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01/04/2024

la Grèce antique et nous

Si  on me demandait de déterminer les trois choses les plus importantes que nous a légué la Grèce, la Grèce antique, je dirais que ce sont, je pense :

1- la dialectique, depuis Parménide et compagnie, et ses suites
2- la tragédie, le sens et la sublimation du tragique
3- la nudité, le culte de la nudité

Les explications plus tard, le comment le pourquoi de ce choix, et pourquoi pas d'autres (je suis sûr que vous m'auriez cité d'autres choses
), plus tard, je n'ai pas le courage maintenant je reviendrai les ajouter; pour l'instant je vous laisse méditer ce résumé comme ça, brut.

Bon, je me lance, ça sera pas forcément bon, je le referai mieux une autre fois:
La dialectique, cette discipline (à relier aussi avec la culture - méditérranéenne ! - de la discussion sans fin à l'ombre des stoas ! ), cette habitude à l'argutie, et  faire des arguties, ça apprends à raisonner ! mais - surtout il y a eu l'affaire Parmenide   et ses thèses hétérodoxes (voilà une autre tradition !) créée donc suite aux thèses des éléates, afin de ridiculiser les idées du sens commun, puis transformée par l'ironie socratique en maïeutique (accouchement du sens qui est caché en puissance en vous). à travers les innombrables développement (ainsi l'atomisme de Leucippe était une, entre autres, des recherches de solution aux difficultés suscitées par Parménide). Cet art, cette passion, cette rigueur, de couper les cheveux en quatre, de chercher la vérité à travers le mensonge, de confronter les jugements avec les raisonnements et les faits qui peuvent les "démolir". Sans ça il n'y aurait jamais de philosophie, toute la philosophie occidentale, et tous ses développements, ET bien sûr toute la science, sans l'habitude donnée par cette formation mentale, on n'aurait jamais été plus loin que des recettes pratiques, ce soucis de rigueur, de mettre les concepts et les définitions à l'épreuve, de chercher toujours par où les contester (plus tard ce sera Karl Popper !) et toujours avec LA RAISON 
: pour justifier les thèses parménidienne, il fallait déployer des trésors de raisonnement , et de raisonnements « C’est avec le raisonnement qu’il faut trancher les problèmes.  Il n’y a qu’une seule voie pour le courage. » (Parménide)
Pierre Bayle (relisez-le ! il semble que notre époque aie déjà oublié ses enseignements ! ) serait tout à fait d'accord relisez, tout du long, pas en résumé, ses brillantes démonstrations pour justifier la tolérance.
etc, etc
Et ça aussi c'est propre à la Grèce, dans la philosophie chinoise antique il y a eu qq chose de comparable "L'école des noms"
http://en.wikipedia.org/wiki/School_of_Names mais avec beaucoup moins de rigueur et de logique, ça n'a donc mené à rien, et d'ailleurs ça n'a eu que très peu d'adeptes.

La tragédie, ("Dans une tragédie, rien ne se produit sans raison et le résultat en est toujours triste; dans une comédie, la plupart des choses arrivent par accident et typiquement la fin en est heureuse" Denielle Bleitrach) la machine infernale du Destin, l'impasse inévitable, le malheur injuste, et ces paroles d'Euripide dans son Hyppolite, à jamais inégalables en aucune littérature :
 "oh Dieux ! vous l'avez pris au piège ! Eh bien je vous jette à la face mon mépris et ma haine !"
la fatalité, le désespoir, ces personnages qui comme l'Antigone de Anouilh disent "je suis de la race de ceux qui posent les questions jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'il n'y ai plus la moindre chance d'espoir vivante" je serai moins long, je n'expliquerai pas ! na ! pour la tragédie ça se sent, si on ne le sent pas, autant tout de suite fermer la porte, de tels béotiens ne comprendront jamais rien, il n'y pas de discussion possible avec eux, ils sont trop cons.
Le sens du tragique (bien sûr ce n'est pas quelque chose d'agréable,  ("ne gajas mi kun, sed ne povas mi sen" dit Mikael Bronŝtejn dans une de ses chansons) çe n'est pas fait pour être agréable, le théatre de l'Absurde non plus n'était pas fait pour être agréable, contrairement à l'endormissement dans la "pensée positive", les tranquillisants, et le culte de la mort qui règnent actuellement au nom d'un confort intellectuel de bouddhistes "Rive gauche", drogués à la psychanalyse et à la volonté hystérique de ne pas souffrir, fusse au mépris de la vérité et de l'humanité !
Ce sens du tragique, qui  n'a été créé que par la Grèce antique,  c'est donc là aussi un apport spécifique de la Grèce,  est par la suite lui aussi, devenu un patrimoine mondial : témoin les deux sources de l'inégalable écrivain japonais Haruki Murakami (toujours très japonais en même temps) ce sont le jazz et la tragédie grecque.


la nudité, là aussi c'est difficile à expliquer, mais ça a eu un effet très positif et a empêcher pendant des siècles l'Europe de s'enfermer dans le puritanisme, par l'obligation faite à l'art de copier l'antique donc de pratiquer le nu, une soupape d'aération, que je n'hésitarais pas à qualifier de saine, même si de nos jours ça va bientôt être totalement diabolisé (si ! si ! la prétendue "libération sexuelle" actuelle n'est qu'un leurre et cache un profond retour d'un puritanisme de plus en plus  répressif et crispé). Et le culte de la nudité n'existe nulle par ailleurs. Les statues indiennes antiques sont très dénudées, mais c'était le climat, et elles n'ont jamais choisies d'être TOUT NU, (et quand les Trithankaras sont représentés nus, c'est pour un tout autre motif) La nudité dans l'art grec grec, et postérieur, était un choix délibéré.Il y a là aussi une des sources de l'humanisme, l'exaltation de l'individu humain, telle qu'il est et en même temps idéalisé.


PS : Un autre facette de cette justification doit aussi expliquer pourquoi je n'ai pas mis par exemple la "démocratie" que je pense la plupart des gens auraient cité.
1° la démocratie grecque (d'abords la plupart des Etats grecs furent des royautés absolues !! ou alors des aristocraties racistes) n'était pas du tout si démocratique que ça ! relisez les livres d'histoire ! Et Platon c'est le premier auteur fasciste et totalitaire
http://www.willeime.com/Democrite-Platon.htm .
2° La démocratie est née aussi chez les anciens germains et les vikings, et les slaves, là aussi relisez les livres d'histoire. Et historiquement en Europe, ce sont les revendications fiscales des seigneurs et des villes anglaises "no taxation without representation" par quoi tout  a commencé.