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04/01/2019

et la dignité humaine, base de la morale (et de l'antiracisme) on en fait quoi ?

Président de la Fondation Jérôme Lejeune, Jean-Marie Le Méné réagit à la dernière Une de Charlie Hebdo.

Au lendemain de la Une de Charlie Hebdo, présentant Mme Nadine Morano comme « la fille trisomique cachée de De Gaulle », la première chose qui frappe est l’enfant trisomique transformé en arme de haine. Le ressort de cette caricature n’est pas d’émouvoir, il est de susciter la détestation. Le vecteur du rejet, c’est l’enfant trisomique. Présenter quelqu’un sous les traits de la trisomie est une assurance de provoquer la répulsion.

(imaginez : si au lieu d'utiliser la figure du trisomique, ils avaient utilisé celle d'un juif ! quelle levée de bouclier c'aurait été ! mais tiens faire ça aux trisomiques on a le droit, conclusion ......
aucun progès dans la conscience morale depuis 1939 !! simplement il y a un puissant lobby juif, mais pas de puissant lobby des trisomiques ! par contre il y a un puissant lobby des entreprises qui se font de la tune avec les tests de dépistage.... Comme vous voyez il faut toujours en revenir à l'analyse marxiste, incontournable l'analyse marxiste)

D’ailleurs, Charlie Hebdo a plusieurs fois utilisé ce moyen. Pour illustrer le fait que l’Église était contre le dépistage de la trisomie, un enfant trisomique avait été mis en scène à côté de Mgr Vingt-Trois. Le journal faisait dire à ce dernier : « On veut nous priver de notre principale clientèle ». L’hebdomadaire avait aussi publié une caricature de Villiers, Séguin et Pasqua avec cette légende : « Le drame caché de De Gaulle, il avait trois mongoliens ».

Cette tradition s’explique par le fait qu’historiquement, l’enfant trisomique a été désigné comme un « monstre ». L’étymologie renvoie à celui qu’on « montre » du doigt parce qu’il s’éloigne de la norme. C’est l’être dont il faut s’écarter. Le monde contemporain a largement amplifié ce phénomène. Plus que jamais, la trisomie représente la monstruosité absolue. Ainsi, la société française a décrété que les trisomiques étaient si monstrueux qu’ils ne devait plus naître, grâce à la mise en œuvre d’une politique eugéniste systématique, soutenue à grands frais par l’État.

Les personnes trisomiques forment la première population éradiquée sur le critère de son génome, sous pavillon de complaisance médicale. C’est nouveau dans l’Histoire. Être diagnostiqué trisomique aujourd’hui, c’est être condamné à mort dans 96 % des cas. (ça vous rappelle rien ? dans l'histoire du XXè siècle ?) Dans notre pays, on peut être vivant physiquement et mort socialement. La caricature de Charlie visait à abattre Mme Morano socialement. Mais les trisomiques, eux, c’est socialement et physiquement qu’ils encourent la peine de mort.

comme dit Jean-Marie Le Mené  : "Mais quelle est cette époque qui rend mortelle une maladie qui ne l'est pas et qui, sur la foi de juteux résultats de laboratoire, condamne librement le visage de l'un des nôtres ?"

La seconde observation porte sur le soutien explicite à ce racisme chromosomique qui est la colonne vertébrale de l’idéologie transhumaniste. Encore, il faut revenir à l’Histoire. Les trisomiques sont justement discriminés sur la base d’un vieux préjugé raciste. On a longtemps considéré qu’ils étaient le fruit d’une dégénérescence de la race blanche vers la race jaune, d’où le nom de « mongoliens » qui leur était donné autrefois.

C’est le Pr Jérôme Lejeune qui, en découvrant l’origine de cette pathologie, nous a débarrassés de cette vieille théorie. Il a sorti les trisomiques de la disgrâce, les a mis à la lumière et a exonéré leurs parents de toute responsabilité. Mais avec le transhumanisme qui mêle technolâtrie, intérêts financiers et néodarwinisme pour promouvoir l’homme augmenté, l’homme diminué ne mérite plus de vivre. Ses parents sont même redevenus coupables de lui avoir donné le jour. Traquer les imparfaits de manière de plus en plus sophistiquée rapporte gros. Tout ceci ne fait plus débat sur le plan politique ni médiatique, comme en témoigne la Une de Charlie Hebdo qui n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Enfin, on assiste à un phénomène nouveau qui est celui du dommage sans excuse, du préjudice sans réparation, de l’offense sans pardon. De nombreux appels ont été adressés à la Fondation pour savoir si nous allions saisir la justice après cette insulte aux enfants trisomiques et à leurs familles. Plusieurs avocats nous ont confirmé que nous n’avions aucune chance contre Charlie Hebdo, en raison d’une jurisprudence qui leur est systématiquement favorable. Mais nous n'avons pas dit notre dernier mot.

En attendant, l’excellence dans l’accueil, les soins et la recherche en faveur des enfants trisomiques est une manière privilégiée de lutter contre ce signe des temps effroyable qu’est le droit au blasphème des petits.

Jean-Marie Le Méné

 

décidément il est loin le temps où Brassens pouvait chanter « non les braves gens n'aiment pas que / L'on suive une autre route qu'eux » et féliciter ceux qui font un sourire aux prisonniers emmenés par les gendarmes ! Maintenant si vous êtes différent de la norme sociale édictée, ou refusez de penser là où on vous dit de faire, vous êtes foutus; la mort ou la prison et le tout sous le mépris et la criminalisation.