Un article synthétique et très pénétrant paru sur Cameroonvoice :
Lorsqu'on évoque les mots violence et politique, nous autres Africains visualisons en général, les répressions féroces, les guerres tribales, et toutes les autres formes endogènes de violence qui sévissent sur le continent. Bien que ces brutalités intra-africaines coutent très cher à l'Afrique, et font de nos dirigeants, les champions apparents de la violence politique, un examen plus approfondi des relations internationales nous fait découvrir une toute autre réalité. Beaucoup d'africains, même lorsqu'ils sont mis devant des évidences probantes de cette violence exogène ont du mal à l'assimiler et admettre sa réalité. Tellement elle surpasse les limites de la méchanceté que leur culture d'africains peut leur permettre d'imaginer et d'appréhender. Cela constitue l'une de nos faiblesses majeure que nos ennemis exploitent allègrement.
L'une des choses que nous, Africains avons encore du mal à intégrer dans notre subconscient c'est le degré de violence dans lequel le monde fonctionne. Bien que nous ayons beaucoup travaillé ces dernières années de violence terroriste pour arrêter d'interpréter la marche du monde sous le prisme de notre culture, nous avhttp://miiraslimake.unblog.fr/wp-admin/edit.phpons encore des difficultés à en apprécier le niveau de corruption, de perversité et la notion d'élimination physique.
Nos dirigeants politiques ont pour la plupart une compréhension moyenne du degré de cynisme et de cruauté de leurs interlocuteurs occidentaux. Comme conséquence, ils continuent d'être les victimes de gens dont ils se réclament des amis. Ils ont du mal à comprendre le ridicule de se réclamer l'ami d'individus incapables du moindre sentiment d'amitié même vis-à-vis de leurs propres frères de race.
Pourtant les cas du Capitaine Thomas Sankara assassiné par le couple Mitterrand-Chirac ou celui, un peu plus récent du président Kabila père qui s'est fait tirer dessus par un de ses gardes-du-corps devraient leur servir de rappel. Nos leaders ont souvent été eux-mêmes directement ou à mots couverts menacés dans les salons lambris des palais de leurs hôtes. Et la liste est sans fin.
Mais lorsqu'un leader africain mal-aimé de certains pays va se soigner à l'étranger, c'est qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire dans la compréhension du monde. Peut-être croient-ils que les hôpitaux constituent un sanctuaire ou une « safe zone » du fait du serment d'Hippocrate que prêtent les médecins. C'est justement dans ces endroits de vulnérabilité physique et émotionnelle que certaines personnalités autrement difficiles d'atteinte sont éliminées de façon sournoise. Sékou Toure est mort de façon inattendue dans un hôpital aux Etats-Unis. Le cas de Yasser Arafat, rapidement évacué et mort dans un hôpital parisien de façon soudaine et très suspicieuse que certains à juste titre qualifient d'assassinat vient également à l'esprit. Il aurait été empoisonné avec la complicité de ses proches et la bénédiction de l'administration Bush-fils qui le déclara un obstacle aux négociations de paix le condamnant de fait à mort.
Dans ces hôpitaux, très souvent, on aggrave la condition du malade qu'on veut éliminer et on l'accompagne dans sa mort par l'injection de substances difficilement détectables à l'autopsie, qui agissent lentement et qui miment la mort naturelle. C'est fait de façon très subtile parfois difficile à soupçonner. C'est pour cela que les visites médicales à l'étranger du président Muhammadu Buhari, leader d'une nation riche et au centre des convoitises sur l'Afrique sont très risquées. Pensez-vous que Fidel Castro aurait vécu longtemps s'il s'était soigné aux Etats-Unis ou que le président Laurent Gbagbo serait encore en vie s'il fréquentait les hôpitaux parisiens après le début de la crise ivoirienne? Cette observation s'adresse aussi au président Paul Biya bien qu'il soit un peu protégé du fait que son élimination ne mette pas automatiquement au pouvoir un agent de nos prédateurs. De toute façon, ca ne fait pas de sens d'aller se soigner dans les bras d'Etats qui vous font la guerre depuis la nuit des temps.
