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16/10/2018

pourquoi cette omission ? dans un sujet dont pourtant on n'arrête pas de nous parler !

sur France Culture toujours les discours « bien-pensants » sur l’acceuil des immigrés. Mais ce que les gens ne remarquent pas en général c’est qu’il y a une tâche noire dans ce discours ! une question qui n’est jamais posée, un point qui n’est curieusement jamais abordé, comme une médecine qui ne s’occuperait que de prôner de l’aspirine mais ne parlerait jamais de chercher la cause de la maladie ! En fait c’est bizarre, oui ces gens « humains comme toi, etc, etc » c’est sûr aimeraient bien ne pas être repoussés et pouvoir être accueillis, mais aussi l’immense majorité d’entre-eux auraient déjà préféré NE PAS AVOIR EU à QUITTER LEURS FOYERS ET LEUR PAYS ! Or, curieusement ce point-là on ne l’aborde pas, cette question : pourquoi ? On ne la pose pas. Peut-être parce que derrière les beaux discours moraux il y a des intérêts financiers ? Peut-être parce que poser la question du pourquoi mènerai à trouver les responsables des causes, et que « on » ne veut surtout pas qu’on parle de ça …. Ni qu’on éclaircisse les tenants et aboutissants.

Or c’est comme en médecine la plus importante question ça ! (et la plus morale en fait) Certes les tracas immédiats et individuels des intéressés c'est important, mais si on veut réfléchir un peu plus profondément, et pas simplement se laisser manipuler, il y a la question des causes qui conduisent à cette situation, non ? (et peut-être les intérêts de ceux qui en profitent et veulent continuer à en profiter - NAIRU ! vous connaissez ?). Et si ceusses qui parlent si abondamment des symptômes s’abstiennent soigneusement de rappeler qu’il y a des causes, et d’en chercher les racines, et les profits, il y a peut-être une raison pour ça, une raison honteuse peut-être.

http://www.voltairenet.org/article201687.html

(sans oublier des raisons honteuses du côté des pourris et des collabos de là-bas d'ailleurs, et là Kémi Seba parle un langage de vérité et sans concession :

https://www.youtube.com/watch?v=5MTA3tc5DZg[youtube]https...

14/10/2018

c'est pour quand la révolution ?

 

Mépris des clients (comme les pères divorcés j’vous avais dit ! http://miiraslimake.hautetfort.com/archive/2013/11/22/cap... ) surtout des pauvres (racisme de classe), refus de leur laisser avoir accès à LEUR argent, flicaillerie hypocrite et Novlangue, « réduction des coûts salariaux pour faire croître les profits (et les gras alaires des « audits internes » ?) : voilà la France d’aujourd’hui (bien différente de celles de 1960 je peux vous le dire).

C’est pour quand une Révolution d’Octobre à la française ? On en aurait bien besoin.


"Les bureaux de Poste « aides sociales » représentent 20% des guichets et accueillent 37% des clients. Le bureau de poste qui fait l’angle de la rue Marx-Dormoy et de la rue Ordener, dans le 18e arrondissement de Paris, fait le plein en ce début août, comme chaque mois lorsque tombent les prestations sociales. La clientèle est à l’image de ce quartier populaire où se côtoient des populations d’immigration plus ou moins récentes. Une vingtaine de personnes font patiemment la queue devant l’unique guichet bancaire ouvert, sous l’œil placide d’un vigile portant un brassard rouge "sécurité"

La Poste a établi en septembre un « diagnostic » de ces « bureaux à forts enjeux sociaux », qui représentent 20 % de ses guichets et accueillent 37 % des clients. Il révèle plusieurs dysfonctionnements. L’absentéisme y est de 40 % à 50 % supérieur à la moyenne nationale en nombre d’arrêts de travail, et « la couverture des absences » y est « insuffisante », reconnaît l’ « opérateur » public dans un document interne. Parmi les éléments d’explication, les organisations syndicales évoquent les tensions lorsque les files d’attente s’allongent, et le manque de personnel pour servir les clients"

Traduction: "1) En clair 37% des clients de la Poste sont pauvres, et

2) Si on supprime ces guichets c'est autant de bénéficiaires en moins. Donc l'Etat a trois solutions pour imposer des économies soit la fusion/baisse/suppression des aides sociales soit la radiation pour tous soit l'entrave/suppression des moyens de distribution".

