30/01/2014
la démocratie communale doit se maintenir à l'échelon local
Que vivent les Communes et la République sociale, souveraine, une et indivisible ! le 21 octobre 2013
Réclamé à cor et à cris par l’U.E., qui veut imposer le modèle fédéral allemand à l’échelle du sous-continent européen, porté par le MEDEF, qui réclame honteusement « la suppression des communes et des départements » (P. Gattaz), un projet monstrueux de « métropolisation » du territoire national prend forme à la veille des municipales sous l’égide du Parti socialiste et de l’UMP.
Complétant les lois dites de décentralisation qui, depuis le 1er gouvernement Mitterrand-Defferre, ont miné la République une et indivisible en transférant un nombre croissant de compétences aux féodalités locales (régions et euro-régions « transfrontalières », structures supra-communales imposées qui réduisent les compétences des communes), adossé à l’ « Acte III de la décentralisation » et aux pressions que multiplie le Parlement européen pour imposer à la France la « charte européenne des langues minoritaires et régionales »*, il s’agit pour l’Elysée de mettre en place d’énormes agglomérations à l’américaine qui videraient la démocratie communale de tout contenu, qui signeraient la mort des département et qui achèveraient de dessaisir les citoyens, et spécialement le monde du travail, de toute influence sur les décisions locales.
En réalité, la mise en place des métropoles, et tout particulièrement, du Grand Paris, du Grand Lyon, du Grand Marseille, etc. serait avant tout une aubaine pour les monopoles capitalistes : ils feraient plus aisément main basse sur les marchés publics, ils pourraient plus aisément prendre appui sur les super grandes villes pour contourner l’échelon national et ils influenceraient encore plus directement les décideurs, au besoin par la corruption, en drainant l’argent public vers des projets pharaoniques dénués d’intérêt pour la vie quotidienne des gens.
C’est pourquoi le PRCF invite les communistes, les syndicalistes, les patriotes républicains, les élus locaux attachés à la commune, ce fil rouge de l’histoire progressiste française, à se DRESSER contre ce projet monstrueux au nom de…
- La démocratie communale, qui doit se maintenir à l’échelle locale ; l’intercommunalité choisie et « projet par projet » doit l’emporter sur la supra-communalité imposée ; celle-ci ne doit plus réduire les conseils municipaux à « inaugurer les chrysanthèmes » ;
- De la défense des services publics d’Etat et de la fonction publique territoriale : le but des métropoles est de parachever l’actuel dégraissage massif de la fonction publique et parapublique par leur désossage en règle (notamment, « rationalisation » et « concentration » de moyens publics dans les « villes-centres ») ; non seulement cela comporte un danger majeur pour les emplois, les statuts, les conditions de travail des personnels, mais cela signifie qu’ensuite, « à l’américaine », il faudra faire des kilomètres de voiture pour faire ses courses, ou pour accomplir telle ou telle démarche qu’on peut faire aujourd’hui dans sa ville ;
- De la défense de l’industrie et de la classe ouvrière : la plupart du temps, ces métropoles seront tournées vers le tout-financier et le tout-tourisme ; elles accompagneront la casse des industries et la relégation sociale des ouvriers et de leur famille ; il faut au contraire une véritable République une et indivisible planifiant de manière harmonieuse la ré-industrialisation du territoire national. Refusons des « super-villes » voisinant avec le « désert français ». Exigeons une réindustrialisation équilibrée des territoires sur la base d’un large secteur public et nationalisé d’Etat donnant des droits démocratiques élargis pour les travailleurs et pour leurs syndicats ;
- De la défense des PME, des artisans, des petits commerçants et des petits entrepreneurs ; dans un tel schéma d’organisation territoriale, les PME seraient broyées ou transformées en variables d’ajustement des donneurs d’ordres du grand capital
- De la défense des départements, cet acquis de la Révolution française essentiel pour faire échec à l’ethnicisation des territoires, aux euro-régions, c’est-à-dire à l’écartèlement du territoire national démoli à la fois du dehors par l’Europe des régions et du dedans par le morcèlement et par la concurrence accrue entre les mégalopoles inhumaines
