lendettement pour pomper l'argent des français vers les banques c'était en 1870 déjà ! - et la lutte de classe aussi (05/07/2015)

La Guerre et le capital – un concubinage insuffisamment connu – soulevons enfin les draps du lit !

Pendant un demi-siècle on a parlé aux français des 5 milliards que l'Allemagne leur aurait fait payer : voyons ça d'un peu plus près :


« Cette somme de cinq milliards a été acquittée grâce à l'émission de deux emprunts. Le premier, de 2,2 milliards, a été massivement souscrit, la somme finalement recueillie étant de près de 5 milliards. Quant au second, pour 3,5 demandés, il en obtint 43,8 !... C'est que le taux d'intérêt (6 %) fixé par Thiers, le bourreau de la Commune de Paris, était plus que substantiel. A quoi s'ajoutait un petit supplément que le même homme nous présente ainsi :

     "J'acceptai la proposition que nous firent les plus puissantes maisons de banque de Paris, de garantir la souscription du second milliard moyennant une commission de vingt et quelques millions. [...] [Certes], le prix m'avait d'abord paru excessif [...] [C]ette combinaison avait encore un autre avantage : celui d'intéresser les banques à notre succès." (M. J. Cuny - F. Petitdemange, "Le Feu sous la cendre", Ed. Cuny-Petitdemange, 1986, pages 346-347)

     Le succès du premier emprunt avait d'ailleurs suscité des vocations jusque dans quelques pays étrangers, de sorte que lors de la préparation de l'émission du second, le Crédit Lyonnais reçut cette supplique d'un banquier autrichien :

     "Nous avons la conviction que vous nous ferez jouir des avantages dont votre banque jouira elle-même. Nous ne voulons pas laisser passer cette opération colossale sans y tremper un peu les doigts... Il ne peut pas y avoir grande chance de perte, à moins d'un nouveau gâchis de communards, qui serait bientôt réprimé." (on sait comment …) (Idem, page 347)

     Les communards?... Redonnons la parole au tout jeune lieutenant De Gaulle :

     "Et puis la France n'a pas seulement à craindre les ennemis de l'étranger. Il y a souvent à l'intérieur même du pays des gens qui ne cherchent qu'une occasion de causer du désordre, d'empêcher les bons citoyens de vivre tranquilles. L'armée française sert aussi à maintenir l'ordre en France, et à faire respecter les lois." (page 60)

     Ne serait-ce que pour pouvoir payer bien régulièrement le principal et les gros intérêts à ce banquier autrichien et à l'ensemble de ses clientes et clients de même nationalité... Ne cherchons toutefois pas plus loin : ce serait trop ignoble. »  ( http://crimesdedegaulle.canalblog.com/archives/2013/08/05...  )

 

20. La guerre : un merveilleux moment de spéculation financière!

     L'affaire du service militaire obligatoire étant réglée, De Gaulle passe à la suite :

     "D'un tout autre genre, moins noble d'aspect mais d'autant plus méritoire, est l'obligation où se trouve chaque citoyen de payer l'impôt." (page 71)

     Sur le coup, nous sommes légèrement étonnés de voir notre petit lieutenant débouler sur ce terrain de la fiscalité. Serait-il en passe de sombrer dans le camp des "parta-geux" ? Voyons la suite :

     "Il faut songer que le refus de l'impôt entraînerait dans un délai très bref le vide absolu du Trésor public et, par conséquent, la ruine soudaine du crédit de la France. Que deviendraient, sans argent, tous les services administratifs et surtout à quels expédients en serait réduite la Défense nationale ? Refuser l'impôt, c'est arracher le pain de la bouche de nos soldats et les armes des tourelles de nos forteresses. C'est aussi ruiner de fond en comble toute une catégorie de citoyens qui dépendent de l'Etat et qui, tout en étant fréquemment inutiles, (et allez ! C'était déjà la chasse aux fonctionnaires chez les bourgeois - et autre rentiers et propriétaires aussi inutiles que oisifs ! - bon sang idéologique de classe ne saurait mentir !) ne sauraient être privés du jour au lendemain des moyens de vivre. C'est enfin porter un coup irrémédiable aux fortunes dont l'intérêt tient de l'Etat." (quand je parlais de rentiers oisifs et inutiles, eux ! Hein ? Voir le chapitre sur les « cinq milliards à la Prusse » qui se sont traduit par un fructueux emprunt.... ) (pages 71-72)