J'y ajouterais le refus des salariés de La Poste d'aller à ces guichets d'où les absences "maladies". Plusieurs de ces salariés m'ont expliqué qu'ils n'en pouvaient plus de se faire insulter quand ils avaient interdiction de leur donner tous leurs fonds.

 

16/09/2018

il va falloir qu'on crée une justice internationle pour crime contre la vie


et une fois de plus on voit le caractère FONDAMENTALEMENT nocif des principes du capitalisme

Il est plus que temps d'y mettre bon ordre !

heureusement les gens commencent à se réveiller partout, comme dir Jean-Pierre Petit il y a une conscience qui se fait jour :


15/09/2018

quand Corbyn veut refaire du Labour un parti Travailliste (donc rien de bien révolutionnaire !) le grand capital et ses séides cherchent à l'abattre par tous les moyens !

http://lesposadistes.com/vers-parti-travailliste-dirige-m...

12/09/2018

Travailler plus pour gagner moins

Le sort des fonctionnaires  depuis 35 ans c’est ça ! Et ce n’est pas Sarko, ni son successeur, du même parti l'UMPS, qui changera ça, bien au contraire !


En effet depuis au moins vingt/vingt-cinq ans le nombre de places mises aux concours n’arrête pas de baisser (et maintenant de plus en plus de fonctions ne sont plus tenues par des fonctionnaires titulaires, mais par de jeunes salariés « jetables et pas chers » sous contrat de droit privé !!).  Donc il devient de plus en plus difficile au jeunes qui se présentent de réussir à entrer dans la fonction publique (déjà en 1978 pour un concours de niveau théorique Bac j’étais le seul bachelier ! tous les autres avaient licences, maîtrise, DUT, voire diplôme d’ingénieur agronome, et étaient tellement désespérés de ne pas trouver un emploi qu’ils envahissaient ces concours pour bacheliers. Imaginez la concurrence !); mais à l'époque la proportion entre les candidats et la places, déjà difficile ( 250 pour 20), était encore décente.

De nos jours c’est encore pire, pour un concours national récent de facteurs (théoriquement niveau Certificat d’Etude Primaire) tenu à Marseille il y avait des milliers et des milliers de candidats, souvent fortement diplômés.

Ils ont donc beaucoup plus de mal à entrer,

Et là ils travaillent dans des conditions de plus en plus difficiles. Car depuis aussi une vingtaine d’années on n’arrête pas d’annoncer des plans de réduction du nombre de fonctionnaire (ces « juifs » ces pelés ces galeux, d’où nous vient tout le mal…). Et il faut faire le même travail avec de moins en moins de gens.

Ils ont beaucoup plus de mal à entrer, pour travailler plus, et :

Pour gagner un salaire de 30% inférieur à ceux de la génération précédente !

ce que dit d'une manière générale (car avec toutes les "mesures jeunes" ça a touché aussi le privé) Bernard Friot à la 44ème minute https://www.youtube.com/watch?v=zrS-OkFTLkc
Il a même trouvé (et c'est un universitaire, les stats il les a !) que les jeunes de maintenant sont embauchés à un salaire 2,5 fois plus bas que dans les années 60 !!

Oui ! En effet lors de chaque négociation annuelle pour calculer la revalorisation des salaires le gouvernement depuis au moins vingt ans (plus, en fait) s’arrange à chaque fois, systématiquement, pour augmenter les salaires un petit peu moins que la hausse du coût de la vie, 1% en moyenne, espérant que, à part les syndicats, qui y voient plus clair ! les concernés n’oseront pas trop faire la gueule pour un petit décalage. Mais le résultat est que comme ça se passe comme ça chaque année, avec 1% de manque à gagner par an, alors en « intérêts composés » calculez ! Les syndicats éditent d’ailleurs de fort impressionnants tableaux (1) de l’évolution des deux courbes le long des années, et de la brèche entre les deux dont la surface représentant toute la perte cumulée devient de plus en plus vaste…

Ça passa, à regret, parce que le rapport de force n’est-ce pas n’est pas bon du tout pour les salariés avec cette désyndicalisation et ce manque de combativité (comment croyez-vous que pendant les décennies précédentes les gens avaient obtenu l’amélioration de leurs salaires et autres conditions d’emploi ? par l’opération du Saint-Esprit peut-être ? ou vous croyez peut-être à la bonté d’âme des patrons, et l’Etat en est un aussi) et parce que les fonctionnaires ont l’avancement indiciaire tout le long de la vie, qui compense (mais ça veut dire, donc, que cet avancement ne sert plus à avancer, et que votre salaire en fait va stagner toute votre vie).

