21/07/2024
Apologie de la lubricité
Il y a souvent plus de sagesse dans les corps que dans les âmes, et souvent plus de profondeur. Les gens ne se laissent pas assez guider par lui dans leurs rapports à autrui.
Quand on entre en contact avec le corps de quelqu’un on touche quelque chose de plus profond - et de plus spirituel ! – que quand on croit entrer en contact avec son esprit. (R.P.)
« Ces plaisirs qu'on nomme, à la légère, physiques... » (Colette)
"Kiu ne amas seksumi nescias pri la plej bela donaco de naturo. Seksĝuo estas kuracilo por ĉiuj da vivdoloroj." (Terezinha Souza AMENO)
"Niaj unuaj lecionoj de disdonado komencis per la seksumado . Tiu mirakla kuracilo estas enhavita en nia propra korpo por servi kaj esti disdonita al la aliaj. Tiu kuracilo ne apartenas al ni sed al niaj amantoj !" (Terezinha Souza AMENO)
On pourrait enchaîner sur une
Apologie de la LUBRICITE
De tous temps (même maintenant, peut-être encore plus même ! vu l'ambiance de plus en plus puritaine, paranoïaque, intolérante, agressive, de la pudibonderie politically-correct, en tous cas beaucoup plus maintenant que dans les années 50) on a condamné moralement la lubricité ; on nous dit : - la sexualité oui, mais pas ça, parce que alors on ramène une personne au rang d’objet, on s’en sert comme utilité et source de plaisir, etc., et que c’est ce qui justifie qu’on la condamne et qu’on juge (officiellement, et dans tous les écrits) cela sale et vil.
Mais c’est de la mauvaise foi caractérisée (en particulier de la part des tenants de l’ordre établi !) qui cache un sempiternel et irrationnel rejet pudibond. Car : 1°)
Dans le salariat et les relations patrons – employés, vous ne me direz pas que les employeurs ne considèrent pas leurs employés comme de simples moyens ( des « Ressources Humaines » !), comme des choses carrément ! Et qu’ils n’hésitent pas à envoyer à la rue, au désespoir, et parfois à la mort sans vergogne aucune, et ce me semble on ne (surtout ne nos jours …) les considère pas pour autant comme des êtres vils et sales (quoique, hein ! …) ni le salariat comme immoral (au contraire on incite les gens à « savoir se vendre » !).
Et même dans la vie quotidienne, les rapports humains pratiques sont plus chosifiés que dans la sexualité la plus matérialiste, et tout le monde, presque tout le temps utilise et considère les autres humains, marchands, (et clients !, et pas un peu !) guichetiers, etc., etc., comme des utilités, pour son plaisir et sans que personne n’en soit choqué (en tout cas surtout pas les plus fervents pourfendeurs du désir et de la lubricité !) et sans pour autant s’avilir les uns les autres, ni se considéré comme avili.(1)
Et 2°) Tandis que par contre dans le désir sexuel les pensées libidineuses, et la lubricité on ne considère pas, « quoi qu’on die », la personne comme une chose, il est même, contrairement à ce qu’on prétend, des plus importants, et essentiel pour le plaisir que ce soi un être humain, et un être humain qui éprouve le même genre de sentiments. Et la lubricité n’est pas incompatible avec l’amour profond et tendre ni avec la conception alibi de la relation-sexuelle-expression-et-sommet-de-l’amour (où on ne penserait même pas à ce qu’on fait !).
Que dis-je : « Un quart d’heure d’un commerce intime entre deux personnes d’un sexe différent, et qui ont, je ne dis pas de l’amour, mais du goût l’un pour l’autre, établit une confiance, un abandon, un tendre intérêt que la plus vive amitié ne fait pas «éprouver après dix ans de durée. » (Sénac de Meilhan)
En fait tout cela est d’une mauvaise foi évidente et sert de mauvaises raisons qu’on cherche pour justifier a posteriori une crispation viscérale.
En fait, par contre, si on réfléchit bien, et on compare, le désir sexuel, et même carrément la lubricité bien loin d’être des actes et des pensées condamnables, sont des choses dont on pourrait au contraire faire l’apologie, et des modes de partage, de complicité, et de communication humaine qui pourraient parmi les meilleurs et les plus chaleureux, tout en étant un des plus faciles, et donc des plus humains. (contrairement à bien d’autres …..)
(1) Vous vous sentiriez gêné(e) d’être regardé(e) d’un regard libidineux ? A plus forte raison alors devez-vous l’être bien davantage quand un patron considère votre curriculum vitae ou quand un vendeur ou un réceptionniste d’hôtel repère la grosseur de votre voiture et celle supposée de votre pouvoir d’achat ! Et par un regard raciste ! et par le regard d’un flic ! ou d’un vigile privé donc ! (ceux-là sont négatifs et inhumains ; le regard sexuel est humain et positif lui, sauf chez ceux qui sont, en plus et par ailleurs , cyniques ou tordus, mais ça on peut l’être dans tous les domaines).
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