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02/11/2023

Lamartine peut-être le plus vrai et le plus profond de nos poètes

il n'est pas assez lu, peut-être décourage-t-il par ses longueurs et sa rhétorique, mais si on prend la peine de lire quelques phrases choisies, et de les méditer, on s'apperçoit soudain à quel point elles sont vraies, et profondes.

par exemple


Un jour, les yeux lassés de veilles et de larmes,
Comme un lutteur vaincu prêt à jeter ses armes,
Je disais à l'aurore : « En vain tu vas briller ;
La nature trahit nos yeux par ses merveilles,
Et le ciel coloré de ses teintes vermeilles
Ne sourit que pour nous railler.

« Rien n'est vrai, rien n'est faux; tout est songe et mensonge,
Illusion du cœur qu'un vain espoir prolonge.
Nos seules vérités, hommes, sont nos douleurs.
Cet éclair dans nos yeux que nous nommons la vie
Brille à peine un moment à notre âme éblouie,
Qu'il s'éteint et s'allume ailleurs.

« Plus nous ouvrons les yeux, plus la nuit est profonde ;
Dieu n'est qu'un mot rêvé pour expliquer le monde,
Un plus obscur abîme où l'esprit s'est lancé ;
Et tout flotte et tout tombe, ainsi que la poussière
Que fait en tourbillons dans l'aride carrière
Lever le pied d'un insensé. »


Je disais ; et mes yeux voyaient avec envie
Tout ce qui n'a reçu qu'une insensible vie
Et dont nul rêve au moins n'agite le sommeil ;
Au sillon, au rocher j'attachais ma paupière,
Et ce regard disait : « A la brute, à la pierre,
Au moins que ne suis-je pareil ? »


n'aurait-on pas envie de les apprendre par coeur et se les réciter chaque matin ?

Charles Vanel - Cherea

quelle rapport ?? eh bien voilà : le personnage joué par Charles Vanel (le vieux procureur) dans le film "Un roi sans divertissement" c'est un peu comme Cherea dans la pièce de théatre de Camus "Caligula".

J'en parle  dans  mon billet de ce blog "quelques films vus" :

*Janvier 2004   ) Vu « Un Roi sans divertissement » de Giono (le film) ; oui ça mérite d’être classé   parmi les classiques. Et c’est un chef d’œuvre filmé (par Giono même) de main de maître, tout y est  pensé savamment jusqu’aux moindres détails.

Le procureur, vers la fin il fait un peu CHEREA. « quatre sous de vie, il ne faut pas jouer avec » ouais !  bien sûr il a tort en fait et l’autre film, le film italien vu il y a quelques mois « Nos années »  (« i nostri anni »)

montre très bien que non seulement quatre sous de vie mais 80 ans de vie ce n’est RIEN  (n’est-ce pas Jacqueline ?), et pas seulement la vie, mais tout ce dont on la remplit, y compris les  valeurs et tout ce pour quoi on se passionne et est prêt à mourir et à  tuer. Rien du tout. Fini.

bon pour comprendre relisez "Caligula", attentivement, même si bien sûr c'est une pièce très triste, très tragique, très désespérante, et puis regardez le film "un roi sans divertissement" (ou joue le vieux Charles Vanel et dans le rôle principal Jacques Brel), on peut le trouver sur Internet.

12/10/2023

poésie et civilisation

Dans le récit de plusieurs chinois contemporains, ayant subis les persécutions la période dite "Révolution Culturelle"  Jung Chang, dans son autobiographie « Les cygnes sauvages », et d’autres encore je crois, racontent que à certains moments de leur vie pour se donner du courage ils récitaient (ou composaient aussi) les chef-d’œuvres de la poésie chinoise.
Heureux peuple dont la culture est vivante et chez qui la poésie est un élément culturel de tous les jours !
comme elle devrait être, normalement, partout ! (1)

Misérable France ! où ce n’est pas le cas et dont la culture n’est plus qu’un cadavre mort et où les adultes de maintenant considèrent comme de choses tout juste bonnes pour les enfants (!) toutes les domaines les plus élevés :
*la tendresse,
*le savoir,
*la poésie,
ne se réservant, comme choses « sérieuses », « adultes », que tout ce qui est le plus vil et le plus vulgaire !