- Du pouvoir d’achat populaire : car ces nouvelles structures créeront inévitablement de nouveaux impôts payés par la classe ouvrière et par les couches moyennes, tout en finançant de mille façons la course au profit capitaliste en puisant dans l’argent public
- De la défense du mouvement ouvrier et populaire, car de tels monstres urbains réduiraient à néant le champ d’action des municipalités populaires et communistes actuelles ou à venir ;
- De la défense de la langue française et des cultures nationale et régionales de notre pays : car ce maillage territorial métropolitain ajusté à l’échelle européenne et transatlantique privilégierait le basculement du pays au tout-anglais, les langues régionales (qu’il faut développer dans un cadre national et républicain) n’étant qu’un prétexte pour faire éclater la France et imposer sournoisement la langue de l’Empire transatlantique
- Du respect dû au peuple français et au suffrage universel ; chaque fois qu’il l’a pu (constitution européenne, mais aussi référendum aux Antilles, en Corse, en Alsace), notre peuple s’est prononcé pour les structures républicaines et nationales, contre les structures euro-fédérales : il est lamentable que cet été, les députés PS – sans être dénoncés très fort par les autres forces politiques de gauche – aient supprimé la nécessité institutionnelle du passage par un référendum local pour fusionner des structures existantes. Ne laissons pas s’institutionnaliser une politique territoriale faussement moderne qui donnerait tout le pouvoir aux féodalités politico-financières ! Dans cet esprit, exigeons que soit retiré de la Constitution l’amendement Raffarin de 2003 qui stipule de manière contradictoire que « la France est une république une et indivisible dont l’organisation est décentralisée » ; surtout, exigeons une Constituante rendant au peuple sa souveraineté.
EN RESUME,
- défendons les Communes, socle d’une future République sociale et souveraine, fil rouge de toute notre histoire progressiste depuis le Moyen Âge, la Révolution française et la Commune de Paris ;
http://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/refus...
Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
29/01/2014
commentaire qui dit tout - toujours le trio Capitalistes/Pouvoir/Police - est-ce que l'humanité sera un jour débarassée de ces chancres ?
en commentaire à cette info
http://www.20minutes.fr/economie/1269267-20140103-cambodg...
"POLICE...encore POLICE...toujours POLICE. Une prison trouve toujours des gardiens.
60 € par mois de travail (de combien d’heures, ? )...si pas content...POLICE. Le Commerce rend fou ! Les investissements capitalistes rendent fou ! Le Pouvoir rend fou ! Voilà qui rappelle les Soyeux de Lyon...Eternelle histoire avec ses péripéties connues d’avance et son triplet Mercantis/Pouvoir/Police ; son lot de révoltes et son corollaire, le bain de sang. Et tout ça pour des teeshirts à deux balles (dans la peau...) Ils ne se lasseront donc jamais d’échanger de l’argent contre des vies humaines messieurs les vampires ? Il faut absolument qu’ils pourrissent la vie des gens, partout ? La quiétude, la prospérité des autres leur sont insupportables ? Il leur faut des esclaves à tout prix ? Est-ce que l’humanité sera un jour débarrassée de ces chancres pour qui une vie n’est rien ? Que le sang qui a coulé ce jour-là retombe sur leurs têtes"
Publié dans Lutte des classes, morale | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
comment se fait-il qu'il n'y a pas de manifestations massives pour protester contre cela
*
*
Publié dans libertés | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
27/01/2014
Le régime parlementaire actuel est une imposture, un vol de démocratie, et ça a à voir avec la lutte des clases
*
"notre vie est confortable, ça ne va plus durer", je pense que les gens commencent à s'en douter, certains sont déjà frappés salement,
"Le moment où Guillemin explique la création de la Banque de France par Napoléon, on comprend tout", et en particulier la situation actuelle;
les marchands d'argent ont pris le pouvoir alors par le sabre de Napoléon, et maintenant ils le prennent par l'Union "Européenne".