Tous les Etats Assassinent
Pour avoir une idée de la façon dont le monde fonctionne réellement, il faudrait regarder le premier film de la série, le Parrain et même mieux, toute la série. Cette comparaison n'est pas exagérée. On pourrait même dire que ce film donne une pâle version de la réalité des affaires dans le monde. Apres tout, le parrain ne fait pas sauter un bus plein de voyageurs pour éliminer un ennemi. Les mafiosi de ces temps avaient quand même un semblant de code d'honneur. Les acteurs du monde politique ou financier n'en ont aucun, et on assassine partout.
Toute personne influente, détenant une position stratégique ou dont l'activisme gène des intérêts puissants est susceptible de se faire éliminer. Journalistes, hommes politiques, hommes d'affaires ou activistes font partie de cibles potentielles. On assassine en Afrique, en Europe, en Amérique, en Asie et même au Vatican. On se rappelle bien que le Pape Jean-Paul 1er avait été empoisonné par ses pairs, 33 jours seulement après qu'il soit devenu Pape. Il avait eu la détestable idée de procéder à des reformes financières qui gênaient des cardinaux et banquiers puissants du Vatican. Il but son the un soir au coucher et ne se réveilla plus. Cette histoire est racontée en détail dans Au Nom de Dieu, un livre écrit par David Yallop et que l'on peut trouver gratuitement online.
Les deux seules raisons pour lesquelles on ne tuerait pas une personne, c'est qu'on ne puisse le faire, ce qui est très rare. En effet, bien que des présidents tels que Fidel Castro ou Kim Jung-Un de Corée du Nord soient difficiles à éliminer physiquement, Il n y a pratiquement aucune personne au monde qui puisse prétendre être inaccessible. Même les chefs d'Etats des pays développés que l'on croit bien protégés ne le sont que pour des gens ordinaires. Lorsque la finance mondiale veut se débarrasser de l'un d'eux, on passe par ses propres services de protection, à moins que les conséquences d'une élimination physique soient graves pour les commanditaires. Ce qui nous amène à la seconde raison.
Les conséquences de l'élimination physique d'une personnalité politique ou des affaires sont la raison principale pour laquelle on hésite à le faire. C'est en réalité dans la plupart des cas la seule véritable raison. Elles peuvent par exemple ternir l'image des commanditaires ou provoquer des troubles sociaux ou une crise politique. C'est pour cela que, dans ce dernier cas, on procède d'abord au ternissement de l'image de la personne ciblée. C'est ce qui s'est passé avec le président Saddam Hussein, le colonel Kadhafi et ce qui a failli se passer avec le président Bashar Al-Assad, n'eut été l'intervention militaire de la Russie en Syrie. Ces leaders ne sont pas des enfants de cœur, on le concède, mais pour éviter que leur élimination ne soit perçue dans les sociétés occidentales comme un acte d'accaparement des richesses, on les accuse à tort de vouloir décimer une partie de leurs populations.
Dans les pays plus avancés d'Europe et surtout d'Amérique, un scandale sexuel ou financier est en général suffisant. On procède le plus souvent à une élimination politique à travers des artifices juridiques comme dans le cas de Dominique Strauss Kahn, l'ancien dirigeant du FMI, candidat sérieux à la présidence française de 2012. En plus, il avait eu la fâcheuse idée de donner son accord de principe personnel au projet de création d'une monnaie africaine du Colonel Kadhafi.
Le Cas des Pays Africains
Dans le film Le Parrain, au cours d'une réunion de réconciliation tenue après une guerre entre familles qui aura couté des vies humaines, Don Corleone, le parrain annonce son intention de faire revenir à New York son fils qu'il avait envoyé en Italie pour le protéger de ce conflit. Il met alors en garde ses pairs, les autres chefs de famille de la mafia New Yorkaise contre tout incident aussi naturel que possible pouvant causer la mort de son fils. Il savait que la véritable protection ne se limitait pas à des gardes-du-corps mais devait inclure des accords passés avec les autres acteurs influents de la vie sociale newyorkaise. C'est l'une des raisons pour lesquelles certains chefs d'Etat africains comme le président Paul Biya recourent au soutien de pays influents non seulement connus pour leur expertise en matière de sécurité, mais ayant un certain poids diplomatique.
