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31/12/2013

tout le plaisir du monde

Il y a une operette d'Offenbach (qui avait été diffusé à la télé le soir du Nouvel-An en ? à la fin des années 90 ... ....quelqu'un sait-il s'il y en a une vidéo qq-part sur le Net?)  "Les Brigands", qui m'avait frappé dès les années riches de l'enfance (à l'époque où il y avait en France une radio, une  radio aux programmes qui faisaient vraiment une société, et qui transmettait tout, TOUT ce qui fait la culture d'une société et d'une civilisation, et tout le plaisir du monde !) et de cette époque le fameux choeur chanté à mi-voix: "J'entend un bruit de bot'-tes  de bot'-tes de bot'-tes de bot'-tes
Ce sont les Cara'-biniers
Ce sont les cara'-biniers
Ce sont les bott'- es les bott'-es les bott'-es les bott'-es
Les bott-es des cara'-biniers!
des carabiniers!"
n'a cessé d'être un de mes airs favoris, un de ces airs qui, comme dirait Georges Pompidou (en parlant de vers), "me hantent"

Parmi les personnages de cette operette, il y a la fille du chef des brigands, qui vit dans la montagne avec son père, et toute la bande, une jeune fille, au généreux décolleté (dans la version télé), qui dès que vient le danger (fréquent dans une vie de brigands) s'exclame aussitôt  (en chantant ! ):
"Sil faut se battre, me voilà !"

Voilà, c'est tout ce que j'avais envie de dire.



Ce n'est pas si innocent que ça. Cette fille du chef des brigands est un personnage admirable,  et positif (rien à voir avec la société actuelle!), son personnage, son image et  aussi son exclamation,
un seul vers,
le temps d'une mesure de musique sans doute, ou deux je ne sais pas bien reconnaître les rythmes musicaux, est aussi un bout de chant qui me hante!
....) 

27/12/2013

Ce qui s'est vraiment passé en Ukraine

dans un article de Israel Shamir :

L'Ukraine: une colonie pour l'UE

Mais l’accord d’association offert à l’Ukraine était encore pire. Il ferait de l’Ukraine une colonie appauvrie de l’UE, sans la contrepartie douteuse de la réciprocité (en termes de liberté de circulation et d’emploi dans toute l’UE). Acculé, Yanoukovitch acceptait de signer, dans l’espoir d’y gagner un délai pour éviter l’effondrement. Mais l’UE n’a plus d’argent à répartir, elle doit approvisionner la Grèce, l’Espagne, l’Italie. C’est alors que la Russie entre en scène. A cette étape, les rapports avec la Russie étaient loin d’être bons. Les Russes font les malins, sûrs de la rente de leur pétrole, et les Ukrainiens ont rejeté la faute de leurs malheurs sur les Russes, mais la Russie n’en restait pas moins le plus grand marché pour la production ukrainienne.

Pour la Russie, l’accord avec l’UE n’était pas une solution ; habituellement, l’Ukraine vend ses excédents en Russie avec peu de contraintes douanières ; les frontières sont poreuses, les gens les traversent librement, même sans passeport. Si l’accord d’association était signé, les produits de l’UE inonderaient la Russie en profitant de la brèche ukrainienne. Aussi Poutine a mis les points sur les i : en cas d’accord avec l’UE, les tarifs douaniers russes vont augmenter, a-t-il annoncé. Ce qui mettrait au chômage environ 400 000 Ukrainiens sans coup férir. Yanoukovitch, contrarié, a fait machine arrière à la dernière minute (ce que j’avais prédit trois semaines auparavant, dans mon reportage sur Kiev, et que personne n’avait pris au sérieux, ce qui ne me rend pas peu fier).

L’UE et les US qui l’épaulent ont été outrés. Au-delà de la perte d’un profit potentiel, il y a une autre raison : ils voulaient tenir la Russie à distance de l’Europe, et ils voulaient une Russie faible. La Russie n’est pas l’Union soviétique, mais il y a quand même des relents de désobéissance aux projets impériaux occidentaux à Moscou, qu’il s’agisse de la Syrie, de l’Egypte, du Vietnam, de Cuba, de l’Angola, de Venezuela ou du Zimbabwe : l’Empire ne peut pas faire ce qui lui chante tant que l’ours russe reste relativement fort. Et la Russie sans l’Ukraine ne peut pas être puissante : ce serait comme les US amputés de leur façade orientale et satellites dans le Pacifique. L’Occident ne veut pas d’une Ukraine prospère, encore moins stable et forte, ce pourquoi il ne faut pas qu’elle rejoigne la Russie et la renforce. Une Ukraine affaiblie, pauvre et déstabilisée, en dépendance semi-coloniale de l’Occident, avec quelques bases de l’OTAN, voilà tout l’avenir promis à l’Ukraine, vu de Washington ou de Bruxelles.