"il faut qu'il soit médiocre et vaniteux", ça on a justement ce qu'il faut !
et n'oublions pas, comme le dit François Asselineau il a dix raisons de sortir de l'Union "Européenne"
*
Publié dans Lutte des classes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
25/01/2014
la tendresse
*
*
Publié dans la vraie vie, mi iras limake | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
24/01/2014
la nature de la "dette" et son rôle
Source : http://www.bastamag.net/David-Graeber-La-forme-la-plus
Capitalisme
David Graeber : La façon la plus simple de désobéir à la finance, c’est de refuser de payer les dettes
La dette ? Une construction sociale, fondatrice d’un pouvoir arbitraire, estime David Graeber, anthropologue et économiste états-unien, considéré par le New York Times comme l’un des intellectuels les plus influents actuellement. Les pays pauvres et les personnes endettées sont aujourd’hui enchainés aux systèmes de crédit. Piégés dans des relations basées sur la violence, les inégalités et justifiées par la morale, décrit l’auteur, dans un ouvrage qui retrace 5000 ans d’histoire de la dette. « Rembourser ses dettes » est devenu un dogme, impossible à contester. Et si, malgré tout, on décidait d’effacer l’ardoise ? Avec le mouvement Occupy Wall Street, David Graeber lance des actions de désobéissance civile pour démontrer l’absurdité du système capitaliste actuel. Entretien.
Basta ! : A quel moment dans l’histoire le crédit est-il apparu ? Qu’est-ce qu’une dette ?
David Graeber [1] : La dette est une promesse, qui a été pervertie par les mathématiques et la violence. On nous a raconté une histoire : « Il était une fois des gens qui utilisaient le troc. Voyant que cela ne marchait pas très bien, ils ont créé la monnaie. Et l’argent nous a amené le crédit. » Du troc au crédit, une sorte de ligne droite nous amènerait donc à la situation actuelle. Si on regarde plus attentivement l’histoire, cela s’est passé bien différemment ! Le crédit a d’abord été créé. La monnaie physique est apparue quelques milliers d’années plus tard. Cela permet de poser les questions différemment : comment sommes-nous passés d’un système où les gens disaient « je vous dois une vache », à un système où l’on peut mesurer la valeur exacte d’une dette ? Ou l’on peut assurer, formule mathématique à l’appui, que « 340 poulets sont équivalents à cinq vaches » ? Comment une promesse, une obligation de remboursement, est devenue une « dette » ? Comment l’idée que nous devons une faveur a-t-elle été quantifiée ?
En quoi quantifier une dette est-elle un problème ?
Quantifiable, la dette devient froide, impersonnelle et surtout transférable : l’identité du créancier n’a pas vraiment d’importance. Si je promets de vous rencontrer à cinq heures demain, vous ne pouvez pas donner cette promesse à quelqu’un d’autre. Parce que la dette est impersonnelle, parce qu’elle peut être exigible par des mécanismes impersonnels, elle peut être transférée à une autre personne. Sans ces mécanismes, la dette est quelque chose de très différent. C’est une promesse qui repose sur la confiance. Et une promesse, ce n’est pas la négation de la liberté, au contraire, c’est l’essence de la liberté ! Être libre, c’est justement avoir la capacité de faire des promesses. Les esclaves ne peuvent pas en faire, ils ne peuvent pas prendre d’engagements auprès d’autres personnes, car ils ne sont pas sûrs de pouvoir les tenir. Être libre, c’est pouvoir s’engager auprès d’autrui.
Au contraire, le « remboursement de la dette » est devenu un dogme moral...
La dette a été transformée en une question d’arithmétique impersonnelle, en l’essence même de l’obligation morale. C’est ce processus que nous devons défaire. Il est fascinant aussi de voir le lien entre la notion de dette et le vocabulaire religieux, de constater comment les premières religions débutent avec le langage de la dette : votre vie est une dette que vous devez à Dieu. La Bible par exemple commence avec le rachat des péchés... Devenue dogme moral, la dette justifie les dominations les plus terribles. On ne peut comprendre ce qu’elle représente aujourd’hui sans un détour par cette longue histoire de la dette comme justification morale de relations de pouvoir inégales. Le langage de la dette permet de justifier une relation de pouvoir arbitraire. Et il est très difficile d’argumenter face à un pouvoir arbitraire sans adopter le même langage.
