08/11/2024
si justes
« Combien d’aspirations hautes, nobles et lucides – oui vraiment hautes nobles et lucides – et peut-être réalisables, ne verront jamais la lumière du vrai soleil et ne trouveront aucune audience ! » |
« Nous avons deux vies. La première, la vraie est celle que nous rêvons enfants, et que nous continuons parfois à rêver par intermittence dans un brouillard une fois adulte. La deuxième, la fausse, est la vie pratique, la vie utilitaire ; celle qui nous mène au cercueil. » |
« J’ai rêvé plus que Napoléon n’a conquis |
« Toute idée fait son œuvre par le rejet, la réfutation, le débat, l’interrogation ou la dénégation qu’elle suscite. » |
« Le grand banditisme mondain, on sait comment le traiter. C’est pas grave au fond. On est du même monde. J’arnaque, tu m’arnaques. Détournons-nous mes frères. Tout est dans l’ordre du pouvoir. C’est propre. C’est la loi du plus fort, en tout bien tout honneur évidemment. Mais la misère ça pue, ça souille les trottoirs. Qu’est-ce qu’on en a à foutre cher collègue ? |
“Une nouvelle vérité scientifique ne triomphe pas en convainquant ses adversaires et en réussissant à leur faire voir la réalité, mais seulement quand ceux-ci finalement meurent et sont remplacés par une nouvelle génération qui a grandi familiarisée avec elle. |
« Une maison qui n’a pas ses fenêtres ouvertes n’est pas une vraie maison. » |
« Nulle part, de quelque côté qu’on tourne son esprit, dans la sphère intelligible comme dans la sphère sensible, il n’y a aucun réconfort ni aucun espoir, aucun sens, rien qui soit désirable, ni même supportable, ni même suportable. J’ai beau retourner le problème sous toutes ses faces, c’est le mur, et le vide. Mon cœur est glacé et la moelle de mes os. » |
« Je voudrais tellement pouvoir aimer quelque chose, ne fusse que moi-même, mais c’est impossible, il n’y a que mort, évanescence et vanité. » |
« C’est quand on cherche toujours à rendre utile la vie qu’on la détruit. » |
« « Ailleurs » c’est bien joli, mais ou bien on n’y est pas, et ça n’existe pas, ou bien on y est, et ce n’est plus ailleurs. Une fois qu’on a bien compris ça il n’y a plus de bonheur possible. » |
« En fait ce sont les dépressifs qui détiennent seuls la vérité, les dépressifs les plus profonds. » |
« L’enfant a pénétré dans le verger du monde. |
« Toute personne refusant de s’adapter aux aspirations de la bourgeoisie et des journalistes bourgeois sera cataloguée « en retard » ». |
« Se é culto é mais livre » |
« Okazon kaptu ĉe l’kapo, ĉar la vosto estas glita. » |
„Poderoso caballero es Don Dinero“ |
« c’est vrai au fait ! on ne voit plus jamais d’enfants portés à bras, encore un signe significatif de notre époque. Quand ils seront grands il leur manquera quelque chose, et c’est un signe sinistre pour notre société. » |
C’est comme les petits ours, on n’existe que par les caresses qu’on vous fait. » |
A-t-on le droit d’être heureux quand d’autres sont morts ? |
« On a besoin des citations comme on a besoin des étoiles. Comme on a besoin des chants d’oiseaux. Comme on a besoin de dormir avec l’air du jardin par la fenêtre. Pour avoir un lieu commun avec les hommes. Pour se constituer un lieu particulier à soi." |
« Je n’habite pas la société, j’habite le monde. » |
« on ne comprend souvent vraiment bien un problème qu'après avoir implanté une première solution. La deuxième fois, on en sait parfois assez pour le résoudre correctement. Ainsi, si vous voulez faire du bon travail, soyez prêt à recommencer au moins une fois » |
« Et pleurer de regret, d’attente et de détresse, (Henri de Regnier) |
