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27/03/2023

Saint-Amand-les-Eaux

un jour, (en 1947 sans doute) on a organisé une représentation de Louise, l'opéra de Gustave Charpentier, en extérieur, sur la Grand'Place de saint-Amand les eaux, devant le beffroi.

Oui, et mon père y a emmené sa future femme Louise.

16/03/2023

sur un discours, et une constatation, qu'on entendait souvent du temps des colonies, mais il faut en avoir fait l'expérience pour la comprendre

 Du temps des colonies, on entendait souvent les gens dire que les noirs, les péons, les coolies, étaient des êtres stupides. Mais ce n'est pas vrai, ils ne sont pas naturellement stupides (d'ailleurs on le voit bien maintenant !) mais c'est les conditions de vie qu'on leur faisaient qui les rendaient stupides (1)

C'était de vivre constamment dans la soumission, la peur, la terreur, l'impuissance, et savoir qu'il est impossible et vain de discuter,

qu'on aura toujours tort même si on a mille fois raison et que la moindre tentative de défense ou de justification vous plongera dans des malheurs encore pires, l'attente, les chicaneries, la mauvaise foi, les agressions, les insultes, les humiliations, les critiques et la déméprisation injustifiée et constante, qu'on fasse gris qu'on fasse vert, de fermer sa gueule, contracté dans l'angoisse perpétuelle, et l'impossibilité qu'il existât une attitude quelle qu'elle soit qui puisse vous sauver, de devoir toujours rester coi et en alerte de ce qui peut arriver, l'absence de tout droit pour vous,  de n'avoir à attendre que l' "heure de la sortie" le moment où on pourra se détendre et se défiler, jusqu'à la prochaine alerte. Essayez  par exemple en travaillant en qualité d'homme (personne de sexe masculin) dans certains bureaux de bonnes-femmes avec un femme comme chef, et un clan de "copines", ou bien, mais ça  ça n'existe plus de nos jours je pense, comme "jeune", apprenti, garçon de bureau, laveur de vaisselle, dans un milieu de "vieux", de vivre des jours, des semaines, des mois dans ces conditions, vous verrez que vous deviendrez passifs, poussifs et stupides petit à petit. Effet garanti !

et totalement irresponsables, en effet vous savez que les domestiques aux Indes, aux colonies, etc, les coolies, les petits nègres, les domestiques partout où ils sont traités comme des chiens, obéissent à ce qu'on leur demande, bêtement (apparemment !) y compris quand ils savent que ça n'a aucun sens, même quand ils savent que c'est la chose à ne pas faire, et après quand leur maître s'en est aperçu il est encore plus furieux et persuadé qu'ils sont stupides ou qu'ils se foutent de lui, mais non, c'est toujours la même chose, ils obéissent, même quand ils savent que c'est absurde, inutile, contre-productif, de toutes façons ils savent qu'ils n'ont pas le droit à la parole, qu'ils doivent la fermer, qu'ils ne peuvent pas se permettre d'argumenter envers leur maître, la race supérieure, eux les sous-hommes, ils savent que si ils ouvrent la bouche ça sera pris comme un crime de lèse majesté, alors ils font ce qu'on leur dit de faire, même quand ça ne sert à rien, même quand ils savent que c'est absurde et que ça va créer des problèmes, même quand ils connaissent une meilleurs solution, ils se gardent bien de la dire ! ou seulement après. Et bien dans le genre de bureau dont je parle plus haut, par exemple, c'est comme ça qu'on devient.
D'ailleurs on ne sent plus aucune solidarité avec le boulot, on apprend à s'en foutre, à se dire "qu'ils (elles, en général !) se démerdent", on ne veut pas d'une méthode qui arrangerait le boulot, ça va aller encore plus à vau l'eau, et alors ? qu'ils crèvent ! La solution, les arguments, que de toutes façons on n'a pas intérêt à avancer, à l'ouvrir, ils s'en passeront, on apprend à s'en foutre éperdument du bon avancement du boulot.

(1) cf les expérimentations rapportées par Howard Bloom dans Le Principe de Lucifer sur deux groupes de rats, les uns qui peuvent agir sur leurs conditions de vie, les autres réduits à la souffrance impuissante "Il se blottit dans un coin, et ne bouge plus lorsque arrive la décharge. Si vous ouvrez la porte de la cage il n'essaye même pas de s'échapper" et "Leur perception se ferme, leurs pensées s'obscurcissent et ils ont plus de mal à trouver de nouvelles solutions à leurs problèmes. ... D'autres observations indiquent qu'il ne semble plus se concentrer sur ce qui l'entoure."

