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29/12/2022

Jean Rostand texte écrit en 1954 - j'avais 5 ans

Jean Rostand, Pensées d’un biologiste, 1954. 

Comme Montaigne qui dans son apologie de Raymond de Sebondes rappelle que ce qui n'est pas éternel n'existe pas, car sa disparition, son anéantissement, rétrospectivement fait disparaître tout ce qu'il a pu vivre, et comme il le rappelle dans un autre texte : " le plus et le moins ne peuvent pas s'appliquer à ce qui n'existe plus", Jean Rostand est conscient des vérités élémentaires, que les hommes prennent tant de soin à se cacher à coup de sophismes freudiens.

"D'où vient l'homme? L'homme n'est rien moins que l'oeuvre d'une volonté lucide, il n'est même pas l'aboutissement d'un effort sourd et confus. Les processus aveugles et désordonnés qui l'ont conçu ne recherchaient rien, n'aspiraient à rien, ne tendaient vers rien, même le plus vaguement du monde. Il naquit sans raison et sans but, comme naquirent tous les êtres, n'importe comment, n'importe quand, n'importe où. La nature est sans préférences, et l'homme, malgré tout son génie, ne vaut pas plus pour elle que n'importe laquelle des millions d'autres espèces que produisit la vie terrestre. Si la tige des primates avait été sectionnée à sa base par quelque accident géologique, la conscience réfléchie ne serait jamais apparue sur la terre. Il est possible d'ailleurs que, dans le cours des siècles, certaines lignées organiques aient été éliminées qui eussent donné naissance à des formes plus accomplies que la nôtre.

Quoi qu'il en soit, l'homme est apparu... D'une certaine lignée animale, qui ne semblait en rien promise à un tel destin, sortit un jour la bête saugrenue qui devait inventer le calcul intégral et rêver de justice. ... qui traverse la vie dans l'épouvante de la mort, qui s'attache sans mesure à d'autres créatures éphémères, qui, trop bestiale ou trop peu, souffre quand elle réprime ses instincts et ne souffre pas moins quand elle y cède, qui ne sait pas défendre son coeur contre les rêves que lui interdit sa raison...

C'est donc que, statistiquement tout au moins, les hommes préfèrent l'être au non-être. Et c'en est assez pour que triomphe l'optimisme, qui se contente de peu..

L'espèce humaine passera, comme ont passé les Dinosaures et les Stégocéphales. Peu à peu, la petite étoile qui nous sert de soleil abandonnera sa force éclairante et chauffante... Toute vie alors aura cessé sur la Terre. Alors, de toute la civilisation humaine ou surhumaine - découvertes, philosophies, idéaux, religions -, rien ne subsistera. Il ne restera même pas de nous ce qui reste aujourd'hui de l'Homme de Néanderthal, dont quelques débris au moins ont trouvé un asile dans les musées de son successeur. En ce minuscule coin d'univers sera annulée pour jamais l'aventure falote du protoplasma... Aventure qui déjà, peut-être, s'est achevée sur d'autres mondes... Aventure qui, en d'autres mondes peut-être, se renouvelera... Et partout soutenue par les mêmes illusions, créatrice des mêmes tourments, partout aussi absurde, aussi vaine, aussi nécessairement promise dès le principe à l'échec final et à la ténèbre infinie...

Sera-t-il du moins permis à l'homme éphémère, englouti dans le cosmos démesuré, de se regarder comme le dépositaire d'une valeur privilégiée, qui défierait les normes de la durée ou de l'étendue ? Tout ce à quoi il tient, tout ce à quoi il croit, tout ce qui compte à ses yeux a commencé en lui et finira avec lui. Il est seul, étranger à tout le reste. Nulle part, il ne trouve un écho, si discret soit-il, à ses exigences spirituelles.

Tel est, semble-t-il, le message de la science. Il est aride. La science n'a guère fait jusqu'ici, on doit le reconnaître, que donner à l'homme une conscience plus nette de la tragique étrangeté de sa condition, en l'éveillant pour ainsi dire au cauchemar où il se débat.

