28/08/2018
l'odeur des herbes qui brulent, la vraie vie saine
Dans la campagne, s'allumaient des feux de feuilles
mortes. De chacun de ces brûlots, montaient des
tourbillons de fumée. Ils étaient massifs d'abord
comme une colonne, puis s'amenuisaient, se fondaient
peu à peu, s'en allaient en filaments ténus, en
flocons bleus, en traits estompés, qui se mêlaient au
brouillard, si bien qu'on ne pouvait savoir si ce rideau
qui tombait peu à peu était fait de brume ou bien de
fumée.
Et l'odeur des feuilles se mêlait à l'air : odeur acre,
vivifiante et agréable, odeur de bois vert qui flambe.
(Edmond Jaloux - FUMÉES DANS LA CAMPAGNE)
"les odeurs naturelles sont simples et pures, et ne diffèrent en rien des fruits que portent les arbres."
(Plutarque)
Interdiction des feux de cheminées
On veut créer une société totalement artificielle et anormale, et faire que tout le monde dépende dans TOUS les domaines de l’électricité, qu’on espionnera de manière orwellienne grâce aux relevés à distance par la Kommandantur capitaliste
« Les moyens d’existence non monétaires doivent être détruits, afin que ceux qui en dépendent aient à choisir entre l'achat ou la famine (non de la conversion aux achats les garantissent contre la famine). Les zones de vie dont la vente n’est pas encore promue doivent être soit représentées comme porteuses de dangers, que l’on ne peut éviter qu’au moyen d’outils ou de services achetés, soit dénigrés comme inférieures, repoussantes et en fin de compte dégradantes. » (Zygmunt Bauman in « l’amour liquide »)
Ils ont déjà réussi par le féminisme à ôter des gens la capacité de faire eux-mêmes leurs vêtements,bientôt la cuisine, on va leur interdire de cultiver leur jardin, on leur a déjà partiellement ôté l’éducation de leurs enfants, le reste va bientôt suivre, je le sens. On veut tout soumettre à la toute-puissance du « corporate power » des monstres froids du grand capital, et réduire les gens à des morceaux de viande (en attente de l’euthanasie et de traitement par les centres de crématoriumisation) qui seront en permanence et en tout constamment suspendus au bon vouloir des autorités (privatisées), une vision d’enfer.
24/08/2018
« Terroristes ! »
When have we heard these excuses lately ?
Par exemple il y a ça :
« By the most brutal methods of terrorism, a regime sought to maintain an existence that was condemned by the overwhelming majority of it people … I have tried to persuade the responsible authorities that it is ipossible for a great nation, because it is unworthy of it, to stand by and watch millions belongings to a great,an ancient civilized people be denied rights by their government … I haveendavoured to find some way to alleviate a tragic fate. One agreement was signed only to be broken. I then tried a second time to bring about an understanding. A few weeks later, we were forced to the conclusion that the government [of Austria] had no intention of carrying out this agreement in the spirit that had inspired it, but in order to create an excuse. I have determined, therefore, to place the help of our country at the service of these millions. Since this morning,our soldiers are on the march acrossall ofAustria’s frontiers. »
(Adolf Hitler, March12,1938, proclamation to the german Geople justifying the german invasion of Austria.)
« We have no interest in oppressing other people. We are not moved by hatred against any other nation. We bear no grudge. I know how grave a thing war is. I wanted to spare ourpeople suchan evil. It is nt so muchthe country [of Czechoslovakia ; it is rather its leader [Edward Benes]. He has led a reign of terror. He has hurled countless people into the profoundest misery. Through his continuous terrorism, he has succeded in reducing millions of his people to silence. The Czech maintenance of a tremendous military arsenal can only be regarded as a focus of danger. We have displayed a truly unexampled patience, but I am no longerwilling to remain inactive while this mad madman ill-treats millions of human beings . »
(AdolfHitler,April 14,1939, justifying the german invasion of Czechoslovakia. Speech at the Sportpalast in Berlin.)