Voilà un fait psycho-sociologique fondamental et très important, que les sociologues, et les anti-racistes, et les historiens, (peut-être certains romanciers par contre ?) autant que je sache, ont tous jusqu'à présent laissé de côté sans en prendre conscience, et pour cause ! aucun ne vivait sa vie, même un moment, dans cette situation !

c'est ce que j'ai découvert durant ma dernière année de travail (2010-2011). Ce qu'il y a de bien c'est que ça m'aura fait découvrir cette vérité, que les sociologues, et les anti-racistes, et les psychologues, et les historiens, (peut-être certains romanciers par contre ?) autant que je sache, ont tous jusqu'à présent passé à côté sans en prendre conscience, et pour cause ! aucun ne vivait sa vie même un moment dans cette situation !

20/02/2023

un tableau montrant des gens conscients de leur condition humaine et donc qu'ils sont condamnés à mort

la vie - condamée à mort.jpg

01/01/2023

Ewig rein bleibt nur die Träne/ Und das Wasser der Fontäne (Joachim Ringelnatz)

15/1/2003 à la radio, entendu « Un adolescent d’autrefois » (d’après le roman de François Mauriac) Mon Dieu Mon Dieu ! ma vie est plus ravagée que celles de ces personnages, et plus bouchée.
Et je connais la réponse à « Mais qu’est-ce qui est vrai ?! » :
- Rien. La mort. Le néant et l’oubli.

 

110) Les chiens ont plus le sens des valeurs que les humains.


6/10/1991 C'est curieux, l'état d'enrhumé convalescent me plonge à chaque fois dans un état étrange et merveilleux, comme dans un rêve, engourdi, comme dans un brouillard, et en même temps comme une ivresse et une fraîcheur et une acuité inhabituelle de perception et comme un retour d'une présence aigüe du passé, ce qui était déjà le cas quand ça m'arrivait étant enfant.

(Et puis la lumière de l'automne est si belle, si poétique, a tant de présence, je retrouve dans le jardin des impressions perdues depuis longtemps)

 

Et j'ai retrouvé ma mini-chaîne hi-fi et la musique de Bach, et il y a ma viole, à la fois. Je suis comme grisé et dans un rêve engourdi.

 
 

- Les petites souris de Bâle, à la vie desquelles nous nous étions intéressés Denise et moi tous les deux assis un soir de fev 1989 sur un banc au détour d'une avenue. C'est bien là le cœur du problème, seule cette approche des êtres, et donc l'optique existentielle, fournit la base vraie et la nourriture de l'amour chrétien et de la même chose version humaniste, la seule source où l'âme peut se libérer et vivre, et des rapports sains s'établir.

 

20/1/2003 je ne suis qu’un morceau de viande, prêt à basculer dans le grand charnier, comme Jacqueline.

 

111) L’âme on oublie qu’elle a existé, le corps on le fout dans une urne, et bon débarras, l’argent par contre on veille à ce qu’il ne s’en perde pas, c’est important.

 

jan 2003 Mon Dieu quel malheur de devoir se lever, de devoir se réveiller.

 

112) et donc A partir du moment où il n’y a plus de larmes il n’y a plus que de l’impureté, Ringelnatz a raison.

 

113) « Dans ce monde politiquement correct, l’humaniste se sent à l’étroit, voire de trop. » (Pr Antoine COURBAN)

 

114) "Be quiet, because we're going to be here buried in this tomb for a long, long time together, so hug me !" (Juan Ruflo) 

 

 

"J’avais envie et peur à la fois de regarder ce visage qui m’avais apporté tant d’amour et de bonheur. Elle avait tellement changé que je ne la reconnaissais plus très bien." .......

( Niu-Niu/ « Pas de Larmes pour Mao » )

29/12/2022

Jean Rostand texte écrit en 1954 - j'avais 5 ans

Jean Rostand, Pensées d’un biologiste, 1954. 

Comme Montaigne qui dans son apologie de Raymond de Sebondes rappelle que ce qui n'est pas éternel n'existe pas, car sa disparition, son anéantissement, rétrospectivement fait disparaître tout ce qu'il a pu vivre, et comme il le rappelle dans un autre texte : " le plus et le moins ne peuvent pas s'appliquer à ce qui n'existe plus", Jean Rostand est conscient des vérités élémentaires, que les hommes prennent tant de soin à se cacher à coup de sophismes freudiens.

