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28/07/2018

L’Histoire de la période présente, c’est qu’il y a un problème de police

Voilà le régime politique dans lequel nous s vivons

affaire Benalla, c’est la police qui en parle le mieux. « Nous avons le sentiment que d’une affaire Benalla, on est en train de faire une affaire de police (1», déclare un syndicaliste policier. Précisément. Et d’ajouter dans un éclair de lucidité dévastatrice : « Ce n’est pas ça la police. Il a ruiné notre image. » Bien sûr, avant d’être dévastatrice, cette lucidité est paradoxale puisqu’elle prend la forme retournée de la dénégation, ce tour du psychisme qui fait dire la vérité mais en énonçant le contraire de la vérité. En lieu et place de « ça n’est pas ça la police » et « il a ruiné notre image », le lecteur attentif aura évidemment rectifié de lui-même pour entendre « la police, c’est tout à fait ça (si ça n’est pas bien pire) » et « il a mis en pleine lumière ce que nous sommes ».
Lire aussi Anthony Caillé & Jean-Jacques Gandini, « Mais que fait la police ? », Le Monde diplomatique, janvier 2017. La mise au débat public des manières réelles de la police via les méfaits d’un séide de seconde zone fait irrésistiblement penser à Al Capone, tombé pour fraude fiscale. Hegel appelait « ruse de la raison » cette manière particulière qu’emprunte parfois l’histoire pour s’accomplir : les tournants majeurs se négocient au milieu des broutilles, et l’Histoire majestueuse avance par les forces des histoires de cornecul. L’Histoire de la période présente, c’est qu’il y a un problème de police, et même de police-justice, dans ce pays, un problème de première grandeur, où il faudra bien se décider à voir un symptôme politique. Au reste, il appartiendrait à une minutieuse enquête de sociologie des médias d’éclairer ce mystère de l’émoi qui a saisi les rédactions au spectacle d’une scène de violence que, dans leur propre norme désormais déformée, les manifestants ne seraient pas loin de trouver « ordinaire ». C’est que depuis deux ans, en fait depuis la manifestation COP 21 du 29 octobre 2015, date d’inauguration de l’état d’urgence à usage des opposants politiques, la violence policière déployée contre les manifestants n’a cessé de passer des seuils. La police matraque, la police éborgne, la police grenade, mutile et tue. À qui veut se donner la peine de simplement regarder, les réseaux sociaux offrent depuis deux ans des tombereaux de vidéos de brutalités policières proprement ahurissantes, dont le centième suffirait à horrifier la population… si seulement on les lui donnait à voir. Mais à cette exposition, qui entre normalement dans le minimum minimorum des devoirs de la presse, la population n’a jamais eu droit. Sauf aujourd’hui. Mais pourquoi ? Parce que, misère du journalisme politique, ce concentrat de toutes les tares de la presse contemporaine, il est question de « l’Élysée ». Et la séquence, alors, redevient intéressante. C’est pourtant tout autre chose qui se passe depuis deux ans, autre chose que les méfaits d’un voyou monté en grade : une entreprise d’intimidation généralisée de toute opposition politique sérieuse, méthodiquement conduite par les institutions de la police et de la justice. Intimider systématiquement par la violence institutionnelle et par la violence physique : menace de la garde-à-vue dans des conditions dégradantes qui glaceraient les spectateurs d’un film sur quelque dictature d’autres latitudes, menace de la prison pour des faits inexistants : un étudiant de Paris 1 a pris de la prison (de la prison ! – 4 mois avec sursis) pour avoir simplement été pris avec dans son sac un sweat à capuche, du sérum physiologique, un masque et des lunettes de piscine, c’est-à-dire le viatique minimal pour faire face aux agissements de la police. Menace de violence institutionnelle, donc, et menace de violence ouverte, expressément faite pour que les manifestants soient envahis du sentiment de mettre en jeu leur intégrité physique au moment où ils s’apprêtent à exercer leurs droits politiques fondamentaux. Ici se pose une question lexicale presque insoluble à force de complexité : sous quelle catégorie, en « isme » par exemple, résumer les pratiques d’un pouvoir qui s’attache ainsi à méthodiquement terroriser ses citoyens ? Pour la police elle-même, c’est parfois trop : un gardé à vue d’Arago témoigne ainsi que l’OPJ auquel il avait affaire restait interloqué des consignes venues d’en-haut d’administrer pareils traitements à une poignée d’adolescents. Lire aussi Anna Feigenbaum, « Gaz lacrymogène, des larmes en or », Le Monde diplomatique, mai 2018. De tout cela, les médias n’ont jamais sérieusement parlé. Et le pire est que, même avec un Benalla sous le nez, ils n’en parleront pas. Comme ils ne feront aucun des liens pourtant évidents que cette pitoyable affaire suggère de faire. À commencer par celui de la scène et de son contexte. Car Benalla tabasse hardiment, comme la police, mais en plein mouvement social contre les ordonnances SNCF. Mouvement social, opposants, contestation, contestation débordante même étant donnée la nullité des principales confédérations syndicales : par conséquent faire peur. Faire peur en massacrant le premier venu et, sous le regard terrorisé des autres, faire passer à tous l’envie de revenir. Voilà le régime politique dans lequel nous vivons, dont les médias, dans un mélange de collusion fondamentale et d’insuffisance intellectuelle, ne diront jamais le moindre mot en toute généralité – l’affaire Benalla de ce point de vue est idéalement faite pour leur (re)donner l’impression d’être le fer de lance de la démocratie : parbleu, ils enquêtent ! ils soulèvent, ils sont intransigeants, ils n’hésitent pas à fièrement bousculer le pouvoir, ils sont la liberté en marche (pardon – enfin oui quand même, justement, la « liberté en marche », c’est-à-dire la version « En marche » de la liberté, la liberté Potemkine qui ne sait rien, ne veut rien savoir, et ne rien dire, de toutes les offenses aux libertés réelles).