Irrité par la dérobade in extremis de Yanoukovitch, l’Occident a mobilisé ses supporteurs. Pendant près d’un mois, Kiev a été assiégée par des foules ramassées depuis le fin fond de l’Ukraine en bus, comme un vague écho nordique des printemps arabes. Moins violente que la place Tahrir, leur place Maidan est devenue symbole du combat pour l’avenir de l’Ukraine selon la stratégie européenne. En Ukraine se livre la dernière bataille au sol entre l’Alliance atlantique et la Russie qui monte.

Revanche après la débâcle d’Obama en Syrie, ou nouveau coup de boutoir contre l’hégémonie américaine dégonflée ?

L'Ukraine: un patchwork... aussi russe

La division simple entre pro-orientaux et pro-occidentaux se trouve compliquée par l’hétérogénéité de l’Ukraine. Cet assemblage assez lâche entre des régions bien différentes est assez semblable à ce qui prévalait en Yougoslavie jadis. C’est un autre héritage du traité de Versailles, un patchwork composé après la Première guerre mondiale, indépendant seulement depuis l’effondrement soviétique en 1991. Certaines portions de l’Etat ukrainien actuel avaient été incorporées à la Russie depuis 500 ans, l’Ukraine proprement dite (un territoire bien plus petit, du même nom) avait rejoint la Russie il y a 350 ans, tandis que l’Ukraine occidentale (les "régions de l’Est") était acquise par Staline en 1939, et enfin la Crimée se trouva englobée dans la République soviétique d’Ukraine par Kroutchev en 1954.

L’Ukraine est aussi russe que le Midi est français, le Texas et la Californie états-uniens. Certes, il y a de cela quelques siècles, la Provence était indépendante de Paris, elle a sa propre langue et son histoire artistique, et qui plus est Nice autant que la Savoie sont françaises depuis une date récente (1860). Pourtant nous comprenons, pour le moment, que ces territoires font partie de leurs Etats respectifs plus vastes, envers et contre tout. Mais s’ils se voyaient acculés à la sécession, ils développeraient probablement un récit historique soulignant les brimades françaises au temps de la croisade des Cathares, ou la dépossession des résidents espagnols et russes en Californie.

De même, depuis l’indépendance de l’Ukraine, les autorités se démènent pour édifier une nation, renforcent une langue officielle unique et créent un mythe national commun pour ses 45 millions d’habitants. Les foules qui se sont précipitées sur la place Maidan étaient en majorité (mais pas exclusivement) des gens de Galicie, le comté montagneux qui borde la Pologne et la Hongrie, à 500 km de Kiev, et les natifs de Kiev se réfèrent à "l’occupation par les Galiciens" de la place Maidan.

Comme les fiers Bretons, les Galiciens sont d’ardents nationalistes, et ils incarnent un véritable esprit ukrainien (quoi que cela puisse signifier, au demeurant). Sous la férule des Polonais et des Autrichiens pendant des siècles, tandis que les juifs étaient économiquement puissants, ils constituent un bloc aussi anti-juif qu’hostile aux Polonais, et leur identité moderne s’est centrée sur le soutien à Hitler pendant la Deuxième guerre mondiale, assorti du nettoyage ethnique de leurs voisins polonais et juifs. Après la guerre, les SS galiciens restants ont été adoptés par les services d’intelligence US, réarmés, et ils ont mené une guérilla contre les Soviétiques. Ils ont ainsi ajouté une ligne antirusse à leurs anciennes inimitiés et ont continué à mener la "guerre de la forêt" jusqu’en 1956 ; et cet assortiment d’ennemis du temps de la Guerre froide a survécu au dégel.