 
"La culture c'est la qualité du jugement, l'exigence logique, l'appétit de la preuve, c'est l'habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d'opinion, la patience d'ignorer, la certitude qu'on n'a jamais tout le vrai en partage; c'est refuser tous les fanatismes et jusqu'à ceux qui s'autorisent de la raison ; c'est révérer le génie mais sans en faire une idole, c'est toujours préférer ce qui est à ce qu'on préférerait qui fût."
 
Jean Rostand
 
 

Jacques Prévert (1900 - 1977) - Paroles

Le désespoir est assis sur un banc

Dans un square sur un banc
Il y a un homme qui vous appelle quand on passe
Il a des binocles un vieux costumes gris
Il fume un petit ninas il est assis
Et il vous appelle quand on passe
Ou simplement il vous fait signe
Il ne faut pas le regarder
Il ne faut pas l'écouter
Il faut passer
Faire comme si on ne le voyait pas
Comme si on ne l'entendait pas
Il faut passer presser le pas
Si vous le regardez
Si vous l'écoutez
Il vous fait signe et rien ni personne
Ne peut vous empêcher d'aller vous asseoir près de lui
Alors il vous regarde et sourit
Et vous souffrez atrocement
Et l'homme continue de sourire
Et vous souriez du même sourire
Exactement
Plus vous souriez plus vous souffrez
Atrocement
Plus vous souffrez plus vous souriez
Irrémédiablement
Et vous restez là
Assis figé
Souriant sur le banc
Des enfants jouent tout près de vous
Des passants passent
Tranquillement
Des oiseaux s'envolent
Quittant un arbre
Pour un autre
Et vous restez là
Sur le banc
Et vous savez vous savez
Que jamais plus vous ne jouerez
Comme ces enfants
Vous savez que jamais plus vous ne passerez
Tranquillement
Comme ces passants
Que jamais plus vous ne vous envolerez
Quittant un arbre pour un autre
Comme ces oiseaux.

Roberto Ardigo

Roberto Ardigo, philosophe positiviste italien, qui a fini par se suicider :

« par suite du refroidissement progressif de la terre notre monde doit mourir, lui aussi, avec tous les êtres auxquels il donne vie ; et si c’est là le sort extrême de tous les mondes disséminés dans l’univers, à quoi sert donc l’élévation progressive de l’humanité ? à A quoi bon le culte de l’art, du Beau, du Bon ? La fièvre de savoir, de se consacrer à un idéal ? à quoi sert la vie ? A quoi servent tant de douleurs matérielles et morales, souffertes par les êtres auxquels a été accordé, sans qu’ils l’aient demandé, le don sadique de la vie ? »

Quelle immense déception pour une âme élevée telle que celle de Roberto Ardigo (ou celle de Miguel de Unamuno aussi, lisez le ! il est incontournable, et combien ça change des conneries sophistiques égoïstes et nécrophiles qu’on entend de nos jours) ! Il ne pouvait s’empêcher de contempler, épouvanté, l’abîme de la vanité infinie de tout. Il ne pouvait s’empêcher de se révolter en présence de cette ironie tragique du sort. Il valait donc mieux défier fortement la destinée de la seule façon permise à un vivant : se libérer, par le suicide, du supplice moral de contempler, impuissant, la tragédie de l’être, et sa propre prochaine disparition éternelle. Robert Ardigo a été conséquent avec lui-même. Les philosophes qui partagent ses convictions matérialistes, et qui, malgré cela, ne finissent pas comme lui par le suicide, sont heureusement inconséquents.

PEGUY 

" .. sauver de l’Absence éternelle
Les âmes des damnés s’affolant de l’Absence,"

 

On ne lit plus assez SALACROU

« Alors, là nous sommes tous en plein cauchemar depuis l’instant où nous avons compris que nous étions vivants. Vous souvenez-vous, Monsieur Lenoir, de l’instant précis où, tout à coup, petit garçon, vous avez eu cette révélation : « Je suis un vivant, j’aurais pu ne pas exister, et je vais mourir. » Non ? moi, si. Et je me suis évanoui. C’était une charge intolérable sur les épaules de ce petit enfant. » (Armand SALACROU, in « L’archipel Lenoir »)

oui, j'ai toujours été ébahi, n'ai jamais compris comment se fait-il qu'il n'y ai pas plein d'enfants qui se suicident à l'age de raison (disons 12 ans)

comment peut-on vivre encore étant adulte, où théoriquement c'est pire, et toutes les autres sujets de douleurs métaphysiques, personnelles, sentimentales, et sociales qui vous tombent dessus ? et quand on est vieux ?