« The wave of appalling terrorism against the [minorities] inhabitants of Poland, and the atrocities that have been taking place in that country are terrible for the victims,but intolerable for a Great Power which expected to remain a passive onlooker. We will not continue to tolerate the persecution of the minority, the killing of many, and their forcible removal under the most cruel conditions.. I see no way which I can induce the government of Poland to adopt a peaceful solution. But I should despair of any honourable tfuture for my people if we were not, in one way or anoter, to solve the question. »
(Adof Hitler, August 23, 1939, justifying the German invasion of Poland, in letter sent to the UK and French governments in response to their communications condemning the invasion of Poland.)
Hein ? C’est fou ce que ça rappelle très fort, jusque dans le détail des arguments et des formulations, des discours qu’on a entendus il y a pas longtemps, ou qu’on entend en ce moment même sur ces dernières « guerres abjectes » - comme dit François Asselineau – qui ont rempli nos médias !
Et puis remarquez déjà à cette époque on utilisait à profusion le terme « terroriste » pour diaboliser l’ennemi ! Le gag ! Vous voyez ce que ça vaut cette terminologie, hein ? j’espère qu’à l’avenir vous ne vous laisserez plus impressionner ni par cette terminologie (et « régime » ) ni par ces belles phrases apparemment si raisonnables dans la manière dont elles sont arrangées. Comparez-les avec la réalité matérielle des faits qu’elles ont servi à « justifier »...
Ne vous laissez plus berner (par les méthodes à Edward Bernays !)
Vous voyez ! Quand vous entendez un discours de « guerre humanitaire », de « devoir d’ingérence » d’ « aide fraternelle » dressez l’oreille ! Soyez tout de suite méfiants !
Une autre constatation, la propagande hitlérienne était très habile, beaucoup plus habile que ne le fut la propagande soviétique, qui était assez grossière et maladroite, presque aussi habile que la propagande OTANesque et libéral-fasciste actuelle.
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23/08/2018
selon le gouvernement chinois une éducation sur l'égalité liée aux origines raciales est nécessaire
et sur l'égalité liée aux origines sociales ils vont faire aussi ?
j'en doute ! (déjà ils ne s'inquiètent que du sort des hommes d'affaires africains ! on a compris !) https://ru-clip.com/video/if1BAy2K9Ec/les-d%C3%A9fis-%C3%...
21/08/2018
extension du totalitarisme et de la théocratie - sous sa version moderne - la pensée de Bonald quoi !
octobre 2017
L’extension du domaine de la censure croît sans cesse. La BBC demande excuse à ses auditeurs d’avoir laissé parler à l’antenne Lord Lawson, ancien ministre climato-sceptique, sans le contredire. Après la race et le genre, la tyrannie morale s’étend maintenant au climat.
On sait que la liberté de parole est surveillée à la radio. Les journalistes ont la consigne, qu’encadrent en France les lois Pleven et Gayssot, de ne pas laisser passer une parole prononcée par un invité lors d’une interview qui pourrait passer pour antisémite, raciste, ou discriminatoire à l’égard d’une religion, d’une orientation sexuelle, d’une nationalité, sans la relever avec réprobation et la contredire. Ainsi le veut le code moral imposé par les lobbyistes aux législateurs, aux médias par la loi, au public par les médias.
Obligation de contredire tout climato-sceptique qui veut parler
L’affaire de Lord Lawson vient de démontrer l’extension de cette surveillance morale au domaine de l’environnement. L’homme n’est pas n’importe qui. Il fut deux ans ministre de l’énergie, puis six ans ministre des finances de Margaret Thatcher, comme tel chargé d’appliquer la privatisation et la réforme fiscale radicale qu’elle a menée. Toujours député conservateur, il était interrogé sur le programme Today de Radio 4, qui fait partie de la BBC. Il y a tenu des propos inacceptables au regard des normes actuelles, sans personne pour le contredire. Il a en effet affirmé que le corpus de données publiées par l’ONU « confirmait qu’il n’y a pas eu d’augmentation des événements climatiques extrêmes ». En ajoutant que « si l’on relève une tendance ces dix dernières années, c’est que la température moyenne du globe a légèrement régressé ».
