mines familières (04/01/2016)

Kadhafi en famille.
Il fut un temps où je pouvais repérer sur le visage de papa ses mines familières. Maintenant tous mes proches sont morts. Ma vie s'effondre par lambeaux.

) 12 septembre 2011 matin :

Autrefois je m’intéressais à la nature, la vie
maintenant je n’en ai plus rien à foutre

) le facteur à la mode de la nouvelle société, habillé comme un cosmonaute, un cosmonaute libéral-fasciste, passe.


) Dans la société actuelle je voudrais que ma maison soit blindée, sans fenêtres, et telle que personne ne puisse savoir s’il y a quelqu’un dedans, ni quand et comment il sort, ni rentre, et ne pas avoir à sortir, et pouvoir dormir au chaud dans cette forteresse fermée, et dans mon lit bien chaud toute le journée, mais  sans attraper mal aux reins !
De toutes façons personne jamais (d’amical, ni de qui puisse attendre une utilité quelconque) ne vient me rendre visite, ni ne risque de le faire, et le téléphone ne sonne que de la part de petits jeunes esclaves galériens de « centres d’appel », comme on voit dans le film de Pierre Carles. A notre époque avoir des amis, ou une femme, ou simplement des connaissances qui soient susceptibles de venir vous voir ou dont on puisse attendre une aide quelconque, ou même une conversation, comme autrefois ça se faisait même entre inconnus, et tout à fait impossible, il n’y faut pas penser, ni de pouvoir contacter, ni d’espérer l’arrivée chez vous de qui que ce soit qui, même commercialement, même en se faisant payer, soit susceptible d’apporter la moindre aide ni d’assurer le moindre service, y compris ce pour quoi il sont payées et censés être là. Si ça ne ferait pas des dépenses d’ampoules électriques je fermerais bien aussi les fenêtres, ça serait plus sûr. Il faudrait que j’ai une maison loin de tout en pleine campagne, et avec derrière une cour, et un jardin enclos de hauts murs de briques, personne à vue d’œil, alors peut-être je sortirais dehors.
Une aide - ou même inversement une demande d’aide, c'est aussi agréable, de la part de qui que ce soit - de nos jours il n’y faut pas compter.

) Pourquoi essayer de faire quelque chose ? ça n’a absolument aucun intérêt.

) Sacré quadrupède velu ! Glycine. Maman  je veux mourir !

) novembre 2011 Bien des fois dans ma vie j'ai fait de long rêves où j'étais censément dans l'Inspection Académique, puisque c'était mon Établissement de travail, mais ça ne ressemblait pas du tout au vrai, peut-être davantage aux locaux de l'Université de Lille III du temps où elle était rue Angellier, Et j'y explorais des régions où je n'avais pas l'habitude de mettre les pieds. Car c'était un bâtiment si grand, que j'allais dans des ailes, des étages où je n'avais théoriquement rien à faire, et où je n'étais allé que très rarement, et seulement par curiosité, parce que dans mon esprit, après tout je suis de la maison, on ne peut pas m'empêcher de m'y trouver et de l'explorer, et je traversais ainsi des salles de réceptions, certaines plongés dans la pénombre, des portes, des escaliers et de vastes perrons inconnus, des ascenseurs mystérieux, qui montaient jusqu'au dernier étage ou descendaient jusque d'improbables sous-sols. Et des fois ce bâtiment se trouvait à Paris, à côté d'une gare - gare du Nord ? - et pour aller d'une aile à l'autre du vaste bâtiment je coupais court en sortant et passant par la gare, mais jamais je ne retrouvais le chemin pour rentrer « chez nous ».

) 4/12/2011 jour de la mort de mon père (en1984, à 7 heures du matin paraît-il à l'heure où j'étais en train de regarder les beaux ordinateurs à la vitrine du magasin d'article de bureau dans la rue de la Chambre d'Agriculture), mais je ne suis plus un être humain, tout juste une limace lisante, et il me faut deux à trois heures chaque matin pour me lever, et je ne suis plus capable de faire le moindre effort, ni de penser, ni de me souvenir, ni rien, le téléphone a sonné c'était Micheline qui m'annonçait que Jean est alité depuis 15 jours, et que ce sera bientôt la fin.

Jean T., le père de Jacqueline (…) « pa Jean » comme elle l'appelait, est mort le dimanche 11 (quand le téléphone a sonné, un dimanche, je me doutais déjà que c'était ça), et je suis allé (route sous la pluie et le vent) à l' « enterrement » (disparition du christianisme en France ces dix dernières années, maintenant c'est la fin, Gérard en juin a encore eu un prêtre, mais on m'a bien répété que ils avaient de la chance à Orchies, et il n'a pas fait d'eucharistie, ici, pas de prêtre du tout, pas de messe – tout juste les cloches ! - mais un semblant de cérémonie par des laics, comme ils doivent faire dans les crématorium du genre ULTRANOVA !). Il y a eu aussi un « pot » à la salle des fêtes du village, mais sans vin (peut-être la politically-correctness est passée par là)

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