défense de la langue française (12/05/2021)
Reprenons langue(s) ! Par Georges Gastaud et Matthieu Varnier
Georges Gastaud : Philosophe, président de l’association CO.U.R.R.I.E.L. pour la résistance au tout-anglais impérial. Auteur notamment de Patriotisme et internationalisme (2011) et de la Lettre ouverte aux ‘bons’ Français qui assassinent la France (2005).
Matthieu Varnier : Ingénieur, secrétaire général du CO.U.R.R.I.E.L. (www.courriel-languefrancaise.org et www.defenselanguefrancaise.org)
A chaque fois qu’affleure, d’une manière ou d’une autre, la question de la langue, cela signifie qu’une série d’autres problèmes est en train de s’imposer : la formation et l’élargissement de la classe dirigeante, la nécessité d’établir des rapports plus intimes entre les groupes dirigeants et la masse nationale-populaire, c’est-à-dire de réorganiser l’hégémonie culturelle ». Antonio Gramsci
Reprenons langue(s) ! Par Georges Gastaud et Matthieu Varnier
Avec toute la perversité idéologique qui les caractérise, le capitalisme euro-mondialisé et ses collaborateurs hexagonaux présentent le basculement de la France au tout-globish et la relégation largement engagée du français, comme une « ouverture » sur la modernité et sur la pluralité des cultures. C’est également au nom de la diversité culturelle que les régionalismes les plus régressifs tentent d’imposer, Charte européenne des langues régionales et minoritaires à l’appui, la « co-officialité » du français – « langue de la République » au titre de la Constitution – et des langues de territoire au risque clairement assumé, voire revendiqué, d’ethniciser la citoyenneté française et de couvrir d’un voile « culturel » le repartage en cours de la France et son redécoupage en euro-Länder taillés sur mesure pour la « concurrence libre et non faussée » entre les « territoires ».
Comment alors réagir à cette sournoise agression linguistique qui vise à la fois la langue de Molière, la République une et indivisible issue de la Révolution française et – nous l’allons montrer tout à l’heure – toutes les conquêtes du monde du travail ? Car lorsque le français aura été réduit, en France même, au rôle subalterne de « langue domestique »[1], il sera encore plus aisé aux chasseurs de profits du M.E.D.E.F. et du grand capital mondialisé de diviser notre peuple, de dynamiter les avancées sociales et démocratiques de 1905, du Front populaire et du C.N.R., de briser l’aspiration au « tous ensemble » combatif des salariés, de casser les conventions collectives de branche, les statuts nationaux, les services publics et la fonction publique territoriale ou d’État, voire la Sécurité sociale et les retraites par répartition qui forment, aujourd’hui encore, le socle matériel de l’unité nationale-étatique de notre pays.
I – Intégrer la dimension linguistique à nos résistances sociales et civiques !
Il faut d’abord prendre la mesure de l’arrachage linguistique en cours : ils arrachent notre langue comme ils virent nos usines, ferment nos hôpitaux, arrachent nos vignes ou éliminent nos exploitations agricoles quand Bruxelles et le M.E.D.E.F. jugent que c’est indispensable à la « profitabilité » du « site France ». Nous n’en sommes plus désormais au franglais, raillé naguère par Etiemble[3], ni à la multiplication des « emprunts » lexicaux à l’anglais. Quand toute la recherche – y compris peu à peu la recherche en sciences humaines, voire en littérature française – bascule à l’anglais, quand de plus en plus de Grandes Écoles et de cycles universitaires se livrent sans vergogne à la langue – non pas de Shakespeare, mais des « traders » et de la City – quand tant de jeunes chanteurs « français » chantent en mauvais anglais, quand tant de films « français », subventionnés par l’argent public, affichent des titres anglais, quand des enseignes « tricolores » comme Carrefour se rebaptisent « Carrefour-Market » ou « Carrefour-City », quand la Société « nationale » des Chemins de fer nomme ses « produits » T.G.V.-Night ou T.G.V.