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17/04/2016

pour que la paix arrive il faut que la vérité puisse enfin jaillir

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12/04/2016

c'est en agissant qu'on apprend


beaucoup d'enseignements dans cette vidéo, dans la bouche sereine et sage de ce vieil érudit,

entre autre ça : c'est en agissant qu'on apprend (et c'est valable aussi pour la pratique de l'Espéranto   )

et n'oubliez pas à la fin une excellente idée ! et on ne peut plus humaniste

(et soit dit en passant il est vraiment mignon ce vieux monsieur, il a toutes les qualités, et il est amical, charnel, intelligent, humour léger, etc, on voudrait l'avoir comme grand-père, comme voisin, comme ami, etc.)

11/04/2016

enivrons-nous BIO

« L’acte physique élémentaire consistant à ouvrir une bouteille de vin a apporté davantage de bonheur à l’humanité que tous les gouvernements dans l’histoire de la planète »  (Jim Harrison)

cinq fois plus de cancers d'enfants : 
http://www.bastamag.net/Des-cancers-d-enfants-dus-aux-pes...

(Quelles sont les causes favorisant l’actuelle augmentation du nombre de cancers ? La réponse est simple et hélas vérifiée expérimentalement : la pollution chimique, l’empoisonnement généralisé de nos aliments, de l’air et de l’eau entre autres par les métaux lourds et surtout les pesticides agricoles. Des pesticides dont la France fait un usage immodéré en battant tous les records de consommation de l’Union européenne. S’ajoute à cela l’usage intensif des traitements chimiques dans notre environnement : peintures murales ou cotonnades bon marché dont nous sommes inondés par la Chine populaire, dernier bastion collectiviste mâtiné d’ultralibéralisme. Ainsi à notre insu lorsqu’on enfile un maillot les substances chimiques qui imprègnent le tissu franchissent la barrière épidermique et pénètrent notre organisme… La suite est connue, après des années d’accumulation dans les graisses et les tissus nerveux le sujet est mûr pour développer l’une de ces pathologies de l’abondance à bon marché, cancers, dépression, maladies neurodégénératives telles Alzheimer, Parkinson et tutti quanti !

Réagissons, reprenons en main nos destins et nos santés. Enivrons-nous bio tant qu’à faire avec du vin fait de mains d’homme, (1) respectueuses de la terre nourricière dont la profusion d’êtres, bactéries, invertébrés, qui l’habitent, la nourrissent et la font respirer, font de la terre elle-même un organisme vivant. Or la vie se nourrit de la vie. Aujourd’hui les sols cultivés sont des lieux de mort où la chimie règne en maître et la mort invisible passe derechef dans nos verres et nos assiettes ? Buvez bio : tel est le mot d’ordre surtout quand vous saurez que 100% des vins commercialisés sur le marché, des tous petits aux très grands crus, sont pollués par des pesticides, jusqu’à 10, toutes substances hautement pathogènes**. 

Si vous fumez, fumez bio, ne culpabilisez plus : ce n’est pas le tabac qui tue mais la cigarette, à Cuba l’on meurt centenaire le cigare au bec. 

(1)

D’ailleurs pourquoi le cancer du fumeur n’apparaît-il véritablement qu’après 1945 aux É-U ? Certains accusent des carences liées à la disparition de l’huile naturelle de maïs remplacée à l’époque par ces graisses industrielles que sont les margarines qui ont l’allure du beurre mais n’en sont pas. « Débarrassez-vous d’un préjugé qui vous coûte cher  » tel était le slogan que ressassaient les radios françaises dans les années cinquante pour mieux nous fourguer la margarine nouvelle. Mais comme on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre, à terme l’économie réalisée sur des produits au rabais se paye au prix fort pour la santé.

Jean-Michel Vernochet

(1) Avec 783 milliers d’hectare en 2011, la vigne représente 3.7% de la Surface Agricole Utile  mais elle consomme à elle seule environ 20% des pesticides (en masse) dont une majorité de fongicides (80%).

 

L’enquête APAChe. Forts de ces éléments, Générations Futures et  Marie-Lys Bibeyran, une salariée agricole, ont décidé de mener une enquête  dont l’objectif était de répondre à la question « Est-ce que les salariés viticoles, qui ne pulvérisent pas les pesticides, mais travaillent dans les vignes et les riverains des vignes sont contaminés par les pesticides viticoles ? ». Ainsi, entre mi-octobre et mi-novembre 2012, ils ont prélevé et fait analyser par le laboratoire Kudzu Science les mèches de cheveux de 25 personnes (15 salariés viticoles du bordelais, 10 non-salariés viticoles dont 5 riverains des vignes du bordelais et 5 « témoins » vivants loin des vignes) afin de mettre en lumière la présence ou non de résidus de pesticides viticoles.

