05/03/2018
L'injustifiable génocide des compteurs électromécaniques !
tous les prétextes avancés pour justifier le programme totalitaire d'installation forcée de compteurs Linky sont complètement mensongers.
SCOOP - LINKY : la preuve de la tromperie
organisée par Enedis et soutenue par l'Etat
regardez la photo censurée sur le site : http://refus.linky.gazpar.free.fr
photo qui montre :
Un capteur installé sur un bon vieux compteur
électromécanique, pour ceux qui veulent avoir
de jolies courbes de consommation... sans
changer de compteur et donc sans Linky !
suite de l'article :
"Nous le répétons inlassablement : tous les prétextes avancés pour justifier le programme totalitaire d'installation forcée de compteurs Linky sont complètement mensongers. Par exemple,
1° il est totalement faux que ce programme soit "imposé par l'Europe", même la Commission européenne reconnait que sa directive est purement indicative.
2° Il est tout aussi mensonger de prétendre que les compteurs communicants sont indispensables pour piloter les réseaux électriques à l'heure des énergies intermittentes (éolien, solaire, etc) : l'industrie européenne de l'électricité, réunie en congrès à Vilnius, a fait savoir que "les compteurs communicants sont superflus".
3° Ne nous attardons pas sur d'autres plaisanteries d'Enedis qui prétend par exemple installer les Linky... "pour que les clients aient des factures précises". D'abord nous sommes des usagers et non des "clients", et de plus nous pouvons depuis longtemps avoir des factures parfaitement précises sans l'ombre d'un Linky, et ce même chez EDF... maison mère d'Enedis !
4° Mais la plus grosse tromperie d'Enedis, hélas reprises très souvent telle quelle (sans la moindre investigation) dans de nombreux articles ou reportages, consiste à prétendre que le Linky permettrait de faire des économies d'énergie, ce qui serait bon pour l'environnement et pour notre porte-monnaie. A nouveau, c'est totalement mensonger.
Pourtant, Enedis maintiens ses allégations en avançant que le Linky permet enfin au "client" de suivre sa consommation en consultant de jolies courbes sur Internet. Avec toutefois un décalage de 24 heures ce qui, selon les experts, rend totalement illusoire l’efficacité du dispositif. Et ce d'autant que, pour faire réellement des économies, il existe des solutions beaucoup plus efficaces (par exemple faire diagnostiquer son logement et ses équipements) que de consulter béatement des courbes.
Ceci dit, bien que déjà parfaitement informés de la politique généralisée de mensonges mise en oeuvre par la direction d'Enedis, quelle n'a pas été notre surprise en découvrant (cf la photo en début d'article) que les adeptes des courbes de consommation peuvent parfaitement être satisfaits... en gardant leur bon vieux compteur électromécanique !
Attention, il ne s'agit absolument pas pour nous de faire de la publicité pour le fournisseur "Greenyellow" qui appartient à un groupe d'hypermarchés (un modèle totalement antisocial et antiécologique) et qui, par ailleurs, ne s'oppose absolument pas au programme Linky.
Mais force est de constater qu'il est parfaitement possible d'installer, sur le compteur électromécanique, un petit appareil qui enregistre les variations de consommation et qui permet, qui plus est en temps réel (et non avec un délai de 24 heures comme avec Linky), de satisfaire les usagers désireux de se pâmer devant de jolies courbes de consommation.
C'est une preuve accablante de la tromperie généralisée organisée par la direction d'Enedis qui n'en finit plus de bafouer les valeurs du service public et dont un des objectifs réels est de procéder au véritable "génocide" des compteurs électromécaniques qui ont le "tort" de ne pas nous surfacturer, de ne pas nous espionner, de ne pas faire dysfonctionner nos appareils, et de durer jusqu'à 70 ans pour certains !
Enedis organise délibérément le génocide de ces merveilleux
compteurs électro-mécaniques car ils ne nous surfacturent
pas, ils ne nous espionnent pas, ils ne font pas dysfonctionner
nos appareils, et ils peuvent durer plus de 70 ans !
(eh oui ! voilà l'explication !! une fois de plus il faut utiliser la bonne vieille méthode du bon vieux père Karl (Marx, pour ceux qui l'ont oublié ! ) les inspecteurs de police des vaudevilles disaient "cherchez la femme !" le papa Marx nous rappelle "cherchez le profit capitaliste !")
En effet, il est facile de voir que la durée de vie réelle des compteurs communicants est terriblement courte : 5 à 7 ans, beaucoup moins que les 15 à 20 ans allégués par Enedis, et immensément moins que les 40 ou 50 ans, parfois 70 ans de durée de vie des compteurs électromécaniques.
Pour essayer de justifier ce scandale écologique (et économique), Enedis et l'affligeant Nicolas Hulot assurent que les compteurs électromécaniques seront recyclés : encore heureux ! Mais on ne doit recycler que des appareils cass
(une fois de plus allez sur la page és, pas 35 millions de ces merveilleux compteurs en parfait état de marche ! (et une fois de plus et de plus allez encore et toujours sur la page : http://refus.linky.gazpar.free.fr
pour voir la belle image très impressionnante et qui donne à réfléchir et qui fait si bien dans l'article )
(pour lire la suite et fin de l'article de Stéphane Lhomme : http://refus.linky.gazpar.free.fr )
04/03/2018
sur des propos souvents entendus
"c'est le privé qui paye pour le public" faux ! ça fait partie de la propagande de nos maîtres, vous en etes encore à croire ce qu'ils disent ??!
méditez ce petit apologue de Bernard Friot : je prend ma tondeuse et je tond mon gazon, ça n'est pas considéré comme du travail ! et on vous dira que je n'ai pas produit de valeur. Oui mais si je fais appel à une entreprise capitaliste, qui va me facturer très cher la prestation, qui sera faite par quelqu'un d'autre que moi (et que le patron de l'entreprise ! et ses actionnaires) le gars qui tond est tout à coup censé travailler, et ce qu'il a fait est devenu par miracle une production de valeur.
