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24/04/2016

les Zimmerwald les Kiental de notre époque c'est là que ça se passe

on n'est jamais à la hauteur de son époque, jamais ! en 1915 les gens qui se réunissaient à Zimmerwald, et plus tard les conférences décolonisatrices rassemblées à Moscou, étaient vues comme des ramassis d'extrémistes peu recomandables, seuls les historiens après des générations ont conscience objective des choses et des idées.

Personne en notre époque hyper-censurée, et hypercriminalisarice - vous vous en rendez compte quand-même ? - pas un ne se rend compte en quels lieux sont les pensées progressistes et d'avenir. Par exemple

http://en.mehrnews.com/news/111421/Third-New-Horizon-Conf...

19/01/2016

du temps où existaient encore une SNCF et où les chemins de fer étaient un service public à visage humain

et non pas une machine orwellienne et  fliquée (et où en fait toute la société était à visage humain), où on se sentait dans un pays et "chez soi", une société organisée quoi, pas un camp de concentration capitaliste

une nouvelle en Espéranto, trouvée dans "Paŝoj al plena posedo" de William Auld

Czeslaw Ostankowicz : CELSTACIO



La stacieto estis malgranda kaj sufokaera. Sur la muroj enuis landkonigaj afiŝoj. La horloĝo malfunkciis. Ĝin strekis kruce gluitaj gazetstrioj. Sur la rando de apertita fenestro dormetis kato de fervojisto. Malantaŭ la kasa giĉeto homo suferis pro varmego. Li rekonsciiĝis nur je la voĉo de pasaĝero.>„Kien ?“

„Egale.

"Per la klaso ?

„Egale.“

„Do eble Gzdzin ?“ demandis la kasisto. Li rigardis ne la pasaĝeron, sed fiksitan per kapnajleto horaron pri trajnoj trakurantaj lian stacieton.

„Povas esti Gzdzin“, konsentis la kliento.

„Principe PKP* devus koni la celstacion de siaj klientoj“ grumbletis la fervojisto kaj reiris al la tableto, sur kiu kuŝis biletkajeroj. La kasisto estis malalta sekiĝinta olduleto. Li havis vulpecan vizaĝon de miopulo.

„Do Gzdzin ?“

„Gzdzin.“„Tie estas nun malsvarme. Vi iras, sinjoro, ekzemple per vojo Z. Arbaro, vojetoj, vi plezure laciĝas per tiu arbaro. Vi povas kuŝiĝi ĉe la vojo, kuŝi kaj pensi nenion.“

„Bone“, diris la pasaĝero, „mi ne volas pensi“.

La kasisto komencis plenigi la blanketon.

„Kombinata. Estos kombinata. Al Konopiski ekspreso kaj poste normala.“

„Ne“, oponis la pasaĝero. „Ne povas esti kupeŝanĝo. Mi pensados pri tiu damna kupeŝanĝo kaj mi ja diris, ke mi ne volas pensi. Pri nenio.“

„Aha“, konsentis la kasisto. Li komencis skrapeti la kalvaĵon. Li studis la horaron, kvazaŭ li ne konus ĝin parkere.


„Ĝis la tria dudek tri mi havas por vi, sinjoro, nenion sen kupeŝanĝo. Je la tria dudek tri iras laborista trajno al Wołów.“

„Donu al Wołów“, diris la pasaĝero.

„Per la dua klaso ?“

„Povas esti dua.“

„Mi donos al vi la unuan“, diris la kasisto, „ en la dua povas esti plenplene. En Wołów estas hodiaŭ foiro.“

„Foiro ?“ maltrankviliĝis la pasaĝero. „Mi ne volas vian Wołów. Mi ne volas homamason. Mi volas kvieton. Sen homa ridado, sen kvereloj, sen voĉoj. Sen virinoj, sen amikoj, sen infanoj. Damnon al tia kia vi. Kasisto, kaj ne kapablas vendi bileton al homo.

La fervojisto jesis kompreneme. Vere estis al li domaĝe, ke li ne scias helpi la pasaĝeron. Al liaj devoj apartenis ĝusta priservado de la PKP-aj klientoj. Li estis sperta kasisto. Dum sia vivo li certe vendis milionon da diversaj biletoj kaj pasaĝerojn li havis diversajn. Li ankaŭ pri tiu ne miris. Estis nenio mirinda. Simple estis malbone al la ulo. Tiaj ne konas siajn celstaciojn. Ili fuĝas nenien.

Li aliris la horaron kaj komencis serĉi. Li faris tion kiel gasto en restoracio. La trajna menuo de la malgranda stacieto estis aĉa. Ne estis tro por elekti : Jeżovice, Kąkolin, Barcz.„Mi havas“, li diris kun kontento, „mi havas por vi Pustków. La kvina haltejo post Górów. Arbaro. Du kabanoj sume. De la staciestro kaj arbaristo. La arbaristo surda, maljuna. La virino gastama. Kaj lago. La lago ne kulturata, sovaĝa. Depost la tempo kiam oni donis ĝin al kooperativo ne estas fisiŝtoj. Akva dezerto, ne lago. Povas esti al Pustków.

“„Povas esti“, diris la pasaĝero. „Donu al tiu Pustków.“

“Per la dua ? - demandis la kasisto.

„Per la unua“, diris la pasaĝero.

„Ne“, meditis la fervojisto, „ne valoras. Sep haltejoj, kaj la trajno malplena. Cetere la unua klaso entute ne estas en tiu vagonaro.“

„Donu la duan.“

La kasisto surnazigis okulvitrojn kaj komencis plenigi la duaklasan bileton al Pustków. Kie estas lago, kvieto kaj la gastama virino de la duonsurda arbaristo, kaj kie oni pensas pri nenio. La pasaĝero apogis sin per la kubutoj je la kasa rando kaj rigardis kiel la fervojisto plenigas la bileton.

Ĝuste tiam aliris lin knabino. Ŝi estis juna kaj tre bela.

„Venu hejmen“, ŝi diris al la homo, kiu ne konis la celstacion de sia vojaĝo. „Panjo ploras.“

La kasisto ĉesis plenigi la bileton. Li malfermis la tirkeston, prenis liniilon, almetis ĝin al la biletaj pintoj kaj kruce trastrekis ĝin per dikaj ruĝaj linioj.

el la pola tradukis : Jerzy Grum


PS : PKP = mallongigo de Polaj Ŝtataj Fervojoj
Trovita en William Auld : Paŝoj al plena posedo (progresiga legolibro kun lingvaj ekzercoj) , unua eldono 1968

 

 

06/08/2015

c'était l'endroit

 

c'étaitl'endroit.jpg

Un jour, à l'heure si spéciale où la nuit finit et qu'on sent l'approche du jour, sous le ciel si fascinant de cette belle heure, j'étais sur le chemin de prendre le train pour le premier grand voyage que j'allais faire de ma vie.
Mon père nous avait accompagné ma mère et moi jusqu'à la moitié du chemin vers la gare, puis allait revenir à la maison, où il allait rester seul 2 semaines. On s'est dit au-revoir là, en cet endroit. Et je regardais le ciel et c'était exaltant et émouvant.

