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06/11/2016

la société capitaliste actuelle est plus totalitaire que tous les régimes communistes du passé, et même que la théocratie catholique d'autrefois

trouvé sur internet une dimension dont certains propagandistes ont l'air d'ignorer (intentionnellement ? car ils appartiennent au même clan!)

"On agite partout l’épouvantail du « totalitarisme » et son contre-modèle « les droits de l’homme » : mais qu’est-ce qui est totalitaire aujourd’hui sinon le fonctionnement des grands groupes capitalistes. Dans son ouvrage « Lénine, les paysans, Taylor », le sociologue Robert Linhart montre que l’organisation du travail est aussi et toujours un dispositif de domination.
Le capitalisme néolibéral pousse ce dispositif à son extrême limite. Depuis environ 2003, il a renforcé le pouvoir discrétionnaire de l’employeur par l’introduction de méthodes de gestion individualisée des performances.
Ces méthodes, couplées à l’enregistrement de l’activité (la traçabilité) et articulées à des menaces de licenciement, ont transformé en profondeur le monde social du travail. Le mesurage comparatif des performances entre les travailleurs n’a pas apporté de la « justice » dans le jugement et le traitement des salariés. Il a au contraire exalté la concurrence entre les individus et généré le chacun pour soi : un isolement individuel et une méfiance généralisée d’autant plus exacerbée qu’on monte dans la hiérarchie. Les fondements de la loyauté, de la confiance, de l’entente, sont sapés. La solitude et la peur sont entrées dans l’entreprise. Comme dans la société totalitaire le contrôle « policier » est partout. Sur le lieu du travail, organisé en « open space », chacun est à chaque instant au vu de tous les autres mais pourtant chacun s’enferme dans sa fonction et n’échange plus que des messages techniques. Chacun est tenu, souvent quotidiennement, de rendre compte de chacune de ses actions, que l’informatique enregistre par ailleurs à l’insu de ses utilisateurs. Les « reporting » se multiplient et les « procédures » sont de plus en plus contraignantes. La séparation de l’espace public et de l’espace privé est abolie : le travailleur (particulièrement le cadre) doit être joignable à tous moments. Il est sommé de se conformer à la « culture d’entreprise » et de manifester sa soumission à la fois dans ce qu’il fait mais aussi dans sa pensée et même sa manière d’être (sa motivation). Le monde du travail devient ainsi le lieu d’une servitude généralisée caractéristique de la société totalitaire. A tout cela s’ajoute souvent un culte de la personnalité du « dirigeant ». Chaque travailleur est informé de chacun des déplacements de ce dirigeant, sa parole est répétée, ses initiatives sont vantées par le service « communication ». Il est traité à l’égal d’un demi-dieu et reçoit en gratification des sommes démesurées comme s’il était destiné à vivre plusieurs vies.

Tous les ingrédients du totalitarisme sont présents : atomisation sociale, disparition de l’espace privé (société civile), contrainte et peur généralisée, propagande, culte de la personnalité, volonté de tout maîtriser. Le licenciement tient lieu de goulag et le contrôle de gestion de police politique. La propagande est organisée par la « communication interne ». Ce monde est si brutal qu’il conduit parfois à des suicides. Mais sa brutalité et son totalitarisme mêmes ôtent toute crédibilité à sa prétention de refuser toute remise en cause sous le prétexte d’un risque de « glisser dans le totalitarisme ». Ce qui est le plus contraire à la démocratie est ce qui la rend d’autant plus nécessaire et urgente. Il serait permis de rêver que ce soit la base d’un retour à la démocratie."

 

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