Et maintenant si l'etat par une quelconque "asso" ou un service public qui ferait ça, envoye un fonctionnaire payé pour faire le même travail, on dit là aussi que c'est un travail, mais on accuse l'Etat d'être dépensier et on dit que c'est une CHARGE pour les impôts et au lieu de rapporter de l'argent l'agent qui a tondu a "couté" de l'argent à la collectivité !! Allez comprendre ! Mais vous avez interêt à fouiller un peu pour découvrir les rapport de force de classe, les interêts (de classe aussi) et les raisonnements explicites et implicites qui sont derrière cette histoire de fous.ça
Publié dans journalistes = propagande d'Etat, Goebbels, Politique, Science | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
03/03/2018
Sinistre rouleau compresseur qui transforme la planète entière en caserne
Standardisation de l'espèce humaine !
« Le mode de production capitaliste, dans sa formulation contemporaine, arase les singularités en soumettant les peuples à la loi d’un marché transnational affranchi de toutes entraves. »
les capitalistes "n'aiment pas cette mosaïque délicieuse de peuples et de cultures; ils préfèrent nettement homogénéiser le monde. Ils ont une raison pratique pour ce faire : il est plus facile de vendre des biens standardisés à une humanité homogénéisée.
"Les dirigeants mondiaux et multinationales voient le nationalisme "irrationnel" comme inhibant "la libre circulation des capitaux, des technologies, des biens à l'échelon mondial". Les différences d'attitudes psychologiques et culturelles liées au "nationalisme" compliquent l'homogénéisation de la planète et une unité intégrée. Le nationalisme culturel est également "un grave problème, car il menace le concept de supermarché mondial."
Les différences nationales, culturelles et raciales créent des problèmes de commercialisation, bloquant l'émergence d'un marché mondial uniforme". (sic)"
Il est difficile d'être plus franc ni plus clair !
"Ils ont aussi une raison morale : ils ne veulent pas que les hommes jouissent de cette beauté (celle de cette mosaïque délicieuse de peuples et de cultures) gratuitement. C'est pourquoi il faut la détruire. La vraie place des belles choses du passé, c'est dans les musées, car, là, ils peuvent faire acquitter le prix du billet d'entrée, une fois les villes et villages ancestraux détruits."
Pasolini s’étonnait, dans ses Lettres luthériennes (sous-titrée Petit traité pédagogique), de l’absence de réactions des communistes et des antifascistes, au cours des années 1960 et 70, face à l’hégémonie marchande et à la standardisation de l’espèce humaine – mutation anthropologique qu’il tenait pour historiquement unique. Cette évolution, que l’on prenait soin de nommer « développement », le répugnait à ce point qu’il alla jusqu’à utiliser, de façon polémique et nécessairement ambiguë, le terme de « génocide » afin de mettre en évidence le caractère criminel d’un tel système économique. Le torrent ultralibéral et productiviste charrie l’éradication des cultures, des modes de vie, des particularismes et des valeurs millénaires, transformant ainsi les humains en « automates laids et stupides, adorateurs de fétiches ». Il signe la mise à mort du petit peuple cher à l’écrivain – ce peuple des faubourgs et des champs, des vêtements et des chausettes reprisées, des mains râpées, ce peuple qu’il conviait à sa table, autour d’une rime ou d’un tournage
Si rien n’arrête le Progrès, poursuivait-il d’une plume apocalyptique, la Terre risque fort de fabriquer des « sous-hommes » interchangeables à la chaîne… Des robots. « D’étranges machines qui se cognent les unes contre les autres », précisa-t-il dans l’ultime entretien qu’il donna, la veille de son assassinat.
Les dernières civilisations à être différentes (et pas comme partout dans le monde l'actuelle caserne uniforme)
- « Ni priloĝas ruinojn de forpasinta mondo, kaj funebras pri ĉiuj ties heredaĵoj ; mi skribas por deklari al la formortintaj civilizoj mian ploran dankemon. Mi skribas meze abisman melankolion la kronikon de l’nerebonigebla. » (DenisTillinac) "La malpersonigado, kiun li kredas ekvidi en la nuna moderno, profude suferigas lin, ĉar humanisto laŭdifine solidarecas kun ĉiuj la homoj intaj, antaj kaj ontaj." (Pr. Antoine Courban)
par le Pr Antoine COURBAN, de Beyrouth : : "… Nous habitons les ruines d’un monde révolu et nous portons les deuils de tous ses héritages. J’écris pour signifier aux civilisations défuntes ma gratitude éplorée…[…]. J’écris dans une mélancolie sans fond la chronique de l’irréparable ". (Denis Tillinac)
la dépersonnalisation qu’il croit percevoir dans la modernité actuelle le fait profondément souffrir, car l’humaniste est, par définition, solidaire de tous les hommes, passés présents et à venir.
Kion tio povas elvoki? Interalie la tragikan malaperon de ĉiuj malsamaj tradiciaj vestomanieroj por la UNIFORMO de la nuntempa Okcidento (kies modo pluse estas nuntempe eble la plej malbela, kiun estis iam ajn vidita en la plena historio de l'vestado!!). Kiurajte la vestomanieroj kaj normoj de certaj landoj devus trudiĝi sur la tutan mondon?!