Il est vrai qu’on ne passe pas facilement de la pâmoison devant Macron-le-disciple-de Paul Ricœur à Macron chef de bande à la tête d’un État-racaille. Il est plus vrai encore qu’ouvrir les yeux sur toutes ces choses immontrables

"mais leur uniforme les déshumanise

forcerait à des révisions autrement déchirantes, une révision des catégories générales, les plus difficiles à bouger puisqu’elles commandent une entière vision du monde, dont l’abandon se paye de tous les coûts psychiques de s’avouer à soi-même s’être si longtemps, et si profondément, trompé. Ainsi, de même qu’on n’a jamais réussi à faire reconnaître à l’éditorialisme que le Parti socialiste n’avait plus rien à voir avec le signifiant « gauche », dont l’étiquette lui avait été maintenue dans un mélange d’inertie et de cécité volontaire, de même il n’y aura probablement pas moyen de faire entendre que le néolibéralisme est un anti-démocratisme, qu’il est, par essence et non par accident, un illibéralisme, catégorie précisément formée pour être appliquée aux « autres » (les Hongrois, les Polonais…), c’est-à-dire pour mieux se dédouaner soi-même. Et, pour revenir dans le registre des étiquettes politiques, il y aura, a fortiori, moins d’espoir encore de faire voir, et de faire nommer, la part d’extrême droite de ce pouvoir élu pour, selon l’expression désormais couverte de ridicule, faire barrage à l’extrême droite (2). C’est qu’il n’y va plus ici de simplement reconnaître s’être trompé, mais – on ne voit pas trop comment le dire autrement – de s’être chié dessus. Dieu sait pourtant qu’il y aurait beaucoup à dire sur les rapports nombreux, variés, repérables dans une multitude de plans théoriques, qui relient la forme quintessentielle du néolibéralisme donnée par le macronisme et l’extrême droite. On savait déjà, au moins pour qui avait le désir de savoir, que ces deux formes entretiennent, et depuis bien avant même le macronisme, des rapports de parfaite complémentarité externe : l’extrême droite comme opérateur de toutes les prises d’otage électorales. Nous découvrons depuis quelques années que ce rapport de complémentarité externe se double d’un rapport de fonctionnalité interne : tout pouvoir néolibéral requiert son pôle d’extrême droite, puisque la violence sociale sans limite, à quoi s’ajoute l’abyssale carence des médiateurs syndicaux, voue la contestation à prendre des formes moins standard, moins benoîtement ritualisées, et moins inoffensives, contre lesquelles l’État ne trouve plus que sa violence physique à opposer. C’est ce mouvement général qui n’a pas manqué d’émerger au fur et à mesure que s’opérait l’approfondissement du néolibéralisme, particulièrement sous gouvernement « socialiste » (Hollande-Valls), à un point tel qu’on n’avait aucun sentiment de pareille dangerosité à aller manifester sous Sarkozy ! – nous l’aurons découvert avec le solférinisme. En réalité, c’est bien moins une affaire de personnes et d’étiquettes (elles n’ont plus aucun sens à ce degré d’indifférenciation) que de dynamique structurelle, la dynamique de l’obstination forcenée à administrer le néolibéralisme à des populations qui n’en veulent pas, et des caps que fait immanquablement franchir cette obstination. Comme une illustration supplémentaire de cette propension des médias à croire s’acquitter d’un devoir de rapporter sans en fait jamais rien montrer, on devrait se souvenir de cette étude d’un chercheur américain (3), reprise aussi platement que possible et sans aucun esprit de suite dans la presse française, s’appuyant sur le World Values Survey et l’European Values Survey pour établir ce paradoxe que les électeurs du centre, et non les « extrémistes » comme on l’aurait attendu (souhaité), sont les moins attachés aux principes de la démocratie. Ici, il faut sans doute en revenir à la catégorie d’extrême centre, proposée par Alain Deneault (4) pour dire comme il convient cette forme inaperçue de fanatisme qu’emporte le néolibéralisme, et être un peu plus au clair quant à la question de savoir qui sont les vrais radicalisés dans la société – ils sont au pouvoir. C’est ainsi qu’émerge, à l’encontre de l’indigence médiatique du « nouveau monde », cette forme politique pour le coup inédite de l’arc d’extrême droite, précisément parce que tout pouvoir néolibéral appelle fonctionnellement son pôle interne d’extrême droite, si bien qu’il y a désormais de l’extrême droite partout dans le paysage des « partis de gouvernement », et non plus seulement dans le dépotoir FN où l’on aurait tant voulu qu’elle demeurât confinée. Décidément préposé à dire la vérité du régime, Gérard Collomb aura donné sa formulation la plus achevée à la compatibilité, voire à la convergence, du néolibéralisme et de l’extrême droite avec son propos sur « les migrants qui font du benchmarking (5», aussi remarquable par le cap d’ignominie joyeusement franchi que par le caractère inédit de la synthèse qu’il opère. Alors fatalement, les débordements s’appellent l’un l’autre : au débordement de la contestation, qui n’a plus aucune autre solution que de déborder, répond le débordement de l’extrême droite interne : celle de Valls, de Collomb, de Macron – et ce malheureux Benalla n’a probablement pas idée de son personnage hégélien, du statut de « ruse de la raison » incarnée qui lui échoit aujourd’hui. Un malheur n’arrivant jamais seul, l’affaire Benalla éclate à quelques jours de la marche pour Adama. Pour le syndicalisme poulaga qui s’escrime à jurer que « la police, ça n’est pas ça », la collision est terrible. On ne répétera jamais assez combien les marges de la société servent de terrain d’expérimentation aux pratiques de l’ordre vouées à s’appliquer par extensions successives à des fractions de plus en plus larges de la société. Ce que les médias laissent à l’état dispersé, poussière de faits divers sans conséquence et sans lien, bref sans aucune leçon générale, là encore rapportés sans être montrés, un événement comme le rassemblement de Beaumont le concentre de la plus effrayante des manières. Doublement effrayante en vérité, d’abord par le simple récit des meurtres, et de la manière dont les institutions, de concert, mentent pour les couvrir. Mais, plus fondamentalement, à faire découvrir la nature particulière de la violence d’État qui s’exerce ici, non pas d’après quelque fait de contestation, mais à raison de l’existence même, nue, des individus, constitués en indésirables ontologiques – et l’on peine à croire dans ces conditions qu’il y ait tant de résistance à vaincre pour en venir à la conclusion évidente d’un racisme institutionnel. Il fallait entendre en tout cas, ce 21 juillet, les prises de parole de tous les proches des tués sans raison, sans droit, sans rien, oui, comme des chiens, mères, frères, sœurs, le cœur brisé, voix étranglée de sanglots au moment de prendre la parole, racontant des choses proprement hallucinantes, des choses qu’on ne peut pas croire, et pourtant qu’il faut croire : parce qu’elles sont vraies. Alors désormais nous attendons. Nous attendons de voir s’il se trouve quelque média pour enfin montrer toutes ces choses, Frédéric Lordon pour lire la suite https://www.les-crises.fr/benalla-et-larc-dextreme-droite...

