24/08/2023
Roberto Ardigo, Armand Salacrou - il règne sur ce sujet un tabou, j'te dis pas!!
Roberto Ardigo
Roberto Ardigo, philosophe positiviste italien, qui a fini par se suicider :
« par suite du refroidissement progressif de la terre notre monde doit mourir, lui aussi, avec tous les êtres auxquels il donne vie ; et si c’est là le sort extrême de tous les mondes disséminés dans l’univers, à quoi sert donc l’élévation progressive de l’humanité ? à A quoi bon le culte de l’art, du Beau, du Bon ? La fièvre de savoir, de se consacrer à un idéal ? à quoi sert la vie ? A quoi servent tant de douleurs matérielles et morales, souffertes par les êtres auxquels a été accordé, sans qu’ils l’aient demandé, le don sadique de la vie ? »
Quelle immense déception pour une âme élevée telle que celle de Roberto Ardigo (ou celle de Miguel de Unamuno aussi, lisez le ! il est incontournable, et combien ça change des conneries sophistiques égoïstes et nécrophiles qu’on entend de nos jours) ! Il ne pouvait s’empêcher de contempler, épouvanté, l’abîme de la vanité infinie de tout. Il ne pouvait s’empêcher de se révolter en présence de cette ironie tragique du sort. Il valait donc mieux défier fortement la destinée de la seule façon permise à un vivant : se libérer, par le suicide, du supplice moral de contempler, impuissant, la tragédie de l’être, et sa propre prochaine disparition éternelle. Robert Ardigo a été conséquent avec lui-même. Les philosophes qui partagent ses convictions matérialistes, et qui, malgré cela, ne finissent pas comme lui par le suicide, sont heureusement inconséquents.
PEGUY
" .. sauver de l’Absence éternelle
Les âmes des damnés s’affolant de l’Absence,"
On ne lit plus assez SALACROU
« Alors, là nous sommes tous en plein cauchemar depuis l’instant où nous avons compris que nous étions vivants. Vous souvenez-vous, Monsieur Lenoir, de l’instant précis où, tout à coup, petit garçon, vous avez eu cette révélation : « Je suis un vivant, j’aurais pu ne pas exister, et je vais mourir. » Non ? moi, si. Et je me suis évanoui. C’était une charge intolérable sur les épaules de ce petit enfant. » (Armand SALACROU, in « L’archipel Lenoir »)
oui, j'ai toujours été ébahi, n'ai jamais compris comment se fait-il qu'il n'y ai pas plein d'enfants qui se suicident à l'age de raison (disons 12 ans)
comment peut-on vivre encore étant adulte, où théoriquement c'est pire, et toutes les autres sujets de douleurs métaphysiques, personnelles, sentimentales, et sociales qui vous tombent dessus ? et quand on est vieux ?
Ben, il y a un détail auquel je n'avais pas encore prêté attention, mais Simone de Beauvoir si !
il y a dans les mémoires de Simone de Beauvoir une remarque très importante et dont je prend maintenant conscience de la justesse, c'est quand elle dit « Quand je me jetais dans le malheur, c'était avec toute la violence de ma jeunesse, de ma santé, et la douleur morale pouvait me ravager avec autant de sauvagerie » etc
eh oui ! C'est comme ça que ça se passe; et aussi comme quand on est enfant on est plus conscient, plus sensible, plus intelligent, plus en contact avec la réalité que les adultes, et ça va constamment en se dégradant quand on devient adulte, puis en vieillissant. Il y a aussi comme une fainéantise de la conscience, et de la douleur qui ravage tout. Et on souffre dans la même mesure qu'on est vivant en fait et qu'on en a la santé ! La santé. Même le désespoir et l'abattement demandent de la santé, quand on est trop engourdi on ne sait même plus être désespéré, que dis-je même plus être abattu.
n'empêche que
c'est effarant à quel point comme disait Camus les gens font "comme s'ils ne savaient pas". Il règne sur ce sujet un tabou, j'te dis pas !!
12/07/2023
la vie humaine
Georges Jeanclos : barque
*
21/04/2023
bruits de VIE qu'on n'entend plus dans nos immondes villes actuelles
*** les cris d'enfants !
entendre des cris d'enfants, partout, en tous cas partout en ville, était la banalité même , et faisait LA TRAME DE LA VIE, du temps où les villes étaient des villes, où la vie était la vie, où la société était une société, où les nazis actuels n'avaient pas encore étendu leur chape de plomb sur nos vies et sur les êtres !
