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04/12/2025

Charles Vanel - Cherea

quelle rapport ?? eh bien voilà : le personnage joué par Charles Vanel (le vieux procureur) dans le film "Un roi sans divertissement" c'est un peu comme Cherea dans la pièce de théatre de Camus "Caligula".

J'en parle  dans  mon billet de ce blog "quelques films vus" :

*Janvier 2004   ) Vu « Un Roi sans divertissement » de Giono (le film) ; oui ça mérite d’être classé   parmi les classiques. Et c’est un chef d’œuvre filmé (par Giono lui-même) de main de maître, tout y est  pensé savamment jusqu’aux moindres détails.

Le procureur, vers la fin il fait un peu CHEREA. « quatre sous de vie, il ne faut pas jouer avec » ouais !  bien sûr il a tort en fait et l’autre film, le film italien vu il y a quelques mois « Nos années »  (« i nostri anni »)

montre très bien que non seulement quatre sous de vie mais 80 ans de vie ce n’est RIEN  (n’est-ce pas Jacqueline ?), et pas seulement la vie, mais tout ce dont on la remplit, y compris les  valeurs et tout ce pour quoi on se passionne et est prêt à mourir et à  tuer. Rien du tout. Fini.

bon pour comprendre relisez "Caligula", attentivement, même si bien sûr c'est une pièce très triste, très tragique, très désespérante, et puis regardez le film "un roi sans divertissement" (où joue le vieux Charles Vanel et dans le rôle principal Jacques Brel !), on peut le trouver sur Internet.

01/12/2025

livres recommandés

avant de commencer il y a celui dont parle Marianne et dont elle est co-auteure :

Au fil des souvenirs ici quelques livres, souvent injustement peu connus, que je recommande au plus haut point :

  Les Familiotes
Mémoires d'une Jeune Fille rangée
Le Pain Dur
La Foire des Ténèbres
En Gagnant mon pain
La Fille du passeur
Le Bonheur d'être Suisse
La Douane de Mer
La Société Pure
Mémoires d'Outre-Tombe
Charles Trenet
Les Couleurs de la Honte
L'Etat Inquisiteur
En Finir avec le Sionisme
La Domnitza de Snagov
Jeannot Mémoires d'un Enfant
Histoire d'un Conscrit de 1813
L'Ame des animaux
Modernité et Holocauste
Bouvart et Pécuchet
Elisabeth ou le vent du sud de Joseph Bialot
* "Les familiotes" de JEAN ROSTAND

Celui-là  ce n'est pas seulement "injustement peu connus" , il est carrèment introuvable hors des marchands de vieux livres, ou, si vous n'êtes pas salariés mais par exemple étudiant , rentier, bourgeois, retraité, et qu'il vous est possible pour vous de vous rendre dans une "bibliothèque municipale" (car ces lieux désormais sont inaccessibles aux salariés étant donné leurs horaires d'ouverture plus que restreint et sans aucune considération pour les gens) donc si vous réussissez à mettre la main dessus faites-en des photocopies ou esssayez de convaincre un éditeur, si vous "avez des relations" , de le rééditer.
Car Jean Rostand, né dans un milieu de hauts bourgeois et ayant longuement eu l'occasion de les observer et d'écouter leurs conversations, a "commis" dans sa jeunesse, avant ses livres de philosophie scientifiques, qui eux ont été régulièrement réédités, plusieurs livres de critique sociale, malheureusement jamais réédité, alors qu'ils étaient des vrais "bijoux" d'ironie voltairienne mordante, pince sans rire et d'un talent fou (et si pertinent!)

(Je vous recommande en particulier "Le poulet", un petit chef d'ouvre d'humour pince sans rire, qui en plus nous montre à nous contemporains de la fin du XXème siècle combien le statut social de la viande de poulet a changé !)
 
* Simone de Beauvoir (21-04-2005)

Un livre que je conseille vivement: "Mémoires d'une Jeune Fille rangée" de Simone de Beauvoir (née un 9 janvier) Très humain et interessant, passionnant et qui fait plus d'une fois réfléchir.
Et il y aurait plein de choses à citer.
Dès les premières pages ça commence très fort:
"je me promis, lorsque je serai grande, de ne pas oublier qu'on est à cinq ans un individu complet. Ce que niaient les adultes."
Qu'est-ce qu'elle a raison!

allez! je ne resiste pas au plaisir d'encore une:
"Les noisettiers murmuraient et je comprenais leur oracle; j'étais atendue: par moi-même. Ruisselante de lumière, le monde couché à mes pieds comme un grand animal familier, je souriais à l'adolescente qui demain mourrait et ressusciterait dans ma gloire: aucune vie aucun instant d'aucune vie ne saurait tenir les promesses dont j'affolais mon coeur crédule".



So ist das Leben...

et bien sûr, bien sûr:

"Je fis une autre découverte. Un après-midi à Paris, je réalisais que j'étais condamnée à mort. Il n'y avait personne d'autre que moi dans l'appartement et je ne refrénai pas mon désespoir; j'ai crié, j'ai griffé la moquette rouge. Et quand je me relevai, hébétée, je me demandai: "comment les autres gens font-ils? Comment ferai-je?" Il me semblai impossible de vivre toute ma vie le coeur tordu par l'horreur. Quand la déchéance s'approche, me disais-je, quand on a déjà trente ans, quarante ans et qu'on pense: "c'est pour demain", comment le supporte-t-on?

 

* Le Pain Dur

Qui a eu la chance de voir la pièce de Claudel "Le Pain Dur" jouée par de bons acteurs ? (qui ne l'a pas eu a perdu quelque chose!)
Contrairement aux autres pièces de Claudel ce n'est pas un ramassis de phrases verbeuses et ennuyeuses, c'est une vraie pièce, c'est très humain et attachant, ça fait réfléchir plus d'une fois (et c'est plus en quelque sorte un document historique sur les grandes évolutions, problèmes et psychologies du XIXè siècle) et ça réussit ce "miracle", pierre de touche de qualité je trouve, que, quoique tous les personnages sans exception sont , au moins à un moment donné, des scélérats, on s'attache néanmoins à chacun avec empathie !



* La Foire des Ténèbres de Ray Bradbury

Vous connaissez Ray Bradbury, l'auteur des "Chroniques Martiennes" ? En fait ce n'est pas un auteur de science-fiction, c'est un poète et un philosophe. Dans les Chroniques le thème de "science fiction ne sert que de cadre à développer ses réflexions , y placer ses rejets, leçons, souvenirs sensuels de la vie quotidienne des gens dans les petites villes du Middle West, de parler de la mort, de la solitude, etc.
Donc.
Il y a de lui un livre qui est contrairement au précédent peu connu, et pourtant je le mettrais facilement parmi les oeuvres "fondamentales", "incontournables", qu'on n'oublie plus jamais de sa vie une fois qu'on les a lu, et dont on peut tirer une foultitude de citations. (Son titre original anglais est lui-même une citation, de Shakespeare, je vous le donne pour ceux qui veulent l'acheter et le lire en anglais: "Something wicked this way comes"),
c'est "Le Carnaval des ténèbres" (titre de l'édition française, donc). C'est un livre sensuel (la sensualité de la nuit et de la vie quotidienne, qu'on a perdu dans la France actuelle, et sans doute aux USA actuels aussi) et profond, et beau à en pleurer.