Les Galiciens, seuls cette fois-ci

Après 1991, lorsque l’Ukraine indépendante fut créée, les Galiciens furent encensés en tant que "véritables Ukrainiens" car ils sont de fait les seuls Ukrainiens qui aient plus que jamais souhaité l’indépendance. Leur langue a été utilisée comme base de la nouvelle langue officielle, leurs traditions ont été préservées au niveau de l’Etat. Les monuments à la gloire des collaborateurs du nazisme et des assassins de masse Stepan Bandera et Roman Shukhevyche ont fleuri, provoquant d‘ailleurs souvent des réactions indignées de la part d’autres Ukrainiens. Les Galiciens ont joué un rôle important en 2004, dans la Révolution orange, de fait, lorsque les résultats des élections ont été annulés, et que le candidat pro-occidental Youschenko a gagné lors du nouveau scrutin.

Pourtant, en 2004, beaucoup d’habitants de Kiev ont également soutenu Youschenko, dans l’espoir d’une alliance avec l’Ouest et d’un avenir radieux.

Maintenant, en 2013, le soutien de la capitale aux foules de la place Maidan était fort tiède, et les gens de Kiev se plaignent haut et fort des hordes qui les ont envahis, des arbres abattus, des bancs publics brûlés, des bâtiments saccagés et des tas d’ordures biologiques. Kiev n’en reste pas moins le siège de nombreuses ONG ; les intellectuels locaux reçoivent une aide généreuse de la part des USA et de l’UE. Le vieil esprit "comprador" reste toujours vif dans les capitales.

Seuls les Américains, généreux aux dépens d'autrui

Pour le sud et le sud-est de l’Ukraine, les régions populeuses et lourdement industrialisées, le projet d’association avec l’UE est une impasse, un point c’est tout. Ils produisent du charbon, de l’acier, des machines-outils, des voitures, des missiles, des tanks et des avions. Les importations européennes rayeraient l’industrie ukrainienne de la carte, ce que les officiels européens reconnaissent volontiers. Même les Polonais, qui sont loin d’être un modèle en matière de développement industriel, ont eu le culot de dire aux Ukrainiens : nous on s’occupera de la partie technique, vous, investissez plutôt dans l’agriculture. Plus facile à dire qu’à faire, parce qu’il y a des quantités de réglementations européennes qui font que les produits ukrainiens n’y sont pas vendables pour la consommation en Europe.

Les experts ukrainiens ont estimé leurs pertes probables, en cas d’association avec l’UE, entre 20 milliards d’euros, et 150 milliards d’euros.

Pour les Galiciens, l’association serait une aubaine. Leur porte-parole sur la place Maidan a appelé la jeunesse à aller "partout où vous pourrez faire de l’argent" et de ne pas se faire de souci pour l’industrie. Ils tirent leurs revenus de deux ressources : les chambres d’hôtels pour les touristes occidentaux et les petits boulots en Pologne et en Allemagne. Ils espéraient qu’ils auraient accès à l’Europe sans visa et qu’ils feraient leur beurre. Mais en attendant, personne ne leur a offert le moindre accord de circulation sans contrainte. Les Anglais envisagent de quitter l’UE à cause des Polonais qui ont déferlé sur le pays ; les Ukrainiens, ce serait trop, pour Londres. Seuls les Américains, toujours généreux aux dépens d’autrui, ont demandé à l’UE de renoncer au visa d’entrée pour eux.

Les émissaires de l'Ouest

Tandis que la place Maidan était en ébullition, l’Ouest a envoyé ses émissaires, ministres et députés haranguer les foules rassemblées, appeler à la démission du président Yanoukovitch, et appeler de leurs vœux une révolution pour instaurer un gouvernement pro-occidental. Le sénateur McCain s’est déplacé, et y a fait quelques discours enflammés. L’UE a déclaré le président Yanoukovitch "illégitime" parce que trop de citoyens manifestaient contre lui. Pourtant, lorsque des millions de Français ont manifesté contre leur président, et lorsque les manifestants d’Occupy Wall Street ont été dispersés par la force, personne n’a pensé que le gouvernement de la France ou le président US avaient perdu leur légitimité…

Victoria Nuland, assistante du Secrétaire d’Etat, a partagé ses biscuits avec les manifestants, et a demandé aux oligarques de soutenir la "cause européenne", faute de quoi leurs affaires en pâtiraient. Les oligarques ukrainiens sont fort riches, et ils préfèrent l’Ukraine telle qu’elle est, toujours à cheval sur la limite entre l’Est et l’Ouest. Ils craignent que les firmes russes raflent leurs dépôts bancaires si l’Ukraine rejoint l’union douanière européenne, et ils savent qu’ils ne sont pas assez compétitifs pour rivaliser avec l’UE. Désormais poussés par Victoria Nuland, ils étaient prêts à basculer du côté européen.