-Family, quand le président de cette société se glorifie d’offrir des cours d’anglais dans ses rames de T.G.V., mais que l’idée ne lui vient même pas d’offrir des cours de français aux étrangers circulant dans ses trains, on n’en est plus à « emprunter » à l’anglais des vocables qui manqueraient provisoirement au français (car des mots français existent depuis toujours, convenons-en, pour dire night, card, map, market ou access – comme on dit chez Total – ou everyone ajustable, comme le proclamait horriblement une pub d’Orange, anciennement « France »-Télécom !) ! En l’occurrence, il s’agit clairement de détruire notre langue nationale, de la polluer au maximum en la saturant et en l’enlaidissant d’anglicismes bas de gamme, de ridiculiser notre pays aux yeux des vrais anglophones, en un mot d’esquinter « ludiquement » notre langue nationale, (qui est aussi celle de la Francophonie mondiale), avec des objectifs de classe politiques, économiques, culturels très précis : ringardiser la nation républicaine, éradiquer la fameuse « exception française » issue du Front populaire et de la Résistance antifasciste, insinuer à tout instant le contre-modèle anglo-saxon et néolibéral dans nos cerveaux, distinguer les travailleurs en catégories sociolinguistiques discriminantes[4], faire accroire au bon peuple qu’en un mot, il n’y a pas d’autre alternative que l’Empire euro-atlantique promis par les maîtres de l’U.E., de l’euro, de l’O.T.A.N. et du « Grand Marché Transatlantique » en construction…
Ce ne sont pas là des fantasmes, hélas : déjà en 2006 l’Union des industries de la Communauté européenne (UNICE), ancien nom de l’actuel syndicat patronal européen Businesseurope, promouvait à son de trompes cette politique de substitution et d’exterminisme linguistiques en déclarant, par la bouche de son tout nouveau président d’alors – le triomphant Baron Seillière, qui venait d’imposer en France une grave contre-réforme sur les retraites – que l’anglais serait désormais « la langue des affaires et de l’entreprise » dans toute l’U.E.[5]. Sciemment opérée par un grand patron français devant le Conseil des chefs d’État européens, cette déclaration déshonorante avait d’ailleurs provoqué la sortie immédiate de Jacques Chirac, un acte de dignité nationale qu’il serait naïf d’attendre des présidents de droite et de « gauche » qui lui ont succédé… Notons du reste que le nouveau nom du syndicat patronal, beaucoup moins francophone, est dû au même Ernest-Antoine Seillière…
Au demeurant, la résistance ne saurait être purement collective. Chacun peut commencer par réagir individuellement en suscitant, par son attitude linguistiquement rebelle, la résistance collective à venir. Dire haut et fort « courriel » au lieu d’ « imeïlle » (ce qui écorche, non seulement le lexique français, mais les structures phonétiques de notre langue qui ne connaît pas le son « eïl’ »), cesser de dire à tout propos « OK » (voire, ridiculement, « OK d’accord ! »[7]), refuser de s’exclamer « yèèèèèèsss ! » à toute occasion, souhaiter « bon anniversaire » en chanson et non « happy birthday to you ! », c’est OSER, si peu que ce soit, marcher et parler à contre-courant, c’est offrir à l’auditeur – une fois la surprise passée et le débat civique et linguistique éventuellement lancé – un point de repère et de résistance structurant, c’est susciter la discussion contradictoire, ce havre de l’esprit républicain, en brisant le consensus linguistique (mais aussi culturel et idéologique) mortifère qui infiltre aujourd’hui nos cerveaux, nos cœurs et… nos cordes vocales ! Revivons l’échéance plutôt que la deadline, assumons d’être ou d’avoir un entraîneur plutôt qu’un coach, d’aimer le rétro plus que le vintage, de s’amuser franchement et sans « fun », d’assister à un tournée en direct, de trouver des coins sympa pour la course plutôt que des spot de running… Prenons un plaisir sobre à dominer nos mots, à maîtriser notre communication –à ne rien céder, ni à la mode, ni au conformisme, ni à la paresse. A utiliser ces mots droits et nets, précis et bien connus, qui savent ce qu’ils disent et osent être crûment eux-mêmes, sans se farder d’un latinisme marchand ou se gonfler avec fatuité des reflux de l’air du temps.
II – Vivent les langues régionales !
