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03/02/2013

relire les revues des années 30

Comme j'ai dit, j'ai des collections entières de revues d'entre-deŭ guerre (et des livres aussi, tels cette petite brochure éditée en 1935 (oui, oui 1935 !) et intitulée "C'est Pétain qu'il nous faut"), on y découvre des faits ou des photos très interessants, des propos aussi.

Voici ci-dessous quelques phrases extraites d'un article paru le 1er mai 1930 dans une revue intitulée « VOYAGES à travers l’actualité mondiale » sous le titre

« La situation aŭ Indes »

J'ai longtemps hésité entre deŭ options: ou bien j'y ajoutais toute une série de commentaires narquois, d'ironie socratique, de comparaisons avec la réalité du temps, de questions, mais ça aurait risqué de noyer le texte d'origine, (par moment chaque mot mérite d'être décortiqué), ou bien je le laissait comme ça, "brut de décoffrage".

J'ai finalement choisi la deŭième. Voilà:

....

 

L’Angleterre ne se fait aucune illusion sur la gravité de la menace. Mais, fidèle à sa tradition, elle ne saurait admettre que les lois, à la faveur de l’agitation, fussent violées, et méconnus les droits de la Grande-Bretagne sur l’Inde, à laquelle elle a donné la paix et la prospérité.

 

….

 

La jeunesse des écoles est naturellement à la tête des défilés et cortèges. Elle anime les meetings par ses argumentations passionnées et, dans le compte-rendu que nous donne la presse anglaise de leurs discours et de leurs manifestes, nous retrouvons ces attaques contre l’impérialisme blanc, ces affirmations sentimentales qui ne se soucient pas des faits, toute une phraséologie révolutionnaire à laquelle nous ont accoutumés, depuis quatre ans, les évènements de Chine. Derrière ces intellectuels, fort capables de payer de leur personne pour la diffusion de leurs idées, il y a les millions d’hommes, de femmes, de toutes castes, que les doctrines de Gandhi ont longuement travaillés et chez qui le nationalisme n’est encore qu’à sa forme primaire : la xénophobie.

 

…..

 

Une agitation naquit qui ne trouva pas d’aliment auprès des masses, que le bien-être consécutif à une excellente situation financière éloignait des soucis politiques.

 

….

 

« Notre vice-roi est un peu trop orienté vers la Métropole où le vent souffle au libéralisme. Ici c’est un mot néfaste. Il ne saurait être question que de fermeté, cette fermeté tutélaire que vous avez su employer à l’égard des berbères et des arabes.

 

….

 

Les masses sont chauffées à blanc par les discours. Une hystérie collective anime les auditoires. Et un beau jour, les plus couards se découvrent une âme de martyrs, se jettent sur les baïonnettes et les mitrailleuses. Et alors c’est la catastrophe. On ne sait plus quand l’affaire s’arrêtera.

 

- Certes, c’est là le risque de la longanimité. Pour des peuples si différents de nous, qui ne nous connaissent qu’avec les attributs de la force illustrant ceŭ de la puissance, la patience est une faiblesse et le signe de la crainte. Ah ! s’il ne tenait qu’à nous, nous qui sommes de vrais amis des peuples soumis à l’empire et qui, parce que nous les connaissons, voulons les sauver malgré eŭ, nous saurions prendre les mesures de rigueur qui frappent de stupeur et, au prix d’un peu de sang, garantissent l’avenir.

 

….

 

- Il y aura cependant en Europe des esprits de qualité qui sentiront bien que vous défendez alors l’Europe même, sa civilisation, son génie.

 

- Ouais ! le beau billet ! Mais nous vaincrons néanmoins parce que nous n’avons pas fini de jouer notre rôle »

 

….

 

Nous ne saurions nous désintéresser de ce qui se passe là-bas. Non pas seulement pour les résonances que l’agitation hindoue peut éveiller en Indochine, mais encore pour cette seule raison que l’Angleterre, soldat de l’Europe en Asie, mérite d’avoir pour elle l’approbation des nations blanches, conscientes de leurs destinées. Toutes les nations d’Europe qui ont choisi d’être, pour des races différentes, incapables de progresser par leurs propres moyens, des protectrices et des éducatrices, sont étroitement solidaires. Et l’ennemi qui les menaces toutes est celui-là même qui, par delà les montagnes du Pamir, nourrit, sous couleur de nationalisme, les appétits des populations de l’Inde.