Je m'en souviens encore; j'ai reconnu l'endroit après 37 ans
maintenant ça en fait 42
.....

15/07/2015

le déséquippement de la France

*disparition des lignes de chemin de fer

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*Et là où il n'y avait pas de train il y avait l''autocar ! partout, jusqu'au moindre village.
et des hotels en face de chaque gare.

Maintenant .....

25/04/2015

nouvelles appellations

Cette année (2015) il n'y aura pas de vacances de Pâques à Pâques, les « vacances » sont un mois après, en mai ! Donc ça ne peut plus être des « vacances de Pâques », appellation de toutes façons interdite par la loi par les temps qui courent ! Comment ils vont faire ? Oh, ben, au lieu que ça soit des Vacances de Pâques, fête de la Résurrection, on va les appeler les Vacances de l'Euthanasie ! ça sera davantage dans le goût du jour.    

(d'autant plus que http://miiraslimake.hautetfort.com/archive/2014/02/19/les... )

 

31/03/2015

Marie Bell en 1969 - de nos jours on l'accuserait de porter un "voile islamique" !

*le gag !

on la taxerait de "femme soumise" et ......

de surcroît on lui interdirait de fumer !
(un petit rappel : le tabac tue, la preuve elle est morte à 85 ans )

Qu'est que la liberté, l'humanisme et le bon sens ont progressé dans notre beau pays ! vous trouvez pas ?

03/07/2014

du temps où l'Education Nartionale était gérée par 236 personnes !

(Kiam la franca ministrejo pri nacia instruado funkciis kun nur 236 personoj, el ili 10 tajpistinoj)

Á l'époque où il y avait en tout et pour tout 108 lycées en France (plus 51 lycées de jeunes filles, l'enseignement secondaire féminin créé, sous les quolibets, en 1882 était encore compté à part, disons donc 159), contre 2.449 lycées en 2008 ! et 362 collèges, et collèges et autres établissements secondaires pour jeunes filles, contre 6.998 en 2008, à cette époque donc où l'importance du Ministère de l'Instruction publique était en forte expansion par rapport à l'époque non lointaine de Victor Cousin (pour ne pas parler du temps de Napoléon qui s'était "refusé à donner aux recteurs d'académie un traitement, sous pretexte que la fonction de recteur donne peu d'occupation" ) il n'y avait "pas moins de " ... 236 employés au ministère de l'Education Nationale, aux escaliers ardus et aux planchers parfois "branlants et rapiécés"; il est vrai que le plus gros de leur occupation était d'accepter, ou de refuser des promotions, décorations ou mutations à Paris, c'était en 1911.

article de "La Revue hebdomadaire" du 8 avril 1911 :

 extrait :

"en haut de l'échelle, les directeurs des trois degrés de l'enseignement, et le directeur de la comptabilité, qui fonctionne à la fois pour le ministère de l'Instruction publique et celui des Beaux-Arts (de18 000 à 20 000 fr de traitement [annuel]); au-dessous, 17 chefs de bureau distribués en cinq classes (de 7 000 à 8 000 fr.); 20 sous-chefs (4 classes de 5 000 à 7 000 francs; 71 rédacteurs* (7 classes de 2 500 à 5 000 francs); 72 expéditionnaires* (8 classes de 2 000 à 4 500 francs). Il faut y joindre 52 agents du service intérieur; un chef surveillant, 7 huissiers, 28 gardiens de bureau, 2 concierges, une lingère, 2 gardes-magasins, 11 hommes de service. Et encore 2 économes de lycée et d'école normale, délégués pour la vérification des budgets et comptes d'administration. Nous nous garderons d'oublier au milieu de ce personnel masculin, les femmes qu'y a introduite récemment l'art de la machine à écrire : les dix dames dactylographes nommées après concours et qui sont réparties entre les différentes directions."

("Peut-être le salut viendra-t-il de 'emploi de la machine à écrire qui accélérera le travail"
dit ailleurs l'auteur)


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* Dans les ministères, deux catégories principales d’employés : les «rédacteurs» et les «commis-expéditionnaires». Les *rédacteurs rédigent lettres et rapports et sont chargés du suivi des dossiers ; les commis *expéditionnaires copient les lettres à la plume métallique. Leur principale qualité est donc la belle écriture et la maîtrise du style administratif.

NB : pour se rendre compte des pouvoir d'achats, les prix de l'époque

1 kg de pain 0,42 franc

1 kg de pommes de terre 0,17 franc

1 kg de beurre 3,02 francs

1 kg de margarine 2,40 francs

1 douzaine d’oeufs 1,24 franc

1 litre d’huile d’olive 1,47 franc

1 kg de gruyère 2,78 francs

1 litre de lait 0,27 franc

1 kg de sucre 0,86 franc

1 kg de boeuf 2,01 francs

1 litre de vin de pays 0,46 franc

1 paire de chaussures 16,50 francs

1 ressemelage complet 4,00 francs

1 complet pour homme 50,00 francs

1 manteau dame 30,00 francs

1 paire de drap fil de coton 16 francs

400 gr de savon de Marseille 0,35 franc

100 kg de charbon 5,20 francs

Journal quotidien 0,05 franc

Le kilomètre de train en 3ème classe 0,05 franc

Le timbre pour lettre 0,10 franc

Le m3 de gaz de ville 0,20 franc

Le paquet de tabac gris de 40 gr. 0,50 franc

La coupe de cheveŭ 0,30 franc

20/02/2013

qui se souvient d'Elian Finbert ?

et dire que pendant des siècles on a qualifié les pires instincts des HUMAINS de "bestialité" !
ils avaient TOUT FAŬ les philosophes !
http://miiraslimake.over-blog.com/article--bestial--38179...

 

Kiu memoras pri Elian Finbert ? http://eo.wikipedia.org/wiki/Elian-J._Finbert Ĉi sube post la franclingva prezento vi trovos rakonton de lia unua porĉiame stampa sperto kun bestoj.

Oui, qui se souvient de ses émissions à la radio et de ses chronique sur la revue "La Vie des Bêtes" où il racontait de si captivantes, curieuses et émouvantes "plus belles histoires de bêtes"?


20 février, Ste Aimée, aujourd'hui je vais évoquer la figure d'Elian-J Finbert, l'homme des "plus belles histoires de bêtes":

Né en 1899 (il est mort en 1977) dans une famille de juifs francophones en Egypte, où il passa toute sonenfance et sa jeunesse (dans la ville de Minet-el-Gamh), il se consacra à la littérature en commençant par des romans et livres de voyages sur l'Egypte. Il se fit chamelier dans le Sahara, puis berger transhumant dans les Alpes de haute-Provence, et à chaque fois en tira plusieurs livres. Par la suite, il publia toutes sortes de livres et de traductions (proverbes africains, Guide Bleu sur Israël, etc,). Il trouva "sa voie" quand il se mit à écrire des livres sur "les plus belles histoires de bêtes" qui devinrent sa spécialité. et pendant toute une décennie il fut à la radio la voix qui raconte des histoire de bêtes.