pour de la doc en temps réel sites : "mais leur uniforme les déshumanise"

26/07/2018

enfin une réaction marxiste dans l'électorat israelien ! - y aurait-il quand-même finalement un espoir ?

Le candidat des partis arabes à I24news: « Juifs et Arabes doivent s’unir contre le même ennemi, les magnats »

L’émergence d’Ayman Odeh, qui à 40 ans, est le nouveau chef de la liste commune des partis arabes, est de loin l’élément le plus surprenant de la campagne électorale de 2015. Ce n’est pas juste l’apparition de la première liste d’union arabe, qui pourrait devenir le troisième parti le plus puissant à la Knesset (parlement israélien) ; c’est bien plus la personnalité d’Odeh, le premier politicien arabe à percer aussi rapidement dans les médias israéliens et à attirer l’attention de nombreux Juifs en Israël.

Les partis arabes et leurs dirigeants sont en général considérés par le public juif en Israël comme « non pertinent » ou encore « suspect ». Si on est d’extrême droite, on ira jusqu’à les considérer comme l’ennemi juré, ou, comme le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman préfère les définir, comme « la 5e colonne ».

Mais Ayman Odeh est arrivé, et tout a changé. Encore totalement inconnu du public juif il y a un mois, Odeh a acquis un statut inédit. Pour la gauche, il est porteur d’un nouvel espoir de coopération véritable entre Juifs et Arabes dans l’intérêt de tous; pour la droite, il présente un nouveau défi.

Contrairement à la célèbre député provocatrice, Hanin Zoabi (qui se trouve sur la même liste), Odeh ne peut pas être aussi facilement étiqueté ou écarté. Judy Nir Moses Shalom, l’épouse du ministre Sylvan Shalom, déclarait à la télévision à son propos: « Il est vraiment dangereux… Tout Israélien peut se retrouver dans ce qu’il propose ». Par « Israélien », elle pensait « Juif », bien sûr, et elle a raison. Il n’y a rien de plus menaçant pour l’establishment que la création de nouvelles alliances qui mettent en danger la répartition confortable des pouvoirs et les règles établies.

Odeh, juriste et militant depuis toujours de Hadash, l’unique parti arabo-juif, est né à Haifa dans une famille communiste. Pendant les difficiles années de la seconde intifada et durant les émeutes des Arabes israéliens, il était membre du Conseil municipal de Haïfa. Ses conseillers s’empressent de préciser à i24news qu’il s’est donné la peine d’envoyer une lettre de consolation non seulement aux Arabes tués au cours de ces émeutes, mais aussi aux familles des victimes juives.

Dans le contexte israélien, c’est un geste lourd de sens, qui est conforme à son idéologie. Aujourd’hui, il vit encore à Haïfa, une ville mixte où vit une grande communauté arabe. Sa femme est obstétricienne. Il ne se définit plus comme « communiste » mais plutôt comme « socialiste et démocrate » (ce qui est différent de social-démocrate, il y tient).

Il est encore beaucoup trop tôt pour juger la performance d’Odeh, mais son discours est incontestablement rafraîchissant. Il tend à parler en termes universels de justice et d’égalité, au lieu de recourir au jargon nationaliste diviseur.

« Entre le camp nationaliste et le camp sioniste, je veux établir le camp démocratique », a-t-il déclaré à i24news. « Je ne peux pas le faire seul, et je ne souhaite pas le faire uniquement avec des Arabes; je veux le faire avec et pour les Juifs aussi. Ensemble. Dans la campagne électorale de 2015, le mot « paix » est devenu obsolète; je crains qu’aux prochaines élections, le terme ‘démocratie’ devienne lui aussi obsolète ».

