28/02/2014
les banques ont réussi à faire payer aux peuples un impôt (mais en fait dans ce cas ce n'est pas un impôt, il ne sert pas au bien commun, c'est en termes propres un RACKET) par le subterfuge de la "dette" !
et la fameuse Union "Européenne" n'est que le bras armée de ce pillage; ça et bien d'autres découvertes, dans l'analyse limpide et décapante des textes par Régis Chamagne, tête de liste de l'UPR aux futures élections européennes :
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les commentaires de la "presse" (mais n'est-ce pas plutôt une Pravda soviétique ? au ordres, celle-ci du grand capital) sont hallucinants, à la 2ème minute l'allusion à une "Boite de Pandore" montre bien, s'il en était encore besoin que la finance (et le capitalisme) sont incompatibles avec la démocratie, et qu'ils en sont bien conscients (ça a au moins le mérite de la franchise, ça change des manipulations hypocrites et mensongères qu'ils ont l'habitude de nous servir).
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09/02/2014
ON CROIRAIT QUE ça A été ECRIT AUJOURD'HUI MEME !!!
Petit extrait du Meilleur des mondes, d’Aldous Huxley.(1932) vachement perspicace Aldous Huxley !!!
« Pour étouffer par avance toute révolte, il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.
Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.
On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.
Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu.
Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant, qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir ».
on y est en plein dedans !!!
08/02/2014
là en France on est maintenant totalement sortis de l'Etat de Droit ...
Conférence d’Alain Soral à Marseille : "Vers l... par ERTV
Forfaitures, manières de gangsters mafieux, procédés mensongers dignes de l'URSS de Brejnev, etc. Et pendant ce temps-là le gouvernement au service du grand capital fait tout pour pomper de l'argent des poches des travailleurs, et même d'une partie des classes moyennes, pour l'envoyer dans celles des banquiers et des européistes ! on est en pleine lutte des classes exacerbée, "ils ne se cachent même plus" comme disait MC Solaar.
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30/01/2014
la démocratie communale doit se maintenir à l'échelon local
Que vivent les Communes et la République sociale, souveraine, une et indivisible ! le 21 octobre 2013
Réclamé à cor et à cris par l’U.E., qui veut imposer le modèle fédéral allemand à l’échelle du sous-continent européen, porté par le MEDEF, qui réclame honteusement « la suppression des communes et des départements » (P. Gattaz), un projet monstrueux de « métropolisation » du territoire national prend forme à la veille des municipales sous l’égide du Parti socialiste et de l’UMP.
Complétant les lois dites de décentralisation qui, depuis le 1er gouvernement Mitterrand-Defferre, ont miné la République une et indivisible en transférant un nombre croissant de compétences aux féodalités locales (régions et euro-régions « transfrontalières », structures supra-communales imposées qui réduisent les compétences des communes), adossé à l’ « Acte III de la décentralisation » et aux pressions que multiplie le Parlement européen pour imposer à la France la « charte européenne des langues minoritaires et régionales »*, il s’agit pour l’Elysée de mettre en place d’énormes agglomérations à l’américaine qui videraient la démocratie communale de tout contenu, qui signeraient la mort des département et qui achèveraient de dessaisir les citoyens, et spécialement le monde du travail, de toute influence sur les décisions locales.
En réalité, la mise en place des métropoles, et tout particulièrement, du Grand Paris, du Grand Lyon, du Grand Marseille, etc. serait avant tout une aubaine pour les monopoles capitalistes : ils feraient plus aisément main basse sur les marchés publics, ils pourraient plus aisément prendre appui sur les super grandes villes pour contourner l’échelon national et ils influenceraient encore plus directement les décideurs, au besoin par la corruption, en drainant l’argent public vers des projets pharaoniques dénués d’intérêt pour la vie quotidienne des gens.