Yanoukovitch était bien en peine. La mise en défaut se rapprochait à grand pas. Il insupportait les troupes pro-occidentales, et agaçait ses propres supporteurs, les gens du Sud et du Sud-est. L’Ukraine risquait vraiment de sombrer dans l’anarchie. Un parti nationaliste d’extrême-droite, Svoboda (Liberté) -probablement ce qui ressemble le plus à un parti nazi montant en Europe depuis 1945- lui a fait une offre. Les politiciens de l’UE ont accusé la Russie de pressurer l’Ukraine ; les missiles russes ont soudainement fait leur apparition à la pointe occidentale de la Russie, à quelques minutes de vol de Berlin. Les forces armées russes se sont mises à contester la stratégie US d’"attaque préventive destinée à désarmer l’adversaire". La tension était très élevée.

Edward Lucas, éditorialiste pour l’international de The Economist, et auteur de «La Nouvelle Guerre froide», est un faucon de la variété Churchill et Reagan. Pour lui, la Russie est un ennemi, qu’elle soit aux mains du Tsar, de Staline ou de Poutine. Il a écrit : "Il n’est pas exagéré de dire que l’Ukraine détermine l’avenir à long terme de toute l’ex-Union soviétique. Si l’Ukraine adopte une orientation euro-atlantique, alors le régime de Poutine et ses satrapies sont finis… mais si l’Ukraine tombe entre les griffes de la Russie, alors l’horizon est morne, voire dangereux… la sécurité de l’Europe elle-même sera compromise. L’Otan est déjà en train de tout faire pour protéger les Etats baltes et la Pologne des forces militaires de la Russie et de la Biélorussie, qui sont désormais intégrées et de plus en plus impressionnantes. Ajoutez l’Ukraine à cette alliance, et la migraine se fait cauchemar."

Le coup préventif de Poutine

Dans cette situation au bord du gouffre, Poutine a porté un coup préventif : lors d’une réunion au Kremlin, il a accepté de racheter des Euro-bons à hauteur de 15 milliards d’euros, et a baissé les prix du gaz naturel d’un tiers. Cela signifiait qu’il n’y aurait pas de défaut, pas de chômage massif, pas de joyeuses chasses à l’homme pour les voyous néo-nazis de Svoboda ; point de hordes de petites Ukrainiennes à prix discount et de bons à tout faire pour les Allemands et les Polonais ; et les Ukrainiens auront du chauffage pour Noël.

Mieux encore, les deux présidents sont d’accord pour renforcer leur coopération industrielle. Quand la Russie et l’Ukraine ne formaient qu’un pays, ils ont construit des vaisseaux spatiaux, mais séparément, ils peuvent difficilement mettre un gros cargo à l’eau. On n’en est pas encore à discuter d’unification, mais cela ferait sens pour les deux partenaires. Ce pays artificiellement divisé peut être unifié, et cela serait bénéfique pour les deux populations, et pour tous ceux qui cherchent à échapper à l’hégémonie US.

Il y a encore des tas de difficultés à venir : Poutine et Yanoukovitch sont loin d’être des amis. Les dirigeants ukrainiens sont enclins au reniement, les US et l’UE ont de la ressource et des ressources. Mais en attendant, nous tenons une victoire à fêter pour Noël. C’est le genre de victoire qui a protégé l’Iran d’un bombardement US, qui a donné le coup d’envoi aux Japonais pour demander la fermeture de la base d’Okinawa, qui inspire ceux qui réclament la fermeture du bagne de Guantanamo, soulève l’enthousiasme des Palestiniens qui croupissent dans les geôles israéliennes, effraie la NSA et la CIA, et donne la force aux catholiques français de se dresser contre le trafic d’enfants légalisé par le président Hollande.

