Puritanisme actuel (05/09/2020)
( écrit sur un petit papier dans le livre « La civilisation des Moeurs » de Norbert Elias)
Quand on regarde l'histoire de l'habillement féminin, c'est révélateur : « avant », depuis le XVI siècle, elles avaient des décolletés qui montraient largement leurs seins, sauf à la fin du XIXe siècle marqué par un puritanisme « victorien ». Au début du siècle elles se cachaient les seins, mais elles se sont mis à montrer leurs jambes. Dans les années 50 c'était l'époque (bien finie maintenant !!! ....) de la libération sexuelle, on a à la fois inventé le bikini et on a découvert les charmes de l'érotisme, et la mode venue des USA était aux vêtements mettant en évidence des seins bien pointus et dressés (et quand elles ne les avaient pas assez voyants, elle mettaient des soutiens-gorges à armature). La femme d'alors n'avait pas honte d'être femme, et de plaire. C'était l'époque de Brigitte Bardot. Plus tard il y eu encore la mini-jupe, mais comme mai 68 c'était la fin d'une époque, l'exacerbation d'une logique avant le reflux.
Depuis il y a eu l'éducation sexuelle généralisée et la pornographie, et en fait ça n'a pas développé la « libération sexuelle », au contraire ça a (avec en plus le féminisme politiquement correct) créé un fort mouvement de puritanisme, et de puritanisme même pas plaqué de force de l'extérieur, mais intériorisé, et plus que jamais on s'est mis à considérer que la sexualité est par essence quelque chose de sale, et d'avilissant, d'indigne d'une FEMME et d'associé avec la violence et le crime. Ces idées sont générales chez les femmes maintenant, et les hommes, complexés, y viennent. Même le plus innocent flirtage, est maintenant considéré comme un crime, et puni par la loi ! (quand c'est un homme qui le pratique ! les femmes en ont le droit, elles, on voit le racisme anti-hommes !). Et que voit-on ? De plus en plus les femmes maintenant :
1°) sont « chevalines » et le plus maigres possible, le modèle est passé de Renoir à Giacometti; il n'y a pas de sexualité chez Giacometti
2°) les vêtements tendent, au contraire des modes précédentes, à effacer au maximum la présence des seins; et d'une manière générale à gommer la féminité et à la « désinfecter » de toute sensualité, les robes rallongent et sont étroites, les pantalons, quoi que moulants sont conçus pour être le moins érotiques possible (Giacometti).
Bref l'évolution du vêtement traduit bien l'ambiance sociale et l'esprit changeant.