Des résultats préoccupants. Les résultats (2) ont permis de mettre en évidence ce que l’on pouvait craindre:

  • 11 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les salariés viticoles que chez les non professionnels habitant loin de vignes (6,6 pesticides en moyenne contre 0.6) !
  • 4 des 15 salariés viticoles présentent 10 pesticides différents !
  • 5 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les non-professionnels de la vigne habitants près des vignes que ceux habitant loin des vignes (3 résidus de pesticides en moyenne trouvés chez les premiers contre 0,6 pour les seconds).
  • 74 % des pesticides actuellement autorisés sur vigne de la liste, établie pour l’enquête, et recherchés ont été retrouvés au moins une fois chez les personnes testées !
  • Un produit interdit, le diuron, a été retrouvé chez un professionnel.
  • Plus de 45% des  molécules retrouvées sont classées cancérigènes possibles en Europe ou aux USA !
  • Plus de 36% des molécules retrouvées sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens (PE).

« A l’heure où va s’ouvrir le Salon International de l’Agriculture, ces résultats montrent clairement que l’exposition des travailleurs agricoles à des pesticides dangereux est importante, même si ceux-ci non pas manipulé les produits. Ce rapport montre également que le simple fait de vivre à proximité de zones cultivées, moins de 250 mètres, ce qui est sans doute le lot de millions de familles françaises, augmente votre exposition. » déclare F. Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

« Il est indispensable de reconnaître le scandale sanitaire des pesticides en France, on ne peut plus être  à la fois malade et être ignoré en tant que victime, c’est une double peine inacceptable ! Il faut interdire les pesticides sur lesquels planent les soupçons de cancérogénicité et sans délai d’écoulement des stocks !» ajoute ML Bibeyran

(1) par exemple savez-vous que la grand-mère de Compay Segundo grande fumeuse de havanes est morte à 115 ans, et Compay Segundo, qui lui allumait ses cigares dès l'age de 5 ans, à 97 ans.

SES DOIGTS AGILES pétrissent un cigare, cadeau de Fidel Castro pour ses 93 ans, le 18 novembre dernier. Ses mains se souviennent de leur vie de rouleuses de havane. Compay Segundo, le pape de la musique cubaine, qui sera ce soir et demain au Zénith, perçoit toujours une retraite mensuelle de 200 pesos (environ 1 300 F) que lui verse la manufacture de tabac où il a travaillé jusqu'en 1972.

 

 

« Ça me permet d'offrir beaucoup de bonbons et de caramels aux enfants », dit avec un sourire le papy chanteur qui est devenu une star internationale depuis le succès mondial en 1997 de « Buenavista Social Club », un album tiré de Wim Wenders et enregistré avec le guitariste américain Ry Cooder. L'interprète de « Chan-Chan », le tube qui a détrôné « Guantanamera » dans le coeur des Cubains, est aujourd'hui un homme riche et adulé. « Je suis riche, mais seulement de mes amitiés, corrige-t-il. Je possède deux logements à La Havane, mais il m'arrive souvent de passer la nuit chez des amis. L'un de mes appartements est situé dans les étages d'un immeuble. Je n'y mets jamais les pieds. Je n'aime pas vivre en hauteur. Je préfère être au niveau de la rue, près des gens. »
« Les fleurs de la vie éclosent un jour ou l'autre »
Son bien le plus cher, c'est l'éternel panama qu'il porte en permanence. On le soupçonne de dormir avec. A Cuba, un exemplaire de ce couvre-chef vient d'être adjugé aux enchères pour la somme de 17 500 dollars au profit d'oeuvres humanitaires. Ce jour-là, Castro lui a tenu le micro tandis qu'ils fredonnaient ensemble « Chan-Chan ». Francisco Repilado, alias Compay Segundo (« compagnon second » en français) contemple avec un oeil malicieux la gloire qui l'assaille : « Mieux vaut tard que jamais, dit-il. Les fleurs de la vie éclosent un jour ou l'autre. C'est une chance qui se présente à chacun d'entre nous. Il faut savoir la saisir avec tendresse. » Quand on lui demande s'il ne rêve pas d'accéder enfin au statut de « primero » (premier), il répond que ce nom appartient à un chanteur de son groupe aujourd'hui décédé. « On m'a toujours appelé Segundo parce que je chante la seconde voix. Et puis le pape s'appelle bien Jean-Paul deux ! » Si on le taquine sur une légende tenace qui lui attribue trois fiancées, il joue à l'étonné : « Je n'en ai qu'une. Elle a 40 ans. C'est une nécessité qu'elle soit plus jeune. J'ai besoin d'un bâton pour me soutenir. Mais je dis que c'est ma fiancée et pas ma femme. Elle ne m'appartient pas. » C'est l'un des secrets de son dynamisme, avec une sévère hygiène de vie. « Voyez, aujourd'hui, il est 19 heures et je n'ai pas encore déjeuné. Je ne mange que trois fois par semaine. Mais je fume trois havanes par jour. Ça m'aide à faire venir l'inspiration. J'ai commencé à l'âge de 5 ans quand j'allumais les cigares de ma grand-mère qui a vécu jusqu'à 115 ans. » Ce soir, le vieux fumeur de havane retrouve Paris et sa tour Eiffel dont il connaît le poids par coeur. « J'ai appris ça à la manufacture où je travaillais. Il y avait des lectures publiques, le matin les journaux, et l'après-midi les livres. J'aimais beaucoup les romans de Zola. C'est pour ça que les rouleurs de tabac savent beaucoup de choses. »