Ben, il y a un détail auquel je n'avais pas encore prêté attention, mais Simone de Beauvoir si !
il y a dans les mémoires de Simone de Beauvoir une remarque très importante et dont je prend maintenant conscience de la justesse, c'est quand elle dit « Quand je me jetais dans le malheur, c'était avec toute la violence de ma jeunesse, de ma santé, et la douleur morale pouvait me ravager avec autant de sauvagerie » etc
eh oui ! C'est comme ça que ça se passe; et aussi comme quand on est enfant on est plus conscient, plus sensible, plus intelligent, plus en contact avec la réalité que les adultes, et ça va constamment en se dégradant quand on devient adulte, puis en vieillissant. Il y a aussi comme une fainéantise de la conscience, et de la douleur qui ravage tout. Et on souffre dans la même mesure qu'on est vivant en fait et qu'on en a la santé ! La santé. Même le désespoir et l'abattement demandent de la santé, quand on est trop engourdi on ne sait même plus être désespéré, que dis-je même plus être abattu.

n'empêche que
c'est effarant à quel point comme disait Camus les gens font "comme s'ils ne savaient pas". Il règne sur ce sujet un tabou, j'te dis pas !!

17/09/2022

il faudrait quand-même se rendre compte des choses comme elles sont

poème "upon ascending the parapet at youzhou"

par chen zi-ang (661-702) - regardez depuis si longtemps il est MORT !...

 

before me, unseen are the ancients,

behind me, unseen those to come.

thinking of this infinite universe

alone, in my sorrow, i shed tears.

 

en chinois : 张廷琛英译   (以及国柱的汉语猜读)

在我之前的这些古人,已经看不到了。

在我之后,那些要来的人,也看不见。

想到无穷尽的宇宙,

孤独,忧愁,我泪流满面。

20/08/2022

où on voit à quel point la société s'est dégradée

C'est là qu'on voit à quel point la France des années 50 était infiniment plus sociable, détendue, etc, que la France actuelle : on était dans une ville flamande, catho, les flamands c'est pas ce qu'on fait de plus sociable ! Et ma mère farouchement anti-cléricale a sans doute dès le début jeté un froid parmi les dévotes de la paroisse. Mon père n'a pas arrêté de lui reprocher d'avoir refusé de s'intégrer, d'avoir repoussé tout le monde. Et bien malgré tout ça on connaissait et fréquentait plein de monde ! On allait regarder la télévision chez des gens, plein de gens venaient chez nous (et bien entendu sans prendre rendez-vous ni prévenir à l'avance, on n'était pas comme les merdeux actuels !!), et maman, n'hésitait pas à leur montrer la maison de la cave au grenier ! Et on parlait avec plein de gens. Des heures durant. Et on discutait avec les commerçants en long en large et en travers. Et ils ou elles nous racontaient tous leurs problèmes, et les détails de leur opération, et les problèmes de l'allemande mariée à un français, et la peur de celle qui interdisait à sa petit fille de sauter de joie, de peur qu'elle n'attrape une descente de matrice ! Et la vieille qui se rend compte que c'est justement quand on approche de la mort qu'on aime le plus la vie (c'étaient les années 50, l'époque que je définirais comme celle de la science et du désespoir). Etc, etc, et un de ces dévots flamands de la paroisse nous avait transporté dans sa voiture jusque dans le Cambraisis.

Tout ça serait totalement impensable dans la France de maintenant ….

03/08/2022

serĉi en la vagonaro konvenan kupeon

 Iam ie en Esperanta vortaro mi legis tiun ekzemplofrazon:

"serĉi en la vagonaro konvenan kupeon"

Jes ja estis bela kaj bona la vivo. Sed tio estas afero, kion oni ne plu povas fari, neniam, nun.
Jes estis tuta vivarto, kaj tuta libereco,
malaperintaj....