Le secret de Poutine

Quel est le secret du succès de Poutine ? Dans une interview à la radio pro-occidentale Echo de Moscou, Edward Lucas a dit : "l’année a été excellente pour Poutine : Snowden, la Syrie, l’Ukraine. Il a fait échec et mat à l’Europe. C’est un grand joueur : il perçoit nos faiblesses et en fait ses victoires. Il est bon dans le bluff diplomatique, et sait diviser pour régner. Il pousse les Européens à penser que les US sont affaiblis, et il a convaincu les US que les Européens sont des bons à rien."

Pour ma part, j’offrirais une autre explication. Les vents et courants souterrains de l’histoire portent ceux qui les épousent. Poutine ne ressemble pas moins à un brigand à la tête de la résistance globale que la princesse Leia ou le capitaine Solo ne l’étaient dans Star Wars. Simplement, les temps sont mûrs pour ce genre d’homme.

A la différence du capitaine Solo, ce n’est pas un aventurier. C’est un homme prudent. Il ne tente pas sa chance, il attend, il remet au lendemain, même. Il n’a pas tenté de renverser le régime à Tbilissi en 2008, lorsque ses troupes étaient déjà dans les faubourgs de la ville. Il n’a pas poussé la chance à Kiev, non plus. Il a passé beaucoup d’heures en rencontres avec Yanoukovitch, qu’il n’apprécie pas, personnellement.

Comme le capitaine Solo, Poutine est un homme prêt à payer pour ses choix, au prix fort, et ce genre d’hommes politiques est rare. "Savez-vous l’expression la plus fière que vous entendrez jamais dans la bouche d’un Anglais ?" demande un personnage de James Joyce ; et il répond : "sa devise la plus orgueilleuse c’est : j’ai payé de ma personne." Evidemment, c’étaient des Anglais d’autrefois, bien avant les Blair et compagnie.

Alors que McCain et Victoria Nuland, Merkel et Beildt parlent de choix européen pour l’Ukraine, aucun d’entre eux n’est prêt à payer le prix pour cela. Seule la Russie y est prête, dans le sens de Joyce, soit en liquide, comme maintenant, soit en sang versé, comme pendant la Deuxième guerre mondiale.

Poutine est en outre quelqu’un de magnanime. Il a célébré sa victoire ukrainienne et il a fêté d’avance la Nativité en pardonnant à ses ennemis politiques personnels, et en les libérant : les punkettes Pussy Riot, Khodorkovsky l’oligarque assassin, les émeutiers divers… Et dans sa dernière conférence de presse il a incarné le mode Solo, ce qui, pour un homme dans sa situation, est très bon signe.

 

ISRAËL ADAM SHAMIR
25 DÉCEMBRE 2013

Le tableau "Poutine sauve la Russie". L'artiste V. Mamatkazine.
Toile, huile :

POUTINEsauvela Russie.jpg

23/12/2013

USA, Canada

ps : un témoignage du Canada :"je vis au canada. ce que décrit Alain Soral dans la France d’aujourd’hui est bien établit ici au Québec et dans les autres provinces et encore plus aux USA. Sociétés hyperfliquées et hyperjudiciarisées. Il s’agit de républiques "démocratiques" de la consommation et du sécuritarisme. Il n’y a presque plus de femme qui n’ a pas un vibromasseur sous la main... "

18/12/2013

famille - on a encore le droit ?

« élu par toute la famille » Ah bon ? Ça existe encore, des familles ? ! C'est pas interdit par la loi une famille ? En tant que « signe religieux ostentatoire » par exemple ? Ou bien comme « perversion sexuelle » ?

15/12/2013

rimleteroj

 

Dum la jaro 1953 (...) du "gigantoj" de la Esperanta literaturo, William Auld kaj Marjorie
 Boulton dialogis, disputis perpoŝte sed ĉefe per poemoj, rondeloj pli precize
(provu ! legu !  rondelo, tiu olda franca poemformo de la 15-a jarcento estas poemformo genia ! agrabla, defia,  sprita, utila per sia skemo de versoj ripetitaj, legu da, vi vidos, poste vi ne plu povos malhavi ilin ! estas ebriiga kiel bona vino !).
Kaj el tiuj dekoj (dekoj ! ĉiu respondanta al la antaŭa !) da poemoj mi metos  ĉi-tie nur du, en
 kiuj vi povos vidi la malsamajn temperamentoj de la du verkistoj: la amara cinismo de Auld, la
 milda, humila sed neniamcedanta humanismo de Boulton, kaj ĉi-tie Boulton pravas, mi
 opinias, kontraŭ la "poeto Virtuozo":