Et Odeh a un rêve inspiré de Martin Luther King. Dans son rêve, Juifs et Arabes marchent ensemble de Nazareth à Jérusalem pour revendiquer ensemble des droits civiques et l’égalité. « Je suis totalement en faveur d’une démarche constructive; pas uniquement condamner ce qui est condamnable ».

Bien trop marginal pour que son nom apparaisse dans la chaîne infinie des événements, le phénomène Odeh a fortement marqué de sa présence les médias internationaux. Dans toutes les langues, et quelque soit le support. Cependant, il faut dire la vérité: ce n’est pas dû seulement aux qualités de star qu’il possède.

WikipediaC’est aussi grâce à l’aide non intentionnelle du ministre des Affaires étrangères Lieberman qui restera dans l’histoire comme le « premier » père de la liste arabe commune, qui s’est formée en réponse à un projet de loi qu’il a proposé pour bloquer la représentation arabe dans son ensemble. Lieberman est ainsi, en quelque sorte, responsable de la gloire internationale d’Odeh. Dans un récent débat télévisé qui réunissait les leaders de tous les partis politiques, Lieberman a soudainement attaqué Odeh en lui disant: « Pourquoi êtes-vous venu dans ce studio et pas dans un studio à Gaza? Pourquoi ne vous présentez-vous pas à des élections à Ramallah plutôt qu’à la Knesset israélienne? Pourquoi êtes-vous là? Vous n’êtes pas désiré ici! ».

Bien qu’il fût surpris par cette attaque, Odeh est resté calme. « Comme il est dit dans le Livre des Proverbes, ‘celui qui creuse une fosse, tombera dedans’ « , a-t-il répondu. « Je suis très désiré dans mon pays; je fais partie de son paysage, je lui ressemble ».

Il semblait exprimer, en sous-texte : « pas comme vous, le nouvel immigrant », mais il ne l’a pas dit. La remarque hyper raciste de Lieberman s’est transformée en cadeau électoral : l’offense a mobilisé des électeurs arabes désespérés. Dans un sondage effectué après le débat, la liste arabe était accréditée de 13 sièges.

« J’espère qu’un siège au moins viendra des électeurs juifs » a déclaré Odeh à i24news; mais ce n’est pas uniquement à eux que je veux m’adresser; je veux parler aux classes défavorisées et fragiles, celles qui sont actuellement représentées par Aryeh Deri et Moshe Kahlon ; nous leur serons totalement dédiés. Je me sens proches d’elles et je veux signer un accord avec elles. Pendant que nous nous disputons sur la définition d’Israël comme « Etat juif », ou comme « Etat de tous ses citoyens », Israël n’est ni l’un ni l’autre; il est l’Etat de ces magnats qui nous gouvernent tous ». Odeh nous a laissé à Jérusalem pour arriver à l’heure à une rencontre avec des parents d’enfants handicapés dans la ville de Ra’anana. Ville entièrement juive.

Odeh projette de faire tout cela depuis l’opposition. Coalition et gouvernement ne sont pas d’actualité à ce stade. Ce n’est pas que les grands partis le recherchent; Israël a eu plusieurs ministres arabes, tous de partis politiques juifs sionistes. Les partis arabes sont encore tabous. Odeh n’y pense même pas en théorie. « Je ne peux pas voter pour un budget favorables aux implantations dans les territoires occupés, au détriment des déshérités de la société, je ne peux pas faire partie d’un gouvernement qui bombarde Gaza; je ne peux pas mener une vie confortable tandis qu’à quelques kilomètres des gens souffrent profondément ».

Il conclut en citant Emile Habibi, un important intellectuel arabe israélien et militant politique. Peu de temps avant sa mort, on avait demandé à Habibi: « quand Israéliens et Palestiniens accepteront finalement de s’asseoir à la table des négociations, choisirez-vous de vous asseoir avec les Israéliens ou avec les Palestiniens? ». « Je choisirai d’être la table », avait-t-il répondu. Quand j’ai demandé à Odeh si lui aussi choisirait d’être la table, il a répondu sans hésiter: « une table active, tel est mon rôle favori ».

Lily Galili est analyste de la société israélienne. Elle a cosigné un livre, « Le million qui a changé le Moyen-Orient » sur l’immigration d’ex-URSS vers Israël, son domaine de spécialisation.

Tiens tiens ! les prédictions naïvement optimistes (apparemment) de Léon Abraham dans "histoire matérialiste de la question juive" https://www.marxists.org/francais/leon/CMQJ00.htm se réaliseront-elles ?

 

puisqu'on parle de matérialisme, un bilan chiffré, matérialiste du conflit israelo-gazaoui :

Les pertes civiles de l’opération Protective Edge :

Nombre total de morts     Israël 73 (1 enfant),  Gaza 2 200 (550 enfants)
Civils tués (% du total)      Israël 6** (8%), Gaza 1 560 [7]  (70%)
Combattants (% du total) Israël 67 (92%), Gaza 640 (30%)
Dommages directs ($)        55 millions [6], Gaza 4 milliards [8]
Maisons détruites               Israël 1***, Gaza 18.000****

Concernant Gaza, les chiffres sont arrondis tout au long de cette monographie, les grands nombres sont de même arrondis à la dizaine, centaines ou milliers.
** Un civil était un travailleur "invité", comprenez immigré, thaïlandais.
*** 11 autres ont subi des dégâts.
**** 38 000 autres ont subi des dégâts.

23/07/2018

pensée pour remettre les choses à leur place, c'est bien utile

"Il faudrait se répéter chaque jour  je suis l'un de ceux qui, par milliards, se traînent à la surface du globe. L'un d'eux, et rien de plus. Cette banalité justifie n'importe quelle conclusion, n'importe quel comportement ou acte : débauche, chasteté, suicide, travail, crime, paresse ou rébellion.