"D'où vient l'homme? L'homme n'est rien moins que l'oeuvre d'une volonté lucide, il n'est même pas l'aboutissement d'un effort sourd et confus. Les processus aveugles et désordonnés qui l'ont conçu ne recherchaient rien, n'aspiraient à rien, ne tendaient vers rien, même le plus vaguement du monde. Il naquit sans raison et sans but, comme naquirent tous les êtres, n'importe comment, n'importe quand, n'importe où. La nature est sans préférences, et l'homme, malgré tout son génie, ne vaut pas plus pour elle que n'importe laquelle des millions d'autres espèces que produisit la vie terrestre. Si la tige des primates avait été sectionnée à sa base par quelque accident géologique, la conscience réfléchie ne serait jamais apparue sur la terre. Il est possible d'ailleurs que, dans le cours des siècles, certaines lignées organiques aient été éliminées qui eussent donné naissance à des formes plus accomplies que la nôtre.

Quoi qu'il en soit, l'homme est apparu... D'une certaine lignée animale, qui ne semblait en rien promise à un tel destin, sortit un jour la bête saugrenue qui devait inventer le calcul intégral et rêver de justice. ... qui traverse la vie dans l'épouvante de la mort, qui s'attache sans mesure à d'autres créatures éphémères, qui, trop bestiale ou trop peu, souffre quand elle réprime ses instincts et ne souffre pas moins quand elle y cède, qui ne sait pas défendre son coeur contre les rêves que lui interdit sa raison...

C'est donc que, statistiquement tout au moins, les hommes préfèrent l'être au non-être. Et c'en est assez pour que triomphe l'optimisme, qui se contente de peu..

L'espèce humaine passera, comme ont passé les Dinosaures et les Stégocéphales. Peu à peu, la petite étoile qui nous sert de soleil abandonnera sa force éclairante et chauffante... Toute vie alors aura cessé sur la Terre. Alors, de toute la civilisation humaine ou surhumaine - découvertes, philosophies, idéaux, religions -, rien ne subsistera. Il ne restera même pas de nous ce qui reste aujourd'hui de l'Homme de Néanderthal, dont quelques débris au moins ont trouvé un asile dans les musées de son successeur. En ce minuscule coin d'univers sera annulée pour jamais l'aventure falote du protoplasma... Aventure qui déjà, peut-être, s'est achevée sur d'autres mondes... Aventure qui, en d'autres mondes peut-être, se renouvelera... Et partout soutenue par les mêmes illusions, créatrice des mêmes tourments, partout aussi absurde, aussi vaine, aussi nécessairement promise dès le principe à l'échec final et à la ténèbre infinie...

Sera-t-il du moins permis à l'homme éphémère, englouti dans le cosmos démesuré, de se regarder comme le dépositaire d'une valeur privilégiée, qui défierait les normes de la durée ou de l'étendue ? Tout ce à quoi il tient, tout ce à quoi il croit, tout ce qui compte à ses yeux a commencé en lui et finira avec lui. Il est seul, étranger à tout le reste. Nulle part, il ne trouve un écho, si discret soit-il, à ses exigences spirituelles.

Tel est, semble-t-il, le message de la science. Il est aride. La science n'a guère fait jusqu'ici, on doit le reconnaître, que donner à l'homme une conscience plus nette de la tragique étrangeté de sa condition, en l'éveillant pour ainsi dire au cauchemar où il se débat.

 
"La culture c'est la qualité du jugement, l'exigence logique, l'appétit de la preuve, c'est l'habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d'opinion, la patience d'ignorer, la certitude qu'on n'a jamais tout le vrai en partage; c'est refuser tous les fanatismes et jusqu'à ceux qui s'autorisent de la raison ; c'est révérer le génie mais sans en faire une idole, c'est toujours préférer ce qui est à ce qu'on préférerait qui fût."
 
Jean Rostand
 
 

Jacques Prévert (1900 - 1977) - Paroles

Le désespoir est assis sur un banc

Dans un square sur un banc
Il y a un homme qui vous appelle quand on passe
Il a des binocles un vieux costumes gris
Il fume un petit ninas il est assis
Et il vous appelle quand on passe
Ou simplement il vous fait signe
Il ne faut pas le regarder
Il ne faut pas l'écouter
Il faut passer
Faire comme si on ne le voyait pas
Comme si on ne l'entendait pas
Il faut passer presser le pas
Si vous le regardez
Si vous l'écoutez
Il vous fait signe et rien ni personne
Ne peut vous empêcher d'aller vous asseoir près de lui
Alors il vous regarde et sourit
Et vous souffrez atrocement
Et l'homme continue de sourire
Et vous souriez du même sourire
Exactement
Plus vous souriez plus vous souffrez
Atrocement
Plus vous souffrez plus vous souriez
Irrémédiablement
Et vous restez là
Assis figé
Souriant sur le banc
Des enfants jouent tout près de vous
Des passants passent
Tranquillement
Des oiseaux s'envolent
Quittant un arbre
Pour un autre
Et vous restez là
Sur le banc
Et vous savez vous savez
Que jamais plus vous ne jouerez
Comme ces enfants
Vous savez que jamais plus vous ne passerez
Tranquillement
Comme ces passants
Que jamais plus vous ne vous envolerez
Quittant un arbre pour un autre
Comme ces oiseaux.