Vous citez l’exemple de la mafia...
Parler de dette devient un moyen pour décrire des relations inégales. Les mafieux ont compris cela : ils utilisent souvent le terme de dette, même si ce qu’ils font est en réalité de l’extorsion. (les capitalistes aussi !) Quand ils annulent ou reportent certaines dettes, cela passe pour de la générosité ! C’est comme les armées qui font payer un tribut aux vaincus : une taxe en échange des vies épargnées. Avec le langage de la dette, on dirait que ce sont les victimes qui sont à blâmer. Dans de nombreuses langues, dette, culpabilité et péché sont le même mot ou ont la même racine.
La monnaie, qui permet de quantifier précisément la valeur d’une dette, apparaît d’ailleurs dans les situations de violence potentielle. L’argent est aussi né du besoin de financer les guerres. La monnaie a été inventée pour permettre aux États de payer des armées professionnelles. Dans l’Empire romain, la monnaie apparait exactement là où stationnent les légions. De la même façon, le système bancaire actuel a été créé pour financer la guerre. Violence et quantification sont intimement liés. Cela transforme les rapports humains : un système qui réduit le monde à des chiffres ne peut être maintenu que par les armes.
Il y a aussi une inversion : le créancier semble être devenu la victime. L’austérité et la souffrance sociale sont alors considérées comme un sacrifice nécessaire, dicté par la morale…
Absolument. Cela permet par exemple de comprendre ce qui se joue en Europe aujourd’hui. L’Europe est-elle une communauté de partenaires égaux ? Ou y a-t-il une relation de pouvoir entre entités inégales ? Est-ce que tout peut être renégocié ? Quand une dette est établie entre égaux, elle est toujours traitée comme une promesse. Nous renégocions des promesses tout le temps, car les situations changent : si je vous promets de vous voir demain à cinq heures, si ma mère meurt, je ne suis pas obligé de tenir ma promesse.
Les gens riches peuvent être incroyablement compréhensifs concernant la dette des autres riches : les banques états-uniennes Goldman Sachs et Lehman Brothers peuvent se concurrencer, mais quand quelque chose menace leur position générale de classe, soudain elles peuvent oublier toutes les dettes contractées si elles le veulent. C’est ce qui s’est passé en 2008. Des trillions de dollars de dettes ont disparu, parce que cela arrangeait les puissants. De la même façon des gens pauvres vont être très compréhensifs les uns envers les autres. Les prêts que l’on fait à des proches sont finalement souvent des cadeaux. C’est lorsqu’il y a des structures d’inégalités, que soudain la dette devient une obligation morale absolue. La dette des pauvres envers les riches est la seule à être vraiment « sacrée ». Comment se fait-il que Madagascar soit en difficulté quand il doit de l’argent aux États-Unis, mais que lorsque ce sont les États-Unis qui doivent de l’argent au Japon, c’est le Japon qui est en difficulté ?! Le fait notamment que les États-Unis ont une puissante armée change le rapport de force...
Aujourd’hui, on a l’impression que la dette a remplacé les droits : les droits à la formation ou au logement se sont transformés en droit au crédit ?
Certains utilisent leur maison pour financer leur vie en contractant de plus en plus de prêts hypothécaires. Leurs maisons deviennent des distributeurs de billets. Les micro-crédits pour faire face aux problèmes de la vie se multiplient, en substitution de ce qui était auparavant assuré par l’État-providence, qui donnait des garanties sociales et politiques. Aujourd’hui, le capitalisme ne peut plus offrir un bon « deal » à tout le monde. On sort de l’idée que chacun pourrait posséder un bout du capitalisme : aux États-Unis, chacun était censé pouvoir investir dans les entreprises, qui en fait exploitent chacun. Comme si la liberté consistait à posséder une part de notre propre exploitation.
Puis les banquiers ont transformé la dette en produits bancaires, échangeables comme de la monnaie...
