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31/01/2013

les farfadets

Vous connaissez les farfadets ? vous savez qui est à l’origine des traditions sur ces petits lutins?
Ce monsieur !
http://1.bp.blogspot.com/_J4Lap5luSDQ/RzxoA7ZbygI/AAAAAAA...
alias les hominoïdes relique (plus connus dans la presse à sensation sous le nom de Yeti, mais des noms ils en nom des dizaines selon les pays, almasty, nasnas, zemlemer, etc)

Eh non ! les légendes sur les frafadets ne sont pas de simples fantaisies tombées "comme ça" du ciel. Elles ont sans doute une origine, comme pratiquement tous les "mythes" dans des expériences réelles transformées et enjolivées par la tradition orale. En effet :


Tresser la crinière des chevaŭ est typiquement l'activité favorite de tous les lutins et petits esprits, quelque soit leur nom, dans toutes les mythologies européennes (et peut-être au delà).

Regardez ce qui est dit des farfadets, êtres présents dans le folklore de la Vendée et du Poitou : « les farfadets s'occupent volontiers des chevaŭ, dont ils frisent et emmêlent les crinières »
Autre habitude : « le lait des vaches qu'ils aspirent à même leur pis, »

Quand aŭ afars de l’Ardèche : « Quand, sur leur chemin, ils rencontrent une vache qui passe la nuit dehors, ils vont la traire pour boire son lait puis ils lui tressent les poils de la queue »

En Lorraine les sotrets, « Sous prétexte de s'occuper de leurs cheveŭ et de les friser, ce lutin lorrain passe sont temps à courir après les jeunes bergères. » (Voilà qui rappelle très fort le comportement des satyres et silènes de la légende – et des hominoïdes de la réalité selon de nombreuses traditions).
Dans les Alpes françaises (selon Alice Joisten et Christian Abry, "Etres fantastiques des Alpes", Entente, 1995. - Il s'agit de témoignages "légendaires" de personnes âgées, transcrits tels quels), Haute-Savoie, Savoie, Hautes Alpes - il est explicitement question de crinières de juments tressées par des créatures appelées diversement, couramment décrites comme nocturnes, velues, avec des seins très longs pour celles de sexe féminin (trait en effet typique des hominoïdes reliques de sexe féminin).
"Aller la nuit traire ou téter les vaches, en tout cas boire leur lait, est aussi un trait commun de comportement entre les almastys d'une part, les servans, follatons, carcaris du Dauphiné et de Savoie d'autre part..".

En Angleterre on attribuait la même choses à un certain Mab :
« … that very Mab /

That plaites the manes of horses in the night » (Shakespeare, Romeo and Julietta, I, 4)

Des détails et des coutumes si particuliers, et en même temps semblables d’un bout de la France à l’autre bout, ne s’inventent pas, il faut au contraire présumer que le souvenir de faits réels s’est transmis dans la tradition orale paysanne pour se retrouver systématiquement dans les légendes de ces petits êtres (car eŭ par contre, si – en plus ! – ils vivent également la nuit, sont petits, on est loin de la taille des hominoïdes).

Or ! or, que sait-on des hominoïdes ?

Ceci :Pr. Porchnev : « Quel stimulus biologique peut, dans l’évolution des hominoïdes, avoir suscité cette attirance pour des chevaŭ …. Des histoires qui disent qu’ils peuvent téter le lait des juments, et juste pour cela s’approcher des troupeaŭ de chevaŭ … Dans les steppes du sud de Kazakhstan les bergers se plaignent de ce que des créatures bipèdes tètent le lait des juments pendant la nuit. On prétend que la créature bipède tresse la crinière, utilisant la boucle ainsi obtenue comme étrier. Son ventre reposant sur le dos de la jument, tournée vers l’arrière, et se tenant d’une main à la base de la queue, la créature se pend et parvient à sucer le pis. …les chercheurs dudit département remarquèrent que seule une telle acrobatie pouvait donner accès à la mamelle pour une créature étrangère. »

Le chercheur Grégory Patchenko, suite à un signalement d’un almasty (http://www.google.com/search?ie=UTF-8&oe=utf-8&q=almasty) qui venait chaque nuit tresser une crinière se mit en aguets pour voir la créature, malheureusement il n’osa pas faire usage d’un flash et ne put prendre de photos, mais il vit un jeune sans doute pénétrer acrobatiquement par un trou du toit de la grange et se tenir debout à côté de la jument, (Dimitri Bayanov « sur les traces de l’homme des neiges russe » - Exergue 2001- pages 60 à 62)

ici en vidéo les lieŭ même où Patchenko a vu l'almasty tresser la crinière d'un cheval http://www.youtube.com/watch?v=wU3rive0bog

des liens:
NOUVEAU : http://www.stgr-primates.de/research (résultats des recherche systématiques dans le Nord-Caucase par des spécialistes russes)

http://www.stgr-primates.de/reports.html

http://www.paranormalnews.fr/index.php/dossiers/mythes-et...

http://ratatoulha.chez-alice.fr/komi/izhma/jag_mort/mihai...

http://www.2hcreations.net/enquetes-impossible/zana.php

Conclusion :

« L'existence de mythes récurrents sur les satyres, domovoy:, http://fr.wikipedia.org/wiki/Domovoy et j'en passe, les nombreuses sculptures médiévales les représentant, tout cela laisse à penser que des "hommes sauvages" ont existé, dans le passé, dans pratiquement toutes les régions d'Europe continentale, et en ont disparu progressivement au cours des 3000 dernières années, un peu avant les ours et les loups. Les mythes les plus forts ont souvent des bases dans la réalité, même si leurs contenus ont ensuite subi de nombreuses évolutions et transformations.

 et ici une tête de Silène découverte à Nymphaion, ancienne citée grecque en CRIMEE, près de Kertch, autrefois Panticapée, ou on honorait le dieu Pan, dont la description fait très fort penser aux hominoïdes reliques http://cryptozoo.pagesperso-orange.fr/fabuleux/satyres.html

 

(comme quoi l'Abbé Th. Moreŭ avait raison de nous conseiller :
" La nature nous offre tant de mystères, tant de phénomènes inexpliqués, que le rejet en bloc des faits inexplicables pour notre science actuelle, paraît maintenant la marque d'un très petit esprit. Nous avons mieŭ à faire: il nous faut sans cesse accumuler les données, contrôler les faits, et l'explication viendra peut-être dans la suite.")

28/01/2013

La maison

oilà, Quand j’habitais rue Noël T******, je passais bien sûr d’abord dans la rue Saint-M***** sur laquelle elle donne. Une rue très bourgeoise. Et au n°5 il y avait une vieille grande maison bourgeoise comme ça, sauf qu’elle était complètement à l’abandon.
Aussi quelle ne fut pas ma surprise de voir


quelle ne fut pas ma surprise de voir (et ce fut plusieurs fois par la suite) une vieille femme portant un sac à provision y entrer: Elle y habitait ! Et quand je mettais alors par curiosité l’œil à la fenêtre sans rideaŭ, je ne voyais qu’un pièce sombre complètement vide et à l’abandon, pleine de poussière. Je ne sais pas comment elle faisait pour vivre là-dedans! la maison semblait complètement abandonnée. Je ne sais pas qui elle était, était-elle une veuve ou la fille, vieille-fille, de parents morts depuis longtemps, et qui continuait à vivre dans sa maison ?

1983-84

Puis j’ai fini par ne plus la voir ….

Plus tard la maison a du être vendue (et le grand jardin qui était derrière, on voyait les arbres dépasser quand on passait par l’arrière) au garage-station-service qui était à côté et faisait le coin sur la rue Constant D********. Et ils ont tout démoli, ne laissant que la facade du rez-de-chaussée sur la rue, le terrain en fait ils ne l’utilisaient « à rien », juste pour entreposer des voitures. Et maintenant (2007) le garage lui-même vient d’être démoli ! Et il ne reste que la facade du 5 rue Saint-M*****. (après, aŭ n°7 et 9 et suivantes il y des maison plutôt petites du genre ouvrier, puis un petit café-hotel (fermé depuis plusieurs années lui-aussi maintenant … combien de fois j’ai pris mon petit-déjeuner là-dedans, et c’est là qu’on le prenait avec Claude quand il logeait chez moi)

Donc, pensez un peu au destin de cette femme, maintenant complètement oubliée de tout le monde ……..

Sans doute déjà sans plus de famille elle était.

Mais pensez à la vie de cette vieille femme et à sa disparition dans la nuit noire du temps éternel !
Comment comment ne pas en être ému, tourmenté ? Il faudrait lui élever un monument. De même qu’à tous les clochards retrouvés un jour morts de froid dans un coin de trottoir et dont on n’a même pas retrouvé le nom.