08/04/2016

regardez les méthodes (et les motifs ! non dits) de désinformation !!

http://www.lapresse.ca/international/dossiers/maison-blan...

Les motifs je les ai montrés, ce ne sont pas en réalité, du tout, les opinions conservatrices de Trump, ni la brutalité de ses propos, son challenger, que les médias (et donc leurs maitres !) souhaitent donc voir gagner à sa place Ted Cruz est encore bien plus conservateur !! Non si les « médias » , et donc leurs maîtres ! (car les journaleux ne sont comme l’a fait remarqué Soral que des putes ou des chômeurs) ont une répulsion phénoménale envers Trump c’est parce qu’il est contre les accords de libre échange et la « mondialisation » si rentable pour les spéculateurs ! et qu’il veut cesser l’interventionisme militariste des USA à travers le monde !
Aussi il FAUT absolument le diaboliser au maximum auprès de l’opinion du «troupeau»
donc ils font feu de tout bois et sortent ça.
Quelques commentaires sur le texte (outre son caractère partial et propagandiste, et n’oublions pas son titre, seule phrase que liront les deux tiers des surfeurs !)
un aveu ! « Les adversaires de Trump sont aussi peu appréciés » ce qui DONC fout par terre instantanément toute la thèse implicite de l’article ! s’en rendent-ils compte ? aux chiottes l’article ! inutile !
« 59% des électeurs ont en effet une opinion défavorable du sénateur texan Ted Cruz, qui tente de rattraper M. Trump dans la course républicaine, alors que 55% d'entre eux ont une vision négative de la favorite de la course démocrate, Hillary Clinton »
Autre remarque, à vomir, ils font bien remarquer que le groupe auprès duquel Trump a le moins d’opinion négatives ce son les « Blancs sans formation universitaire » (bacheliers, et autres, tenez le vous pour dit : si vous n’avez pas de formation universitaire vous n’êtes que des ploucs ! des « êtres inférieurs »).
Quel racisme social ! de la part de tous ces hommes d’affaires et leurs larbins bourgeois !