Donc les jeunes fonctionnaires de maintenant (toujours ces « sales » jeunes, comme toujours en première ligne pour prendre les sales coups, toutes les avanies, sans même avoir le droit de dire ouille…) ont un pouvoir d’achat au moins 25% moins élevé que leurs ainés au même age, pour un travail plus difficile, qu’ils ont réussi à décrocher à plus grand peine.


Et pendant ce temps les officines du Ministère de la Propagande du Régime répandent à tout va la réputation qu’ils ne foutent rien !

Pendant le même temps bien sûr la richesse nationale a considérablement augmenté.

où est passé la différence ? ...
dans quelles poches ? ....

Et les services publics se sont dégradés (quand on voit les délais pour la plus banale démarche à la Poste par exemple ! Il y a 40 ans le courrier arrivait dans les 24 heures, il y avait plusieurs distributions par jour, les bureaux étaient ouverts 6 jours sur 7 jusqu’à 7 heures du soir, et le courrier ne se perdait pas, maintenant ….. Et tous les services qui devraient être banals dans un monde moderne et civilisé sont dégradés, voire disparus, à l’avenant ! et les employés compétents qui suivent votre dossier remplacés par des "centres d'appel" débordés, dépassés, et qui ne sont là à part vous faire perdre un temps et un fric monstre qu'à faire des économies aux employeurs et augmenter leurs agréables profits, ou dans le cas des Services Public, réduire encore plus les impôts des riches et des groupes financiers)

(1) exemple sur la seule période 1982-1993 ligne du bas les salaires, ligne du haut les prix, l'espace entre les deux la perte en pouvoir d'achat  :

FonctionnairesPertedupouvoird-a-at.jpg

 

Et les mêmes qui poussent des cris d'orffaies scandalisés dès que les travailleurs demandent 1% d'augmentation que font-ils : la banque qui a fait faillite et sauvé par les Anglais n'empêche pas les cadres de s'augmenter bien plus que l'inflation: "Barclays bankers to be handed pay rises of more than 100%" nous dit le Daily Mail de Londres, et cela pile pour Noël. D'autres bénéficient de 150% "pushing their basic pay up to as much as 300,000 pounds" ce qui donne 1 million par an.
La Grèce était le seul pays d'Europe où ne sévissait pas encore le Libéral-Fascisme ( voyez sur cette carte le seul pays en vert http://www.privacyinternational.org/article.shtml?cmd[347]=x-347-559597 ) et où il y avait encore moyen d'entrer dans la fonction publique et de bénéficier d'un minimum de sécurité, c'est pourquoi (comme les USA ont fait avec la Serbie, seul pays resté socialiste, et veulent faire maintenant avec la Syrie, seul Etat arabe laïc et nationaliste) le Grand Capital de l'UE tient à le faire disparaître et le conduire à la trique dans le camp du libéral-fascisme : voyez Comme en France ilnt faire disparaître la fonction publique : pour 5 fonctionnaires partant en retrait un seul remplacé ; bonjours les files d'attente et les délais dantesques qu'on connaît en France maintenant! http://www.legrandsoir.info/La-Grece-ou-comment-etrangler...
 

le salaire à l'embauche des moins de 25 ans a DIMINUE DE MOITIE depuis une génération :

 alors que la production,  la richesse de la France, etc ont augmentés ! où est passé la différence ....
Et où est passé la Société? Où est passé la République ? Où est passé la Civilisation ?
Où est passé la progrés, qu'on nous avait tant vanté ?
il y a pas des questions à se poser là ?
et en tirer les conséquences

10/09/2018

les "contrôles"