Aussi j'ai finit le 14 juillet de l'année passée 2008 par aller la prendre en photo:

 

et, maintenant pensez : là c'était l'intérieur, c'était chez elle ...

 

27/01/2013

la guenon qui fut le tendre amour d'Elian Finbert

extraits du livre "Noâra mon amour" de Elian-J Finbert
C'est un livre publié par Robert Laffont en 1962, j’avais 13 ans.
j’ai acheté le livre en mars 2004
Elian-J Finbert : né en 1896 ou 1899 ?, mort en 1977.


Le Livre Noâra mon amour est consacré à la guenon Noâra qui a accompagné son enfance et sa jeunesse pendant une vingtaine d’années (de 5 à 25 ans, donc sans doute 1904-1924 ?) bref sa vie en basse Egypte où il était né et vivait dans le bourg de Minet-el-Gamh..

ici on le voit devenu vieŭ, mais toujours avec des bêtes :

C'est un livre très interessant et instructif, mais aussi plein d'une lumière d'une humanité extraordinaire. Et aussi un livre poignant.

(Les soulignages, et les sous-titres etc, sont de moi

introduction

Les animaŭ auront été mon rêve et ma passion les plus impérieŭ. Parce qu’ils m’ont permis de mieŭ me connaître pour mieŭ aimer. Et je ne m’en plains pas. Ils m’ont ouvert les voies grâce aŭquelles j’ai pu parfois surprendre ce qui se trouve au-delà de l’écorce des apparences, et ils m’ont façonné à leur image intérieure. (p.7)

Chacun de nous a les souvenirs qu’il mérite, tout comme la vie et la mort qu’il mérite, imbriqués dans la moelle aveugle de la fatalité. Et de l’amour qui nous a unis, mes frères animaŭ et moi, j’ai reçu ce que j’en ai mérité, autant que ce qu’ils ont eŭ-mêmes reçu de moi. Car les parts sont égales dans cette « élévation » réciproque. (p.9)

Jamais je n’ai été aimé autant que par eŭ et c’est pourquoi je crois en l’amour des bêtes et à la réhabilitation – Henry de Montherlant dit rédemption – de l’homme par cet amour dont je n’ai jamais pu mesurer l’infini qui ne repose sur rien d’autres que sur l’amour. (p.10)

mon premier conseiller, porteur d’une petite étoile pour m’éclairer, fut un poussin que l’on m’offrit tout frétillant et tout jaunet et qui me lâcha, d’un coup, tous ses secrets comme je lui livrai les miens sans ambages. Et vite nous mîmes en commun notre amitié. (p.11)

un enfant dans les rue d’Egypte

Mais voici que s’en venaient des danseuses et des danseuses avec des musiciens ; Vite on faisait un rond autour d’eŭ et on se mettait à battre des mains. Et puis, voici que s’en venaient des marchands de gâteaŭ nageant dans du miel, des marchands de jus de caroubes glacé dans de hautes jarres, des marchands de poupées en sucre multicolore. Vite, on faisait un rond autour d’eŭ et on marchandait ferme avec des gestes virevoltants accompagnés de rires gras et de grands coups de gueule.

Qu’est-ce que le temps, je vous le demande ? Il est à toi, fils de l’homme. Il est dans le creŭ de ta main et tu le laisse s’écouler, fluide entre tes cinq doigts écartés, au gré de ton plaisir. Tu veŭ t’empiffrer de bonnes choses ? Bon, mange à ta satiété. Tu veŭ étancher ta soif ? Bon, le Nil coule à ras bords. Le sommeil englue tes paupières ? Bon, dors, ici ou là, qu’importe, la poussière n’a pas de prix. Tu veŭ rendre grâce à Allah de t’avoir gardé en vie ? Bon, étends ton manteau sur ce carré de route ou d’herbe et agenouille-toi à la face du ciel.

Mais une cange, enfoncée dans l’eau jusqu’à ses plat-bords, apparut, glissant avec lenteur ; elle promenait des ruches d’abeilles de village en village, car on était au temps où les petites fleurs blanches et grises des fèves étaient gorgées de suc et embaumaient. D’autres canges suivaient, celles aŭ pastèques, celles aŭ poteries, celles aŭ balles de coton, de lentilles et de riz.

Des buffles rêvaient dans le fil du courant, avec sur leur échine des enfants nus qui vainement les encourageaient à rejoindre la rive opposée en pesant sur leurs cornes. Et d’un bourg caché parmi des dattiers surgirent des jeunes filles à la queue leu leu, leurs jarres posées à la renverse sur le haut de la tête, et qui chantaient, avant d’aller puiser l’eau à l’aiguade, cette chanson de « la fleur du henné et de la goutte de rosée » que je saurais aujourd’hui encore répéter sans me tromper…

On me reconnaissait ici, on me reconnaissait là, et je me faufilais comme si j’étais l’un des leurs, et qui ne s’étonnaient pas de rencontrer dans ce flŭ et reflŭ du peuple paysan, ce bambin qui n’était pas de leur race aŭ reins étroits, eŭ épaules droites, et qui portait des vêtements européens. C’était en ce temps perdu à jamais, où l’Egypte était souriante à tous les enfants du monde… On m’offrait de petites figues roses de sycomores et des fruits de cactus dépouillés de leur pelure à dards et, en plus, de la gentillesse plein les deŭ mains. (p.16-18)



exemple d’en-tête de chapitre

celui du Chapitre XI :

De l’intelligence de Noâra, différente de celle de l’homme. – De ce qu’était son âme lumineuse. – Des nombreŭ traits de cette intelligence et de cette âme. – Comment Noâra en vint à inventer un outil. – Où l’auteur adjure le lecteur de n’avoir point vergogne de sa ressemblance avec les singes. Car élever les bêtes, ce n’est pas rabaisser les hommes.
(p.250)



Son amour pour lui

Lorsque mon absence se prolongeait plus que d’habitude, à mon retour, à peine avais-je franchi le jardin pour me diriger vers le perron, qu’elle était déjà instruite de mon arrivée. Elle bondissait en dégringolant les marches ou bien se laissait glisser, pour faire plus vite, sur la rampe de bois de l’escalier et se ruait sur moi dès que j’apparaissais. Puis, par un mélange de sons « pleureurs » et de marmonnements enroués, elle se mettait à exprimer sa longue tristesse passée et son allégresse présente. Perchée sur mon épaule, elle me passait la main sur chaque joue et me fixait attentivement comme pour bien me reconnaître et s’assurer que c’était bien moi.
(p.52-53)

Et je la prenais contre moi, car c’était cela qu’elle souhaitait, et elle mettait ses bras autour de mon cou et, comme un enfant souffrant et triste, elle se laissait aller à de petites plaintes soupirées, des doléances affectueuses, en fermant et en ouvrant tour à tour les yeŭ. Elle passait sa langue sur mes joues, tout en poursuivant son discours d’une manière pathétique. Je voyais bien qu’elle ne voulait pas que je l’abandonne, car dès que je tentais de détacher ses bras de mon cou et de la poser sur le sol, je la sentais se raidir et la colère la gagner ; mais aussitôt que je la serrai de nouveau contre moi, elle manifestait son contentement d’une manière « humaine » et reprenait son babil en s’accrochant à moi avec plus de force, les prunelles humides.

(p.213)



« la musique qui fait pleurer "

Souvent, pour agrémenter nos longues soirées et combler le vide de notre solitude, perdus que nous étions au fond de ce petit bourg de la basse Egypte, dans cette demeure que la nuit investissait et rendait plus vaste encore avec ses deŭ étages, nous nous serrions autour du piano et chantions en chœur de vieilles chansons ou bien des lieder de Schubert que notre mère accompagnait et qui s’envolaient par flots des fenêtres ouvertes, réveillant les familles des fellahs étendues sur les terrasses et les pigeons sur les corniches dont nous parvenaient les roucoulements. Alors Noâra se trouvait au comble d’une jubilation paisible qui ne la butait pas hors d’elle-même mais l’animait d’un sentiment plus concerté, plus conscient, celui d’être entourée de tous les membres de notre famille aŭquels elle se sentait rattachée par des liens très profonds et qui l’avaient adoptée comme une personne, une autre petite sœur, devenue le centre de notre intérêt, de nos divertissements et de nos préoccupations. Et pour exprimer sa gratitude à ce qui représentait pour elle ces séances musicales, elle quittait son poste de guet sur l ‘épaule de ma mère, applaudissait des deŭ mains comme font les enfants, puis bondissait de l’un à l’autre des chanteurs, avec des gazouillis, une tendresse insinuante, comme si elle se fut livrée à quelque ballet aérien, nous souriant et, semble-t-il, nous encourageant.