"Donald Trump inspire un dédain profond à un grand nombre d'Américains, tout sexe, origine, appartenance politique et lieu de résidence confondus, une impopularité sans précédent qui risque de miner les efforts du candidat à l'investiture républicaine pour surmonter ses récents revers.
Sept Américains sur dix, incluant près de la moitié des électeurs républicains, ont une opinion défavorable de l'homme d'affaires, selon un nouveau sondage Associated Press-GfK rendu public jeudi.
Cette opinion est partagée par une majorité de femmes et d'hommes, de jeunes et de vieux, de conservateurs, modérés et progressistes, de Blancs, d'Afro-Américains et de Latino-Américains, ce qui constitue une vaste condamnation de M. Trump.
Même dans le sud des États-Unis, une région où le milliardaire a remporté plusieurs primaires, près de 70% des personnes interrogées ont une opinion défavorable de lui. Du côté des Blancs sans formation universitaire, l'un des groupes d'électeurs les plus fidèles à Donald Trump, 55% des sondés avaient une vision négative du candidat.
Cela n'empêche pas M. Trump d'être en tête de la course quant au nombre de délégués et de compter sur de multiples partisans au sein de l'électorat des primaires républicaines. Mais l'ampleur de son impopularité soulève d'importantes questions sur sa capacité à rallier suffisamment d'appuis durant les élections générales pour accéder à la Maison-Blanche.
Elle met aussi en lumière les obstacles auxquels il pourrait être confronté durant le reste de la course à l'investiture républicaine, qui semble se diriger vers une convention houleuse durant laquelle les dirigeants du parti auront leur mot à dire au sujet du candidat qui sera choisi pour représenter la formation politique au scrutin de novembre.
« Il risque de se voir refuser la nomination parce que les militants de la base craignent que le fait qu'il soit si universellement détesté rende impossible sa victoire », a expliqué Ari Fleischer, un ancien conseiller du président George W. Bush.
Les adversaires de Trump sont aussi peu appréciés
Il faut cependant souligner que l'électorat n'est pas vraiment plus tendre envers les adversaires de Donald Trump. Environ 59% des électeurs ont en effet une opinion défavorable du sénateur texan Ted Cruz, qui tente de rattraper M. Trump dans la course républicaine, alors que 55% d'entre eux ont une vision négative de la favorite de la course démocrate, Hillary Clinton.
Le sondage Associated Press-GfK a été réalisé en ligne auprès de 1076 adultes entre le 31 mars et le 4 avril à partir d'un échantillon issu du KnowledgePanel de GfK, qui a été conçu pour représenter la population américaine. La marge d'erreur pour tous les répondants est de plus ou moins 3,3 points de pourcentage."

 

 

 

07/04/2016

la dictature mondiale des vautours du grand capital

Le gant de velours du marché ne marchera jamais sans une main de fer derrière - McDonald ne peut prospérer sans McDonnell Douglas, le fabricant du F15.

Thomas L. Friedman "A Manifesto for a fast World"
New York Times Magazine, 28 Mars, 1999

 

Nul besoin d’envoyer canonnières ou porte-avions pour intimider un Etat qui menacerait les intérêts des puissantes compagnies occidentales. Il existe un discret mécanisme pour régler les litiges entre États et investisseurs : l’ « ISDS », pour Investor-State Dispute Settlement, intégré dans tous les traités commerciaux, dont celui en négociation entre l’Europe et les Etats-Unis (Tafta). Selon ses détracteurs, les multinationales bénéficient ainsi d’un pouvoir sans précédent pour échapper aux lois. En partenariat avec des journalistes néerlandais, Basta ! publie en exclusivité une enquête en cinq épisodes sur cette guerre invisible. Ce premier volet vous emmène de Caracas à Amsterdam dans les coulisses d’une bataille aux enjeux gigantesques.

Caracas, la capitale du Venezuela, baigne dans une chaleur tropicale. Nous sommes en 2006. Bernard Mommer est assis à son bureau, dans un énorme immeuble disgracieux de couleur gris-noir au centre de la ville, occupé à éplucher son courrier. En tant que vice-ministre du Pétrole, il est en contact régulier avec les 41 entreprises pétrolières étrangères actives dans le pays. Le secteur est entré dans une période de turbulences, depuis que le gouvernement d’Hugo Chavez a décidé de se réserver une proportion plus importante des revenus du pétrole, qui s’écoule du pays par milliards de barils.

Mommer ouvre une lettre insolite qui lui a été transférée par son patron, le ministre du Pétrole. « Nous acceptons votre offre d’arbitrage, dit-elle, sur la base du traité d’investissement néerlandais avec le Venezuela ». Expéditeur : la firme pétrolière italienne Eni. « Qu’est-ce que j’ai bien pu faire ? » se demande Mommer. Le vice-ministre sait que l’arbitrage signifie que deux entreprises, en désaccord sur un sujet, soumettent leur litige à un jury commercial, qu’elles désignent elles-mêmes, pour juger laquelle des deux a raison selon les termes du contrat qui les lie. Mais Mommer n’a alors conclu de transaction avec personne, un ministère n’étant pas, après tout, la même chose qu’une entreprise. Et qu’est-ce-que les Pays-Bas ont à voir avec l’affaire ?

En se plongeant dans les archives, Mommer fait des découvertes troublantes.