  Maintenant on ne peut plus rien faire ni avoir, ni vendre, ni utiliser, ni, ni, etc, sans devoir une multitude de « contrôles », « attestations », « diagnostics », etc que le gouvernement (= l’intendant du grand capital comme le disait déjà Marx il y a un siècle et demi, et qui de nos jours ne sont carrément plus que des « kapos » de baraques du grand camp de concentration qu’est l’UE, avant d’être le monde entier), entre « copains » et « coquins », nous impose au nom de l’ « écologie », de la « sécurité », ou autre mot magique. Tous ces contrôles bien entendu ne servent à rien, n’ont jamais évité aucun accident, aucune maladie, etc, c’est du pur chiqué, de la parade que seuls les « mougeons », bien « citoyens », croient docilement. En fait le but - « copains et coquins » oblige ! - est uniquement de fournir sur un plateau à toute une branche, qui autrement n’existait pas, une clientèle captive, dont on peut soutirer du fric ! C’est, comme dans la nature ! - Eh oui ! De même que le capitalisme, et que la prédation, c’est naturel ! - un phénomène de parasitisme (pas de symbiose, dans une symbiose, le symbiote est utile). Bref, dans un sens ça a quand-même une utilité : ça permet de réduire le chômage    , ça fournit des emplois (outre les gras profits pour leurs patrons!) à plein de gens qui autrement ne trouveraient pas de carrière, ça crée ex-nihilo de nouveaux débouchés professionnels ; ça les occupe ; comme les pompistes ou les gardiens de parkings les gens qui font ça ont comme ça outre un salaire le sentiment d’avoir une place dans la société et de servir à quelque chose, un statut.
On se console comme on peut !

23/08/2018

selon le gouvernement chinois une éducation sur l'égalité liée aux origines raciales est nécessaire

et sur l'égalité liée aux origines sociales ils vont faire aussi ?

j'en doute ! (déjà ils ne s'inquiètent que du sort des hommes d'affaires africains ! on a compris !) https://ru-clip.com/video/if1BAy2K9Ec/les-d%C3%A9fis-%C3%...

 

19/08/2018

Fraternité

MESSAGE DE KEMI SEBA à  SA SORTIE DE PRISON

« Les autorités voulaient me détruire, elles m’ont donné naissance. Leurs persécutions, à l’égard de notre combat, m’ont servi d’essence. L’amour illimité que vous autres mes partisans (en Occident, ou sur le continent africain) m’avez témoigné durant cette épreuve, a donné encore plus de sens au travail qui est le nôtre, à savoir celui de la résistance.

Une pensée profonde, pour mes frères détenus derrière les barreaux, plus particulièrement ceux avec qui j’ai pu fraterniser après avoir quitté l’isolement (les 10 derniers jours). Jimmy, Foued, Deyas et tous les autres (notamment Abdelhakim Dekhar avec qui j’ai pu échanger peu de temps avant mon départ). Ma fraternité, pour la vie vous l’aurez.

Une pensée pour les surveillants (parmi lesquels, par la grâce de Dieu, nous comptons énormément de sympathisants, afro-descendants, mais pas seulement), je vous livre ma gratitude, car vous avez tout fait (même si pour cela, il fallait parfois enfreindre le règlement légèrement) pour que je ne manque de rien. Le système tente de faire du milieu carcéral un camp dans lequel l’Humanité est décédée, mais vous m’avez rappelé que demain était possible. Aux surveillants du D3, à ceux du dépôt, à Monsieur Berquier (un grand frère, un grand monsieur), je dis merci.

À la dissidence, peu importe nos nombreux différends, merci pour le soutien.

À ma famille mon staff, mon clan (mes proches, et vous autres mes partisans) je vous le dis, je n’ai jamais été aussi fier de vous. Je vous aime tellement, le mot est même faible…

Vous tous qui constituez ma grande famille « Soutenons Kemi Seba », vous êtes une partie de moi, et mon cœur bat en chacun d’entre vous.

Là où nous sommes, plus personne ne nous arrêtera. Et même mort, le combat continuera, celui de l’auto-détermination, de l’anti-victimisation, et de la virilité du peuple.

Le combat s’accentue. Je reprends la tournée d’ici peu.