Et comme à l’occasion de ces réunions, par un romantisme qui nous caractérisait tous, nous nous éclairions aŭ bougies, dans ce salon aŭ meubles Louis-Philippe dont les fauteuils et les sofas étaient recouverts de velours vert bouteille, nos ombres mêlées à celle de la petite guenon, voltigeant, pour ainsi dire, entre nous, d’épaule en épaule, balafraient les murs et le plafond de figures étranges… Très tard dans la nuit, nous nous enivrions encore de nos voix à l’unisson et je ne puis nous revoir dans mes réminiscences sans que se détache sur le fond sonore de ces récitals que nous nous donnions la silhouette de Noâra qui, comme toujours, finissait pas s’endormir, accablée de bonheur et de fatigue, sur les genoŭ de ma mère,

Ce n’est que bien plus tard que je surpris le secret de ce que désormais j’appelai pour moi seul « la musique qui fait pleurer », secret partagé depuis longtemps ente ma mère et Noâra et puis entre nous trois. La musique donnait à la vie de ma mère sa seule vraie dimension. Elle était sa respiration quotidienne comme sur un haut lieu. A n’importe quelle heure de la journée, brusquement, elle abandonnait ses servitudes ménagères, rejetait son tablier, allait se laver les mains, se poudrait et puis se réfugiait au salon où elle jouait quelque Nocturne de Chopin, sa jubilation permanente, l’édifice de son bonheur secret, sa patrie bienheureuse. Nul d’entre-nous n’aurait osé, à ces moments-là, venir l’écouter dans cette pièce spacieuse, tous rideaŭ tirés qui ne parvenaient cependant pas à contenir la puissance solaire du jour égyptien poignardant à travers les lamelles des persiennes l’obscurité recherchée, piquant ça et là d’une flèche d’or le vernis du piano qui se carrait dans un angle.

Le Nocturne N°14 en fa dièse mineur résonna du haut en bas des étages en s’y insinuant, avec ses « polonaises » aŭ tendresses blessées et dont mon âme étai pleine, ‘enveloppa et me plongea dans sa plénitude

Et m’étant trop tard rendu compte de ma maladresse pour reculer – peut-être n’en étais-je pas si mécontent – je me glissai, en silence, sur la pointe des pieds, à pas de voleur, jusqu’au plus lointain fauteuil où je me tapis,

..

Mais sur l’autre épaule, celle qui me demeurait presque invisible, je voyais, juchée dans sa pose familière, pattes rapprochées, Noâra, tout doucement bercée par ma mère qui oscillait rythmiquement selon le flŭ et le reflŭ de la musique. La guenon était toute aŭ touches qui cascadaient, avec cette gravité qui était la sienne, mais souvent elle relevait sa petite face intelligente vers celle de la musicienne, en reculant et en se penchant de côté. Et là, dans cette attitude qui, elle aussi, lui était familière, où je ne décelais nul signe de son habituelle fébrilité, à ma stupéfaction je m’aperçu qu’elle ramenait ‘l’autre main demeurée libre et essuyait les yeŭ de ma mère. C’étaient des larmes qu’elle écrasait, dont ma vue, forçant la demi-obscurité, pouvait suivre la traînée qui roulait des coins des paupières sur les joues.

Je fus plongé dans une perplexité très grande à me trouver, soudain, le témoin de cette scène. J’éprouvais du remords d’avoir passé outre à la volonté maternelle jamais exprimée mais dont nous convenions et que nous respections. Pourquoi ma mère pleurait-elle ? et pourquoi fallait-il qu’elle pleurât en jouant du Chopin ? Il m’avait semblé que jamais elle n’avait atteint dans l’interprétation du Nocturne N°14 à une telle déchirante tendresse. Et cela me convainquit davantage encore que j’avais transgressé quelque redoutable défense et que ma place n ‘étais pas là.

….

Noâra a rejoint depuis longtemps ma mère dans l’immense thébaïde engloutie dans les sables du temps aŭ frontières des où se confondent ceŭ qui se sont enfoncés à jamais dans l’épais silence des abysses de la terre. J’avais depuis longtemps embaumé l’Egypte, je l’avais emmaillotée et serrée dans des bandelettes de lin et l’avais couchée à jamais dans le sarcophage de bois de sycomore dur de l’oubli. Et voici que le prestige de la musique a exorcisé les fantômes du passé et que je me trouve, aujourd’hui, là, remontant le long des rives de ma vie jusqu’aŭ sources de ma jeunesse

Noâra, voyez-vous, ce n’était pas pour moi un singe avec ses grimaceries désopilantes et sa prestesse d’acrobate. Elle est insinuée dans tos les alvéoles de ma mémoire, et si je l’extrais aujourd’hui de cette matière à la fois translucide et vague, ductile et dure où je sui moi-même englué, c’est que les images ainsi ressuscitées qui la cernent sont pou moi celles-là même de ma propre existence. Tant il est vrai que cette petite bête, ma sœur et mon semblable, a su élargir la conscience que j’avais fini par prendre du monde et qu’elle m’a permis de mieŭ me connaître, en me dévoilant à moi-même…

(p.103-110)



divers

J’avais même appris à Noâra à se servir des w.-c Elle s’y rendait d’elle-même chaque fois que le besoin s’en faisait sentir. Si elle se trouvait au jardin ou dans la cour où elle aurait pu se libérer à son aise, selon sa nature, elle se retenait et se rendait à l’endroit prescrit. Elle n’ignorait pas l’usage de la chaîne, elle s’y pendait en bondissant pour l’atteindre, bien que la ĉasse d’eau la terrorisât. Comme il arriva, une fois, que le « niagara » se trouvait dérangé, elle se mit à geindre à l’intérieur – car elle tirait la porte sur elle – puis elle vint me prendre par la main, me conduisit à l’endroit et me fit comprendre que la chaîne ne déclenchait pas la précipitation de la chute d’eau accoutumée.

Car elle craignait toujours d’être grondée, non pas en réalité, de peur d’être châtiée, mais parce qu’elle cherchait toujours à le faire plaisir, à ne pas me chagriner, bien qu’elle n’y parvint pas toujours, sa vraie nature prenant parfois le dessus et la submergeant. Mais je me demande si elle n’était pas poursuivie par le remords d’avoir mal agi, si elle n’avait pas le sentiment de la culpabilité, car souvent elle m’en avait donné le témoignage.

Tous ces gestes étaient naturellement « humains », gestes de tendresse et de gentillesse pour caresser et embrasser ou dans ce que ses actes avaient d’essentiel et qui disaient combien sa vie affective était profonde et riche. Lorsqu’elle était malade, elle se tenait la tête avec les mains ou bien se couchait sur le côté en faisant entendre, de temps en temps, des plaintes expressives, tout en refusant toute espèce de nourriture. Lorsqu’elle se blottissait entre mes bras, en faisant l’enjouée, elle se saisissait tout de suite d’une de mes mains et caressait un à un mes doigts, les flairait ensuite pour y retrouver mon odeur, me mordillait doucement l’oreille, tout en esquissant un sourire qui pouvait paraître cocasse mais était pour moi bouleversant d’affection. (p.64-65)



L’observation qui va suivre est bien connue des spécialistes des laboratoires d’expérimentation sur les singes. Si je la rapporte ici, c’est que j’en fus témoin et que Noâra n’avait nullement besoin d’être « torturée » par des tests pour me donner des preuves quotidiennes de la subtilité de son esprit :

Ma mère avait coutume de suspendre chaque année dans une grande pièce destinée aŭ provisions de bouche des régimes de dattes mûres. Noâra, qui en était gourmande, fut trouvée à plusieurs reprises en train de bondir pour tenter de se saisir des fruits, sans y parvenir. Ces échecs la laissaient toujours perplexe, mais ne la rebutaient nullement. Et un jour, elle avisa une petite caisse vide, la traîna par de laborieuses poussées juste au-dessous des régimes, y grimpa et réussit à atteindre les dattes. Je ne prêtai pas attention à son action, somme toute, de chapardage, car elle m’offrait souvent bien d’autres témoignages de son intelligence en déduisant de ses expériences manquées des comportements logiques qui devenaient des réussites. Et ce ne fut que plus tard, en lisant des ouvrages scientifiques qur les singes, que je me suis rendu compte que c’était là un exploit, né d’une action concertée dont elle avait étudié elle-même l’aboutissement pratique : manger des dattes par l’entremise d’une caisse devenue pour elle un outil, un instrument de travail.

(p.126)



Il y eut une année où Zambo, pris de nostalgie pour sa petite famille, fit venir du Soudan sa femme et son fils Sayed âgé de trois ans. Noâra s’attacha au bambin et ne le quittait pas au point que mue par cette soudaine passion elle apprit très vite à prononcer son nom en l’altérant, bien entendu, au passage.