(Durant l'année 1953 deux géants de la littérature en Espéranto, William Auld et Marjorie Boulton ont
 dialogué, ont débattu par lettre mais surtout sous forme de poèmes ! des rondeaux plus précisément (le  rondeau, cette ancienne forme poétique française née au  XVè siècle est simplement géniale, un vrai
 délice ! son schéma de vers répétés est à la fois un défi et une aide à la pensée et à la poésie, essayez,
 lisez-en, vous ne pourrez plus vous en passer !)
Et de ces dizaines de rondeaux (hé oui! on peut exprimer sa pensée en Espéranto, et même débattre de  grands thèmes philosophiques, et même le faire en vers - envers et contre tous ! ) qu'ils ont écrit j'en  présenterai ici deux où ils se répondent.  Et je crois que c'est Marjorie (celle, l'humoriste, la prof de  littérature, la grande amoureuse, dont je vous ai déjà fait lire plusieurs poèmes) avec son humanisme
 modeste mais indomptable qui a raison contre l'amer cynisme (un tantinet influencé par le puritanisme
 manichéen du protestantisme anglo-saxon d'ailleurs, soit dit en passant ...) de Auld)


Do jen Auld:

Rimletero XXIX

Nin regas fine apetitoj,
instinktoj kaj similaj pestoj,
ĉar ni finfine estas bestoj --
eĉ pli malbone: parazitoj.

Ho, tio estas simple mitoj,
kio stimulas al protestoj:
"Nin regas, fi ! ne apetitoj,
instinktoj kaj similaj pestoj !"

Ni babilaĉas pri spiritoj,
ni pozas kun patosaj gestoj,
kaj pave baŭmas niaj krestoj;
sed malgraŭ tiaj hipokritoj

nin regas fine apetitoj.


aperis en la nica literatura revuo, 3/2 p. 77


al tio respondas Marjorie:

Rimletero XXX

Sed apetito povas esti
la sola paradiz' surtera,
kvankam ne nuba kaj etera --
pri tio povas mi atesti.

Bestoj, ni devas iom besti;
ne estas hom' spirit' aera,
sed apetito povas esti
la sola paradiz' surtera.

Pastro ne povas trafe gesti
minace pri la flam' infera.
Ne estas, en la mond' sufera,
multo, por nin lumege vesti --

sed apetito povas esti.

aperis en la nica literatura revuo, 3/2 p. 7

 

en français:

 


Mais les appetits peuvent être
Le seul Paradis sur cette terre
Quoique ni nuageux ni éthéré
Oui je peux vous l'attester.

Si nous sommes des bêtes, eh bien conduisons-nous en bêtes;

l'homme n'est pas un esprit aérien,

 Mais les appetits peuvent être
Le seul Paradis sur cette terre.
Le prêtre a tort avec ses grands gestes
Menaçants de la flamme infernale.
Il n'y a dans ce monde de souffrance
Pas grand chose pour nous être un vêtement de lumière
Mais les appetits peuvent l'être.



Kia bela leciono pri filozofio, kaj pri versfarado! (kaj pri Esperanto!)


 


(kompreneble indas legi la tuton - ( aux aĉeti la libron! ) - kaj unue la  n° 31 kie Auld
"en rajoute" kaj diras en poemo ege "aktuala" (kvankam tiu estis skribita tridek jaroj antaŭ la
 "deep ecology") ke homaro estas "tuberkulozo de la Ter'" eble forigonta per ia kosma
 naturakuracisto, al kio Marjorie respondas al la cinika poeto-virtuozo, nu, legu mem!

(et les deux rondeaux qui suivent les 31 et 32, si on devait les traduire en français on pourrait peut-être
  remplacer les jeux de mots intraduisibles par un autre et faire dire à Marjorie que l'humanité n'est pas
 seulement une cirrhose de la planète mais plutôt six roses!)

