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13/03/2013

mon "poème à suivre"

En 1999 fut organisé pour les enfants des écoles un coucours "poème à suivre". On leur donnait un début de poème en prose composé par Serge PEY, et ils devaient imaginer une suite.

J'ai vu le texte fourni et je me suis efforcé d'crire moi aussi une suite pour ce poème.

Donc voilà le résultat :


Nous avons enterré un mot du dictionnaire.


Dis-le aux arbres sur la place remplie de papiers après la fête.

Dis-le aux quatre points cardinaux.

Dis-le au linge sale

Dis-le à la vache de la carte postale sur le mur de la cuisine.

Dis-le à tes vêtements déshabillés.


J’ai rayé un mot du dictionnaire

et je l’ai enterré avec mon carnet d’adresses,

avec ses allées et ses fleurs

et tous ses chiens,

car le nombre de ses morts

était devenu plus grand que lui.


Il y a des morts dont je suis fier.

Mais ça ne fera revivre personne.

J’ai rayé un mot du dictionnaire

comme la société l’a rayé de la vie.


Nous avons enterré le linge qui volait.

Ils ont rasé la maison où nos cœurs saignaient.

On a euthanasié les rêves aux entrailles ouvertes.

Et le mot est mort, tout ficelé et sonore

comme un vieux diplôme aux rondes déliées.



Mais moi, je l’ai enterré tendrement

comme un chat mort qui s’appelait « Rotie ».

Et dans mon lit vaste et dévasté je rêve encore de lui.

Dis-le aux gouttes de pluie.

Ce pauvre mot tout ratatiné

se nommait

« Liberté »

 

notes :

les 2 premières strophes sont de Pey, ma suite commence à la troisième strophe

la unuaj du strofoj estas Pey, mia suito komencas la tria strofo

"Rotie" (tio estas rostita pantranĉaĵo, pro ĝia koloro) estis nomo de kato, kiun havis mia patrino, kiam ŝi estis juna, kaj pri kiu ŝi ofte parolis al mi, kaj kiel ŝi ludis kun ĝi, kaj kiom ĝi estis afabla, kaj kiel ĝi mortis, kaj post pluraj jardekoj ŝi plu bedaŭris ĝin.

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