Des pli necesas, ne nur legi sed "nutri" kaj riĉigi (estas vikia kunlaboraĵo!) la artikolaron en la Vikipedio pri la tradiciaj vestoj:
http://eo.wikipedia.org/wiki/Vestado#Tradicia_vesto
filistoj de Vikipedio detruis ĉion :
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laisserons-nous faire cet infâme rouleau-compresseur qui transforme la terre entière en une caserne où tout le monde va bientôt porter le costume des occidentaux américanisés (et qui est actuellement peut-être le plus moche de toute l'histoire du costume en plus!) ?
et attention ! "On devient l'homme de son uniforme" (Napoléon)
la France aussi est morte
Ecoutons plutôt les conseils de Jean Domec
et ceux-ci:
"Autrefois, sur notre territoire, nos pays se différenciaient par l'originalité de leurs coutumes et de leurs cultures, de leurs paysages et de leurs sites. Chaque personne portait fièrement la coiffure et le chapeau de sa province de France ou d'outre-mer. Les animaux, eux aussi, marquaient les signes du terroir par la diversité des couleurs de leur pelage ou de leur plumage. D'ailleurs, il y a cent ans, nous parlions de préférence notre langue régionale.
Or, progressivement, nous avons suivi les normes d'une mode unificatrice. Ainsi, les variétés d'animaux ont été éliminées au profit de la race monocorde, proclamée scientifiquement la plus performante. Quant aux humains, n'ont-ils pas suivi l'attraction du jean ? Ainsi, nos vies, comme nos demeures, entourées de pelouses, et nos vêtements tendent-ils à la monotonie ? Nos lieux de rencontres et d'échanges ne se révèlent-ils pas souvent des « non-lieux » : supermarchés, gares, fast-foods, où nous nous réunissons autour d'un liquide aseptisé.
Aussi, pour exister à nouveau, dans un univers souriant et coloré, ne nous faut-il pas favoriser tout ce qui enchante, étonne et différencie ? Ports de voile, de kippas, de croix pour les croyants ; et pour tous, habits bigarrés, chamarrés qui dénotent joie de vivre, fantaisie, nouveauté.
Souvenons-nous donc que même l'uniforme militaire l'était fort peu dans la jeunesse de Georges Courteline.."
Et Alexandre Soljénitsyne: « L’action de ce rouleau compresseur menace d’éteindre toutes les couleurs de la palette de l’Humanité, toute sa compléxité spirituelle, sa vigueur. »
Enfin voici la dernière phrase du pauvre Claude Lévi-Strauss (qui nous a dit que "Les cultures sont bien différentes, mais non inégales pour autant; Ramener la différence à l'inégalité ou bien l'égalité à l'identité constituent deux formes d'ethnocentrisme"):
“Lorsque l’arc-en-ciel des cultures humaines aura fini de s’abîmer dans le vide creusé par notre fureur; tant que nous serons là et qu’il existera un monde - cette arche ténue qui nous relie à l’inaccessible demeurera, montrant la voie inverse de celle de notre esclavage et dont, à défaut de la parcourir, la contemplation procure à l’homme l’unique faveur qu’il sache mériter: suspendre la marche, retenir l’impulsion qui l’astreint à obturer l’une après l’autre les fissures ouvertes au mur de la nécessité et à parachever son oeuvre en même temps qu’il clôt sa prison; cette faveur que toute société convoite, quels que soient ses croyances, son régime politique et son niveau de civilisation; où elle place son loisir, son plaisir, son repos et sa liberté; chance vitale pour la vie, de se déprendreet qui consiste -adieu sauvages! adieu voyages!- pendant les brefs intervalles où notre espèce supporte d’interrompre son labeur de ruche, à saisir l’essence de ce qu’elle fut et continue d’être, en deçà de la pensée et au delà de la société: dans la contemplation d’un minéral plus beau que toutes nos oeuvres; dans le parfum, plus savant que nos livres, respiré au coeur d’un lis: ou dans le clin d’oeil alourdi de patience, de sérénité et de pardon réciproque, qu’une entente involontaire permet parfois d’échanger avec un chat.”
http://www.survival-international.org/
ah! et puis voilà entre beaucoup d'autres, une culture, une culture qui n'est pas US, qui n'est pas Mac-do, qui n'est pas flico-DDASS-o-Sarko, qui n'est pas déshumanisée, ni en plastic blanc placo, qui ne pue pas la caserne et le Stalinisme capitaliste contrairement à notre ex-France détruite
http://fernando-baez.blogspot.com/2008/01/bez-denuncia-at...
mondialisation ? N.O.M. :
http://www.youtube.com/watch?v=okbJYDn-IqQ
et dans le même temps le discours officiel et propagandiste de nos maîtres et de leurs larbins médiatiques n'arrête pas de nous bassiner avec le mot de code "diversité" mais qui n'a strictement rien de divers, tous juste une petite diversité d'origine raciale, mais dont on exclut les tziganes !! et pas mal d'autres, en fait tous les pauvres !! car pour appartenir à leur "diversité (sic) il faut être riche (condition sine qua non) vétus uniformément et obligatoirement de jeans américains et de maillots de corps noirs à inscription commerciales ostentatoire, savoir l'anglais, être diplomé du supérieur, boire du coca-cola "Light" à l'aspartame, chanter du rock 'n roll, être athée, être superficiel, cynique, psychologiquement correct, "dynamique", être "think positive", ne surtout pas être pour la révolution et la lutte des classes, ne contester aucuns des dogmes de la pensée unique du pouvoir édictée par ses journaputes de service, et de manière générale ne pas trop avoir d'esprit critique ! ni prendre la vie au sérieux (sauf là où le pouvoir vous somme d'être grâve et respectueux !), être "performant", ne pas avoir d'enfant (ou à la rigueur un), ne surtout pas être marié, et encore moins sentimental, être "citoyen" (ce qui de nos jours veut dire soumis et bien obéissants aux flics, flic sociaux, et tout les apparatchiks autoproclamés du régime), ne pas s'interesser à la botanique, ni à la poésie, ni à beaucoup d'autres choses pas "in", et toute une autre liste qui vous font bien alignés dans un modèle normalisé et pas du tout divers !!
la pathologisation de la diversité humaine (la vraie !) de nos jours j'te dis pas ! des exemples ? il y en a plein, on ne voit plus que ça; écoutez les discours, analysez les mesures, etc.