C’est pourquoi le PRCF invite les communistes, les syndicalistes, les patriotes républicains, les élus locaux attachés à la commune, ce fil rouge de l’histoire progressiste française, à se DRESSER contre ce projet monstrueux au nom de…
- La démocratie communale, qui doit se maintenir à l’échelle locale ; l’intercommunalité choisie et « projet par projet » doit l’emporter sur la supra-communalité imposée ; celle-ci ne doit plus réduire les conseils municipaux à « inaugurer les chrysanthèmes » ;
- De la défense des services publics d’Etat et de la fonction publique territoriale : le but des métropoles est de parachever l’actuel dégraissage massif de la fonction publique et parapublique par leur désossage en règle (notamment, « rationalisation » et « concentration » de moyens publics dans les « villes-centres ») ; non seulement cela comporte un danger majeur pour les emplois, les statuts, les conditions de travail des personnels, mais cela signifie qu’ensuite, « à l’américaine », il faudra faire des kilomètres de voiture pour faire ses courses, ou pour accomplir telle ou telle démarche qu’on peut faire aujourd’hui dans sa ville ;
- De la défense de l’industrie et de la classe ouvrière : la plupart du temps, ces métropoles seront tournées vers le tout-financier et le tout-tourisme ; elles accompagneront la casse des industries et la relégation sociale des ouvriers et de leur famille ; il faut au contraire une véritable République une et indivisible planifiant de manière harmonieuse la ré-industrialisation du territoire national. Refusons des « super-villes » voisinant avec le « désert français ». Exigeons une réindustrialisation équilibrée des territoires sur la base d’un large secteur public et nationalisé d’Etat donnant des droits démocratiques élargis pour les travailleurs et pour leurs syndicats ;
- De la défense des PME, des artisans, des petits commerçants et des petits entrepreneurs ; dans un tel schéma d’organisation territoriale, les PME seraient broyées ou transformées en variables d’ajustement des donneurs d’ordres du grand capital
- De la défense des départements, cet acquis de la Révolution française essentiel pour faire échec à l’ethnicisation des territoires, aux euro-régions, c’est-à-dire à l’écartèlement du territoire national démoli à la fois du dehors par l’Europe des régions et du dedans par le morcèlement et par la concurrence accrue entre les mégalopoles inhumaines
- Du pouvoir d’achat populaire : car ces nouvelles structures créeront inévitablement de nouveaux impôts payés par la classe ouvrière et par les couches moyennes, tout en finançant de mille façons la course au profit capitaliste en puisant dans l’argent public
- De la défense du mouvement ouvrier et populaire, car de tels monstres urbains réduiraient à néant le champ d’action des municipalités populaires et communistes actuelles ou à venir ;
- De la défense de la langue française et des cultures nationale et régionales de notre pays : car ce maillage territorial métropolitain ajusté à l’échelle européenne et transatlantique privilégierait le basculement du pays au tout-anglais, les langues régionales (qu’il faut développer dans un cadre national et républicain) n’étant qu’un prétexte pour faire éclater la France et imposer sournoisement la langue de l’Empire transatlantique
- Du respect dû au peuple français et au suffrage universel ; chaque fois qu’il l’a pu (constitution européenne, mais aussi référendum aux Antilles, en Corse, en Alsace), notre peuple s’est prononcé pour les structures républicaines et nationales, contre les structures euro-fédérales : il est lamentable que cet été, les députés PS – sans être dénoncés très fort par les autres forces politiques de gauche – aient supprimé la nécessité institutionnelle du passage par un référendum local pour fusionner des structures existantes. Ne laissons pas s’institutionnaliser une politique territoriale faussement moderne qui donnerait tout le pouvoir aux féodalités politico-financières ! Dans cet esprit, exigeons que soit retiré de la Constitution l’amendement Raffarin de 2003 qui stipule de manière contradictoire que « la France est une république une et indivisible dont l’organisation est décentralisée » ; surtout, exigeons une Constituante rendant au peuple sa souveraineté.