C'était sain humain et vivant, tout à l'opposé du capitalisme totalitaire à crever actuel imposé par la mafieuse UE et son extension le "great reset" du nouvel Hitler: Klaus Schwab
***
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16/04/2023
une citation de Chateaubriand
Châteaubriand dans ses Mémoires d'Outre-Tombe évoque les nuits qui
"s'achèvent le matin avec la première hirondelle"
souvenez-vous de cette belle évocation ! surtout que maintenant ça N'EXISTE PLUS ! il n'y a PLUS d'HIRONDELLES pour vous réveiller le matin; c'était la vie quotidienne autrefois, j'ai connu ça ....
27/03/2023
Saint-Amand-les-Eaux
un jour, (en 1947 sans doute) on a organisé une représentation de Louise, l'opéra de Gustave Charpentier, en extérieur, sur la Grand'Place de saint-Amand les eaux, devant le beffroi.
Oui, et mon père y a emmené sa future femme Louise.
26/02/2023
de cette bouche où mon cœur se noya
« La maladie et la mort font des cendres
De tout le feu qui pour nous flamboya,
De ces grands yeux si fervents et si tendres,
De cette bouche où mon cœur se noya... »
BEAUDELAIRE
Publié dans comme le temps passe !, GEORGES JEANCLOS, mi iras limake, mort | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
20/02/2023
un tableau montrant des gens conscients de leur condition humaine et donc qu'ils sont condamnés à mort
01/01/2023
Ewig rein bleibt nur die Träne/ Und das Wasser der Fontäne (Joachim Ringelnatz)
15/1/2003 à la radio, entendu « Un adolescent d’autrefois » (d’après le roman de François Mauriac) Mon Dieu Mon Dieu ! ma vie est plus ravagée que celles de ces personnages, et plus bouchée.
Et je connais la réponse à « Mais qu’est-ce qui est vrai ?! » :
- Rien. La mort. Le néant et l’oubli.
110) Les chiens ont plus le sens des valeurs que les humains.
6/10/1991 C'est curieux, l'état d'enrhumé convalescent me plonge à chaque fois dans un état étrange et merveilleux, comme dans un rêve, engourdi, comme dans un brouillard, et en même temps comme une ivresse et une fraîcheur et une acuité inhabituelle de perception et comme un retour d'une présence aigüe du passé, ce qui était déjà le cas quand ça m'arrivait étant enfant.
(Et puis la lumière de l'automne est si belle, si poétique, a tant de présence, je retrouve dans le jardin des impressions perdues depuis longtemps)
Et j'ai retrouvé ma mini-chaîne hi-fi et la musique de Bach, et il y a ma viole, à la fois. Je suis comme grisé et dans un rêve engourdi.
- Les petites souris de Bâle, à la vie desquelles nous nous étions intéressés Denise et moi tous les deux assis un soir de fev 1989 sur un banc au détour d'une avenue. C'est bien là le cœur du problème, seule cette approche des êtres, et donc l'optique existentielle, fournit la base vraie et la nourriture de l'amour chrétien et de la même chose version humaniste, la seule source où l'âme peut se libérer et vivre, et des rapports sains s'établir.
20/1/2003 je ne suis qu’un morceau de viande, prêt à basculer dans le grand charnier, comme Jacqueline.
111) L’âme on oublie qu’elle a existé, le corps on le fout dans une urne, et bon débarras, l’argent par contre on veille à ce qu’il ne s’en perde pas, c’est important.
jan 2003 Mon Dieu quel malheur de devoir se lever, de devoir se réveiller.
112) et donc A partir du moment où il n’y a plus de larmes il n’y a plus que de l’impureté, Ringelnatz a raison.
113) « Dans ce monde politiquement correct, l’humaniste se sent à l’étroit, voire de trop. » (Pr Antoine COURBAN)
114) "Be quiet, because we're going to be here buried in this tomb for a long, long time together, so hug me !" (Juan Ruflo)
"J’avais envie et peur à la fois de regarder ce visage qui m’avais apporté tant d’amour et de bonheur. Elle avait tellement changé que je ne la reconnaissais plus très bien." .......
( Niu-Niu/ « Pas de Larmes pour Mao » )
31/12/2022
Réveillon - par Aziz Nesin
REVEILLON
Nous sommes ensemble pour ce réveillon
Je suis heureux.
Nous ne sommes ni à table ni avec des boissons,
Ni ne dansons.
Entre nous, des murs,
Des bruits de sifflet…
Mais nous sommes ensemble à ce réveillon.
Nous n’avons pas de verres à lever en l’honneur du nouvel an
Ta petite main que tu as abandonnée dans ma paume un soir de printemps
Non pas à l’honneur du nouvel an,
Mais pour l’amour du nouveau jour qui naîtra
Lève ton petit,
Ton joli poing.