« Le père et le fils, d’un dernier effort se retrouvèrent sur le rebord de la fenêtre ; ils avaient la même taille, pesaient le même poids, avaient le visage éclairé par les mêmes étoiles, et restaient l’un contre l’autre, savourant une merveilleuse fatigue, réprimant des rires fous qui leur secouaient les os sur le même rythme, et par crainte de réveiller Dieu, le pays entier, l’épouse, maman, chacun mit une main sur la bouche de l’autre, senti la chaude hilarité jaillissante et ils prolongèrent cet instant, les yeux brillants d’une joie commune, et humides de véritable amour. »

"Il comprenait à merveille ce que leur apportait le vent, où ils les emmenait, vers quels endroits secret qui ne retrouveraient jamais ce charme de mystère dans la suite de l'existence. Au fond de lui, une ombre se retourne tristement comme en une tombe. Par une nuit pareille, il fallait courir, pour échapper à la tristesse."

 

« -" Je le sais. Je sais tout." Sa mère se tut un moment avant de reprendre :
- Qu’est-ce que tu sais, Jim ?
- Que ça ne sert à rien de faire des hommes. Ils meurent. Il avait dit cela d’une voix douce et calme, presque triste.
- Savoir ça, ajouta-t-il, c’est tout savoir. »

 

« ....  les autres soirs où il errait merveilleusement seul, proposant voluptueusement ses idées aux murs qui les renvoyaient une fois en écho, puis les faisaient disparaître à jamais. Toute sa vie, il avait écrit des livres sur l’air des vastes bâtiments et il avait tout laissé s’envoler. »  


C'est de ce livre que j'ai tiré aussi la citation que j'ai mise dans ma présentation de l'Espéranto:
"Vraiment c'est connaître qui est le bien, ne pas connaître ou refuser de connaître qui est le mal ou la source du mal."





* En gagnant mon Pain de Maksim Gorki
Gorki a raconté sa vie dans trois livre; le premier est le plus connu "Enfance", on trouve aussi parfois le troisième "Mes Universités", le deuxième : "En gagnant mon pain" (qui correspond à la suite de son enfance jusqu'au début de l'adolescence) est le moins connu (et pas facile à trouver en librairie!) et pourtant !! C'est, de loin, le plus intéressant, le plus émouvant, à la fois roman d'aventure  à la première personne captivant, galerie de portraits psychologique, je ne vous en dit pas plus, extraordinaire! et en même temps poème fascinant qu'on ne peut plus oublier une fois qu'on l'a lu, et aussi une mine d'or pour un philosophe.
Trouvez-le! vous ne le regretterez pas.


* La servante du passeur (Die Magd des Jürgen Doskocil) d'Ernst Wiechert

Une austère et émouvante histoire d'un pays qui n'existe plus, la Prusse orientale.
En plus et en dehors de la valeur littéraire et humaine du texte, c’est un livre qui, entre autres, aide à comprendre  des choses:

allez donc vous étonner que quelques années plus tard tous ces gens-là aient voté Hitler comme un seul homme et se soient laissé persuadés qu’il fallait exterminer les juifs, les slaves, et les tziganes, et les fous, et les handicapés (ces salauds ridicules), pour vaincre le Mal et pour que l’Allemagne soit plus hygiénique.

(Et ça veut dire aussi que tous ces gens qui sont parti pour l’Amérique de Salt Lake City ce sont des gens comme ça. On comprend mieux les USA de Bush … )

En "annexe", une phrase du roman fait réfléchir à autre chose :
« Au retour, il fallut le soutenir. C’était la première fois qu’il
s’appuyait sur elle, et tout obscure que fût son âme, elle sentait
profondément quelle sorte de bonheur lui donnait son amour pour Jürgen. »
Ce sens de l’amour est tout à fait perdu de nos jours chez les femmes . Maintenant elles ne supporteraient pas ça, une telle situation elles se révolteraient aussitôt, et : « il n’a qu’à s’assumer », dans un cas comme ça elle le plaqueraient aussitôt, et l’enverraient crever dehors,
« pas emmerder le monde », en emportant les gosses, et en gardant
l’appartement bien sûr ; et sans oublier de lui réclamer une pension alimentaire.

 

* "Le bonheur d'être suisse" de Jean Ziegler
C'est comme les Mémoires d'Outre-Tombe de Chateaubriand, et ça les vaut. Comme Mémoires d'Outre-Tombe  ce n'est pas seulement  l'histoire d'une vie (très attachante et Jean Ziegler est un un personnage admirable, qu'on ne peut oublier) c'est mélé à un coeur de chair saignant et à une intelligence perçante, une vaste symphonie humaine et historique, une fenêtre ouverte sur toutes les  dimensions du temps et de l'espace. Avec ceci de plus par rapport à Chateaubriant que ça parle de notre monde où nous vivons, où d'autres meurent (ou sont morts...) et dont Ziegler a si bien su mettre à jours les noirs dessous, et dénoncer les scandales fondateurs. ("En écrivant je veux contribuer à délégitimer la doxa des seigneurs.")
Ca déborde non seulement d'intelligence et de révolte, mais d'émotion, d'angoisse , de fraternité, de poésie et de sensualité. C'est le genre de livre qu'on a envie de garder sur sa table de nuit pour en faire un livre de chevet.

 

* "La Douane de mer" de Jean d'Ormesson
Je ne vous en dis pas plus, c'est un bijou, un joyaux d'érudition, d'émotion, d'humilité, d'ambition, d'amour, de désespoir intellectualisé, d'élégance vieille France, de poésie et de sensualité.
C'est (et ça se veut) une somme, mais une somme errante à la fois passionnément aimante et désabusée, une somme à la Jules Laforgue. (Et sans conclusion bien sûr. Peut-il en être autrement?)  Sur quoi ? mais sur tout, bien sûr !
Je ne crois pas qu'on puisse faire mieux, ni plus profond, ni plus charmeur (on peut en tirer des dixaines de citations).
D'ailleurs l'auteur lui-même a essayé de "refaire" la même chose, dans "Presque rien sur presque tout", et, là, c'est raté!

 

* "La société pure" de André PICHOT
De Darwin à Hitler. Flammarion, 2000, 460 pages http://cyberboutik.chez-alice.fr/etudes/e3926/e3926rm3.htm

Très, très interessant, et révélateur. Je n'en dis pas plus.
Une citation:
"Les motifs "biologiques " de l'extermination des malades mentaux, des handicapés, etc, cachent mal les motifs économiques."
"le drame particulier de la famille Knauer qui avait un enfant incurable et qui demandait pour lui la "Gnadentod" ("mort de grâce") laquelle lui fut accordé, à lui, puis à quelques centaine de milliers de personnes qui ne l'avaient pas démandée."
et les juifs, et les tsiganes, etc, etc, c'est un livre d'historien très documenté et très riche
et qui donne à penser.




* et bien sûr "Les Mémoires d'Outre-Tombe" de Chateaubriand
Quelle question!
Regardez Hugo Chavez aussi les a lu cet été!
http://satenhispanio.eresmas.com/artik45.htm
(soit dit en passant, il ne faut pas rater cet interwiev, traduit en Esperanto,  la langue anti-impérialiste par excellence, du chef d'Etat le plus humaniste et le plus sympatique - et de loin!! - du monde actuel)
Les mémoires de Chateaubriand, c'est un monde tellement émouvant, historique, talentueux; je regrette tellement de ne plus avoir la force d'en traduire plein de pages en Espéranto (faute de mieux en voici trois, à la file ici : http://r.platteau.free.fr/prozajtradukajxoj.html#Chateaub...

pour l'acheter


* Les chansons de CHARLES TRENET
Charles Trenet a été pendant un demi-siècle avec une fantaisie débridée et sans prétention quoi qu d'une infinie inventivité le chantre inégalé de la liberté et de l'amour, de la vie pleinement  humaine quoi, et de la tristesse aussi, dans un monde d'êtres humains, d'individus, vivant dans une culture moderne, et une société moderne, qui était encore équipée en services publics, et privés!
Une époque où on savait encore rire le coeur léger.