Comme dans le parrain la véritable protection du fils de Don Corleone venait de l'influence de son père. Dans le monde politique, la véritable protection dépend aussi du poids diplomatique de la puissance qui protège. Dans le cas du Cameroun, Israël fait savoir à tous les autres pays que la protection des leaders politiques est son business et qu'il n'aimerait pas voir esquinter leur réputation par l'élimination physique de l'un de leurs clients. En outre, assassiner le président Paul Biya aurait des conséquences imprévisibles qui pourraient plonger le pays dans le chaos et interférer avec les affaires des multinationales installées au Cameroun. C'est en partie pour entretenir cette situation qu'il a pendant longtemps résisté à établir un processus visible et lisible de succession.
Hiérarchie dans les assassinats
Il ne viendrait a personne ni à aucun gouvernement au monde d'essayer d'assassiner un Rockefeller ou un Rothschild parce qu'ils sont les plus proches du sommet de la hiérarchie mondiale. Pour appréhender ce concept, revoyons la hiérarchie des dirigeants mondiaux telle que l'a décrite Paul Daniel Bekima dans son article, Afrique, Comment Briser les Chaines de la Domination Etrangère : Qui Contrôle Vraiment l'Afrique ? Il a classé les leaders en 4 catégories allant des plus influents aux plus petits :
• Ceux qui contrôlent la finance mondiale : Les Maitres du monde
• Les architectes : ceux qui conçoivent, planifient et recrutent les exécutants parmi lesquels on retrouve des individus tels que les Henri Kissinger, George Soros, Zbigniew Brzezinski ou Jacques Attali.
• Les Exécutants et Organisateurs qui sont constitués de chefs d'Etats et Premier Ministres des pays Occidentaux
• Les exécutants de niveau subalternes parmi lesquels on retrouve leaders africains
Selon cette hiérarchie, les leaders africains éliminent les opposants politiques, journalistes et activistes ou hommes d'affaires qui les gênent. A leur tour, ils se font liquider par les leaders des pays puissants dès que leurs choix politiques interfèrent avec les intérêts de ces pays et de leurs multinationales. Puis, lorsque ces leaders étrangers refusent de jouer le jeu, (ce qui est rare car ceux qui portent un projet de société utile au peuple se font rapidement intimider) comme dans le cas du président John F. Kennedy, ils se font éliminer par le système comprenant les services de renseignement et la classe politique aux mains des maitres du monde.
Nous croyons que c'est ce genre de menaces que l'on a mis sur la table du président Trump pour le ramener à l'ordre et l'amener à briser ses promesses de campagne. Ayant vu en lui suffisamment de courage pour combattre l'appareil sécuritaire et militaire américain, la presse et la quasi-totalité de la classe politique et contrarier leur projet de domination mondiale, les maitres du monde et leurs relais ont dû lui envoyer un émissaire lui faire « une proposition qu'il ne peut refuser » selon les termes du parrain. On a dû lui dire de jouer le jeu comme Obama et ses prédécesseurs et s'en sortir avec des honneurs et une librairie présidentielle ou continuer dans sa lancée et exposer et sa famille et lui à la destruction et même à la mort. Il est encore tôt pour être ferme sur cette conclusion. Observons encore.
Les maitres du monde exercent un contrôle plus étroit que les élus politiques sur l'appareil sécuritaire de ces pays à travers l'adhésion des chefs de ces services de sécurité aux sociétés secrètes créés et contrôlées par les maitres du monde. N'oublions pas que chaque nouveau président ou premier ministre n'est qu'un nouveau-venu dans un système qui existe depuis des centenaires. La plupart d'entre eux sont d'ailleurs des outsiders du système qui ne savent pas toujours bien comment le monde fonctionne vraiment jusqu'à ce qu'ils prennent le pouvoir. C'est donc à dessein que l'on favorise l'ascension au pouvoir de jeunes et impressionnables leaders tels que Justin Trudeau du Canada, Matteo Renzi d'Italie ou Emmanuel Macron de France. Ils n'ont pas encore de réseau de soutien propres à eux et appliquent avec un air de reconnaissance les ordres de leurs agents recruteurs.