Roberto Ardigo

Roberto Ardigo, philosophe positiviste italien, qui a fini par se suicider :

« par suite du refroidissement progressif de la terre notre monde doit mourir, lui aussi, avec tous les êtres auxquels il donne vie ; et si c’est là le sort extrême de tous les mondes disséminés dans l’univers, à quoi sert donc l’élévation progressive de l’humanité ? à A quoi bon le culte de l’art, du Beau, du Bon ? La fièvre de savoir, de se consacrer à un idéal ? à quoi sert la vie ? A quoi servent tant de douleurs matérielles et morales, souffertes par les êtres auxquels a été accordé, sans qu’ils l’aient demandé, le don sadique de la vie ? »

Quelle immense déception pour une âme élevée telle que celle de Roberto Ardigo (ou celle de Miguel de Unamuno aussi, lisez le ! il est incontournable, et combien ça change des conneries sophistiques égoïstes et nécrophiles qu’on entend de nos jours) ! Il ne pouvait s’empêcher de contempler, épouvanté, l’abîme de la vanité infinie de tout. Il ne pouvait s’empêcher de se révolter en présence de cette ironie tragique du sort. Il valait donc mieux défier fortement la destinée de la seule façon permise à un vivant : se libérer, par le suicide, du supplice moral de contempler, impuissant, la tragédie de l’être, et sa propre prochaine disparition éternelle. Robert Ardigo a été conséquent avec lui-même. Les philosophes qui partagent ses convictions matérialistes, et qui, malgré cela, ne finissent pas comme lui par le suicide, sont heureusement inconséquents.

PEGUY 

" .. sauver de l’Absence éternelle
Les âmes des damnés s’affolant de l’Absence,"

 

On ne lit plus assez SALACROU

« Alors, là nous sommes tous en plein cauchemar depuis l’instant où nous avons compris que nous étions vivants. Vous souvenez-vous, Monsieur Lenoir, de l’instant précis où, tout à coup, petit garçon, vous avez eu cette révélation : « Je suis un vivant, j’aurais pu ne pas exister, et je vais mourir. » Non ? moi, si. Et je me suis évanoui. C’était une charge intolérable sur les épaules de ce petit enfant. » (Armand SALACROU, in « L’archipel Lenoir »)

oui, j'ai toujours été ébahi, n'ai jamais compris comment se fait-il qu'il n'y ai pas plein d'enfants qui se suicident à l'age de raison (disons 12 ans)

comment peut-on vivre encore étant adulte, où théoriquement c'est pire, et toutes les autres sujets de douleurs métaphysiques, personnelles, sentimentales, et sociales qui vous tombent dessus ? et quand on est vieux ?

Ben, il y a un détail auquel je n'avais pas encore prêté attention, mais Simone de Beauvoir si !
il y a dans les mémoires de Simone de Beauvoir une remarque très importante et dont je prend maintenant conscience de la justesse, c'est quand elle dit « Quand je me jetais dans le malheur, c'était avec toute la violence de ma jeunesse, de ma santé, et la douleur morale pouvait me ravager avec autant de sauvagerie » etc
eh oui ! C'est comme ça que ça se passe; et aussi comme quand on est enfant on est plus conscient, plus sensible, plus intelligent, plus en contact avec la réalité que les adultes, et ça va constamment en se dégradant quand on devient adulte, puis en vieillissant. Il y a aussi comme une fainéantise de la conscience, et de la douleur qui ravage tout. Et on souffre dans la même mesure qu'on est vivant en fait et qu'on en a la santé ! La santé. Même le désespoir et l'abattement demandent de la santé, quand on est trop engourdi on ne sait même plus être désespéré, que dis-je même plus être abattu.

n'empêche que
c'est effarant à quel point comme disait Camus les gens font "comme s'ils ne savaient pas". Il règne sur ce sujet un tabou, j'te dis pas !!

17/09/2022

il faudrait quand-même se rendre compte des choses comme elles sont

poème "upon ascending the parapet at youzhou"

par chen zi-ang (661-702) - regardez depuis si longtemps il est MORT !...