Parfois, on les voyait tous deŭ assis, sur l’une des marches du perron, le bras de Noâra passé autour du cou du garçonnet, et mangeant ensemble soit un fruit, soit un biscuit ou suçant un bonbon qu’ils se passaient réciproquement, d’une bouche à l’autre. Noâra le conduisait dans les allées du jardin avec circonspection, le tenant par la main comme une sœur aînée son petit frère. Si Sayed, pris de sommeil, s’étendait à l’endroit même où il se trouvait, étalé sur le carrelage ou sur le tapis d’une des pièces de la maison, à moins que ce ne soit sur la terrasse parmi les pigeons ou dans le jardin, Noâra allait à sa recherche, tremblante d’inquiétude, l’appelant d’une voix étouffé en raison de la faiblesse de ses cordes vocales, et finissait toujours par le trouver. C’était alors des gambades et des courses folles, à notre plus grande joie.

Il arriva une fois que Sayed, s’étant laisser aller à plus d’audace que d’habitude, s’avisa d’attacher une corde à l’une des mains de Noâra et se mit à la traîner, ce qui la contraignait à sautiller sur ses trois membres, ou bien, perdant l’équilibre, elle tombait à la renverse en gémissant. Elle supporta que son petit ami la malmenât de la sorte, qu’il s’amusât à son détriment, sans se débattre mais, à la fin, ce jeu ayant sans doute paru avoir trop duré et, peut-être aussi ses membres en ayant été endoloris, elle fit des tentatives pour se dégager du nœud qui l’enserrait et y réussit. Puis s’étant gratté tout d’abord la tête, ce qu’elle faisait lorsqu’elle se trouvait dans l’incertitude, comme le ferait un homme, et, ensuite, s’étant gratté les bras et la poitrine, ce qu’elle faisait lorsqu’elle était contradictoirement partagée entre un grand nombre d’émotions, je la vis, à ma stupéfaction, se relever et se diriger vers l’enfant, le prendre à bras le corps et se mettre à l’embrasser sur la bouche, les joues, le crâne avec une incroyable véhémence, heureuse, en fin de compte, d’avoir été sa victime…

Mais la grande affaire pour eŭ deŭ ce fut les longues heures où Noâra s’improvisait « chercheuse de poŭ », comme avec moi, la tête de l’enfant serrée entre ses pieds, et elle, toute à cette activité fiévreuse où ses doigts se frayaient passage dans la chevelure rase et crépue. Sayed se prêtait d’autant plus volontiers à cette opération que sa mère l’y avait accoutumé, et heureuse que la guenon l’en dispensa^t et quelle s’en acquittât fort bien elle abandonnait le bambin dès le matin.

C’était toujours au pied du dattier qu’avaient lieu ces quêtes silencieuses où Noâra semblait officier comme à un culte, dos appuyé au fût de l’arbre, l’esprit en arrêt, paupières en mouvement, le masque de son visage tout concentré sur lui-même. Les poules, les canards, les oies, attirés par cette présence insolite et pris de curiosité, ne manquaient jamais de venir, les uns après les autres, s’attrouper à bonne distance pour suivre les mains de Noâra fourrageant dans le crâne du négrillon endormi,

(p.239-243)



Kout le chat

Parmi les animaŭx qui vivaient librement chez nous, Noâra avait choisi pour ami le chat Kout, une étrange bête haute sur pattes, à la fourrure presque lunaire, aŭ prunelles vertes, à qui elle vouait une affection inquiète et jalouse. Et comme le félin était timide et quelque peu flegmatique, le singe exerçait sur lui une tyrannie de tous les instants que l’autre souffrait pacifiquement sans jamais se défendre de ses griffes qu’il avait pourtant très acérées.

Noâra s’emparait de Kout et, l’acculant entre l’étau de ses pieds, dans la pose que l’on voit aŭ mamans-singes lorsqu’elle épouillent leurs petits, elle se mettait en devoir de fouiller ses poils, les doigts prestes, le regard aigu et la face grave, puis elle abandonnait ses recherches et s’étendait avec le chat serré contre elle. On les retrouvait endormis dans les bras l’un de l’autre, Noâra ronflant selon son habitude.

Elle connaissait parfaitement bien le nom de son ami. Lorsqu’on lui disait : « Va chercher Kout » elle filait et n’avait de cesse qu’elle ne l'eût trouvé et elle l’amenait, heureuse d’avoir pu le découvrir en le traînant par la queue ou par la peau du cou pour nous montrer qu’elle avait obéi. Dans ces circonstances, Kout se faisait flasque, mou.

Il se laissait faire, prunelles en fente, ronronnant ou miaulant, les moustaches et les oreilles plaquées en arrière. Il osait parfois se rebeller, mais à peine, et par la force même des circonstances, lorsque par exemple, Noâra le saisissant à bras le corps, se hissait péniblement avec lui sur une maîtresse branche d’un arbre du jardin et là se mettait à le bercer, à l’embrasser et à lui raconter des choses par des sons soupirés, par des gestes et par mimiques dont il avait fini sans doute par saisir le sens. Car à travers les années, les deŭ bêtes avaient dû forcément trouvé un certain mode d’expression et de communication. Elles avaient ensemble et en complices joué tant de tours aŭ autres animaŭ de la maison et à nous-mêmes, entrepris tant d’expéditions clandestines dans les arbres, dans la cour et sur la terrasse qu’il n’est pas possible qu’il n’y eût pas entente naturelle entre elle et préméditation. (p.230-231)


l'enterrement de Noara

Lorsque nous voulûmes l’emporter pour qu’elle reposât au pied de ce dattier de la cour qui fut son poste d’observation et le refuge de ses méditations, Kout s’accrocha à elle et refusa de nous laisser faire. Je le pris dans mes bras, mais il observait et suivait tous mes gestes. Il ne voulait pas que l’on touchât à son amie. Il poussait de petits cris, car il était conscient de ce qui venait d’arriver, et lorsque la petite fosse fut creusée, il refusa de me quitter et son emprise fut si forte que j’eus de la peine à détacher ses griffes de mes vêtements. Il ne cessa pas de rôder autour de nous, réunis que nous étions près de la minuscule tombe, tout au drame de la mort qui le hantait, poils hérissés, poussant des miaulis bouleversants, et doŭ, pendant que ma mère en larmes improvisait, à sa façon, une sorte de prière d’adieu à celle qu’elle appelait « ma petite fille » et « ma beauté ». Il y avait dans les prunelles mi-closes du chat une telle détresse qu’on y pouvait lire la douleur que cette séparation avait ouverte dans sa vie comme une blessure. Depuis lors, convaincu qu’il était cerné, de toutes parts, tout autant que moi-même, par n abandon sans bornes, de jour en jour, il perdit toute activité, ne goûtait à aucune nourriture, jusqu’à ce qu’il dépérit et succombât sur le minuscule tertre où il se traîna et somnola en tentant parfois d’en gratter et d’en labourer le sol sans trouver assez de force dans ses griffes pour y parvenir…

Nous lui bêchâmes un petit trou auprès de son amie et égalisâmes la terre au-dessus d’eŭ comme une couverture tirée sur leur sommeil. (p.274-275)

23/01/2013

Francis Carco - L'Ombre

un des plus beau et tristes poème de Carco, à lire avec ce morceau ( à compléter un morceau de Mosalini au bandoneon, il faut que je trouve le lien) comme fond musical :


 

Quand je t'attendais, dans ce bar,
La nuit, parmi des buveurs ivres
Qui ricanaient pour avoir l'air de rire,
Il me semblait que tu arrivais tard
Et que quelqu'un te suivait dans la rue.
Je te voyais te retourner avant d'entrer.
Tu avais peur. Tu refermais la porte.
Et ton ombre restait dehors:
C'était elle qui te suivait.

Ton ombre est toujours dans la rue
Près du bar où je t'ai si souvent attendue,
Mais tu es morte
Et ton ombre, depuis, est toujours à la porte.
Quand je m'en vais, c'est à présent moi qu'elle suit
Craintivement, comme une bête.
Si je m'arrête, elle s'arrête.
Si je lui parle, elle s'enfuit.

Ton ombre est couleur de la pluie,
De mes regrets, du temps qui passe.
Elle disparaît et s'efface
Mais envahit tout, à la nuit.

Sous le métro de la Chapelle
Dans ce quartier pauvre et bruyant,
Elle m'attend, derrière les piliers noirs,
Où d'autres ombres fraternelles,
Font aŭ passants, qu'elles appellent,
De grands gestes de désespoir.

Mais les passants ne se retournent pas.
Aucun n'a jamais su pourquoi,
Dans le vent qui fait clignoter les réverbères,
Dans le vent froid, tant de mystère
Soudain se ferme sur ses pas...