Il ne faut pas se limiter à ses "tubes", il faut lire la collection intégrale des textes de  toutes ses chansons: il y a des perles inconnues là-dedans, à côté du rappel de textes connus ...... qu'on n'entend plus hélas, trois fois hélas.

C'est un vrai poète.

Ça  existe, par exemple au Livre de Poche Charles Trenet les chansons de toute une vie.

Il est mort, ça n'est pas un hasard, les valeurs qu'il a chanté aussi .......


* "Les couleurs de l'infamie" de Albert COSSERY
Albert Cossery est un cas, inclassable. Egyptien francophone, issu d'une famille de riches rentiers, il débarque à Paris en 1948 et s'installe dans un hotel du Quartier Latin; il y est toujours! Il a maintenant quelque chose comme 90 ans;
C'est lui qui a émis cette idée, évidente quand on y pense bien,  mais qui semble un paradoxe quand on l'entend pour la première fois,
"Il n'y a pas de progrès de l'humanité, tout ça c'est des conneries, les hommes de maintenant sont exactement pareils que ceux d'il y a  3000 ans"
mais dont on éprouve par la suite chaque jour la justesse, et la valeur dans le jugement des choses - de même que l'étude de l'histoire c'est une libération et un riche instrument pour l'esprit.
donc - voici ce que dit de lui la wikipedia en Esperanto:
http://eo.wikipedia.org/wiki/Albert_COSSERY
la wikipedia en français est moins complète voici quand même: http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Cossery

Donc Son dernier roman, (après 15 ans de silence, il est sans doute aussi paresseux que ses personnages - dormeurs, mendiants, voleurs, farceurs, prostituées  - ce Diogène dandy et anarchiste comme un chat ! ) "Les couleurs de l'infamie" est peut-être le meilleur, en tout cas tout a fait représentatif, l'éditeur dit: "Tous les thèmes de prédilection d'Albert Cossery y sont abordés: haines des nantis, ironie à l'égard du pouvoir et désir de voir triompher les seuls être qui méritent sa considération: ceux qui ont compris que la vie était ailleurs que dans la possession de biens matériels."
Voici pour vous mettre en appetit: quelques citations:

"Longtemps il s'était demandé par quel stratagème cette énorme entreprise de mystification organisée par les possédants avait pu s'étendre et prospérer  sur tous les continents."

"... le despotisme d'un gouvernement imperméable à l'humour et férocement hostile à toute information ayant quelque rapport avec la vérité"
 
"Loin de la démoraliser, le fait d'habiter dans un cimetière le combla de bonheur. Il lui plaisait de vivre au milieu d'une population rebelle, vivants et morts confondus dans une même ignorance de toute autorité. "

 



* "L'Etat inquisiteur" de Joël Labruyère
Les Editions des 3 Monts - Auxerre, 2000, 270 pages
Comme dit la présentation: "L'Etat inquisiteur représente une contribution importante pour la défense des libertés fondamentales"
"Au-delà des aspects polémiques liés à une affaire d'état ... vous y trouverez des références, des faits et des arguments qui n'ont jamais été exposés à ce jour, et qui serviront pour la défense de quiconque pourrait être inquiété à cause de son appartenance ou de ses idées"
en conclusion
"Ce livre est aussi un témoignage devant l'histoire"




* "En finir avec le sionisme" de Jean Baumgarten
Diffusion: Librairie La Brêche 27 rue Taine 75 012 Paris ISBN: 2-9523229-1-0 parution mars 2005
Ecrit par un juif français dont la "tante Ida, ... petite cousine Irène et .. tante Esther et oncle Moïse .... arrêtes par la police  française" ont été déportés et gazés en Allemagne, ce livre est  "incontournable", definitif, une condamnation radicale argumentée et documentée, imparable, de ce dernier avatar du colonialisme, et du racisme, qu'est l'idéologie et la pratique du Sionisme.
avec une préface de Maurice Rajfus.


* les livres de Panait ISTRATI
par exemple "La Domnitza de Snagov"
Il y a une réédition récente de la totalité de son oeuvre en 3 tomes, autrement il faut chercher les éditions anciennes par :http://www.livre-rare-book.com/   Cet auteur qu'on redécouvre, est un des innombrables roumains qui ont écrit en français (c'est assez fabuleux! qq uns des plus éminentes richesse de la littérature française sont dans cette "catégorie": Anna de Noailles, Istrati, Cioran, Ionesco, Mircea Eliade, et tous les genres sont traités). Ces livres, en particulier Domnitza de Snagov, soulève et fait réfléchir au problème passionnant, vaste, et surtout complexe, des rapports entre le banditisme (type Robin de Bois) et les luttes politiques de libération. Relations complexes, pas faciles à  juger, et pleines d'ambiguïté et de pièges, de tous les côtés et dans tous les sens! aussi bien quand on s'y livre que quand on l'abandonne pour plus de "réalisme" . on le voit entre autres dans le livre, mais ce livre n'épuise pas le sujet, loin de là. Quand on pense au problème du Bolchévisme et ses opérations d' "expropriation" prolétarienne " (comprenez: des hold-ups) et bien sûr surtout à son destin  de devenir sous la coupe de ce Staline, dont on sait maintenant que c'était , en fait  sa vocation, son âme c'était celle d'un grand chef mafieux, un rusé chef de bande criminel qui a réussi dans la politique, que c'était un indicateur de l'Okhrana (la police politique tsariste) qui avait tellement de cynisme et de volonté de puissance qu'il a voulu toujours "devenir Calife à la place du Calife" et déboulonner l'indicateur n° 1 Malinowski, ce qui lui a valu finalement de rester (cette fois) en Sibérie jusque 1917. Là ses petits copains bolchéviques étant arrivés au pouvoir, il n'a encore une fois eu de cesse de devenir "Calife à la place du Calife" puis de faire disparaître tous les documents - et les témoins! - de son passé compromettant, c'est pourquoi il a décapité la totalité du haut commandement de son armée (car ils avaient finit par être au courant grâce à un dossier de l'Okhrana retrouvé). Bref on n'en finirait pas, car la problématique n'est pas du tout évidente, et pose beaucoup de problèmes et offre différents paradigmes. Et plus récemment les FARC se livrant au trafic de drogue, Et la fameuse Phoolan Devi en Inde, paysanne violée, devenue chef de bande, puis carrèment députée au Congrès. Jamais jugée, son passé a fini par la rattraper et elle a été assasinée ar un homme de main de ses ancien ennemis. Elle a même écrit une autobiographie, autre livre hautement konsilinda (en Espéranto: digne d'être conseillé), moins inspirateur de réflexion philosophico-politiques que celui d'Istrati, mais , je trouve , plus prenant et émouvant. Je conseille hautement les deux .