 

et comme si ça ne suffisait pas il y a maintenant cette culture du « Il faut arriver à gérer ses émotions », de la part des psy péteux dans leur monde illusoire en carton pâte, ou des "managers" ubuesques, ou d’un référent pédagogique style formateur, d’un penseur du dimanche… Bref, d’un ressortissant de cette armée de sous-chefs « cools » pour un dressage « cool » mais qui est un esclavage qui ne laisse aucun répit !… Une colonisation psychologique qui va mettre des barbelés jusqu’aux sentiments les plus primaires, les plus naturels, les plus innocents… afin de propulser l’être vers le néant, pour le réduire au néant matérialiste et robotisé…

(1) or Laurens van der Post nous dit : « Art poetry and music are matters of survival. They are guardians and makers of the unbroken chain of what’s oldest and first in the human spirit. »
Donc, la France est un pays foutu, une culture qui a choisi de mourir ! et les gens avec bien sûr,  relisez la citation

« La culture n’est pas un luxe, c’est une nécessité. » (GAO Xingjian)

30/09/2023

Sartre : Le Diable et le Bon Dieu

Commentaires THEATRE (ancien, forcément, il n'y a plus de théatres maintenant, tout est interdit ... les gens ont été d'abords décérébrés et privés de culture, et de réflexion, puis réduits à l'esclavage total)

 

10/10/2001 (…) Vu au théatre d'Arras (qui existait alors, maintenant c'est fini)  Le Diable et le Bon Dieu de JP Sartre dans la mise en scène de Daniel Mesguich. C’est un pur chef d’œuvre du XXème siècle, et la mise en scène est excellente (sauf pour le 1ertableau) (1. ) Avec son immense densité et l’ambiguïté qui fait les chefs-d’œuvre, c’est vraiment à mettre dans les classiques, avec chaque réplique on pourrait fournir un sujet de dissertation !

C’est une pièce marxiste, et existentialiste, et psychanalytique. Il y a même des accents de la Jeanne d’Arc de Péguy. Et on pourrait dire aussi que c’est une pièce Janséniste.

On y voit même déjà le cynisme du stalinisme, avec l’ambigu et machiavélique Nasty, qui apparaît pourtant comme le porte-parole de Sartre.

Les personnages sont admirablement campés, etc.

Et la scène qui visuellement semble sortir de Jérome Bosch, et que Mesguich a fait traverser et retraverser par un personnage silencieux qui est en droite ligne le fameux « Colporteur » de Jérome Bosch.

Plus tard une réplique de Hilda « je suis du parti des hommes, je ne te quitte pas » avec tout ce qui y est en jeu m’a tout de suite rappelé d’autres choses ….., et fait naître cette phrase :

Je suis du parti d’Eliott  et ? ? (ne le trahirai pas à prier Dieu) c’est tout à fait ça.

  1. (1) et puis il y a le dernier tableau, que J-P Sartre a sans doute rajouté pour faire plaisir à ses copains du PC ! Là ce n’est plus que du Bertholt Brecht ! que du Réalisme Socialiste, qu’un receuil de textes choisis pour la ligue de l’Union Rationaliste !

(et d’ailleurs le scénario de cette fin semble calculée à la manière de celle d’un film américain [c’est tout dire !] La pièce aurait du finir avec la fin de l’avant-dernier tableau.)

04/09/2023

notre monde vu par Gao Xingjian

Gao Xingjian (bon, en réalité en Français son nom devrait être Gao Tching-djen), le merveilleux prix Nobel de littérature en l'an 2000, a écrit ça dans une de ses œuvres, semi-surréaliste et inclassable, on trouve au milieu, ces quelques paragraphes :

 

"La foule grimpe sur la montagne, tous rivalisent d’énergie, comme dans une compétition. Des hommes, des femmes, en short, sac au dos, des vieux, des jeunes appuyés sur des cannes, tirant des enfants, les jeunes gens entraînant les jeunes filles par la main, cela ne ressemble pas vraiment à une compétition. Ils marchent ensemble, est-ce un village de vacances ? La population d’une bourgade ? Une population entière, hommes femmes vieux et jeunes sans exception, qui se livrent à un exercice sportif à la mode ?