    Nous voici donc arrivés à l'endroit où commencent les choses sérieuses... En effet, nous atteignons la délicate question de la propriété. Il va falloir demander aux enfants et aux prolétaires de bien vouloir quitter la salle des débats. Ce que nous dit là le lieutenant Charles de Gaulle n'est pas pour eux.

     Le crédit de l'Etat, c'est la capacité que la France peut avoir d'emprunter, par exemple : pour faire la guerre. La mesure du crédit d'un Etat se tient dans le niveau de la dette publique, dans le taux des intérêts qu'il lui faut proposer pour attirer à lui les épargnants, et dans sa capacité de faire face à ses engagements en disposant d'un système fiscal équilibré et doté des moyens de faire rentrer ce qui doit lui venir en recettes.

    La guerre est un phénomène massif, et constamment soumis aux urgences. Elle peut même engager la survie du pays, ou, tout au moins, le maintien de ses institutions. Elle va peut-être peser sur son avenir économique au long d'une ou deux décennies : pensions, dommages de guerre, etc. Pour certains investisseurs, elle est une fête... Pour d'autres, c'est la ruine... Moment très chaud donc, et qui fait plaisir à voir, tant cela est éminemment satisfaisant pour toute conscience morale bien faite.

     Voltaire, l'un des plus avisés spéculateurs que l'Europe ait connus en ce genre de théâtre, s'en était déjà si gentiment émerveillé, environ cent cinquante-ans plus tôt (5 jan-vier 1759),      Quelle n'aurait pas été sa jouissance s'il avait pu connaître la guerre de 1914-1918! Le 5 septembre 1758, alors qu'il commence à s'en mettre plein les poches (la guerre est déclarée depuis deux ans), il écrit à son amie, la comtesse de Bentinck :

     "Les affaires sont aussi délabrées en France qu'ailleurs, les particuliers qui y ont malheureusement leur bien, s'en ressentent. La terre est couverte de morts et de gueux dont quelques fripons ont les dépouilles."

     Et pour finir, celle-ci, qui n'est pas mal non plus. C'est une lettre à la comtesse de Lutzelbourg, le 20 janvier 1757, quand la guerre tardait encore à démarrer :

     "Le sang va couler à grands flots dans l'Allemagne, et il y a grande apparence que toute l'Europe sera en guerre avant la fin de l'année. Cinq ou six cents personnes y gagneront. Le reste en souffrira." (Voltaire, un clic?)

     Maintenant, résumons la pensée de Charles de Gaulle : il faut payer l'impôt pour garantir la situation acquise par les rentiers de l'Etat, dont le sort se trouve ainsi lié directement à la victoire de la France. Le petit soldat, bien armé et bien encadré, pourra faire son travail dans les meilleures conditions techniques et psychologiques, etc. ; et sauver la propriété, son lopin de terre aussi bien, s'il est lui-même un petit paysan parcellaire. Voilà comment un lieutenant de 23 ans relativement naïf peut voir la table de jeu. Il y voit se dérouler une petite belote quand il s'agit tout bonnement de la grande valse de la finance internationale. Qui trouverait à y redire ?

     Michel J. Cuny



Bon, De Gaulle ne fut pas qu'un militaire formé aux phantasmes de sa classe et du militarisme 1900, il faut aussi, comme le dit François Asselineau le plus grand homme d'état français du XXème siècle, la preuve : il génaît terriblement les USA, qui ont tout fait, taupes, agents doubles et maneuvres à l'appui, pour le faire tomber :
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article497

lire aussi le livre de Gonzales-Mata "Les vrais maîtres du monde" pages 63-67)

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