EN RESUME,
- défendons les Communes, socle d’une future République sociale et souveraine, fil rouge de toute notre histoire progressiste depuis le Moyen Âge, la Révolution française et la Commune de Paris ;
http://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/refus...
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27/01/2014
Le régime parlementaire actuel est une imposture, un vol de démocratie, et ça a à voir avec la lutte des clases
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"notre vie est confortable, ça ne va plus durer", je pense que les gens commencent à s'en douter, certains sont déjà frappés salement,
"Le moment où Guillemin explique la création de la Banque de France par Napoléon, on comprend tout", et en particulier la situation actuelle;
les marchands d'argent ont pris le pouvoir alors par le sabre de Napoléon, et maintenant ils le prennent par l'Union "Européenne".
"il faut qu'il soit médiocre et vaniteux", ça on a justement ce qu'il faut !
et n'oublions pas, comme le dit François Asselineau il a dix raisons de sortir de l'Union "Européenne"
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19/01/2014
le traité transatlantique : un terrible typhon qui menace les peuples
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16/01/2014
vous voulez savoir qui sont les oligarches de l'Union "Européenne" ? visitons ça de près
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13/01/2014
les infos que l'on nous cache
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03/01/2014
l'ultime émanation du capitalisme est ce qu'on appelle le mondialisme dérégulé
et la grille d'analyse marxiste, même si elle ne peut pas contrairement à ses prétentions tout expliquer, reste un outil précieux et incontournable.
*(remarquez au passage que la vie intellectuelle francophone est d'ores et déjà autant en Afrique qu'en France, et à l'avenir de plus en plus, l'avenir de la langue française est en Afrique.)
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27/12/2013
Ce qui s'est vraiment passé en Ukraine
dans un article de Israel Shamir :
L'Ukraine: une colonie pour l'UE
Mais l’accord d’association offert à l’Ukraine était encore pire. Il ferait de l’Ukraine une colonie appauvrie de l’UE, sans la contrepartie douteuse de la réciprocité (en termes de liberté de circulation et d’emploi dans toute l’UE). Acculé, Yanoukovitch acceptait de signer, dans l’espoir d’y gagner un délai pour éviter l’effondrement. Mais l’UE n’a plus d’argent à répartir, elle doit approvisionner la Grèce, l’Espagne, l’Italie. C’est alors que la Russie entre en scène. A cette étape, les rapports avec la Russie étaient loin d’être bons. Les Russes font les malins, sûrs de la rente de leur pétrole, et les Ukrainiens ont rejeté la faute de leurs malheurs sur les Russes, mais la Russie n’en restait pas moins le plus grand marché pour la production ukrainienne.
Pour la Russie, l’accord avec l’UE n’était pas une solution ; habituellement, l’Ukraine vend ses excédents en Russie avec peu de contraintes douanières ; les frontières sont poreuses, les gens les traversent librement, même sans passeport. Si l’accord d’association était signé, les produits de l’UE inonderaient la Russie en profitant de la brèche ukrainienne. Aussi Poutine a mis les points sur les i : en cas d’accord avec l’UE, les tarifs douaniers russes vont augmenter, a-t-il annoncé. Ce qui mettrait au chômage environ 400 000 Ukrainiens sans coup férir. Yanoukovitch, contrarié, a fait machine arrière à la dernière minute (ce que j’avais prédit trois semaines auparavant, dans mon reportage sur Kiev, et que personne n’avait pris au sérieux, ce qui ne me rend pas peu fier).