Force, honneur, dignité et aux ennemis, merci. Car au final, cette épreuve nous solidifie »

14/08/2018

ce n'est pas une lutte pour une couleur de peau c'est une lutte contre le capitalisme


 


28/07/2018

L’Histoire de la période présente, c’est qu’il y a un problème de police

Voilà le régime politique dans lequel nous s vivons

affaire Benalla, c’est la police qui en parle le mieux. « Nous avons le sentiment que d’une affaire Benalla, on est en train de faire une affaire de police (1», déclare un syndicaliste policier. Précisément. Et d’ajouter dans un éclair de lucidité dévastatrice : « Ce n’est pas ça la police. Il a ruiné notre image. » Bien sûr, avant d’être dévastatrice, cette lucidité est paradoxale puisqu’elle prend la forme retournée de la dénégation, ce tour du psychisme qui fait dire la vérité mais en énonçant le contraire de la vérité. En lieu et place de « ça n’est pas ça la police » et « il a ruiné notre image », le lecteur attentif aura évidemment rectifié de lui-même pour entendre « la police, c’est tout à fait ça (si ça n’est pas bien pire) » et « il a mis en pleine lumière ce que nous sommes ».
Lire aussi Anthony Caillé & Jean-Jacques Gandini, « Mais que fait la police ? », Le Monde diplomatique, janvier 2017. La mise au débat public des manières réelles de la police via les méfaits d’un séide de seconde zone fait irrésistiblement penser à Al Capone, tombé pour fraude fiscale. Hegel appelait « ruse de la raison » cette manière particulière qu’emprunte parfois l’histoire pour s’accomplir : les tournants majeurs se négocient au milieu des broutilles, et l’Histoire majestueuse avance par les forces des histoires de cornecul. L’Histoire de la période présente, c’est qu’il y a un problème de police, et même de police-justice, dans ce pays, un problème de première grandeur, où il faudra bien se décider à voir un symptôme politique. Au reste, il appartiendrait à une minutieuse enquête de sociologie des médias d’éclairer ce mystère de l’émoi qui a saisi les rédactions au spectacle d’une scène de violence que, dans leur propre norme désormais déformée, les manifestants ne seraient pas loin de trouver « ordinaire ». C’est que depuis deux ans, en fait depuis la manifestation COP 21 du 29 octobre 2015, date d’inauguration de l’état d’urgence à usage des opposants politiques, la violence policière déployée contre les manifestants n’a cessé de passer des seuils. La police matraque, la police éborgne, la police grenade, mutile et tue. À qui veut se donner la peine de simplement regarder, les réseaux sociaux offrent depuis deux ans des tombereaux de vidéos de brutalités policières proprement ahurissantes, dont le centième suffirait à horrifier la population… si seulement on les lui donnait à voir. Mais à cette exposition, qui entre normalement dans le minimum minimorum des devoirs de la presse, la population n’a jamais eu droit. Sauf aujourd’hui. Mais pourquoi ? Parce que, misère du journalisme politique, ce concentrat de toutes les tares de la presse contemporaine, il est question de « l’Élysée ». Et la séquence, alors, redevient intéressante. C’est pourtant tout autre chose qui se passe depuis deux ans, autre chose que les méfaits d’un voyou monté en grade : une entreprise d’intimidation généralisée de toute opposition politique sérieuse, méthodiquement conduite par les institutions de la police et de la justice. Intimider systématiquement par la violence institutionnelle et par la violence physique : menace de la garde-à-vue dans des conditions dégradantes qui glaceraient les spectateurs d’un film sur quelque dictature d’autres latitudes, menace de la prison pour des faits inexistants : un étudiant de Paris 1 a pris de la prison (de la prison ! – 4 mois avec sursis) pour avoir simplement été pris avec dans son sac un sweat à capuche, du sérum physiologique, un masque et des lunettes de piscine, c’est-à-dire le viatique minimal pour faire face aux agissements de la police. Menace de violence institutionnelle, donc, et menace de violence ouverte, expressément faite pour que les manifestants soient envahis du sentiment de mettre en jeu leur intégrité physique au moment où ils s’apprêtent à exercer leurs droits politiques fondamentaux. Ici se pose une question lexicale presque insoluble à force de complexité : sous quelle catégorie, en « isme » par exemple, résumer les pratiques d’un pouvoir qui s’attache ainsi à méthodiquement terroriser ses citoyens ? Pour la police elle-même, c’est parfois trop : un gardé à vue d’Arago témoigne ainsi que l’OPJ auquel il avait affaire restait interloqué des consignes venues d’en-haut d’administrer pareils traitements à une poignée d’adolescents. Lire aussi Anna Feigenbaum, « Gaz lacrymogène, des larmes en or », Le Monde diplomatique, mai 2018. De tout cela, les médias n’ont jamais sérieusement parlé. Et le pire est que, même avec un Benalla sous le nez, ils n’en parleront pas. Comme ils ne feront aucun des liens pourtant évidents que cette pitoyable affaire suggère de faire. À commencer par celui de la scène et de son contexte. Car Benalla tabasse hardiment, comme la police, mais en plein mouvement social contre les ordonnances SNCF. Mouvement social, opposants, contestation, contestation débordante même étant donnée la nullité des principales confédérations syndicales : par conséquent faire peur. Faire peur en massacrant le premier venu et, sous le regard terrorisé des autres, faire passer à tous l’envie de revenir. Voilà le régime politique dans lequel nous vivons, dont les médias, dans un mélange de collusion fondamentale et d’insuffisance intellectuelle, ne diront jamais le moindre mot en toute généralité – l’affaire Benalla de ce point de vue est idéalement faite pour leur (re)donner l’impression d’être le fer de lance de la démocratie : parbleu, ils enquêtent ! ils soulèvent, ils sont intransigeants, ils n’hésitent pas à fièrement bousculer le pouvoir, ils sont la liberté en marche (pardon – enfin oui quand même, justement, la « liberté en marche », c’est-à-dire la version « En marche » de la liberté, la liberté Potemkine qui ne sait rien, ne veut rien savoir, et ne rien dire, de toutes les offenses aux libertés réelles).