  • Premio, un précédent gouvernement, a signé, sans trop de publicité, un traité d’investissement avec les Pays-Bas qui prévoit la possibilité, pour tous les investisseurs néerlandais qui auraient l’impression de ne pas avoir été traités de manière équitable par leur pays hôte, de convoquer le Venezuela devant un jury d’arbitrage. Une procédure qui s’inscrit dans le cadre de la Banque mondiale. Les arbitres peuvent imposer une amende au Venezuela, sans aucune possibilité de faire appel de leur décision.
  • Secundo, la firme pétrolière italienne Eni a récemment rattaché ses activités au Venezuela à une filiale enregistrée aux Pays-Bas, ce qui l’a transformée ipso facto en investisseur néerlandais. Mommer doit se préparer à des temps difficiles...

    L’État, un « brigand en chapeau haut-de-forme » ?

    « L’État peut se conduire comme un “brigand en chapeau haut-de-forme”. » Gerard Meijer, avocat spécialisé dans le droit de l’investissement, est assis à une terrasse dans le quartier d’affaires d’Amsterdam, en face de son bureau au sein de NautaDutilh, l’un des plus grands cabinets juridiques d’Europe. « L’expression est ancienne, précise-t-il. Mais, honnêtement, elle comporte toujours un élément de vérité. Peut-être certaines personnes se désoleront qu’un pays se voit imposer une telle amende. Les contribuables paient la facture. Mais ils oublient qu’auparavant leur gouvernement s’est enrichi illégitimement avec la même somme. »

    Meijer a une barbe taillée selon la dernière mode, qui lui donne un charisme juvénile malgré sa cinquantaine. En tant que président de l’Association néerlandaise de l’arbitrage, il défend son secteur d’activité avec détermination. Il croit vraiment en ce qu’il fait. Imaginez, dit-il, que vous soyez un investisseur dans un pays en développement. Vous avez misé tout votre argent dans un projet – par exemple un puits de pétrole au Venezuela ou un atelier textile en Égypte. « Si vous vous retrouvez en litige avec ce pays, vers qui allez-vous vous tourner ? Vers le juge du coin ? Pensez-vous que vous auriez une seule chance ? »

    Heureusement, il y a l’arbitrage. « Il est situé quelque part entre une médiation et un véritable tribunal. Si les deux parties sont d’accord, elles choisissent chacune un arbitre, et ces deux arbitres en choisissent un troisième. Leur verdict est contraignant. » C’est équitable et cela fonctionne bien. En tant qu’investisseur, vous êtes sûr que votre propriété sera au moins respectée lorsque vous placerez votre argent quelque part. « C’est une sorte de juridiction indépendante, avec des juges qui n’ont pas de relations de loyauté avec leur gouvernement. C’est un aspect très important. Après tout, il y a beaucoup de républiques bananières dans le monde. »

    De plus en plus d’arbitrages entre États et investisseurs

    Le monde de Mommer et de Meijer est inconnu de la plupart des gens. L’arbitrage fait parfois soudainement la une des journaux, notamment en relation avec le traité commercial transatlantique TAFTA (Trans-Atlantic Free Trade Agreement). En réalité, l’arbitrage existe depuis des années. Nous avons recensé 624 cas connus, à la fin 2014, d’investisseurs qui avaient poursuivi des États sur la base d’un traité. Mais il y en a probablement eu bien davantage.

    Le nombre de cas ne cesse de croître : en 2000, on en comptait quinze ; nous sommes aujourd’hui à environ 60 cas par an. Le montant réclamé par les investisseurs connaît lui aussi une augmentation fulgurante. Ce sont des litiges toujours plus importants qui doivent être tranchés au moyen de ce mécanisme de règlement des différends, que l’on appelle l’ISDS (Investor-state dispute settlement). Plus de la moitié d’entre eux sont soumis au tribunal commercial de la Banque mondiale, le Cirdi (Centre international de règlement des différends liés à l’investissement), qui a ses propres règles et ses propres arbitres.

    Les données que nous avons rassemblées montrent que les Pays-Bas sont devenus le pays d’origine du plus grand nombre de procédures ISDS. Pas moins de 16 % des cas soumis au cours de l’année 2014 l’ont été par des firmes néerlandaises. « Néerlandais » est toutefois un terme relatif dans ce contexte. L’analyse détaillée de ces investisseurs montre que plus des deux tiers sont des filiales fantômes, n’existant que sous la forme de boîtes à lettres. Seulement une sur six est véritablement néerlandaise.