Et moi qui cherche où tu peŭ être,
Moi qui sais que tu m'attends là,
Je passe sans te reconnaître.
Je vais et je viens, toute la nuit,
Je marche seul, comme autrefois,
Et ton ombre, couleur de pluie,
Que le vent chasse à chaque pas,
Ton ombre se perd dans la nuit
Mais je la sens tout près de moi...

Cependant tu n'étais qu'une fille des rues,
Qu'une innocente prostituée,
Comme celle qui apparut,
Dans le quartier de Whitechapel,
Un soir, à Thomas de Quincy
Et qu'il chercha, plus tard, sans jamais la trouver,
De porche en porche et d'hôtel en hôtel...

Il le raconte dans un livre.

C'est là, que pour la première fois, que je t'ai rencontrée.
Tu étais lasse et triste, comme les filles de Londres,
Tes cheveŭ conservaient une odeur de brouillard
Et, lorsqu'ils te voyaient à la porte des bars,
Les dockers ivres t'insultaient
Ou t'escortaient dans la rue sombre.

Je n'ai pas oublié l'effet que tu me fis
Dans ce livre désespéré,
Ni le vent, ni la pluie, ni le pavé qui luit,
Ni les assassins dans la nuit,
Ni les feŭ des estaminets,
Ni les remous de la Tamise
Entre ses mornes parapets...
Mais c'est après bien des années
Qu'une autre qui te ressemblait
Devait, le long des maisons grises,
Me faire signe et m'accoster.

Ce n'est pas toi. C'est tout ce que tu me rappelles:
Comme j'étais triste, avant de te connaître,
Comme je m'enfonçais, avec délices, dans ma tristesse.
En marchant dans les rues, en entrant dans les bars,
En suppliant la nuit les ombres de parler,
Sans cesser d'errer et d'aller...

Mais partout il était trop tard.

Un air d'accordéon s'achevait en hoquet.
On décrochait, l'une après l'autre, les lumières
Et le passant, à qui je demandais du feu,
Me tendait un cigare éteint.
Où me portaient mes pas, c'était la même histoire.
J'allais toujours vers les sifflets des trains,
Sur un grand boulevard trouble et peuplé de fantômes.
Mais les trains passaient en hurlant,
Et cette attente avait l'air d'un départ.

Tu es venue pour t'en aller.
Je t'ai pourtant conduite en ces lieŭ désolés
Et tu m'as dit: « Quoi que tu fasses,
C'est moi, dorénavant, que tu verras parmi tous ces fantômes.
Tu me sentiras près de toi,
Tu penseras que je suis morte
Et jamais tu ne m'oublieras.»

Je t'écoutais, je te suivais sous les lumières.
Il n'y avait que nous de vivants en ces lieŭ,
Nous seuls mais je savais que des deŭ, la première,
Ce serait toi qui me dirais adieu.
Et j'avais beau ne pas vouloir,
Te retenir par ta petite main,
Le cri, le roulement et la fumée des trains,
Les rails et leurs feŭ en veilleuse,
Le pont noir tout retentissant
Du bruit des lourds wagons entre-choqués,
Par un présage obscur déjà nous séparaient.

Une autre fois, dans ce quartier sinistre,
Nous nous sommes assis sur un banc, à la nuit,
Et le vent qui chassait la pluie,
Les globes des hôtels meublés,
Les marlous aŭ chandails humides,
Les filles qui nous regardaient
Accumulaient, autour de nous, les maléfices
Dont le cercle se rapprochait.
Alors tu t'es mise à pleurer.

À m'expliquer, sans élever la voix,
Qu'un jour tu me délivrerais
De ces larves qui sont en moi...
Tu parlais et la pluie tombait.
C'était la pluie qui te faisait pleurer,
Comme un chagrin que rien n'apaise,
Comme une peine inconsolée.

Et la ronde des ombres et des feŭ des maisons
Tournait infatigablement
Avec ses voyous et ses filles,
Ses bars, où les phonos grinçaient,
En nous jetant quelquefois, par la porte,
Comme l'appel d'une voix morte...

La ronde que rien ne lassait,
Tournait et m'emportait, avec toi qui es morte,
Tourne et m'emporte encore, avec tout mon passé,
Hors du temps, hors du monde, hors de tout ce qui est
Ou qui n'est pas, mais que toi, dans l'ombre, tu sais...



Francis Carco

L’OMBRE


Liens, docs pour blog :

http://images.blog-24.com/1120000/1120000/1119667.jpg

22/01/2013

the custom of drinking tea at doorsteps - la kutimo trinki teon sur pordoŝtupoj

"My castle has been demolished"

Hacer Foggo,

Buldozing roma settlement in Turkey for lŭxury investements 07/12/2009 - When the last house in Sulukule was bulldozed on 12 November, Gülsüm Bitirmiş, born in 1956, was crying out after her house, where she was born and raised, after her memories and her childhood: “my castle has been demolished”. Meanwhile, the officials of Fatih Municipality had already set off with their truck, loaded with her belongings, which would be put in the storage of the municipality. Later that week, the preparations for the construction of lŭxurious housings in Sulukule started.

The investor landlord, who would settle in the lŭurious housing with an underground parking garage to be built in, where Gülsüm Bitirmiş’s house used to be, probably supports “the expansion of Roma people out of Sulukule”. Likewise, the new owners of the shopping center to be built in where Asım Hallaç’s grocery store used to be before it was bulldozed, probably heaved a sigh of relief when this last Roma resident was displaced out of Sulukule.

Yet, Mr. Bayraktar, the president of Mass Housing Administration, had made promises for the realization of the alternative project and for the relocation of Roma people back to Sulukule. Bayraktar did not keep his promise and worse still, he made some remarks such as “the concern of Sulukule people is not housing”, “We created new rentable areas with the demolitions of gecekondus”. All of the houses in Sulukule, known as the second Roma settlement on earth, were bulldozed and turned into an empty space thanks to the cooperation of public authorities, which, all in all, ignored the human factor. Thousand years old Roma history has been destroyed.

"The patter of tiny feet"

After that Sulukule was turned into an empty land, it is not only the investors, who heaved a sigh of relief. Legitimized with discourses about “urban customs”, “urban culture”, “blighted area” and with that “a modern and "healthy" urban life is necessity”, “The laundry should not be hang out in the streets”, “people should not sit out at the doorsteps”, “people should not make music in the streets, weddings should not take place in the streets”, the demolitions in Roma neighborhoods – 300 houses in Sulukule, 240 in Küçükbakkalköy and 40 in Yahya Kemal Neighborhood- also comforted some “democrat” literate people, who are in love with Istanbul and lovesick for gated communities.

While the city is being rebuilt in line with their tastes and preferences, everything in the neighborhoods, where Roma people and urban poor used to live for years, was razed down by the bulldozers: the patter of tiny feet, the custom of drinking tea at doorsteps, tea houses and everything.


Là aussi il y a comme une différence de valeurs .....
vous avez dit "valeur" ?

 

TRADUKO EN ESPERANTO :

