tout était promesse et merveille .... (13/03/2022)

Je vais essayer de mettre (peut-être pas en entier ! j'ai plusieurs centaines de poèmes tapés à la machine, il n'y avait pas encore d'ordinateurs il y a quelques années ) nous dirons des bribes d'anthologie.

Je commence par Pierre Boujut :


SUIVEZ-MOI

Je soussigné, poète-roi,

lucide et plein d'été,

déclare que je vais

droit vers l'éternité.

Je n'ai pas ajouté

la haine sur la haine

ni porté au malheur

le fagot du mépris.

J'ai suivi le ruisseau

de lait et de bonté.

Suivez-moi, vous serez

vêtus de feuille et de santé



Pierre Boujut




TAGORE:

C'est l'angoisse de la séparation qui s'épand par tout le monde et donne naissance à des formes sans nombre dans le ciel infini.

C'est ce chagrin de la séparation qui contemple en silence toute la nuit d'étoile en étoile et qui éveille une lyre parmis les chochotantes feuilles dans la pluvieuse obscurité de juillet.

C'est cette envahissante peine qui s'épaissit en amours et désirs, en souffrances et en joies dans les demeures humaines, et, de mon coeur depoète, c'est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons.

(L'offrande lyrique; 84)



Raymond Queneau:


un poème que j'ai appris par coeur et me récite à chaque fois que je me retrouve à cettte heure du jour :

LA NUIT

Elle replie soigneusement la couverture
Qu'elle étendait aŭ quatres coins de l'horizon
Elle la roule avec lenteur et précision
Pour qu'apparaisse le drap et les bleuissures
Des gouttes qui vont mouiller routes et buisons.

Cette vieille femme avec son ballot de loques
C'est elle, elle attend l'autocar des nyctalopes
Elle reviendra, elle reviendra, c'est sûr!
Etendre sur le monde sa ferme couverture.

(1954)



faites-moi plaisir, aprenez-le par coeur vous aussi, vous verrez il changera votre vie.



ce qu'il y a dans un vrai vers
http://miiraslimake.over-blog.com/article-6809656.html



et puis celui-ci :

Un jour on démolira
Ces immeubles si modernes
On en cassera les carreaŭ
De plexiglas et d'ultravitre
On démontera les fourneaŭ
Construits à polytechnique
On sectionnera les antennes
Collectives de télévision
On dévissera les ascenseurs
On anéantira les vide-ordures
On broiera les chauffoses
On pulvérisera les frigidons
Quand ces immeubles vieilliront
Du poids infini de la vieillesse des choses.

- Raymond Queneau -



voici Lamartine:

Où suis-je ? Est-ce moi ? Je m'éveille

D'un songe qui n'est pas fini.

Tout était promesse et merveille

Dan un avenir infini.

J'étais jeune ... Hélas ! mes années

Sur ma tête tombent fanées,

.....

Alphonse de Lamartine, extrait

 

La revenante

Les corbeaŭ lacéraient de leur bec les nuages
Emportant des lambeaŭ,
Coulant à pic vos angéliques équipages,
Versatiles vaisseaŭ.

Les cerfs à voix humaine emplissaient la montagne
Avec de tels accents
Que l'on vit des sapins s'emplir de roses blanches
Et tomber sur le flanc.

Jurez, jurez-le moi, morte encore affairée
Par tant de souvenirs,
Que ce n'était pas vous qui guettiez à l'orée
De votre ancienne vie,

Et que la déchirure allant d'un bout à l'autre
De la nuit malaisée
N'était votre
œuvre, ô vous qui guettiez jusqu'à l'aube
L'âme dans la rosée.




Jules SUPPERVIELLE

Des liens, des sites merveilleux et importants :
http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=desbordes/l-enf...

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