-syngenta-le-geant-sui...

29/02/2016

le modèle islandais

Le pays a connu une crise beaucoup plus violente que les autres pays européens du fait de la démesure de son système financier lors de l’éclatement de la crise des subprimes. Mais face à une telle situation, l’Islande a pris des mesures très différentes des autres pays européens, quitte à provoquer de vives tensions avec certains d'entre eux (leurs avoirs n'ayant pas été remboursés à la suite d'un référendum en Islande). «A la différence des autres pays heurtés par la crise, l’Islande a laissé ses banques faire faillite, ne préservant que les comptes des ménages résidents. Les étrangers qui avaient placé leur argent dans les banques du pays ont tout perdu lorsque ces banques ont fait faillite. Ailleurs, dans le reste de l'Europe, de nombreuses banques ont été nationalisées car il n’était pas concevable qu’elles puissent faire faillite», rappelait l’Express en 2015.

Le pays a mené une politique mêlant contrôle des capitaux (une idée mal vue en Union Européenne), austérité budgétaire mais aussi hausse des impôts et surtout dévaluation importante de sa monnaie (60%) qui a entraîné une importante inflation, aujourd'hui maîtrisée... et une reprise de la croissance. Résultat, Reykjavik n’a pas sacrifié sa politique sociale et le FMI a été totalement remboursé de ses avances financières. Cette politique a fonctionné, moins d’entreprises ont fait faillite et il n’y a pas eu d’exode des jeunes comme au Portugal, Espagne ou Irlande.