* "Jeannot, mémoires d'un enfant" de Jean DUTOUR
chez Plon - 2000.
Pour changer, un sujet plus souriant ,  vraiment ? non, la vie n'a rien de souriant, et les souvenirs d'enfance ne sont supportables qu'à condition d'oublier qu'ils sont morts, et que la personne qui s'en souvient le sera sous peu. Et puis les souvenirs de Jean Dutour commencent par "les gens se mirent à parler de ma mère à l'imparfait" ... "Ces imparfaits résonnaient en moi comme des pelletés de terre sur un cercueil", il a su très tôt  comment c'est quand "une personne que l'on a chérie a emporté la moitié de notre âme dans la tombe".
Bon, ce livre est admirable, humain, inoubliable, que l'on aime ou l'on n'aime pas l'écrivain qu'est devenu par la suite Jean Dutour, on ne peut qu'aimer ces souvenirs d'enfance, on suit cet enfant dans la plus grande intimité, celle de la peau et de la vie vécue, passionnant!
qq citations, qui ouvrent des abimes de réflexion, de souvenirs, ou d'enseignements:


"à huit ans, je me réfugiais dans l'art et dans le passé comme un malheureux pris dans un bombardement court se mettre à l'abri dans une cave."


"Pour ce qui est du Vicomte de Bragelonne, je n'osai, pendant des années, le rouvrir à cause de la mort de Porthos à Belle-Isle, et dont j'avais été, pendant une semaine inconsolable."


"lorsqu'un savoir quelconque devenait obligatoire, je m'en dégouttais immédiatement. Je ne m'intéressais qu'au facultatif, à ce que j'avais recherché moi-même, poussé par la passion"


" j'étais déjà un homme, un individu du sexe masculin, facile à amollir, ennemi des ruptures franches, entravé par la pitié, toujours prêt à capituler devant la faiblesse"


et last but not least:

"un sens intime nous dit que donner et recevoir sont, au fond, une même chose, et que c'est cela, précisément, qui fait que le monde n'est pas tout à fait antipathique."


etc, etc, c'est une mine.
Inoubliable aussi sont sa description du caractère national roumain. Et bien d'autres choses encore.
Ce livre vous avez compris est à la fois on ne peut plus individuel (puisqu'on soit un être dans sa peau et sa vie année par année) et on universel par la valeur de tout ce qui est vécu senti et découvert le long de ce chemin et de la reflexion de l'auteur.



* "Histoire d'un conscrit de 1813" d'Erckmann-Chatriand
Excellent! vraiment excellent!
Je n'ai pas maintenant le courage de détailler pourquoi, mais c'est vraiment un livre interessant, passionnant, bien écrit,agréable à livre, et émouvant, très vivant, on s'y croirait ! plein de psychologie, dépaysant, et "éternel" qui fait réfléchir, apprend l'histoire, etc.
Il y en a de nombreuses éditions, et on peut  aller sur livre-rare.
Et, comme le monde est petit! une partie de l'action se passe près de l'Elster, chanté par Ringelnatz.

Une citation: "Et nous courûmes sans savoir pourquoi"


* "L'âme des animaux" de JEAN PRIEUR
je suis fatigué, je ne commenterai pas, mais c'est beau et très important.
C'est PLEIN d'infos très interessantes, d'anecdotes capitales, un survol historique etc.


* "Modernité et holocauste" de Zygmunt Bauman
je suis toujours aussi fatigué, mais il faudra absolument que je revienne sur ce livre, car il est absolument capital (et notre survie en tant que Civilisation en dépend; rien moins!)  il est encore plus important que le livre de Sven Lindqvist "Exterminez toutes ces brutes", ce qui n'est pas peu dire!
Si on voudrait parler comme les journalistes des journeaux à sensation, on pourrait mettre comme titre sur cinq colonnes: "les véritables causes de l'Holocauste enfin mises à jour!"
ou, moins racoleur mais plus inquiétant:
Lorsque les scientifiques, les ingénieurs et les politiques font bloc, ça ne présage en général rien de bon... pour les humains. Voir les précédents
 historiques : nazisme, communisme, Inquisition, (n'oubliez pas, les docteurs sont des théologiens).




* "Bouvart et Pécuchet" de FLAUBERT
C'est un livre (ou d'abords on ne s'ennuie pas, puisqu'on suit des essais toujours nouveaux, et toujours voués à l'echec de nos deux héros !)  qui contient toute l'âme du XIXème siècle. Ce XIXème siècle du Romantisme, des nouvelles sciences (des sciences humaines aussi) des techniques, de l'occultisme aussi, le siècle de tous les enthousiasmes, de toutes les découvertes, de toutes les passions, mais vu par le ridicule (? est-ce si sûr? ) . Nos deux héros, grattes-papiers (le XIXème c'est aussi le siècle qui a vu naître la fonction publique et les bureaux) devenus tout à coup riches, vont vivre en rentiers à la campagne (en Normandie bien sûr! le pays de l'auteur) et tour à tour ils se prennent de passion pour toutes les sciences, toutes les nouveauté, toutes les vieilletés aussi, du siècle, et à chaque fois ça se conclut par de lamentables échecs et mésaventures. C'est comme Don Quichotte. Don Quichotte s'est engoué de la passion de son  temps: les romans de chavaliers errants, courant de prouesses en aventures, et défendant partout "la veuve et l'orphelin", et partout il n'en reçoit que moqueries, et coups. Et pourtant on finit pas se demander si l'auteur se moque tellement de lui. Pareil pour Bouvard et Pécuchet, sont-ils vraiment des sujets de moquerie? ne semble-t-il pas que (sans doute plus encore que pour Mme Bovary Flaubert aurait pu répondre "c'est moi!") finalement l'auteur (et le lecteur)  éprouve pour eux une profonde compréhension, et les compatit sans le dire, ils sont attachants et touchants, et ils sont des Don Quichotte, ils sont eux aussi grands et héroiques dans leurs fiascos continuels, ils sont les Don Quichotte du savoir, les Don Quichotte de l'avidité de tout essayer.
Et leur amitié est si bien peinte dans cette phrase "incontournable" sur l'amitié vraie:  « Chacun en écoutant l’autre retrouvait des parties de lui-même, oubliées. »


* "Elisabeth ou le vent du sud" de Joseph Bialot
Oui, je sais, ce livre n'est qu'un de ces innombrables romans historiques et sentimentaux, qui font la fortunes des libraires et les lectures des femmes (principalement), bien écrit, bien documenté, à la fois roman d'aventures et psychologique et document d'histoire.

Mais si je le mets dans cette liste c'est que l'auteur, sait si bien ce que c'est que la mort, pour ceux "qui restent", et quel  est leur incrédulité ......, et puis quel est le vide, total, d'une âme morte, et qui n'est plus que l'apparence qu'un être encore en vie, mais un mort ambulant.

 

 

 

 

 

pour vos achats de livre aussi, boycottez les monstres financiers, achetez "artisanal" auprès de petits bouquinistes par l'intermédiaire de "livre-rare.com" http://www.livre-rare-book.com//search/current.seam
 

02/11/2025

Lamartine peut-être le plus vrai et le plus profond de nos poètes

il n'est pas assez lu, peut-être décourage-t-il par ses longueurs et sa rhétorique, mais si on prend la peine de lire quelques phrases choisies, et de les méditer, on s'apperçoit soudain à quel point elles sont vraies, et profondes.

par exemple


Un jour, les yeux lassés de veilles et de larmes,
Comme un lutteur vaincu prêt à jeter ses armes,
Je disais à l'aurore : « En vain tu vas briller ;
La nature trahit nos yeux par ses merveilles,
Et le ciel coloré de ses teintes vermeilles
Ne sourit que pour nous railler.