C’est incroyable ! Il y a six ans, même des gens très intelligents disaient : « Que ces gens sont brillants, ils ont créé de l’argent à partir de rien ». Ou plutôt avec des algorithmes tellement complexes, que seuls des astrophysiciens pouvaient les comprendre. Mais cette incroyable sophistication s’est révélée être une escroquerie ! J’ai eu récemment des entretiens avec de nombreux astrophysiciens, qui m’ont affirmé que ces chiffres ne veulent rien dire. Tout ce travail semble très sophistiqué, mais en fait il ne l’est pas. Une classe de personnes a réussi à convaincre tout le monde qu’ils étaient les seuls à pouvoir comprendre. Ils ont menti et les gens les ont cru. Soudain, un pan de l’économie a été détruit, et on a vu qu’eux-mêmes ne comprenaient pas leurs instruments financiers.
Pourquoi cette crise n’a-t-elle pas changé notre rapport à la dette ?
A cause d’un profond déficit intellectuel. Leur travail idéologique a été tellement efficace que tout le monde est convaincu que le système économique actuel est le seul possible. Nous ne savons pas quoi faire d’autre. Alors nous posons un morceau de scotch sur le problème, prétendant que rien ne s’est passé. Où cela nous mènera-t-il ? A une nouvelle panne. Nous entrons désormais dans une nouvelle étape : celle du jeu défensif. Comme la plupart des justifications intellectuelles du capitalisme s’effondrent, ses promoteurs attaquent aujourd’hui toutes les alternatives possibles. En Grande-Bretagne, après la crise financière, la première chose qu’ont voulu faire les responsables économiques a été de réformer le système scolaire, pour le rendre plus compétitif. En réalité, le rendre plus semblable au système financier ! Pourquoi ? Sans doute parce que l’enseignement supérieur est un des seuls espaces où d’autres idées, d’autres valeurs, peuvent émerger. D’où la nécessité de couper court à toute alternative avant qu’elle ne puisse émerger. Ce système éducatif fonctionnait pourtant très bien jusqu’à présent, alors que le système financier a failli de manière spectaculaire. Il serait donc plus pertinent de rendre le système financier semblable au système éducatif, et non l’inverse !
Aujourd’hui, aux États-Unis, des gens sont emprisonnés pour incapacité à rembourser leurs dettes. Vous citez l’exemple d’un homme condamné à la prison en 2010 dans l’État de l’Illinois pour une durée illimitée, tant qu’il n’aura pas réussi à rembourser 300 dollars...
Aux États-Unis, des gens sont emprisonnés parce qu’ils n’ont pas réussi à payer les frais de citation en justice. Alors qu’il est presque impossible de poursuivre des banques pour des saisies illégales ! Les banques peuvent toujours aller voir la police pour leur demander de vous arrêter pour défaut de paiement, même si tout le monde sait qu’il s’agit d’une saisie illégale. Pouvoir financier et pouvoir politique sont en train de fusionner. Police, collecteurs d’impôts, les personnes qui vous expulsent de vos maisons, opèrent directement dans l’intérêt des institutions financières. Peu importe votre revenu, un robot signe votre expulsion et la police vous fait sortir de votre maison.
Aux États-Unis, tout le monde croyait faire partie de la classe moyenne. Ce n’est pas vraiment une catégorie économique, plutôt une catégorie sociale et politique : on peut considérer que font partie de la classe moyenne les citoyens qui se sentent plus en sécurité quand ils voient un policier, que l’inverse. Et par extension, avec toutes les autres institutions, banques, écoles... Aujourd’hui, moins de la moitié des Américains considèrent qu’ils font partie de la classe moyenne, contre les trois quarts auparavant. Si vous êtes pauvres, vous supposez que le système est contre vous. Si vous êtes riches, vous avez tendance à croire que le système est avec vous. Jusqu’à présent aucun banquier n’a été mis en prison pour des actes illégaux durant la crise financière. Et des centaines de manifestants ont été arrêtés pour avoir tenté d’attirer l’attention sur ces faits.
La dette provoque toujours contestation et désordre dans les sociétés, écrivez-vous. Et depuis 5000 ans, les insurrections populaires commencent très souvent par la destruction des registres de dette...