jen:
"Mia kastelo detruitas"
Hacer Foggo
Buldozi romaan setlejon en Turkio por luksaj investaĵoj
7/12/2009
Kiam la plejlasta domo de Sukule estis buldozita la 12-an de novembro, Gülsüm Bitirmis, naskiĝinta en 1956, elploris sian domon, kie ŝi estis naskata kaj edukata, elploris siajn memorojn kaj sian infaneccon: "mia kastelo detruitas". Dumtempe funkciuloj de la la komunumo Fatih jam estis foririntaj kun sia kamiono ŝarĝita de ŝiaj posedaĵoj, metotaj en la komunuma tenejo. Iom poste en la sama semajno preparoj por konstruado de luksaj apartamentoj en Sulukule komencis.
La investinta posedulo, kiu estis loĝonta tiun luksan apartamentaron kun subtera parkumejo konstuonta tie, kie la domo de Gülsüm Bitirmis estis, probable sutenas la "disvastigon de romaaj homoj ekster Sulukulen". Simile la ovaj posedantoj de la "shopping center" (butika centro) konstruota tie, kie la manĝaĵbutiko de Asım Hallaç estadis antaŭ ĝi estis buldozata, probable eligis spiron de senpezigo, kiam tiu lasta romaa loĝanto estis forpuŝita el Sulukule.
Tamen S-ro Bayraktar, la prezidanto de la "Administrejo pri Amasloĝado", estis faranta promesojn pri estiĝo de alternativa projakto and relokado de l'romaaj homoj returne en Sulukule. Batraktar ne plenumis sian promeson, kaj eĉ pli malbone li eligis tiajn rimarkojn kiaj "la zorgo de la homoj en Sulukule ne estas loĝado", ni kreis nun profitgajn terenojn pro la malkontruado de tiu domaĉurbo". Ĉiuj la domoj en Sulukule, konata kiel la dua plej granda romaa setlejo en la mondo, estis buldozataj per skrapmaŝinoj kaj tranformitaj al malplena spaco, danke al la kunlaboro de l'publikaj instancoj, kiuj preteratentis la homan faktoron. Romaan historion maljuna de mil jaroj estas neniigita.
"La klaketado de piedetoj"
Post kiam Sulukule iĝis malplenan terenon, ne nur la investistoj eligis spiron de senpezigo. Pravigita de frazoj pri "urbaj kutimoj" "urba kulturo" "kadukiĝanta kvartalo" kaj pri ke moderna kaj "sana" urba vivo estas necesa, "lavitaĵoj devus ne pendi en la stratoj", homoj devus ne sidi sur la domperonoj", "homoj devus ne muziki surstrate", "edziĝfestoj devus ne okazi en la stratoj", la malkonstruoj en romaaj kvartaloj - 300 domoj en Sulukule, 240 en Küçükbakkalköy kaj 40 en Yahya Kemal - igis senti sin pli komfortaj kelkaj "demokrataj", kleremaj homoj, kiuj sentas amon al Istambulo kaj fervoron por fermitaj setlejoj.
En la daŭro kiam la urbo estas rekonstruata kongrue kun iliaj gustoj kaj plaĉoj, ĉio en la kvartaloj, kie romaaj homoj kaj enurbaj malriĉuloj vivadis dum jaroj, estas forskrapigitaj de buldozoj : la klaketadon de piedetoj, la kutimo trinki teon sur porŝtupoj, teodomojn kaj ĉion.

20/01/2013

Katoj kaj humanismo

oui, il serait souhaitable que les humains prennent
modèle sur les chats et s'imprègnent de leur esprit
insoumis ce serait le seul espoir pour la civilisation


ŝajnas, ke mia kato eble iĝos korinklinema; iom post iom, oni paciencu, kiel pri ĉiuj „homaj“, liberaj, personaj transformoj, aferoj respektendecaj. Ĝis nun li estis tiel, kiel oni ĝenerale prezentas katojn : egoista, memstarema, voluptema korpe, sed tute ne „pneŭmatika“ (kiel dirus Vladimir Jankeleviĉ). Li havis la egoismon de juneco. Sed estas kiel ĉe ĉiuj : kun maljuniĝo emocia maturiĝo okaziĝas; jes, kondiĉe ke oni konservintu sian infankoron, nepre - se ne, neniam oni estos alio ol pli kaj pli etecan pupon ! - aĝinĝanta oni iĝas pli profunde sentema, kaj aliaj aĵoj. Do li eble finfariĝos “malsovaĝigita”, kiel la vulpo (en la hindia « लोमड़ी ») - छोटे राजकुमार को लोमड़ी ने कहा- „la vulpo al la Eta Princo diris“; Eble iam "li" (la « » ne ĉar li estas kato, sed ĉar li estas eksvirigita !) estos tiel korinklina kiel estis „Poupounette“, mia kompatinda maljuna estulino. Kiu estis tiom amema, dum restante tamen, kompreneble, egale memstarema, obsede, nepre, viscere liberema, kiel estas tiom ece katoj. Jes, dezirindas ke la homoj estus tiel, kiel la katoj, ili endus preni modelon laŭ ili ; estus bone por la civilizo, ĉu ne ? La nuna totalisma, Pruseca, « politically-correct »-eca diktaturo de nunaj modernaj sufokaj, « Orwellaj », Aldous-Hŭxley-aj, socioj disfalintus, kaj estus ankoraŭ esper’ pri savi la Civilizecon kaj la homajn valorojn. Jes, endus, ke ĉiuj la homoj en niaj socioj ekfaradus ian « pasivan rezistadon », malsubmetiĝon, ne frontan kontraŭstaradon, jam tio ne plu havus ŝancon, sed postkulise, surdumadante, stultŝajnumante, per ĉiaj forkuroj, neobeon, senvalidigon de tiu aroganta memkontenta malvarmega diktaturo. Sed ne estas.

Tiomlonge, ke la fondaĵo Bardot ne estos je la povo, oni ankoraŭ havos, iom, la rajton havi katojn ! Jam nun oni faras al ili tion, kion oni baldaŭ faros ankaŭ al la homoj. Poste, ne plu estos iu ajn espero.

Tiomlonge, ke estos katoj, estos espero ; poste estos finita, la homaro povos morti.

 

Bielorussie3.jpg

19/01/2013

suite - deuxième extrait de gorbatchev en 1988

comme j'ai dit parmi mes document j'avais présenté la couverture d'un livre que j'avais trouvé pour une bouchée de pain et qui publiait en 1988, traduits en Espéranto, les rapport, discours et motion que Mikhael Gorbatchev a présentés au congrès du Parti Communiste de l'Union Soviétique, en pleine Perestroïka ! Un document historique ! et qui permet de mieŭ comprendre l'état d'esprit de ceŭ qui l'ont fait.
http://www.ipernity.com/doc/r.platteau/2943426

Je continue d'en traduire en français quelques passages, ici c'est la conclusion du rapport de Gorbatchev, pages 73 à 80

Très interessant aussi, non ?


III. DEMOCRATISATION DE L’ACTION DIRECTRICE ET DE LA VIE INTERNE DU PCUS

3. Par la Pérestroïka révolutionnaire vers un nouvel aspect du socialisme

Camarades ! Le plénum de février du Comité Central a attribué à la tâche de rénovation de notre idéologie la même priorité qu’à la réforme économique radicale et qu’à la démocratisation de la vie du parti et de la société. Par cela on a souligné le rôle actif que le parti veut voir jouer au travail idéologique pour atteindre les buts de la Pérestroïka.

Des dérives dans les principes du marxisme-léninisme créatif ont laissé dans l’idéologie une trace pesante. Son niveau théorique a été abaissé, la propagande a souvent fait fi des réalités de la vie. En fait la travail idéologique a servi des conceptions dogmatiques sur le socialisme, a perdu une relation critique à la réalité et à cause de cela contribué aŭ phénomènes de stagnation
( période de la « stagnation » c’est ainsi que les soviétiques appellent l’époque de Brejnev)

La propagande, évitant les problèmes contemporains de la réalité, a dégénéré en une logorrhée vantarde et auto-glorifiante, acquis une signification purement rituelle. La perte d’initiative intellectuelle, le dogmatisme, la distance entre les mots et les actes ont causé un affaiblissement de l’influence intellectuelle du parti.

….

A présent pendant que nous rétablissons la vérité et la justice, renonçons à tout ce qui a déformé l’idéologie et la pratique socialistes, faisons périr les stéréotypes et les dogmes, quelques-uns uns affirment que tout ceci est une manière de miner les principes, les fondements du socialisme, de noircir son histoire. Il n’est pas permis d’accepter cette présentation, camarades. Non, cela n’est pas permis, catégoriquement ! Nous n’avons pas le droit de permettre que la Pérestroïka puisse trébucher sur les pierres du dogmatisme et du conservatisme, sur les préjugés ou les ambitions personnelles de tel ou tel. C’est le sort du pays qui est en jeu, le sort du socialisme. Et nous devons expliquer l’âpreté de la situation à ceŭ qui n’en ont pas encore pris conscience. Dan cette question capitale pour nous il ne peut pas exister de compromis.

Je veŭ dire avec une totale certitude ici-même, dans cette conférence, que nous continuerons dans l’avenir à développer toutes les valeurs véritablement socialises et effacerons ce qui a déformé la théorie révolutionnaire et l’aspect du socialisme.

Des discussions orageuses et le choc des passions ont révélé une importante circonstance – réjouissante et inspirante. Avec une force nouvelle se voit confirmé, après tant de tourments, de situations dramatiques, et de bouleversements tragiques, qu’était justifié ce choix historique qu’a fait notre peuple en l’année 1917 – le choix en faveur du socialisme.

….

Certes tracer dans tous ses détails le modèle de l’avenir vers lequel nous nous dirigeons à travers la Pérestroïka c’est aujourd’hui impossible. Mais ce qui est possible, et nécessaire, est d’indiquer les paramètres de base, les traits principaŭ de ce que nous nommons en termes de qualité un nouvel état de la société.

….