L’UE et les US qui l’épaulent ont été outrés. Au-delà de la perte d’un profit potentiel, il y a une autre raison : ils voulaient tenir la Russie à distance de l’Europe, et ils voulaient une Russie faible. La Russie n’est pas l’Union soviétique, mais il y a quand même des relents de désobéissance aux projets impériaux occidentaux à Moscou, qu’il s’agisse de la Syrie, de l’Egypte, du Vietnam, de Cuba, de l’Angola, de Venezuela ou du Zimbabwe : l’Empire ne peut pas faire ce qui lui chante tant que l’ours russe reste relativement fort. Et la Russie sans l’Ukraine ne peut pas être puissante : ce serait comme les US amputés de leur façade orientale et satellites dans le Pacifique. L’Occident ne veut pas d’une Ukraine prospère, encore moins stable et forte, ce pourquoi il ne faut pas qu’elle rejoigne la Russie et la renforce. Une Ukraine affaiblie, pauvre et déstabilisée, en dépendance semi-coloniale de l’Occident, avec quelques bases de l’OTAN, voilà tout l’avenir promis à l’Ukraine, vu de Washington ou de Bruxelles.
Irrité par la dérobade in extremis de Yanoukovitch, l’Occident a mobilisé ses supporteurs. Pendant près d’un mois, Kiev a été assiégée par des foules ramassées depuis le fin fond de l’Ukraine en bus, comme un vague écho nordique des printemps arabes. Moins violente que la place Tahrir, leur place Maidan est devenue symbole du combat pour l’avenir de l’Ukraine selon la stratégie européenne. En Ukraine se livre la dernière bataille au sol entre l’Alliance atlantique et la Russie qui monte.
Revanche après la débâcle d’Obama en Syrie, ou nouveau coup de boutoir contre l’hégémonie américaine dégonflée ?
L'Ukraine: un patchwork... aussi russe
La division simple entre pro-orientaux et pro-occidentaux se trouve compliquée par l’hétérogénéité de l’Ukraine. Cet assemblage assez lâche entre des régions bien différentes est assez semblable à ce qui prévalait en Yougoslavie jadis. C’est un autre héritage du traité de Versailles, un patchwork composé après la Première guerre mondiale, indépendant seulement depuis l’effondrement soviétique en 1991. Certaines portions de l’Etat ukrainien actuel avaient été incorporées à la Russie depuis 500 ans, l’Ukraine proprement dite (un territoire bien plus petit, du même nom) avait rejoint la Russie il y a 350 ans, tandis que l’Ukraine occidentale (les "régions de l’Est") était acquise par Staline en 1939, et enfin la Crimée se trouva englobée dans la République soviétique d’Ukraine par Kroutchev en 1954.
L’Ukraine est aussi russe que le Midi est français, le Texas et la Californie états-uniens. Certes, il y a de cela quelques siècles, la Provence était indépendante de Paris, elle a sa propre langue et son histoire artistique, et qui plus est Nice autant que la Savoie sont françaises depuis une date récente (1860). Pourtant nous comprenons, pour le moment, que ces territoires font partie de leurs Etats respectifs plus vastes, envers et contre tout. Mais s’ils se voyaient acculés à la sécession, ils développeraient probablement un récit historique soulignant les brimades françaises au temps de la croisade des Cathares, ou la dépossession des résidents espagnols et russes en Californie.
De même, depuis l’indépendance de l’Ukraine, les autorités se démènent pour édifier une nation, renforcent une langue officielle unique et créent un mythe national commun pour ses 45 millions d’habitants. Les foules qui se sont précipitées sur la place Maidan étaient en majorité (mais pas exclusivement) des gens de Galicie, le comté montagneux qui borde la Pologne et la Hongrie, à 500 km de Kiev, et les natifs de Kiev se réfèrent à "l’occupation par les Galiciens" de la place Maidan.
Comme les fiers Bretons, les Galiciens sont d’ardents nationalistes, et ils incarnent un véritable esprit ukrainien (quoi que cela puisse signifier, au demeurant). Sous la férule des Polonais et des Autrichiens pendant des siècles, tandis que les juifs étaient économiquement puissants, ils constituent un bloc aussi anti-juif qu’hostile aux Polonais, et leur identité moderne s’est centrée sur le soutien à Hitler pendant la Deuxième guerre mondiale, assorti du nettoyage ethnique de leurs voisins polonais et juifs. Après la guerre, les SS galiciens restants ont été adoptés par les services d’intelligence US, réarmés, et ils ont mené une guérilla contre les Soviétiques. Ils ont ainsi ajouté une ligne antirusse à leurs anciennes inimitiés et ont continué à mener la "guerre de la forêt" jusqu’en 1956 ; et cet assortiment d’ennemis du temps de la Guerre froide a survécu au dégel.