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02/03/2018
un hïatus profond entre l'économie réelle et la financiarisation d'activités qui n'ont plus de sens
01/03/2018
l"évolution de la morale dans la société actuelle
mars 2005 : Je sais bien qu’il y a une tendance naturelle au bien et à la pitié. Mais elle n’est pas partout. Et justement dans la société actuelle il n’y a plus que cette faible (et contrariée, voir plus loin) force naturelle qui puisse agir, toute seule, chez certains, à certains moments.
Autrement, après des décennies non seulement qu’on n’instruit plus la morale, mais aussi que les "psy" maîtres à penser nous matraquent à répéter aux gens que la pitié c’est pervers, que le sentiment de culpabilité ou le scrupule c’est mauvais et qu’il faut s’en débarrasser, que l ‘égoïsme c’est sain et que c’est la base de l’équilibre, que l’amour c’est une « dépendance », que les valeurs religieuses sont « fascistes », « fanatiques » et « machistes », Il ne faut pas s’étonner de la dégradation morale actuelle, la perte de toute valeurs même simplement sociables, et de la conscience professionnelle, que l’égoïsme, l’indifférence règnent, qu’il n’y a plus de familles, ni de tendresse nulle part, que les gens ont un esprit à ras de terre ,etc.
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26/02/2018
l'air du temps n'est plus à la liberté !
ça c'est bien vrai ! ....
« L’air du temps n’est pas à la liberté »
Interview de Jean-Pierre Galland qui dénonce une société liberticide…
Certains jugeront qu’à l’heure des
rafles de sans-papiers et des attaques sarkozystes contre notre système
social, son combat est anecdotique. Plus amusant qu’autre chose. Marginal… Erreur ! D’abord parce que Jean-Pierre Galland, apôtre de la dépénalisation du cannabis et président du Collectif d’information et de recherche cannabique (Circ) [1], est un militant. Un vrai. Les innombrables tracasseries subies, les multiples procès intentés et les amendes récoltées à la pelle suffisent
à le prouver. Au-delà, la façon dont son combat est perçu par la
société est révélatrice. Et à l’évidence, elle n’a jamais été aussi
bloquée sur la question.
Tout avait pourtant bien commencé… Si la création du Collectif d’information et de recherche cannabique, né en en 1991 avec pour objectif la légalisation de la production, de la distributions et de l’usage de cette plante, est passée plutôt inaperçue, ses membres ont su ensuite se faire connaître. Des procès intentés, ils ont fait des tribunes, assénant devant les juges leurs nombreux arguments en faveur de la dépénalisation. Des journalistes, ils se sont faits des soutiens, tant leur mot d’ordre était sympathique et leurs opérations médiatiques. Partisans de l’agit-prop façon provos, les militants du Circ savaient faire sourire, qu’ils réactivent l’Appel du 18 joint ou qu’ils organisent l’opération Pétards aux députés, qui vit 577 joints et une lettre ouverte en faveur de la dépénalisation envoyés aux élus de l’Assemblée. Christine Boutin faillit en avaler son écharpe… A chaque fois, Jean-Pierre Galland a été le premier à monter au créneau, sans se laisser démonter par les amendes salées.
Las, les temps ont changé. Se sont faits plus moralistes, moins tolérants, bêtement réactionnaires. Le combat du Circ est devenu de moins en moins audible dans une société qui préférait les grandes généralités débiles, à l’exemple de ce rapport sénatorial de 2003 sobrement intitulé Drogue : l’autre cancer , aux discours des anti-prohibitionnistes. Bref, tolérance zéro, une attitude symbolisée par les prises de position du ministre de l’Intérieur, puis président, Nicolas Sarkozy sur la question… Dans ce monde-ci, le
libertaire Jean-Pierre Galland n’a plus tellement sa place. Mais
qu’importe, il résiste.
Les fumeurs de pétards n’ont plus tellement la cote, en ce moment…
C’est clair que l’air du temps n’est pas à la liberté.
Et le retournement de situation, à propos du cannabis comme de tout le
reste, a été très rapide : nous sommes passés d’une époque, il n’y a
pas si longtemps, où la dépénalisation semblait imminente à l’inverse
absolu… Je suis effaré par ce à quoi nous avons droit aujourd’hui : des
lois scélérates, un flicage permanent et une hygiénisation croissante
de la société. Cette idée que l’État doit lutter pour notre bonne
santé, y compris en empiétant sur nos droits individuels, me hérisse.
Pourtant, les gens l’acceptent.
Les gens… Ils sont souvent prêts à croire tous les discours, y compris celui qui stigmatise les drogues. Pour une bonne raison : la France n’a pas de vraie politique d’éducation, d’information et de prévention en la matière.
Ça a été le rôle du Circ, à une époque. Ça l’est encore ?
C’est plus difficile aujourd’hui. Si le Circ Paris compte encore 60 adhérents, il n’y a plus que trois ou quatre militants réellement actifs. Bref, plus grand monde… A force de ne pas voir les résultats de leurs efforts, les militants se sont fatigués. Et les quelques plumes ou intellectuels qui nous soutenaient auparavant ont tous déserté : je me retrouve seul à écrire les textes et les communiqués. J’ai un peu l’impression de porter le Circ à bout de bras.
C’était déjà le cas quand tu acceptais de te retrouver au tribunal à titre personnel pour les actions intentées, non ?
Notre tactique était de profiter de toutes les occasions de répercuter nos arguments et de faire le procès de la loi
de 1970, qui interdit tout débat sur la question des drogues [2].