« Rien n'est vrai, rien n'est faux; tout est songe et mensonge,
Illusion du cœur qu'un vain espoir prolonge.
Nos seules vérités, hommes, sont nos douleurs.
Cet éclair dans nos yeux que nous nommons la vie
Brille à peine un moment à notre âme éblouie,
Qu'il s'éteint et s'allume ailleurs.

« Plus nous ouvrons les yeux, plus la nuit est profonde ;
Dieu n'est qu'un mot rêvé pour expliquer le monde,
Un plus obscur abîme où l'esprit s'est lancé ;
Et tout flotte et tout tombe, ainsi que la poussière
Que fait en tourbillons dans l'aride carrière
Lever le pied d'un insensé. »


Je disais ; et mes yeux voyaient avec envie
Tout ce qui n'a reçu qu'une insensible vie
Et dont nul rêve au moins n'agite le sommeil ;
Au sillon, au rocher j'attachais ma paupière,
Et ce regard disait : « A la brute, à la pierre,
Au moins que ne suis-je pareil ? »


n'aurait-on pas envie de les apprendre par coeur et se les réciter chaque matin ?

28/10/2025

Citations - « Ce qu’on nomme le cafard n’est souvent qu’une éclipse de nos illusions et un éclair de notre lucidité. »

quelques citations, hélas des plus importantes.

« j’ai déjà remarqué ceci : les horreurs sont supportables tant qu’on se contente de baisser la tête, mais elles tuent quand on y réfléchit. » (Erich-Maria Remarque)


« l'on sait que l'optimisme fait beaucoup plus de ravages que le pessimisme qui, lui, au moins est lucide » (Gilbert Ganne )



« Au surplus, les champs de carnage sont partout; au cimetière de l'Est, à Paris, vingt-sept mille tombeaux, deux cent trente mille corps, vous apprendront quelle bataille la mort livre jour et nuit à votre porte. » (Chateaubriand)

« Un être qui se sait mortel ne peut pas être heureux » (Gilbert Ganne)

« Lazare ouvrit les yeux quand Jésus l’appela ;
Quand je lui parle, hélas ! pourquoi les ferme-t-elle ? » (Victor Hugo)

« Dune certaine lignée animale, qui ne semblait en rien promise à un tel destin, sortit un jour la bête saugrenue qui devait inventer le calcul intégral et rêver de justice. »

Rostand (Jean)
in « Pensées d’un biologiste » 1954

« Nous sommes de ceux qui posent les questions jusqu’au bout ; Jusqu’à ce qu’il ne reste plus la plus petite chance d’espoir vivante. »

Anouilh (Jean)
Antigone

« La vie, en dernier ressort, semblait être une plaisanterie d’une dimension telle que l’on ne pouvait que se tenir à un bout du couloir pour constater sa longueur dénuée de sens, et sa hauteur parfaitement inutile. »

Bradbury (Ray)

« Tout est ordonné pour que prenne naissance cette paix empoisonnée que donnent l’insouciance, le sommeil du cœur ou les renoncements mortels. »

Camus (Albert)

« La vérité de ce monde c’est la mort ! La vie n’est qu’une ivresse, un mensonge.

Céline (Louis-Ferdinand)

Rien ne sert à rien
Et d’abord il n’y a rien.
Cependant tout arrive.
mais cela est bien indifférent.

Gautier (Théophile)

« Peu importe que les hommes se transmettent pour quelques siècles leurs concepts et leurs techniques : car l’homme est un hasard, et pour l’essentiel, le monde est fait d’oubli. »

Malraux (André)

« Toute l’histoire du monde est une histoire de nuages qui se construisent, se détruisent, se dissipent, se reconstruisent en des combinaisons différentes, - sans plus de signification ni d’importance dans le monde que dans le ciel. »

Montherlant (Henri de)
Carnets p. 41 année 1931

« Je voudrais tellement pouvoir aimer quelque chose, ne fusse que moi-même, mais c’est impossible, il n’y a que mort, évanescence et vanité. »

 

« Atome dérisoire perdu dans le cosmos inerte et démesuré, il sait que sa fiévreuse activité n’est qu’un petit phénomène local, éphémère, sans signification et sans but. Aussi n’a-t-il d’autre ressource que de s’appliquer à oublier l’immensité brute qui l’écrase et qui l’ignore. »

Rostand (Jean)

« Tout ce à quoi il tient, tout ce à quoi il croit, tout ce qui compte à ses yeux a commencé en lui et finira avec lui. »

Rostand (Jean)

« L’espèce humaine passera, comme ont passé les dinosauriens et les stégocéphales… Alors, de toute la civilisation humaine ou surhumaine, découvertes, philosophies, idéaŭ, religions, rien ne subsistera… En ce minuscule coin d’univers sera annulée pour jamais l’aventure falote du protoplasma, aventure qui déjà, peu-être, s’est achevée sur d’autres mondes, aventure qui en d’autres mondes peut-être se renouvellera. Et partout soutenue par les mêmes illusions, créatrice des mêmes tourments, partout aussi absurde, aussi vaine, aussi nécessairement promise dès le principe à l’échec final et à la ténèbre infinie. »

Rostand (Jean)

« Je fais un tour ou deux pour calmer ces coups dans ma tête. »

Shakespeare
in La tempête après “we are of such stuff etc”

“Pourquoi n’ai-je droit à aucune espérance?”

Madame Simone
= Pauline Benda

 

“ Si la douleur poussait de la fumée comme la flamme, la terre vivrait dans une éternelle nuit” (H de Montherlant)

15/09/2025

Avec quels auteurs faisait-on étudier le français dans les années 50 et 60 ?

La lecture des vieux manuels scolaires (j'espère que vous avez conservés les vôtres !) est enrichissante et pleine d'enseignement.
Ainsi si on rouvre les grammaire d'avant 1965 non seulement on redécouvre des textes délicieux et qui des fois font réfléchir (j'en parlerai peut-être une autre fois), mais par exemple on peut étudier quels étaient les écrivains sur lesquels se basait l'enseignement de la grammaire aux enfants des classes du premier cycle des lycées et collèges, entre, disons 1938 (et sans doute avant), et environ 1960, et même au-delà.
Je les ai recensé et en ai fait un tableau, agrémenté de quelques liens à la Wikipédia permettant de se documenter sur les noms les moins connus par contre j'ai du faire disparaître la colonne où étaient indiqués les auteurs d'origine populaire, à la suite des noms j'ai du mettre à la main le total des occurrence de leurs textes parmi les extraits cités dans la grammaire.
liste des auteurs utilisés dans la grammaire « Souché-Lamaison pour les classes de sixième, suivant les programmes du 14/4/1938, et d’octobre 1944. (noms de l'auteur suivi du nombre nombre de textes cités)

Edmond About 1

Jean Aicard 1

Marguerite Audoux 8

Henri Bachelin 2

Balzac 4

André Baillon 1

Auguste Bailly 2

Théodore de Banville 1

René Bazin 13

Maurice Bedel 1

Pierre Benoît 5

Boileau 1

baptisto Bonnet 1

Henry Bordeaux 2

Maurice Bouchor 1

Paul Bourget 2

Léonce Bouliaguet 1

René Boylesve 2

Robert Brasillach 2

Buffon 3

Chateaubriand 10

Gaston Chérau 3

Léon Cladel 1

Georges Clémenceau 1

Colette 5

Maurice Constantin-Weyer 1

Corneille 5

Alphonse Daudet 34 (le plus cité, et de loin !)