Les Galiciens, seuls cette fois-ci
Après 1991, lorsque l’Ukraine indépendante fut créée, les Galiciens furent encensés en tant que "véritables Ukrainiens" car ils sont de fait les seuls Ukrainiens qui aient plus que jamais souhaité l’indépendance. Leur langue a été utilisée comme base de la nouvelle langue officielle, leurs traditions ont été préservées au niveau de l’Etat. Les monuments à la gloire des collaborateurs du nazisme et des assassins de masse Stepan Bandera et Roman Shukhevyche ont fleuri, provoquant d‘ailleurs souvent des réactions indignées de la part d’autres Ukrainiens. Les Galiciens ont joué un rôle important en 2004, dans la Révolution orange, de fait, lorsque les résultats des élections ont été annulés, et que le candidat pro-occidental Youschenko a gagné lors du nouveau scrutin.
Pourtant, en 2004, beaucoup d’habitants de Kiev ont également soutenu Youschenko, dans l’espoir d’une alliance avec l’Ouest et d’un avenir radieux.
Maintenant, en 2013, le soutien de la capitale aux foules de la place Maidan était fort tiède, et les gens de Kiev se plaignent haut et fort des hordes qui les ont envahis, des arbres abattus, des bancs publics brûlés, des bâtiments saccagés et des tas d’ordures biologiques. Kiev n’en reste pas moins le siège de nombreuses ONG ; les intellectuels locaux reçoivent une aide généreuse de la part des USA et de l’UE. Le vieil esprit "comprador" reste toujours vif dans les capitales.
Seuls les Américains, généreux aux dépens d'autrui
Pour le sud et le sud-est de l’Ukraine, les régions populeuses et lourdement industrialisées, le projet d’association avec l’UE est une impasse, un point c’est tout. Ils produisent du charbon, de l’acier, des machines-outils, des voitures, des missiles, des tanks et des avions. Les importations européennes rayeraient l’industrie ukrainienne de la carte, ce que les officiels européens reconnaissent volontiers. Même les Polonais, qui sont loin d’être un modèle en matière de développement industriel, ont eu le culot de dire aux Ukrainiens : nous on s’occupera de la partie technique, vous, investissez plutôt dans l’agriculture. Plus facile à dire qu’à faire, parce qu’il y a des quantités de réglementations européennes qui font que les produits ukrainiens n’y sont pas vendables pour la consommation en Europe.
Les experts ukrainiens ont estimé leurs pertes probables, en cas d’association avec l’UE, entre 20 milliards d’euros, et 150 milliards d’euros.
Pour les Galiciens, l’association serait une aubaine. Leur porte-parole sur la place Maidan a appelé la jeunesse à aller "partout où vous pourrez faire de l’argent" et de ne pas se faire de souci pour l’industrie. Ils tirent leurs revenus de deux ressources : les chambres d’hôtels pour les touristes occidentaux et les petits boulots en Pologne et en Allemagne. Ils espéraient qu’ils auraient accès à l’Europe sans visa et qu’ils feraient leur beurre. Mais en attendant, personne ne leur a offert le moindre accord de circulation sans contrainte. Les Anglais envisagent de quitter l’UE à cause des Polonais qui ont déferlé sur le pays ; les Ukrainiens, ce serait trop, pour Londres. Seuls les Américains, toujours généreux aux dépens d’autrui, ont demandé à l’UE de renoncer au visa d’entrée pour eux.