Entre la récente Loi Fioraso, qui a institué l’anglais comme langue universitaire en ridiculisant l’article II de la Constitution et la Loi Toubon de 1994, et la Charte européenne des langues régionales, qui tend à faire du français un idiome parmi d’autres sur l’ex-territoire national en voie d’euro-fédéralisation, notre langue nationale est délibérément prise en tenaille avec la complicité de François Hollande, en cela aussi digne continuateur de Sarkozy. Par tous les moyens le Parti Maastrichtien Unique a entrepris de banaliser et de désétablir le français, et cela au moment même où les négociations sur le Marché transatlantique menacent de mort l’ « exception culturelle » à l’échelle mondiale, européenne et française, face à la domination globalitaire de l’Oncle Sam. Le projet linguistique de « Charte » des langues minoritaires – dont les origines politico-idéologiques remontent à la pire période de l’histoire allemande[8] – répond clairement au projet politico-territorial porté par le M.E.D.E.F. dans son manifeste Besoin d’aire publié en décembre 2011 à l’initiative de Mme Parisot. Le haut patronat veut ouvertement en finir avec la République française souveraine (notamment avec son cadre territorial « jacobin » issu de la Révolution : communes, départements, État-Nation, tout cela s’insérant dans une Charte de l’O.N.U. proscrivant – au moins en principe – le prétendu « droit d’ingérence » des forts sur les faibles et proclamant au contraire le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes). Et pour cela, il faut dissoudre la République une, laïque, sociale, démocratique et indivisible que proclame – en théorie, nous sommes bien d’accord, mais la théorie n’est pas rien ! – la Constitution actuelle, dans l’U.E. des métropoles et des euro-régions, de préférence transfrontalières. Celles-ci seront centrées en apparence sur les langues régionales (breton, basque, etc.), et dans les faits, sur l’anglo-américain[9], soit –plus marginalement – en allemand[10].
En outre, ce rejet prétendument républicain des langues régionales serait suicidaire politiquement pour la défense du français. Le fin marxiste que fut longtemps Mao nous a suffisamment appris, notamment dans son étude dialectique sur la contradiction, qu’il convient dans chaque lutte de distinguer l’ennemi principal de l’adversaire secondaire en réservant au premier l’essentiel de nos coups ; d’autant que souvent, tout ou parti de l’adversaire secondaire peut devenir un allié si l’on sait le dissocier de l’ennemi principal qui le manipule et ne cherche qu’à le poignarder dans le dos le moment venu. Enfin et surtout, il faut faire entendre aux tenants abusés des langues régionales que l’oppression linguistique et scolaire que ces langues ont subie hier (non par la faute de « la langue française », mais par celle de la bourgeoisie autoritaire), ne saurait justifier que leurs partisans actuels aident aujourd’hui à assassiner le français et la Francophonie internationale – ce ferment de résistance mondiale à l’américanisation générale – au profit d’un maître combien plus écrasant : le tout-anglais de l’Empire transatlantique et transpacifique en gestation[12], ce monstrueux totalitarisme planétaire que construisent l’Empire américain et l’Europe allemande en pleine expansion vers l’Est (cf l’actuelle extension de l’O.T.A.N. à l’Ukraine, en attendant qu’arrive le tour de la Biélorussie) : car la légitime dénonciation des crimes passés ne saurait légitimer la collaboration enthousiastes aux crimes présents et à venir !
Il est d’ailleurs surprenant que les organisations écologistes qui, à raison, défendent la biodiversité du vivant contre le rouleau compresseur du consumérisme capitaliste, restent de marbre quand disparaissent jusqu’à huit langues PAR AN
III – Vive l’enseignement des langues de l’immigration de travail !
Curieusement, les mêmes qui s’enthousiasment pour la Charte européenne des langues au nom de la diversité et de l’égalité entre les parlers, ne trouvent rien à dire au fait que les langues de l’immigration de travail ne sont quasiment pas enseignées par l’école publique. C’est ainsi que pas un lycée de l’ex-bassin minier du Nord-Pas-de-Calais n’enseigne l’arabe comme LV 1 ou LV 2, alors que cette langue est parlée par nombre d’anciens mineurs marocains et leurs ayants-droit. Une étrange lacune qui semble ne choquer personne et qui ouvre un espace considérable aux intégristes pour accaparer l’enseignement de cette langue internationale sur des bases lourdement cléricales…
IV – Vive(nt) le(s) français[17] !