Lucie Delarue-Mardrus 1

Maurice Donnay 1

Roland Dorgeles 1

Georges Duhamel 4

Victor Duruy 1

Erckmann-Chatrian 10

Jean-Henri Fabre 1

Emile Faguet 1

Claude Farrère 4

Geneviève Fauconnier 1

Fénelon 3

Gustave Flaubert 11

Maurice Fombeure 1

Anatole France 23

Eugène Fromentin 4

Lucien Gachon 1

Marie Gasquet 1

Théophile Gautier 4

Maurice Genevoix 3

Marie Gevers 1

André Gide 1

E. et J. de Goncourt 2

Julien Green 1

Emile Guillaumin 3

Jean-Marie Guyau 1

Louis Hémon – (« Maria Chapdelaine ») 3

José-Marie de Hérédia 1

Victor Hugo 13

Edmond Jaloux – « Fumées dans la campagne » 1

Jean Jaurès 2

Camille Jullian 1

La Fontaine 10

André Lamandé 1

Lamartine 9

Jean de La Varende 1

Henri Lavedan 1

Ernest Lavisse 1

Ernest Legouvé 1

Camille Lemonnier 3

Eugène Le Roy 2

Daniel Lesueur 1

Pierre Loti 5

Maurice Maeterlinck 1

Maurice Magre 1

Hector Malot 1

René Maran 1

Maurice Mardelle (1886-1948 charpentier poète) 1

Jules Marouzeau (« Une enfance ») 2

Roger Martin Du Gard 4

Guy de Maupassant 7

François Mauriac 1

Gabriel Maurière 1

Mérimé 1

Jules Michelet 5

Frédéric Mistral 4

Molière 4

Montesquieu 1

Emile Moselly 10

Musset 2

Jean Nesmy (Henri Surchamp) 6

Pol Neveux 1

Gaston Paris 1

Louis Pergaud 5

Ernest Pérochon 2

Joseph de Pesquidoux 6

Charles-Louis Philippe 3

Emile Pouvillon 1

Racine 2

Nicolas Rambaud 1

Jules Renard 1

Henri de Régnier 3

Romain Rolland 9

Jules Romains 2

J.-J. Rousseau 5

Romain Roussel 2

Claire Sainte-Soline 4

Albert Samain 1

George Sand 10

Bernardin de Saint-Pierre 1

Madame de Sévigné 4

Charles Silvestre 4

Jules Simon 1

Sully-Prudhomme 2

Taine 4

J. et J. Tharaud 7

André Theuriet 20

Marcelle Tinayre 1

Jean Tousseul 1

Jules Vallès 1

Maxence van der meersch 1

Vigny 2 (ci-dessous la maison du berger, relisez ce poème incontournable !)

Lozère 1950 gizerac_cabane_du_berger.jpg

Raymonde Vincent 5

Voltaire 6

Emile Zola 6

Si on lit toutes leurs biographies (ça vaut le coup d’en prendre le temps je vous l’assure, il y a des choses et des êtres à découvrir) on découvre d’abord qu’il y a une majorité d’écrivains régionalistes et spécialisés dans la peinture de la vie paysanne, c’est même le thème dominant, et aussi qu’il y a un nombre impressionnant d’auteurs d’origine populaire (domestiques, paysans, etc.) qui ont eu la chance de devenir écrivains, célèbres, et souvent ont décrit la vie de leur enfance.
Une chose aussi remarquable quand on lit (pas forcément les extraits présents sur le livre de grammaire, mais on en trouve d’autres sur Internet aussi) les textes de ces auteurs de cette époque c’est le soin et la sensibilité extrême, le style fin précis et pur dans lequel ils écrivent, y compris ceux qui n’ont au départ reçu aucune instruction littéraire et sont d’origine populaire, on devine là entre autre la dégradation du niveau de l’enseignement : combien des lycéens d’aujourd’hui sauraient écrire avec tant de soin et d’expressivité. C’est aussi l’époque, la seule dans toute l’histoire littéraire, entre l’aveuglement/indifférence des siècles aristocrates de salon et celui du siècle machiniste et pédant, où s’est développé et a été cultivé au plus haut point, l’émotion et la sensibilité aŭ choses, aŭ impressions, aŭ paysages, etc.
C’est également la grande époque de la peinture de paysage, ce n’est pas un hasard. Et de la poésie de la nature.

Lisez ces quelques phrases d’un fils de domestiques, devenu écrivain anti-clérical, Eugène Le Roy, savourez :
http://pagesperso-orange.fr/zep.saint-aulaye/double/elero...

30/08/2025

Pessoa

Fernando Pessoa : "tuer le rêve, c'est nous tuer nous-même"

02/07/2025

lointains

« Il en est du lointain comme de l’avenir. Un ensemble immense et comme voilé d’une brume s’étend devant notre âme ; notre cœur s’y plonge et s’y perd, comme nos regards, et nous aspirons ardemment à nous y abandonner tout entiers, à nous laisser enivrer d’un sentiment unique, sublime délicieux …. Mais, hélas ! lorsque nous y courons, et que « là-bas » est devenu « ici », rien n’est changé : nous nous retrouvons aussi pauvres, aussi à l’étroit qu’auparavant, et notre âme altérée soupire après le breuvage rafraîchissant qui lui a échappé. » (Gœthe - Werther)

25/03/2025

tout finira pas arriver ...

vous avez compris


voilà LA SEULE occurence, parmi des dizaines, de "Clopin-clopant" par le pauvre Henri Salvador (qui a lui aussi fini par mourir) qui soit téléchargeable !!!! dans ce monde de firmes capitalos qui s'arrogent la propriétés des chansons. (Vivement que le Parti Pirate soit au pouvoir et réduise les copyright à 25 ans et uniquement aux profit des personnes physiques !)

Bon, comme je disais voici une des plus belles chansons d'Henri Salvador la plus profonde et "incontournable", un paradigme.

 

pour pouvoir les copier etc, voici les paroles:

 

Je suis né avec des yeux d'ange
Et des fossettes au creux des joues
J'ai perdu mes joues et mes langes
Et j'ai cassé tous mes joujoux.
Je m'suis regardé dans un' glace
Et j'ai vu que j'avais rêvé
Je m'suis dit : faudra bien qu'j'm'y fasse...
Tout finira par arriver...
(et effectivement d’ailleurs il a fini par mourir Henri Salvador)

Et je m'en vais clopin-clopant
Dans le soleil et dans le vent,
De temps en temps le coeur chancelle...
Y a des souv'nirs qui s'amoncellent...
Et je m'en vais clopin-clopant
En promenant mon coeur d'enfant...
Comme s'envole une hirondelle...
La vie s'enfuit à tire-d'aile...
Ça fait si mal au coeur d'enfant
Qui s'en va seul, clopin-clopant...

Tout l'amour que l'on a vu naître...
Tes lèvres douces, parfum de miel...
Nos deux fronts contre la fenêtre...
Nos regards perdus dans le ciel...
Le train noir hurlant dans la gare...
Le monstrueux désert des rues...
Tes mots d'adieu, tes mots bizarres...
Depuis dix mois, tu n'écris plus...