Le socialisme nous le voyons comme un ordre social d’économie éfficace et dynamique, basée sur les meilleures réalisations du progrès scientifique et technique et fournissant la plus haute productivité du travail ; de l’économie soumise, sans qu’il y soit d’intermédiaire, à la satisfaction des besoins de la société, s’adaptant souplement à eŭ. Les bases d’une économie de cette sorte sont diverses formes de propriété sociale et personnelle, d’organisation de la production, dont les travailleurs sont, réellement, les maîtres, sera garantie un lien direct entre le salaire et les résultats du travail. Une administration planifiée de l’économie prend sa source dans une combinaison organique du rôle du centre dans la résolution des problèmes structurels avec la vaste autonomie des unités de production en qualité de producteurs de biens, agissant sur la base de l’autofinancement et de l’indépendance et travaillant pour le marché.

...

Nous sommes convaincus de la viabilité de la doctrine marxiste-léniniste, qui a formulé scientifiquement la possibilité de construire une société de justice, une civilisation d’hommes libres et égaŭ en droits. C’est sur ceci que nous nous basons dans la réalisation de la restructuration révolutionnaire. Et c’est également ainsi que nous devons agir dans sa nouvelle étape, la plus importante, qu’est en train d’ouvrir notre conférence du parti !

grâce à l'Espéranto lisons les propos de Mikhael Gorbatchev au congrès du PCUS en juin 1988, en pleine Perestroïka

18/01/2013

grâce à l'Espéranto lisons les propos de Mikhael Gorbatchev au congrès du PCUS en juin 1988, en pleine Perestroïka

parmis mes document j'avais présenté la couverture d'un livre que j'avais trouvé pour une bouchée de pain et qui publiait en 1988, traduits en Espéranto, les rapport, discours et motion que Mikhael Gorbatchev a présentés au congrès du Parti Communiste de l'Union Soviétique, en pleine Perestroïka ! Un document historique ! et qui permet de mieŭ comprendre l'état d'esprit de ceŭ qui l'ont fait.
http://www.ipernity.com/doc/r.platteau/2943426

Il serait interessant d'en faire profiter un plus vaste public.

Aussi je vais essayer d'en traduire en français quelques passages.

Ici je commence par la politique étrangère.

Très interessant je trouve. En particulier quand on pense à ce qui s'est passé par la suite ...


Rapport de Gorbatchev le 28 juin 1988

Pages 25-30 :

I. DEVELOPPER ET APRONFONDIR LA RECONSTRUCTION ("Reconstruction" se dit en russe = Pérestroïka dans la suite c'est ce terme plus connu et devenu "historique" que j'utiliserai)

.....

4. Démocratisation des relations internationales

Camarades ! la perestroïka en URSS est devenue un facteur de taille internationale. Les changements cardinaux chez nous ont rendus nécessaires de nouveaux principes également dans les affaires internationales.

En évaluant la politique extérieure soviétique durant la période de l’après guerre, nous n’oublions pas que l’impérialisme a créé autour de nous et de nos alliés en fait une situation extrême. Le bloc militaire occidental avec à sa tête les USA s’est conduit relativement au socialisme de manière ouvertement agressive. La menace militaire était devenu pour nous un facteur constant. Cette situation reste d’actualité à ce jour. L’Union soviétique aussi bien que ses alliés ne pouvait tout simplement ne pas réagir à cela, de même qu’à la guerre psychologique dirigée contre les pays socialistes.

Cependant, en analysant les expériences du passé, il n’est pas possible de ne pas avouer, que les méthodes d’Administration Autoritaire ne laissèrent pas de côté la sphère de la politique étrangère. Il s’est produit constamment que même des décisions d’une extrême importance furent le fait d’une étroite sphère dirigeante, sans avoir été traitées et analysées collectivement et par toutes les parties concernées, et parfois même sans la nécessaire concertation avec les pays amis. Cela a causé des réactions inadéquates devant les évènements internationaŭ et la politique des autres États et mêmes des décisions erronées. Malheureusement ne fut pas toujours prévu le coût qu’elles allaient avoir pour le peuple, ni les conséquences de telle ou telle option dans l’action.

En réponse au défi nucléaire, qui nous a été lancé, à nous et à tout le monde socialiste, il était nécessaire atteindre l’équilibre stratégique avec les USA. Ceci a été fait. Mais en ayant concentré sur l’aspect militaire de la résistance à l’impérialisme une immense attention et d’immenses moyens, nous n’avons pas toujours utilisé pour assurer la sécurité de l’État, la détente, et pour la compréhension mutuelle entre les peuples, les possibilités politiques qui se faisaient jour en liaison avec les changements fondamentaŭ dans le monde. Le résultat fut que nous nous sommes laissés attirer dans la course aŭ armements, ce qui ne pouvait pas ne pas influer sur l’ évolution socio-économique du pays et sur sa situation internationale.

Entre-temps la course aux armements arrivait aux bords de la crise. Dans ce contexte notre action sociale et politique traditionnelle en faveur de la paix et du désarmement commença à perdre de sa conviction. Et s’il faut le dire brutalement – si on ne rompait pas avec la logique de cette évolution nous pouvions effectivement atteindre la limite d’un conflit militaire.

Voilà pourquoi il devint nécessaire non pas de simplement améliorer, mais de rénover résolument notre politique étrangère.

Cela nécessitait la nouvelle manière de penser la politique. Et ses fondements furent mis en place par le Plénum d’avril du Comité Central du 27ème congrès du Parti. Ils donnèrent une argumentation philosophique de notre action internationale dans les conditions de la Perestroïka. La nouvelle manière de penser n’est pas une doctrine fermée et définitive. Elle est dialectique, ce qui permet de constamment améliorer et modifier la politique conformément au processus de la vie réelle. Et, assurément, conformément à notre orientation socialiste, aux principes léninistes.

….

Des positions d’aujourd’hui, qui sont caractérisées par la croissance de la menace nucléaire, l’accentuation d’autres problèmes planétaires, l’intensification de l’internationalisation de tous les processus dans le monde, toujours plus intégré et interdépendant en dépit de tout son caractère conflictuel – nous nous sommes efforcés de concevoir plus profondément l’idée, implicite dans le marxisme, sur le lien qui existe entre les intérêts du prolétariat et ceux communs à toute l’humanité. Cela nous à conduit à la conclusion que les valeurs communes à l’humanité étaient prioritaires en ce siècle. Ceci est le noyau de la nouvelle pensée politique.

Cette profusion de contacts directs est comme une « découvert e » de l’Union soviétique par le monde extérieur. Et nous, de notre côté, avons reçu l’occasion de mieux voir et de mieŭ comprendre le monde qui nous entoure, de prendre part dans les discussions traitant de ses problèmes et, cherchant les voies qui mènent à leur solution, de profiter de l’utilité issue des idées en provenances des autres cultures et des autres traditions spirituelles, ce qui s’est reflété, par exemple, dans la Déclaration de Delhi de l’année 1986. Cette rétroaction rendit plus facile d’atteindre à une intercompréhension également sur la question qui traitent de la signification de ces valeurs comme la liberté, la démocratie.

Tout ceci a donné du dynamisme à la politique extérieure Soviétique, permis d’entreprendre plusieurs initiatives importantes.

Celles-ci sont le programme visant à la liquidation par étapes de tout les armements nucléaires d’ici l’an 2000, le système de sécurité mutuelle, la liberté de choix, l’équilibre des intérêts, la « Maison Commune Européenne », la reconstruction des relations dans la région Asie-Pacifique, la suffisance défensive et la doctrine de non-agression, l’abaissement du niveau des armements en tant que voie vers le renforcement de la sécurité nationale et régionale, le retrait des troupes et des bases militaires situées dans les pays étrangers, les moyens de la confiance, la sécurité économique internationale, l’idée d’engagement direct de l’autorité de la science dans la politique mondiale.

….

Globalement, camarades, l’analyse des réalités déjà existantes permet de faire des pronostics : si nous réussissons à renforcer et à développer ces réalités, le monde au tournant des XXème et XXIème siècles sera caractérisé par les tendances suivantes :


- Démilitarisation progressive et humanisation des relations internationales, où enfin la raison, la connaissance, et les normes morales, et non pas les tendances égoïstes et les préjugés, seront ce qui guidera les États dans la recherche de solutions aŭ nombreuses contradictions présentes dans ce monde et d’un équilibre dans les intérêts en présence, une fois que sera reconnu le droit de tous à la liberté de choix.

- Le moyen d’assurer la sécurité des États passera de plus en plus de la sphère de l’équilibre des moyens militaires à celle de l’interaction politique et du strict respect des conventions internationales ; il se créera un système universel de sécurité internationale, principalement par l’accroissement du rôle et de l’efficacité des Nations-Unis.

- La croissance colossale du potentiel scientifique et technique sera utilisée de manière plus civilisée, et en visant le bien commun de l’humanité dans son ensemble, à la résolution des tâches planétaires dans les domaines économiques, écologiques, énergétiques, alimentaires, de santé, et autres.