J'ai essayé de retrouver la liste de ses livres, en voici une non exhaustive:

  • Sous le règne de la licorne et du lion (1925)
  • Le batelier du Nil (1928)
  • Le Fou de Dieu (1929)
  • Le Nil, fleuve du Paradis (1932)
  • La vie du chameau, vaisseau du désert (1938)
  • La brebis et la vie pastorale (1942)
  • Les plus belles histoires de chiens (1953)
  • De la fourmi à l'éléphant, les plus belles histoires de bêtes (1953)
  • Vies des chiens célèbres (1954)
  • Les plus belles histoires de chats
  • les plus belles histoires d'oiseaux (1956)
  • Histoires de singes
  • Comment les bêtes font l'amour ?
  • Renard le malaimé (1960)
  • Chevaux (1962)
  • Les plus belles histoires de singes et d'éléphants (1962)
  • Noâra mon amour (1962)

Ces livres ont été écrit dans les années 50, quand l'empreinte des préjugés anthropocentriques et de l'attitude de Descartes là-dessus était encore très forte, et où on n'osait qu'avec moult craintes et tremblements mettre en cause le dogme d'un MUR ESSENTIEL entre l'homme (pardon! l'Homme ) et les autres animaux, et où reconnaître aux bêtes une forme d'intelligence, et même la capacité de "mentir", et de ruser, et même simplement la conscience d'exister, des passions, des sentiments, aparaissait comme une hérésie un insulte à l'absolue dignité de l'Homme (j'ai pas oublié cette fois!), ou était expulsé d'un haussement d'épaule comme manifestations de "sensiblerie" ou d'"anthropomorphisme" naïfs. Aussi on voit tout le long de ces livres Elian Finbert, malgrè le témoignage absolument extraordinaire que représentent ces histoires, timidement, presque en s'excusant, suggérer que les attitudes extraordinairement "humaines" mises en évidences par ces histoires (réelles, il ne s'agit pas du tout de littérature, mais de témoignages vécus par lui-même ou collectés) ne peuvent s'expliquer par le seul "instinct", ce mot magique qui à l'époque était idéologiquement "de rigueur" pour expliquer de A jusqu'à Z le comportement et le psychisme des animaux (non humains ), alors que si on regarde ces histoire sans préjugés, ça saute aux yeux!

soit dit en passant voici un singe Bonobo qui fait du FEU (du feu, le symbole classique de la naissane de l'humanité !) l'allumant avec une allumette et faisant cuire son diner ! http://www.telegraph.co.uk/news/picturegalleries/howabout...

Quoique tous ces témoignages soient des "histoires" arrivées telle fois de la part de tel animal, et racontés par un tel, et non des expériences scientifiqes en laboratoire (mais comment faire des expériences scintifiques, avec protocole expérimental et tout et tout sur des choses comme ça? impossible ! Doit-on en conséquence les laisser de côté?! à ce compte-là la plus grande partie de capacités humaines devrait être non reconnue scientifiquement! ), ils constituent une source exceptionnelle et précieuse sur les "pointes" des capacités psychologiques des animaux et mériteraient d'petre étudiés et pris en compte. Comme a dit Rupert Sheldrake "la somme de connaissances acquises par les divers posseseurs de bêtes au sujet du comportement animal est généralement considéré par les scientifiques comme anecdotique et par conséquent non utilisée par la recherche formelle" Mais c'est un tort car c'est perdre un fond considérable de données des plus importantes.

En tous cas je vous recommande, si vous n'en avez pas déjà, d'essayer de vous procurer, chez des marchands de livres anciens, au moins un ou deux de ses livres, vous ne le regeretterez pas! ce sera même dans doute une "révélation".



Son "histoire d'amour" avec les bêtes date de sa plus tendre enfance en Egypte.

Voici son expérience d'enfant, qui peut-être fut son premier contact "d'homme à homme" avec les bêtes, je l'ai lue en français, dans un des ses livres, mais je la donne ici en Espéranto; comme lot de consolation pour ceux qui ne comprendront pas j'ajoute en bas de la page une de ses histoires en français.


Mia amikeco al tiu legend-a birdo kun la elneĝaj per nokto borderitaj flugiloj elvenas el mia infaneco, infaneco parte pasigita en Nilo-valo, kie ĝi travintras.

Ĉar okazis iam, troviĝante sur teraso de nia domo, kien mia pasio pri kajtoj ĉiam min allogis, ke majesta cikonioflugaro pasis super mi, kun streĉitaj koloj, ŝvebaj flugiloj. Kaj jen, unu inter la birdoj subite disiĝas el la bando, implektiĝas, se tiel diri konvenas, en siaj plumoj, turniĝadas en la ĉiel’ kaj, blanka kaj nigra maso, falegas kaj alteriĝas ĉe miaj piedoj. Mi estis kompreneble ektimigata, sed samtempe ekzaltita de tiu aera vidaĵo, kaj de la cikonio, kiu klopodas remeti sin surpiede, kaj finfine sukcesas. Mi tiam forlasis mian kajton, kaj rapidege iris serĉi savhelpon.

Mi jam iom konis tiun birdon, estinte ĝin sekvinta malantaŭ la sobra plugilo aux eĉ plej simpla plugpioĉo de la fellah-o en kampoj, ekkaptanta jen koleopteron, jen larvon, bufon, muson, aŭ marĉbordajn ranojn.

Mi do kunportis hakitan viandon, kaj ĝin donacis al mia bela birdo, kiu okulumis al mi per sia nigra, tiom inteligenta, okulo kvazaŭ pludesegnita de du strekoj el kohl , sed kiu nur post multe da tempo konsentis proksimiĝi. Videble ĝi certe estis vundita, tamen vidis mi neniom da sangospuro. Nia ĝardenisto, spertulo, alveninte, sciigis min, ke cikonioj, pro tiomlonga restado en malsekaj terenoj kaj tiomofta tretado en malprofundaj marĉoj, finfine maljuniĝantaj iĝadas reŭmatismaj, tiel, kiel la homoj. Mi neniam povis kontroli la verecon de tiu diagnozo, sed tiam ĝi sufiĉis al mi kaj mi decidis, kunligiĝi je tiu birdo, flegi ĝin kaj resanigi ĝin.

Ĝi fariĝis la de l’teraso konstanta gasto, kie ĝi senmoviĝadis longajn horojn sur unu piedo, kun pripensa kaj solena mieno, aŭ ĝin primarŝadis ĵetante siajn krurojn antaŭen per larĝaj egalaj paŝoj, dum pririgardante al ĉiel' kun arĉita kolo. Ekde ĝi ekvidadis min, ĝi venadis al mi, kaj mi tristiĝis kaj humiligiĝis pro ne kompreni la sekan kaj ripetan bruon de ĝiaj bekklakadoj, kiuj konjekteble esprimis la intimajn pensojn de ĝia tristiĝinta koro. Por plaĉi al ĝi, mi rezignis flugigi mian roz-kaj-verd-koloran kajton, ĉar tiu ludilo ĝinsimila timigis ĝin.