22/01/2013

the custom of drinking tea at doorsteps - la kutimo trinki teon sur pordoŝtupoj

"My castle has been demolished"

Hacer Foggo,

Buldozing roma settlement in Turkey for lŭxury investements 07/12/2009 - When the last house in Sulukule was bulldozed on 12 November, Gülsüm Bitirmiş, born in 1956, was crying out after her house, where she was born and raised, after her memories and her childhood: “my castle has been demolished”. Meanwhile, the officials of Fatih Municipality had already set off with their truck, loaded with her belongings, which would be put in the storage of the municipality. Later that week, the preparations for the construction of lŭxurious housings in Sulukule started.

The investor landlord, who would settle in the lŭurious housing with an underground parking garage to be built in, where Gülsüm Bitirmiş’s house used to be, probably supports “the expansion of Roma people out of Sulukule”. Likewise, the new owners of the shopping center to be built in where Asım Hallaç’s grocery store used to be before it was bulldozed, probably heaved a sigh of relief when this last Roma resident was displaced out of Sulukule.

Yet, Mr. Bayraktar, the president of Mass Housing Administration, had made promises for the realization of the alternative project and for the relocation of Roma people back to Sulukule. Bayraktar did not keep his promise and worse still, he made some remarks such as “the concern of Sulukule people is not housing”, “We created new rentable areas with the demolitions of gecekondus”. All of the houses in Sulukule, known as the second Roma settlement on earth, were bulldozed and turned into an empty space thanks to the cooperation of public authorities, which, all in all, ignored the human factor. Thousand years old Roma history has been destroyed.

"The patter of tiny feet"

After that Sulukule was turned into an empty land, it is not only the investors, who heaved a sigh of relief. Legitimized with discourses about “urban customs”, “urban culture”, “blighted area” and with that “a modern and "healthy" urban life is necessity”, “The laundry should not be hang out in the streets”, “people should not sit out at the doorsteps”, “people should not make music in the streets, weddings should not take place in the streets”, the demolitions in Roma neighborhoods – 300 houses in Sulukule, 240 in Küçükbakkalköy and 40 in Yahya Kemal Neighborhood- also comforted some “democrat” literate people, who are in love with Istanbul and lovesick for gated communities.

While the city is being rebuilt in line with their tastes and preferences, everything in the neighborhoods, where Roma people and urban poor used to live for years, was razed down by the bulldozers: the patter of tiny feet, the custom of drinking tea at doorsteps, tea houses and everything.


Là aussi il y a comme une différence de valeurs .....
vous avez dit "valeur" ?

 

TRADUKO EN ESPERANTO :