Les cafards grimpent partout, il porte des gants couverts de cafards morts il s’accroupit et les frappe de toutes ses forces.

Deux jambes chaussées de souliers au bout pointu s’élèvent à la verticale, c’est le clown au nez blanc qui fait le poirier. Sur la piste de danse, il s’avance sur les mains, en suivant l’accordéon qui n’émet plus que des souffles.

La foule halète, les fronts sont couverts de sueur. Ils sortent tous la même bouteille sur laquelle est collée la même étiquette de la même marque d’eau minérale, ils ont aux lèvres le même sourire de bonheur."

 

je vous laisse en sa compagnie

24/08/2023

Roberto Ardigo, Armand Salacrou - il règne sur ce sujet un tabou, j'te dis pas!!

Roberto Ardigo

Roberto Ardigo, philosophe positiviste italien, qui a fini par se suicider :

« par suite du refroidissement progressif de la terre notre monde doit mourir, lui aussi, avec tous les êtres auxquels il donne vie ; et si c’est là le sort extrême de tous les mondes disséminés dans l’univers, à quoi sert donc l’élévation progressive de l’humanité ? à A quoi bon le culte de l’art, du Beau, du Bon ? La fièvre de savoir, de se consacrer à un idéal ? à quoi sert la vie ? A quoi servent tant de douleurs matérielles et morales, souffertes par les êtres auxquels a été accordé, sans qu’ils l’aient demandé, le don sadique de la vie ? »

Quelle immense déception pour une âme élevée telle que celle de Roberto Ardigo (ou celle de Miguel de Unamuno aussi, lisez le ! il est incontournable, et combien ça change des conneries sophistiques égoïstes et nécrophiles qu’on entend de nos jours) ! Il ne pouvait s’empêcher de contempler, épouvanté, l’abîme de la vanité infinie de tout. Il ne pouvait s’empêcher de se révolter en présence de cette ironie tragique du sort. Il valait donc mieux défier fortement la destinée de la seule façon permise à un vivant : se libérer, par le suicide, du supplice moral de contempler, impuissant, la tragédie de l’être, et sa propre prochaine disparition éternelle. Robert Ardigo a été conséquent avec lui-même. Les philosophes qui partagent ses convictions matérialistes, et qui, malgré cela, ne finissent pas comme lui par le suicide, sont heureusement inconséquents.

PEGUY 

" .. sauver de l’Absence éternelle
Les âmes des damnés s’affolant de l’Absence,"

 

On ne lit plus assez SALACROU

« Alors, là nous sommes tous en plein cauchemar depuis l’instant où nous avons compris que nous étions vivants. Vous souvenez-vous, Monsieur Lenoir, de l’instant précis où, tout à coup, petit garçon, vous avez eu cette révélation : « Je suis un vivant, j’aurais pu ne pas exister, et je vais mourir. » Non ? moi, si. Et je me suis évanoui. C’était une charge intolérable sur les épaules de ce petit enfant» (Armand SALACROU, in « L’archipel Lenoir »)

oui, j'ai toujours été ébahi, n'ai jamais compris comment se fait-il qu'il n'y ai pas plein d'enfants qui se suicident à l'age de raison (disons 12 ans)

comment peut-on vivre encore étant adulte, où théoriquement c'est pire, et toutes les autres sujets de douleurs métaphysiques, personnelles, sentimentales, et sociales qui vous tombent dessus ? et quand on est vieux ?