Mi ofte vizitiris al ĝi, kaj mi estis certa, ke ĝi atendis pri mi ĉiujn tagojn, eĉ pli, je ĉiaj horoj de tago. Ĝi plej facile rekonis miajn paŝojn, kiam mi supreniris la ŝtuparon po du ŝtupoj kune, ĉar mi trovis ĝin tie starante ĉe la pordo alterasa, kun ĝiaj intensrigardaj okuloj, lertaj kaj sagacaj, ĝia svelta flugmaŝina korpo kaj ĝiaj nigrelakitaj flugiloj brilaj kaj bonorde refaldigitaj. Mi opinias, ke longajn momentojn ni pasigis kune apude, kaj iam dormiĝinte, meze la ega varmo, sterniĝanta sur la kahelŝtonoj, mi vekiĝis kun apud mi, flugilojn ŝirme malfalditajn, la cikonio atenta kaj patrineca, rigardadanta al mi kun vartemo, vartemon, kiun mi divenis pro ĝia zorgema mieno.

Mi iradis enkampe serĉi al ĝi lokustojn, kaj ĉe la lagetoj por ĝi rankapti. Kiam mi malĉeestis tro longtempe, ĝi ne malsciis, ke tio estis ĉar mi estis serĉanta ĝian nutron, kaj mi trovis ĝin malsupre de la ŝtuparo, kiun ĝi estis lerninta malsupreniri kaj suprengrimpi per skuaj paŝoj, kaj eĉ antaŭ ol mi estis ĝisvenina surterasen, ĝi jam serĉfosadis en mia flanksako per sia longa akra kaj malmola beko, kiu ekglutis la bestetojn avide.

Okazis tion, kio okazendis, sed tio estis for de mia penso. En mia infanmenso, la cikonio estis por ĉiam ligita al nia domo, kiel feliĉportanta amuleto. Ĝi estis mia amiko tiel, kiel mi estis ĝia amiko. Iun matenon mi trovis la terason malplena. Mi tuj komprenis, ke estinte refortiĝinta, kaj ĝiaj reŭmatismoj for, ĝi estis ekfluginta al ĉiel’.

Tio estis al mi tiel, kiel perfido, kaj ankaŭ estis mia unua aflikto. Vane mi rigardegis al l’lazura ĉielo, kie krozis milvoj, kie turniĝadis la kolombaroj. En la kampoj, surborde de Nilo, ĉe la lagetoj mi restadis longe, kaj gvatis la cikoniojn, sed nenie mi trovis mian, kiun mi estus rekoninta inter mil.

Mi reekludis la kajton, ĝin mi flugigis alten kaj foren pensante, ke eble la birdo ĝin rekonos, kaj revenos, kiel al alkuniĝsigno.

Kaj poste la temposablo fluis, fluadis. Sed la teras’ tamen plu restis mia havenloko, mia plejŝata tereno, kie jam soleco estis mia mistera aliancito, des pli ke, kaŝe kaj obtuze mi atendis, ke la cikonio revenos.

Kaj jen fakte ĝis revenis, en la posta septembro, tempo kiam la fruktkvastoj de niaj daktilarboj en ĝardeno ekmaturiĝadis siajn sukcenkolorajn fruktojn.

En la ŝtupar’ mi aŭdis sistrajn ruladojn, kiujn mi tuj rekonis. Mi impetis. Jen estis ĝi. Ĝi ne estis forgesinta min, ĝi plu aspektis kia ekstempe solena maljuna malvulgara sinjorino, kaj ĝi ekgrakadis milde tirante la kolon malantaŭen kaj antaŭen, dum malfaldigante siajn ravajn ĉefplumojn. Parolis ĝi al mi, flustris al mi, se tiel diri konvenas, pri aferoj de nur ĝi kompreneblaj. Kaj jen kiam mi al teraso atingis, mirigita mi ekestis : ĝi estis superŝutita per cikonioj! kiuj ekvidinte min leviĝis fluge malalten, kaj poste remetiĝis ĉien, silentaj, flugilojn ekpretajn, timantaj kaj samtempe fidaj, ĉiuj ope salutantaj per turniĝoj de l’longaj koloj, laŭmaniere de koranaj deklamistoj.

Mi, infano, vivantis legendon, legendon iĝintan realaĵon. Fabelmondo eksturmintis mian vivon. Estis tia kia inicia sakramento.

Mi sciis, ke tamen tio daŭri ne povis, ke tiu unika momento estis dia favoro. Ekestis en la aro de nigraj kaj blankaj plumoj ordonvorto, kiu flugis de bird’al birdo. Kaj subite tumulto flugila kaj makzela ekaŭdiĝis. Mi estis surdigita. Mi vidis sinlevi la altaj purpurgantitaj kruroj, kiuj surfaldiĝis dummomente sub la vostoj tiel, kiel la suriĝ-ekipaĵo de aviadiloj, poste fariĝis pendantaj, kaj jen la amaso alten flugimpetis, vojiris cirklojn, ŝvebis, malkovrinte la sorigantajn aerfluojn, kaj malaperis el vido en la egipta diamante malmola helego.

Kompreneble, mia cikoniio sekvis la aron, sed dum tempeto, pli forpasema ol fulmo, en mia kredama fidema animo, mi kredis, ke ĝi revenintis por neniam plu min forlasi. Kaj plus la una ĉagreno, kiu min alvenis el ĝi, aldoniĝis dua pli dolora. Dume la fakto, ke la preterpasanta birdo memorintis min kaj nian hejmon, kie mi estis ĝin akceptinta, nutrinta, fleginta, por kies zorgo mi estis oferinta mian sveltan kajton, igis min ĝin respektegi.

Tri sinsekvajn jarojn ĝi revenis, kunportante min mesaĝon de sia amikeco, ĉiufoje en la tempo, kiam turtoj vokadis supre de l’daktilujoj niaĝardenaj, meze la ruĝajn grapojn da mielecaj fruktoj.

Poste ankaŭ mi obeis migradojn de mia destino, je iroj kaj returnoj misteraj tra la mondo.

Sed mia penso plu konservas stampon de la paso de l’stilzobirdo en mia infanvivo, tiu infano, kiun mi neniam ĉesis esti, iom flugila, iom grunda, portante en mi la hieroglifan signifon de cikonio, kies senco estas « kompato ».

Elian-J. FINBERT (« La plej belaj okazaĵoj pri birdoj » 1957)







Un jars s’était tellement attaché aux membres de la famille du fermier à qui il appartenait qu’il allait à leur rencontre du plus loin qu’il les apercevait, en leur témoignant force marques d’affection.
De par les sentiments qu’il montrait aux humains, le volatile était devenu le proscrit de sa tribu. Vivant séparé de ses congénères, ceux-ci finirent par le bannir. Chaque fois qu’il s’aventurait à faire quelques avances aux oies, celles-ci le dédaignaient et le chassaient. On le voyait souvent, après ces rebuffades, venir chez ses amis, les humains, cherchant à se consoler en posant sa tête sur leurs genoux comme pour quémander leur sympathie.



Il finit, cependant, par se trouver une compagne de son espèce, une vieille oie qui commençait à perdre la vue et que ses compagnes délaissaient.