jen:
"Mia kastelo detruitas"
Hacer Foggo
Buldozi romaan setlejon en Turkio por luksaj investaĵoj
7/12/2009
Kiam la plejlasta domo de Sukule estis buldozita la 12-an de novembro, Gülsüm Bitirmis, naskiĝinta en 1956, elploris sian domon, kie ŝi estis naskata kaj edukata, elploris siajn memorojn kaj sian infaneccon: "mia kastelo detruitas". Dumtempe funkciuloj de la la komunumo Fatih jam estis foririntaj kun sia kamiono ŝarĝita de ŝiaj posedaĵoj, metotaj en la komunuma tenejo. Iom poste en la sama semajno preparoj por konstruado de luksaj apartamentoj en Sulukule komencis.
La investinta posedulo, kiu estis loĝonta tiun luksan apartamentaron kun subtera parkumejo konstuonta tie, kie la domo de Gülsüm Bitirmis estis, probable sutenas la "disvastigon de romaaj homoj ekster Sulukulen". Simile la ovaj posedantoj de la "shopping center" (butika centro) konstruota tie, kie la manĝaĵbutiko de Asım Hallaç estadis antaŭ ĝi estis buldozata, probable eligis spiron de senpezigo, kiam tiu lasta romaa loĝanto estis forpuŝita el Sulukule.
Tamen S-ro Bayraktar, la prezidanto de la "Administrejo pri Amasloĝado", estis faranta promesojn pri estiĝo de alternativa projakto and relokado de l'romaaj homoj returne en Sulukule. Batraktar ne plenumis sian promeson, kaj eĉ pli malbone li eligis tiajn rimarkojn kiaj "la zorgo de la homoj en Sulukule ne estas loĝado", ni kreis nun profitgajn terenojn pro la malkontruado de tiu domaĉurbo". Ĉiuj la domoj en Sulukule, konata kiel la dua plej granda romaa setlejo en la mondo, estis buldozataj per skrapmaŝinoj kaj tranformitaj al malplena spaco, danke al la kunlaboro de l'publikaj instancoj, kiuj preteratentis la homan faktoron. Romaan historion maljuna de mil jaroj estas neniigita.
"La klaketado de piedetoj"
Post kiam Sulukule iĝis malplenan terenon, ne nur la investistoj eligis spiron de senpezigo. Pravigita de frazoj pri "urbaj kutimoj" "urba kulturo" "kadukiĝanta kvartalo" kaj pri ke moderna kaj "sana" urba vivo estas necesa, "lavitaĵoj devus ne pendi en la stratoj", homoj devus ne sidi sur la domperonoj", "homoj devus ne muziki surstrate", "edziĝfestoj devus ne okazi en la stratoj", la malkonstruoj en romaaj kvartaloj - 300 domoj en Sulukule, 240 en Küçükbakkalköy kaj 40 en Yahya Kemal - igis senti sin pli komfortaj kelkaj "demokrataj", kleremaj homoj, kiuj sentas amon al Istambulo kaj fervoron por fermitaj setlejoj.
En la daŭro kiam la urbo estas rekonstruata kongrue kun iliaj gustoj kaj plaĉoj, ĉio en la kvartaloj, kie romaaj homoj kaj enurbaj malriĉuloj vivadis dum jaroj, estas forskrapigitaj de buldozoj : la klaketadon de piedetoj, la kutimo trinki teon sur porŝtupoj, teodomojn kaj ĉion.

17/01/2013

"Nous l'avons récupérée en larmes" - ça peut tomber pour un oui un nom sur n'importe quel français

et pas seulement aŭ vieilles dames qui reĉargent les téléphones poortables des kurdes.

Un lycéen de Ris-Orangis, surpris par les pandores en train de cracher par terre devant les grilles de son établissement, a été récemment traîné devant le tribunal de police en vertu d'un décret vichyste de 1942 interdisant de "cracher ailleurs que dans les crachoirs"... Dans le Gers, des gendarmes ont débarqué dans une école maternelle pour enquêter sur les moeurs d'un marmot de... trois ans ! A la gare Montparnasse, des collégiens et leurs enseignantes, ont été frappés par des CRS... par erreur. Dans le Sud, une descente policière musclée (avec chiens et fouilles au corps) a été menée dans un collège, à la recherche (infructueuse) de cannabis. A Paris, des adolescents se retrouvent menacés de prison avec sursis pour avoir joué au football dans la rue, le soir, avec une canette vide en guise de ballon. Tous les jours, des enfants ou des adolescents sont gardés à vue, interrogés sans leurs parents, fouillés dans des conditions lugubres, menacés, voire tirés au flash ball . Mais ils ne passent pas à la télé. Ils n'existent donc pas.



Kaj en Irano http://www.ipernity.com/blog/reza.torabi/161092 (vd. paragrafo 2), ankaŭ en Francio, ĉiam kaj ĉie policistoj, ekde kiam ili sentas sin "kovritaj" estas kapablaj pri io ajn.
Ekde kiam ili sin scias "kovritaj".


près d'cheu nous à Norrent-Fontes :

Monique Pouille, 59 ans, épouse d'artisan peintre, parle très vite au téléphone, comme essoufflée par ce qui vient de lui arriver.

Elle a fait neuf heures de garde à vue, hier. Cette mère au foyer, membre de la paroisse de Norrent-Fontes, près de Béthune, bénévole aŭ restos du coeur et bénévole de l'association Terre d'errance, organise les dons de nourriture, d'habits pour les migrants sans-abri depuis deŭ ans et demi. C'est elle aussi qui recharge les portables de ces errants qui tentent de gagner l'Angleterre en grimpant sur les camions de l'aire de repos de l'autoroute voisine. Hier, à 7h45 du matin, on sonne à sa porte. La Police de l'air et des frontières.