La BBC s’excuse : extension du domaine de la tyrannie
Aussitôt de nombreux auditeurs se sont plaints à la BBC de cette déclaration climato-sceptique. Today a d’abord paru ne pas leur donner satisfaction, puis s’est rétracté en reconnaissant que l’interview de Lord Lawson constitue une « brèche dans la ligne éditoriale », et le directeur du bureau des plaintes de la BBC a présenté « ses excuses ».
Le lecteur attentif aura noté que Philippe Verdier, le monsieur météo de France 2, avait été licencié à l’automne 2015 pour avoir publié un livre timidement climato-sceptique, et qu’il a perdu son procès contre la chaîne aux prud’hommes en avril 2017. L’extension de la tyrannie morale au domaine du climat n’est donc pas neuve. Mais cette fois cela touche la BBC, qui a la réputation (qui fut longtemps justifiée mais qui ne l’est plus) de laisser la parole libre. Et cela concerne non pas un journaliste quasiment fonctionnaire, mais un invité : il ne faut plus, en aucun cas, qu’une personne de quelque poids puisse énoncer des faits contraires au dogme de la religion dominante sans subir l’assaut des picadors de l’antenne.
Une dernière remarque : le dogme de cette religion dominante s’accroit chaque jour de nouveaux canons, la tyrannie s’étend aussi bien au domaine de l’intime qu’au climat, elle pourra s’étendre demain à n’importe quel us, conviction ou science : le totalitarisme sans frontière, sans limite, c’est-à-dire le totalitarisme au sens strict, est en marche." "
Pauline Mille
rappelez-vous ce que j'ai écrit sur les ""vêtements liturgiques (http://miiraslimake.unblog.fr/2017/05/19/vetements-liturg.../) , sur les "calotins" de notre époque, la permanence de l'inquisition, des détails du régime nazi, etc.
19/08/2018
Fraternité
MESSAGE DE KEMI SEBA à SA SORTIE DE PRISON
« Les autorités voulaient me détruire, elles m’ont donné naissance. Leurs persécutions, à l’égard de notre combat, m’ont servi d’essence. L’amour illimité que vous autres mes partisans (en Occident, ou sur le continent africain) m’avez témoigné durant cette épreuve, a donné encore plus de sens au travail qui est le nôtre, à savoir celui de la résistance.
Une pensée profonde, pour mes frères détenus derrière les barreaux, plus particulièrement ceux avec qui j’ai pu fraterniser après avoir quitté l’isolement (les 10 derniers jours). Jimmy, Foued, Deyas et tous les autres (notamment Abdelhakim Dekhar avec qui j’ai pu échanger peu de temps avant mon départ). Ma fraternité, pour la vie vous l’aurez.
Une pensée pour les surveillants (parmi lesquels, par la grâce de Dieu, nous comptons énormément de sympathisants, afro-descendants, mais pas seulement), je vous livre ma gratitude, car vous avez tout fait (même si pour cela, il fallait parfois enfreindre le règlement légèrement) pour que je ne manque de rien. Le système tente de faire du milieu carcéral un camp dans lequel l’Humanité est décédée, mais vous m’avez rappelé que demain était possible. Aux surveillants du D3, à ceux du dépôt, à Monsieur Berquier (un grand frère, un grand monsieur), je dis merci.
À la dissidence, peu importe nos nombreux différends, merci pour le soutien.
À ma famille mon staff, mon clan (mes proches, et vous autres mes partisans) je vous le dis, je n’ai jamais été aussi fier de vous. Je vous aime tellement, le mot est même faible…
Vous tous qui constituez ma grande famille « Soutenons Kemi Seba », vous êtes une partie de moi, et mon cœur bat en chacun d’entre vous.
Là où nous sommes, plus personne ne nous arrêtera. Et même mort, le combat continuera, celui de l’auto-détermination, de l’anti-victimisation, et de la virilité du peuple.
Le combat s’accentue. Je reprends la tournée d’ici peu.