Même Malherbe, le poète qui « épura » notre langue et notre littérature au Grand Siècle, se référait aux « crocheteurs des Halles » pour fixer le vocabulaire. La première des choses à faire pour encourager les travailleurs et d’abord, les militants politiques et syndicaux du mouvement ouvrier, à défendre leur langue, est de les convaincre qu’ils sont compétents en matière de « bon français » puisqu’ils se font clairement entendre de leurs pairs. Au demeurant, qui pourrait parler plus mal le français que les moulins à paroles des « merdias » capitalistes qui ne savent plus faire une liaison évidente, inverser le verbe et le sujet dans une interrogation directe, utiliser la double négation, qui abusent de la novlangue politicienne à la mode et qui – surtout à Paris intra muros – multiplient les anglicismes branchés sans le moindre souci du droit des auditeurs à comprendre ce que disent les chaînes qu’ils financent par leurs impôts.
Il est également nécessaire de faire de la Francophonie internationale non plus seulement cet espace guindé piloté par les gouvernements (hyper-angliciseurs pour beaucoup d’entre eux, à commencer par ceux de la France, de la Belgique et du Canada…), qui prend prétexte d’une langue commune, qu’ils ne servent guère, pour pontifier sur les problèmes mondiaux, mais un lieu vivant de résistance sociale, d’échange international, d’impulsion culturelle, d’émancipation nationale et de mise en commun linguistique permettant d’affronter à armes égales le rouleau compresseur des oligarchies américanolâtres arc-boutées sur l’exportation de leur langue, réduite au rôle d’une arme de « soft power » (car contrairement à nos gouvernants, qui considèrent comme un boulet une langue parlée sur les cinq continents, les élites anglo-américaines savent que la pénétration mondiale du globish constitue à long terme une arme économique et commerciale plus efficace que plusieurs alliances militaires ![18]). Face à un tel monstre nourri à la fois par Wall Street, par le Pentagone et par la City, il est vital pour le français d’échanger et de collectiviser la créativité africaine, l’esprit de résistance québécois, la force poétique haïtienne, etc.
Dans le même esprit le français moderne doit dialoguer avec et s’enrichir d’échanges, voire d’emprunts, aux autres langues de France, aux langues de l’immigration ainsi qu’aux autres langues romanes, espagnol, italien, portugais, roumain, qui sont confrontées aux mêmes problèmes d’arrachage linguistique (du moins en Europe) que notre pays, sans négliger bien entendu l’apport de l’espéranto. En un mot, internationalisons les résistances linguistiques et refusons que le tout-anglais règne dans le mouvement syndical international, dans les « alter-summits » (sic) ou dans certaines émissions de prétendue « Underground Democracy » qui, jusque dans leur dénomination, clament le caractère petit-bourgeois, ostentatoire et inoffensif de leur semi-révolte. Entendons enfin le conseil de Montaigne, auteur des Essais et maire de Bordeaux, qui déclarait déjà au 16ème siècle : « que le gascon y aille si le français n’y peut aller ! »…
Conclusion – Les « élites » françaises – en réalité l’oligarchie transatlantique et ses collabos de la haute bourgeoisie « française » sacrifient cyniquement une langue dont ils ont profondément honte car elle porte l’inexpiable héritage d’une histoire populaire qu’ils abhorrent : l’héritage de Marat et de Toussaint Louverture, des Communards et du Front populaire, voire de l’Internationale communiste (dont le français était la langue de congrès) et des luttes de libération nationale d’Afrique. Marginaliser cette langue maudite est un enjeu central pour ceux qui veulent, comme le M.E.D.E.F., « reconfigurer les territoires », construire « l’Union transatlantique » et mettre en place « les États-Unis d’Europe, notre nouvelle patrie » – comme si l’on pouvait à son gré changer de patrie, c’est-à-dire de parents et d’histoire. Face à ce énorme parri- et matri-cide de classe et de caste, il revient d’abord aux progressistes d’imposer le débat politico-linguistique : car la substitution linguistique qui vise à exproprier le peuple de ses mots ne pourra l’emporter que si la classe travailleuse se laisse priver de débat sur sa langue. C’est pour la priver de parole à jamais, pour faire d’elle une classe mutique après avoir fait d’elle une masse précarisée et largement chômeuse, que le Parti Maastrichtien Unique, toutes tendances confondues, veut (se) défaire (de) la langue frondeuse de Villon, de Rabelais, de Voltaire, d’Eugène Pottier et autre Jean-Baptiste Clément, sans parler de Félix Leclerc, de Jacques Brel ou des incandescents Fanon et Aimé Césaire.