... D'où il s'ensuit que chacun a raison de faire ce qu'il fait."

Emil Cioran

20/07/2018

les 3 (4) grands principes à avoir face à la compréhension du monde

J'avais établi trois principes pour comprendre le monde, que javais appelés
1 "Le Principe du commissaire de police" :
c à d à qui profite le crime ?
(c'est très utile, surtout avec l'actualité de ces dernières années !)


2 "Le principe de Karl Marx" :
c à d les idées, théories, idéologies, productions littéraires des gens sont déterminées par leurs intérêts matériels.


j'avais ajouté  un 3ème pour être prudent dans  les questions métaphysique, mais c'est valable aussi pour d'autres sujets.

3 "Le principe du père Noël" :
c à d Il faut se méfier des thèses qui si elles étaient vraies nous "arrangeraient" trop, on se leurre peut-être, tellement on a envie que ça soit vrai.

Maintenant je nomme un 4ème, suivant une expression qu'il a utilisé simplement tout au bout d'une phrase dans un de ses livres ce que j'appellerais

4 "le principe de Zygmunt Bauman" :
la phrase est à peu près (ça n'est pas la phrase réelle, je cite de mémoire) les horreurs nazies sont un exemple de ce à quoi mène l'esprit de la modernité (la volonté amorale de maîtrise totale du réel) quand il n'y a rien qui l'arrête.
c'est ça que j'appelle le principe de Zygmunt Bauman : il n' a pas de principe, si bon soit-il par ailleurs, à plus forte raison s'il est mauvais ! mais même quand il est bon au départ ! qui ne finisse par mener à des dérives et à un emballement (voilà ! on est au coeur de la question) auto-entretenu, qui ne s'arrête jamais, et qui peut mener aux pires dérives, et après à encore pire, encore pire que l'encore pire, dès que "il n'y a rien qui l'arrête" (heureusement souvent il y a des facteurs qui viennent limiter, brider les enthousiasmes et les cercles vicieux, mais justement pas toujours et alors ....).
C'est pourquoi pour prendre un exemple moins tragique que celui de Bauman les contrôles techniques obligatoires pour voitures, il  a des gens qui ont pondu ça, il  a des assos, des instances ministérielles, des médias, etc qui vivent de ça, (autre principe là, on l'appellera "le principe du conatus de Spinoza") et qui voudront encore et toujours justifier leur existence et trouver quelque chose de plus à faire, et puis un jour un gouvernement en manque de légitimité qui voudra dorer son blason en disant qu'il prend des mesures pour "la sécurité" (la Déesse Sécurité ! la nouvelle déesse) et puis il  aura les lobbies (principe de Karl Marx !) et on nous diminuera le délai pour faire ces fameux contrôles, qui ne servent à rien si ce n'est créer un juteux marché pour les entreprises contrôleuses,  (pareil pour les contrôles qu'on a inventé maintenant sur les maisons à louer) et puis on les diminuera encore, et puis encore, sans fin, principe de Zygmunt Bauman, car il n'y aura rien qui l'arrête.
(ce qu'on appelle le "principe de Peter", bien connu, c'en est une application dérivée au thème de la carrière dans les organisation hiérarchiques : un agent monte en grade jusqu'à ce qu'il aie atteint le niveau où il est incompétent , mais là il y un un facteur limitant justement, l'incompétence, là il s'arrête, mais il y a des cas où il n'y a pas de facteur limitant, et alors tout est possible, la chasse aux sorcières, le ravage du Seistan par les mongols, les génocides nazis, etc (car c'est pas fini, ça ne fait que commencer ... d'ailleurs des génocides euthanasiques ça recommence ! avec les trisomiques, et personne ne réagit !).

18/07/2018

la France de maintenant

La Dernière âme
 
Le ciel était sans dieux, la terre sans autels.
Nul réveil ne suivait les existences brèves.
L’homme ne connaissait, déchu des anciens rêves.
Que la Peur et l’Ennui qui fussent immortels.

Le seul chacal hantait le sépulcre de pierre.
Où, mains jointes, dormit longtemps l’aïeul sculpté ;
Et, le marbre des bras s’étant émietté,
Le tombeau même avait désappris la prière.

Qui donc se souvenait qu’une âme eût dit : Je crois !
L’antique oubli couvrait les divines légendes.
Dans les marchés publics on suspendait les viandes
A des poteaux sanglants faits en forme de croix.

Le vieux soleil errant dans l’espace incolore
Était las d’éclairer d’insipides destins…
Un homme qui venait de pays très lointains,
Me dit : « Dans ma patrie il est un temple encore.

« Antique survivant des siècles révolus,
« Il s’écroule parmi le roc, le lierre et l’herbe,
« Et garde, encor sacré dans sa chute superbe,
« Le souvenir d’un Dieu de qui le nom n’est plus. »

Alors j’abandonnai les villes sans église
Et les cœurs sans élan d’espérance ou d’amour
En qui le doute même était mort sans retour
Et que tranquillisait la certitude acquise.

Les jours après les jours s’écoulèrent. J’allais.
Près de fleuves taris dormaient des cités mortes ;
Le vent seul visitait, engouffré sous les portes,
La Solitude assise au fond des vieux palais.

Ma jeunesse, au départ, marchait d’un pied robuste.
Mais j’achevai la route avec des pas tremblants ;
Ma tempe desséchée avait des cheveux blancs
Quand j’atteignis le seuil de la ruine auguste.

Déchiré, haletant, accablé, radieux,
Je dressai vers l’autel mon front que l’âge écrase,
Et mon âme exhalée en un grand cri d’extase
Monta, dernier encens, vers le dernier des dieux !