Le jars la prit sous sa protection et s’en fit le gardien. Lorsqu’il jugeait convenable qu’elle prît un bain, il saisissait doucement son cou dans son bec et la conduisait ainsi, quelquefois assez loin, jusqu’au bord d’une mare. Une fois son amie lancée et ramant, il la suivait partout, nageait à ses côtés et lui faisait éviter les endroits dangereux, en la maintenant par le cou dans la bonne direction. Puis, lorsque la promenade avait assez duré, il choisissait un atterrissage commode et, de nouveau, la guidait comme auparavant, le cou délicatement pris dans son bec.
Quand elle avait des oisons, le jars les conduisait fièrement au bord de l’eau, et si l’un d’eux s’empêtrait dans un trou de vase, il lui passait doucement le bec sous le corps et le ramenait à la surface.



(c'est comme ça que ça se passe souvent aussi dans la société des hommes vous ne trouvez pas ?

 

06/02/2013

pense-t-on ?

Pense-t-on parfois, il le faudrait ! – à toute cette civilisation, maintenant disparue des chemins de fer, ces milliers de kilomètres (dizaines de milliers de kilomètres) de voies de chemin de fer à travers l’Europe pendant un siècle (1880-1980) ces milliers de kilomètres de talus couverts de robiniers, d’autres milliers de coquelicots en fleurs (sans herbicide…), ces kilomètres de couloirs, de trains, où on pouvait fumer, baisser la vitre et regarder au dehors, discuter, ces milliers et ces milliers de compartiments, ces milliers d’enfants qui ont courus d’un bout à l’autre de milliers de wagons, il y avait infiniment plus de liberté à l’époque que dans notre étouffante, dictatoriale et Orwellienne société de flics patronaux et politiquement corrects, ces millions d’heures passées par des femmes à tricoter sur leur sièges, à jouer au cartes, car on avait le goût de vivre à l’époque, à discuter, car on était autrement plus sociables, ce monde immense d’équipements, de cabines d’aiguillage, de gares de triages, de dépots etc, etc, etc, (www.youtube.com/watch?v=xxvX3wX8rdE) tous ces milliers de cheminots toute cette société, toute cette culture, et les luttes politiques que ça suppose, cette classe (et les hommes, leurs vies, personnelles, leurs familles, leurs enfants), les grèves, les drapeaux rouges, les feux, et tous tous les moments de vies de tous ces voyageurs

 

pendant que peut-être au loin des milliers de gens ont écoutés pendant de milliers d’heures le bruit lointain d’un train qui roule.



Esperante : Ĉu homoj pensas, tamen oni devus ! - al tiu plena civilizo malaperinta de la fervojoj, tiuj miloj da kilometroj (dekmiloj da kilometroj !) de fervojaj reloj tra Eŭropo dum unu jarcento (1880-1980), tiuj miloj da kilometroj da talusoj kovrataj de robinioj, aliaj miloj de papavetoj florantaj (sen herbicido...), tiuj kilometroj da koridoroj, da vagonoj, kie oni povis fumi, mallevigi la fenestron kaj rigardi eksteren, babili, tiuj miloj kaj miloj da kupeoj, tiuj miloj da infanoj, kiuj trakuris de ekstremo al alia en milojn da vagonoj, estis ege pli da libereco dum tiu epoko, ol en nia nuna sufoka, diktatoreca kaj orvela (Orwellian) scio de policistaĉoj entreprenmastraj kaj "politike korekta", tiuj milionoj da horoj pasitaj de virinoj per trikado sur siaj seĝoj, per kartludi, ĉar oni havis frandon pri vivi en tiu epoko, per babili, cxar oni estis senkompare pli sociemaj, tiu mondo vastega da ekipaĵoj, da relkomutil-budoj, da stacidomoj, da klasigad-stacioj, da lokomotiremizoj, k.a. , k.a.k.a. cxiuj tiuj milegoj da fervopjistoj, tiu tuta socio, tiu plena kulturo, kaj la politikaj bataloj, kiujn tion implicas, tiu socia klaso (kaj la unuopuloj, iliaj vivoj personaj, iliaj familioj, iliaj infanoj), la strikoj, la ruĝaj flagoj, la signal faroj, kaj cxiuj la vivmomentoj de ĉiuj tiuj vojaĝantoj.

 

Dum eble, en la malproksimo, miloj da homoj aŭskultadis dum miloj da horoj, la bruon foran de vagonaro ruliĝanta.

 


27/01/2013

la guenon qui fut le tendre amour d'Elian Finbert

extraits du livre "Noâra mon amour" de Elian-J Finbert
C'est un livre publié par Robert Laffont en 1962, j’avais 13 ans.
j’ai acheté le livre en mars 2004
Elian-J Finbert : né en 1896 ou 1899 ?, mort en 1977.


Le Livre Noâra mon amour est consacré à la guenon Noâra qui a accompagné son enfance et sa jeunesse pendant une vingtaine d’années (de 5 à 25 ans, donc sans doute 1904-1924 ?) bref sa vie en basse Egypte où il était né et vivait dans le bourg de Minet-el-Gamh..

ici on le voit devenu vieŭ, mais toujours avec des bêtes :

C'est un livre très interessant et instructif, mais aussi plein d'une lumière d'une humanité extraordinaire. Et aussi un livre poignant.

(Les soulignages, et les sous-titres etc, sont de moi

introduction

Les animaŭ auront été mon rêve et ma passion les plus impérieŭ. Parce qu’ils m’ont permis de mieŭ me connaître pour mieŭ aimer. Et je ne m’en plains pas. Ils m’ont ouvert les voies grâce aŭquelles j’ai pu parfois surprendre ce qui se trouve au-delà de l’écorce des apparences, et ils m’ont façonné à leur image intérieure. (p.7)

Chacun de nous a les souvenirs qu’il mérite, tout comme la vie et la mort qu’il mérite, imbriqués dans la moelle aveugle de la fatalité. Et de l’amour qui nous a unis, mes frères animaŭ et moi, j’ai reçu ce que j’en ai mérité, autant que ce qu’ils ont eŭ-mêmes reçu de moi. Car les parts sont égales dans cette « élévation » réciproque. (p.9)

Jamais je n’ai été aimé autant que par eŭ et c’est pourquoi je crois en l’amour des bêtes et à la réhabilitation – Henry de Montherlant dit rédemption – de l’homme par cet amour dont je n’ai jamais pu mesurer l’infini qui ne repose sur rien d’autres que sur l’amour. (p.10)

mon premier conseiller, porteur d’une petite étoile pour m’éclairer, fut un poussin que l’on m’offrit tout frétillant et tout jaunet et qui me lâcha, d’un coup, tous ses secrets comme je lui livrai les miens sans ambages. Et vite nous mîmes en commun notre amitié. (p.11)

un enfant dans les rue d’Egypte

Mais voici que s’en venaient des danseuses et des danseuses avec des musiciens ; Vite on faisait un rond autour d’eŭ et on se mettait à battre des mains. Et puis, voici que s’en venaient des marchands de gâteaŭ nageant dans du miel, des marchands de jus de caroubes glacé dans de hautes jarres, des marchands de poupées en sucre multicolore. Vite, on faisait un rond autour d’eŭ et on marchandait ferme avec des gestes virevoltants accompagnés de rires gras et de grands coups de gueule.