A titre personnel, je ne me suis jamais préoccuppé de ce que je pouvais
risquer, pensant que l’important est juste de rester sincère. Et puis,
les militants m’ont aidé à payer les centaines de jours-amendes
auxquels j’ai été condamnés.
Avant, tu avais le soutien des médias, dont Libération ou Le Nouvel Obs, et de quelques politiques. C’est fini ?
Oui, bel et bien fini… C’est vrai que certains médias
ont relayé notre combat à une époque. Lors de la campagne présidentielle de 2002 par exemple, quand le cannabis était un vrai enjeu et qu’on avait l’impression de de voir notre lutte aboutir. Et puis, Chirac est passé après ce deuxième tour effrayant contre Le Pen…
Depuis, nous n’intéressons plus personne.
Quant aux politiques… Il fut un temps où nous étions proches des Verts, de Jean-Luc Benhamias ou de Dominique Voynet. En 1995, nous nous sommes même chargés de la partie « cannabis » de leur programme : c’était un vrai brûlot. A l’époque, on sentait chez eux une vraie volonté de changer les choses, même s’il y entrait une part d’opportunisme. Aujourd’hui, ils ont pris le tournant hygiéniste.
En fait, nous ne comptons plus que la LCR parmi nos soutiens affichés : Besancenot a un discours intelligent et sincère sur le cannabis. De même que les anarchistes, qui ne nous ont jamais
abandonné [3] Des procès en rafale, des militants qui se réduisent comme peau de chagrin et une société qui voit ton combat d’un très mauvais oeil : tu ne te dis pas que tu devrais passer l’éponge ? Une fois que tu es dans le mouvement, tu ne t’arrêtes pas. D’autant que tu t’attends toujours à ce que ça aille dans le bon sens… En 1995, il nous semblait évident que le cannabis serait dépénalisé avant 2000. On voit le résultat… Mais je n’arrive pas à abandonner. J’y ai songé plusieurs fois sans m’y résoudre.
Au fond, c’est paradoxal : la dépénalisation ne semble plus intéresser grand monde mais la France fume (presque) toujours autant.
On compte en France 1,2 millions d’usagers réguliers du cannabis, dont 600 000 en font un usage quotidien. Tous ces gens continuent à fumer, quelque soit le niveau de répression. C’est d’ailleurs ce que prouve une récente étude de L’Organisation mondiale de la Santé, qui montre que les pays les plus répressifs sur la question sont aussi ceux qui comptent le plus grand nombre d’usagers dedrogues [4].
C’est tellement ridicule de mettre des gens en prison parce qu’ils fument… Juste un chiffre, d’ailleurs : il y avait 900 interpellations liées au cannabis en 1970, on en compte déjà pas loin de 80 000 pour le seul premier trimestre de 2008. C’est clair, dépénaliser permettrait de régler le problème de surpopulation dans les prisons…
Le dernier rapport de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies
pointe le développement de l’auto-production. A juste titre ?
C’est sûr que l’auto-production est à la hausse, qu’elle soit destinée à la vente ou à une consommation privée [5]. Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, 200 000 Français cultivent leur propre herbe. Ce qui représente une production annuelle de 32 tonnes : un joint sur neuf fumé en France est issu d’une culture locale ! Arrêtons de nous voiler la face, dans certaines régions, la culture du cannabis contribue à l’essor économique… Je préfère acheter de la « beuh bio » à un petit paysan plutôt que dans une cité. Non seulement, je n’enrichis pas le crime organisé, mais paradoxalement je préserve ma santé : comme chacun sait, l’herbe coupée aux microbilles de verre est particulièrement nocive [6]
La dépénalisation, tu y crois encore ?
Je ne sais plus… Je pensais que ça changerait à cause du côté absurde et grand-guignolesque d’une prohibition qui ne fait
qu’aggraver le problème. Il me semblait que tout personne censée ne pouvait, à terme, qu’en convenir et se ranger à la raison. Aujourd’hui, on en est bien loin… Même si… tu sais, si je n’y croyais plus, j’arrêterais.
Ce côté combat un peu perdu d’avance, c’est dur à vivre ? C’est vrai que ça finit plutôt mal pour le cannabis.
Pour moi aussi, d’ailleurs. Je me retrouve Rmiste parce que je n’arrive
pas à vivre de ma passion, du seul truc qui m’intéresse : l’écriture.
Je ne me sens pas intégré, je survis, j’ai appris à vivre avec dix euros par jour.
Tu penses que l’étiquette « dépénalisation » te colle trop à la peau ?
Pas totalement. Il ne faut pas se leurrer, ça m’a fait aussi plaisir de me retrouver sur le devant de la scène, porte-parole de cette cause. J’ai eu mon quart d’heure de gloire… Mais c’est vrai
qu’aujourd’hui, c’est moins rigolo : je me retrouve seul et j’ai un peu peur de ne pas être soutenu si les flics décident de me tomber dessus.
Pour ceux qui voudraient soutenir Jean-Pierre Galland et le combat du Circ, rendez-vous sur le net, ICI ou LA .
Sites disparus maintenant …….
[1] [ Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages sur le sujet : Fumée Clandestine, tome I et II, et Cannabis : nouvelles du front aux éditions du Lézard et J’attends une récolte aux éditions Trouble Fête.
[2] Cette loi du 31 décembre 1970, « relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l’usage des stupéfiants »,
se montre d’une grande sévérité envers l’usager de drogue. De plus,
l’article L 34 21 – 4 du Code de la santé publique, article issu de la
loi de 1970, punit d’amende et d’emprisonnement toute « présentation sous un jour favorable de stupéfiant », empêchant tout débat public sur les drogues.