Une phrase-type quelque part en un dictionnaire d'Espéranto, "chercher dans le train un compartiment qui convienne" - chose qu'il n'est plus possible de faire, - que de fois ! que pendant d'heures accumulées a-t-on fait ça ! je me souviens. C'était vivre ! comme des êtres humains, eh oui, c'était tout un art de vivre, et toute une liberté,
disparus
 
trains.jpg

17/07/2022

"c'était mon ami, c'était mon copain"

je viens d'apprendre que "Les Compagnons de la Chanson" sont déjà morts!

et même depuis plusieurs années. enfin il en reste encore 4 de vivants, à peine


"ami mon pauvre ami
reverrai-je jamais
ton sourire gentil "

Kiel forgesi tiajn kanzonojn?

10/07/2022

par exemple la Creuse

Autrefois on aurait pu aller voir la Creuse (la rivière), et visiter

>

à l’époque il y avait partout des hôtels (abordables, pour français-moyens), des restaurants et des cafés, ouverts, des trains (et déjà tous ces paysages on pouvait les admirer depuis sa fenêtre de compartiment - qu’on avait le droit de baisser pour sentir le vent) des lignes de cars, jusqu’au moindre village, les français, la France, elle était à eux, et même le monde, « le monde est à nous » pouvaient dire les enfants*

 

 

 

* « Je me sens bien dans les rues, les chemins. Peut-être que cela vient de l’enfance, dans ces maisons où il n’y avait pas de séparation entre le dedans et le dehors. On entrait, on sortait comme on voulait. On entrait à nouveau sans prévenir personne, sans protocole d’accord, d’accueil ou de départ. Nous, les enfants, on était tout le temps dehors. On changeait souvent de maison, ce qui fait qu’on n’en habitait aucune. Le monde était à nous. » (Caroline ??? nom de famille inconnu, écrivain)

à l'époque les rues des villes et villages étaient pleines d'enfants qui y jouaient, librement, (même au pieds des buildings de New-York des petites filles sautaient à la corde), et quatre fois pas jour on les voyaient courir au-milieu des feuilles morte pour aller à l'école ou en sortir. Maintenant plus rien ! Et c'est pas normal, pas normal du tout, très malsain, très mauvais signe de notre époque

24/06/2022

évolution dans les conditions de déplacement - 1

Autrefois, au début du temps où j’ai eu une voiture, je faisais souvent des sorties dans la campagne, ou des excursions dans une ville proche, etc. Mais maintenant le moindre parcours, la moindre course obligée à L’INTERIEUR de l’agglomération d’*****, est déjà si longue !! si lente !! fait consommer tellement de temps, qu’on est complètement dégoutté de s’amuser à en faire de plus lointains, ni d’en faire davantage simplement pour se promener !

Maintenant on roule deux fois plus lentement que jusqu'à les années 90.
Jusque dans les années 90 la vitesse en zone urbaine était limitée à 60, ce qui était raisonnable, et les chauffards de français-moyens y roulaient à 80 et klaxonnant rageusement ceux qui respectaient le 60 (65, puisqu'on nous disait qu'on pouvait). Maintenant ils ont pour des raisons d' « image » (et de "conatus", comme le défini Spinoza, "toujours plus !", "pour justifier son existence L’être humain a tendance, en cas de difficulté, à faire toujours plus de la même chose") imposée par le régime Libéral-fasciste en vigueur, mis la limitation à 50, et par ailleurs la répression est devenue tellement hystérique, et la violence administrative telle qu'on ne peut surtout plus se permettre de seulement risquer de frôler le limite par inadvertance; donc il faut prendre une marge de sécurité et en pratique ça veut dire qu'on doit respecter le 45.

["toujours plus" qu'on vous disait, maintenant dans les villes il faut se traîner, en première, (pas possible de passer seulement la seconde ! ça serait trop dangereux) à 25 à l'heure partout !]