 

Catulle-Mendès

17/07/2018

en souvenir de Claude

priez pour lui ! (il était athée mais ça ne fait rien)

 

Claude R., né le 17 juillet 1940, mort le 19 mai 1992.

(1992 ... il n'aura pas connu Via Campesina, ni tout le reste... )
Et voilà! Claude et tous ses problèmes disparus purement et simplement. Tu te rends compte? de ce que c'est qu'une vie ... .
 

Famille aristocratique de petite noblesse italienne, région de Mondovi (Piémont) franc-alleu au Xème siècle.

Grand-oncle Général M. R.  commandant du corps expéditionnaire italien (fasciste) dans la guerre d’Espagne, se trouve (j’ai la photo, de dos, sur une revue d’histoire, et il avait la même calvitie que Claude !!) parmi les négociateurs italiens de l’armistice de 1940 avec la France, ministre de l’Intérieur de Mussolini, a protégé la fuite de roi d’Italie en 1943. s’est enfui en pyjama, a été jugé comme criminel de guerre.

Famille très à droite: l’un a dit que « Le Figaro c’est un journal de gauche », vont à la messe du 21 janvier à la mémoire de Louis XVI.

Lui était marxiste révolutionnaire et Tiers-Mondiste, membre d’un parti trotskiste. (Mais plus intéressé par la généalogie des rois que par le l’histoire du mouvement ouvrier ! … et plus motivé par ses spéculations en bourse (et le soucis de laisser un héritage à ses petits-neveux) que par la défense des salariés agricoles, qui était la tâche de son dernier métier (contrôleur du travail agricole)

A, selon ses dires, a eu l’occasion de voir Mohammar Kadhafi et d’aller au Nicaragua au moment de la révolution Sandiniste. Dans sa jeunesse à été reçu en audience par le Pape, et à été présenté à la princesse Margaret, l’a rencontrée, et reconnue, en Martinique où elle voyageait incognito, lors d’une de leurs conversations elle lui aurait confié que des hommes ont été tués par les Services britanniques dans le but de protéger la fortune privée de la reine.

Sa nièce a épousé le Prince J. de B.-P., on la trouve dans l'arbre généalogique des B-P sur internet,(histoire : « bonjour Mons »…(-eigneur) – « Appelez-moi Jean ! », Plaisanteries sur  "Grand-papa Louis XIV".

Il disait que l'ambiance dans sa famille ressemblait à celle chez les Duquesnoy dans le film "la vie est un long fleuve tranquille". Aimait raconter d'interminables anecdotes sur les menus (très menus !) incidents de ce milieu.

Mère née à Nyons, vieille famille de noblesse provençale, parente avec Condorcet. 

Fiancé à 20  ans avec une jeune fille de son monde. Elle est morte dans un accident de voiture. Immense chagrin. Ce n’est que 30 ans plus tard qu’il commençait, comme il me l’a une fois confié, d’être capable d’en parler. Pendant ce temps il devait continuer à travailler, comme « acheteur »  chez la filiale francaise d'une célèbre marque US d'automobiles, où tous les cadres devaient parler anglais (! …). Quand sa firme a acheté un service consistant à ficher les idées politiques de ses employés, a transmis l’information (hautement confidentielle !) au syndicat. Ca s’est su et il a été (par son oncle même !) marqué sur la  "liste noire" du patronat. Ses possibilités de carrière en tant que cadre dans le privé étaient fichues. A étudié l’arabe aux « Langues O. » et est devenu guide touristique en Egypte et Tunisie. Se souvient, à ce qu’il aimait raconter, d’une nuit où invité dans la maison du guide égyptien, il a vu en enfant mourir, de misère, dans le quartier à deux pas des pyramides.

Contaminé par le virus du SIDA en Martinique, où il a donné des cours de droit à l'université puis a monté une agence immobilière. Y vivait avec une noire nommée E. (je l’ai vue quand on y est allé avec Denise).

Le premier repas ensemble à la pizzéria Don Camillo où il m’a dit «  toi tu as la vie devant toi, moi elle est derrière moi », et j’étais étonné alors ne comprenant pas pourquoi il disait ça.

Retour en France en 1985. (pour devenir contrôleur du travail agricole sous la pression de sa mère qui craignait pour son avenir)

Aimait « déconner », le gros rire et la provocation.

Aimait imiter Fernand Raynaud et l’accent stéphanois (région "berceau" de sa famille au moment de sa naissance et enfance, lieu d’habitation de ses parents) Son père est mort en 1986 je crois (Il gérait les placements en actions du Saint-Siège). Vouvoyait sa mère.

Vivait rue Bellot (XIXème arrondissement quartier Stalingrad, alors en pleine rénovation) au 5ème étage sans ascenseur, quartier pauvre, immeuble miteux. Son appartement, un studio dont la cuisine était extrêmement petite (un boyau affreusement étroit!) valait 16 « millions » de francs (160 000 NF), quand il l’a acheté en 1985, quand il l’a revendu en 1991 : 32 millions ! (le prix d’une maison à Arras !) avec la même situation et seulement une douche intérieure et un WC chimique en plus !

Je me souviens, à chaque fois que c'était la pleine lune il regardait et me le faisait remarquer : http://www.ipernity.com/doc/16384/1449931?from=1449932

Passait parfois les nuits à aller de bar en bar le soir dans ce quartier et à jouer au seul jeu électronique existant à l'époque: le casse-brique. Parfois il s'amusait à surprendre les arabes en s'adressant à eux dans leur langue! (j'y ai assisté, et aussi à une discussion politique qu'il eu avec un stalinien palestinien sur la parvis de Beaubourg dans un de ces groupes informels de discussion, comparables à "Hyde park corner", qui se formaient spontanément en ce lieu....)