Ben, il y a un détail auquel je n'avais pas encore prêté attention, mais Simone de Beauvoir si !
il y a dans les mémoires de Simone de Beauvoir une remarque très importante et dont je prend maintenant conscience de la justesse, c'est quand elle dit « Quand je me jetais dans le malheur, c'était avec toute la violence de ma jeunesse, de ma santé, et la douleur morale pouvait me ravager avec autant de sauvagerie » etc
eh oui ! C'est comme ça que ça se passe; et aussi comme quand on est enfant on est plus conscient, plus sensible, plus intelligent, plus en contact avec la réalité que les adultes, et ça va constamment en se dégradant quand on devient adulte, puis en vieillissant. Il y a aussi comme une fainéantise de la conscience, et de la douleur qui ravage tout. Et on souffre dans la même mesure qu'on est vivant en fait et qu'on en a la santé ! La santé. Même le désespoir et l'abattement demandent de la santé, quand on est trop engourdi on ne sait même plus être désespéré, que dis-je même plus être abattu.

n'empêche que
c'est effarant à quel point comme disait Camus les gens font "comme s'ils ne savaient pas". Il règne sur ce sujet un tabou, j'te dis pas !!

12/08/2023

GILBERT GANNE

trois citations - oh combien vraies ! -  de Gilbert Ganne :

« Dans une société étouffante, où l'homme est de plus en plus surveillé par toutes sortes de polices, étiqueté, numéroté, catalogué, le chat possède, d'une manière inaliénable, le bien qui est aujourd'hui le plus menacé: l'individualité, c'est à dire la liberté. »

Ganne (Gilbert)

LIBERTE

« L'homme est souvent un vrai sentimental, la femme est toujours une réaliste, bien qu'elle se grise de mots creux »

Ganne (Gilbert)

FEMMES

« Le mépris indécent qu'affiche la nature à l'égard de l'individu »
(oui, on s'en ressouviens quand un chaton meurt les pattes broyées par votre volet roulant)

Ganne (Gilbert)

COSMOS

 

lu au détour d'un article sur la politique de l'OTAN en Ukraine, un paragraphe qui nous rappelle à la réalité, c à d que ceux qui qui n'ont "pas vécu" et celui qui a survécu sont aussi morts les uns que les autres, donc c'est exactement comme si ils n'étaient pas nés, ce qui relativise bien des choses

par Batiushka

"Mon père a combattu les nazis (c'était un russe). En 1942, il a perdu ses deux meilleurs amis à cause d’un de leurs obus. Pour une raison mystérieuse, l’obus les a tués, mais ne l’a que blessé, même s’il a dû passer six semaines à l’hôpital. Soixante ans plus tard, alors qu’il se mourait de vieillesse, il se souvenait, les larmes aux yeux, de ses amis disparus, des hommes qui n’avaient pas vécu, tués alors qu’ils n’avaient qu’une vingtaine d’années."

20/07/2023

Avec quels auteurs faisait-on étudier le français dans les années 50 et 60 ?

La lecture des vieux manuels scolaires (j'espère que vous avez conservés les vôtres !) est enrichissante et pleine d'enseignement.
Ainsi si on rouvre les grammaire d'avant 1965 non seulement on redécouvre des textes délicieux et qui des fois font réfléchir (j'en parlerai peut-être une autre fois), mais par exemple on peut étudier quels étaient les écrivains sur lesquels se basait l'enseignement de la grammaire aux enfants des classes du premier cycle des lycées et collèges, entre, disons 1938 (et sans doute avant), et environ 1960, et même au-delà.
Je les ai recensé et en ai fait un tableau, agrémenté de quelques liens à la Wikipédia permettant de se documenter sur les noms les moins connus par contre j'ai du faire disparaître la colonne où étaient indiqués les auteurs d'origine populaire, à la suite des noms j'ai du mettre à la main le total des occurrence de leurs textes parmi les extraits cités dans la grammaire.
liste des auteurs utilisés dans la grammaire « Souché-Lamaison pour les classes de sixième, suivant les programmes du 14/4/1938, et d’octobre 1944. (noms de l'auteur suivi du nombre nombre de textes cités)