70 (c'est à dire donc 65)
sur route (les tronçons où il est encore permis d'aller à 90 (c'est à dire 85) se font de plus en plus rares) alors que pareil jusque dans les années 90 on y roulait à 95, et on se faisait dépasser par tous les français-moyens qui y roulaient à 110 et vous klaxonnaient rageusement.
Il n'y a plus que sur les autoroute où on est censé être obligé de rouler à ? je ne sais plus combien, 120 ? de toutes façons comme on complètement perdu l'habitude de rouler vite on ne sait plus faire ça et on y devient dangereux

 

autre chose, vous verrez, de pire en pire : https://odysee.com/@Fifi:5/211004-CDL108-HR:8

 

 

17/06/2022

la sociabilité d'autrefois - celle que les Claus Schwabiens n'ont eu de cesse que de faire disparaître et d'en faire fermer tous les lieux

« Lorsque j’étais adolescent – nous dit Gilbert Ganne dans « Contre les valeurs bourgeoises » Berget Levrault 1967 – il y avait trois classes dans les chemins de fer. Les secondes étaient, par excellence, le domaine des bourgeois moyens ; on les reconnaissait facilement à leur mine constipée. Dans ces compartiments aux places louées, il régnait une atmosphère compassée et parfaitement ennuyeuse, bien différente de celle des troisièmes où la conversation s’engageait aussitôt entre compagnons de voyage. Cela débutait par des sourires adressés aux enfants, par des réflexions sur le temps ou la longueur du trajet. A midi on déballait joyeusement les provisions et, si quelqu’un se trouvait démuni, jamais l’on n’entamait le repas sans lui offrir quelque chose. Si bien que je négligeais toujours les vivres dont ma mère voulait me charger, persuadé que j’étais que de trouver ce qu’il me faudrait dans le train. Ce n’était point de ma part réflexe de malin, mais soucis de simplification ; j’avais déjà compris que les questions pratiques, pour lesquelles j’ai peu de goût, se résolvent d’elles-mêmes, par le plaisir que prennent les autres à les résoudre ; (c’est bien passé maintenant ! ) Cette façon de partager, mon acceptation sans arrière-pensée, et d’autant plus franche que souvent les produits offerts venaient directement de la ferme ou avaient été amoureusement mijotés, les compliments que j’en faisais rendaient les vis-à-vis très heureux et contribuaient à faire régner, durant tout le parcours, un climat d’harmonie fraternelle.

Il est possible qu’aujourd’hui cette simplicité aie disparue en même temps que les troisièmes. Toujours par soucis de simplification je vais maintenant au wagon-restaurant où les gens se regardent mastiquer sans s’adresser la parole. Engager la conversation, à plus forte raison offrir un verre, vous ferait passer pour un malotru. »

14/03/2022

Famille, c'est quoi une famille ?

« il réalisa que ce qu’on appelle « famille », malgré les malheurs et les problèmes, était une institution fondée sur le plaisir de s’obstiner désespérément à demeurer ensemble »

(Orhan Pamuk)

03/02/2022

rêves

Bien des fois dans ma vie j'ai fait de long rêves où j'étais censément dans l'Inspection Académique, puisque c'était mon Établissement de travail, mais ça ne ressemblait pas au vrai, peut-être davantage à l'Université de Lille III du temps où elle était rue Angellier (très spéciale à cette époque ! chaque étage du bâtiment XIXè siècle d'origine au salles très hautes avait été coupé en deux, pour augmenter la place au fil du temps, et un étage rajouté au-dessus, ça faisait un mystérieux capharnaüm !) ou au siège central de l'ONIC Paris, Et j'y explorais des régions où je n'avais pas l'habitude de mettre les pieds. Car c'était un bâtiment si grand, que j'allais dans des ailes, des étages où je n'avais théoriquement rien à faire, et où je n'étais allé que très rarement, et seulement par curiosité, parce que dans mon esprit, après tout je suis de la maison, on ne peut pas m'empêcher de m'y trouver et de l'explorer, et je traversais ainsi des salles de réceptions, certaines plongés dans la pénombre, des portes, des escaliers et de vastes perrons inconnus, des ascenseurs mystérieux, qui montaient jusqu'au dernier étage ou descendaient jusque d'improbables sous-sols. Et des fois ce bâtiment se trouvait à Paris, à côté d'une gare - gare du Nord ? - et pour aller d'une aile à l'autre du vaste bâtiment je coupais court en sortant et passant par la gare, mais jamais je ne retrouvais le chemin pour rentrer « chez nous ».

 

 

il y en a eu d'autres, de types de rêves récurrents, tous finissants en impuissance totale, il faudra que je les mette