Ce combat a beaucoup à voir avec celui par lequel les résistants sociaux affrontent la novlangue néolibérale (celle qui, par ex. nomme « modernisation » les régressions sociales et « archaïsmes » les acquis sociaux) pour reconquérir un vocabulaire de classe permettant de nommer un chat un chat et M. Manuel Valls un laquais du capital. Est-ce vraiment cela que nous voulons pour nos enfants ?
[1] Et dans un second temps – ce serait sa seconde mort, ignominieuse ! – à l’état de parler aristocratique mondial des « élites mondialisées », dont la soif de distinction pourrait ne pas se satisfaire très longtemps du « globish » imposé partout ?
[2] « Anglais langue maternelle ».
[3] René Etiemble (1909-2002), écrivain et linguiste éminent, auteur notamment de Parlez-vous franglais ? (Gallimard, 1964).
[4] Au sommet, les English Mother Tongue venus d’ailleurs ou provenant des enfants de l’oligarchie « française » élevés directement en anglais, comme les collabos gaulois de César reniaient le celtique en élevant leurs enfants en latin. Au milieu, les « globishisants », parlant plus ou moins bien un anglais d’aéroport et destinés aux fonctions de cadres moyens. En bas, les francophones demeurés (c’est à dire ceux demeurés francophones…), cantonnés dans les tâches d’exécution et parlant un français appauvri et truffé d’anglicisme. Et dans les soutes, les travailleurs immigrés venus de l’espace francophone africain et subissant la double peine linguistique puisque parlant le français avec un accent (comme s’il existait un français sans accent…) et ne sachant pas encore la vraie langue du French Euroland en cours de recyclage linguistique total. Le schéma étant compliqué, notamment pour les travailleurs des services publics d’État, ou pour les enseignants, par la nécessité de parler le français, l’anglais et, si possible, plusieurs langues régionales s’ils veulent par ex. être mutés de la Bretagne à la Corse ou à Perpignan, lorsque le breton, le corse ou le catalan auront obtenu la co-officialité dans les actes publics… Vive la « modernité » ! Et tout cela, bien entendu, sans un euro supplémentaire sur la fiche de paie…
[5] http://www.lefigaro.fr/international/2006/03/23/01003-20060323ARTWWW90425-seilliere_parle_anglais_chirac_part_fache.php ethttp://www.observatoireplurilinguisme.eu/index.php?option...
[6] « France is in the air » remplaçant dans la foulée le célèbre slogan « Faire du ciel le plus bel endroit de la terre »…
[7] Et si « oui », « d’accord », « ça marche ! », « ça roule ! », « ça baigne ! », vous paraissent trop fades, pourquoi ne pas OSER « Oc » en occitan, « si como no ? », en castillan, etc. ? S’il faut emprunter, il est prudent de ne pas emprunter toujours à la World Company…
[8] Lire notamment : http://www.m-pep.org/spip.php?article3517. La Charte a été rédigée par la FUEV (Föderalistische Union Europäischer Volksgruppen), groupe de pression directement héritier du pangermanisme allemand et d’une conception ethnique des populations ayant valu la reconnaissance du caractère nazi de certaines de ses formes antérieures.
[9] Déjà, en Catalogne ibérique, des Banques s’affichent uniquement en catalan et en anglais en proscrivant l’espagnol, seconde langue la plus parlée au monde, et le français, parlé de l’autre côté de la frontière !