[3] Aujourd’hui encore, ils permettent au Circ de se faire entendre. Une
fois tous les quinze jours, le dimanche, Radio Libertaire accueille Y a d’la fumée dans le poste, une (bonne) émission réalisée par un membre du Circ : ça se passe de 18 h 30 à 20 h 30 sur 89.4 ou en streaming sur le net.
[4] « Les pays dotés d’une législation sévère à l’encontre des consommateurs n’enregistrent pas des taux de consommation inférieures à ceux des pays bénéficiant d’une législation plus libérale (…) Il semble donc évident qu’une politique répressive quant à la possession et la conso mation de drogues n’intervient que partiellement sur les taux de consommation de substances illégales à l’échelle des pays », écrit ainsi l’OMS. Le journaliste Arnaud Aubron revient sur cette étude dans un billet posté sur Rue89. Et écrit notamment : « Il apparaît ainsi (…) que les Etats-Unis sont, et de loin, les principaux consommateurs de cocaïne et de cannabis au monde, alors qu’ils mènent
également l’une des politiques les plus répressives. »
[5] [Un sujet que Jean-Pierre Galland abordait récemment sur Rue 89, prenant la plume pour rappeler que les cannabiculteurs « sont des gens comme vous et moi qui ne présentent aucun danger pour la société et ne méritent pas qu’on les traque comme de vulgaires producteurs de drogue. Leurs revendications ? Qu’on cesse de les prendre pour des imbéciles, que le gouvernement cesse de les infantiliser et que la raison l’emporte enfin sur l’absurdité. » A lire ICI.
[6] [A l’été 2006, une herbe coupée aux microbilles et au verre pilé a fait
son apparition sur le territoire français. L’ajout de ces matières
dangereuses, à l’initiative de dealers souhaitant alourdir la marijuana
vendue et lui donner un aspect plus brillant, a causé au moins deux cas
de pathologies respiratoires sérieuses, tandis que de nombreux usagers
auraient connu des désagréments plus bénins. En matière de drogues
aussi (surtout ?), le capitalisme fait des ravages…
Notes
[1] [ Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages sur le sujet : Fumée Clandestine, tome I et II, et Cannabis : nouvelles du front aux éditions du Lézard et J’attends une récolte aux éditions Trouble Fête.
[2] Cette loi du 31 décembre 1970, « relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l’usage des stupéfiants »,
se montre d’une grande sévérité envers l’usager de drogue. De plus,
l’article L 34 21 – 4 du Code de la santé publique, article issu de la
loi de 1970, punit d’amende et d’emprisonnement toute « présentation sous un jour favorable de stupéfiant », empêchant tout débat public sur les drogues.
[3] Aujourd’hui encore, ils permettent au Circ de se faire entendre. Une
fois tous les quinze jours, le dimanche, Radio Libertaire accueille Y a d’la fumée dans le poste, une (bonne) émission réalisée par un membre du Circ : ça se passe de 18 h 30 à 20 h 30 sur 89.4 ou en streaming sur le net.
[4] « Les pays dotés d’une législation sévère à l’encontre des consommateurs n’enregistrent pas des taux de consommation inférieures à ceux des pays bénéficiant d’une législation plus libérale (…) Il semble donc évident qu’une politique répressive quant à la possession et la conso mation de drogues n’intervient que partiellement sur les taux de consommation de substances illégales à l’échelle des pays », écrit ainsi l’OMS. Le journaliste Arnaud Aubron revient sur cette étude dans un billet posté sur Rue89. Et écrit notamment : « Il apparaît ainsi (…) que les Etats-Unis sont, et de loin, les principaux consommateurs de cocaïne et de cannabis au monde, alors qu’ils mènent
également l’une des politiques les plus répressives. »
[5] [Un sujet que Jean-Pierre Galland abordait récemment sur Rue 89, prenant la plume pour rappeler que les cannabiculteurs « sont des gens comme vous et moi qui ne présentent aucun danger pour la société et ne méritent pas qu’on les traque comme de vulgaires producteurs de drogue. Leurs revendications ? Qu’on cesse de les prendre pour des imbéciles, que le gouvernement cesse de les infantiliser et que la raison l’emporte enfin sur l’absurdité. » A lire ICI.
[6] [A l’été 2006, une herbe coupée aux microbilles et au verre pilé a fait
son apparition sur le territoire français. L’ajout de ces matières
dangereuses, à l’initiative de dealers souhaitant alourdir la marijuana
vendue et lui donner un aspect plus brillant, a causé au moins deux cas
de pathologies respiratoires sérieuses, tandis que de nombreux usagers
auraient connu des désagréments plus bénins. En matière de drogues
aussi (surtout ?), le capitalisme fait des ravages…
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25/02/2018
Vous connaissez Jean Tardieu ?
si vous ne connaissez pas je vous conseille vivement de réparer cette lacune, et même d'acheter de lui "Monsieur Monsieur" .
mais je ne parlerai pas de lui, cherchez et lisez ses oeuvres.
Cet aparté c''est uniquement pour introduire un petit poème que j'ai écrit :
POÈME PAS VRAIMENT À LA MANIÈRE DE JEAN TARDIEU
Après avoir parlé à mon chat à la manière de Jean Tardieu :
Pardon ! - après avoir bavé à ton rat à la tanière de banc de prie-Dieu
- mais tu ne sais pas ce que c’est que la tort. A foin que… Est-ce que Poupounette savait ce que c’est que la tort quand… enfin avant …. Et Eliott quand il – Non, c’est indécent de parler de ça comme ça ! –
et Eliott quand il aboyait de peur et de douleur avant de devenir une charogne puante ?
13/4/2004
22/02/2018
ça c'est vivre
) 25/7/2011 mon petit chat se fourre le nez dans la fourrure du gros. Je comprends, ça c'est vivre.