    L’Équateur condamné à verser 1,1 milliard de dollars à un groupe pétrolier

    Les pays qui ont été le plus fréquemment poursuivis sont les pays en développement et émergents, ainsi que les pays riches en ressources naturelles comme le Canada. L’Europe de l’Est occupe depuis quelques années une place de plus en plus importante dans ce classement.

    Notre analyse montre aussi qu’un groupe remarquablement restreint d’avocats « vedettes » occidentaux domine le monde de l’arbitrage lié à l’investissement. Au moins l’un des quinze principaux arbitres au niveau mondial est impliqué dans 63 % des panels dont nous avons pu identifier les membres. Dans 22 % des panels, ce « top 15 » fournit même deux arbitres sur trois, suffisamment pour emporter la décision. Ce sont tous des hommes blancs – exception faite de deux femmes blanches. Ils sont souvent liés à des firmes juridiques qui profitent de l’expansion de ce marché. Les sommes en jeu sont conséquentes : une procédure d’ISDS coûte en moyenne huit millions de dollars.

    Pour ses détracteurs, le système est injuste. Il y a quelques mois, l’Équateur s’est vu imposer une amende de 1,1 milliard de dollars suite à une plainte d’Occidental Petroleum, qui dénonçait son expropriation. L’amende est équivalente à plus de 3 % du budget total du pays pour 2016. Les défenseurs de l’ISDS objectent que c’est un moyen de trouver des solutions apolitiques à des litiges. Les juges et les politiciens n’ont plus à s’en mêler. Plus besoin d’envoyer des navires de guerre, comme la France et l’Angleterre l’ont fait en 1902 suite à un différend avec le Venezuela. De nos jours, l’envoi d’une lettre à Caracas suffit – une invitation à se rendre à Washington, au siège de la Banque mondiale, pour une audience.

    Des firmes qui deviennent soudainement « néerlandaises »

    Retour au Venezuela. Le premier courrier n’a pas entraîné de problème insurmontable pour Bernard Mommer, le vice-ministre du Pétrole. L’entreprise Eni était prête à retirer sa plainte contre quelques centaines de millions de dollars et une nouvelle concession. Mais il allait bientôt recevoir deux lettres similaires, adressées cette fois par deux compagnies pétrolières américaines, ConocoPhillips et Mobil. Celles-ci ne voulaient pas entendre parler de règlement à l’amiable. Et elles réclamaient 42 milliards de dollars ! Et, comme par hasard, ces deux géants texans étaient récemment devenus, aux aussi, des firmes « néerlandaises ».

    À la base, Mommer est un mathématicien allemand, arrivé au sein de la compagnie pétrolière publique du Venezuela PvdSA en raison de sa familiarité avec les contrats pétroliers, avant de devenir vice-ministre en 2005. Il a ensuite occupé, à Vienne, le poste de gouverneur de l’Opep, pour le Venezuela. Il est désormais à la retraite. Mais il lui reste une responsabilité : son implication dans les procédures d’arbitrage. « C’est moi qui étais responsable de ces contrats, nous a-t-il expliqué au cours d’un long entretien. Je suis donc le témoin principal pour toutes les plaintes contre le Venezuela dans le domaine pétrolier. »

    A l’époque du président Chavez, le gouvernement, qui souhaitait se réserver une proportion plus importante des profits générés par le pétrole, a décidé en 2006 de renégocier toutes les concessions. Le Venezuela voulait la moitié des parts de tous les projets ; l’impôt sur les revenus pétroliers a été augmenté, et une nouvelle taxe sur les royalties a été introduite. Mommer était le principal négociateur pour le compte du gouvernement.

    Rembourser les profits avant même qu’ils soient réalisés

    Lorsque vous expropriez un projet, il faut payer. Mommer le savait bien : « Nous ne l’avons jamais contesté. Nous avons trouvé un accord avec 39 des 41 entreprises, y compris Eni. Mais pas avec Mobil, qui a depuis fusionné avec Exxon. Ni avec ConocoPhillips. Ces firmes étaient engagées dans une stratégie de long terme visant à réduire progressivement leur contribution fiscale à zéro. Ce à quoi nous avons fait obstacle. Lorsqu’elles ont refusé de négocier, nous les avons expropriées. » Les deux firmes répondirent en déposant une série de plaintes auprès du Cirdi et de la Chambre de commerce internationale, à Paris. Avec pour exigence le remboursement de tous les profits qu’elles avaient manqués.