Et je m'en vais clopin-clopant
Dans le soleil et dans le vent,
De temps en temps le coeur chancelle...
Y a des souv'nirs qui s'amoncellent...
Et je m'en vais clopin-clopant
En promenant mon coeur d'enfant...
Comme s'envole une hirondelle...
La vie s'enfuit à tire-d'aile...
Ça fait si mal au coeur d'enfant
Qui s'en va seul, clopin-clopant...

14/12/2024

Julian Modest

Julian Modest (pseudonyme d’un écrivain espérantiste Bulgare, qui vécu longtemps en Hongrie) est sans doute le meilleur écrivain de nouvelles de la littérature en Espéranto ! Il a un grand talent, fin, impalpable, il émane de ses nouvelle toujours un halo d’humanité et d’émotion, et un inexplicable mystère.

Et celle à laquelle je mettrais le premier prix c'est celle-ci.

Je ne saurais dire pourquoi mais cette nouvelle me poursuit et vous reste dans l’esprit, de même qu’elle reste dans l’esprit du narrateur.

Les thèmes, ce qu’elle exprime on le devine un peu certes, mais ce n’est pas « dit » comme ça, c’est comme dit Beaudelaire « comme de longs échos qui de loin se confondent » des résonances, comme dans un tableau les « rappels », comme dans une symphonie,

Je ne rentrerai donc pas dans les détails. Seulement je ne peux m’empêcher de remarquer l’attitude de la mère qui rappelle ses enfants, si typique d’une certaine connerie, et d’une certaine mentalité, les fourriers d’une certaine barbarie, qui loin de disparaître fleuri de plus en plus plus belle de nos jours

Un conseil : après l’avoir lue une fois relisez-là à haute voix, elle devient encore plus magique.

Pour ceux qui ne savent pas l’Espéranto :Un jour j’essayerai de la traduire en français.

Julian Modest estas laŭ mi eble la plej bona novelverkisto en la originala E-a beletro. Li havas fajnan  nekapteblan talenton, kaj ties noveloj eligas nebulkronon da homeco kaj emocioj, kaj neklarigeblan misteron.
Kaj inter inter liaj noveloj la plej bona laŭ mi estas la jena.
Legintan tiun rakonton pri rakonto pri cigano ursino kaj rondĉapelo ne eblas forgesi.
Mi ne detalos la temojn, sentojn, ktp implicitajn, sed ili akordiĝas kiel eĥantaj rumoroj kaj komprenigas sin reciproke, kiel tuŝoj en bona pentraĵo
Mi konsilas, poste leginta ĝin vi relegu laŭtvoĉe, ĝi iĝos eĉ pli esprimplena.




NOVELO PRI CIGANO, URSINO KAJ RONDĈAPELO

Kiam mi veturas per vagonaro kaj kiam la kupeo estas plenŝtopita de homoj, ĉiam me rememoras la historion pri la cigano kaj ursino. Kial tiu ĉi historio renaskiĝas en mia konscio ĝuste en trajno ? Eble tial, ĉar iu kamparano rakontis gin dum mia longa veturado, aŭ eble tial, ĉar veturante per trajno mi ŝatas observi la homojn en la kupeo. Ili sidas unu apud la alia kaj silentas. Silente ili eniras la kupeon, silente eksidas, silentas dum tri aŭ kvar horoj kaj poste, same tiel silente, foriras. Sep aŭ ok homoj, dum horoj, kiel monumentoj sidas unu apud la alia. Martelas ritme la radoj, monotonas la pejzaĝoj, obskuras en la kupeo… La veturantoj gapas al la fenestro, klinas la kapojn, oscedas, kaj tiam en mia konscio aperas kaj aperas la historio pri la cigano kaj ursino.
La kamparano, kiu iam un iu vagonaro rakontis tiun ĉi historion, estis malalta, nek juna, nek maljuna, kun grizaj ruzaj okuletoj, vestita en malmoda, eluzita, sed urbana kostumo. Tiam li sidis en iu angulo de la kupeo kaj en la komenco de la veturado preskaŭ neniu rimarkis lin. Kiel ĉiuj, ankaŭ li horon aŭ du silentis, sed dubite li ekparolis. Eble tial, ĉar li ne povis kompreni, kial la homoj silentas, se ili kune sidas en tiel eta ejo kiel kupeo. Unue tiu ĉi kamparano familiare demandis sian najbaron, la homon, kiu sidis apud li, kiu stacidomo sekvas. Poste la kamparano ŝerce rimarkigis, ke la trajno, kiel kutime, denove malfruas, kaj mi ne scias kial, sed li, kvazaŭ al si mem, komencis rakonti la historion pri la cigano kaj ursino. Kelkaj kunveturantoj ironie ekridetis, aliaj moke alrigardis la senceremonan kamparanon, tamen li tute ne rimarkis tiujn ĉi rigardojn kaj trankvile daŭrigis sian rakontadon.

Tiam eĉ mi ekridatis, sed la historio pri la cigano kaj ursino restis en mia subkonscio kaj ĉiam, kiam mi veturasper trajno, ĝi reaperas nove kaj denove. Mi jam komencas dubbi, ĉu vere mi aŭdis ĝin aŭ iam tre antaŭlonge mi mem travivis tiun ĉi historion, kaj strange, veturante per trajno mi sentas bezonon rakonti al iu pri la cigano kaj ursino.

La radoj martelas, la trajno kuregas, kaj antaŭ miaj okuloj aperas kaj aperas la cigano kaj ursino. La ursino estas malgrasa, nigra – la  cigano estas juna, eble tridekjara, vestita en ĉifonoj, kun truaj, deformitaj ŝuoj kaj malpura, makulita rondĉapelo. Lia vizaĝo flavas kiel seka aŭtuna folio, sed liaj okuloj eligas esperon. Cetere tiu espero ludas en ĉiuj ciganaj okuloj, kaj sole tiu espero akompanas la ciganojn dum iliaj longaj senfinaj vagadoj.

De kie venis la cigano kun ursino ? Mi ne scias. Tion eble neniu iam ekscios. Estis somera posttagmezo, kiam la cigano kaj ursino lacaj, polvokovritaj eniris montaran vilaĝeton. La suno subiris kaj malforta vento alblovis de la proksima arbaro. Post la longa labortago la vilaĝanoj ŝvitaj revenis hejmen. Kiel kutime, la virinoj, por eta ripozo, eksidis anaŭ la domoj – la viroj ekiris al la drinkejo.

En la pigra posttagmeza silento eksonis tirata cigana melodio. Skrapante la solan kordon de sia olda guzlo la cigano vigle kriis :

- Hej, vilaĝanoj, venu vidi kion povas fari la saĝa ursin’ Matia, fraŭlin’. Nu, Maria fraŭlin’, nun motru kiel dancas baletistin’ !

La malgrasa ursino starigsi peze, sendezire kaj, balancante sian longan, nigan korpon, ekpaŝis ronde. La cigana melodio jen tiriĝis, jen vigliĝis, sed eble laca kaj malsata estis la ursino kaj mallonge daŭris ŝia danco.

- Nu, Maria fraŭlin’, nun montru, kiel geamatoj kisas unu la alian ! – raŭke kriis la cigani, ritme skrapis lia arĉo, gaje fluis la cigana melodio, sed nek viro, nek virino venis al la placo, kie nur kvin kokinoj vagis tien-tien, bekfrapante ion.