Force, honneur, dignité et aux ennemis, merci. Car au final, cette épreuve nous solidifie »
Publié dans la vraie vie, Lutte des classes, morale, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
14/08/2018
ce n'est pas une lutte pour une couleur de peau c'est une lutte contre le capitalisme
10/08/2018
odeurs
Un site proposait un questionnaire sur les odeurs, j'ai essayé d'y répondre :
Quel est votre parfum ou eau de toilette?
Eau Sauvage de Dior. (2018 maintenant c’est BLEU de Chanel)
Quelle odeur de cuisine préfériez-vous quand vous étiez enfant?
L’odeur des pâtés en croûte que faisait maman. Et puis celles des pâtisseries à base de blanc d’œuf, et les autres
Quelle odeur évoque pour vous l'été ? Et l'hiver ? Et l'automne ? Et le printemps ?
L’été : les champs fraîchement fauchés
(mais ça n’existe plus, il y a des endroits où ça existe encore ? et où ce n’est pas interdit par la loi ??
L’automne : le bois vert qui brûle
L’hiver : l'odeur du froid humide quand on sort de la maison (ben, oui moi je trouve que ça a une odeur :op ) et celle du feu de cheminée....
Le printemps : le lilas
Si la blogosphère avait saveur et odeur ... Votre blog favori : quel(le) est selon vous son goût et/ou son odeur ?
Aucune idée. Bon si un blog évoque une odeur c’est « noslibertés » et il évoquerait le tabac
Quelle est votre épice parfumée favorite ?
Le poivre
Quelle est votre aromate parfumée favorite ?
L’encens qu’on utilise dans les églises.
Bientôt plus de pétrole pour nos voitures ... rouler au colza et sentir la frite ? Vous, vous préféreriez rouler à quel carburant et laisser quelles effluves parfumées ?
Aucune idée, à défaut je roule au GPL, il paraît que ça pollue moins.
Surtout pas de "bio-carburants" ! ça détruit la forêt tropicale et fait mourir les orang-outans, c'est horrible !
Quelle est pour vous l'odeur de rêve d'une maison ?
La cire ! celui des meubles et des parquets cirés
Quelle odeur de bois aimez-vous ?
le bois vert qui brûle
Que ne pouvez-vous pas sentir ?
les odeurs de gaz d’échappement de bagnoles, et les parfums de femmes à la mode actuelle genre « barbe à papa, confiserie douceâtre et sucrée ».
Et surtout les vieux quadragénaires trous-du-cul fascistes
08/08/2018
la logique du capitalisme, comme le faisait remarque Castoriadis non seulement ne crée pas de valeurs humaine mais les ignore
Lu l'article au sujet du livre de Jean-Claude Pressac sur les archives techniques et commerciales d’Auchwitz, cf. Zygmunt Bauman sur technique amorale et logique du capitalisme, efficacité et tout ça, et les entreprises cherchant au passage à torpiller leurs concurrentes, eh oui ! Ça aussi c'est la logique du capitalisme, comme elles doivent de nos jours aussi faire pareil sur le marché des fours crématoires pour funérariums ou celui des tests de dépistage prénatal des trisomiques,
n’est-ce pas ...
Publié dans Ili eldetruis la domon, kie niaj koroj sangis, mort, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
02/08/2018
religions ! on vous avait dit religion ! de la nature politique des religions et leurs avvatars - permanence
octobre 2017 La BBC s’excuse d’avoir laissé parler un climato-sceptique sans le contredire : extension du domaine de la tyrannie L’extension du domaine de la censure croît sans cesse. La BBC demande excuse à ses auditeurs d’avoir laissé parler à l’antenne Lord Lawson, ancien ministre climato-sceptique, sans le contredire. Après la race et le genre, la tyrannie morale (la "ligne droite de la pensée de Mao") s’étend maintenant au climat.