Edmond About 1

Jean Aicard 1

Marguerite Audoux 8

Henri Bachelin 2

Balzac 4

André Baillon 1

Auguste Bailly 2

Théodore de Banville 1

René Bazin 13

Maurice Bedel 1

Pierre Benoît 5

Boileau 1

baptisto Bonnet 1

Henry Bordeaux 2

Maurice Bouchor 1

Paul Bourget 2

Léonce Bouliaguet 1

René Boylesve 2

Robert Brasillach 2

Buffon 3

Chateaubriand 10

Gaston Chérau 3

Léon Cladel 1

Georges Clémenceau 1

Colette 5

Maurice Constantin-Weyer 1

Corneille 5

Alphonse Daudet 34 (le plus cité, et de loin !)

Lucie Delarue-Mardrus 1

Maurice Donnay 1

Roland Dorgeles 1

Georges Duhamel 4

Victor Duruy 1

Erckmann-Chatrian 10

Jean-Henri Fabre 1

Emile Faguet 1

Claude Farrère 4

Geneviève Fauconnier 1

Fénelon 3

Gustave Flaubert 11

Maurice Fombeure 1

Anatole France 23

Eugène Fromentin 4

Lucien Gachon 1

Marie Gasquet 1

Théophile Gautier 4

Maurice Genevoix 3

Marie Gevers 1

André Gide 1

E. et J. de Goncourt 2

Julien Green 1

Emile Guillaumin 3

Jean-Marie Guyau 1

Louis Hémon – (« Maria Chapdelaine ») 3

José-Marie de Hérédia 1

Victor Hugo 13

Edmond Jaloux – « Fumées dans la campagne » 1

Jean Jaurès 2

Camille Jullian 1

La Fontaine 10

André Lamandé 1

Lamartine 9

Jean de La Varende 1

Henri Lavedan 1

Ernest Lavisse 1

Ernest Legouvé 1

Camille Lemonnier 3

Eugène Le Roy 2

Daniel Lesueur 1

Pierre Loti 5

Maurice Maeterlinck 1

Maurice Magre 1

Hector Malot 1

René Maran 1

Maurice Mardelle (1886-1948 charpentier poète) 1

Jules Marouzeau (« Une enfance ») 2

Roger Martin Du Gard 4

Guy de Maupassant 7

François Mauriac 1

Gabriel Maurière 1

Mérimé 1

Jules Michelet 5

Frédéric Mistral 4

Molière 4

Montesquieu 1

Emile Moselly 10

Musset 2

Jean Nesmy (Henri Surchamp) 6

Pol Neveux 1

Gaston Paris 1

Louis Pergaud 5

Ernest Pérochon 2

Joseph de Pesquidoux 6

Charles-Louis Philippe 3

Emile Pouvillon 1

Racine 2

Nicolas Rambaud 1

Jules Renard 1

Henri de Régnier 3

Romain Rolland 9

Jules Romains 2

J.-J. Rousseau 5

Romain Roussel 2

Claire Sainte-Soline 4

Albert Samain 1

George Sand 10

Bernardin de Saint-Pierre 1

Madame de Sévigné 4

Charles Silvestre 4

Jules Simon 1

Sully-Prudhomme 2

Taine 4

J. et J. Tharaud 7

André Theuriet 20

Marcelle Tinayre 1

Jean Tousseul 1

Jules Vallès 1

Maxence van der meersch 1

Vigny 2 

Lozère 1950 gizerac_cabane_du_berger.jpg

Raymonde Vincent 5

Voltaire 6

Emile Zola 6

Si on lit toutes leurs biographies (ça vaut le coup d’en prendre le temps je vous l’assure, il y a des choses et des êtres à découvrir) on découvre d’abord qu’il y a une majorité d’écrivains régionalistes et spécialisés dans la peinture de la vie paysanne, c’est même le thème dominant, et aussi qu’il y a un nombre impressionnant d’auteurs d’origine populaire (domestiques, paysans, etc.) qui ont eu la chance de devenir écrivains, célèbres, et souvent ont décrit la vie de leur enfance.