 

before me, unseen are the ancients,

behind me, unseen those to come.

thinking of this infinite universe

alone, in my sorrow, i shed tears.

 

en chinois : 张廷琛英译   (以及国柱的汉语猜读)

在我之前的这些古人,已经看不到了。

在我之后,那些要来的人,也看不见。

想到无穷尽的宇宙,

孤独,忧愁,我泪流满面。

20/08/2022

où on voit à quel point la société s'est dégradée

C'est là qu'on voit à quel point la France des années 50 était infiniment plus sociable, détendue, etc, que la France actuelle : on était dans une ville flamande, catho, les flamands c'est pas ce qu'on fait de plus sociable ! Et ma mère farouchement anti-cléricale a sans doute dès le début jeté un froid parmi les dévotes de la paroisse. Mon père n'a pas arrêté de lui reprocher d'avoir refusé de s'intégrer, d'avoir repoussé tout le monde. Et bien malgré tout ça on connaissait et fréquentait plein de monde ! On allait regarder la télévision chez des gens, plein de gens venaient chez nous (et bien entendu sans prendre rendez-vous ni prévenir à l'avance, on n'était pas comme les merdeux actuels !!), et maman, n'hésitait pas à leur montrer la maison de la cave au grenier ! Et on parlait avec plein de gens. Des heures durant. Et on discutait avec les commerçants en long en large et en travers. Et ils ou elles nous racontaient tous leurs problèmes, et les détails de leur opération, et les problèmes de l'allemande mariée à un français, et la peur de celle qui interdisait à sa petit fille de sauter de joie, de peur qu'elle n'attrape une descente de matrice ! Et la vieille qui se rend compte que c'est justement quand on approche de la mort qu'on aime le plus la vie (c'étaient les années 50, l'époque que je définirais comme celle de la science et du désespoir). Etc, etc, et un de ces dévots flamands de la paroisse nous avait transporté dans sa voiture jusque dans le Cambraisis.

Tout ça serait totalement impensable dans la France de maintenant ….

03/08/2022

serĉi en la vagonaro konvenan kupeon

 Iam ie en Esperanta vortaro mi legis tiun ekzemplofrazon:

"serĉi en la vagonaro konvenan kupeon"

Jes ja estis bela kaj bona la vivo. Sed tio estas afero, kion oni ne plu povas fari, neniam, nun.
Jes estis tuta vivarto, kaj tuta libereco,
malaperintaj....

Une phrase-type quelque part en un dictionnaire d'Espéranto, "chercher dans le train un compartiment qui convienne" - chose qu'il n'est plus possible de faire, - que de fois ! que pendant d'heures accumulées a-t-on fait ça ! je me souviens. C'était vivre ! comme des êtres humains, eh oui, c'était tout un art de vivre, et toute une liberté,
disparus
 
trains.jpg

17/07/2022

"c'était mon ami, c'était mon copain"

je viens d'apprendre que "Les Compagnons de la Chanson" sont déjà morts!

et même depuis plusieurs années. enfin il en reste encore 4 de vivants, à peine


"ami mon pauvre ami
reverrai-je jamais
ton sourire gentil "

Kiel forgesi tiajn kanzonojn?

10/07/2022

par exemple la Creuse

Autrefois on aurait pu aller voir la Creuse (la rivière), et visiter

>

à l’époque il y avait partout des hôtels (abordables, pour français-moyens), des restaurants et des cafés, ouverts, des trains (et déjà tous ces paysages on pouvait les admirer depuis sa fenêtre de compartiment - qu’on avait le droit de baisser pour sentir le vent) des lignes de cars, jusqu’au moindre village, les français, la France, elle était à eux, et même le monde, « le monde est à nous » pouvaient dire les enfants*

 

 

 

* « Je me sens bien dans les rues, les chemins. Peut-être que cela vient de l’enfance, dans ces maisons où il n’y avait pas de séparation entre le dedans et le dehors. On entrait, on sortait comme on voulait. On entrait à nouveau sans prévenir personne, sans protocole d’accord, d’accueil ou de départ. Nous, les enfants, on était tout le temps dehors. On changeait souvent de maison, ce qui fait qu’on n’en habitait aucune. Le monde était à nous. » (Caroline ??? nom de famille inconnu, écrivain)

à l'époque les rues des villes et villages étaient pleines d'enfants qui y jouaient, librement, (même au pieds des buildings de New-York des petites filles sautaient à la corde), et quatre fois pas jour on les voyaient courir au-milieu des feuilles morte pour aller à l'école ou en sortir. Maintenant plus rien ! Et c'est pas normal, pas normal du tout, très malsain, très mauvais signe de notre époque