Il est vrai qu’on ne passe pas facilement de la pâmoison devant Macron-le-disciple-de Paul Ricœur à Macron chef de bande à la tête d’un État-racaille. Il est plus vrai encore qu’ouvrir les yeux sur toutes ces choses immontrables

"mais leur uniforme les déshumanise

forcerait à des révisions autrement déchirantes, une révision des catégories générales, les plus difficiles à bouger puisqu’elles commandent une entière vision du monde, dont l’abandon se paye de tous les coûts psychiques de s’avouer à soi-même s’être si longtemps, et si profondément, trompé. Ainsi, de même qu’on n’a jamais réussi à faire reconnaître à l’éditorialisme que le Parti socialiste n’avait plus rien à voir avec le signifiant « gauche », dont l’étiquette lui avait été maintenue dans un mélange d’inertie et de cécité volontaire, de même il n’y aura probablement pas moyen de faire entendre que le néolibéralisme est un anti-démocratisme, qu’il est, par essence et non par accident, un illibéralisme, catégorie précisément formée pour être appliquée aux « autres » (les Hongrois, les Polonais…), c’est-à-dire pour mieux se dédouaner soi-même. Et, pour revenir dans le registre des étiquettes politiques, il y aura, a fortiori, moins d’espoir encore de faire voir, et de faire nommer, la part d’extrême droite de ce pouvoir élu pour, selon l’expression désormais couverte de ridicule, faire barrage à l’extrême droite (2). C’est qu’il n’y va plus ici de simplement reconnaître s’être trompé, mais – on ne voit pas trop comment le dire autrement – de s’être chié dessus. Dieu sait pourtant qu’il y aurait beaucoup à dire sur les rapports nombreux, variés, repérables dans une multitude de plans théoriques, qui relient la forme quintessentielle du néolibéralisme donnée par le macronisme et l’extrême droite. On savait déjà, au moins pour qui avait le désir de savoir, que ces deux formes entretiennent, et depuis bien avant même le macronisme, des rapports de parfaite complémentarité externe : l’extrême droite comme opérateur de toutes les prises d’otage électorales. Nous découvrons depuis quelques années que ce rapport de complémentarité externe se double d’un rapport de fonctionnalité interne : tout pouvoir néolibéral requiert son pôle d’extrême droite, puisque la violence sociale sans limite, à quoi s’ajoute l’abyssale carence des médiateurs syndicaux, voue la contestation à prendre des formes moins standard, moins benoîtement ritualisées, et moins inoffensives, contre lesquelles l’État ne trouve plus que sa violence physique à opposer. C’est ce mouvement général qui n’a pas manqué d’émerger au fur et à mesure que s’opérait l’approfondissement du néolibéralisme, particulièrement sous gouvernement « socialiste » (Hollande-Valls), à un point tel qu’on n’avait aucun sentiment de pareille dangerosité à aller manifester sous Sarkozy ! – nous l’aurons découvert avec le solférinisme. En réalité, c’est bien moins une affaire de personnes et d’étiquettes (elles n’ont plus aucun sens à ce degré d’indifférenciation) que de dynamique structurelle, la dynamique de l’obstination forcenée à administrer le néolibéralisme à des populations qui n’en veulent pas, et des caps que fait immanquablement franchir cette obstination. Comme une illustration supplémentaire de cette propension des médias à croire s’acquitter d’un devoir de rapporter sans en fait jamais rien montrer, on devrait se souvenir de cette étude d’un chercheur américain (3), reprise aussi platement que possible et sans aucun esprit de suite dans la presse française, s’appuyant sur le World Values Survey et l’European Values Survey pour établir ce paradoxe que les électeurs