Qu’est-ce que le temps, je vous le demande ? Il est à toi, fils de l’homme. Il est dans le creŭ de ta main et tu le laisse s’écouler, fluide entre tes cinq doigts écartés, au gré de ton plaisir. Tu veŭ t’empiffrer de bonnes choses ? Bon, mange à ta satiété. Tu veŭ étancher ta soif ? Bon, le Nil coule à ras bords. Le sommeil englue tes paupières ? Bon, dors, ici ou là, qu’importe, la poussière n’a pas de prix. Tu veŭ rendre grâce à Allah de t’avoir gardé en vie ? Bon, étends ton manteau sur ce carré de route ou d’herbe et agenouille-toi à la face du ciel.

Mais une cange, enfoncée dans l’eau jusqu’à ses plat-bords, apparut, glissant avec lenteur ; elle promenait des ruches d’abeilles de village en village, car on était au temps où les petites fleurs blanches et grises des fèves étaient gorgées de suc et embaumaient. D’autres canges suivaient, celles aŭ pastèques, celles aŭ poteries, celles aŭ balles de coton, de lentilles et de riz.

Des buffles rêvaient dans le fil du courant, avec sur leur échine des enfants nus qui vainement les encourageaient à rejoindre la rive opposée en pesant sur leurs cornes. Et d’un bourg caché parmi des dattiers surgirent des jeunes filles à la queue leu leu, leurs jarres posées à la renverse sur le haut de la tête, et qui chantaient, avant d’aller puiser l’eau à l’aiguade, cette chanson de « la fleur du henné et de la goutte de rosée » que je saurais aujourd’hui encore répéter sans me tromper…

On me reconnaissait ici, on me reconnaissait là, et je me faufilais comme si j’étais l’un des leurs, et qui ne s’étonnaient pas de rencontrer dans ce flŭ et reflŭ du peuple paysan, ce bambin qui n’était pas de leur race aŭ reins étroits, eŭ épaules droites, et qui portait des vêtements européens. C’était en ce temps perdu à jamais, où l’Egypte était souriante à tous les enfants du monde… On m’offrait de petites figues roses de sycomores et des fruits de cactus dépouillés de leur pelure à dards et, en plus, de la gentillesse plein les deŭ mains. (p.16-18)



exemple d’en-tête de chapitre

celui du Chapitre XI :

De l’intelligence de Noâra, différente de celle de l’homme. – De ce qu’était son âme lumineuse. – Des nombreŭ traits de cette intelligence et de cette âme. – Comment Noâra en vint à inventer un outil. – Où l’auteur adjure le lecteur de n’avoir point vergogne de sa ressemblance avec les singes. Car élever les bêtes, ce n’est pas rabaisser les hommes.
(p.250)



Son amour pour lui

Lorsque mon absence se prolongeait plus que d’habitude, à mon retour, à peine avais-je franchi le jardin pour me diriger vers le perron, qu’elle était déjà instruite de mon arrivée. Elle bondissait en dégringolant les marches ou bien se laissait glisser, pour faire plus vite, sur la rampe de bois de l’escalier et se ruait sur moi dès que j’apparaissais. Puis, par un mélange de sons « pleureurs » et de marmonnements enroués, elle se mettait à exprimer sa longue tristesse passée et son allégresse présente. Perchée sur mon épaule, elle me passait la main sur chaque joue et me fixait attentivement comme pour bien me reconnaître et s’assurer que c’était bien moi.
(p.52-53)

Et je la prenais contre moi, car c’était cela qu’elle souhaitait, et elle mettait ses bras autour de mon cou et, comme un enfant souffrant et triste, elle se laissait aller à de petites plaintes soupirées, des doléances affectueuses, en fermant et en ouvrant tour à tour les yeŭ. Elle passait sa langue sur mes joues, tout en poursuivant son discours d’une manière pathétique. Je voyais bien qu’elle ne voulait pas que je l’abandonne, car dès que je tentais de détacher ses bras de mon cou et de la poser sur le sol, je la sentais se raidir et la colère la gagner ; mais aussitôt que je la serrai de nouveau contre moi, elle manifestait son contentement d’une manière « humaine » et reprenait son babil en s’accrochant à moi avec plus de force, les prunelles humides.

(p.213)



« la musique qui fait pleurer "

Souvent, pour agrémenter nos longues soirées et combler le vide de notre solitude, perdus que nous étions au fond de ce petit bourg de la basse Egypte, dans cette demeure que la nuit investissait et rendait plus vaste encore avec ses deŭ étages, nous nous serrions autour du piano et chantions en chœur de vieilles chansons ou bien des lieder de Schubert que notre mère accompagnait et qui s’envolaient par flots des fenêtres ouvertes, réveillant les familles des fellahs étendues sur les terrasses et les pigeons sur les corniches dont nous parvenaient les roucoulements. Alors Noâra se trouvait au comble d’une jubilation paisible qui ne la butait pas hors d’elle-même mais l’animait d’un sentiment plus concerté, plus conscient, celui d’être entourée de tous les membres de notre famille aŭquels elle se sentait rattachée par des liens très profonds et qui l’avaient adoptée comme une personne, une autre petite sœur, devenue le centre de notre intérêt, de nos divertissements et de nos préoccupations. Et pour exprimer sa gratitude à ce qui représentait pour elle ces séances musicales, elle quittait son poste de guet sur l ‘épaule de ma mère, applaudissait des deŭ mains comme font les enfants, puis bondissait de l’un à l’autre des chanteurs, avec des gazouillis, une tendresse insinuante, comme si elle se fut livrée à quelque ballet aérien, nous souriant et, semble-t-il, nous encourageant.

Et comme à l’occasion de ces réunions, par un romantisme qui nous caractérisait tous, nous nous éclairions aŭ bougies, dans ce salon aŭ meubles Louis-Philippe dont les fauteuils et les sofas étaient recouverts de velours vert bouteille, nos ombres mêlées à celle de la petite guenon, voltigeant, pour ainsi dire, entre nous, d’épaule en épaule, balafraient les murs et le plafond de figures étranges… Très tard dans la nuit, nous nous enivrions encore de nos voix à l’unisson et je ne puis nous revoir dans mes réminiscences sans que se détache sur le fond sonore de ces récitals que nous nous donnions la silhouette de Noâra qui, comme toujours, finissait pas s’endormir, accablée de bonheur et de fatigue, sur les genoŭ de ma mère,

Ce n’est que bien plus tard que je surpris le secret de ce que désormais j’appelai pour moi seul « la musique qui fait pleurer », secret partagé depuis longtemps ente ma mère et Noâra et puis entre nous trois. La musique donnait à la vie de ma mère sa seule vraie dimension. Elle était sa respiration quotidienne comme sur un haut lieu. A n’importe quelle heure de la journée, brusquement, elle abandonnait ses servitudes ménagères, rejetait son tablier, allait se laver les mains, se poudrait et puis se réfugiait au salon où elle jouait quelque Nocturne de Chopin, sa jubilation permanente, l’édifice de son bonheur secret, sa patrie bienheureuse. Nul d’entre-nous n’aurait osé, à ces moments-là, venir l’écouter dans cette pièce spacieuse, tous rideaŭ tirés qui ne parvenaient cependant pas à contenir la puissance solaire du jour égyptien poignardant à travers les lamelles des persiennes l’obscurité recherchée, piquant ça et là d’une flèche d’or le vernis du piano qui se carrait dans un angle.