Pigeonnier. Elle raconte : «Ils m'ont dit "on vient vous chercher pour vous mettre en garde à vue, pour flagrant délit d'aide aŭ personnes en situation irrégulière"». Elle ajoute : «Quand j'ai ouvert la porte ils sont tout suite entrés dans le couloir. Je pense qu'ils croyaient trouver des réfugiés chez moi». Les policiers tombent sur trois portables, en charge sur la table du salon. Ils prennent les portables, fouillent la maison, le garage, la voiture, «et même le pigeonnier de mon mari, il est colombophile». Ils autorisent Monique Pouille à faire «un petit brin de toilette» avant de partir, «une femme policier m'attendait derrière la porte de la salle de bains». Elle ressort avec un pull à capuche. «Ils m'ont dit que ça ne serait pas accepté en garde à vue, à cause du cordon.»

Fan-club. A Coquelles, la garde à vue commence. «Ils ont dit que j'avais eu de la chance de ne pas être menottée». (si ç'avait été un homme ou qq de jeune, même très jeune, il y aurait eu droit ! comme l'ont montré d'autres cas) La police aurait ajouté qu'elle devait «coopérer». «Ils m'ont dit qu'ils étaient courant de tout. Une femme policier m'a demandé "Alors, ça s'est bien passé le concours de colombophilie de votre mari?" C'était une conversation que j'avais eu avec des bénévoles de l'association quelques jours plus tôt au téléphone. Je suis tombée des nues».

Ils posent des questions sur les migrants, un par un. Comment s'appelle-t-il? Depuis combien de temps est-il là? «Ils m'ont dit "vous faites ça pour la bonne cause, mais il faut faire attention à ne pas aider les passeurs". Il m'ont dit que je pouvais continuer à recharger les portables, mais pas ceŭ des passeurs, ceŭ qui sont bien habillés, et qui sont là depuis longtemps. Moi je ne m'occupe pas de ça? J'aide les gens sans poser de questions». Vers 14h30, les policiers lui annoncent que son «fan-club» est dehors. «C'était une cinquantaine de personnes qui étaient venues me soutenir». Elle est libre vers 17h. Sans charges, ni mise en examen, pour l'instant.

Si elle n'avait pas eu de "fan club elle serait sans doute encore en prison, alors on peut penser que son cas doit n'être que le sommet émergé d'un épouvantable "iceberg")

«Bande organisée». «Nous l'avons récupérée en larmes» raconte Me Bruno Dubout, avocat de l'association Terre d'errance. «Monique Pouille en garde à vue, c'est une aberration. Elle n'est pas armée pour ça. Elle fait partie de ces gens qui aident les migrants parce qu'ils font de l'humanitaire. Parce qu'ils se disent "On ne peut pas laisser crever les gens au bout de notre jardin"». Monique Pouille ajoute : «Je suis la seule bénévole qui habite Norrent Fontes. Une garde à vue, ce n'est pas rien. Je me demande comment les gens vont réagir. Ce n'est pas facile à vivre»

A la Police de l'air et des frontières de Coquelles, on indique que la garde à vue a eu lieu dans le cadre d'une commission rogatoire ordonnée par le juge d'instruction Vignau à Béthune, «pour aide au séjour irrégulier en bande organisée». Au cabinet de l'instruction, on n'a «aucune information à donner à ce sujet». On risque en théorie jusqu'à 10 ans de prison pour aide au séjour irrégulier en bande organisée.

Dans un communiqué, le curé de la paroisse, le père Delannoy s'indigne : «C’est la politique du chiffre qui prime , M. Besson a demandé qu’on intensifie la lutte contre les réseaŭ mafieŭ, qui arrête t-on? Une simple habitante qui a un cœur d’or et qui n'en peut plus de voir des jeunes qui ont l’âge de ses fils passer devant sa maison bravant le froid. Il est certainement plus facile de rester au chaud dans sa maison bien installé devant son écran que d’agir. Heureusement que dans notre monde il y a encore des Monique.»

Alors, elle continue? Elle pense que oui. Puis elle ajoute : «Mon mari m'a dit "tu ne fais rien de mal, tu continues" Mais si je suis enfermée, y'a personne qui y va à ma place...».

Haydée Sabéran

 

 

ne pas oublier que :

"Les naïfs, les crédules, les indifférents et les lâches constituent le combustible qui alimente l'enfer de souffrances, d'injustices et d'humiliations qui consume notre humanité." (auteur : ?)