11/12/2013

le plus beau poème d'Edmond Privat - Sur vojo de l'vivo

I

 

Sur vojo de l’vivo vaginte tre sola
Dum jaroj bruemaj de l’knaba juneco,
Kaj multe plorinte sen vorto konsola
Dum sonis ridad’ el apuda gajeco,

 

Tagon mi renkontis voje
La rigardon de princino,
Tuŝis mian manon foje
Dolĉa mano de fratino.

 

La manon mi kaptis kaj premis tremante.
El miaj okuloj ŝi plorojn ĉesigis,
Kaj sulkoj de l’frunto forigis kisante.
Ni manon en mano la vojon daŭrigis.

 

Blue brilis la ĉielo ;
Ĉie floris la ĝardenoj.
Por la haroj de l’anĝelo
Kreskis rozoj kaj jasmenoj.

 

Sur vojo de l’vivo nun dolĉa kaj bela
Ni, kvazaŭ du cignoj sur blua rivero,
Malpeze glitadis al revo ĉiela,
Dum harpoj kantadis pri l’ama mistero.

 

Pura ŝajnis tuta mondo,
Bona ĉiu, bela ĉio.
Ĉirkaŭ ni dancadis rondo
De petaloj el lilio.

 

Ni revon mirindan komencis sen limo
Pri lando eterna de paco kaj ĝojo ;
Kaj kanton de nia komuna animo
Plej pure ŝi ritmis laŭlonge la vojo.

 

Niajn rozojn ŝi disdonis
Al lacegaj vojirantoj,
Kaj infanoj ofte kronis
Per kronetoj el diantoj.

 

II

 

Sur vojo de l’vivo nun vagas mi sola,
Senzorge al kie la tempo min blovas ;
Ĉar, kvankam min celus eĉ vorto konsola,
En aĝ’ mia nuna mi vivi ne povas.

 

Haltis mia koro voje
Ĉe la tombo de l’princino,
Kiu donis al mi foje
Dolĉan manon de fratino.

 

La tagon, en kiu ŝi haltis kun larmo
Kaj blankan la manon forŝiris el mia,
Mi kial ne povis en morta malvarmo
Ŝin sekvi sub teron al tombo glacia ?

 

For de l’tomb’ en nuna horo,
Min disrompas per tirado
Malantaŭen rememoro
Kaj antaŭen plu-vivado.

 

Sur vojo de l’vivo, pro kia mistero
Eĉ amo nur estas pruntaĵo momenta ?
Ĉielon ni trovas kaj perdas sur tero,
Kaj blovas ankoraŭ la tempo turmenta.

 

Tamen ĉesu, plendo mia,
Se antaŭen vokas devo.
Kantu, harpo melodia,
Pri la land’ de nia revo ;

 

Ĉar iam ni revon komencis sen limo
Pri lando eterna de paco kaj gojo ;
Sed kanto de nia komuna animo
Kun voĉo karega perdiĝis sur vojo.

Kaj vagadas nun fantome
Mi, kun floroj en la manoj
Por disporti ŝianome
Al laculoj kaj infanoj.

(ĉu necesas komenti ? komentu mem, en via kor')

10/12/2013

PRCF

http://www.initiative-communiste.fr/programme-candidat-20...

01/12/2013

la plej grava korpoparto

"Ŝi ĵetis patrinecan rigardon sur min. Mi vidis
larmon en ŝia okuloj. Post momenteto... Mi

enbrakumis ŝin per subita movo. Ŝi mole kaj senforte apogis sian kapon sur mia ŝultro, kaj diris: Mia kara filo, la plej grava parto sur homa korpo ĝuste estas la ŝultroj.
Mi demandis ŝin: ĉu pro tio, ke la ŝultroj subtenas mian kapon? Ŝi respondis:
Ne. Estas pro tio, ke viaj ŝultroj povas subteni la kapon de viaj amikoj kaj
amatoj, kiam ili ploras. Mia kara, dum nia tuta vivo, ni ofte bezonas ŝultron

por apogi nin plorantan. Mi esperas, ke vi havu korajn amikojn kaj amatojn.
Tiel vi trovas apogeblan ŝultron ĉi-kiam vi bezonas, kiel mi bezonas la vian nun."



                              
         esperantigita el la ĉina lingvo far Nigra Okulo

kiom prava !
En voilà un qui a le sens des vraies valeurs !