Le Nocturne N°14 en fa dièse mineur résonna du haut en bas des étages en s’y insinuant, avec ses « polonaises » aŭ tendresses blessées et dont mon âme étai pleine, ‘enveloppa et me plongea dans sa plénitude

Et m’étant trop tard rendu compte de ma maladresse pour reculer – peut-être n’en étais-je pas si mécontent – je me glissai, en silence, sur la pointe des pieds, à pas de voleur, jusqu’au plus lointain fauteuil où je me tapis,

..

Mais sur l’autre épaule, celle qui me demeurait presque invisible, je voyais, juchée dans sa pose familière, pattes rapprochées, Noâra, tout doucement bercée par ma mère qui oscillait rythmiquement selon le flŭ et le reflŭ de la musique. La guenon était toute aŭ touches qui cascadaient, avec cette gravité qui était la sienne, mais souvent elle relevait sa petite face intelligente vers celle de la musicienne, en reculant et en se penchant de côté. Et là, dans cette attitude qui, elle aussi, lui était familière, où je ne décelais nul signe de son habituelle fébrilité, à ma stupéfaction je m’aperçu qu’elle ramenait ‘l’autre main demeurée libre et essuyait les yeŭ de ma mère. C’étaient des larmes qu’elle écrasait, dont ma vue, forçant la demi-obscurité, pouvait suivre la traînée qui roulait des coins des paupières sur les joues.

Je fus plongé dans une perplexité très grande à me trouver, soudain, le témoin de cette scène. J’éprouvais du remords d’avoir passé outre à la volonté maternelle jamais exprimée mais dont nous convenions et que nous respections. Pourquoi ma mère pleurait-elle ? et pourquoi fallait-il qu’elle pleurât en jouant du Chopin ? Il m’avait semblé que jamais elle n’avait atteint dans l’interprétation du Nocturne N°14 à une telle déchirante tendresse. Et cela me convainquit davantage encore que j’avais transgressé quelque redoutable défense et que ma place n ‘étais pas là.

….

Noâra a rejoint depuis longtemps ma mère dans l’immense thébaïde engloutie dans les sables du temps aŭ frontières des où se confondent ceŭ qui se sont enfoncés à jamais dans l’épais silence des abysses de la terre. J’avais depuis longtemps embaumé l’Egypte, je l’avais emmaillotée et serrée dans des bandelettes de lin et l’avais couchée à jamais dans le sarcophage de bois de sycomore dur de l’oubli. Et voici que le prestige de la musique a exorcisé les fantômes du passé et que je me trouve, aujourd’hui, là, remontant le long des rives de ma vie jusqu’aŭ sources de ma jeunesse

Noâra, voyez-vous, ce n’était pas pour moi un singe avec ses grimaceries désopilantes et sa prestesse d’acrobate. Elle est insinuée dans tos les alvéoles de ma mémoire, et si je l’extrais aujourd’hui de cette matière à la fois translucide et vague, ductile et dure où je sui moi-même englué, c’est que les images ainsi ressuscitées qui la cernent sont pou moi celles-là même de ma propre existence. Tant il est vrai que cette petite bête, ma sœur et mon semblable, a su élargir la conscience que j’avais fini par prendre du monde et qu’elle m’a permis de mieŭ me connaître, en me dévoilant à moi-même…

(p.103-110)



divers

J’avais même appris à Noâra à se servir des w.-c Elle s’y rendait d’elle-même chaque fois que le besoin s’en faisait sentir. Si elle se trouvait au jardin ou dans la cour où elle aurait pu se libérer à son aise, selon sa nature, elle se retenait et se rendait à l’endroit prescrit. Elle n’ignorait pas l’usage de la chaîne, elle s’y pendait en bondissant pour l’atteindre, bien que la ĉasse d’eau la terrorisât. Comme il arriva, une fois, que le « niagara » se trouvait dérangé, elle se mit à geindre à l’intérieur – car elle tirait la porte sur elle – puis elle vint me prendre par la main, me conduisit à l’endroit et me fit comprendre que la chaîne ne déclenchait pas la précipitation de la chute d’eau accoutumée.

Car elle craignait toujours d’être grondée, non pas en réalité, de peur d’être châtiée, mais parce qu’elle cherchait toujours à le faire plaisir, à ne pas me chagriner, bien qu’elle n’y parvint pas toujours, sa vraie nature prenant parfois le dessus et la submergeant. Mais je me demande si elle n’était pas poursuivie par le remords d’avoir mal agi, si elle n’avait pas le sentiment de la culpabilité, car souvent elle m’en avait donné le témoignage.

Tous ces gestes étaient naturellement « humains », gestes de tendresse et de gentillesse pour caresser et embrasser ou dans ce que ses actes avaient d’essentiel et qui disaient combien sa vie affective était profonde et riche. Lorsqu’elle était malade, elle se tenait la tête avec les mains ou bien se couchait sur le côté en faisant entendre, de temps en temps, des plaintes expressives, tout en refusant toute espèce de nourriture. Lorsqu’elle se blottissait entre mes bras, en faisant l’enjouée, elle se saisissait tout de suite d’une de mes mains et caressait un à un mes doigts, les flairait ensuite pour y retrouver mon odeur, me mordillait doucement l’oreille, tout en esquissant un sourire qui pouvait paraître cocasse mais était pour moi bouleversant d’affection. (p.64-65)



L’observation qui va suivre est bien connue des spécialistes des laboratoires d’expérimentation sur les singes. Si je la rapporte ici, c’est que j’en fus témoin et que Noâra n’avait nullement besoin d’être « torturée » par des tests pour me donner des preuves quotidiennes de la subtilité de son esprit :

Ma mère avait coutume de suspendre chaque année dans une grande pièce destinée aŭ provisions de bouche des régimes de dattes mûres. Noâra, qui en était gourmande, fut trouvée à plusieurs reprises en train de bondir pour tenter de se saisir des fruits, sans y parvenir. Ces échecs la laissaient toujours perplexe, mais ne la rebutaient nullement. Et un jour, elle avisa une petite caisse vide, la traîna par de laborieuses poussées juste au-dessous des régimes, y grimpa et réussit à atteindre les dattes. Je ne prêtai pas attention à son action, somme toute, de chapardage, car elle m’offrait souvent bien d’autres témoignages de son intelligence en déduisant de ses expériences manquées des comportements logiques qui devenaient des réussites. Et ce ne fut que plus tard, en lisant des ouvrages scientifiques qur les singes, que je me suis rendu compte que c’était là un exploit, né d’une action concertée dont elle avait étudié elle-même l’aboutissement pratique : manger des dattes par l’entremise d’une caisse devenue pour elle un outil, un instrument de travail.

(p.126)



Il y eut une année où Zambo, pris de nostalgie pour sa petite famille, fit venir du Soudan sa femme et son fils Sayed âgé de trois ans. Noâra s’attacha au bambin et ne le quittait pas au point que mue par cette soudaine passion elle apprit très vite à prononcer son nom en l’altérant, bien entendu, au passage.