La dette semble être le plus puissant des langages moraux jamais créés pour justifier les inégalités et les rendre « morales ». Mais quand tout explose, c’est avec une grande intensité ! L’historien britannique Moisis Finley défendait l’argument que dans le monde antique, il n’y avait qu’une seule demande révolutionnaire : abolir les dettes, et ensuite redistribuer les terres. De la décolonisation de l’Inde à l’Amérique latine, les mouvements d’abolition des dettes semblent partout une priorité. Lors de révolutions paysannes, une des premières actions des insurgés est de trouver les registres de dettes pour les brûler. Puis les registres de propriété des terres. La raison ? La dette, c’est pire que si vous dites à quelqu’un qu’il est inférieur, esclave, intouchable. Car cela signifie : « Nous ne sommes pas fondamentalement différents, vous devriez être mon égal, mais nous avons conclu un contrat d’affaires et vous avez perdu. » C’est un échec moral. Et cela peut engendrer encore plus de colère. Il y a quelque chose de profondément insultant, dégradant avec la dette, qui peut provoquer des réactions très violentes.
Vous réclamez un jubilé, c’est-à-dire un effacement des dettes – dettes souveraines des États mais aussi dettes individuelles. Quel impact économique cela aurait-il aujourd’hui ?
Je laisse les détails techniques aux économistes... Cela supposerait notamment de revenir à un système public pour les pensions de retraite. Les précédentes annulations de dettes n’ont jamais concerné toutes les dettes. Mais certains types de dettes, comme les dettes de consommation ou la dette souveraine des États, pourraient être effacées sans réels effets sociaux. La question n’est pas de savoir si l’annulation de dette va avoir lieu ou pas : les gens qui connaissent bien la situation admettent que cela va évidemment arriver. La Grèce, par exemple, ne pourra jamais rembourser sa dette souveraine, elle sera progressivement effacée. Soit avec de l’inflation – une manière d’effacer la dette qui a des effets délétères – soit par des formes d’annulation directe. Est-ce que cela arrivera « par en bas », sous la pression des mouvements sociaux, ou « par en haut », par une action des dirigeants pour tenter de préserver le système ? Et comment vont-ils habiller cela ? Il est important de le faire de manière explicite, plutôt que de prétendre à un simple « rachat » de la dette. Le plus simple serait de dire qu’une partie de la dette est impayable, que l’État ne garantit plus le paiement, la collecte de cette dette. Car pour une grande part, cette dette existe uniquement parce qu’elle est garantie par l’État.
L’effacement de la dette des États, c’est la banqueroute. Les experts du FMI ou de la Banque mondiale seront-ils un jour d’accord avec cette option ?
Le FMI annule actuellement des dettes en Afrique. Les experts savent que la situation actuelle n’est pas viable. Ils sont conscients que pour préserver le capitalisme financier et la viabilité à long terme du système, quelque chose de radical doit avoir lieu. J’ai été surpris de voir que des rapports du FMI se réfèrent à mon livre. Même au sein de ces institutions, des gens proposent des solutions très radicales.
Est-ce que l’annulation de dettes signifie la chute du capitalisme ?
Pas nécessairement. L’annulation de dettes peut aussi être un moyen de préserver le capitalisme. Mais à long terme, nous allons vers un système post-capitaliste. Cela peut paraître effrayant, puisque le capitalisme a gagné la guerre idéologique, et que les gens sont convaincus que rien d’autre ne peut exister que cette forme précise de capitalisme financier. Il va pourtant falloir inventer autre chose, sinon dans 20 ou 30 ans, la planète sera inhabitable. Je pense que le capitalisme ne sera plus là dans 50 ans, mais je crains que ce qui arrive ensuite soit encore pire. Nous devons construire quelque chose de mieux.
Dans le cadre du mouvement Occupy Wall Street, vous êtes l’un des initiateurs de la campagne Rolling Jubilee. Quels sont ses objectifs et son impact ?