On sait que la liberté de parole est surveillée à la radio. Les journalistes ont la consigne, qu’encadrent en France les lois Pleven et Gayssot, de ne pas laisser passer une parole prononcée par un invité lors d’une interview qui pourrait passer pour antisémite, raciste, ou discriminatoire à l’égard d’une religion, d’une orientation sexuelle, d’une nationalité, (par contre discriminatiore envers une mentalité, une manière de vivre, une émotion, jusqu'au plus intime des gens ça on a le droit !) sans la relever avec réprobation et la contredire. Ainsi le veut le code moral imposé par les lobbyistes aux législateurs, aux médias par la loi, au public par les médias.
Obligation de contredire tout climato-sceptique qui veut parler
L’affaire de Lord Lawson vient de démontrer l’extension de cette surveillance morale au domaine de l’environnement. L’homme n’est pas n’importe qui. Il fut deux ans ministre de l’énergie, puis six ans ministre des finances de Margaret Thatcher, comme tel chargé d’appliquer la privatisation et la réforme fiscale radicale qu’elle a menée. Toujours député conservateur, il était interrogé sur le programme Today de Radio 4, qui fait partie de la BBC. Il y a tenu des propos inacceptables au regard des normes actuelles, sans personne pour le contredire. Il a en effet affirmé que le corpus de données publiées par l’ONU « confirmait qu’il n’y a pas eu d’augmentation des événements climatiques extrêmes ». En ajoutant que « si l’on relève une tendance ces dix dernières années, c’est que la température moyenne du globe a légèrement régressé ».
La BBC s’excuse : extension du domaine de la tyrannie
Aussitôt des auditeurs se sont plaints à la BBC de cette déclaration climato-sceptique. Today a d’abord paru ne pas leur donner satisfaction, puis s’est rétracté en reconnaissant que l’interview de Lord Lawson constitue une « brèche dans la ligne éditoriale », et le directeur du bureau des plaintes de la BBC a présenté « ses excuses ».
Le lecteur attentif aura noté que Philippe Verdier, le monsieur météo de France 2, avait été licencié à l’automne 2015 pour avoir publié un livre timidement climato-sceptique, et qu’il a perdu son procès contre la chaîne aux prud’hommes en avril 2017. L’extension de la tyrannie morale au domaine du climat n’est donc pas neuve. Mais cette fois cela touche la BBC, qui a la réputation (qui fut longtemps justifiée mais qui ne l’est plus) de laisser la parole libre. Et cela concerne non pas un journaliste quasiment fonctionnaire, mais un invité : il ne faut plus, en aucun cas, qu’une personne de quelque poids puisse énoncer des faits contraires au dogme de la religion dominante sans subir l’assaut des picadors de l’antenne.
Une dernière remarque : le dogme de cette religion dominante s’accroit chaque jour de nouveaux canons, la tyrannie s’étend aussi bien au domaine de l’intime qu’au climat, elle pourra s’étendre demain à n’importe quel us, conviction ou science : le totalitarisme sans frontière, sans limite, c’est-à-dire le totalitarisme au sens strict, est en marche.
Pauline Mille
28/07/2018
L’Histoire de la période présente, c’est qu’il y a un problème de police
Voilà le régime politique dans lequel nous s vivons
’affaire Benalla, c’est la police qui en parle le mieux. « Nous avons le sentiment que d’une affaire Benalla, on est en train de faire une affaire de police (1) », déclare un syndicaliste policier. Précisément. Et d’ajouter dans un éclair de lucidité dévastatrice : « Ce n’est pas ça la police. Il a ruiné notre image. » Bien sûr, avant d’être dévastatrice, cette lucidité est paradoxale puisqu’elle prend la forme retournée de la dénégation, ce tour du psychisme qui fait dire la vérité mais en énonçant le contraire de la vérité. En lieu et place de « ça n’est pas ça la police » et « il a ruiné notre image », le lecteur attentif aura évidemment rectifié de lui-même pour entendre « la police, c’est tout à fait ça (si ça n’est pas bien pire) » et « il a mis en pleine lumière ce que nous sommes ».