    L’enjeu est énorme. Le cours du pétrole était à l’époque au beau milieu d’une hausse historique, passant de 40 dollars le baril en 2004 à un pic à 150 dollars en 2008. Le Venezuela souhaite dédommager les entreprises sur la base du prix qui était celui du pétrole au moment des négociations. Mais au cas où l’expropriation serait jugée illégitime, les deux géants pétroliers estiment qu’ils devraient être remboursés sur la base du cours de 2008. La différence se chiffre en milliards de dollars.

    « Ces entreprises en avaient assez du Venezuela, depuis longtemps déjà, explique Juan Carlos Boue, chercheur vénézuélien basé à l’Institut de l’énergie d’Oxford. Mais elles ont décidé de rentrer chez elles avec autant d’argent que possible. C’est particulièrement le cas pour ExxonMobil. Ces entreprises veulent faire savoir au monde entier qu’elles disposent de ressources illimitées pour s’engager dans des contentieux juridiques, afin de décourager les gouvernements qui voudraient les défier. »

    Suite de l’enquête, le 16 mars. http://www.bastamag.net/1-5-Quand-des-multinationales-s-a...

    Frank Mulder, Eva Schram and Adriana Homolova
    Traduction de l’anglais : Olivier Petitjean

    À propos de cet article

    Cette enquête a été publiée initialement en néerlandais par les magazines De Groene Amsterdammer et Oneworld. Elle est publiée en exclusivité en français par Basta ! et en allemand par le Spiegel online.

    Voir aussi, des mêmes auteurs, cet autre article traduit par l’Observatoire des multinationales : « Pétrole ougandais : Total cherche à échapper à l’impôt grâce à un traité de libre-échange ».

    Le texte ci-dessous présente la recherche qui sous-tend l’enquête :

    Les critiques du TAFTA, le traité de commerce en discussion entre l’Union européenne et les États-Unis, ont pour cible prioritaire les mécanismes de résolution des litiges État-investisseurs, ou ISDS (pour Investor-State Dispute Settlement, en anglais). Il s’agit d’un mécanisme grâce auquel les investisseurs peuvent poursuivre un État s’ils estiment avoir été traités de manière inéquitable. Selon ces critiques, les multinationales se voient ainsi donner le pouvoir sans précédent d’échapper aux lois, à travers une sorte de système de justice privatisée contre lequel aucun appel n’est possible.

    En réalité, l’ISDS n’est pas un phénomène si nouveau. Les plaintes ne sont pas simplement déposées contre nous, pays européens ; au contraire, c’est plus souvent de nous qu’elles proviennent. En 2014, pas mois de 52 % de toutes les plaintes connues avaient pour origine l’Europe occidentale.

    Le nombre total de cas est impossible à connaître. Les données sont difficiles à obtenir. C’est pourquoi des journalistes de De Groene Amsterdammer et Oneworld ont entrepris quatre mois de recherches, avec le soutien d’EU Journalism Grants.

    Ce travail a notamment débouché sur une cartographie interactive unique en son genre de tous les cas d’ISDS, dont beaucoup n’ont jamais été cités dans la presse. Cartographie qui inclut, autant que possible, le nom des arbitres, les plaintes, les suites et, dans de nombreux cas, le résumé des différends. Pour la présente enquête, nous avons interrogé de nombreux arbitres, des avocats, des investisseurs, des chercheurs et des fonctionnaires, y compris des représentants de pays qui se sentent dupés par l’ISDS, comme le Venezuela, l’Afrique du Sud ou l’Indonésie.

    La cartographie et les articles qui l’accompagnent sont disponibles sur le site www.aboutisds.org. Ils ont été publiés initialement en néerlandais à l’adresse www.oneworld.nl/isds.

  • CONCLUSION : L’ISDS est le bras armé de la dictature économique libérale. Il signe l’arrêt de mort de toute démocratie, si jamais celle ci a vraiment existé. Comme le disait Vandana Shiva : " Le libre échange, c’est la dictature des entreprises ". On est en plein dedans et si les différents traités bilatéraux sont validés, on le sera encore plus. Mort au capitalisme !

04/04/2016

tares du capitalisme

tare du capitalisme.jpg

http://refus.linky.gazpar.free.fr/

 Y’en a marre de subir des pressions de toute part et être obligé d’accepter ce que nous refusons. La démocratie est bien en péril. Vivement qu’arrive le jour où nous pourrons être complètement autonomes et ne plus dépendre de ces requins qui nous rackettent et essaient de nous détruire au nom d’une logique purement financière.N’y a-t-il pas une autre logique moins mercantile qui puisse nous protéger dans notre liberté et le respect de la vie ?