Aziz Nesin (1950)
de nos jours il suffirait de remplacer "coups de sifflets" par QR-codes capitalistes
Publié dans GEORGES JEANCLOS, la France s'enfonce dans le Libéral-Fascisme, le mondialisme est le stade ultime du capitalisme, les collabos masqués me font vomir de dégoît, Littérature - une outre de sang et de fade infini, Lutte des classes, mi iras limake, morale | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
29/12/2022
Jean Rostand texte écrit en 1954 - j'avais 5 ans
Jean Rostand, Pensées d’un biologiste, 1954.
Comme Montaigne qui dans son apologie de Raymond de Sebondes rappelle que ce qui n'est pas éternel n'existe pas, car sa disparition, son anéantissement, rétrospectivement fait disparaître tout ce qu'il a pu vivre, et comme il le rappelle dans un autre texte : " le plus et le moins ne peuvent pas s'appliquer à ce qui n'existe plus", Jean Rostand est conscient des vérités élémentaires, que les hommes prennent tant de soin à se cacher à coup de sophismes freudiens.
"D'où vient l'homme? L'homme n'est rien moins que l'oeuvre d'une volonté lucide, il n'est même pas l'aboutissement d'un effort sourd et confus. Les processus aveugles et désordonnés qui l'ont conçu ne recherchaient rien, n'aspiraient à rien, ne tendaient vers rien, même le plus vaguement du monde. Il naquit sans raison et sans but, comme naquirent tous les êtres, n'importe comment, n'importe quand, n'importe où. La nature est sans préférences, et l'homme, malgré tout son génie, ne vaut pas plus pour elle que n'importe laquelle des millions d'autres espèces que produisit la vie terrestre. Si la tige des primates avait été sectionnée à sa base par quelque accident géologique, la conscience réfléchie ne serait jamais apparue sur la terre. Il est possible d'ailleurs que, dans le cours des siècles, certaines lignées organiques aient été éliminées qui eussent donné naissance à des formes plus accomplies que la nôtre.
Quoi qu'il en soit, l'homme est apparu... D'une certaine lignée animale, qui ne semblait en rien promise à un tel destin, sortit un jour la bête saugrenue qui devait inventer le calcul intégral et rêver de justice. ... qui traverse la vie dans l'épouvante de la mort, qui s'attache sans mesure à d'autres créatures éphémères, qui, trop bestiale ou trop peu, souffre quand elle réprime ses instincts et ne souffre pas moins quand elle y cède, qui ne sait pas défendre son coeur contre les rêves que lui interdit sa raison...
C'est donc que, statistiquement tout au moins, les hommes préfèrent l'être au non-être. Et c'en est assez pour que triomphe l'optimisme, qui se contente de peu..
L'espèce humaine passera, comme ont passé les Dinosaures et les Stégocéphales. Peu à peu, la petite étoile qui nous sert de soleil abandonnera sa force éclairante et chauffante... Toute vie alors aura cessé sur la Terre. Alors, de toute la civilisation humaine ou surhumaine - découvertes, philosophies, idéaux, religions -, rien ne subsistera. Il ne restera même pas de nous ce qui reste aujourd'hui de l'Homme de Néanderthal, dont quelques débris au moins ont trouvé un asile dans les musées de son successeur. En ce minuscule coin d'univers sera annulée pour jamais l'aventure falote du protoplasma... Aventure qui déjà, peut-être, s'est achevée sur d'autres mondes... Aventure qui, en d'autres mondes peut-être, se renouvelera... Et partout soutenue par les mêmes illusions, créatrice des mêmes tourments, partout aussi absurde, aussi vaine, aussi nécessairement promise dès le principe à l'échec final et à la ténèbre infinie...
Sera-t-il du moins permis à l'homme éphémère, englouti dans le cosmos démesuré, de se regarder comme le dépositaire d'une valeur privilégiée, qui défierait les normes de la durée ou de l'étendue ? Tout ce à quoi il tient, tout ce à quoi il croit, tout ce qui compte à ses yeux a commencé en lui et finira avec lui. Il est seul, étranger à tout le reste. Nulle part, il ne trouve un écho, si discret soit-il, à ses exigences spirituelles.
Tel est, semble-t-il, le message de la science. Il est aride. La science n'a guère fait jusqu'ici, on doit le reconnaître, que donner à l'homme une conscience plus nette de la tragique étrangeté de sa condition, en l'éveillant pour ainsi dire au cauchemar où il se débat.