Lire aussi Anthony Caillé & Jean-Jacques Gandini, « Mais que fait la police ? », Le Monde diplomatique, janvier 2017. La mise au débat public des manières réelles de la police via les méfaits d’un séide de seconde zone fait irrésistiblement penser à Al Capone, tombé pour fraude fiscale. Hegel appelait « ruse de la raison » cette manière particulière qu’emprunte parfois l’histoire pour s’accomplir : les tournants majeurs se négocient au milieu des broutilles, et l’Histoire majestueuse avance par les forces des histoires de cornecul. L’Histoire de la période présente, c’est qu’il y a un problème de police, et même de police-justice, dans ce pays, un problème de première grandeur, où il faudra bien se décider à voir un symptôme politique. Au reste, il appartiendrait à une minutieuse enquête de sociologie des médias d’éclairer ce mystère de l’émoi qui a saisi les rédactions au spectacle d’une scène de violence que, dans leur propre norme désormais déformée, les manifestants ne seraient pas loin de trouver « ordinaire ». C’est que depuis deux ans, en fait depuis la manifestation COP 21 du 29 octobre 2015, date d’inauguration de l’état d’urgence à usage des opposants politiques, la violence policière déployée contre les manifestants n’a cessé de passer des seuils. La police matraque, la police éborgne, la police grenade, mutile et tue. À qui veut se donner la peine de simplement regarder, les réseaux sociaux offrent depuis deux ans des tombereaux de vidéos de brutalités policières proprement ahurissantes, dont le centième suffirait à horrifier la population… si seulement on les lui donnait à voir. Mais à cette exposition, qui entre normalement dans le minimum minimorum des devoirs de la presse, la population n’a jamais eu droit. Sauf aujourd’hui. Mais pourquoi ? Parce que, misère du journalisme politique, ce concentrat de toutes les tares de la presse contemporaine, il est question de « l’Élysée ». Et la séquence, alors, redevient intéressante. C’est pourtant tout autre chose qui se passe depuis deux ans, autre chose que les méfaits d’un voyou monté en grade : une entreprise d’intimidation généralisée de toute opposition politique sérieuse, méthodiquement conduite par les institutions de la police et de la justice. Intimider systématiquement par la violence institutionnelle et par la violence physique : menace de la garde-à-vue dans des conditions dégradantes qui glaceraient les spectateurs d’un film sur quelque dictature d’autres latitudes, menace de la prison pour des faits inexistants : un étudiant de Paris 1 a pris de la prison (de la prison ! – 4 mois avec sursis) pour avoir simplement été pris avec dans son sac un sweat à capuche, du sérum physiologique, un masque et des lunettes de piscine, c’est-à-dire le viatique minimal pour faire face aux agissements de la police. Menace de violence institutionnelle, donc, et menace de violence ouverte, expressément faite pour que les manifestants soient envahis du sentiment de mettre en jeu leur intégrité physique au moment où ils s’apprêtent à exercer leurs droits politiques fondamentaux. Ici se pose une question lexicale presque insoluble à force de complexité : sous quelle catégorie, en « isme » par exemple, résumer les pratiques d’un pouvoir qui s’attache ainsi à méthodiquement terroriser ses citoyens ? Pour la police elle-même, c’est parfois trop : un gardé à vue d’Arago témoigne ainsi que l’OPJ auquel il avait affaire restait interloqué des consignes venues d’en-haut d’administrer pareils traitements à une poignée d’adolescents. Lire aussi Anna Feigenbaum, « Gaz lacrymogène, des larmes en or », Le Monde diplomatique, mai 2018. De tout cela, les médias n’ont jamais sérieusement parlé. Et le pire est que, même avec un Benalla sous le nez, ils n’en parleront pas. Comme ils ne feront aucun des liens pourtant évidents que cette pitoyable affaire suggère de faire. À commencer par celui de la scène et de son contexte. Car Benalla tabasse hardiment, comme la police, mais en plein mouvement social contre les ordonnances SNCF. Mouvement social, opposants, contestation, contestation débordante même étant donnée la nullité des principales confédérations syndicales : par conséquent faire peur. Faire peur en massacrant le premier venu et, sous le regard terrorisé des autres, faire passer à tous l’envie de revenir. Voilà le régime politique dans lequel nous vivons, dont les médias, dans un mélange de collusion fondamentale et d’insuffisance intellectuelle, ne diront jamais le moindre mot en toute généralité – l’affaire Benalla de ce point de vue est idéalement faite pour leur (re)donner l’impression d’être le fer de lance de la démocratie : parbleu, ils enquêtent ! ils soulèvent, ils sont intransigeants, ils n’hésitent pas à fièrement bousculer le pouvoir, ils sont la liberté en marche (pardon – enfin oui quand même, justement, la « liberté en marche », c’est-à-dire la version « En marche » de la liberté, la liberté Potemkine qui ne sait rien, ne veut rien savoir, et ne rien dire, de toutes les offenses aux libertés réelles).