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19/02/2018
le délire puritain actuel comme le délire de la chasse aux sorciers au XVIème siècle
Par Israël Adam Shamir
Une moche baraquée, la cinquantaine ou plus, le cheveu mort, trois rangs de perles sous bajoues, racontant à gros sanglots une histoire d’attouchements non désirés, qui a peut-être eu lieu il y a des lustres, voilà qui constitue un spectacle pénible. Peut-être que Beverly Young Nelson a autrefois été jeune et belle, et capable de réveiller la passion au creux des reins d’un costaud, mais c’est loin, très loin. Et pourtant cette improbable créature a bel et bien empêché Roy Moore, le suspect, de gagner une élection en Alabama.
Si cette vieille chouette prétendait avoir prêté à Moore cent dollars trente ans plus tôt, et qu’elle les lui réclamait, intérêts et principal, le tribunal lui aurait ri au nez. Qu’est-ce qu’elle faisait donc, tout ce temps-là, où sont les preuves, lui dirait-on. Pourquoi personne ne lui pose la question aujourd’hui, alors que la carrière du bonhomme est fichue ? Comment se fait-il que des revendications aussi douteuses puissent anéantir un individu ?
D’autant plus que cette personne a un nom et un visage, même s’il n’est pas ragoûtant, alors que dans bien des cas, l’accusatrice reste anonyme, cachée derrière une lettre, tandis que l’accusé se retrouve nommé, montré du doigt, et en perd son boulot. Il n’y a que l’Inquisition qui ait agi de la sorte, à base de sources anonymes et de griefs opaques. Nous voilà aux prises avec la sexquisition.
Est-ce que c’est un phénomène purement américain ? La vengeance de Salem, où un spasme semblable de paranoïa massive avait amené une petite ville de la Nouvelle Angleterre à pendre une vingtaine de femmes accusées de sorcellerie ?
A Salem, les hommes faisaient la chasse aux sorcières ; trois cents ans plus tard, ce sont les sorcières qui pourchassent les hommes.
Et c’est une épidémie mondiale. Les US sont le modèle de tout l’espace de la Pax Americana, où l’on imite la musique et les films américains, et maintenant cet accès de démence. De tous les hommes, de tout âge, de toute confession, nul n’est à l’abri de poursuites.
En Israël, la petite âme sœur de l’Amérique, un rabbin a été inculpé pour une histoire de viol avec sodomisation sur une gamine il y a sept ans. C’est une policière féministe qui a géré l’affaire. Le rabbin a passé un mois en taule et presque une année en assignation à résidence ; il a perdu son travail, et son nom est maudit à jamais. Et puis on a découvert que la fille ne pouvait même pas se souvenir de ses propres mensonges et les répéter correctement. Le procureur a décrété l’annulation de la procédure et le rabbin David Harrison a été remis en liberté. Qui lui rendra son année gâchée, sa réputation, son travail ? Est-ce que l’accusatrice et la policière vont le dédommager ? Eh bien non.
Et encore, il a eu de la chance. Le président israélien Mosché Katsav en a eu moins. Sa première accusatrice, cachée derrière la lettre A, s’est avérée être une menteuse, et ses griefs n’ont pas été entendus. Mais à mesure que son histoire circulait bien des femmes s’étaient jointes à la chasse à courre, et Katsav s’était retrouvé derrière les barreaux. Maintenant, la plupart des juges sont des femmes, en Israël, et les hommes sont cuits.
L’Europe marche benoîtement dans les pas des US. Là, c’est un universitaire d’Oxford, né suisse et musulman, Tarik Ramadan, l’homme qui a fait tout ce qu’il pouvait pour que les musulmans d’Europe se sentent européens. Une colonne de bonnes femmes est arrivée pour dire qu’il les avait violées ou approchées avec des avances non sollicitées il y a quelques années. Il a été obligé de se mettre en congé à l’université.
Bref pas un chrétien, pas un juif, pas un musulman ne saurait échapper à une semblable accusation, à partir du moment où il a un nom, une position et quelque argent sur son compte en banque. Pour une raison mystérieuse, les trimeurs, les chauffeurs de taxi, les ascensoristes ou encore ouvriers sur les tapis d’assemblage n’ont jamais fait partie des souvenirs des copines de Beverly Young Nelson au bout de vingt ans. Est-il plausible que les représentants de la classe ouvrière ne se montrent jamais entreprenants ? Il n’y aurait que les riches et célèbres qui aient la main leste ?
Cet assaut sur les hommes se produit au moment de la campagne Balance-ton-porc sur les réseaux sociaux. Bien des femmes ont été obligées de se joindre à la meute : si vous ne faites rien, c’est probablement que personne ne vous a jamais trouvée assez attrayante pour tenter le coup. Elles ont foncé, en masse. Les hommes aussi sont réceptifs à l’hystérie de masse, mais les femmes battent tous les records. Et les réseaux sociaux sont un riche terreau pour ces campagnes.
Et s’il y avait un noyau de vérité au fond de tout ce grabuge? Jusqu’à un certain point, oui, quand on crie au loup, il n’y a pas de fumée sans feu. Les actes les plus courants peuvent être évoqués en des termes extrêmement sensationnalistes. Au lieu de dire « il m’a serrée dans ses bras et il m’a embrassée » dites plutôt « il a introduit de force sa langue dans ma bouche tout en m’immobilisant, puis « il m’a clouée sur un lit sous son poids ». Le sexe, il y a des gens pour vous en parler, des puritains, des viragos, du gibier de psy, de manière à ce que vous soyez prêt à réclamer la peine de mort pour le perpétrateur de la chose.