C’est un moyen de montrer à quel point ce système est ridicule. Aux États-Unis, des « collecteurs » achètent de la dette, à 3% ou 5% du montant de la dette initiale, et vont ensuite tenter de recouvrer la totalité de l’argent en faisant payer les personnes endettées. Avec la campagne Rolling Jubilee, nous faisons comme ces collecteurs de dette : nous achetons collectivement nous-mêmes de la dette – ce qui est parfaitement légal – et ensuite, au lieu d’exiger leur remboursement, nous effaçons ces dettes ! Quand nous atteindrons un niveau où cela commence à avoir un effet réel sur l’économie, ils trouveront sans doute un moyen de rendre ça illégal !. Mais pour le moment, c’est un bon moyen de mettre en évidence l’absurdité du système (sur cette campagne, lire notre aticle « Strike debt » : un plan de sauvetage du peuple par le peuple). En complément, nous développons le projet « Drom », Debt resistors operation manuel, qui fournit des conseils légaux et pratiques aux personnes endettées.
La façon la plus simple de désobéir à la finance, c’est de refuser de payer les dettes. Pour lancer un mouvement de désobéissance civile contre le capitalisme, on peut commencer par là. Sauf que les gens le font déjà ! Un Américain sur sept est poursuivi par un collecteur de dettes. 20 % au moins des prêts étudiants sont en situation de défaut. Si vous ajoutez les prêts hypothécaires, sur les 80 % de la population qui sont endettés aux États-Unis, entre un quart et un tiers sont déjà en situation de défaut de paiement ! Des millions d’Américains font déjà de la désobéissance civile par rapport à la dette. Le problème est que personne ne veut en parler. Personne ne sait que tout le monde le fait ! Comment réunir tous ces gens isolés ? Comment organiser un mouvement social si tout le monde a honte de ne pas réussir à rembourser ses dettes ? À chaque fois que vous refusez de payer une dette médicale, une dette « odieuse » créée par la collusion entre gouvernement et financiers – qui piège les gens dans des dettes que vous n’avez d’autre choix que de subir – vous pouvez dépenser votre argent pour quelque chose de socialement important. Nous voulons encourager les « coming-out » sur cette résistance au système. Fédérer cette armée invisible de gens qui font défaut, qui sont déjà sur le terrain de bataille, s’opposant au capitalisme par une résistance passive.
Propos recueillis par
- 16 janvier 201419/01/2014
le traité transatlantique : un terrible typhon qui menace les peuples
Publié dans libertés, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
17/01/2014
nous sommes dans une société qui a oublié ce que signifie pleurer
*
*
Publié dans morale | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
16/01/2014
vous voulez savoir qui sont les oligarches de l'Union "Européenne" ? visitons ça de près
*
*
15/01/2014
Fukushima : 10 fois plus de rayonnement radioactif que la totalité des essais nucléaires
Les essais nucléaires hors-sol – qui ont causé de nombreux cancers aux » downwinds » (ceux qui ont été exposés aux vents)- ont été couverts par les gouvernements américain et français parmi d’autres depuis des décennies. Voir ici , ici , ici , ici , ici , et ici.
Mais la quantité de rayonnement émis par Fukushima éclipse la quantité libérée par les essais nucléaires.
Comme le note l’ingénieur nucléaire et ancien exécutif nucléaire Arnie Gundersen, la vague de césium radioactif de Fukushima qui va frapper la côte ouest de l’Amérique du Nord sera 10 fois plus grande que celle des essais nucléaires.
Sinistre perspective.
Autres conséquences : l'augmentation de 300% de l'incidence des cancers depuis 1945 n'était pas du tout du au tabac, contrairement à ce qu'une propagande pas du tout innocente cherche à nous faire croire, mais entre autres et en particulier à ces retombées nucléaires, (plus pollution atmosphérique par les micro-particules diésel, additifs alimentaires cancérigènes, dioxine, pesticides agricoles, phtalates, Round-up, etc, etc).
Et quelle nouvelle concentration de cancers nous attend donc d'ici dix ans !!!
Raison de plus pour adopter tous le protocole de prévention active du Dr Gernez : http://miiraslimake.hautetfort.com/archive/2013/08/20/la-...