Dans ces pays avancés, il arrive que le système règle ses comptes en dehors de l'action des maitres du monde et élimine ses éléments qui deviennent gênants de par leur façon de faire ou de vivre. C'est ainsi que la princesse Diana avait été éliminée, avec, on peut bien l'imaginer l'approbation et même sur ordre de la cour royale d'Angleterre. On lui reprochait une relation amoureuse embarrassante avec Dodi Al-Fayed, un arabe et musulman.
Pourquoi La Justice ne fait rien ?
Quelle justice ? Se poser même cette question relève un tout petit peu de la naïveté. La plupart des assassinats dans les pays avancés sont maquillés sous forme de suicide, de crise cardiaque, d'infection pulmonaire terminale, de noyade, ce qui permet à la justice de jouer le jeu. La plupart des juges d'un certain niveau font partie de ces sociétés secrètes d'obédience professionnelle, sociopolitiques ou spirituelle, comprennent ce jeu et font semblant. Les autres, comme le brave juge Giovanni Falcone d'Italie qui livrait une guerre contre la Cosa Nostra, la mafia italienne, se font éliminer. En effet, malgré le fait qu'il fut sous forte protection et qu'il se déplaçât en secret utilisant des avions gouvernementaux, il avait été tué en 1992 par la pose d'une charge d'explosifs d'une tonne sous une autoroute par laquelle il passait. Il est évident que les commanditaires de cet assassinat avaient des complicités dans l'appareil de l'Etat. Enfin, n'oublions pas que les juges et magistrats sont nommés par le pouvoir exécutif, donc sont sous contrôle. Ceux qui désirent avoir une bonne carrière la ferment.
Le Meilleur Moyen Et Endroit Pour Assassiner ?
Les assassinats se font de préférence dans le pays d'origine de la cible pour créer la confusion sur les commanditaires possibles car dans ce cas, on peut accuser les autorités ou d'autres adversaires locaux. Si cela n'est pas possible, on le fait dans un pays ami comme dans le cas de Felix Moumie, le leader nationaliste de l'UPC camerounais qui s'est fait empoisonner en Suisse par les services de renseignement français. C'est aussi le cas lorsque la princesse Diana se fait éliminer en France, théoriquement loin du bras armé des services de renseignement britanniques.
L'élimination en pays ami et étranger permet aux commanditaires de prétendre l'innocence tout en travaillant en complicité avec les services de sécurité de ce pays pour couvrir le meurtre. Cependant, le scenario idéal serait qu'une personne ciblée, meure dans un pays ami. Par exemple, un activiste camerounais visé par la France qui se fait écraser par une voiture ou se fait agresser au Tchad est vraiment le meilleur tableau pour eux.
De la même façon, les méthodes d'élimination physique sont diverses. Elles sont discrètes pour la plupart, à moins que l'on ne veuille passer un message fort à une personne et inscrire la peur dans les cœurs. On peut se faire éliminer par une injection dans un hôpital, en se noyant dans sa propre piscine, en tombant d'un immeuble, au cours d'une agression simulée, dans un accident de voiture ou d'avion ou d'un empoisonnement. Aujourd'hui, des assassins sont capables de prendre à distance le contrôle de logiciel qui gère une voiture et provoquer un crash. C'est pourquoi les morts subites dans de tableaux similaires de Noé Ndjebet Massoussi et de Blaise Tanonkou Kamgang, respectivement Directeur de Publication du Sphinx Hebdo et co-fondateur de Cameroonvoice, organes de presses engagés dans la diffusion d'une information décomplexée restent très suspectes. Ces deux héros africains étaient au centre d'organes de presse qui informent les Africains sur la réalité du monde. Dommage que l'on n'ait pas procédé à des autopsies.
Lorsque les intérêts le justifient aux yeux des entités prédatrices, on est capable de provoquer un accident d'un bus de voyage ou le crash d'un avion, sacrifiant des dizaines de voyageurs simplement parce que l'on veut éliminer un individu. Ce scenario marche en général bien car la mort de plusieurs personnes dans une catastrophe cache l'assassinat.
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Gabriel Makang