- Des contacts divers et volontaires entre des États et des peuples indépendants serviront à leur enrichissement - et matériel et spirituel, - renforceront l’édifice de la paix universelle.

….

Le PCUS se considère partie intégrante du mouvement communiste mondial, qui en ce moment travaille difficilement à trouver le moyen d’accéder à un nouveau stade de son évolution historique. Et nous, sur la base d’une pleine égalité et d’un plein respect prendrons une part active à cette recherche. Un potentiel international croissant est implicite dans nos nouvelles relations avec les innombrables forces sociales, représentant la science et la cultures mondiales, avec les partis politiques d’une autre orientation idéologique, et pour commencer avec les socialistes, les sociaux-démocrates, les travaillistes, et les autres cercles et mouvements de ce qu’on appelle « la gauche ». Notre solidarité avec les travailleurs du monde entier et avec ceŭ qui combattent le colonialisme, le racisme et la réaction est inébranlable.

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17/01/2013

"Nous l'avons récupérée en larmes" - ça peut tomber pour un oui un nom sur n'importe quel français

et pas seulement aŭ vieilles dames qui reĉargent les téléphones poortables des kurdes.

Un lycéen de Ris-Orangis, surpris par les pandores en train de cracher par terre devant les grilles de son établissement, a été récemment traîné devant le tribunal de police en vertu d'un décret vichyste de 1942 interdisant de "cracher ailleurs que dans les crachoirs"... Dans le Gers, des gendarmes ont débarqué dans une école maternelle pour enquêter sur les moeurs d'un marmot de... trois ans ! A la gare Montparnasse, des collégiens et leurs enseignantes, ont été frappés par des CRS... par erreur. Dans le Sud, une descente policière musclée (avec chiens et fouilles au corps) a été menée dans un collège, à la recherche (infructueuse) de cannabis. A Paris, des adolescents se retrouvent menacés de prison avec sursis pour avoir joué au football dans la rue, le soir, avec une canette vide en guise de ballon. Tous les jours, des enfants ou des adolescents sont gardés à vue, interrogés sans leurs parents, fouillés dans des conditions lugubres, menacés, voire tirés au flash ball . Mais ils ne passent pas à la télé. Ils n'existent donc pas.



Kaj en Irano http://www.ipernity.com/blog/reza.torabi/161092 (vd. paragrafo 2), ankaŭ en Francio, ĉiam kaj ĉie policistoj, ekde kiam ili sentas sin "kovritaj" estas kapablaj pri io ajn.
Ekde kiam ili sin scias "kovritaj".


près d'cheu nous à Norrent-Fontes :

Monique Pouille, 59 ans, épouse d'artisan peintre, parle très vite au téléphone, comme essoufflée par ce qui vient de lui arriver.

Elle a fait neuf heures de garde à vue, hier. Cette mère au foyer, membre de la paroisse de Norrent-Fontes, près de Béthune, bénévole aŭ restos du coeur et bénévole de l'association Terre d'errance, organise les dons de nourriture, d'habits pour les migrants sans-abri depuis deŭ ans et demi. C'est elle aussi qui recharge les portables de ces errants qui tentent de gagner l'Angleterre en grimpant sur les camions de l'aire de repos de l'autoroute voisine. Hier, à 7h45 du matin, on sonne à sa porte. La Police de l'air et des frontières.

Pigeonnier. Elle raconte : «Ils m'ont dit "on vient vous chercher pour vous mettre en garde à vue, pour flagrant délit d'aide aŭ personnes en situation irrégulière"». Elle ajoute : «Quand j'ai ouvert la porte ils sont tout suite entrés dans le couloir. Je pense qu'ils croyaient trouver des réfugiés chez moi». Les policiers tombent sur trois portables, en charge sur la table du salon. Ils prennent les portables, fouillent la maison, le garage, la voiture, «et même le pigeonnier de mon mari, il est colombophile». Ils autorisent Monique Pouille à faire «un petit brin de toilette» avant de partir, «une femme policier m'attendait derrière la porte de la salle de bains». Elle ressort avec un pull à capuche. «Ils m'ont dit que ça ne serait pas accepté en garde à vue, à cause du cordon.»

Fan-club. A Coquelles, la garde à vue commence. «Ils ont dit que j'avais eu de la chance de ne pas être menottée». (si ç'avait été un homme ou qq de jeune, même très jeune, il y aurait eu droit ! comme l'ont montré d'autres cas) La police aurait ajouté qu'elle devait «coopérer». «Ils m'ont dit qu'ils étaient courant de tout. Une femme policier m'a demandé "Alors, ça s'est bien passé le concours de colombophilie de votre mari?" C'était une conversation que j'avais eu avec des bénévoles de l'association quelques jours plus tôt au téléphone. Je suis tombée des nues».

Ils posent des questions sur les migrants, un par un. Comment s'appelle-t-il? Depuis combien de temps est-il là? «Ils m'ont dit "vous faites ça pour la bonne cause, mais il faut faire attention à ne pas aider les passeurs". Il m'ont dit que je pouvais continuer à recharger les portables, mais pas ceŭ des passeurs, ceŭ qui sont bien habillés, et qui sont là depuis longtemps. Moi je ne m'occupe pas de ça? J'aide les gens sans poser de questions». Vers 14h30, les policiers lui annoncent que son «fan-club» est dehors. «C'était une cinquantaine de personnes qui étaient venues me soutenir». Elle est libre vers 17h. Sans charges, ni mise en examen, pour l'instant.

Si elle n'avait pas eu de "fan club elle serait sans doute encore en prison, alors on peut penser que son cas doit n'être que le sommet émergé d'un épouvantable "iceberg")

«Bande organisée». «Nous l'avons récupérée en larmes» raconte Me Bruno Dubout, avocat de l'association Terre d'errance. «Monique Pouille en garde à vue, c'est une aberration. Elle n'est pas armée pour ça. Elle fait partie de ces gens qui aident les migrants parce qu'ils font de l'humanitaire. Parce qu'ils se disent "On ne peut pas laisser crever les gens au bout de notre jardin"». Monique Pouille ajoute : «Je suis la seule bénévole qui habite Norrent Fontes. Une garde à vue, ce n'est pas rien. Je me demande comment les gens vont réagir. Ce n'est pas facile à vivre»

A la Police de l'air et des frontières de Coquelles, on indique que la garde à vue a eu lieu dans le cadre d'une commission rogatoire ordonnée par le juge d'instruction Vignau à Béthune, «pour aide au séjour irrégulier en bande organisée». Au cabinet de l'instruction, on n'a «aucune information à donner à ce sujet». On risque en théorie jusqu'à 10 ans de prison pour aide au séjour irrégulier en bande organisée.

Dans un communiqué, le curé de la paroisse, le père Delannoy s'indigne : «C’est la politique du chiffre qui prime , M. Besson a demandé qu’on intensifie la lutte contre les réseaŭ mafieŭ, qui arrête t-on? Une simple habitante qui a un cœur d’or et qui n'en peut plus de voir des jeunes qui ont l’âge de ses fils passer devant sa maison bravant le froid. Il est certainement plus facile de rester au chaud dans sa maison bien installé devant son écran que d’agir. Heureusement que dans notre monde il y a encore des Monique.»

Alors, elle continue? Elle pense que oui. Puis elle ajoute : «Mon mari m'a dit "tu ne fais rien de mal, tu continues" Mais si je suis enfermée, y'a personne qui y va à ma place...».

Haydée Sabéran

 

 

ne pas oublier que :

"Les naïfs, les crédules, les indifférents et les lâches constituent le combustible qui alimente l'enfer de souffrances, d'injustices et d'humiliations qui consume notre humanité." (auteur : ?)

16/01/2013

tiom da ligoj de l'viv' kiujn tiom da mortintoj en la karnon mem enfiksis je l'anguloj de l'korpo

Demandoturmentejo


Ili al mi enŝovis en la gorĝo funelon

kie senĉese fluas tuta tiu spaco nigra

tiuj Jupiteroj steloj galaksioj

tiu eknaŭzo de la balanciloj

tiu trinkaĉ' da kirloj kaj perihelioj

tangad' peza de l'freneziĝantaj planedoj.



Mi estas ŝnurligita sur la tablo tera

en malhel' de l'kelaj ĉambregoj de l'nokto

kuŝtrudata sur l'glueca tablo de l'ter'

per tiom da ligoj de l'viv' kiujn tiom da mortintoj

en la karnon mem enfiksis je l'anguloj de l'korpo

kontraŭ ligiloj mi baraktas sed ankaŭ vi

al vi ĉio vanas vi kiel mi estas

plenfelsako da sang' kaj malgusta senlim'



Jean PEROL - franca poeto naskiĝinta en 1932

Esperantigis Roland Platteau 21-a de novembro 2001