 

 

25/03/2016

l'inanité d'une vie, un néant sidéral et intemporel

sur la peur de mourir l'écrivain soviétique Valentin Kataïev (1897-1986 tu vois il est mort quand-même), l'auteur de la fameuse comédie "je veux voir Mioussov" n'était pas aussi con que tant d'autres et savait bien. Au début d'un de ses romans il écrit (traduction anglaise ! c'est tout ce que j'ai): "Petya was thirteen and, like all young boys, (oui c'est exact, lui aussi donc) he was terrified by thoughts of death. Whenever someone he knew died, Petya's heart would be gripped by fear and he would recover slowly as after a serious illness"

http://www.lib.ru/PROZA/KATAEW/kataev_hutorok_v_stepi_eng...

et encore avait-il pleinement conscience de ce que représente

l'inanité d'une vie, un néant sidéral et intemporel.

23/03/2016

la vérité sort de la bouche des grosses brutes

(et d'ailleurs ce n'est certainement pas une grosse brute, c'est un genre qu'il se donne pour ramasser les votes, j'en suis persuadé, il est très intelligent je pense, après tout il a réussi à devenir très riche il faut avoir de la prudence et du flair pour ça !)
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Donald-Trump-Le-mon...
le monde sera sans doute meilleur si il était élu président des USA, plutôt que la tueuse Hillary. Mais à dire la vérité comme ça, comme dit l'autre :

"Si il est élu, il a intérêt à éviter les déplacements en décapotable." http://gaideclin.blogspot.fr/2016/03/trump-et-lintelligentsia-liberale-par.html

16/03/2016

le peuple est si loin

"Je me suis livré à un petit calcul au résultat éloquent : au  
cours des cinq dernières années, le Parlement européen s'est  
ainsi prononcé deux cent cinquante fois sur des textes liés à  
l'orientation sexuelle et à  «  identité de genre », adoptant  
plus de cent rapports positifs sur la question. C'est dire que  
l'hémicycle est ainsi maintenu sous pression et qu'il se passionne  
pour la théorie du genre.  
Je revois les visages défaits de mes collègues démocrates-  
chrétiens votant, comme des idiots utiles, la « feuille de route de  
l'Union européenne contre l'homophobie ». Sous le drapeau  
de la couronne mariale, c'est la peur qui rôde dans les travées.  
Ce mécanisme de chantage a été inspiré par l'International  
Lesbian and Gay Association. Ce lobby d'une puissance  
insoupçonnée, dont le siège est à Bruxelles, reçoit lui aussi  
des subventions de la Commission européenne, du financier  
George Soros et du département d'État américain. Tout ce petit  
monde sert un projet de société ou plutôt de dissociété. En  
toute tranquillité. Le peuple est si loin..."
(Philippe de Villiers)

 

"La machine bruxelloise tourne à l'abri des médias. Dans  
un consensus admirable où les trois grands groupes votent  
comme un seul homme 95 % des textes, où les souverainistes  
sont tenus en lisière. Frappés d'interdit moral, houspillés,  
insultés, traités de fascistes —"

 

Mais alors qui sont les maîtres ? les bien vus ?
lisons plus : "berlines noires à vitres teintées et plaques « CD »  corps  
diplomatique — qui s'arrêtent devant l'entrée du « Paul-Henri  
Spaak building ». En quelques minutes, des dizaines de noeuds  
papillons s'agglutinent sur le tapis rouge : des Européens, des  
Américains, des Japonais, quelques figures des pays du Golfe.  
Les congratulations sont bruyantes, chaleureuses, toutes en  
anglais ; il est clair que ce sont des amis qui se retrouvent, ils  
parlent la même langue et le même langage "

mettre en garde, ..... les peuples  
récalcitrants contre leurs pulsions : « Nous voulons sauver  
l'Europe de la  tyrannie des référendums. »(sic) Oui, vous avez bien  
lu. Ces élites sont en révolte contre ce qu'elles appellent « le  
caprice des peuples ».   ......

"Dans ce  dominium mundi, cet empire mou du management,  
ceux qui commandent se montrent rarement. Personne  
mi maîtrise plus rien. Nous assistons à une reféodalisation  
planétaire,  (et anglophone ... ) les puissances publiques s'éclipsent, s'évanouissent ... Ils  
veulent les individus et le monde, rien d'autre. "

15/03/2016

arithmétique simple - et cynisme puant des voleurs capitalistes qui nous gouvernent

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c'est quand qu'on renverse la table ?