Jacques Prévert (1900 - 1977) - Paroles
Le désespoir est assis sur un banc
Dans un square sur un banc
Il y a un homme qui vous appelle quand on passe
Il a des binocles un vieux costumes gris
Il fume un petit ninas il est assis
Et il vous appelle quand on passe
Ou simplement il vous fait signe
Il ne faut pas le regarder
Il ne faut pas l'écouter
Il faut passer
Faire comme si on ne le voyait pas
Comme si on ne l'entendait pas
Il faut passer presser le pas
Si vous le regardez
Si vous l'écoutez
Il vous fait signe et rien ni personne
Ne peut vous empêcher d'aller vous asseoir près de lui
Alors il vous regarde et sourit
Et vous souffrez atrocement
Et l'homme continue de sourire
Et vous souriez du même sourire
Exactement
Plus vous souriez plus vous souffrez
Atrocement
Plus vous souffrez plus vous souriez
Irrémédiablement
Et vous restez là
Assis figé
Souriant sur le banc
Des enfants jouent tout près de vous
Des passants passent
Tranquillement
Des oiseaux s'envolent
Quittant un arbre
Pour un autre
Et vous restez là
Sur le banc
Et vous savez vous savez
Que jamais plus vous ne jouerez
Comme ces enfants
Vous savez que jamais plus vous ne passerez
Tranquillement
Comme ces passants
Que jamais plus vous ne vous envolerez
Quittant un arbre pour un autre
Comme ces oiseaux.
Roberto Ardigo
Roberto Ardigo, philosophe positiviste italien, qui a fini par se suicider :
« par suite du refroidissement progressif de la terre notre monde doit mourir, lui aussi, avec tous les êtres auxquels il donne vie ; et si c’est là le sort extrême de tous les mondes disséminés dans l’univers, à quoi sert donc l’élévation progressive de l’humanité ? à A quoi bon le culte de l’art, du Beau, du Bon ? La fièvre de savoir, de se consacrer à un idéal ? à quoi sert la vie ? A quoi servent tant de douleurs matérielles et morales, souffertes par les êtres auxquels a été accordé, sans qu’ils l’aient demandé, le don sadique de la vie ? »
Quelle immense déception pour une âme élevée telle que celle de Roberto Ardigo (ou celle de Miguel de Unamuno aussi, lisez le ! il est incontournable, et combien ça change des conneries sophistiques égoïstes et nécrophiles qu’on entend de nos jours) ! Il ne pouvait s’empêcher de contempler, épouvanté, l’abîme de la vanité infinie de tout. Il ne pouvait s’empêcher de se révolter en présence de cette ironie tragique du sort. Il valait donc mieux défier fortement la destinée de la seule façon permise à un vivant : se libérer, par le suicide, du supplice moral de contempler, impuissant, la tragédie de l’être, et sa propre prochaine disparition éternelle. Robert Ardigo a été conséquent avec lui-même. Les philosophes qui partagent ses convictions matérialistes, et qui, malgré cela, ne finissent pas comme lui par le suicide, sont heureusement inconséquents.
PEGUY
" .. sauver de l’Absence éternelle
Les âmes des damnés s’affolant de l’Absence,"
On ne lit plus assez SALACROU
« Alors, là nous sommes tous en plein cauchemar depuis l’instant où nous avons compris que nous étions vivants. Vous souvenez-vous, Monsieur Lenoir, de l’instant précis où, tout à coup, petit garçon, vous avez eu cette révélation : « Je suis un vivant, j’aurais pu ne pas exister, et je vais mourir. » Non ? moi, si. Et je me suis évanoui. C’était une charge intolérable sur les épaules de ce petit enfant. » (Armand SALACROU, in « L’archipel Lenoir »)
oui, j'ai toujours été ébahi, n'ai jamais compris comment se fait-il qu'il n'y ai pas plein d'enfants qui se suicident à l'age de raison (disons 12 ans)
comment peut-on vivre encore étant adulte, où théoriquement c'est pire, et toutes les autres sujets de douleurs métaphysiques, personnelles, sentimentales, et sociales qui vous tombent dessus ? et quand on est vieux ?
Ben, il y a un détail auquel je n'avais pas encore prêté attention, mais Simone de Beauvoir si !
il y a dans les mémoires de Simone de Beauvoir une remarque très importante et dont je prend maintenant conscience de la justesse, c'est quand elle dit « Quand je me jetais dans le malheur, c'était avec toute la violence de ma jeunesse, de ma santé, et la douleur morale pouvait me ravager avec autant de sauvagerie » etc
eh oui ! C'est comme ça que ça se passe; et aussi comme quand on est enfant on est plus conscient, plus sensible, plus intelligent, plus en contact avec la réalité que les adultes, et ça va constamment en se dégradant quand on devient adulte, puis en vieillissant. Il y a aussi comme une fainéantise de la conscience, et de la douleur qui ravage tout. Et on souffre dans la même mesure qu'on est vivant en fait et qu'on en a la santé ! La santé. Même le désespoir et l'abattement demandent de la santé, quand on est trop engourdi on ne sait même plus être désespéré, que dis-je même plus être abattu.
n'empêche que
c'est effarant à quel point comme disait Camus les gens font "comme s'ils ne savaient pas". Il règne sur ce sujet un tabou, j'te dis pas !!