Les émissaires de l'Ouest
Tandis que la place Maidan était en ébullition, l’Ouest a envoyé ses émissaires, ministres et députés haranguer les foules rassemblées, appeler à la démission du président Yanoukovitch, et appeler de leurs vœux une révolution pour instaurer un gouvernement pro-occidental. Le sénateur McCain s’est déplacé, et y a fait quelques discours enflammés. L’UE a déclaré le président Yanoukovitch "illégitime" parce que trop de citoyens manifestaient contre lui. Pourtant, lorsque des millions de Français ont manifesté contre leur président, et lorsque les manifestants d’Occupy Wall Street ont été dispersés par la force, personne n’a pensé que le gouvernement de la France ou le président US avaient perdu leur légitimité…
Victoria Nuland, assistante du Secrétaire d’Etat, a partagé ses biscuits avec les manifestants, et a demandé aux oligarques de soutenir la "cause européenne", faute de quoi leurs affaires en pâtiraient. Les oligarques ukrainiens sont fort riches, et ils préfèrent l’Ukraine telle qu’elle est, toujours à cheval sur la limite entre l’Est et l’Ouest. Ils craignent que les firmes russes raflent leurs dépôts bancaires si l’Ukraine rejoint l’union douanière européenne, et ils savent qu’ils ne sont pas assez compétitifs pour rivaliser avec l’UE. Désormais poussés par Victoria Nuland, ils étaient prêts à basculer du côté européen.
Yanoukovitch était bien en peine. La mise en défaut se rapprochait à grand pas. Il insupportait les troupes pro-occidentales, et agaçait ses propres supporteurs, les gens du Sud et du Sud-est. L’Ukraine risquait vraiment de sombrer dans l’anarchie. Un parti nationaliste d’extrême-droite, Svoboda (Liberté) -probablement ce qui ressemble le plus à un parti nazi montant en Europe depuis 1945- lui a fait une offre. Les politiciens de l’UE ont accusé la Russie de pressurer l’Ukraine ; les missiles russes ont soudainement fait leur apparition à la pointe occidentale de la Russie, à quelques minutes de vol de Berlin. Les forces armées russes se sont mises à contester la stratégie US d’"attaque préventive destinée à désarmer l’adversaire". La tension était très élevée.
Edward Lucas, éditorialiste pour l’international de The Economist, et auteur de «La Nouvelle Guerre froide», est un faucon de la variété Churchill et Reagan. Pour lui, la Russie est un ennemi, qu’elle soit aux mains du Tsar, de Staline ou de Poutine. Il a écrit : "Il n’est pas exagéré de dire que l’Ukraine détermine l’avenir à long terme de toute l’ex-Union soviétique. Si l’Ukraine adopte une orientation euro-atlantique, alors le régime de Poutine et ses satrapies sont finis… mais si l’Ukraine tombe entre les griffes de la Russie, alors l’horizon est morne, voire dangereux… la sécurité de l’Europe elle-même sera compromise. L’Otan est déjà en train de tout faire pour protéger les Etats baltes et la Pologne des forces militaires de la Russie et de la Biélorussie, qui sont désormais intégrées et de plus en plus impressionnantes. Ajoutez l’Ukraine à cette alliance, et la migraine se fait cauchemar."
Le coup préventif de Poutine
Dans cette situation au bord du gouffre, Poutine a porté un coup préventif : lors d’une réunion au Kremlin, il a accepté de racheter des Euro-bons à hauteur de 15 milliards d’euros, et a baissé les prix du gaz naturel d’un tiers. Cela signifiait qu’il n’y aurait pas de défaut, pas de chômage massif, pas de joyeuses chasses à l’homme pour les voyous néo-nazis de Svoboda ; point de hordes de petites Ukrainiennes à prix discount et de bons à tout faire pour les Allemands et les Polonais ; et les Ukrainiens auront du chauffage pour Noël.