Il est vrai qu’on ne passe pas facilement de la pâmoison devant Macron-le-disciple-de Paul Ricœur à Macron chef de bande à la tête d’un État-racaille. Il est plus vrai encore qu’ouvrir les yeux sur toutes ces choses immontrables
"mais leur uniforme les déshumanise
forcerait à des révisions autrement déchirantes, une révision des catégories générales, les plus difficiles à bouger puisqu’elles commandent une entière vision du monde, dont l’abandon se paye de tous les coûts psychiques de s’avouer à soi-même s’être si longtemps, et si profondément, trompé. Ainsi, de même qu’on n’a jamais réussi à faire reconnaître à l’éditorialisme que le Parti socialiste n’avait plus rien à voir avec le signifiant « gauche », dont l’étiquette lui avait été maintenue dans un mélange d’inertie et de cécité volontaire, de même il n’y aura probablement pas moyen de faire entendre que le néolibéralisme est un anti-démocratisme, qu’il est, par essence et non par accident, un illibéralisme, catégorie précisément formée pour être appliquée aux « autres » (les Hongrois, les Polonais…), c’est-à-dire pour mieux se dédouaner soi-même. Et, pour revenir dans le registre des étiquettes politiques, il y aura, a fortiori, moins d’espoir encore de faire voir, et de faire nommer, la part d’extrême droite de ce pouvoir élu pour, selon l’expression désormais couverte de ridicule, faire barrage à l’extrême droite (2). C’est qu’il n’y va plus ici de simplement reconnaître s’être trompé, mais – on ne voit pas trop comment le dire autrement – de s’être chié dessus. Dieu sait pourtant qu’il y aurait beaucoup à dire sur les rapports nombreux, variés, repérables dans une multitude de plans théoriques, qui relient la forme quintessentielle du néolibéralisme donnée par le macronisme et l’extrême droite. On savait déjà, au moins pour qui avait le désir de savoir, que ces deux formes entretiennent, et depuis bien avant même le macronisme, des rapports de parfaite complémentarité externe : l’extrême droite comme opérateur de toutes les prises d’otage électorales. Nous découvrons depuis quelques années que ce rapport de complémentarité externe se double d’un rapport de fonctionnalité interne : tout pouvoir néolibéral requiert son pôle d’extrême droite, puisque la violence sociale sans limite, à quoi s’ajoute l’abyssale carence des médiateurs syndicaux, voue la contestation à prendre des formes moins standard, moins benoîtement ritualisées, et moins inoffensives, contre lesquelles l’État ne trouve plus que sa violence physique à opposer. C’est ce mouvement général qui n’a pas manqué d’émerger au fur et à mesure que s’opérait l’approfondissement du néolibéralisme, particulièrement sous gouvernement « socialiste » (Hollande-Valls), à un point tel qu’on n’avait aucun sentiment de pareille dangerosité à aller manifester sous Sarkozy ! – nous l’aurons découvert avec le solférinisme. En réalité, c’est bien moins une affaire de personnes et d’étiquettes (elles n’ont plus aucun sens à ce degré d’indifférenciation) que de dynamique structurelle, la dynamique de l’obstination forcenée à administrer le néolibéralisme à des populations qui n’en veulent pas, et des caps que fait immanquablement franchir cette obstination. Comme une illustration supplémentaire de cette propension des médias à croire s’acquitter d’un devoir de rapporter sans en fait jamais rien montrer, on devrait se souvenir de cette étude d’un chercheur américain (3), reprise aussi platement que possible et sans aucun esprit de suite dans la presse française, s’appuyant sur le World Values Survey et l’European Values Survey pour établir ce paradoxe que les électeurs du