Parfois, on les voyait tous deŭ assis, sur l’une des marches du perron, le bras de Noâra passé autour du cou du garçonnet, et mangeant ensemble soit un fruit, soit un biscuit ou suçant un bonbon qu’ils se passaient réciproquement, d’une bouche à l’autre. Noâra le conduisait dans les allées du jardin avec circonspection, le tenant par la main comme une sœur aînée son petit frère. Si Sayed, pris de sommeil, s’étendait à l’endroit même où il se trouvait, étalé sur le carrelage ou sur le tapis d’une des pièces de la maison, à moins que ce ne soit sur la terrasse parmi les pigeons ou dans le jardin, Noâra allait à sa recherche, tremblante d’inquiétude, l’appelant d’une voix étouffé en raison de la faiblesse de ses cordes vocales, et finissait toujours par le trouver. C’était alors des gambades et des courses folles, à notre plus grande joie.

Il arriva une fois que Sayed, s’étant laisser aller à plus d’audace que d’habitude, s’avisa d’attacher une corde à l’une des mains de Noâra et se mit à la traîner, ce qui la contraignait à sautiller sur ses trois membres, ou bien, perdant l’équilibre, elle tombait à la renverse en gémissant. Elle supporta que son petit ami la malmenât de la sorte, qu’il s’amusât à son détriment, sans se débattre mais, à la fin, ce jeu ayant sans doute paru avoir trop duré et, peut-être aussi ses membres en ayant été endoloris, elle fit des tentatives pour se dégager du nœud qui l’enserrait et y réussit. Puis s’étant gratté tout d’abord la tête, ce qu’elle faisait lorsqu’elle se trouvait dans l’incertitude, comme le ferait un homme, et, ensuite, s’étant gratté les bras et la poitrine, ce qu’elle faisait lorsqu’elle était contradictoirement partagée entre un grand nombre d’émotions, je la vis, à ma stupéfaction, se relever et se diriger vers l’enfant, le prendre à bras le corps et se mettre à l’embrasser sur la bouche, les joues, le crâne avec une incroyable véhémence, heureuse, en fin de compte, d’avoir été sa victime…

Mais la grande affaire pour eŭ deŭ ce fut les longues heures où Noâra s’improvisait « chercheuse de poŭ », comme avec moi, la tête de l’enfant serrée entre ses pieds, et elle, toute à cette activité fiévreuse où ses doigts se frayaient passage dans la chevelure rase et crépue. Sayed se prêtait d’autant plus volontiers à cette opération que sa mère l’y avait accoutumé, et heureuse que la guenon l’en dispensa^t et quelle s’en acquittât fort bien elle abandonnait le bambin dès le matin.

C’était toujours au pied du dattier qu’avaient lieu ces quêtes silencieuses où Noâra semblait officier comme à un culte, dos appuyé au fût de l’arbre, l’esprit en arrêt, paupières en mouvement, le masque de son visage tout concentré sur lui-même. Les poules, les canards, les oies, attirés par cette présence insolite et pris de curiosité, ne manquaient jamais de venir, les uns après les autres, s’attrouper à bonne distance pour suivre les mains de Noâra fourrageant dans le crâne du négrillon endormi,

(p.239-243)



Kout le chat

Parmi les animaŭx qui vivaient librement chez nous, Noâra avait choisi pour ami le chat Kout, une étrange bête haute sur pattes, à la fourrure presque lunaire, aŭ prunelles vertes, à qui elle vouait une affection inquiète et jalouse. Et comme le félin était timide et quelque peu flegmatique, le singe exerçait sur lui une tyrannie de tous les instants que l’autre souffrait pacifiquement sans jamais se défendre de ses griffes qu’il avait pourtant très acérées.

Noâra s’emparait de Kout et, l’acculant entre l’étau de ses pieds, dans la pose que l’on voit aŭ mamans-singes lorsqu’elle épouillent leurs petits, elle se mettait en devoir de fouiller ses poils, les doigts prestes, le regard aigu et la face grave, puis elle abandonnait ses recherches et s’étendait avec le chat serré contre elle. On les retrouvait endormis dans les bras l’un de l’autre, Noâra ronflant selon son habitude.

Elle connaissait parfaitement bien le nom de son ami. Lorsqu’on lui disait : « Va chercher Kout » elle filait et n’avait de cesse qu’elle ne l'eût trouvé et elle l’amenait, heureuse d’avoir pu le découvrir en le traînant par la queue ou par la peau du cou pour nous montrer qu’elle avait obéi. Dans ces circonstances, Kout se faisait flasque, mou.

Il se laissait faire, prunelles en fente, ronronnant ou miaulant, les moustaches et les oreilles plaquées en arrière. Il osait parfois se rebeller, mais à peine, et par la force même des circonstances, lorsque par exemple, Noâra le saisissant à bras le corps, se hissait péniblement avec lui sur une maîtresse branche d’un arbre du jardin et là se mettait à le bercer, à l’embrasser et à lui raconter des choses par des sons soupirés, par des gestes et par mimiques dont il avait fini sans doute par saisir le sens. Car à travers les années, les deŭ bêtes avaient dû forcément trouvé un certain mode d’expression et de communication. Elles avaient ensemble et en complices joué tant de tours aŭ autres animaŭ de la maison et à nous-mêmes, entrepris tant d’expéditions clandestines dans les arbres, dans la cour et sur la terrasse qu’il n’est pas possible qu’il n’y eût pas entente naturelle entre elle et préméditation. (p.230-231)


l'enterrement de Noara

Lorsque nous voulûmes l’emporter pour qu’elle reposât au pied de ce dattier de la cour qui fut son poste d’observation et le refuge de ses méditations, Kout s’accrocha à elle et refusa de nous laisser faire. Je le pris dans mes bras, mais il observait et suivait tous mes gestes. Il ne voulait pas que l’on touchât à son amie. Il poussait de petits cris, car il était conscient de ce qui venait d’arriver, et lorsque la petite fosse fut creusée, il refusa de me quitter et son emprise fut si forte que j’eus de la peine à détacher ses griffes de mes vêtements. Il ne cessa pas de rôder autour de nous, réunis que nous étions près de la minuscule tombe, tout au drame de la mort qui le hantait, poils hérissés, poussant des miaulis bouleversants, et doŭ, pendant que ma mère en larmes improvisait, à sa façon, une sorte de prière d’adieu à celle qu’elle appelait « ma petite fille » et « ma beauté ». Il y avait dans les prunelles mi-closes du chat une telle détresse qu’on y pouvait lire la douleur que cette séparation avait ouverte dans sa vie comme une blessure. Depuis lors, convaincu qu’il était cerné, de toutes parts, tout autant que moi-même, par n abandon sans bornes, de jour en jour, il perdit toute activité, ne goûtait à aucune nourriture, jusqu’à ce qu’il dépérit et succombât sur le minuscule tertre où il se traîna et somnola en tentant parfois d’en gratter et d’en labourer le sol sans trouver assez de force dans ses griffes pour y parvenir…

Nous lui bêchâmes un petit trou auprès de son amie et égalisâmes la terre au-dessus d’eŭ comme une couverture tirée sur leur sommeil. (p.274-275)