Sensible, aimait et respectait les êtres innocents, les animaux, les enfants.

 

Dernière visite chez lui, seul, à l’automne 1991, vu ensemble un film, puis je m’apprêtais à rentrer, a insisté pour que je reste encore manger avec lui (peur de la solitude). Quand je l’ai quitté dans son escalier en lui disant d’être en forme pour pouvoir m’accueillir en Guadeloupe, où il comptait s’installer et disait vouloir m’inviter (et il projetait déjà de me faire visiter la Dominique, hélas! maintenant je ne la verrai jamais) , je le regardais une dernière fois persuadé que je ne reverrai jamais et qu’il allait bientôt mourir. En fait je l’ai revu, il est encore revenu une fois chez moi , c’est cette fois qu’il m’a saisi par le bras en disant « laisse ! j’ai peur. » jusque sa peur soit passée. Il est allé voir Isabelle à Saint-Pol/Ternoise et regretté de ne pouvoir caresser son chat car les médecins le lui interdisaient.

Je l’ai conduit à la gare l’ai vu prendre le train : c’était la dernière fois. Par la suite je l’ai eu une ou deux fois au téléphone depuis la Guadeloupe, la dernière fois il disait « je suis en train de devenir aveugle » . puis ça n’a plus répondu, et je n’ai eu qu’un noir qui m’a déclaré « il est en métropole ». En mai 1992 au chateau de Chambord je lui acheté une carte postale avec l’arbre généalogique des B.-P. et l'ai envoyé à l’adresse de sa mère. La réponse était dans une enveloppe qui n’était pas de son écriture. J’ai compris avant même d’ouvrir.

 

Est enterré au cimetière de La Grand-Croix près de Rive-de-Giers ……

16/07/2018

LA RENATIONALISATION DES SERVICES PUBLICS C'EST QUAND-MÊME LA MOINDRE DES CHOSES DANS UNE REPUBLIQUE !

LA RENATIONALISATION DES SERVICES PUBLICS C'EST QUAND-MÊME LA MOINDRE DES CHOSES DANS UNE REPUBLIQUE !

c'est même pas du socialisme, c'est tout bonnement la REPUBLIQUE, et le respect de ses citoyens, c'est la Civilisation, c'est dire "stop !" aux vautours ....

et aux larbins formatés aux dents longues


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En fait il faudra aller plus loin que ça, car :   "Si les pays impérialistes comme la France ont pu maintenir pendant quelques décennies un relatif confort de vie à ses esclaves salariés, ainsi qu’une mascarade de «démocratie», cette période est définitivement révolue. Chaque jour, ce système apparaît de plus en plus sous son véritable visage, entièrement dévoué aux intérêts d’une minorité de parasites au détriment des besoins, de la vie et de la santé de tous.


 

quand on compare avec les électeurs à macron !


15/07/2018

"ça, c'est du pain d'alouette !" vous connaissez ? vous en avez déjà mangé ?

Tout le monde sait, j’espère, ce que c’est que du « pain d’alouette » ? C’est du pain, plus vraisemblablement des tartines ! qu’on a emporté au matin pour aller travailler dans les champs, et qui n’a pas été mangé durant la sortie, et qu’on mange après être rentré à la maison, et donc du pain qui a passé la journée dans les champs, et qui a été, en quelque sorte baptisé par les alouettes.

 

(Car, à l‘époque dans le Nord quand on était dans les champs, ce qu’on entendait c’était les alouettes, et non pas les voitures ronflant sur la Voie Rapide d’à côté !!!!)

10/07/2018

si ça dérancge le régime c'est que ça doit être bien !

lisons cet article, mais pas passivement et obéément, comme ils voudraient, lisons-le de manière critique, en réfléchissant ! et en se posant des questions

Qui sont les "Hikikomoris", ces jeunes Japonais qui vivent reclus dans leur chambre ? ULTRA-MODERNE SOLITUDE - Une jeune personne qui reste cloîtrée chez elle pendant plus de six mois sans aller à l'école ou au travail et avec pour tout contact humain les relations avec des membres de sa famille. (ben !!! on n’en demande pas plus !! Quel est le problème ??
Bandes de capitalistes étatiques!!)
Ce phénomène a un nom : les "hikikomoris". Il a émergé au Japon à la fin des années 90 et se répand désormais partout dans le monde, y compris en France.
Kezako "Hikikomori" ? Ce terme, qui signifie "se retrancher" en japonais, est utilisé pour désigner un "mal contemporain", un "trouble de conduite" (ça y est ! Encore la normalisation à outrance ! Le totalitarisme!!) qui frappe les adolescents comme les jeunes adultes. Que font-ils pour susciter une telle appellation ? Ils se retirent, ils se cloîtrent, le plus souvent dans leur chambre, pendant plusieurs mois ou plusieurs années, et n'en sortent pas, ou si peu. Dans cet espace solitaire, ils s'exilent sur Internet, (Internet ce n’est pas un exil !! c’est au contraire une ouverture sur le monde!!! que les autres n’ont pas ! Ce sont ceux au contraire qui n’explorent pas Internet qui sont coupés du monde ! ) jouent à des jeux vidéo, rompent leurs liens avec les autres, avec l'école, avec le monde du travail (c’est à dire de l’exploitation capitaliste ! Tu parles!!!) . Pour faire quoi ? Pour ne rien faire.  Un phénomène déconcertant de "néantisation existentielle" manifestant un désintérêt total pour le monde « réel », ayant émergé dans les années 90 au Japon, touchant près d’un adolescent sur cent et prenant aujourd'hui une nouvelle dimension avec le vieillissement de ces centaines de milliers de reclus. Ainsi, dans une étude parue en 2016, plus d'un tiers des personnes "hikikomori" interrogées disaient s'être mises en retrait de la société depuis plus de sept ans, contre 16,9 % en 2009.