Nur antaŭ la drinkejo silente staris kelkaj vilaĝanoj, kiuj senmove kaj suspekte observadis la dancadon de la vila « baletistin’ ».

- Hej oĉjoj bonaj, sen tim’ venu al proksim’ de Maria fraŭlin’ ! – ridetis voĉe la cigano, brilis liaj silikokoloraj dentoj, sed neniu el la vilaĝanoj akpasis pli antŭen. La cigano tamen, same kiel fama cirkartisto, deprenis per eleganta gesto kaj metis sian rondĉapelon sur la teron. Eble li esperis, ke post minuto la vilaĝanoj venos pli proksimen, kaj abunda pluvo da moneroj plenigos  lian makulitan, deformitan rondĉapelon.

- Nu, Maria fraŭlin’, nu montru kiel geamantoj kisas unu la alian ĉar delonge jam tiuj ocjoj forgesis forgesis doni kison al la edzin’ – kriis la cigano, ruzete rigardis la vilaĝanojn, sed ili staris kiel arboj, apogitaj al la muro de la drinkejo.

La ursino ekgrumblis malkontente, leviĝis peze, faris paŝon, malfermis larĝe manegojn kvazaŭ ŝi subite ĉirkaŭbrakos kaj sufokigos iun.

De ie, kiel brua birdaro,alvenis kelkaj scivolemaj, kirloharaj knaboj, sed tuj post ili alkuris kolerega patrino kaj kiel kato disigas paserojn, tiel ŝi forpelis la infanojn.

- For hejmen, ja vi ne scias, ke la cigano prenos kaj forportos vin.

- Ehstimata virin’ !  Mi ehstas  bona hom’ . Dio gardu min. Mi manĝas panon, ne infanon.

Sed la knaboj malaperis kiel fumo, la silentemaj, suspektemaj vilaĝanoj eniris la drinkejon, kaj sur la placo solaj restis la ursino, cigano kaj lia malplena, makulita riondĉapelo.

De la proksima arbaro, kun la malvarmeta vento, nesenteble, kiel svelta junulino alŝteliĝis la vespero, stela kaj trankvila. Aŭdigis fora rido, kokokrio kaj soleca voĉo de radio :

« bonan vesperon karaj geaŭkultantoj. Estas la sesa horo. Ni diros la novaĵojn. La pafbataloj inter Irano kaj Irako daŭras. Hodiaŭ en Romo, membroj de la Ruĝaj Brigadoj pafmortigis la kolonelon Giovanni Ferrari. La internacia konferenco pri… » La voĉo de la parolanto silentiĝis, eksonis melodio, kaj iu malŝaltis la radion.

Subite klukoj, kriegoj, batoj de bastono fendis la silenton. La vilaĝanoj, kiel korkoŝtopiloj de ĉampana vino, elflugis el la drinkejo.

Sur la placo, ĉirkaŭ la ursino kaj cigano disflugis plumaro, plumoj kaj sub la peza ursina manego, en marĉeto de varma sango, konvulsiis kokino. Sango gutis de la ursina buŝego. La cigano blasfemis sakris, kriegis, batis par la kornusbasono la ursinon.

- Diablo prenu cin Maria fraŭlin’. Ni ehstas ne ŝtelistoj.

La vilaĝanoj tuj ĉirkaŭis la ciganon.

- Pagu la kokinon ! – minace ekkriegis la drinkeja mastro, dika, grasa vilaĝano kun porkaj okuletoj.

- Pagu la kokinon !  - kriis ankaŭ la aliaj.

- Eĉ moneron mi ne havas… - lispis la cigano.

- Ne mensogu, ci aĉulo. Nur ŝteli ci scias !

- Ne ŝtelist’. Dresist’ mi eĥstas, oĉjoj bonaj, ne ŝtelist’ ...

- ha, ha, ha ...

- For, aĉulo ! – ekkriis ebria, alta junulo.

- For ! – reeĥis la aliaj.

- Oĉjoj bonaj, hodiaŭ, hieraŭ, manĝis mi nehnion – balbutis la cigano.

- Manĝu la kokinon ! – ekkriis la ebria, juna viro, kaj li forte batis per piedo la ciganan ĉapelon, kiu ankoraŭ staris sur la tero.

Timeme la cigano gestis levi la ĉapelon, sed alia vilaĝano pli forte piedfrapis ĝin. La ĉapelo falis sur la piedon de la tria, kiu tuj direktis ĝin  al sia najbaro. Simile al simio, la cigano saltis de unu al alia vilaĝano, sed vane. La ĉapelo flugis en la aero, kaj tondraj ridegoj akompanis ĝin. Post minuto la cigano svingis mane, ekblasfemis cigane, ektiris la ĉenon de la ursino kaj foriris.

Ridegoj, ridoj, rikanoj longe eĥiĝis sur la placo.

 

Venontan tagon, ĉirkaŭ tagmeze, en la drinkejon venis la arbargardisto kaj diris, ke en la arbaro, proksime de la vilaĝo, li trovis la ciganon mortigitan de la ursino.

En la drinkejo estiĝis bruo kaj tumulto.

- Tuj fusilon ni prenu kaj iru persekuti  la ursinon, ĉar ĝi minacas la vilaĝon ! – spirege diris la arbargardisto, sed eĉ unu vilaĝano ne ekiris por sia ĉasfusilo.

En la drinkejo komenciĝis arda diskuto pri ursoj kaj ursinoj.

- La ursino nepre estis karnomanĝa – kompetente diris iu.

Aliaj tuj aldonis, ke ili bone faris, ke ili forpelis la ciganon.

- Ja la ursino povus mortigi eĉ homon.

La tria voĉe miris, ke besto ĉiam restas besto.

- Ja la ursino dancis, eĉ komprenis la vortojn de la cigano, sed besto restas besto.

Iu detale klarigis, ke la ursoj estas tre venĝemaj, kaj se iu iam batas urson, la urso ne forgesos tion. Alia vilaĝano komencis longan historion, kiel iamlia avo nur per tranĉilon ĉasis ursojn. Neniu kredis, ke iu nur per tranĉilo ĉasis ursojn tamen ĉiuj aŭskultis atente. La vilaĝanoj longe parolis, rakontis pri ursoj, ursinoj, kaj neniu eĉ vorton diris pri la cigano, kies makulita rondĉapelo ankoraŭ estis antaŭ la drinkejo.

- Homoj, la ursino atendas nin en la arbaro. Kiu venos kun mi ? – ekkriis la arbargardisto., sed neniu aŭdis lin.

Mi ne memoras, ĉu oni pafmortigis la ursinon. Eble tiam en la vagonaro mi ne aŭdis la finon de la historio, aŭ eble ankaŭ en la kupeo oni komencis paroli, rakonti, diskuti pri ursoj, ursinoj, vulpoj, lupoj…

Delonge mi ne vidis ciganon kun ursino. Eble tial, ĉar en niaj montaroj la ursoj iom post iom malaperas. Tamen mi ofte renkontas ciganojn. Multaj el ili estas bone vestitaj, sed strange preskaŭ  ĉiu cigano havas makulitan  deformitan rondĉapelon.

 

Julian Modest

Budapeŝto, la 16-an de majo 198*

 

12/12/2024

Juan Branco tout comme Vaclav Havel

https://odysee.com/@LiBERTY_VOICE:b/L'info_2024-12-11_HD:3

s'il pouvait devenir président de la république !