Le terme viol ne veut plus dire la même chose qu’à l’origine. Mon ami Julian Assange a passé des années sous les verrous, et son aventure parfaitement consentie avec deux de ses groupies a été qualifiée de viol pour de menus aspects techniques (une capote déchirée, un état de demi-sommeil ou d’éveil incomplet). Dans les deux cas, cela partait d’un remords d’acheteur, ces dames regrettaient, deux jours après l’évènement, leur enthousiasme passager parce qu’il ne les avait point rappelées. Une femme détestant les hommes de toutes ses forces, la procureuse, se proclamant lesbienne, avait insisté pour envoyer Julian en taule. De son point de vue, un homme est à sa place quand il est enfermé, même si la requête est sans fondement. Et même après cette déclaration parfaitement discriminatoire, elle n’a pas été destituée.
La Suède connaît une avalanche de plaintes pour viol, ces temps-ci. Il y a tant de gestes courants qu’on appelle des viols en Suède maintenant, que le terme est complètement dévalué.
Tout peut être décrit de façon répugnante. Manger de la viande c’est du cannibalisme, un compliment c’est un viol. Et en même temps, des choses qui révulsent les gens normaux peuvent être décrites comme la normalité, voire la norme. Les hommes normaux sont révoltés par la description ou la présentation qu’on fait des relations sexuelles entre hommes. Et on les force à accepter tout cela tout en considérant les gestes habituels entre homme et femme comme quasi criminels.
Les Américains ont voté pour Donald Trump dans l’espoir qu’il en finirait avec la rage émasculatrice dans leur société. Cela peut encore se faire en appliquant deux règles simples qui étaient tenues pour des garanties de justice, jusqu’au jour où la Cour suprême des US les a déclarées nulles et non avenues.
Premièrement, on en finit avec les réminiscences. La Bible, grande source de sens commun, nous dit ce qui relève du viol et comment le gérer. Si l’agression a lieu en ville, la fille devrait ameuter le quartier, hurler et pleurer. Si cela ne suffit pas, ou si l’agression a eu lieu hors les murs, elle devrait se précipiter à la gendarmerie. Pas au bout de vingt ans, .
Cette attitude règlerait la question de savoir si la femme veut dire oui ou non quand elle dit non. Si elle appelle au secours, c’est que c’est non.
Et c’est sera fini des mines dormantes prêtes à vous sauter à la figure à tout bout de champ.
Et pour le harcèlement, c’est le plus souvent une invention de la rancœur féminine. Cela ne devrait pas relever de la loi ni des tâches de la police. Si une dame est gênée par un regard insistant, qu’elle déclenche un procès, ou qu’elle appelle un policier si cela va plus loin. Les gendarmes savent ce qu’il faut faire avec ce genre de vice.
Les souvenirs tardifs de harcèlement ne sont pas valables, même s’ils sont vrais. Si la femme n’a pas réagi sur le moment, c’est trop tard.
Autrement, bientôt les US n’auront plus un politicien mâle, juste des femmes.
La Russie a connu sa campagne “Balance-ton-porc” (en russe je dirais #янебоюсьсказать) l’année dernière. Et un tas de femmes ont récité ou inventé des histoires de harcèlement. Mais c’est resté au niveau de facebook, car la loi ne permet pas de porter plainte des années après les faits allégués.
Et surtout, les Russes considèrent le sexe entre homme et femme comme une chose normale. Ils ne sont pas horrifiés par une relation entre prof et élève, ou entre patron et assistante. Les reportages sur les châtiments sévères imposés par les juges américains dans le cas d’une professeuse couchant avec des jeunes gens rencontrent l’incrédulité et la stupéfaction. Sur cinquante histoires récentes de ce genre, aucune n’aurait été sanctionnée en Russie. Je ne comprendrais pas d’ailleurs en quoi un gamin de 17 ans séduit par sa prof de 23 ans aurait subi un tort.
On envierait plutôt le gosse, en tout cas. Mais c’est cette attitude traditionnelle en matière de sexe qui est la raison principale des attaques médiatiques contre la Russie, bien plus que les histoires de « hacqueurs russes ».
Pourquoi est-ce que les US se retrouvent frappés de cet étrange fléau? Je serais tenté de l’expliquer comme une réaction contre la révolution de 1968, y compris la révolution sexuelle qui en faisait partie. Pour nous, les gosses des Sixties’, vivre c’était facile, le sexe c’était un domaine de liberté et de plénitude, en Californie ou en Crimée comme sur la Côte d’Azur. Nous en avions à profusion, du sexe sans capote, souvent avec des étrangères. C’était ça, le communisme. Redouter l’amour libre et le sexe à la portée de chacun, c’est avoir peur du communisme.
Les riches garçons et filles qui sont arrivés au pouvoir ensuite ont tout transformé en source de gains, et c’est avec ce schéma en tête qu’ils ont créé la pénurie, y compris la pénurie de sexe ; il s’agit d’une contre-révolution sexuelle. Les plaignantes pour harcèlement sont les petits soldats de la contre-révolution sexuelle, elles font monter les tarifs de leurs charmes en organisant la pénurie. C’est elles qui y perdront, les malheureuses ; espérons qu’elles n’auront pas dézingué la planète avant de s’en apercevoir.
Joindre l’auteur: adam@israelshamir.net
Traduction: Maria Poumier
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17/02/2018
la vie comme un ring de boxe
ma longue expérience dans les bureaux, et la comparaison des comportements d'hommes et de femmes faisant le même métier, et appartenant aux mêmes générations et même milieux socio-culturel, m'ont montré que
Contrairement à des préjugés anciens toujours très courus, ceux qui sont matérialistes, dures, cyniques, ceux qui font des "histoires" avec tout et voient tout en termes de rivalités personnelles, de qui a vaincu l'autre, de clans, d'alliance et anti-alliance, de partis-pris, de mauvaise foi, d'agressivité cachée ou ouverte, etc, et qui conçoivent constamment la vie et la moindre parole comme un ring de boxe, ce ne sont pas les hommes, ce sont les femmes.
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http://www.slowfood.fr/france/00002321fr.html