du centre, et non les « extrémistes » comme on l’aurait attendu (souhaité), sont les moins attachés aux principes de la démocratie. Ici, il faut sans doute en revenir à la catégorie d’extrême centre, proposée par Alain Deneault (4) pour dire comme il convient cette forme inaperçue de fanatisme qu’emporte le néolibéralisme, et être un peu plus au clair quant à la question de savoir qui sont les vrais radicalisés dans la société – ils sont au pouvoir. C’est ainsi qu’émerge, à l’encontre de l’indigence médiatique du « nouveau monde », cette forme politique pour le coup inédite de l’arc d’extrême droite, précisément parce que tout pouvoir néolibéral appelle fonctionnellement son pôle interne d’extrême droite, si bien qu’il y a désormais de l’extrême droite partout dans le paysage des « partis de gouvernement », et non plus seulement dans le dépotoir FN où l’on aurait tant voulu qu’elle demeurât confinée. Décidément préposé à dire la vérité du régime, Gérard Collomb aura donné sa formulation la plus achevée à la compatibilité, voire à la convergence, du néolibéralisme et de l’extrême droite avec son propos sur « les migrants qui font du benchmarking (5», aussi remarquable par le cap d’ignominie joyeusement franchi que par le caractère inédit de la synthèse qu’il opère. Alors fatalement, les débordements s’appellent l’un l’autre : au débordement de la contestation, qui n’a plus aucune autre solution que de déborder, répond le débordement de l’extrême droite interne : celle de Valls, de Collomb, de Macron – et ce malheureux Benalla n’a probablement pas idée de son personnage hégélien, du statut de « ruse de la raison » incarnée qui lui échoit aujourd’hui. Un malheur n’arrivant jamais seul, l’affaire Benalla éclate à quelques jours de la marche pour Adama. Pour le syndicalisme poulaga qui s’escrime à jurer que « la police, ça n’est pas ça », la collision est terrible. On ne répétera jamais assez combien les marges de la société servent de terrain d’expérimentation aux pratiques de l’ordre vouées à s’appliquer par extensions successives à des fractions de plus en plus larges de la société. Ce que les médias laissent à l’état dispersé, poussière de faits divers sans conséquence et sans lien, bref sans aucune leçon générale, là encore rapportés sans être montrés, un événement comme le rassemblement de Beaumont le concentre de la plus effrayante des manières. Doublement effrayante en vérité, d’abord par le simple récit des meurtres, et de la manière dont les institutions, de concert, mentent pour les couvrir. Mais, plus fondamentalement, à faire découvrir la nature particulière de la violence d’État qui s’exerce ici, non pas d’après quelque fait de contestation, mais à raison de l’existence même, nue, des individus, constitués en indésirables ontologiques – et l’on peine à croire dans ces conditions qu’il y ait tant de résistance à vaincre pour en venir à la conclusion évidente d’un racisme institutionnel. Il fallait entendre en tout cas, ce 21 juillet, les prises de parole de tous les proches des tués sans raison, sans droit, sans rien, oui, comme des chiens, mères, frères, sœurs, le cœur brisé, voix étranglée de sanglots au moment de prendre la parole, racontant des choses proprement hallucinantes, des choses qu’on ne peut pas croire, et pourtant qu’il faut croire : parce qu’elles sont vraies. Alors désormais nous attendons. Nous attendons de voir s’il se trouve quelque média pour enfin montrer toutes ces choses, Frédéric Lordon pour lire la suite https://www.les-crises.fr/benalla-et-larc-dextreme-droite...

pour de la doc en temps réel sites : "mais leur uniforme les déshumanise"