Une chose aussi remarquable quand on lit (pas forcément les extraits présents sur le livre de grammaire, mais on en trouve d’autres sur Internet aussi) les textes de ces auteurs de cette époque c’est le soin et la sensibilité extrême, le style fin précis et pur dans lequel ils écrivent, y compris ceux qui n’ont au départ reçu aucune instruction littéraire et sont d’origine populaire, on devine là entre autre la dégradation du niveau de l’enseignement : combien des lycéens d’aujourd’hui sauraient écrire avec tant de soin et d’expressivité. C’est aussi l’époque, la seule dans toute l’histoire littéraire, entre l’aveuglement/indifférence des siècles aristocrates de salon et celui du siècle machiniste et pédant, où s’est développé et a été cultivé au plus haut point, l’émotion et la sensibilité aŭ choses, aŭ impressions, aŭ paysages, etc.
C’est également la grande époque de la peinture de paysage, ce n’est pas un hasard. Et de la poésie de la nature.

Lisez ces quelques phrases d’un fils de domestiques, devenu écrivain anti-clérical, Eugène Le Roy, savourez :
http://pagesperso-orange.fr/zep.saint-aulaye/double/elero...

15/07/2023

ma mère fut (fût ...) une cigarettière

voilà un métier utile, un métier vrai de gens normaux, pas de bourgeois péqu'neux imbus de racisme social  à la Macron ! de vrais personnes humaines quoi ! (et utiles, qui - eux ! - produisent des biens et des services pour les autres personnes humaines, pas des parasites (comme dit si bien Bernard Friot) de cadres-sup' qui passent leur temps à réunionner, ou à "s'déplacer en taxi pour blablater sur LCI".

Voilà une chanson portugaise qui contient tout le drame de la vie :

(NB : depuis hier Youtube cet infâme engin répugnant du totalitarisme capitaliste, censure systématiquement TOUTES les vidéos intégrées dans un site de blog !!!!!!!!!! Il faut donc à chaque fois se DEPECHER, avant d'avoir le message de blocage, de cliquer sur l'icone qui fait regarder la vidéo directement sur le site de youtube, sinon vous êtes foutus ! vous ne verrez rien !


voici les paroles (car il est aberrant d'écouter une chanson sans en comprendre les paroles !) :


Minha mãe foi cigarreira
E tinha um porte bizarro
‘Inda vejo a sua imagem
No fumo do meu cigarro.

trad :
Ma mère était cigarettière
Et avait grande allure
Son image se forme encore
Dans la fumée de ma cigarette.


A sua alma branquinha
Honesta, modesta e franca
Envolvia a minha alma
Como a mortalha mais branca.

trad :
Son âme candide
Honnête, modeste et droite
Enveloppait mon âme
Comme le tabac dans son linceul de papier.


Coitadinha já morreu
Que o amor de Deus lhe valha
Foi concerteza pró céu
Envolta em branca mortalha.

trad :
La pauvrette n’est plus là
Que l’amour de Dieu la protège
Elle est sûrement montée au ciel
Enveloppée dans son drap blanc.


Minha mãe estrela perdida
‘Inda a vejo entre os abrolhos
Como se fosse envolvida
Na mortalha dos meus olhos.

trad :
Ma mère, étoile perdue
Je la vois briller du fond de mes tourments
Comme enveloppée
Dans le blanc de mes yeux.


Filipe Pinto (1905-1968). il est mort lui aussi ... Minha mãe foi cigarreira (1961).
Filipe Pinto (1905-1968). Ma mère était cigaretière, traduit de Minha mãe foi cigarreira (1961) L. & L. (et chanter le tabac aussi est un acte de résistance et de liberté)

la cigarettière tableau espagnol  de Manuel CABRAL AGUADO y BEJARANO (1827-1891).png

05/06/2023

à l'époque on était encore des êtres libres.

"Papa conduisait; son chapeau formait une chaîne de montagnes noire devant la lumière.

Moi, j'étais allongé sur le dos sur la banquette arrière et regardais défiler le ciel.

[Catriona WARD "La dernière maison avant les bois"]