centre, et non les « extrémistes » comme on l’aurait attendu (souhaité), sont les moins attachés aux principes de la démocratie. Ici, il faut sans doute en revenir à la catégorie d’extrême centre, proposée par Alain Deneault (4) pour dire comme il convient cette forme inaperçue de fanatisme qu’emporte le néolibéralisme, et être un peu plus au clair quant à la question de savoir qui sont les vrais radicalisés dans la société – ils sont au pouvoir. C’est ainsi qu’émerge, à l’encontre de l’indigence médiatique du « nouveau monde », cette forme politique pour le coup inédite de l’arc d’extrême droite, précisément parce que tout pouvoir néolibéral appelle fonctionnellement son pôle interne d’extrême droite, si bien qu’il y a désormais de l’extrême droite partout dans le paysage des « partis de gouvernement », et non plus seulement dans le dépotoir FN où l’on aurait tant voulu qu’elle demeurât confinée. Décidément préposé à dire la vérité du régime, Gérard Collomb aura donné sa formulation la plus achevée à la compatibilité, voire à la convergence, du néolibéralisme et de l’extrême droite avec son propos sur « les migrants qui font du benchmarking (5) », aussi remarquable par le cap d’ignominie joyeusement franchi que par le caractère inédit de la synthèse qu’il opère. Alors fatalement, les débordements s’appellent l’un l’autre : au débordement de la contestation, qui n’a plus aucune autre solution que de déborder, répond le débordement de l’extrême droite interne : celle de Valls, de Collomb, de Macron – et ce malheureux Benalla n’a probablement pas idée de son personnage hégélien, du statut de « ruse de la raison » incarnée qui lui échoit aujourd’hui. Un malheur n’arrivant jamais seul, l’affaire Benalla éclate à quelques jours de la marche pour Adama. Pour le syndicalisme poulaga qui s’escrime à jurer que « la police, ça n’est pas ça », la collision est terrible. On ne répétera jamais assez combien les marges de la société servent de terrain d’expérimentation aux pratiques de l’ordre vouées à s’appliquer par extensions successives à des fractions de plus en plus larges de la société. Ce que les médias laissent à l’état dispersé, poussière de faits divers sans conséquence et sans lien, bref sans aucune leçon générale, là encore rapportés sans être montrés, un événement comme le rassemblement de Beaumont le concentre de la plus effrayante des manières. Doublement effrayante en vérité, d’abord par le simple récit des meurtres, et de la manière dont les institutions, de concert, mentent pour les couvrir. Mais, plus fondamentalement, à faire découvrir la nature particulière de la violence d’État qui s’exerce ici, non pas d’après quelque fait de contestation, mais à raison de l’existence même, nue, des individus, constitués en indésirables ontologiques – et l’on peine à croire dans ces conditions qu’il y ait tant de résistance à vaincre pour en venir à la conclusion évidente d’un racisme institutionnel. Il fallait entendre en tout cas, ce 21 juillet, les prises de parole de tous les proches des tués sans raison, sans droit, sans rien, oui, comme des chiens, mères, frères, sœurs, le cœur brisé, voix étranglée de sanglots au moment de prendre la parole, racontant des choses proprement hallucinantes, des choses qu’on ne peut pas croire, et pourtant qu’il faut croire : parce qu’elles sont vraies. Alors désormais nous attendons. Nous attendons de voir s’il se trouve quelque média pour enfin montrer toutes ces choses, Frédéric Lordon pour lire la suite https://www.les-crises.fr/benalla-et-larc-dextreme-droite...
pour de la doc en temps réel sites : "mais leur uniforme les déshumanise"