Comment devient-on "hikikomori" ?

Si l'on en parle de plus en plus ouvertement, si même des filmsl'ont mis en lumière, le phénomène "hikikomori" reste mal compris, souvent lié à des "relations difficiles à l'école" (soit ce que l'on appelle au japno "l’ijime", le harcèlement scolaire – (preuve que l’éducation collective c’est pas sain !), à la peur du "monde professionnel"(pas étonnant, vu que c’est celui de l’arbitraire patronal cynique !) , ou à une difficulté à trouver sa place dans le « monde » (euh .. le monde c’est d’abord le monde naturel je te signale !)  Pourtant, il s'avère bien plus complexe qu'une simple « dépression », prenant les atours d'un rejet radical des normes sociales, s'exprimant en réaction à la figure de l'individu autonome et « performant » (je vois …) dans une société japonaise vieillissante ayant brutalement évolué d’une société traditionnelle à une société occidentalisée : "Les Hikikomoris ne sont pas armés pour le passage entre l’enfance et l’âge adulte, ils s’enferment pour se détacher des modes et des injonctions de la société", affirme Kayo Ikeda, psychologue clinicienne. "Ils ne pensent à rien, (ah oui ? Ça ne serait pas plutôt qu’ils pensent tout le temps, au contraire et enfin librement ?) n’ont aucune ambition, aucune préoccupation vis-à-vis de l’ « avenir » (...) et s’affirment par une absence totale d’idéal de vie (vu que le vie mène invariablement à la mort, quel « idéal de vie » peut-on avoir ? Réfléchis un peu !! conditionné de mes deux ! Lis Blaise Pascal ! etc). Ils questionnent notre rapport à la reconnaissance sociale (très bonne initiative). Ils interrogent les fondements même de notre société moderne."  Un ouvrage publié par le psychiatre Tamaki Saito en 1998 en a alors fait un véritable sujet de société. Une interprétation socio-économique a assimilé cette mouvance comme un effet de la "décennie perdue" des années 90, c'est-à-dire la crise ayant vu le Japon sombrer dans une période de déflation et de montée du chômage. Et donc comme à une forme de résistance à la normativité de la compétition qui touche 70 à 80% des hommes, la plupart âgés de 15 à 35 ans (le pendant féminin du "hikikomori" serait, selon la psychologue, l'anorexie). Ce qui tient ces otakus  en éveil ? Les jeux vidéo, les forums ou des jeux en ligne, la démocratisation de l’Internet...

Loin d'être cool, le "hikikomori" constitue un coût comme un joug pour les familles, isolées à leur tour tant elles sont incapables de demander de l'aide. Une position très difficile, à la fois financièrement et émotionnellement. 

En France, le phénomène et la catégorie elle-même restent peu connus Au gré des années, cette expression très radicale de l'ultra-solitude venue du Japon tend à s’étendre dans toutes nos sociétés modernes, aux États-Unis et en Europe à travers le nombre grandissant de NEET, ces jeunes de 16 à 18 ans qui préfèrent devenir SDF plutôt que de s’insérer socialement et qui veulent se prémunir de ce qu’on appelle le "burn-out" en Europe et "kiroshi" (mort par excès de travail qui concerne un actif sur cinq) au Japon.  Le pays du Soleil-Levant a été précurseur dans la reconnaissance de ces jeunes adultes et dans la prise de conscience. Aux Etats-Unis, c’est encore tabou. En France, il n’y a pas de mot spécifique pour les désigner. Dans le livre Hikikomori, ces adolescents en retrait (Maïa Fansten, Cristina Figueiredo, Nancy Pionnié-Dax, Natacha Vellut, 2014), on nous explique pourquoi, en Occident, les conditions sont réunies pour qu'émerge une mouvance comparable aux Hikikomoris ailleurs qu'au Japon : "En France, le phénomène restent peu connus (bien moins repris par les médias qu'en Italie, par exemple). Il est principalement perçu à travers d'autres catégories existantes : sous l'angle de la déscolarisation, du décrochage scolaire ou, en termes psychopathologiques, à partir des catégories de phobie scolaire ou de refus scolaire, ou plus généralement de phobie sociale."  Au Japon, le phénomène se révèle pris très au sérieux. À tel point que le ministre de la Santé a, pour l’année 2018, demandé l’équivalent de 20 millions d’euros de crédits pour aider les hikikomoris à retourner dans "le droit chemin" ( "le droit chemin" ! je vois ….) . La plupart finissent en effet par sortir de cette forme de solitude, au bout de quelques mois ou de quelques années (le record est de près de 20 ans !). Si la situation dure trop longtemps, ces derniers pourraient se retrouver face à une autre peur, celle de mourir seul. Une phobie qui a également un nom au Japon - "kodokushi" - et très répandue dans un pays vieillissant, en manque d'enfants. (en France aussi)

09/07/2018

rien que pour n'avoir écrit que ça il mériterait le pinacle et de n'être jamais oublié !

« Seigneur, je vous sais gré, rêveur et fainéant.

De m'avoir mis au monde et tiré du néant !

Ceux qui ne sont pas nés n'ont pas vu les étoiles, »

                                   (Alphonse ESQUIROS, 1841)