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14/10/2013

mes objections au christianisme :

1°) L’existence de Dieu (d’un Dieu personnel, un vrai, pas un symbole vasouillard pour catholiques horizontalistes), l’immortalité de l’âme, la communion des saints (1), sont incompatibles avec les connaissances que nous avons du monde physique.

Même si certes, la vision scientifique du monde n’offre plus (sur certains plans, car sur d’autres l’invraisemblance est toujours totale, à moins de postuler un quelconque acte de foi, qui sans vérification expérimentale, ni cohérence théorique avec le connu n’a aucune valeur) un barrage radical. En effet nous savons maintenant que le Cosmos a une histoire, de là à penser qu’il est eschatologique, le pas est tentant, surtout au vu des dernières étapes comme de son évolution, lesquelles semblent bien de surcroît avoir été inscrites dès le départ dans sa détermination.

2°)  et si, certes, la vision positiviste et matérialiste du Cosmos, peut être critiquée, si des constatations troublantes peuvent être faites, et des mystères têtus être toujours là; l'ennui c'est qu'à chaque fois qu’on a voulu passer du stade « négatif » de critique à une alternative en « positif » d’hypothèses, on s’est retrouvé face à des extravagances et des problèmes qu’un esprit critique bien moindre que celui dépensé précédemment suffit à flanquer par terre.

 

3°) L’Éternité c’est bien joli mais ça ne tient pas debout.

Plutôt que des arguments je citerai une boutade de Woody Allen, encore plus dévastatrice pour qui sait lire entre les lignes : « L’éternité c’est long, surtout vers la fin ».

 

Et puis, comme le dit Saint-Exupéry, grand connaisseur en valeurs humaines, « seule compte la démarche, car c’est elle qui dure et non le but, qui n’est qu’illusion du voyageur »

Oui, mais aussi, que vaut une démarche appelée à disparaître à jamais dans le néant ?!! On n’en sort pas..

 

4°) Le Point Oméga, le Christ-Roi, etc., c’est bien joli, mais s’il n’a ni défauts ni qualités, ni personnalité familière et bien à lui, et si on ne peut le serrer dans ses bras, ça ne va pas ; le moindre ami vaut mieux.



"Et les conséquences funestes d'une doctrine pourront prouver tout au plus que cette doctrine est funeste, mais non qu'elle est fausse."(Miguel de UNAMUNO)
(par exemple découvrir que le Père Noël n'existe pas vous gâche la vie, mais ce fait ne rend pas l'existence du Père Noël plus vraisemblable pour autant)



Et pourtant je ne veux pas mourir.




Et pour ceux qui veulent savoir ce que c’est que croire, ce que c’est que la religion (car de nos jours il y a plein de gens qui ne savent même plus de quoi ça cause vraiment! ou bien qui s’en font des idées primaires ou déformées !), ou qui veulent « s’y mettre », ne fusse que comme dans le pari de Pascal, je conseille vivement :

  • les poèmes de Rabindranath Tagore (ainsi que sa série de conférences : Sadhana)

  • les poèmes de Marie NOËL

Et encore une citation de Unamuno où il résume assez bien ce qu'est la religion:
En Dieu tout vit, et dans sa souffrance tout pâtit, et en aimant Dieu nous aimons en lui les créature, de même qu'en aimant les créatures et en y compatissant, en elles nous aimons Dieu et nous compatissons à Dieu. L'âme de chacun de nous ne sera pas libre tant qu'il y aura quelque esclave dans le monde de Dieu, et Dieu non plus, qui vit dans l'ême de chacun de nous, ne sera pas libre tant que notre ême ne sera pas libre. La charité est donc l'impulsion à me délivrer et à délivrer tous mes proches de la douleur et à en délivrer Dieu qui nous embrasse tous."

En même temps bien sûr le tragique Unamuno nous fournit quelque uns des meilleurs arguments CONTRE tout ça, par exemple: "Qu'est-ce qu'une conscience infinie? La conscience ... n'exclut-elle pas par cela même l'infini?" et pire: "Peut-on être heureux sans espérance? Et l'on ne peut plus espérer une fois la possession réalisée."



Louise Ackermann l'un des plus grands poètes du XIXème siècle a résumé la situation dans ce poème :

Le positivisme

Il s'ouvre par-delà toute science humaine
Un vide dont la Foi fut prompte à s'emparer.
De cet abîme obscur elle a fait son domaine ;
En s'y précipitant elle a cru l'éclairer.
Eh bien ! nous t'expulsons de tes divins royaumes,
Dominatrice ardente, et l'instant est venu
Tu ne vas plus savoir où loger tes fantômes ;
Nous fermons l'Inconnu.

Mais ton triomphateur expiera ta défaite.
L'homme déjà se trouble, et, vainqueur éperdu,
Il se sent ruiné par sa propre conquête
En te dépossédant nous avons tout perdu.
Nous restons sans espoir, sans recours, sans asile,
Tandis qu'obstinément le Désir qu'on exile
Revient errer autour du gouffre défendu.

 

 



(1)  Si l'hypothèse de Rupert Sheldrake finissait par s'avérer,  des concepts comme la Communion des Saints cesseraient de paraître absurdes.

 

ceci dit je déplore l'actuelle déliquescence du christianisme, ainsi que le climat d'intolérance athéiste que la pensée unique de la Secte des Adorateurs de la Mort fait régner en Occident.
En sept 2010 lors de son voyage en Ecosse l
e pape Benoît XVI a déploré les menaces posées, selon lui, par un "sécularisme agressif" et "l'extrémisme athée du XXe siècle", il a tout à fait raison, ces expressions conviennent tout à fait, c'est tout à fait ça.



Maintenant des citations d'Henri Barbusse (dans son roman « Clartés ») :
(parlant de Dieu) « On met tous ses bienfaits dans l'éternel futur, on les cache dans l'inconnu... on résout ses contradictions dans le vague inaccessible. » et « Où se manifeste-t-il, que sauve-t-il, quels supplices, quelles calamités, évite-t-il à tous et à chacun dans la défaite des cœurs ? Où a-t-on senti, palpé, embrassé, autre chose que son nom ? L'absence de Dieu entoure infiniment et comme réellement chaque suppliant agenouillé, assoiffé de quelque humble miracle personnel, et chaque chercheur accoudé sur des papiers, à l'affut des preuves comme un créateur, et l'antagonisme haineux, énorme et sanglant de toutes les religions armées les unes contre les autres. L'absence de Dieu surmonte comme le ciel les conflits angoissants du bien et du mal, et l'attention palpitante des justes, et l'immensité, qui me hante, des cimetières d'agonies, et le charnier des soldats innocents, et les cris pesants des naufragés. L'absence ! L'absence ! Depuis cent mille ans que le vie essaye de reculer la mort, il n'y a rien eu, ici-bas, de plus vain, que le cri de l'homme vers la divinité, rien qui donne une idée aussi parfaite du silence. »

et Roger Martin du Gard : « Aucun Dieu n'a jamais répondu aux appels, aux interrogations de l'homme. Ce qu'il prend pour des réponses, c'est seulement l'écho de sa propre voix. »

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