[10] Arguant de la prochaine adoption de la Charte européenne par le Parlement français, le conseil municipal de Saverne a cru pouvoir annoncer que les séances du conseil municipal se tiendraient désormais en alsacien, avec des traducteurs français pour les non-locuteurs du dialecte, et que les comptes-rendus se feraient « en allemand, forme écrite de l’alsacien ». Fermez le ban ! Le patronat alsacien qui inspirait largement le projet (rejeté par l’électorat républicain alsacien) de fusion des deux départements et de la région Alsace, ne cachait pas que son but réel était de se fondre dans une grande euro-région transfrontalière avec le Bade-Würtemberg allemand. Des projets analogues sont couvés par les hiérarques féodal-« socialistes » du Languedoc-Roussillon, qui lorgnent sur la riche Barcelone, ou par Martin Malvy (Midi-Pyrénées) et Martine Aubry (la vraie patronne du Nord-Pas-de-Calais), qui veulent chacun leur région « transfrontalière ». C’est évidemment l’anglais, et non les langues régionales – purs prétexte d’un instant pour déconstruire mille ans de construction nationale française – qui fédérera ces regroupement dans lesquels le Code du travail, les statuts, le SMIG et les conventions collectives ne feront pas long feu.
[11] Poussée par le socialisme ouvrier naissant et encore portée par l’élan de la Révolution jacobine, cette bourgeoisie a AUSSI institué l’école laïque, gratuite et obligatoire, mis en place la loi de séparation de l’Église et de l’État, institué la loi passablement démocratique de 1901 sur les associations, interdit le travail du dimanche… Quelle différence avec l’oligarchie capitaliste actuelle et avec ses rampants serviteurs « socialistes » du type de Manuel Valls !
[12] Pressé d’équilibrer les BRIC, qui parlent portugais (Brésil), russe, mandarin ou hindi, l’Oncle Sam mène de front en ce moment deux négociations secrètes ; l’une avec les Européens (Union transatlantique) et l’autre avec les Japonais, les Coréens du Sud, etc. (Union transpacifique). Et quelle sera la langue officielle de l’Union transatlantico-pacifique quand ces négociations seront venues à leur terme et que Wall Street sommera la Maison Blanche d’unifier les deux Unions ? Alors que le système capitaliste fait fonds depuis cinquante ans sur une propagande « antitotalitaire » frelatée, il porte en ses flancs une pensée unique, une langue unique, une économie et une culture uniques qui battent d’avance tous les records de totalitarisme – si l’on tient à utiliser cette notion passablement floue – puisqu’elles s’étendront aux moindres recoins de la planète : plus la moindre île déserte, plus le moindre îlot d’Utopie où fuir ce « devenir-monstre » (dixit André Tosel) de la mondialisation capitaliste.
Tiens lisez un peu le roman de Samuel Odell paru en1898 "La dernière guerre ou le triomphe de la langue anglaise". J'ai fait un billet là-dessus.
[13] Il faudrait aussi évoquer le sort des francophones belges. Violant les prétendues règles démocratiques de l’U.E., la droite dure flamande persécute les francophones qui résident au nord du pays, abandonne la Wallonie en crise à son sort et resserre son étreinte menaçante sur Bruxelles ; or, la seule réponse du chef de file socialiste des francophones, M. Elio Di Rupo, le premier ministre fédéral belge, est de s’adresser à l’ensemble de ses compatriotes en anglais !!!
[14] Y compris sans doute de l’anglais britannique, en passe d’être avalé par le globish et par l’américain, et dont il serait sans doute stupide de priver les Écossais et les Gallois, sans parler des Irlandais, pourvu qu’ils disposent tous des moyens de recouvrer leur langue historique.
[15] http://www.debunkersdehoax.org/depenses-ahurissantes-pour-les-cours-darabe-a-lecole-intox-de-marion-le-pen
[16] http://www.slate.fr/story/33579/francais-anglais-langues-etrangeres-ecole
[17] Rappel orthographique : le substantif « le(s) français » en minuscules désigne la langue française et, au pluriel, ses divers usages, hexagonal, québécois, romand, wallon, etc. ; le substantif le(s) Français, avec la majuscule, désigne le ou les citoyens de nationalité française, donc des personnes.
[18] Honte à ceux des officiers français qui acceptent sereinement, pour poursuivre leur brillante carrière au sein de l’O.T.A.N., que l’anglais devienne la « langue de travail » de l’armée « française ».
http://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/reprenons-langues-georges-gastaud-matthieu-varnier/
UNE LANGUE C'EST FONDAMENTAL DANS L'IDENTITE D'UN PEUPLE :