« La pluie filtre des arbres et je relève mon col. J’éprouve souvent maintenant un désir mélancolique de tendresse, de mots timides, d’émotions vibrantes et profondes. » |
« Il suffit de regarder autour de soi pour trouver plus de beautés qu’une vie d’artiste ne pourrait en exprimer. » |
« On pourrait crier (Reverdy) |
« à quelle heure viendra-t-on changer |
« Deux âmes solitaires se rencontrent dans le monde. L’une de ces âmes fait entendre des plaintes et implore de l’étrangère une consolation. Et doucement l’étrangère se penche sur elle et murmure : « Pour moi aussi c’est la nuit » Cela n’est-il pas une consolation ? » |
„N’est si granz eise, ce me semble, |
« - Je sais bien qu’à la fin |
« L’homme n’est rien moins que l’œuvre d’une volonté lucide, il n’est même pas l’aboutissement d’un effort sourd et confus. Les processus aveugles et désordonnés qui l’ont conçu ne recherchaient rien, n’aspiraient à rien, ne tendaient vers rien, même le plus vaguement du monde. Il naquit sans raison et sans but, comme naquirent tous les êtres, n’importe comment. » |
« Que sommes-nous ? Qu’est-ce que l’homme ? Que représente-t-il dans l’ensemble des choses ? Qu’est-ce qu’une vie humaine ? je n’hésiterais pas à dire que, s’agissant de ces problèmes, j’aurai traversé l’existence dans un état d’incompréhension effarée. » |
"lorsque vous prenez l'apparence du pouvoir, les gens vous le donnent bientôt." |
« Mangeant son pain, mangeant ses larmes, |
03/11/2024
l'optimisme
la différence entre se suicider et ne pas se suicider, LA SEULE DIFFERENCE, a été expliquée par Gabriel Matzneff :
* « Quoique j’en aie, il me faut admettre que le suicide est la solution de la facilité. Vivre est plus difficile que mourir, ne serait-ce que parce que ça dure plus longtemps. »
(et le résultat est le même, c'est pourquoi je dis la SEULE différence, et le seul argument rationnel contre le suicide c'est ça)
il a dit aussi :
* « L’optimisme est imbécile, criminel, obscène. »
(c'est tout à fait vrai quand on y pense honnêtement .... )
02/11/2024
le néant et l'enfant
Mémorables
poème en prose de René Daumal (1908-1944)
Souviens-toi de ta mère et de ton père, et de ton premier mensonge dont l’indiscrète odeur rampe dans ta mémoire.
Souviens-toi de ta première insulte, à ceux qui te firent : la graine de l’orgueil était semée, la cassure luisait, rompant la nuit une.
Souviens-toi des soirs de terreur où la pensée du néant te griffait au ventre, et revenait toujours te le ronger, comme un vautour ; et souviens-toi des matins de soleil dans la chambre.
(...)
eh oui ! le 3ème paragraphe c'est tout à fait moi
01/11/2024
la nuit des néants infinis
connaissez-vous Auguste Angellier ?
il fut un maintenant obscur universitaire nordiste, il a sa rue à Lille.
(rue où se trouvait cette Université Lille III où l'on pouvait, la France était alors un pays civilisé, entrer et se déplacer comme dans un moulin et que j'ai tant connue en automne 1973 .......)
Il écrivit des poèmes.
Il est mort en 1911
pour toujours
un poème qu'il a écrit :
Ainsi nous resterons séparés dans la vie,
Et nos cœurs et nos corps s'appelleront en vain
Sans se joindre jamais en un instant divin
D'humaine passion d'elle-même assouvie.
Puis, quand nous gagnera le suprême sommeil,
Ils t'enseveliront loin de mon cimetière ;
Nous serons exilés l'un de l'autre en la terre,
Après l'avoir été sous l'éclatant soleil ;
Des marbres différents porteront sur leur lame
Nos noms, nos tristes noms, à jamais désunis,
Et le puissant amour qui brûle dans notre âme,
Sans avoir allumé d'autre vie à sa flamme,
Et laissant moins de lui que le moindre des nids,
Tombera dans la nuit des néants infinis.