"Nous l'avons récupérée en larmes" - ça peut tomber pour un oui un nom sur n'importe quel français (17/01/2013)
et pas seulement aŭ vieilles dames qui reĉargent les téléphones poortables des kurdes.
Un lycéen de Ris-Orangis, surpris par les pandores en train de cracher par terre devant les grilles de son établissement, a été récemment traîné devant le tribunal de police en vertu d'un décret vichyste de 1942 interdisant de "cracher ailleurs que dans les crachoirs"... Dans le Gers, des gendarmes ont débarqué dans une école maternelle pour enquêter sur les moeurs d'un marmot de... trois ans ! A la gare Montparnasse, des collégiens et leurs enseignantes, ont été frappés par des CRS... par erreur. Dans le Sud, une descente policière musclée (avec chiens et fouilles au corps) a été menée dans un collège, à la recherche (infructueuse) de cannabis. A Paris, des adolescents se retrouvent menacés de prison avec sursis pour avoir joué au football dans la rue, le soir, avec une canette vide en guise de ballon. Tous les jours, des enfants ou des adolescents sont gardés à vue, interrogés sans leurs parents, fouillés dans des conditions lugubres, menacés, voire tirés au flash ball . Mais ils ne passent pas à la télé. Ils n'existent donc pas.
Kaj en Irano http://www.ipernity.com/blog/reza.torabi/161092 (vd. paragrafo 2), ankaŭ en Francio, ĉiam kaj ĉie policistoj, ekde kiam ili sentas sin "kovritaj" estas kapablaj pri io ajn.
Ekde kiam ili sin scias "kovritaj".
près d'cheu nous à Norrent-Fontes :
Monique Pouille, 59 ans, épouse d'artisan peintre, parle très vite au téléphone, comme essoufflée par ce qui vient de lui arriver.
Elle a fait neuf heures de garde à vue, hier. Cette mère au foyer, membre de la paroisse de Norrent-Fontes, près de Béthune, bénévole aŭ restos du coeur et bénévole de l'association Terre d'errance, organise les dons de nourriture, d'habits pour les migrants sans-abri depuis deŭ ans et demi. C'est elle aussi qui recharge les portables de ces errants qui tentent de gagner l'Angleterre en grimpant sur les camions de l'aire de repos de l'autoroute voisine. Hier, à 7h45 du matin, on sonne à sa porte. La Police de l'air et des frontières.
Pigeonnier. Elle raconte : «Ils m'ont dit "on vient vous chercher pour vous mettre en garde à vue, pour flagrant délit d'aide aŭ personnes en situation irrégulière"». Elle ajoute : «Quand j'ai ouvert la porte ils sont tout suite entrés dans le couloir. Je pense qu'ils croyaient trouver des réfugiés chez moi». Les policiers tombent sur trois portables, en charge sur la table du salon. Ils prennent les portables, fouillent la maison, le garage, la voiture, «et même le pigeonnier de mon mari, il est colombophile». Ils autorisent Monique Pouille à faire «un petit brin de toilette» avant de partir, «une femme policier m'attendait derrière la porte de la salle de bains». Elle ressort avec un pull à capuche. «Ils m'ont dit que ça ne serait pas accepté en garde à vue, à cause du cordon.»
Fan-club. A Coquelles, la garde à vue commence. «Ils ont dit que j'avais eu de la chance de ne pas être menottée». (si ç'avait été un homme ou qq de jeune, même très jeune, il y aurait eu droit ! comme l'ont montré d'autres cas) La police aurait ajouté qu'elle devait «coopérer». «Ils m'ont dit qu'ils étaient courant de tout. Une femme policier m'a demandé "Alors, ça s'est bien passé le concours de colombophilie de votre mari?" C'était une conversation que j'avais eu avec des bénévoles de l'association quelques jours plus tôt au téléphone. Je suis tombée des nues».
Ils posent des questions sur les migrants, un par un. Comment s'appelle-t-il? Depuis combien de temps est-il là? «Ils m'ont dit "vous faites ça pour la bonne cause, mais il faut faire attention à ne pas aider les passeurs". Il m'ont dit que je pouvais continuer à recharger les portables, mais pas ceŭ des passeurs, ceŭ qui sont bien habillés, et qui sont là depuis longtemps. Moi je ne m'occupe pas de ça? J'aide les gens sans poser de questions». Vers 14h30, les policiers lui annoncent que son «fan-club» est dehors. «C'était une cinquantaine de personnes qui étaient venues me soutenir». Elle est libre vers 17h. Sans charges, ni mise en examen, pour l'instant.
Si elle n'avait pas eu de "fan club elle serait sans doute encore en prison, alors on peut penser que son cas doit n'être que le sommet émergé d'un épouvantable "iceberg")
«Bande organisée». «Nous l'avons récupérée en larmes» raconte Me Bruno Dubout, avocat de l'association Terre d'errance. «Monique Pouille en garde à vue, c'est une aberration. Elle n'est pas armée pour ça. Elle fait partie de ces gens qui aident les migrants parce qu'ils font de l'humanitaire. Parce qu'ils se disent "On ne peut pas laisser crever les gens au bout de notre jardin"». Monique Pouille ajoute : «Je suis la seule bénévole qui habite Norrent Fontes. Une garde à vue, ce n'est pas rien. Je me demande comment les gens vont réagir. Ce n'est pas facile à vivre»
A la Police de l'air et des frontières de Coquelles, on indique que la garde à vue a eu lieu dans le cadre d'une commission rogatoire ordonnée par le juge d'instruction Vignau à Béthune, «pour aide au séjour irrégulier en bande organisée». Au cabinet de l'instruction, on n'a «aucune information à donner à ce sujet». On risque en théorie jusqu'à 10 ans de prison pour aide au séjour irrégulier en bande organisée.
Dans un communiqué, le curé de la paroisse, le père Delannoy s'indigne : «C’est la politique du chiffre qui prime , M. Besson a demandé qu’on intensifie la lutte contre les réseaŭ mafieŭ, qui arrête t-on? Une simple habitante qui a un cœur d’or et qui n'en peut plus de voir des jeunes qui ont l’âge de ses fils passer devant sa maison bravant le froid. Il est certainement plus facile de rester au chaud dans sa maison bien installé devant son écran que d’agir. Heureusement que dans notre monde il y a encore des Monique.»
Alors, elle continue? Elle pense que oui. Puis elle ajoute : «Mon mari m'a dit "tu ne fais rien de mal, tu continues" Mais si je suis enfermée, y'a personne qui y va à ma place...».
Haydée Sabéran
ne pas oublier que :
"Les naïfs, les crédules, les indifférents et les lâches constituent le combustible qui alimente l'enfer de souffrances, d'injustices et d'humiliations qui consume notre humanité." (auteur : ?)