Mieux encore, les deux présidents sont d’accord pour renforcer leur coopération industrielle. Quand la Russie et l’Ukraine ne formaient qu’un pays, ils ont construit des vaisseaux spatiaux, mais séparément, ils peuvent difficilement mettre un gros cargo à l’eau. On n’en est pas encore à discuter d’unification, mais cela ferait sens pour les deux partenaires. Ce pays artificiellement divisé peut être unifié, et cela serait bénéfique pour les deux populations, et pour tous ceux qui cherchent à échapper à l’hégémonie US.
Il y a encore des tas de difficultés à venir : Poutine et Yanoukovitch sont loin d’être des amis. Les dirigeants ukrainiens sont enclins au reniement, les US et l’UE ont de la ressource et des ressources. Mais en attendant, nous tenons une victoire à fêter pour Noël. C’est le genre de victoire qui a protégé l’Iran d’un bombardement US, qui a donné le coup d’envoi aux Japonais pour demander la fermeture de la base d’Okinawa, qui inspire ceux qui réclament la fermeture du bagne de Guantanamo, soulève l’enthousiasme des Palestiniens qui croupissent dans les geôles israéliennes, effraie la NSA et la CIA, et donne la force aux catholiques français de se dresser contre le trafic d’enfants légalisé par le président Hollande.
Le secret de Poutine
Quel est le secret du succès de Poutine ? Dans une interview à la radio pro-occidentale Echo de Moscou, Edward Lucas a dit : "l’année a été excellente pour Poutine : Snowden, la Syrie, l’Ukraine. Il a fait échec et mat à l’Europe. C’est un grand joueur : il perçoit nos faiblesses et en fait ses victoires. Il est bon dans le bluff diplomatique, et sait diviser pour régner. Il pousse les Européens à penser que les US sont affaiblis, et il a convaincu les US que les Européens sont des bons à rien."
Pour ma part, j’offrirais une autre explication. Les vents et courants souterrains de l’histoire portent ceux qui les épousent. Poutine ne ressemble pas moins à un brigand à la tête de la résistance globale que la princesse Leia ou le capitaine Solo ne l’étaient dans Star Wars. Simplement, les temps sont mûrs pour ce genre d’homme.
A la différence du capitaine Solo, ce n’est pas un aventurier. C’est un homme prudent. Il ne tente pas sa chance, il attend, il remet au lendemain, même. Il n’a pas tenté de renverser le régime à Tbilissi en 2008, lorsque ses troupes étaient déjà dans les faubourgs de la ville. Il n’a pas poussé la chance à Kiev, non plus. Il a passé beaucoup d’heures en rencontres avec Yanoukovitch, qu’il n’apprécie pas, personnellement.
Comme le capitaine Solo, Poutine est un homme prêt à payer pour ses choix, au prix fort, et ce genre d’hommes politiques est rare. "Savez-vous l’expression la plus fière que vous entendrez jamais dans la bouche d’un Anglais ?" demande un personnage de James Joyce ; et il répond : "sa devise la plus orgueilleuse c’est : j’ai payé de ma personne." Evidemment, c’étaient des Anglais d’autrefois, bien avant les Blair et compagnie.
Alors que McCain et Victoria Nuland, Merkel et Beildt parlent de choix européen pour l’Ukraine, aucun d’entre eux n’est prêt à payer le prix pour cela. Seule la Russie y est prête, dans le sens de Joyce, soit en liquide, comme maintenant, soit en sang versé, comme pendant la Deuxième guerre mondiale.
Poutine est en outre quelqu’un de magnanime. Il a célébré sa victoire ukrainienne et il a fêté d’avance la Nativité en pardonnant à ses ennemis politiques personnels, et en les libérant : les punkettes Pussy Riot, Khodorkovsky l’oligarque assassin, les émeutiers divers… Et dans sa dernière conférence de presse il a incarné le mode Solo, ce qui, pour un homme dans sa situation, est très bon signe.
ISRAËL ADAM SHAMIR
25 DÉCEMBRE 2013
Le tableau "Poutine sauve la Russie". L'artiste V. Mamatkazine.
Toile, huile :
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